Les grandes batailles de l’antiquité :
Bataille du Pirée –
Bataille de Counaxa
 

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         Bataille  du  Pirée 403

 

Présentation

 
   La bataille du Pirée se déroula en 403 av.J.C. Ce fut une confrontation entre les exilés Athéniens qui avaient vaincu le gouvernement des Trente Tyrans et occupés le Pirée, contre une armée Spartiate envoyée pour les combattre. Lors de cette bataille, les Spartiates battirent de justesse les exilés, les deux parties subissant des pertes importantes. Après la bataille, le Roi de Sparte Pausanias I (En Grec : Παυσάνιας Α’, 409-395) organisa des accords entre les deux parties qui permirent la réunification d’Athènes et du Pirée, et le rétablissement d’un gouvernement démocratique dans la ville.
 

Le prélude

 
  En 404, à Athènes un régime oligarchique très strict, les Trente vit le jour. Le nouveau gouvernement condamna de nombreux citoyens à mort, dont Théramène et Critias et beaucoup d’autres furent privés de leurs droits. Thrasybule (ou Thrasýboulos, en Grec : ΘρασύBουλος “courageux volontaire", v.445-388) fit parti des proscrit par les Trente et il fut exilé cette même année. Craignant pour sa vie, il se réfugia à Thèbes. Il fut recueilli par les Prêtres de la ville et aidé par des démocrates Thébains, dont leur chef, Isménias (En Grec : ‘Iσμηνίας) et il commença à élaborer un plan pour son retour à Athènes. Fin 404 début 403, il forma un groupe de 70 exilés politiques dont il prit la direction et chercha un emplacement défendable sur la frontière de l’Attique à la Béotie et se saisit de Phylé le point fort de la frontière.
 
   Une violente tempête empêcha les Trente de s’opposer aux exilés qui, de plus, reçurent le soutien de nombreux Athéniens qui les rejoignirent. Lorsqu’une garnison Spartiate, alliée au Trente, approcha, Thrasybule avait déjà 700 hommes sous son commandement. Ils cherchèrent à déloger le gouvernement oligarchique au cours de deux batailles, mais ils furent vaincus par les forces de ce gouvernement. Cependant, après la seconde bataille, les Trente furent déposés et remplacés par un gouvernement plus modéré (au bout de 8 mois), les Dix. Ils se réfugièrent à Éleusis. Ces nouveaux dirigeants, finirent par adopter la même politique de brutalité qui avait marqué le règne des Trente, et n’étaient pas prêts à faire des compromis avec les exilés, qui maintenant détenaient le port du Pirée, le port d’Athènes.
 
   Alors qu’ils étaient constamment harcelés par la cavalerie Athénienne, les hommes du Pirée commencèrent à lancer des attaques éclaires sur les murs d’Athènes. Ces deux attitudes ne menant cependant à rien, aucun camp ne prenant le dessus, les Trente à Éleusis et les Dix à Athènes décidèrent d’envoyer des Ambassadeurs à Sparte pour demander son appui contre les hommes du Pirée. À ce stade, la politique intérieure Spartiate joua un rôle essentiel dans l’avenir d’Athènes. À l’arrivée des Ambassadeurs, Lysandre (ou Lýsandros, en Grec : Λύσανδρος, Homme politique et Amiral (ou Navarque) Spartiate, † 395) qui soutenait une politique étrangère agressive, et qui avait installé les Trente au pouvoir, se rendit en premier lieu à Éleusis, où il a commença à soulever une armée. Après son départ, cependant, le Roi de Sparte Pausanias I (En Grec : Παυσάνιας Α’, 409-395), qui voulait poursuivre une politique étrangère plus défensive, réussit à gagner le soutien de trois des cinq éphores et il fut envoyé à la tête d’une armée pour résoudre la situation.

 

Le déroulement

 
   Lorsque Pausanias I arriva en Attique, il ordonna aux hommes du Pirée de se disperser mais ils refusèrent de le faire. Il appela alors ses hommes à les attaquer, mais sans vraiment les engager. Le lendemain, cependant, une partie des troupes légères Athéniennes attaqua les Spartiates alors qu’ils étaient près du Pirée en reconnaissances. Pausanias I envoya sa cavalerie et ses plus jeunes fantassins pour les attaquer, alors que le reste de son infanterie suivait en appui. Dans la poursuite, la cavalerie et l’infanterie Spartiates se retrouvèrent à l’entrée du Pirée, où ils ont rencontrèrent un grand corps de troupes légères, et furent repoussés avec de nombreuses pertes. Thrasybule (ou Thrasýboulos, en Grec : ΘρασύBουλος “courageux volontaire", v.445-388) s’impliqua lui-même dans de violents combats, il sortit de la ville avec ses hoplites pour appuyer ses troupes. Les hoplites Spartiates les engagèrent, et après un certain temps, réussirent à les vaincre, tuant 150 hommes. Les hommes du Pirée retournèrent alors dans la ville, tandis que Pausanias I et ses hommes retournaient dans leur camp. La guerre était finie.
 
   Avec cette petite victoire, le Pausanias I demanda la négociation d’un compromis entre les Oligarques et Thrasybule. Ce dernier stipulait que la démocratie serait rétabli dans la ville et que les Oligarques qui le souhaitent pouvaient rester et seraient amnistiés. Thrasybule rentra dans Athènes et fit passer une loi qui accorda cette amnistie à la plupart d’entre eux. Il les sauva ainsi de représailles de la part des démocrates victorieux. Pour la libération d’Athènes Thrasybule fut honoré par les citoyens de la couronne de rameaux d’olivier.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
  
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
Le monde Grec antique, Hachette université, Paris, 1978. 
Christian Bonnet :
Athènes : Des origines à 338 av. J.-C., Presses universitaires de France, Paris, 1997.
Robert J.Buck :
Thrasybulus and the Athenian democracy : The life of an Athenian statesman, F. Steiner, Stuttgart, 1998.
Eric Chaline :
Ancient Greece : Athens and its environs, Metro Books, New York, 2008.
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Fred Eugene Ray :
Land battles in 5th century B.C. Greece : A history and analysis of 173 engagements, McFarland, Jefferson, 2009 – 2011.
John Thorley :
Athenian democracy, Routledge, London, New York, 1996. 

 

 

      Bataille  de  Counaxa

3 Sept.
401

 


Cavalerie lourde Achéménide

Présentation

 
   La bataille de Counaxa (ou Cunaxa ou Kounaxa, en Persan : نبرد کوناکسا Kvnaksa, en Grec : Κούναξα) se déroula le 3 Septembre 401 av.J.C. Ce fut une confrontation entre Cyrus le Jeune (En Grec : Κũρος Kyros, en Persan : Kurach ou Kuruš ou Kūruš, v.424-401) et son armée hétéroclite de mercenaires Grecs et Asiatiques contre son frère ainé Arsace qui s’était emparé en 404 du trône Perse sous le nom d’Artaxerxès II Mnémon (ou Arsace ou Artaserse ou Artajerje, en Persan : Artaxšaçrā ou Ŗtachschaçā ou Ardaschīr, en Grec : Artaxerxês Αρταξέρξης Β’, 404-359). Elle se déroula à Counaxa sur la rive gauche de l’Euphrate, à environ 70 km au Nord de Babylone. La source principale de cette bataille est un témoin soldat Grec, Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355).
 

Le contexte

 
   Cyrus le Jeune fut un Prince Achéménide. Il fut le fils de Darius II (423-404) et de la Reine Parysatis. En 408, après des soulèvements en Asie Mineure il fut envoyé par son père comme commandant des armées Perses et Satrape de Lydie, de Phrygie et de Cappadoce. Il donna un soutien important à Sparte, au détriment d’Athènes, espérant obtenir son aide pour prendre le pouvoir sur son frère Artaxerxès II Mnemon. Il fut encouragé dans cette action par sa mère qui le préféra toujours à son frère. En 405, Darius II tomba malade et la mère de Cyrus, l’appela pour qu’il revienne à Suse avec l’espérance qu’elle obtiendrait du Roi qu’il le nommât son successeur au trône. Mais Darius II déclara son fils aîné Roi, sous le nom d’Artaxerxès II et laissa à Cyrus le gouvernement de la Lydie et des provinces maritimes de l’Empire, avec les titres de Satrape et de Général. Cyrus poussé par sa mère, se rebella.
 
   Son père décédé, l’ambitieux Cyrus  tenta d’assassiner son frère Artaxerxès II, le jour de son couronnement. Tissapherne (Satrape de Carie, v.413-395) dénonça à temps les plans de Cyrus contre son frère et celui-ci fut arrêté. Cependant grâce à l’intermédiaire de sa mère, il fut gracié et renvoyé dans sa satrapie de Lydie. Cyrus  ne souhaitait pas en rester là et il conspira de nouveau pour renverser son frère. Sous couvert d’une querelle avec Tissapherne sur les villes Ioniennes et d’une expédition contre les Pisidiens, une tribu montagnarde du Taurus qui n’obéit jamais à l’Empire, il leva une importante armée. Le gouvernement Spartiate lui donna tout le soutien possible dans son opération, mais sans entrer en guerre ouverte contre le Roi Perse. Cléarque (ou Clearchus, Général Spartiate), condamné à mort en raison de crimes atroces qu’il avait commis en tant que Gouverneur de Byzance, gagna la Chersonèse de Thrace et rassembla une armée de mercenaires qui se joignit à Cyrus.
 
   Dans le même temps, en Thessalie, Ménon de Pharsale, chef d’un parti qui était lié à Sparte, monta une autre armée et enfin toujours à cette époque, Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Athénien, v.430-v.355) réunit lui aussi une troupe de mercenaires composée de soldats indigènes Perses, mais aussi un grand nombre de Grecs, qu’il considérait comme des combattants de qualité supérieure et se joignit à eux. Au printemps 401, Cyrus unis ses propres forces à toutes ces aides, soit une armée hétéroclite de mercenaires Grecs et Asiatiques commandée par Cléarque et il quitta la capitale Lydienne, Sardes pour attaquer son frère. Bien que prévenu au dernier moment par Tissapherne, Artaxerxès II rassembla tout de même lui aussi une armée en toute hâte. En Septembre de la même année ses troupes allaient rencontrer celles de Cyrus à Counaxa (ou Cunaxa ou Kounaxa) au Nord de Babylone.

 

Le prélude

 
   Cyrus le Jeune rassembla une armée de mercenaires Grecs qui allait rencontrer Artaxerxès II Mnémon à Counaxa. Les chiffres selon les sources sont très différents. On retient en général qu’elle était composée de 10.400 hoplites et 2.500 hommes d’infanterie légère et peltastes qu’il plaça sous le commandement du Général Spartiate Cléarque (ou Clearchus). Il avait aussi une autre grande force de soldats Perses, des troupes sous le commandement de son second Ariaeus (Général Perse, 401-394), dont 1.000 cavaliers Paphlagoniens ; 600 gardes du corps de cavalerie et 20 chars à faux. Selon Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355), la force totale était de 100.000 hommes.


 

La bataille de Counaxa par Adrien Guignet
(1816-1854) – Bouzeghaia (Chassériau)
– Musée du Louvre

 
   De son côté, l’armée Achéménide de son frère était entre 40.000 et 50.000 hommes. Lorsque Cyrus appris qu’Artaxerxès II, approchait avec son armée, il mit la sienne en ordre de bataille. Il plaça les mercenaires Grecs sur son aile droite, près de la rivière. Ceux-ci étaient renforcés par la cavalerie, comme cela était la tradition de l’ordre de bataille à cette époque. Pour les Grecs, c’était la place d’honneur. Cyrus lui-même, avec 600 gardes du corps se trouvait au centre, à gauche des mercenaires Grecs, l’endroit où les monarques Perses traditionnellement se plaçaient dans une bataille. Ses troupes asiatiques étaient sur le flanc gauche.
 
    Inversement, Artaxerxès II positionna son aile gauche sur la rivière, avec aussi une unité de cavalerie de soutien. Lui se trouvait au centre de ses lignes avec 6.000 cavaliers Perses qui étaient de loin supérieur à tous ceux que Cyrus ou les Grecs pouvaient aligner sur un champ de bataille. Ce qui fait que sa ligne était beaucoup plus longue que celle de l’aile gauche de Cyrus. Ce dernier ordonna alors à Cléarque (ou Clearchus), le chef des Grecs qui commandait la phalange stationnée sur la droite, de se déplacer dans le centre pour aller au contact d’Artaxerxès II. Cependant, Cléarque (ou Clearchus), refusa de le faire, par crainte de dégarnir son flanc droit et, selon Xénophon, il promit à Cyrus, qu’il “veillerait à ce que tout aille bien“.
 
   Cyrus voulait le placer au centre car les Grecs étaient son unité la plus capable, et étaient donc plus en mesure de vaincre la cavalerie d’élite Perse de son frère et dans le même temps, si possible, le tuer. Le fait que Cléarque (ou Clearchus), n’obéisse pas à cet ordre est un signe du niveau de contrôle que Cyrus avait sur son armée, comme d’autres faits, à d’autres occasions tout au long de cette campagne avant cette bataille, le révèlent aussi. Avant le début de l’attaque finale, Xénophon, le rapporteur principal des événements à Counaxa, qui était sans doute à l’époque une sorte d’agent de liaison, se rapprocha de Cyrus pour veiller à ce que tous ses ordres et les dispositions appropriées qu’il commandait soient bien exécutés. Ce dernier lui dit que les sacrifices qui, traditionnellement, étaient faits avant une bataille, lui promettaient le succès.

 

Le déroulement

 
   Les Grecs, se déployèrent sur l’aile droite de Cyrus, mais infériorité numérique, pour charger le flanc gauche d’Artaxerxès II, qui rompit les rangs et fuit. Cependant, sur l’aile droite des Perses le combat contre l’armée de Cyrus fut beaucoup plus long et difficile. Cyrus, personnellement, chargea les gardes du corps de son frère, mais il fut tué par un javelot, envoyé par un soldat battant en retraite. L’homme qui lança le javelot est connu sous le nom de Mithridate, il sera plus tard exécuté parce qu’il tenta de tuer Artaxerxès II. Seuls les mercenaires Grecs, qui n’avaient pas connaissance de la mort de Cyrus et étaient lourdement armés, restèrent à combattre. Cléarque (ou Clearchus) avança contre l’aile droite de l’armée d’Artaxerxès II. Pendant ce temps, les troupes de ce dernier prirent le camp Grecs et détruisirent leurs approvisionnements alimentaires.
 
   Selon Xénophon les troupes Grecques réussirent à tenir une opposition à deux reprises, mais finir par s’éparpiller. De plus lorsqu’ils apprirent que Cyrus était mort ils se rendirent compte que l’expédition était un échec. Ils décidèrent alors de rentrer chez eux. Les troupes Perses, au lieu d’attaquer les Grecs par l’intermédiaire d’un assaut directe, les entraînèrent dans un piège en les amenant au centre du pays, au-delà du Tigre, puis frappèrent par la ruse et Cléarque (ou Clearchus) fut capturé. Ils étaient au milieu d’un très grand Empire sans nourriture et sans alliés fiables. Ils offrirent alors leurs services à Ariaeus (Général Perse, 401-394), le second de Cyrus, lui promettant de l’aider à monter sur le trône. Mais ce dernier refusa au motif qu’il n’était pas de sang royal et ainsi ne serait pas en mesure de trouver suffisamment de soutien chez les Perses pour réussir.
 
   Les mercenaires Grecs entamèrent alors des négociations avec Tissapherne (Satrape de Carie, v.413-395) pour être graciés. Tissapherne s’engagea à ce qu’ils rentrent chez eux et à les ramener vers la Grèce. Il leur fournit de la nourriture et, après une longue attente, il les laissa partir vers le Nord pour rentrer et dans le même temps il rappela Ariaeus et ses troupes légères. Avant leur départ Tissapherne invita les officiers Grecs à une fête et ceux-ci acceptèrent l’invitation. Là, il les fit prisonniers et fit assassiner Cléarque (Certaines sources disent décapité) avec de nombreux officiers de son état-major. Il s’agissait d’un plan solide et intelligent de la part des Perses, mais les Grecs réussissent à forcer le passage et à s’enfuir. En 400, Xénophon fut alors élu commandant de l’arrière-garde de l’armée de mercenaires, qui se retrouva seule à marcher vers le Nord sur les plaines entre le Tigre et l’Euphrate. Il conduisit la retraite des 13.600 Grecs restants, connue sous le nom célèbre de "retraite des Dix Mille".

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Joan M.Bigwood :
The ancient accounts of the battle of Cunaxa, pp : 340-357, The American Journal of Philology 104, N°4, 1983.
Pierre Briant :
Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.
Georges Cousin :
Kyros le Jeune en Asie Mineure (Printemps 408-Juillet 401 avant Jésus-Christ), Berger-Levrault, Paris, 1905.
Henry H.Davis
The battle of Cunaxa, and the death and character of Cyru, John Taylor, London, 1833.
Joseph William Hewitt :
The second phase of the battle of Cunaxa, pp : 83-93, The Classical Journal 15, N°2, 1919.
Steven W.Hirsch :
The friendship of the barbarians : Xenophon and the Persian Empire, Published for Tufts University by University Press of New England, Hanover, 1985.
Otto Lendle :
Kommentar zu Xenophons Anabasis, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1995.
Marie Charlotte Pancritius :
Studien über die Schlacht bei Kunaxa, A. Duncker, Berlin, 1906.
Rüdiger Schmitt :
Cyrus the Younger, pp : 524–526, Encyclopaedia Iranica 6, New York, 1993.
Robin Waterfield et Tim Rood :
The expedition of Cyrus, de Xenophon, Oxford University Press, Oxford, New York, 2005.
Robin Waterfield :
Xenophon’s retreat : Greece, Persia and the end of the golden age, Faber and Faber, London, 2006.
Graham Wylie :
Cunaxa and Xenophon, pp : 119-134, L’Antiquité Classique 61, 1992.

 

 

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