Statue d’Horus au temple d’Edfou |
Horus "Celui qui est au-dessus" ou "Le Lointain",
est le Dieu du ciel, il est le symbole divin de la royauté, le Pharaon est son héritier et son incarnation sur terre. Horus est
l’appellation Latine de cette très ancienne divinité Égyptienne, le Dieu faucon Hor.
Son culte remonte sans doute à la préhistoire.
Il est le fils d’Isis et
d’Osiris et l’époux d’une Divinité solaire mal connue
"Le soleil femelle des Deux Terres". Il forme avec
Osiris et
Isis une triade. Il est l’une des principales divinités Égyptiennes et
aussi l’une des plus anciennes. Son culte voit le jour à la
période Prédynastique (v.3500-v.3150), la liste royale du
Papyrus de Turin donne le
nom de "Suivants d’Horus" aux Rois légendaires qui gouvernèrent
l’Égypte après le règne des Dieux. C’est probablement le fait de l’unification
du pays à cette époque qui a permis l’éclosion et l’émergence de cette divinité
faucon parmi celles déjà existantes.
À partir de la
Période Thinite (v.3150-2647) Horus sera associé à la monarchie comme on peu le voir figuré sur la palette de
Narmer. Sous les trois
premières dynasties, le
nom d’Horus était inscrit dans un
Sérekh, un rectangle surmonté du faucon. Le Roi était ainsi identifié au faucon Horus,
protecteur et Roi mythique du pays, fondateur de la royauté. Ce titre lui permettait ainsi de légitimer sa présence sur le
trône. Il était représenté sur la façade stylisée du palais royal. Cela indiquait que le Roi, dans son palais, était
l’Horus terrestre.
Le souverain était sa réincarnation et son successeur légitime sur le trône d’Égypte.
À partir du Roi Khoufou (ou Khéops, 2551-2528) la
titulature royale est augmentée de manière courante
d’un autre titre, le nom d’Horus
d’or, bien que son origine date probablement de la
Ière dynastie (v.3050/40-2828).
Le nom est représenté par le faucon Hr posé sur le signe de l’or
nbw. Le nom
d’Horus
d’or était un symbole d’éternité et les chambres funéraires royales étaient appelées "pièces d’or".
Il était lié au culte solaire et en manifestait l’importance. Horus est le plus
important des Dieux dynastiques aux côtés d’Amon
ou Osiris.
Son rôle politique est majeur puisqu’il est censé avoir régné sur l’Égypte pendant la période des Dieux.
L’origine du nom
Horus est enregistré dans hiéroglyphes Égyptiens comme
@r.w ou @r qui est translitéré
Haru, qui signifie "faucon". Ce terme est aussi généralement considéré comme ayant le sens de "Celui
qui est au-dessus" ou "Le Lointain". Sous les Coptes le nom est devenu Hor. Il a été adopté
par les Grecs
comme Ωρος Horos.
Le nom original en Égyptien était survit du nom Harsiésis (ou Har-Si-Ese) littéralement "Horus fils
d’Isis". On le trouve
également appelé Nekheny, ce qui signifie "faucon". Bien que certains spécialistes aient proposé que
Nekheny puisse-être le nom sous lequel il était adoré à
Nekhen.
Il est indiqué comme un faucon sur la palette de Narmer
(v.3050/40-v.2995) datant de l’époque de l’unification de la Haute et de la Basse Égypte. Il est aussi le
Dieu de Béhédet
dans la partie occidentale du Delta du Nil et le Dieu de l’azur et des grands espaces célestes.
Ses représentations et symboles
L’image la plus connue d’Horus, la plus fréquemment représentée aussi,
est celle d’un faucon ou d’un homme à tête de faucon. Il est figuré debout ou à genoux, coiffé ou nom de l’une des trois
couronnes
Égyptiennes : Blanche, rouge ou le pschent, de la couronne Atef, comme celle que portait
Osiris son père,
ou encore de la couronne Hemhem. La plus ancienne représentation d’Horus sous cet aspect d’homme hiéracocéphale
(à tête du faucon) est visible au musée du Louvre
sur une stèle du Roi Houni (2599-2575 –
IIIe dynastie).
D’autres images cohabitèrent, certaines très anciennes, remontant aux premiers temps de la royauté :
Un faucon, couronné ou non ; Le disque solaire ailé précédé de
l’uraeus.
Il est aussi représenté comme un enfant nu avec un doigt (Le pouce) sur les lèvres, ainsi, chez les
Grecs, il est Harpocrate ou Harsiésis
Horus fils d’Isis ou Harendotès. On peut aussi distinguer deux aspects bien distincts d’Horus
selon qu’il est en
Horus l’Ancien et
Horus le Jeune.
Ses symboles étaient :
▪ Ses attributs divins : Le pschent, couronne des deux
Égypte réunies ; Le sceptre Ouas et la croix ânkh.
▪ Animaux, couleur et élément : Son animal était le faucon. Le
lion, sous la forme duquel il put se présenter, n’est toutefois pas consacré à Horus. Ses couleurs étaient,
le noir, le rouge, le blanc et parfois le bleu. Ses éléments étaient, l’air et le feu.
▪ Les fêtes en son honneur : Pour son anniversaire, le deuxième jour
épagomène, était l’occasion de grandes réjouissances. Toutefois, toutes les formes d’Horus faisaient l’objet de grandes festivités
à un moment ou l’autre de l’année.
Ses lieux de cultes principaux
La particularité de ce Dieu, par
rapport au reste du panthéon Égyptien, c’est qu’il faut compter autant de
variantes d’Horus qu’il y a de cultes locaux et il est adoré dans tout le pays.
Par ses divers aspects et lieux de cultes, Horus sera donc divinisé sous des
noms variés, mais les villes principales où il fut vénéré sont surtout
Edfou,
Hiérakonpolis (ou Nekhen),
Kom Ombo et bien sûr
Thèbes où il est adoré comme le faucon céleste, et
Héliopolis, en tant que Horahkty,
(l’Horus de l’Horizon) ou encore dans la ville d’Abydos
ou son culte fut important. La principale cité de son culte fut
Edfou qui fut toute entière consacrée
au Dieu : Horus d’Edfou, aussi appelé Horus Béhédet.
Ptolémée III Évergète I Tryphon
(246-222) y construisit en 237 un temple gigantesque
dédié au Dieu. Il fut sans cesse agrandi jusqu’en 57 av.J.C. Ce temple témoigne de la vigueur du culte rendu à Horus bien
après la grande époque pharaonique. Le temple d’Edfou
est l’archétype parfait du temple Égyptien. Sur le mur intérieur du pylône de gauche, le visiteur peut encore admirer les
reliefs narrant la fête de la "bonne réunion". Une fête grandiose au cours de laquelle le
pays commémorait l’union d’Horus d’Edfou avec l’Hathor de
Dendérah.
Le Dieu Horus protège le Roi Khafrê
|
Le culte d’Horus
Le culte d’Horus était célébré dans toute l’Egypte. À commencer par les Rois ou
Pharaons qui se plaçaient sous la protection du Dieu. Le peuple fut également très fidèle à cette divinité. Mais chaque cité
ou région ayant son Horus, noms et fêtes qui lui étaient accordées variaient d’un endroit à un autre du pays.
La croyance en un Dieu faucon s’explique par le nombre de rapaces vivant en Égypte et par l’admiration suscitée par
cet oiseau. Au tout début de l’Égypte pharaonique les origines de la croyance en Horus serait sans doute né de l’admiration
suscitée par le vol grandiose du faucon dans le ciel
d’Hiérakonpolis (la ville du faucon
comme la dénommeront les Grecs de la
Basse Époque [656-332]). Les Rois de la cité étendirent
progressivement leur hégémonie sur l’Égypte et réalisèrent l’unité. Peu à peu, le culte pour le faucon
d’Hiérakonpolis réussit à couvrir tout le pays.
À commencer par la personne du
souverain lui-même, dont il devint le protecteur et dont il était l’ancêtre. La statue de
Khafrê (ou Khéphren
– 2518-2492 – IVe dynastie) du
Musée Égyptien de Caire immortalise dans la pierre cette vision des choses. Le Roi est assis sur son trône,
les mains sur les genoux. Derrière sa nuque, posé sur le dossier, un faucon l’enserre de ses ailes protectrices.
L’homme et l’animal semblent ne faire plus qu’un. Horus et le souverain sont désormais indubitablement liés.
La protection du Dieu, la fidélité et l’assimilation envers lui étaient les constantes du lien
qui unissait le souverain à la divinité. Horus protégeant le Roi ou le Pharaon est un thème iconographique fréquent
sur beaucoup d’œuvres royales. Un bas-relief mettant en scène le Roi
Sahourê (2458-2446 –
Ve dynastie), provenant de
sa pyramide (aujourd’hui au musée de Berlin),
nous livre le nom du souverain. Le hiéroglyphe est inscrit dans une sorte de
cartouche architecture à l’image d’une
ville fortifiée que protège son enceinte. Posé sur la muraille, le faucon Horus veille et protège le nom royal.
On connaît du Roi Ounas (2356-2323 –
Ve dynastie), un vase d’albâtre aujourd’hui au
musée du Louvre, gravé de son
cartouche. Celui-ci est protégé par Horus,
représenté les ailes largement déployées. La fidélité à Horus s’écrit parfois en toutes lettres sur tout ce qui touche de
près ou de loin au Roi ou Pharaon. La chaise à porteurs de la Reine
Hetephérès I, mère de
Khoufou (ou Khéops – 2551-2528 –
IVe dynastie)
en témoigne. On y lit : "La mère du Roi de Haute et Basse-Égypte, fidèle d’Horus,
Mère du souverain, la gracieuse, pour qui est fait tout ce qu’elle dit, fille du corps du Dieu, Hetephérès".
L’assimilation du souverain au Dieu, s’illustre d’abord par ses noms dans sa
titulature où par deux fois, le souverain est appelé Horus.
Le nom d’Horus et le nom
d’Horus d’or. Dans les
Textes des Pyramides,
le souverain défunt ressuscitait sous l’apparence du faucon.
Ses diverses appellations
La particularité de ce Dieu, par rapport au reste du panthéon Égyptien,
c’est qu’il faut compter autant de variantes d’Horus qu’il y a de cultes locaux et de ce fait autant de versions divergentes
du mythe et légendes qui lui sont liées. Par ses divers aspects et lieux de cultes, Horus est adoré sous des noms variés :
Amulette, faucon à tête de bélier
trouvée de dans la tombe d’Apis, dans le Serapeum de Memphis – Musée du Louvre |
▪
Horus vengeur de son père : Il porte dans ce cas le nom en
Grec d’Harendotès ou Harsiésis
▪ Horus Mantou : Dieu tutélaire de la ville d’Hermonthis (nom de
Thèbes).
▪ Horus l’Ancien
ou Haroëris @r-wr : Il sera nommé
Haroëris chez les Grecs.
▪ Horus fils d’Isis
ou Horus l’Enfant
@r-s3-3st : Divinité assimilée à Horus le Jeune
comme fils d’Isis.
▪ Horus de l’Horizon ou Horakhty
@r-3Xtj : Il prendra ce nom à
Héliopolis du fait de sa relation avec le soleil matinal,
où il est à la fois le soleil du matin et le soleil du soir, avant d’être assimilé à
Rê qui portera alors le nom de
Rê-Horakhty. C’est pour cela qu’on
le trouve parfois avec des attributions de la divinité solaire dont l’œil droit est le soleil et l’œil gauche la lune.
▪ Horus Iounmoutef
@r-Jwn-mw.t=f : Il n’est, à l’origine, qu’une épithète
d’Horus qui signifie : Horus, le pilier de sa mère ou le Dieu-fils, personnifiant le sentiment filial. Il
est vénéré sous ce nom en sa qualité de soutien à la famille et protecteur
d’Isis. Il est attesté à partir de la fin de la
Ve dynastie (2465-2323), mais semble réapparaître sous
Séthi I (1294-1279). Les documents
Grecs le nomment Houronmephis.
Son aspect est toujours anthropomorphe, il porte la mèche de l’enfance et un pagne presque
complètement masqué par une peau de panthère sacerdotale.
▪ Horus Khenty-Irty ou Herou ou Khenty-Irtou : C’est la divinité
de la ville de Létopolis. Il est représenté sous la forme d’un faucon portant un sceptre. Il y incarne
une divinité tout à tour voyante et aveugle et y est considéré comme un Dieu guérisseur et magicien qui anéantit les
serpents et les animaux dangereux. Il incarne aussi un Dieu savant, comme
Thot, comme le précise le
Livre des Morts.
▪ Horus Seigneur de Mesen : Mesen était une
ville du Delta, "le lieu du harpon", aux environs de la ville de
Bouto et cet Horus en est le maître.
Cette provenance géographique rattache Horus celui qui "harponne", comme un habitant du Delta qui
pêche au Harpon. Il est mentionné pour la première fois dans cette fonction par des textes datant de
l’Ancien Empire (2647-2150).
▪
Horus de Nekhen :
Nekhen était l’ancien nom de la ville de
Hiérakonpolis.
▪ Horus Horbeït ou Hormerti : Son nom veut dire littéralement
"Horus à des yeux" ou "Horus qui préside aux Deux Yeux". Il présidait en
effet à la surveillance des rites et des lois.
▪ Horus du Douât : Cette divinité appartient au monde funéraire. Les
Textes des
Pyramides la citent plusieurs fois. Elle va apparaitre plus tardivement dans
"les livres de l’au-delà" du
Nouvel Empire (1549-1080) en relation avec l’horizon. Cet Horus sera là, proche de son autre forme Horus de l’Horizon
(Horakhty).
▪ Horus de
Béhédet
BHdtj ou Hr-BHdtj :
Béhédet était
l’ancien nom de la ville d’Edfou, où il sera assimilé à
Shou, la divinité du ciel et de l’air.
▪ Horus d’Haroëris : Nom donné par les
Grecs
à cette divinité qui apparait à la
Basse époque (656-332), assimilée à Horus l’Ancien.
Une représentation d’Horus |
▪ Horus des montagnes de l’occident :
Divinité dont les yeux sont les barques du matin et du soir, c’est à dire le soleil et la lune. Cet Horus y est décrit comme
le fils de Nout et le frère
d’Osiris et de
Seth. Il est considéré à cet endroit également comme le père des
quatre Génies gardiens des
vases canopes :
Amset,
Douamoutef,
Hâpi et
Qebehsenouf (ou Kébehsénouf). Au
Moyen Empire (2022-1650) il sera représenté comme un
homme sans yeux puis sans visage.
▪ Horus Khenty-Kheti ou Khenty-Khety : Divinité qui était vénérée à
Athribis (ou Het-ta-hérieb ou Tell-Athrib, cité du Delta).
Son culte se développa surtout à partir de la XVIIIe dynastie
(1549-1295) où cet Horus fut figuré sous la forme d’un faucon. Ses fonctions étaient surtout guerrières.
A son état primaire c’était un Dieu crocodile au nom de Khentykhety, assimilé au soleil naissant, parfois figuré sous la forme
d’un crocodile.
▪ Horus Imj-shenout : Divinité qui vient du Sud, peut-être des environs de
Sohag. Ce lieu est particulier car les Prêtres du culte de cette divinité, à
l’Ancien Empire (2647-2150) sont aussi des médecins.
C’est un Dieu protecteur avec des pouvoirs magiques. Il est représenté armé de couteaux et de flèches. Il accompagne le Dieu
Thot et porte l’épithète "maître des mots".
▪ Horus de Libye : Divinité dont l’origine est très ancienne. Elle remonte surement à la
période Pré-dynastique (v.3500-v.3150). C’est un Dieu
guerrier et combattant. Il est représenté à la
Période
Thinite (v.3150-2647) dans les scènes commémorant les
fêtes Sed (ou Heb-Sed) , dans cette
représentation il incarnait la Basse-Égypte.
▪ Horus Houroun ou Horus dans l’horizon ou Harmakhis
@r-m-AHT : Autre divinité personnification du soleil
levant. Sa plus célèbre grande représentation est le
Sphinx de Guizèh.
▪ Horus Harparê ou Horus Soleil
@r-Ra : Variante
d’Horus l’Ancien, on le connaît sous ce nom à Médamoud.
Il avait pour fonction de protéger le Roi de la maladie et des catastrophes.
Horus vengeur de son père :
La figure divine d’Horus vengeur de son père nous montre un jeune
Dieu au caractère impulsif et vengeur. Cet Horus est lié au mythe
Osirien, dans lequel il est le fils du couple divin
Isis et
Osiris.
Il porte dans ce cas le nom en
Grec d’Harendotès ou Harsiésis. Son culte est important dans la ville
d’Abydos. Des représentations le montre aux côtés
d’Horus de Nekhen dont il a assimilé les attributions de Dieu solaire et
guerrier. Après avoir été assassiné par son frère
Seth,
Osiris ressuscite et s’unit à
Isis dans les marais de Chemmis. C’est de cette union que va naître Horus le
Jeune ou Harsiésis, c’est à dire Horus fils d’Isis.
Une stèle au nom d’Horus Djet trouvée au cimetière d’Oumm el-Qaab – Musée du Louvre
|
Le jeune Dieu va venger son père du crime commis par son oncle
Seth, ce qui lui vaudra cet épithète "vengeur de son
père", après avoir affronté
Seth dans un combat dont
il sort vainqueur, récupérant par la même occasion le trône d’Égypte. Il devient alors le Roi légitime, mais son
oncle n’aura de cesse de réfuter cette légitimité. En combattant le Dieu, Horus perd son œil gauche, c’est le Dieu
Thot du savoir et de la parole créatrice
qui va l’aider à le retrouver et le reconstituer. Cet œil d’Horus possèdera des vertus magiques et protectrices. Horus le
Jeune personnifie l’ordre et la royauté alors que
Seth est
l’image du désordre, du cahot et de la violence. Le mythe utilise cette division du bien et du mal, de l’ordre et du désordre
pour élaborer un modèle de fonctionnement du monde. Sous cet aspect Horus pouvait aussi avoir un rôle de Dieu guérisseur.
Horus l’Ancien :
Horus l’Ancien est Haroëris chez les
Grecs, qui veut dire Horus le Grand.
C’est un Dieu guerrier. Il est "le seigneur du ciel". Il est le fils de la Déesse
Hathor ou selon d’autres versions, notamment dans
le
Livre des Morts, le fils des divinités
Geb et
Nout. Dans le "livre des deux chemins"
il est assimilé au Dieu Rê. C’est
cet aspect d’Horus qui est probablement la figure la plus ancienne du Dieu et c’est lui qui remonterait à la
période Pré-dynastique (v.3500-v.3150).
Horus l’Ancien est aussi représenté navigant dans la barque du ciel. Une tradition plus tardive le fera, là aussi, le père
des quatre Génies gardiens des
vases canopes :
Amset,
Douamoutef,
Hâpi et
Qebehsenouf (ou Kébehsénouf). Dans ce cas il est
également assimilé au Dieu Rê et on le connaît ainsi à Médamoud
sous le nom d’Horus Harparê @r-Ra. Horus
l’Ancien fut surtout vénéré à Coptos,
Héliopolis,
Hiérakonpolis,
Kôm Ombo (ou Noubet), Sekhem (ou Létopolis)
et Qûs (ou Kôs Birbir).
Horus l’Enfant :
L’Horus enfant est assimilé à Horus le Jeune comme fils
d’Isis. Son origine n’est pas connue avec certitude, mais les sources les plus
anciennes faisant écho de son culte proviennent de la région de
Thèbes. Il est également attesté à
Coptos, qui pourrait aussi être sa ville d’origine, mais aussi à
Akhmîm et dans de nombreux lieux consacrés à
Isis ou
Osiris comme
Philae,
Memphis etc…. Sous la forme Horus l’Enfant il est appelé chez
les Grecs, Harpocrate (ou Har-pa-khered,
littéralement "Horus l’Enfant"). Son culte ne commence à se développer qu’à partir du
Nouvel Empire (1549-1080). Toutefois on peut constater
des mentions d’un Horus enfant dans les
Textes des
Pyramides où il est représenté comme un enfant nu avec
un doigt (Le pouce) sur les lèvres. Il a également pour fonction d’être le jeune soleil qui rayonne et est aussi considéré comme un
Dieu guérisseur. Sa personnalité va s’enrichir de plus en plus à la
Basse époque (656-332) où il va supplanter Horus
fils d’Isis comme successeur sur le trône d’Égypte.
Statuette d’Horus – Musée du Louvre |
Horus de Béhédet ou le Béhédétite :
Dans la ville d’Edfou, Horus prend le nom "d’Horus de Béhédet"
(ou Behedet ou Behédet ou Béhédety) qui est l’ancien nom de la cité. Cette forme du Dieu Horus est attestée très tôt
dans l’histoire dynastique puisque l’on trouve des traces dès la IIIe dynastie
(2647-2575) comme le montre des inscriptions trouvées dans la pyramide
du Roi Djoser. Horus de Béhédet est le plus souvent représenté sous la forme d’un faucon debout portant la
couronne blanche de la Haute-Égypte. Au fil du temps
il deviendra "le Seigneur de Pount", on trouve aussi l’épithète "Dieu Grand"
ou "Maître du ciel".
On a découvert sur les parois de son temple à Edfou
les moments du mythe d’Horus, qui débutent par le texte de la "légende du disque ailé". Il est là un Horus
combattant et guerrier, terrassant les ennemis en Nubie, sous la forme d’hippopotames ou de crocodiles. De ce fait lui est aussi
attribué le nom d’Horus de Mesen, celui qui "harponne" ses ennemis lors des combats.
Enfin il est aussi appelé le Béhédétite. Il a pour épouse
Hathor et pour fils Harsomtous
Hr-sm3-t3wj Horus qui unit les Deux Terres. Il symbolise
Horus dans sa représentation céleste et la domination du soleil sur l’ensemble du monde. Un lieu de culte de cette forme d’Horus
se trouvait également à Damanhour (Delta). Il est représenté dans ce cas en soleil ailé muni de deux uræus ou en
faucon planant au-dessus du Roi dans certaines scènes rituelles. Ses sculptures surmontent en général les lieux de passage comme
les portes et les couloirs. Horus de Béhédet prendra une telle importance qu’il donnera son nom au
2ème nome de Haute-Égypte, le "nome du Trône
d’Horus" (Ts Hrw) dont
Edfou fut la capitale. À
Dendérah on trouve la mention :
Hathor et Horus de Béhédet ont pour fils Harsomtous.
Représentation du Béhédet sur une façade |
Horus de Nekhen :
Sous cette forme Horus est la
divinité tutélaire de la vile d’Hiérakonpolis
qui en Grec signifie "la cité
faucon" et son nom lui vient de l’ancien nom de la cité, Nekhen. Il y est considéré comme le Dieu de la royauté.
Hiérakonpolis est le nom donné par les
Grecs
à deux villes d’Égypte où l’on adorait le Dieu faucon Horus dès l’époque préhistorique. L’ancienne
Nekhen se situait dans le
3e nome de Haute-Égypte,
le nome "de la
Forteresse" ou "Le Rural" ou "les deux plumes"
(nxn), à environ 100 km au Nord
d’Assouan.
Hiérakonpolis était le centre principal
du culte d’Horus sous cette forme. Il a été mis au jour en 1894 dans la ville un des temples les plus anciens d’Égypte
lui étant consacré. La cité a conservé son importance en tant que centre de culte de cette divinité
longtemps après qu’elle est perdue toute importance politique dans le pays.
Légendes et mythes
Il existe un nombre conséquent de cycles différents mettant en scène les Horus,
les recoupements demeurent tout de même nombreux, preuve de racines souvent communes. Parmi elles, l’Horus, fils
d’Osiris et d’Isis.
Son épopée constitue un des piliers de la mythologie Égyptienne. L’histoire de ce Dieu commence douloureusement. Jeune
Dieu, né orphelin de père assassiné par son oncle Seth.
Dès sa naissance, sa mère n’eut de cesse de le protéger contre ce dernier en le cachant. Mais
Seth fut averti de l’existence de l’enfant. Lui qui s’était débarrassé
de son frère pour lui succéder comptait bien faire de même avec son neveu. Le jeune Dieu était en effet le nouveau et légitime
prétendant au trône du royaume d’Égypte. Horus qui grandissait le savait :
“Je suis Horus, le grand faucon…. Ma place est loin de celle de Seth, l’ennemi de mon père…. Je vais partir en
guerre contre son assassin… Car je suis Horus, dont la place est à la fois loin des Dieux et loin des hommes. Je suis Horus
le fils d’Isis”.
Mais il était encore jeune, pour ne pas dire fragile et l’endroit où il vivait n’avait rien de bien
familier. Sa mère avait en effet choisi les marais de Chemmis pour que son enfant grandisse à l’abri de
Seth. Un soir, Isis
trouva son fils inanimé, pas loin de mourir, et découvrit alors une trace de piqûre. Elle
fit appelle aux Dieux. Nephtys sa sœur et
Selket, la Déesse scorpion, répondirent aussitôt à son appel
et vinrent la rejoindre. Elles demandèrent à Rê qu’il interrompre sa course
et suspende le temps. Thot arriva à son tour et s’adressa à
Isis :
“Ne crains rien Isis, je viens à toi armé du souffle vital qui guérira ton
fils“. Puis se tournant vers l’enfant, il dit :
“Hors de là poison. Rê saura te faire disparaître.
Sa barque s’est interrompue et ne reprendra sa course qu’une fois notre malade guéri. Les puits seront à sec,
les récoltes se dessécheront sur pied, les hommes seront privés de pain, tant qu’Horus n’aura recouvré la santé”.
Le Pharaon Taharqa devant Horus –
Musée du Louvre |
Horus guérit vite. Mais ce n’était là qu’un épisode parmi tous ceux qu’Horus allait vivre au cours de son
existence mouvementée. En effet Seth vouait
une véritable haine à l’encontre d’Horus qui devenait successeur de son père à la tête du pays et il voulait récupérer le pouvoir.
Le Dieu du royaume des morts ne put empêcher qu’Horus devienne Roi de l’Égypte (Se droit au trône, il le transmettra
finalement à tous les Pharaons). Un tribunal des Dieux se mit en place pour partager les deux belligérants.
Mais les intérêts des uns ne convergeant pas forcément avec ceux des autres, le tribunal s’avoua vite divisé sur la question,
pour ne pas dire dépassé par une situation qui allait s’aggravant de jour en jour.
Ce qui devait arriver arriva,
Seth et Horus s’affrontèrent en luttes incessantes, se tendant pièges
sur pièges. Il semblait bien que la lutte n’en finirait jamais.
Une des épreuves fut aquatique où les deux Dieux, se transformant en hippopotame, devaient rester sous l’eau en apnée.
Le trône revenant à celui qui resterait le plus longtemps. Mais
Isis perturba la partie et s’attira le mécontentement
des deux protagonistes. Les trois divinités se déchirèrent en de violentes disputes.
Rê désespérant d’assister à une réconciliation les invita à faire la
paix autour d’un banquet. Mais une fois encore, les réjouissances tournèrent court et la bataille reprit de plus belle
avec le même acharnement.
Les différents épisodes liés à l’œil et aux mains mutilés d’Horus sont significatives de la violence
qui régnait. Un jour que Seth tendit un énième piège à Horus,
ce dernier eut les mains souillées par le sperme de son oncle. Dans l’affolement,
Isis horrifiée trancha les mains de son fils et les enfouit au plus
profond des marais. Horus, embarrassé par tant de disgrâce fit appel au Dieu crocodile
Sobek, qui eut toutes les peines du monde à les retrouver.
Afin d’éviter le mécontentement d’Isis,
Sobek remit les mains d’Horus à
Rê qui les dédoubla. Une paire fut remise à titre de reliques au temple
Nekhen (ou Hiérakonpolis), l’autre fut rendue à Horus.
Osiris, intervint alors et mit directement en cause le tribunal qu’il
jugea trop laxiste. En tant que Dieu de la végétation, il menaça de couper les vivres à l’Égypte. Les Dieux, bousculés par tant
d’autorité, ne tardèrent pas à rendre un verdict favorable à Horus.
Seth ne fut pas oublié, placé aux côtés de
Rê, il devint “Celui qui hurle dans le ciel” pour que soit fait
place devant le Dieu créateur.
(Voir
Légendes et Mythes de Seth)
Bibliographie
Pour plus de détails sur le Dieu,
voir les ouvrages de :
Mary Barnett et Michael Dixon :
– Gods and myths of ancient Egypt, Smithmark, New York, 1996 – En Allemand, Götter und
Mythen des alten Ägypten, Verlag Gondrom, 1998 – En Français, Les dieux et les mythes de l’Egypte ancienne,
Thames & Hudson Editeur, 1998.
Hans Bonnet :
– Lexikon der Ägyptischen religionsgeschichte, Nikol-Verlag, Hamburg, 2000 et 2005.
Jacques-Joseph Champollion-Figeac, Léon Jean-Joseph Dubois et David Roberts :
– Panthéon égyptien, J. de Bonnot imprimerie, Paris, 2006.
Rolf Felde :
– Ägyptische gottheiten, Rolf Felde, Wiesbaden, 1988 et 1995.
Lucia Gahlin, Olivier Fleuraud et Isabelle Fleuraud :
– L’Egypte : Dieux, mythes et religion : Un voyage dans le monde fascinant des mythes et de la religion de l’ancienne
Egypte, EDDL, Paris, janvier 2001.
Lucia Gahlin et Lorna Oakes :
– The mysteries of ancient Egypt : An illustrated reference to the myths, religions, pyramids and temples of the land
of the pharaohs, Lorenz, London, 2003.
Roland Harari et Gilles Lambert :
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