Localisation et généralités
Amathonte (ou Amathus, en Grec : ‘Aμαθοũς)
fut l’une des plus anciennes villes royales de Chypre. Elle se situait sur la
côte Sud en face d’Agios Tychonas, à l’Ouest de Larnaca (ou Cition) et à l’Est
de Limassol (ou Lemeˈsos ou Limasol). Amathonte fut construite sur les falaises côtières avec un port naturel et prospéra rapidement. Sa population
croissante nécessita plusieurs cimetières mis au jour aujourd’hui.
Son culte d’Aphrodite était le plus important, après Paphos (ou Baf), de l’île, son pays d’origine. Les ruines
d’Amathonte sont moins bien conservées que sa proche voisine Kourion (ou Curias
ou Curium). Le site inclut une agora monumentale d’époque Hellénistique et Romaine. La richesse d’Amathonte fut due en partie à la récolte de grain,
à l’élevage des moutons et à ses mines de cuivre, dont les traces peuvent être vu encore aujourd’hui.
Vue d’une partie de l’acropole |
L’histoire
La préhistoire d’Amathonte mêle mythe et archéologie.
Le fondateur légendaire de la ville serait Cinyras (ou Kinýras, en Grec : Κινύρας), lié à la naissance d’Adonis,
qui appela la ville d’après le nom de sa mère Amathous.
Selon une version de la légende d’Ariane, notée par Plutarque
(Philosophe, biographe et moraliste Grec,
46-v.125), Thésée abandonna Ariane à Amathousa, où elle serait morte en donnant naissance à son enfant et y fut enterrée dans une tombe sacrée.
Selon l’auteur, les habitants de la ville appelèrent le bois sacré, où son sanctuaire était situé, le bois d’Aphrodite Ariane.
Les archéologues ont trouvé d’importants vestiges datant de l’époque Néolithique acéramique à proximité du site d’Amathonte
(Shillourokambos et Agios Tychonas-Klimonas). Cependant la disparition, encore inexpliquée, de cette civilisation paraît marquer le début d’une période
d’abandon qui s’étendit sur plusieurs siècles, avant que la région ne soit à nouveau peuplée à l’époque du Néolithique céramique (4600 – 3800 av.J.C.)
mais de manière beaucoup moins importante pendant les périodes successives.
Il n’y a plus ensuite sur le site de trace de la ville à l’âge du bronze, l’archéologie a détecté une nouvelle activité humaine à partir de l’âge du fer,
vers 1100 av.J.C.
Il a été avancé par certains spécialistes que les habitants d’Amathonte étaient des autochtones : les Pélasges.
Leur langue, non Grecque, est confirmée sur le site par des inscriptions, en Chypro-syllabique (ou syllabaire Chypriote), qui sont les seules du monde Égéen
qui survécurent aux grands bouleversements de la fin de l’âge du bronze et continua à être utilisée jusqu’au IVe siècle av.J.C.
Des Grecs d’Eubée ont laissé des traces de leur type de poterie à Amathonte dès le Xe
siècle av.J.C. Au cours de l’ère post-Phénicienne au
VIIIe siècle av.J.C, un palais fut érigé et un port fut également construit, qui servit pour le commerce avec les Grecs et la
Palestine.
Pour les Hellènes, en haut de la falaise, un temple fut construit, qui devint un lieu de culte consacré à Aphrodite.
Vue des ruines du temple d’Aphrodite |
De la période vers 1100 av.J.C, période
Gréco-phénicienne
(1000 à 600 av.J.C.), date un petit dépôt de céramiques retrouvé dans un puits sur l’acropole, dans le voisinage immédiat du palais.
La tombe, dite d’Ariane, qui a été mise au jour à proximité du temple d’Aphrodite, est datée approximativement de la même époque.
Cette période fut marquée par les échanges avec d’autres grands pôles Méditerranéens, comme dit plus haut avec la Grèce et le Proche Orient.
Les principaux témoignages de cette époque viennent des nécropoles qui entourent Amathonte. Les archéologues
ont fouillé des tombes datant de la période géométrique dans lesquelles furent mis au jour de nombreux vases venant de
Palestine. On a également découvert des broches et des
couteaux en fer de type Égéen. À partir de 950-900 av.J.C., des traces d’importations de produits
Égyptiens viennent attester l’élargissement de l’horizon maritime et
commercial de la cité.
L’époque archaïque (750-480 av.J.C.) est marquée par la richesse et la puissance commerciale des royaumes
Chypriotes, parmi lesquels Amathonte.
Eugen Oberhummer nous dit que la ville est identifiée avec Kartihadasti (En
Phénicien :
"nouvelle ville"), un des dix royaumes de l’île énumérés sur le prisme du Roi
d’Assyrie
d’Assarhaddon (ou Esarhaddon ou Asarhaddon,
681-669) en 673/2, qui lui rendaient hommage. On ne sait pas grand-chose de l’histoire de la période archaïque,
si ce n’est que l’île et ses royaumes devinrent une plaque tournante du commerce dans toute la Méditerranée et le lieu de
rencontre des civilisations environnantes.
Selon Hérodote (Historien
Grec,
484-v.425), après avoir été vassalisés par l’Empire Assyrien,
les royaumes Chypriotes connurent une phase de contrôle des
Égyptiens.
À cette époque la circulation d’hommes, d’idées et d’objets influença considérablement les artisans et les artistes d’Amathonte. Les archéologues ont
mis au jour des représentations de type Égyptien,
des statues représentant un personnage coiffé et vêtu à la mode
Égyptienne et un homme à tête de faucon,
qui pourrait être une représentation du Dieu Horus.
Puis l’île dans son ensemble fut intégrée à l’Empire
Perse dans le dernier tiers du VIe siècle av.J.C.
On ne connaît pas le rôle direct joué éventuellement par Amathonte dans ces événements. Juste que la cité garda
de fortes sympathies pour les Phéniciens, alliés aux
Perses, car en 499 et 498 av.J.C., lorsque les Grecs
d’Ionie se révoltèrent contre la tutelle
Perse,
Amathonte resta fidèle aux Perses, et refusa d’adhérer à la Ligue
qu’Onésilos de Salamine (Frère du Roi de
Salamine Gorgos, qu’il détrôna parce qu’il ne voulait pas se battre pour l’indépendance et
se rallia aux Ioniens) mit en place pour soutenir les
Ioniens.
Onésilos assiégea en vain la ville. Il fut tué et les Amathousiens, comme nous le précise
Hérodote, réclamèrent son corps afin de suspendre sa tête au-dessus des portes
de la ville. Une fois son corps décomposé et son crane vide, un essaim d’abeilles vient s’y installer.
Surpris de cet événement, les habitants de la ville consultèrent un oracle qui leur conseilla d’enterrer le corps d’Onésilos et de lui offrir un sacrifice annuel
comme un héros. Les Amathousiens firent comme l’oracle leur avait dit et effectuèrent les rites.
(Hérodote, L’histoire 5.114)
Autre vue du temple d’Aphrodite |
Les textes épigraphiques de la période classique sont peu nombreux et presque exclusivement en
Chypriote. Ils mentionnent quelques notables de la ville et dans la majeure partie des cas ceux-ci
portent des noms Grecs. Idem pour les Rois, dont certains noms nous sont connus grâce aux monnaies inscrites en Grec et en
Chypro-syllabique (ou syllabaire Chypriote). Après de longs efforts soutenus pour renverser la domination
Perse qui s’avérèrent infructueux,
Chypre et ses Cités-États restèrent un vassal de l’Empire
Perse jusqu’à la défaite
de celle-ci devant le Roi de Macédoine
Alexandre le Grand (336-323).
Les différents royaumes de l’île devinrent alors des alliés
d’Alexandre
après ses campagnes victorieuses, au Granique (334), à Issos (333) et sur les côtes
d’Asie Mineure,
de Syrie et Phénicie, où se trouvaient des bases navales
Perses.
Elles mirent à la disposition de la flotte d’Alexandre
les navires autrefois au service de la
Perse. Il y avait une communauté d’intérêts :
Alexandre augmentait la capacité de sa flotte, et les Rois
Chypriotes obtenaient une certaine indépendance politique.
Certains de ces royaumes, dont Amathonte, participèrent au siège de
Tyr en 332 aux côtés du Macédonien.
La politique d’Alexandre sur
Chypre et ses Rois était claire :
Les libérer de la domination Perse,
mais les mettre sous sa propre autorité. Alexandre
abolit les différentes monnaies des royaumes Chypriotes,
en les remplaçant par la frappe de ses propres pièces. La mort du souverain, en 323, mit fin aux aspirations Grecques pour la domination mondiale.
L’Empire qu’il avait créé fut divisé entre ses Généraux (ou Diadoques) et ses successeurs, qui immédiatement entrèrent en conflit
entre eux pour le pouvoir. Ces conflits
inévitablement associèrent les royaumes
Chypriotes. Ils furent portés surtout sur deux souverains,
Antigonos I Monophtalmos (306-301) en Syrie, secondé par son fils
Démétrios I Poliorcète (294-287) et
Ptolémée I Sôter
d’Égypte.
Les Rois Chypriotes se retrouvèrent dans une position nouvelle et difficile.
Certains royaumes choisirent l’alliance avec
Ptolémée I,
d’autres se rangèrent du côté d’Antigonos I,
Salamine fut alors la plus grande ville et royaume de
Chypre, dont le Roi
Nicocréon (ou Nicocreonte ou Nikokréon,
331-310) soutint fortement Ptolémée I.
Selon Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon ou Arrien de
Nicomédie, historien Grec
et philosophe de l’époque Romaine, v.85-v.145) il eut l’appui de Pasikratis de Soles (ou Soloi), Nikoklis de Paphos (ou Baf) et Androclès
d’Amathonte. D’autres Rois de Chypre comme : Praxippos de Lapithos (ou Lapethos) et
Kyrenia (ou Kerynia ou Kerýneia), Poumiaton (ou Pumiathon, 361-312) de
Cition (ou Kition) et Stasioikos de Marion, se rallièrent à
Antigonos I.
Afin d’écraser ceux-ci, Nicocréon mena des opérations militaires.
Ptolémée I lui envoya
en appui une armée commandée par les Généraux Lagides,
Séleucos et Ménélas (ou Ménélaos).
Autre vue des ruines de l’acropole |
Après l’intervention de
Ptolémée I, qui lui livra l’île,
Antigonos I et son fils
Démétrios I réagirent contre les assiégeants et
Démétrios I
mena une vaste opération militaire dans l’île. Il débarqua dans la péninsule de Karpas et occupa les villes de la région.
Pendant ce temps Ménélas (ou Ménélaos), qui était le nouveau Gouverneur de l’île après la mort de
Nicocréon, rassembla ses forces à
Salamine.
En 306 une bataille eut lieu en dehors de Salamine
(La
troisième bataille de Salamine).
Ptolémée I et Ménélas (ou Ménélaos) furent défaits.
Démétrios I régna sur l’île avec son père jusqu’à la mort de ce dernier en 301,
puis seul jusqu’en 294, date à laquelle il quitta
Chypre pour la Grèce
attaquée par le Roi de
Thrace Lysimaque
(322-281) et le Roi d’Épire
Pyrrhos I (ou Pyrrhus, 307-302 et 297-272).
Cette année 294, l’Égypte profita du vide politique à
Chypre et
reprit l’île. Elle resta sous le contrôle Ptolémaïque
jusqu’en 58 av.J.C, date où elle devint province Romaine.
Sous les Lagides de 294 à 58 av.J.C.
la politique de fortification entreprise par les
Antigonides à Amathonte fut abandonnée.
Ce fut à cette époque que le port de guerre, dont la construction était encore en cours, fut abandonné et
il s’ensabla. L’intérêt de l’Égypte pour Amathonte n’était pas très
important, du moins dans la première partie de l’époque Hellénistique. Ils n’y frappèrent même pas de monnaie et le sanctuaire d’Aphrodite ne bénéficia
que d’aménagements modestes. Il faut ajouter à cela qu’Amathonte n’était pas le siège du Gouverneur de l’île
et son port ainsi que les constructions navales à Nea Paphos avaient disparu et entraînèrent un dépérissement économique.
Les affaires de la ville furent gérées par un conseil municipal dont on ne sait pas s’il réunissait l’ensemble des citoyens ou seulement les notables.
Après avoir été annexée par Rome en 58 av.J.C, l’île et ses cités, en 22 av.J.C devinrent une province Sénatoriale dont le centre
administratif fut à Nea Paphos. L’importance politique d’Amathonte était maintenant terminée, cependant, même si la ville était sur le déclin,
les institutions continuèrent de fonctionner et on construisit sur l’acropole un temple monumental dédié à Aphrodite qui resta célèbre toute l’époque Romaine.
Dans l’agora furent créées des installations hydrauliques importantes. Le quartier Nord fut réoccupé et continua d’être aménagé, on
construisit également un aqueduc. À partir de la seconde moitié du IIIe siècle ap.J.C, les documents épigraphiques disparaissent,
l’artisanat, hormis celui des céramistes, s’éteint et le mobilier funéraire devient d’une très grande pauvreté.
Le IVe siècle marque pour Amathonte le début de l’époque paléochrétienne, à laquelle mettront fin les raids arabes du VIIe siècle.
On note aussi deux catastrophes naturelles majeures, les tremblements de terre de 342 et 365, le dernier entraînant l’effondrement de la muraille.
Plusieurs basiliques furent construites à Amathonte, dont une consacrée à Saint Tychon, premier Évêque de la ville.
L’archéologie
Dans la seconde
moitié du XIXe siècle Charles-Jean-Melchior de Vogüé (1829-1916), qui travailla dans de nombreux endroits du Levant et en Afrique du Nord, se consacra
à Amathonte. Il mit au jour beaucoup d’objets dont certains sont aujourd’hui au Musée du Louvre.
Comme deux vases purificateurs de taille humaine. À quelques mètres de ces vases on découvrit une grotte typique pour le culte d’Aphrodite, mais aussi d’Astarté.
Dans les années 1870, furent conduites par Luigi Palma di Cesnola des fouilles de l’acropole, mais elles portèrent principalement sur les tombes.
Des fouilles scientifiques, conduites par le British Museum, furent réalisée en 1893 et 1894 et mirent au jour 312 tombes.
En 1930 une expédition Suédoise en mis au jour 26 autres.
Poisson, terre cuite polychrome – Ve s. av.J.C., trouvé à Amathonte – Musée du Louvre
Photo avant retouches :
wikimedia.org |
À partir de 1975, financées par l’École Française d’Athènes et le Ministère des Affaires Étrangères à Amathonte,
des fouilles furent faites sur l’Acropole, le temple d’Aphrodite, le quartier résidentiel, les murs d’enceinte et également dans la basilique
paléochrétienne de l’acropole et le palais. Une région au Nord de l’ancienne ville fut également étudiée.
Dans un premier temps, la mission lança différentes opérations, détection magnétique et évaluation des ressources épigraphiques du village d’Agios Tychonas.
Les fouilles de la ville basse commencèrent en 1977 et se poursuivirent jusqu’en 1991 sous la direction du Département des Antiquités.
Un grand espace pavé d’environ 1 200 m² fut mis au jour, avec en son centre une fontaine monumentale, ainsi qu’à l’Est des thermes Romains, tandis qu’au
Sud fut découvert un établissement de bain de forme circulaire.
Des fouilles de l’École Française d’Athènes entre 2001 et 2003 permirent de préciser des points de chronologie,
essentiellement en ce qui concerne la stoa Ouest et le portique qui se dressait au Sud de la place.
Dès l’époque archaïque, l’enceinte faisait le tour de la ville englobant l’acropole et la ville basse et les archéologues ont daté les cinq grandes phases
de son évolution. Pendant la pax romana, malgré quelques réfections ou renforts, la muraille perdit son rôle défensif.
Dans la première moitié du VIIe siècle ap.J.C. une nouvelle défense fut mise en place, uniquement sur la partie supérieure de l’acropole,
à la suite des raids arabes.
Le port fut révélé et à l’automne 1984 fut examiné par l’archéologie sous-marine.
Dès la première campagne les archéologues parvinrent à établir une chronologie assez précise de sa construction,
essentiellement grâce à la découverte, dans un blocage de pierres, d’un ensemble de tessons caractéristiques de l’époque Hellénistique.
L’année suivante fut consacrée à l’étude de l’entrée du port, fonctionnant avec un système de plates-formes, de brise-lames et de bassins.
Les monuments
Peu à peu,
les fouilles d’Amathonte mirent au jour des parties importantes de la ville antique. Elles nous ont renseigné
sur plusieurs aspects de sa religion, son art, son économie, sa civilisation et précisé certains événements historiques.
Les principaux monuments que l’on peut admirer aujourd’hui sont :
– L’enceinte qui est encore visible par un puissant mur sur la plage, à la limite Ouest de la ville.
On sait qu’elle entourait l’acropole et la ville basse. Les fouilles ont permis de dater sa première phase de l’époque archaïque.
Certaines des portes furent dégagées. Dans la partie au Nord, fut mis au jour un passage dallé, à proximité de l’arrivée d’un aqueduc,
ainsi que des tours, échelonnées sur le tracé de l’enceinte au Nord et à l’Est. Cette fortification comporte plusieurs phases de construction,
depuis l’époque archaïque jusqu’au Ier siècle ap.J.C.
– L’agora, qui s’organise autour d’une vaste place dallée, est bordée par la rue principale au Sud et entourée de portiques sur les trois autres côtés.
Au centre se dressait une fontaine monumentale de forme carrée. Dans l’angle Nord-Ouest, au pied de la colline se trouvent une fontaine réservoir qui domine
l’ensemble de la place. À l’Est furent construites des thermes de type Romain, tandis qu’au Sud-est se trouvent des bains de type Grec.
Vue du vase monumental du sanctuaire |
– Le palais fut construit à la fin du IXe ou au début du VIIIe siècle av.J.C. sur une série de terrasses artificielles et se trouve au milieu de l’acropole.
Seuls ses entrepôts ont été partiellement dégagés. De profondes citernes (ou silos) en forme de bouteille pouvaient contenir de grandes réserves d’eau
et de céréales d’environ 150 litres chacune. Elles étaient entourées d’ateliers de fonderie et de tissage. La présence d’un autel, de statuettes en
calcaire et en terre cuite et de plusieurs chapiteaux hathoriques témoignent de l’existence, à proximité immédiate, d’un ou de plusieurs lieux de culte,
en lien avec le pouvoir royal. Le palais fut remanié au cours du VIIe siècle av.J.C. Il fut vraisemblablement détruit ou fort endommagé en 498 par Onésilos de
Salamine lors de la révolte
d’Ionie contre les
Perses, auxquels le Roi d’Amathonte était resté fidèle.
Il fut reconstruit après ces destructions du début du Ve siècle, mais le bâtiment fut abandonné vers la fin du IVe siècle av.J.C., lors du passage
de l’île aux mains des successeurs d’Alexandre le Grand (336-323).
– Le sanctuaire d’Aphrodite, situé au sommet de l’acropole, ne semble pas avoir été établi avant le VIIIe siècle av.J.C. Le seul vestige antérieur
pourrait être une tombe datée du début de la période géométrique. Il s’agirait, avec quelques fragments céramiques du XIe siècle découverts près du palais,
du plus ancien témoignage d’occupation du site. La construction d’un portique Hellénistique, puis du temple d’époque impériale et enfin de la basilique
Chrétienne ont détruit tous vestiges antérieurs, à l’exception de quelques installations et des deux
vases purificateurs colossaux en pierre dont un aujourd’hui
est au musée du Louvre (Le premier fait une douzaine de tonnes). Celui que l’on peut voir actuellement sur le site est une copie du premier.
– Le grand temple, de type Grec, de la Déesse Aphrodite, fut construit dans les années 70-100 ap.J.C. Il est flanqué d’une petite chapelle à fronton.
Il présente un soubassement à trois degrés et une cella (Partie close du temple) avec une arrière-salle.
Ses quatre colonnes de façade sont couronnées par des chapiteaux de type
Nabatéen, inconnus en Grèce. Au Ve siècle ap.J.C. il fut sans
doute transformé en lieu de culte Chrétien et, vers 600, presque entièrement démonté. Ses pierres furent remployées dans la construction d’une basilique.
Son abandon est situé en même temps que la fin de la ville, au cours des raids arabes du VIIe siècle.
– Le port de guerre se trouve aujourd’hui sous la mer. Ses jetées sont encore visibles sous la surface de l’eau. La muraille de la ville
se joignait aux blocs composant les quais de manière à intégrer le port dans le système de défense. On peut fixer le début de sa construction à
la fin du IVe siècle av.J.C., et son abandon, avant même son achèvement, au début du IIIe siècle av.J.C.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur Amathonte voir les ouvrages de :
Achilleus K.Aimilianidēs :
– Histoire de Chypre, Presses universitaires de France, Paris, 1962-1963.
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
– Le monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Pierre Aupert, Antoine Hermary et Robert Laffineur :
– Amathonte, Éditions Recherche sur les civilisations, Paris –
École Française d’Athènes, Éditions A.D.P.F., Paris – Éditions Recherche sur les civilisations, Athènes, 1981-2006.
Pierre Aupert et Marie-Christine Hellmann :
– Amathonte / I, Testimonia. 1, Auteurs anciens, monnayage, voyageurs, fouilles, origines, géographie,
Éditions Recherche sur les civilisations, Paris, École Française d’Athènes, 1984.
Stanley Casson :
– Chypre dans l’antiquité, Payot, Paris, 1939.
– Ancient Cyprus; its art and archaeology, Greenwood Press, Westport, 1970.
Gisèle Clerc, Vasos Karagiorgis, Olivier Picard et Christiane Tytgat :
– La nécropole d’Amathonte : Tombes 110-385, Department of antiquities Chypre, Ecole française d’archéologie d’Athènes et Fondation A.G.Leventis,
Études chypriotes, 1991.
Jean Yves Empereur :
– Les amphores, la nécropole Nord d’Amathonte II, études Chypriotes VIII, 1987.
– Le port hellénistique d’Amathonte, Actes du Symposium – Cyprus and the Sea, Nicosie, 1993.
Vassos Karageorghis :
– Les anciens Chypriotes : Entre Orient et Occident, A. Colin, Paris, 1991.
– Early Cyprus – Crossroad of the Mediterranean, The Paul Getty Museum, Los Angeles, 2002.
Robert Laffineur, Antoine Hermary et Annie Forgeau :
– Amathonte / III, Testimonia. 3, L’orfèvrerie,
Éditions Recherche sur les civilisations, Paris, École Française d’Athènes, Athènes, 1986.
Thomas Lehmann :
– Die spätantiken kirchenbauten von Amathous und die wunderheilungen am grab des Bischofs Tychon,
Beiträge zur Kulturgeschichte Zyperns von der Spätantike bis zur Neuzeit. Symposium, München, 12.-13. Juli 2002, Wasmann, 2005.
Eugen Oberhummer :
– Die insel Cypern, eine landeskunde auf historischer grundlage, T. Ackermann, München, 1903.
Anne Queyrel Bottineau :
– Amathonte / 4, Les figurines hellénistiques de terre cuite, Éditions Recherche sur les civilisations, Paris, 1988.
Patrick Schollmeyer :
– Das antike Zypern, Philipp von Zabern, Mainz, 2009.
Richard Stillwell :
– Amathous, Cyprus, Princeton Encyclopaedia of Classical Sites, 1976.
Frieda Vandenabeele et Kristine de Mulder :
– Chypre : 8000 ans de civilisations entre trois continents : Musée royal de Mariemont, 26 mars-29 août 1982, Musée royal de Mariemont, Morlanwelz, 1982.
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