Les grandes batailles de l’antiquité :
Bataille  de  Gabiène –
Troisième  bataille  de  Salamine de Chypre
 

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Sommaire
 

Présentation
Le contexte
Le prélude
Les effectifs
Le déroulement
Bibliographie

Bataille  de  Gabiène

Hiver
316

 

Présentation

 
   La bataille de Gabiène (ou Naumachia tēs Gabiene ou Gabiana ou Gabiane, en Grec : Ναυμαχία της Γαβηινή ou Γαβινία) fut un conflit qui se déroula au-cours de l’hiver 316 av.J.C. Elle eut lieu dans la région montagneuse de Gabiène (Anciennement dans la Satrapie Perse de Susiane), mais l’endroit précis de la confrontation reste inconnu, probablement près d’Ispahan (ou Isfahan ou Esfahān). Ce fut la deuxième grande bataille, après celle de Paraitacène (317), entre deux des successeurs d’Alexandre le Grand (336-323), Eumène de Cardia (ou Eumènès ou Eumenês ou Eumene, en Grec : ‘Aριαράθης, 362-316) et Antigonos I Monophtalmos (ou Antigone le borgne, Grec : ‘Aντίγονος Μονόφθαλμος  ou  Αντίγονος A’, 306-301), dans les guerres dites des Diadoques, qui vit la victoire de ce dernier. La bataille est surtout connue à partir des écrits de Jérôme de Cardia (ou Hieronymus de Cardia, historien Grec, v.360-v.272), repris plus tard Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30).


 

Tétradrachme argent d’Antigonos

 
Le contexte

 
   Après la mort d’Alexandre et du partage de son Empire, beaucoup de régions furent le terrain de luttes de pouvoirs entre ses Généraux, ces différents Diadoques, se prétendant successeurs du Macédonien. Rapidement on assista à une guerre ouverte, chaque Diadoque tentant de récupérer une partie du vaste royaume d’Alexandre. Des coalitions se formèrent, Cassandre (Régent 317-306/305 et Roi 301-297) et Antigonos I Monophtalmos (306-301) contre le Régent de Macédoine Polyperchon (Régent 319-317) et les défenseurs de la monarchie, dont Eumène de Cardia (ou Eumènès). Alors que Cassandre luttait pour le pouvoir en Europe contre Antigonos I Monophtalmos, Eumène de Cardia (ou Eumènès) luttait contre lui sur le sol Asiatique.
 
   Antigonos I, fort de ses succès en Perse et en Médie, tenta de reconstituer à son profit l’unité de tout l’Empire et il se tourna naturellement vers le territoire d’Eumène (ou Eumènès) qui venait d’écraser Cratère (ou Kraterós ou Craterus, v.370-321). Les deux Diadoques menèrent une série d’actions à travers l’Anatolie la Syrie, la Palestine, la Mésopotamie et la Perse avant de finalement se rencontrer dans ce qui devait être le dernier affrontement, en Gabiène (ou Gabiane).
 
   Antigonos I n’en était pas à son début de carrière puisqu’il était déjà Général lors du règne du père d’Alexandre, Philippe II (359-336). Qualifié et expérimenté dans la guerre, il avait donc fait ses preuves dans de nombreuses batailles. Eumène (ou Eumènès), lui, n’était pas originaire de Macédoine, contrairement au reste des Diadoques, mais de Chersonèse. Il commença sa carrière à la cour de Philippe II puis d’Alexandre, où il remplissait les fonctions de chef du secrétariat, puis il semble qu’il lui fut reconnu un certain talent militaire lors de la campagne en Inde. À la mort d’Alexandre, il hérita de la satrapie de Cappadoce, qui n’avait pas été complètement conquise. Eumène (ou Eumènès) s’y employa avec l’aide de Perdiccas (Régent de Macédoine 323-321) et gagna une grande partie de l’Anatolie.
 
   Puis, il entreprit de réorganiser l’administration de sa province. Ce fut après la mort de Perdiccas en 321, qu’il entra en lutte contre Antigonos I, qui lui disputait la prépondérance en Asie Mineure et sur la Cappadoce. Eumène (ou Eumènès) sortie victorieux lors d’une première petite confrontation à Kopratas, près de Suse en Juin/Juillet 317. Puis il y eut la grande bataille indécise de Paraitacène à l’Automne 317. Cet affrontement n’ayant rien réglé les deux armées se retrouvèrent de nouveau face à face en Gabiène (ou Gabiane).

 

Le prélude

 
   Les troupes d’Antigonos I avaient subi de lourdes pertes dans la bataille de Paraitacène et le Macédonien n’était plus vraiment en mesure de faire face à l’adversaire. Il décida de déplacer son armée plus loin dans une zone que les troupes ennemies n’avaient pas encore eu le temps de piller. Il marcha alors dans la partie Sud de la Médie, dans l’espoir de monter un campement pour l’hiver. Eumène (ou Eumènès) de son côté semait la terreur en Gabiène (ou Gabiane) et il morcela son armée en plusieurs petits campements d’hivers. Lorsqu’Antigonos I eut vent qu’Eumène (ou Eumènès) avait dispersé ses forces en petite unités séparées, il décida de reprendre la guerre et de surprendre les troupes d’Eumène (ou Eumènès) dans une attaque surprise avant qu’elles n’aient eu le temps de se rassembler.
 

   Les troupes ennemies étaient environ à 25 jours de marche l’une de l’autre par un chemin classique, mais une route directe qui traversait le désert pratiquement inhabité, qui sépare Gadamarta (En Médie) de la Gabiène (ou Gabiane), permettait à Antigonos I de tomber sur Eumène (ou Eumènès) par surprise en 9 jours de marche. Il opta donc pour cet itinéraire, plus court, mais plus ardu, et partit en Décembre 316 au moment du solstice d’hiver.
 
   Pendant sa marche Antigonos I ordonna à ses troupes de ne pas allumer de feux la nuit, parce que le désert était entouré de montagnes et il avait peur que des habitants puissent voir les lumières et notifier sa position. Cependant, le cinquième jour de marche, la nuit était si froide que quelques-uns des soldats ne respectèrent pas les ordres et allumèrent des feux. Les craintes d’Antigonos I étaient fondées car Eumène (ou Eumènès) fut informé que dans le désert il avait été vu un grand camp.

   Au cours de la marche des troupes d’Antigonos I il y eut un incident qui est rapporté, entre autres, par Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) et Sénèque (Philosophe, dramaturge et homme d’État Romain, 4 av.J.C-65 ap.J.C). L’histoire raconte que des soldats mécontents se tenaient devant la tente d’Antigonos I, sans savoir que celle-ci était la sienne, et étalaient haut et fort l’objet de leur mécontentement.
 
   Antigonos I sortit alors de la tente, à leur grande stupéfaction, et au lieu de les punir pour leurs propos, il leur dit qu’il serait mieux qu’ils aillent plus loin, si ils voulaient continuer leurs "aboiements". C’est un exemple typique des histoires qui étaient racontées dans les campements pour élever la réputation du maître aux yeux des soldats. La Manœuvre surprise d’Antigonos I avait donc échoué et à ce moment les troupes étaient encore espacées l’une de l’autre de 4 à 6 jours de marche.

 
   Lorsque Peucestas (En Grec : Πευκέστας, v.350- † après 315 ou 301), un Commandant d’Eumène (ou Eumènès), entendit qu’Antigonos I était à proximité, il fit se rassembler son armée tout en restant éloigné de l’armée ennemie. Eumène (ou Eumènès) envoya un certain nombre de soldats dans le désert et les collines environnantes avec la tâche d’allumer des feux à plusieurs endroits dans la région, afin de donner l’impression qu’il y avait toujours plusieurs campements. Antigonos I abandonna alors son plan précédent et regroupa son armée dans une partie de la région plus peuplée, où il put se reposer. Ses troupes à nouveau rassemblées, Eumène (ou Eumènès) fit construire un camp fortifié afin de mieux les protéger. Les deux armées se retrouvaient cantonnées sur une plaine de sable en pleine Gabiène (ou Gabiane) à une distance d’environ 7 km. l’une de l’autre, non loin du site de leur premier affrontement à la bataille de Paraitacène.
 

Les effectifs

 
   En ce qui concerne les effectifs dans chaque camp, comme pour pratiquement toutes les batailles de l’antiquité les chiffres varient et sont contredits en fonction des auteurs, que ce soit les anciens ou les historiens d’aujourd’hui. Pour l’armée d’Antigonos I on estime son nombre à environ 22.000 hommes de troupe lourdement équipés dont : 9.000 mercenaires Grecs d’infanterie (on trouve aussi 5.300), 3.000 Lyciens et Pamphyliens (on trouve aussi 1.600) et 8.000 (ou 7.600) soldats d’infanterie Macédoniens. Auxquels il faut ajouter un nombre inconnu d’infanterie légèrement armée, 7.500 (ou 8.000) pantodapoi (Guerriers indigènes), 9.000 cavaliers (Lourds et légers) et 65 (ou 64) éléphants de guerre.


 

Représentation libre
des “Boucliers d’argent”

 
   Antigonos I et son fils Démétrios I Poliorcète ("Preneur de ville“, en Grec : Δημήτριος A’ Πολιορκητής, 294-287), conduisaient la cavalerie lourde (4.500 cavaliers), qui sur l’aile droite allait être prépondérante dans la bataille, avec devant eux quelques éléphants de guerre. Le Général Peithon (ou Pithon, en Grec : Πείθω), v.355-316), commandait la cavalerie légère placée sur l’aile gauche (Également 4.500 cavaliers), avec devant lui quelques éléphants de guerre. Selon Richard A.Billows, Antigonos I plaça sa cavalerie entre la Phalange. Le centre était occupé par la phalange composée par l’ensemble de l’infanterie avec devant elle le reste des éléphants de guerre. Au sein de son armée, Antigonos I avait son infanterie dont la motivation n’était pas au plus haut, suite aux lourdes pertes qu’elle avait subi lors de la bataille précédente de Paraitacène, mais il pouvait compter sur sa cavalerie qui était forte et gonflée par le recrutement de nouveaux cavaliers de la région de Médie.
 
   Du côté d’Eumène (ou Eumènès) on comptait 36.700 hommes d’infanterie, composés de deux troupes, lourdes et légères, dont 6.000 mercenaires Grecs et 5.000 pantodapoi (Guerriers indigènes), auxquels il faut ajouter quelques 6.000 cavaliers et 114 éléphants de guerre. L’infanterie lourde d’Eumène (ou Eumènès), qui était appelée “les Boucliers d’argent“, était d’une grande expérience puisque composée de vétérans qui combattaient déjà sous Alexandre le Grand (336-323).
 
   Sur l’aile gauche se trouvait la cavalerie d’élite commandée par Eumène (ou Eumènès) et Peucestas, dont 300 cavaliers Agema (Garde du corps) d’Eumène (ou Eumènès) avec devant eux 60 éléphants de guerre. Au centre était positionnée la phalange avec 3.000 Hypaspistes, sous le commandement de Teutamos (ou Teutamus, en Grec : Tεύταμoς, dont on ne sait pas grand-chose), 3.000 "Boucliers d’argent" sous le commandement d’Antigènes (En Grec : ‘Aντιγένης, v.380-316), et les 6.000 mercenaires et 5.000 pantodapoi avec devant eux des éléphants de guerre et de l’infanterie légère. Sur l’aile droite il y avait sous le commandement du Général Philippos (ou Philippe ?, en Grec : Φίλιππος), la cavalerie légère et devant elle les éléphants de guerre restants.

 

Le déroulement

 
   Au milieu de la Perse, les deux armées étaient cantonnées à environ 7 km. les unes des autres sur une plaine sablonneuse en friche. Antigonos I savait que sa cavalerie était supérieure à celle d’Eumène (ou Eumènès), surtout la cavalerie lourde composée de guerriers Thrace. Démétrios I, le fils Antigonos I, reçut le commandement de cette force de frappe. La bataille commença des deux côtés par une attaque des éléphants de guerre. Les animaux, dans leur course sur le sol poussiéreux et sablonneux, provoquèrent des tourbillons de poussière qui cachait la visibilité, qu’Antigonos I chercha à exploiter immédiatement. Profitant du terrain vaste, et sous le couvert de la poussière, il lança une division de cavalerie de son aile droite afin qu’elle contourne les rangs ennemis sans se faire repérer, et qu’elle attaque leur campement qui n’était pas trop éloigné. Ce dernier, faiblement défendu, fut pris rapidement.
 
   Pendant ce temps, Antigonos I conduisit lui-même le restant des cavaliers de son aile dans une charge contre l’aile gauche que commandait Eumène (ou Eumènès). Ce dernier, après avoir vu le déploiement, avec sa meilleure cavalerie fit face à la cavalerie lourde d’Antigonos I en s’aidant de ses propres éléphants et de l’infanterie légère. De son côté Peucestas paniqué quitta le champ de bataille avec plus de 1.500 cavaliers et partit se repositionner plus loin. Cela affaiblit considérablement l’aile menacée d’Eumène (ou Eumènès) qui commença à se désintégrer. Malgré cette défection, avec difficulté, Eumène (ou Eumènès) remotiva ses hommes restants, les décourageant à une évasion. Il avait l’intention de tenir la charge du Macédonien tout en utilisant son élite “les Boucliers d’argent” pour gagner le centre d’Antigonos I, comme ils l’avaient fait à la bataille Paraitacène. Malgré le fait que ces anciens anciens-combattants endurcis étaient assez vieux pour être des grands-pères, chez leurs adversaires ils étaient encore très respectés et on les pensait pour être invincible au combat.
 
   Antigènes, le chef de ces “Boucliers d’argents” motiva sa phalange par de fortes paroles : “Soyez des hommes méchants, ne pêchez pas contre vos pères qui ont conquis le monde entier sous Philippe et Alexandre“, et attaqua donc le centre d’Antigonos I. Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), dans le même temps, Eumène (ou Eumènès) abandonna son aile à ses forces et se repositionna sur l’aile droite de Philippos (ou Philippe). Au centre commença à se dessiner une image différente de la bataille, car comme à Paraitacène la phalange était victorieuse contre Antigonos I, notamment grâce aux “Boucliers d’argent”, et elle brisa la formation Macédonienne, tuant cinq mille hommes, sans grandes pertes. Toujours selon l’auteur, pendant cette petite victoire Eumène (ou Eumènès) fut averti que son campement avait été attaqué et était perdu. Il fit alors passer l’ordre à Peucestas de profiter de leur avantage, d’utiliser sa position excentrée et d’attaquer à son tour le campement d’Antigonos I et d’en prendre possession. Mais Peucestas ignora l’ordre et se positionna avec sa cavalerie plus loin que la zone des combats, sur les bords d’une rivière. Il devint alors évident à Eumène (ou Eumènès) qu’il avait été trahit.
 


 

Représentation libre des éléphants
de guerre à la bataille de Gabiène

   Antigonos I quant à lui de son côté, vit son attaque, malgré la volonté des défenseurs de tenir la charge, tourner à son l’avantage, en raison surtout d’une supériorité numérique. Il chargea alors son Général Peithon (ou Pithon), qui commandait la cavalerie légère placée sur l’aile gauche, d’attaquer les flancs et les arrières des “Boucliers d’argent” pour briser leur domination sur son centre. Cependant, les “Boucliers d’argent” n’étaient pas des soldats ordinaires, au lieu de paniquer et fuir, ils formèrent immédiatement un carré en formation serrée et marchèrent hors du terrain en toute sécurité. Ils pensaient ainsi donner le temps à Peucestas d’arriver de la rivière pour attaquer Peithon (ou Pithon), mais ce dernier ne bougea pas. Voyant cela Eumène (ou Eumènès), suivit de la cavalerie de l’aile droite de sa phalange, atteignit la rivière où il réorganisa son armée. Comme à Paraitacène, ses troupes avaient battu et infligé des pertes beaucoup plus élevées à la phalange d’Antigonos I et il avait une chance de gagner par une seconde attaque contre la cavalerie restante de ce dernier. Mais, Peucestas refusa de participer à une deuxième attaque.
 
   Dans le même temps se répandit parmi ses guerriers la nouvelle que leur campement avait été perdu. Bien qu’Antigonos I fut victorieux, le résultat de la bataille était, comme à Paraitacène, peu concluant, avec Eumène (ou Eumènès) qui possédait encore une force importante. Ce soir-là, celui-ci tenta de convaincre l’armée de se battre dès le lendemain contre Antigonos I où ils remporteraient la victoire. Cependant, son armée fut réticente car les Satrapes de sa force voulaient se retirer pour protéger leurs satrapies. Ce fut les “Boucliers d’argent” qui prirent les choses en mains. Apprenant qu’Antigonos I avait pris au campement leurs biens, leurs épouses, leurs enfants, ils ouvrirent secrètement des négociations avec Antigonos I pour leur retour en toute sécurité. Teutamos (ou Teutamus) et Antigènes envoyèrent une délégation à Antigonos I, l’informant qu’en contrepartie de la livraison d’Eumène (ou Eumènès) et du fait qu’ils se rendaient, ils demandaient en échange leurs familles prisonnières et la restitution de leurs biens. Cela permit à Antigonos I de se débarrasser pour toujours de son adversaire de longue date trahit et livré par ses propres hommes.
 
   Bien que réticent au début, Antigonos I fut convaincu par son armée d’exécuter Eumène (ou Eumènès). Il était en effet respectueux de l’ancienne amitié qu’il eut avec Eumène (ou Eumènès) à l’époque de Philippe II. Il avait aussi probablement l’espoir de pouvoir gagner ses talents de Général à cause. Eumène (ou Eumènès), cependant, refusa l’offre de changer de camp, parce qu’il sentait la monarchie légitime compromise. Selon la tradition Macédonienne il fut donc exécuté. Il lui fut accordé une sépulture honorable et ses cendres furent envoyées à sa famille. Selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) et Sénèque (Philosophe, dramaturge et homme d’État Romain, 4 av.J.C-65 ap.J.C) cependant, Antigonos I ne voulut faire aucune violence à son vieil ami et donc le priva simplement de nourriture. Lorsque trois jours plus tard, l’armée reprit sa route en Gabiène (ou Gabiane), Eumène (ou Eumènès) aurait été tué par sa garde à l’insu d’Antigonos I.
 
   À l’inverse, Antigonos I fut dur avec ceux qui avaient soutenu Eumène (ou Eumènès). Eudème (ou Eudemos ou Eudemus, en Grec : Εδημος, † 316), qui était venu d’Inde comme allié d’Eumène (ou Eumènès) et était responsable du recrutement des éléphants de guerre de ce dernier et de l’infanterie légère fut également exécuté, au même titre qu’Antigènes qui fut brûlé vif. Étant donné la loyauté volage démontrée par les “boucliers d’argent”, Antigonos I après les avoir libéré, ne les utilisa jamais dans une bataille. Ils furent envoyés dans la satrapie d’Arachosie, où le Satrape local, Sibyrtios (ou Sibyrtius, en Grec : Σιβύρτιος) reçut des ordres spéciaux de les envoyer sur deux ou trois missions dangereuses, afin de s’assurer qu’ils ne survivraient pas et ne reconstitueraient pas à nouveau une unité cohérente.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Edward M.Anson :
Eumenes of Cardia : A Greek among Macedonians, E.J.Brill, Boston, 2004.
Richard A.Billows :
Kings and colonists : Aspects of Macedonian imperialism, E.J.Brill, Leiden, New York, 1995.
Antigonos the One-eyed and the creation of the Hellenistic state, University of California Press, Berkeley, London, 1990 et Juin 1997.
Albert B.Bosworth :
The legacy of Alexander : Politics, warfare, and propaganda under the successors, Oxford University Press, Oxford, New York, 2002.
Alexander M.Devine :
Diodorus’ account of the Battle of Gabiene, pp : 87-96, Ancient World 12, Chicago, 1985.
John Hackett :
Warfare in the Classical World, Sidgwick & Jackson, London, 1989.
Thomas Benfield Harbottle :
Dictionary of battles : From the earliest date to the present time, Republished by Gale Research Co., Detroit, 1966.
Waldemar Heckel :
The marshals of Alexander’s empire, Routledge, London, New York, 1992.
Jean-Marc Héroult :
La fin de l’empire d’Alexandre le Grand : vu au travers du personnage d’Eumène de Cardia, Larousse, Paris, 2010.
Erich Kahnes :
Drei Diadochonschlachten : (Paraetakene, Gabiene, Gara), University Leipzig Press, 1919.
John Drogo Montagu :
Greek and Roman warfare : Battles, tactics and trickery, Greenhill, London, 2006 – MBI Pub., St. Paul, 2006.
Michael Park :
The fight for Asia, The battle of Gabiene, pp : 29–36, Ancient Warfare, Karwansaray BV, Rotterdam, 2009.
Joseph Pietrykowski :
Great battles of the Hellenistic world, Pen & Sword Military, Barnsley, 2009.

 

 

    Troisième  bataille  de  Salamine  de  Chypre 

306

 

Présentation

 
    La troisième bataille de Salamine de Chypre (ou Naumachia tēs Salaminia Kypros, en Grec : Ναυμαχία της Σαλαμίνας Κύπρου) fut un conflit qui se déroula au-cours en 306 av.J.C. Elle eut lieu au large de la ville de Salamine de Chypre. Ce fut une bataille navale, dans les guerres dites des Diadoques, entre les flottes de deux des successeurs d’Alexandre le Grand (336-323), Ptolémée I Sôter (en Grec : Πτολεμαίος Σωτήρ, 305-282) et Antigonos I Monophtalmos (ou Antigone le borgne, Grec : ‘Aντίγονος Μονόφθαλμος  ou  Αντίγονος A’, 306-301).
 
   La flotte d’Antigonos I était dirigée par son fils Démétrios I Poliorcète ("Preneur de ville“, en Grec : Δημήτριος A’ Πολιορκητής, 294-287), qui avait envahi Chypre et assiégeait à Salamine, Ménélas (ou Ménélaos, en Grec : Μενέλαος), le frère de Ptolémée I Gouverneur de l’île. La bataille fut une victoire complète pour Démétrios I et aboutit à la reddition de Ménélas (ou Ménélaos) qui fut capturé et à la prise totale de Chypre. La conséquence fut qu’Antigonos I prit le titre de Roi de Macédoine.


 

Une des rares représentation
statuaire attribuée à Démétrios I
– Copie Romaine d’un original
hellénistique de la villa des
Papyrus d’Herculanum –
Musée Archéologique
National de Naples

 
Le contexte et les effectifs

 
   Pendant les Guerres des Diadoques qui suivirent la mort d’Alexandre le Grand (336-323), Ptolémée, qui prendra le titre de Roi d’Égypte sous le nom de Ptolémée I Sôter (305-282), reprit l’Île de Chypre et s’en servit comme base pour ses opérations contre son rival Antigonos I Monophtalmos. Depuis l’île, les forces de l’Égyptien ravageaient les côtes de la Syrie et de l’Asie Mineure. Au début de l’an 306, Antigonos I prit la décision de stopper Ptolémée I et il ordonna à son fils, Démétrios I Poliorcète d’envahir l’île et d’en chasser les Égyptiens. Lorsqu’il reçut cet ordre Démétrios I était en Grèce, où, l’année précédente, il avait renversé la garnison Macédonienne installée à Athènes par son Régent Cassandre (Régent 317-306/305 – Roi Macédoine 301-297). La cité et sa voisine Mégare avaient alors restauré la démocratie et s’était alliées avec Démétrios I. En conséquence, lorsqu’au printemps 306 il partit d’Athènes pour prendre Chypre, il emmena avec lui 30 quadrirèmes Athéniennes.
 
    Il traversa la mer Égée et rejoignit la côte de Carie, d’où il appela les Rhodiens à se joindre à lui, dans le cadre d’un pacte passé par son père avec ces derniers, qui précisait une aide réciproque en cas de besoin. Malheureusement, les Rhodiens avaient de bonnes relations avec l’Égypte Ptolémaïque et ils refusèrent d’entrer dans ce conflit. Démétrios I rejoignit alors la Cilicie où il renforça son armée avec des troupes supplémentaires avant de reprendre la traversée direction Chypre. En ce qui concerne les effectifs, comme pour pratiquement toutes les batailles de l’antiquité les chiffres varient et sont contredits en fonction des auteurs, que ce soit les anciens ou les historiens d’aujourd’hui. Il est retenu aujourd’hui que Démétrios I avait une armée de terre qui comptait entre 12.000 et 15.000 fantassins et 800 et 500 cavaliers et une flotte d’environ 60 navires lourds, dont 7 heptereis (ou septirème ou heptērēs, en Grec : πτήρης), 10 hexereis (ou hexareme ou sexireme ou hexēris ou hexērēs, en Grec :ξήρης) et 20 quinquérèmes (ou quinqueremis ou pentērēs, en Grec : πεντήρης) et environ 120 navires légers, trirèmes et quadrirèmes, dont les 30 Athéniens.
 
   En face de lui, Chypre était gouvernée par Ménélas (ou Ménélaos, en Grec : Μενέλαος), le frère de Ptolémée I. Celui-ci avait une force estimée à 12.000 fantassins, 800 cavaliers et 60 navires. Démétrios I accosta sur la péninsule de Karpas au Nord-est de l’île et il prit les villes de Karpasia (ou Carpasia ou Karpasion) et Urania. Laissant là sa flotte, il marcha à l’intérieur des terres pour rejoindre la ville de Salamine. Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), Ménélas (ou Ménélaos) décida d’affronter Démétrios I dans une bataille à environ 8 kilomètres de la ville, mais il fut défait avec de lourdes pertes, toujours selon l’auteur, 1.000 morts et 3.000 prisonniers, et il dut se replier derrière ses murs où il se prépara alors aux défenses de la ville pour soutenir un siège, tout en envoyant un message à Ptolémée I en Égypte, lui demandant d’envoyer de l’aide.
 
   Démétrios I fit construire plusieurs machines de siège par des artisans spécialisés d’Asie. Parmi elles se trouvaient la célèbre hélépole (ou helépolis, grande tour de neuf étages inventée par Polyeidos de Thessalie). Ce fut le début du premier des sièges remporté par Démétrios I qui lui valut plus tard son surnom de “Poliorcète” preneur de ville. Les engins de Démétrios I ouvrirent une brèche dans le mur de la ville et permirent aux assaillants de lancer l’assaut, mais Ménélas (ou Ménélaos) réussit à repousser l’attaque et à brûler les machines de siège. Dans le même temps, afin de secourir son frère, Ptolémée I navigua d’Égypte à destination de Paphos (Ville sur la côte occidentale de Chypre). Selon Diodore, sa flotte était composée de 140 navires de guerre (quadrirèmes et quinquérèmes) et 200 navires de transport avec au moins 10.000 fantassins. Son plan était de rejoindre la flotte de 60 navires que son frère avait à Salamine.

 

Le déroulement

 
   Dans ce contexte, Ptolémée I n’eut pas d’autre choix que de quitter Cition (ou Kition ou Citium, cité de la côte Sud-est de l’île) où il s’était stationné, destination Salamine. Il décida de lancer une attaque de nuit, dans l’espoir de surprendre Démétrios I et arriver à combiner sa flotte avec celle de son frère. Cependant, Démétrios I, qui avait placé des espions chez l’ennemi ne fut pas surpris par la manœuvre et il prit des mesures afin de contrer celui-ci. Il fit équiper ses navires avec des balistes, des catapultes et ses meilleures troupes et envoya sa flotte s’ancrer juste à l’extérieur du port de la ville, bloquant le port de Salamine et la sortie des navires de Ménélas (ou Ménélaos) en s’interposant entre les deux flottes ennemies. La tactique adoptée par Démétrios I était calculée, il escomptait être en mesure de vaincre rapidement avant que Ménélas (ou Ménélaos) ne puisse faire sortir sa flotte du port et le prendre à revers.
 
   Alors que juste après l’aube la flotte de Ptolémée I arrivait en vue de la ville et pensait avoir l’effet de surprise, elle se retrouva face à face avec celle de Démétrios I déployée et prête à la recevoir. Avec les navires prit à Chypre, Démétrios I alignait près de 180 bateaux. Il en concentra l’essentiel contre Ptolémée I, ne laissant que 10 quinquérèmes sous le commandement d’Antisthène (En Grec : ‘Aντισθένης) afin de bloquer la sortie étroite du port de Salamine et pour au moins retarder l’intervention de Ménélas (ou Ménélaos) si celui-ci voulait manœuvrer. Démétrios I positionna ses meilleurs navires, 7 heptereis Phéniciens, les 30 navires de l’escadre Athénienne, et derrière eux 10 hexereis et 10 quinquérèmes sur la gauche, sous le commandement de l’Amiral Médios de Larissa (ou Medius ou Medeios, en Grec : Μήδιος ou Mήδειoς). Ce dernier était apparemment le Commandant réelle de la totalité de la flotte, bien que Démétrios I lui-même fût également présent sur l’aile gauche avec son vaisseau Amiral.


 

Ptolémée I – Musée du Louvre


     Selon Diodore de Sicile, il positionna sur son centre ses navires plus légers sous le commandement de Thémison de Samos (En Grec : Θεμίσων) et Marsyas de Pella (ou Marsúas Periúndrou Pellaĩos, en Grec : Μαρσύας Περιάνδρου Πελλαος, v.356–ap.294), tandis que l’aile droite était confiée à Hégésippe d’Halicarnasse (ou Hegesippus Halicarnassus, en Grec : ‘Hγίσιππος ‘Aλικαρνασσεύς) et Pleistias de Cos (ou Kos, en Grec : Πλειστίας), commandant en second de la flotte après Médios (ou Medius). Ptolémée I n’avait pas d’autre choix que de redéployer sa flotte afin de contrer la tactique de son adversaire. Selon Diodore de Sicile, il ordonna aux navires transportant son armée de se replier et massa les plus grands navires de sa flotte sur sa gauche, qu’il commanda personnellement. Comme l’historien Richard Billows l’écrit : “La bataille devint une course entre les deux dynastes pour d’abord vaincre l’aile droite de son adversaire, avant de manœuvrer et d’attaquer le centre de l’ennemi, avec l’interrogation si oui ou non Ménélas (ou Ménélaos) réussirait à sortir de Salamine à temps pour intervenir“.
 
   Selon Diodore de Sicile, qui fournit le plus grand récit et probablement le plus fiable de la bataille, lorsque les deux flottes furent à environ trois stades l’une de l’autre (un peu plus de 500 m.), Démétrios I et Ptolémée I donnèrent le signal de l’attaque et les deux flottes se mirent à charger. Selon l’auteur, le combat eut d’abord lieu à coups de volées de flèches, de javelots et de pierres lancées par les balistes et des deux côtés il y eut beaucoup de blessés. Puis les navires se rapprochèrent pour l’abordage les ponts couverts de combattants. Le premier choc fut d’une grande violence, quelques navires eurent les rames brisées et ne pouvaient plus ni avancer ni reculer. Les équipages furent ainsi mis hors de combat. D’autres navires s’entrechoquaient à coups d’éperon de leurs béliers et les soldats placés sur le pont se tiraient dessus à bout portant. Quelques Triérarques (Capitaines) ordonnèrent l’abordage par les flancs et les navires se transformèrent en autant de champs de bataille. Certains soldats en sautant à l’abordage, glissaient et tombaient dans la mer et étaient sur le champ massacrés à coups de piques.
 
   Démétrios I lui-même se distingua par sa bravoure, en tuant plusieurs ennemis en lançant des javelots et avec sa lance, lorsque les hommes de Ptolémée I montèrent à l’abordage de son vaisseau Amiral. Toujours selon Diodore, un de ses trois gardes du corps, qui essayent de le protéger avec leurs boucliers, fut tué et les deux autres furent grièvement blessés. Les Athéniens combattirent avec distinction et furent récompensés par Démétrios I. Il leur fit don de 1.200 armures prises en butin. En fin de compte, les ailes gauches respectives des deux flottes furent victorieuses, mais Démétrios I se montra plus rapide. En effet au moment où Ptolémée I se tourna pour attaquer le centre de Démétrios I, il trouva le reste de sa flotte déjà vaincu et en fuite. Il reconnut sa défaite et ordonna un repli sur Cition (ou Kition ou Citium).
 
   Dans le même temps, de son côté Ménélas (ou Ménélaos), avec ses 60 navires sous le commandement de Menoitios (ou Menoetius, en Grec : Μενοίτιος), réussit à briser l’emprise des navires qui l’empêchaient de quitter le port de Salamine, mais il arriva trop tard dans la bataille pour offrir une aide à son frère, alors il rentra à Salamine. Démétrios I chargea deux de ses Amiraux de poursuivre la flotte en fuite et de repêcher les hommes à la mer, avant de revenir en triomphateur dans son camp. Conscient que la flotte de Ptolémée I était en infériorité numérique, il cacha la sienne derrière un cap à côté d’un port naturel. Ptolémée I atteignit la baie, qui pour lui était apparemment désertée, et commença à débarquer ses troupes. Les forces de Démétrios I se ruèrent sur lui et l’écrasèrent. Entre 70 et 80 navires de guerre Égyptiens furent capturés intacts avec leurs équipages, et une centaine de navires de transport avec quelque 8.000 soldats. Ménélas (ou Ménélaos) perdit lui près de 40 navires de guerre. La flotte de Démétrios I eut seulement 20 navires endommagés, tous rapidement réparés.

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Victoire de Samothrace – Musée du Louvre

 
   Ménélas (ou Ménélaos) fut forcé de rendre Salamine et sa garnison, augmentant encore la force de Démétrios I, qui prit ensuite le contrôle de toutes les villes de l’île. L’ensemble de ces garnisons, quelque 16.000 fantassins et 800 cavaliers, furent incorporés dans son armée. À la suite de cette bataille Ptolémée I quitta définitivement Chypre et retourna en Égypte et abandonna pour un temps la maîtrise des mers à Antigonos I et son fils. Ménélas (ou Ménélaos) et les autres proches de Ptolémée I qui avaient été capturés, furent renvoyés en Égypte avec leurs biens personnels.
 
   La même année, fort de ses nombreux succès, Antigonos I se déclara le successeur d’Alexandre IV et il prit le titre de Roi (Basileus, en Grec : Βασιλεύς) d’Asie sous le nom d’Antigonos I Monophtalmos, avec l’ambition de restaurer à son profit l’ancien Empire d’Alexandre. Les autres Diadoques, afin de ne pas se retrouver sous sa domination, se virent contraints de faire de même afin d’assurer leur légitimité face à ce nouveau Roi et Lysimaque devint Roi de Thrace (306-281), Ptolémée devint Roi d’Égypte (Ptolémée I Sôter, 305-282), Séleucos devint Roi des Séleucides (Séleucos I Nikatôr, 305-280) et en 305 Cassandre fut proclamé (ou auto proclamé) Roi de Macédoine (Mais il ne le fut réellement qu’en 301 après la mort d’Antigonos I).
 
   Dans le même temps, avec la volonté de fonder une nouvelle dynastie, son fils Démétrios I fut associé au trône. La prochaine étape pour le nouveau Roi était maintenant d’éliminer Ptolémée I avec une invasion de l’Égypte. La bataille de Salamine est proposée par certains chercheurs modernes comme l’une des trois batailles navales possibles, avec la bataille d’Amorgos (Mai ou Juin 322) et la bataille de Cos (ou Kos, entre 261 et 255), à l’origine de l’érection de la statue de la Victoire de Samothrace, mais cette hypothèse est rejetée par d’autres historiens.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Richard A.Billows :
Kings and colonists : Aspects of Macedonian imperialism, E.J.Brill, Leiden, New York, 1995.
Antigonos the One-eyed and the creation of the Hellenistic state, University of California Press, Berkeley, London, 1990 et Juin 1997.
Auguste Bouché-Leclercq : 
Histoire des Lagides, 1, les cinq premiers Ptolémée, Culture et civilisation, Bruxelles, 1903 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963.
Christian A.Caroli :
Ptolemaios I. Soter, Herrscher zweier Kulturen, Badawi Artes Afro Arabica, Konstanz, 2007.
Thomas Benfield Harbottle :
Dictionary of battles : From the earliest date to the present time, Republished by Gale Research Co., Detroit, 1966.
Günther Hölbl :
Geschichte des Ptolemäerreiches, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, Darmstadt, 1994.
Charles Augustus Kincaid
Successors of Alexander, Pasmore, London, 1929 – Argonaut, Chicago, 1969 – Ares Publ., Chicago, 1980.
John Drogo Montagu :
Greek and Roman warfare : Battles, tactics and trickery, Greenhill, London, 2006 – MBI Pub., St. Paul, 2006.
Joseph Pietrykowski :
Great battles of the Hellenistic world, Pen & Sword Military, Barnsley, 2009.
Claude Wehrli :
Antigone et Démétrios, Université de Genève, Droz, Genève, 1968.
Édouard Will :
Histoire du monde hellénistique Politique 323-30 av. J.-C., Seuil, Paris, 2003.

 

 

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