Bibliographie de quelques grands auteurs antiques :
Thucydide

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   Thucydide (ou Thucydides ou Thoukudídês ou Thoukydides, en Grec : Θουκυδίδης) est un homme politique et historien Athénien. Il nait vers 460 av.J.C dans le dème d’Halimunte (Attique) et meurt, peut-être assassiné, entre 400 et 395 av.J.C. Il est l’auteur de "l’Histoire de la Guerre du Péloponnèse", qui raconte cette guerre de 431 à 404 entre Sparte et Athènes. Thucydide a été surnommé le père de "l’histoire scientifique" en raison de ses normes strictes de collecte de preuves et ses analyses en termes de cause à effet, sans référence à l’intervention des Dieux, comme indiqué dans son introduction de son œuvre. Il a également été appelé le père de l’école du réalisme politique. Son œuvre est toujours à l’étude dans les collèges militaires dans le monde entier. Thucydide a montré un intérêt à développer une compréhension de la nature humaine pour expliquer le comportement lors de crises telles que la peste, le génocide et la guerre civile.
 


 

Buste de Thucydide –
Musée royal de l’Ontario

Biographie

 
   En dépit de sa stature en tant qu’historien, les historiens modernes ne savent que relativement peu de choses sur la vie de Thucydide. L’information la plus fiable vient de sa propre histoire "l’Histoire de la Guerre du Péloponnèse", qui expose sa nationalité, sa paternité et sa localité d’origine. On estime sa date de naissance à 460 av.J.C, grâce à un commentaire de Pamphila (Historienne de grande réputation qui vécut sous le règne de l’Empereur Néron [54-68]). Thucydide s’identifie comme un Athénien, en nous disant qu’il est le fils d’un aristocrate Athénien nommé Oloros. On s’accorde à dire aujourd’hui que cet Oloros est le même que le frère du Stratège et homme d’État Cimon (ou Kimôn, en Grec : Κίμων, v.510-450/449), tous deux fils de Miltiade et d’une Thrace, Hégésipylé, fille d’un Roi Thrace du nom aussi d’Oloros. La famille de Thucydide bénéficiait d’une fortune considérable. Il nous raconte que son père possédait en effet des mines d’or sur la zone côtière en Thrace, en face de l’île de Thasos et des forêts sur le mont Pangée. Il se mariera et aura un fils du nom de Timothée.
 
   Durant ses trente premières années, Thucydide va se consacrer aux charges gouvernementales qui lui incombaient. De la crise qui secoue Athènes dans le dernier quart du Ve siècle où la cité sort diminuée et humiliée par l’occupation Spartiate, Thucydide nous retrace l’histoire au fur et à mesure qu’elle se déroule. Il ne parle de lui, en 430, que pour décrire les symptômes de la peste qu’il croyait avoir contractée et qui ravageait la ville à cette époque. Il est un disciple d’Anaxagore de Clazomènes (Philosophe présocratique, 500-428) et, selon la tradition, il étudie l’enseignement d’Antiphon (Un des dix grands orateurs attiques, v.480-v.410). En raison de son influence dans la région de Thrace, Thucydide écrit, qu’il est envoyé comme Stratège à Thasos en 424, commandant une flotte de sept navires. Durant l’hiver 424-423, le Général Spartiate Brasidas (mort en 422) attaqua Amphipolis (Cité Grecque de la région des Édoniens en Macédoine orientale), à une demi-journée de voile à l’Ouest de Thasos, sur la côte Thrace. Euclès (En Grec : Εύκλς), le Général Athénien à la bataille d’Amphipolis, appela Thucydide à l’aide. Malheureusement lorsque ce dernier arriva, la cité était déjà tombée aux mains des Lacédémoniens.
 
   Même si Thucydide parvint à s’emparer du port proche d’Eion, situé à l’embouchure du fleuve Strymonas (Nord-est de la Grèce), pour ses compatriotes, Amphipolis était d’une importance stratégique considérable et sa mission fut considérée comme un échec. La chute de la cité, qui causa une grande consternation à Athènes, fut imputée uniquement à Thucydide, alors que sa seule faute fut de ne pas avoir rejoint à temps Euclès. La "punition" fut lourde, il fut condamné à l’exil pendant vingt ans. Une fois en exil, Thucydide prit résidence permanente dans la concession de son père en Thrace. Compte tenu des revenus importants qu’elle lui procura, il put se consacrer à plein temps à l’écriture de l’histoire et à la recherche.

 

Hérodote et Thucydide
 Marbre du Museo Nazionale – Naples

 

   Utilisant son statut d’exilé d’Athènes, Thucydide voyage librement à travers l’ensemble de la Grèce et parmi les alliés du Péloponnèse. Il est en mesure de rencontrer les deux camps et d’analyser les motivations et point de vue de chacun. Il accumule de nombreux témoignages auprès des combattants Spartiates et Athéniens. C’est tout ce que Thucydide à écrit sur sa vie, cependant d’autres informations où la confirmation de celles-ci sont disponibles à partir de sources contemporaines fiables, comme les écrits d’Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425 av.J.C).

 

   Ce dernier confirme la paternité de Thucydide et l’ascendance de sa famille, ainsi que la possession de mines d’or de son père. Selon Pausanias (Géographe Grec, v.115-v.180 ap.J.C – Description de la Grèce, 23.7), vers 400, Thucydide serait revenu à Athènes grâce à un décret d’Oinobios (ou Œnobius), sans doute peu de temps après la reddition de la ville et la fin de la Guerre du Péloponnèse, en 404. Pausanias poursuit en disant que Thucydide a été assassiné sur le son chemin de retour à Athènes. Beaucoup doutent de ce compte, car il semble probable qu’il ait vécu plus tard que 397.

 

   Plutarque (philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125 ap.J.C, Cimon 4.1) affirme que ses restes sont retournés à Athènes et ont été placés dans le caveau de la famille de Cimon, près de la porte Mélité. La fin abrupte du récit de Thucydide dans son "Histoire de la Guerre du Péloponnèse", qui se détache au milieu de l’an 411, après le renversement du régime oligarchique des Quatre-Cents à Athènes et la bataille navale de Cynosséma, a longtemps et traditionnellement été interprétée comme indiquant qu’il mourut à cette époque, pendant la rédaction du livre, bien que d’autres explications aient été avancées.

 

   Plus vraisemblablement sa mort se situe entre 400 et 395 av.J.C. Une mention par Thucydide du Roi Macédonien Archélaos I (413-399) permet de supposer que l’historien vivait encore lors de la mort de ce souverain, en 399. Une inscription trouvé à Thasos et datée de 397, signale la présence d’un personnage dont le récit de Thucydide indique le décès. Il est donc vraisemblable que Thucydide vivait encore à cette date. Thucydide a donc probablement connu la fin de la Guerre du Péloponnèse (431-404) et la Tyrannie des Trente, mais sans avoir eu le temps de terminer son ouvrage. Le philosophe et historien Grec, Xénophon (v.426-v.355) reprendra le travail inachevé et racontera les sept dernières années de la Guerre dans ses "Helléniques".

 

Thucydide

Caractère et méthode de travail  

 

   Des analogies sur le caractère de Thucydide peuvent être établies, avec la prudence qui s’impose, à partir de son livre. Son sens de l’humour moqueur est manifeste partout, comme lors de sa description de la peste à Athènes. Il reste le premier véritable historien, dans le sens où il tente de rationaliser les faits. Pour chaque évènement qu’il décrit, il essaie d’explorer et d’expliquer les causes profondes qui ont amené à sa réalisation. Il en écarte avec méticulosité tout ce qui pourrait être de l’ordre mythique ou ouï-dire. Il indique souvent (Livre I, 20, 21, 22) que la qualité fondamentale de son métier est l’exactitude des faits, ce qui implique une grande impartialité.

 

 

Buste de Périclès, copie de

l’œuvre de Crésilas –

Musée Pio-Clementino

   Son premier devoir consiste donc à rechercher la vérité. Cependant, de façon générale, Thucydide montre un manque de partialité dans sa présentation des événements, par exemple pour minimiser les effets négatifs de son propre échec à Amphipolis. Il faut tout de même noter quelques fois de fortes passions qui percent, comme dans ses appréciations cinglantes sur les démagogues Cléon (Homme d’État Athénien, mort en 422) et Hyperbolos (Homme d’État Athénien, Ve siècle). Cléon a parfois été lié à l’exil de Thucydide. Thucydide admire Périclès (Stratège et homme politique Athénien, v.495-429 av.J.C) et l’approbation de son pouvoir par le peuple, mais il montre une aversion manifeste pour les démagogues qui l’ont suivi. 

 

   Dans son préambule, il explique pour quelle raison il a choisi de raconter la Guerre du Péloponnèse qui était, jusqu’à son époque, l’événement le plus important que la Grèce ait connu. Afin de le démontrer, il se livre à une synthèse de l’histoire de son pays jusqu’aux Guerres Médiques. Puis il évoque les causes lointaines ou immédiates qui ont provoqué le conflit entre Athènes et Sparte. Une fois arrivé au récit même de la guerre, il établit la date des premières hostilités, puis se consacre à son sujet. Thucydide était manifestement ému par les souffrances inhérentes à cette guerre et préoccupé par les excès auxquels la nature humaine est susceptible de recourir dans de telles circonstances. C’est évident dans son analyse des atrocités commises à Corcyre (Aujourd’hui Corfou) pendant la guerre civile (Livre 3.82-83).

 

 Son œuvre

 

  Thucydide est l’auteur de l’"Histoire de la Guerre du Péloponnèse" (Titre moderne), qui raconte cette guerre (431-404) entre Athènes et Sparte. Il a écrit une histoire qui a été divisée en 8 livres après sa mort. Sa contribution entière à l’histoire et l’historiographie est contenue dans cette chronique dense des 27 ans de guerre entre les deux grandes puissances. Plus généralement, Thucydide a montré un intérêt à développer une compréhension de la nature humaine pour expliquer le comportement de ces crises comme la peste, le génocide et la guerre civile. Thucydide commence ainsi :

"Thucydide l’Athénien a raconté la guerre des Péloponnésiens et des Athéniens"

Θουκυδίδης Aθηναiος ξυνέγραφε τòν πόλεμον των Πελοποννησίων κα  Aθηναίων

Détail des Livres :

• Livre I : Comprend l’introduction et le récit des éléments déclencheurs de la guerre.

• Livre II : Les années 431-428 et le récit de la peste à Athènes.

• Livre III : Les années 428-425 et le sac de Mélos.

• Livre IV : Les années 425-422 et la bataille de Sphactérie (Île de Messénie, à l’entrée du golfe de Pylos).

• Livre V : Les années 422-415 et la paix de Nicias.

• Livre VI : Les années 415-413 et le début de l’expédition de Sicile (415).

• Livre VII : L’année 413 et la fin de l’expédition.

• Livre VIII : Les années 412-411 jusqu’au retour d’Alcibiade (Homme d’État et Général Athénien, 450-404).

 

   Le texte s’arrête soudain à l’année 411, au milieu d’une phrase. On ne sait pas si cette interruption est volontaire ou si l’auteur n’a pas pu compléter son récit avant sa mort. Certains spécialistes avancent qu’il fut peut-être assassiné. La question de savoir si Thucydide a rédigé son œuvre par étapes ou en une seule fois est encore aujourd’hui débattue par les chercheurs.

 

 Pour plus de détails voir : History of the Peloponnesian War (Wikipédia. Uk)

 

Quelques citations de l’historien

 
• “La manifestation du pouvoir qui impressionne le plus les gens est la retenue.” 
• “Tout homme tend à aller jusqu’au bout de son pouvoir.”
• “La passion de l’homme est la seule qui jamais ne vieillisse.” 
• “Les plus braves sont certainement ceux qui ont la plus claire vision de ce qui est devant eux, aussi bien la gloire que le danger et pourtant, nonobstant, sortez à leur rencontre.”
• “Les hommes illustres ont pour tombeau la terre entière.”
• “L’histoire est un perpétuel recommencement.” 
• “Nous ne croyons pas que la parole nuise à l’action, ce qui nous paraît nuisible, c’est de ne pas s’éclairer par la discussion.”
• “C’est une règle générale de la nature humaine que les gens méprisent ceux qui les traitent bien et regardent vers ceux qui ne leur font pas de concessions.” 
• “Sous le nom de démocratie, c’était en fait le premier citoyen qui gouvernait.”
• “L’épaisseur du rempart compte moins que la volonté de le prendre.”
• “La cause de tous ces maux est la soif de pouvoir découlant de la cupidité et l’ambition et de ces passions des parties a procédé à la violence une fois engagés dans la bataille.”
• “Du fait que l’État chez nous est administré dans l’intérêt de la masse et non d’une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie”.
• “Quand on peut user de violence, il n’est nul besoin de procès.”
• “Telle est la négligence que l’on apporte en général à rechercher la vérité, à laquelle on préfère les idées toutes faites.”
• “Il est dans la nature de l’homme d’opprimer ceux qui cèdent et de respecter ceux qui résistent.”
• “Un homme qui ne se mêle pas de politique mérite de passer, non pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile.”
• “Il faut choisir, se reposer ou être libre.”
• “Pour les États comme pour les particuliers, ce sont les plus grands périls qui procurent le plus de gloire.”
• “À la guerre, l’occasion n’attend pas”
• “Mes récits constituent un trésor pour toujours.”
• “Mettez le bonheur dans la liberté, la liberté dans la vaillance.”
• “Le fort fait ce qu’il peut faire et le faible subit ce qu’il doit subir.”
• “Avoir des idées sans le talent de les communiquer, autant vaudrait n’en point avoir. ”
• “Ce n’est pas en acceptant les bons offices d’autrui que nous nous faisons des amis, mais en offrant les nôtres.”
• “Il est juste de décerner la palme du courage à ceux qui, connaissant mieux que personne les charmes de la paix, ne reculent cependant point devant les hasards de la guerre.”
• “La constitution qui nous régit n’a rien à envier aux autres peuples, elle leur sert de modèle et ne les imite point.”
• “En voulant justifier des actes considérés jusque-là comme blâmables, on changea le sens ordinaire des mots.”
• “Nous regardons le citoyen étranger aux affaires publiques, non comme un ami du repos, mais comme un être inutile.”

 
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