Localisation
Le site de Sagalassos est situé dans le Sud-ouest de la Turquie, à 7 km. de la ville
actuelle d’Ağlasun, dans la province de Burdur, à environ 110 km. au Nord
d’Attalia (aujourd’hui Antalya) et 30 km. de
Burdur et Isparta. La ville est implantée dans la partie occidentale de la chaîne de montagnes du Taurus qui est
bordée au Nord par le haut plateau Anatolien, tandis qu’au Sud, elle touche la Méditerranée. Dans l’Antiquité, cette région
était connue sous le nom Pisidie.
Dans la Rome impériale Sagalassos devint la première cité de la région. Elle était aménagée sur
une terrasse du mont Akdağ orientée plein Sud à une altitude entre 1450 m. et 1600 m. Des fouilles de grandes
envergures débutèrent en 1990 sous la direction de Marc Waelkens de la Katholieke Universiteit Leuven. Un grand
nombre de bâtiments, monuments et autres vestiges archéologiques furent mis au jour montrant l’aspect monumental
de cette ville de la période Hellénistique jusqu’à la période Byzantine.
Le théâtre
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L’histoire…….
Les premières traces de présence humaine sur le site de Sagalassos datent de
l’épipaléolithique (environ 12.000 av.J.C). La présence de parties boisées et de terres relativement riches et bien irriguées
donna des conditions idéales pour l’agriculture, l’élevage et la chasse, qui finalement aboutirent, vers 8.000 av.J.C à
l’émergence d’habitats permanents le long des frontières du lac de Burdur. Au cours du chalcolithique (2300-1800) et bronze
ancien (I-II, 1800-1500) des colonies agricoles du type Höyük (Située dans la plaine de Konya en
Anatolie) apparurent dans la région
avec des villes fortifiées, ce qui indique l’évolution de chefferies territoriales.
Vers la fin de la période,
cependant, ces colonies disparurent et ne ressortirent de nouveau que vers 1400/1300 av.J.C. À cette époque, autour
du XIVe siècle, des Indo-européens de culture Louvite (ou Luwite), comme l’atteste le nom des Rois et le panthéon qui comprenait
des Dieux Louvites, migrèrent dans la région et fondèrent le royaume que les sources
Hittites nomment :
Arzawa. Le territoire de Sagalassos devint une
partie de cette sphère d’influence Louvite étant situé le long de la frontière contestée avec l’Empire
Hittite. Il ne peut donc être exclu que le
nom classique de la ville se réfère au peuple des montagnes de Salawassa que l’on trouve dans les documents
Hittites.
Lors de cette période se créèrent des bastions fortifiés à des altitudes élevées, reflétant le caractère instable de l’époque.
La position de Sagalassos, outre la facilité défensive qu’offrait son site, lui permit de contrôler un col important du
Taurus occidental. Après la chute des Hittites,
vers 1200, des agglomérations urbaines apparurent progressivement dans la région. L’établissement urbain
récemment découvert sur la colline voisine de Sagalassos, Tepe Duzen, par exemple, appartient à cette période.
Le nymphée reconstitué
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Selon certains spécialistes il pourrait être le prédécesseur de la ville. Toutefois l’histoire de la cité ne
peut pas être séparée de celle de la région des grands lacs et de la
Pisidie. La première Sagalassos résista aux attaques des
Phrygiens, la nouvelle puissance forte de la région. Connues pour leur faction guerrière, les cités de
Pisidie restèrent largement indépendantes. Cependant du IXe siècle
jusqu’au début du VIIe siècle, Sagalassos devint une partie du royaume
Phrygien. Puis à l’effondrement de ces derniers,
elle fut incorporée, contrairement à la grande majorité de la Pisidie,
au royaume de Lydie qui se rendit maître de
l’Asie Mineure. Elle le resta de vers 700 jusqu’à 547/546.
À cette époque elle passa sous le joug des
Perses qui après avoir vaincu le Roi de
Lydie,
Crésus
(562-546 ou 561-547) divisèrent son Empire en
satrapies pour plus
de contrôle. Sous la domination Perse,
lorsque les influences Grecques se
propagèrent sur les villes côtières et intérieures Pamphyliennes,
Sagalassos devint un site urbain du type polis. La ville contrôlait et exploitait un vaste territoire et elle resta protégée
par une chaîne de forteresses de montagne visiblement interconnectées. Peu avant la chute des
Perses
Achéménides, en 334, lorsque le Roi
Macédonien,
Alexandre le Grand (336-323) arriva
dans la région, Sagalassos semble être devenue un centre régional tout aussi influent que
pouvaient l’être deux de
Selge ou
de
Termessos.
Détail de l’ornement du nymphée
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Dans son compte rendu de
la campagne d’Alexandre
contre le Roi Perse,
Darius III (336-330), l’historien Arrien
de
Nicomédie (v.85-v.145) décrit Sagalassos comme une grande ville. Arrien raconte, que
Selge conclut un pacte avec
Alexandre contre
Termessos et Sagalassos et qu’en 333, le Roi
Macédonien, qui assimilait la ville à un
nid d’aigle, avait commencé un siège de Termessos,
conscient de l’importance stratégique de la cité.
Alexandre voulait gagner la
Phrygie à partir de la
Pamphylie et sa route passait forcément par
Termessos. En fait, il existait d’autres passes beaucoup plus faciles
d’accès et sans aucune résistance armée, alors pourquoi le Roi choisit de remonter le col raide de Yenice (ou Yenidje ou Yenidze)
reste encore aujourd’hui un sujet de débat.
Alexandre perdit beaucoup de temps et
d’efforts à essayer de forcer le passage fermé par les Termessiens et
lorsqu’il s’aperçut que cette ville s’avérait être imprenable, il abandonna toute agression envers la cité. Toutefois, au lieu
de marcher vers le Nord il se tourna vers Sagalassos sur
laquelle il déchargea toute sa colère.
Dans la bataille qui s’en suivit, les Sagalassiens assistés par des archers de
Termessos avaient pris position sur un plateau
de la montagne en face de la ville. Bien qu’ils aient réussi à repousser l’attaque
Macédonienne une première fois, ils furent
finalement vaincus et Sagalassos fut saccagée. Plus tard la ville, fière de son rôle dans la résistance contre la conquête de la
région par Alexandre, représenta la
bataille sur ses pièces de monnaies. Après la mort
d’Alexandre, ses anciens Diadoques
se disputèrent les parties de l’Empire et lors du premier partage des territoires, la
Pisidie échut à
Antigonos I Monophtalmos
("Le borgne", Roi 306-301), qui l’occupa durant une quinzaine d’années avec quelques intrusions du Roi de
Thrace,
Lysimaque (322-281). Après quoi
Séleucos I Nikatôr (305-280),
fondateur de la dynastie Séleucides,
prit le contrôle de la région. Les habitants de Sagalassos, dont la tradition guerrière était réputée, fournirent de nombreux
mercenaires aux souverains Hellénistiques, surtout aux
Lagides ennemis des Séleucides.
Sous le règne de ces derniers des colonies
Grecques furent fondées sur les lieux d’importance stratégique et la population locale fut hellénisée.
Le bouleutérion
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Comme les autres villes de
Pisidie, Sagalassos s’hellénisa rapidement durant cette période comme
en témoignent : L’usage du Grec comme langue
officielle ; le développement des institutions municipales et de la culture et la construction de nombreux monuments, tels qu’un
sénat de 220 places et une agora. Cependant, les Rois Hellénistiques n’eurent jamais un pouvoir total sur la région, en partie
parce que l’Asie Mineure était contestée entre les
Séleucides, les
Attalides de
Pergame et les Galates, envahissants Celtes venus
d’Europe. La région passa officiellement sous la dépendance du
royaume de Pergame en 188 au
traité d’Apamée, après la chute du Roi
Séleucide,
Antiochos III Mégas (223-187).
En 133, le dernier Roi de Pergame
Attalos III Philométor (ou
Attale, 138-133)
légua son royaume à Rome qui intégra la Pisidie à la province d’Asie y
compris Sagalassos. Au moins pendant la première partie de la domination Romaine la
Pisidie semble avoir connu une brève période de prospérité,
au cours de laquelle de nombreuses villes de la région érigèrent des murailles défensives et des bâtiments politique.
Hérôon du Nord-ouest
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Parmi ceux-ci figurait à Sagalassos un bouleutérion
(Bâtiment où se réunissait la Boulé, le
conseil, une assemblée restreinte de citoyens chargés des affaires courantes de la cité). Au début du Ier siècle av.J.C,
cependant, cette période de prospérité prit fin. Rome avait donné la gérance de la région au royaume de
Cappadoce qui se révéla incapable de
gouverner et de faire face aux rebellions. Dans le même temps le Roi du
Pont,
Mithridate VI (120-63) profita de la situation
et déclara la guerre à la Cappadoce qui était soutenue
par les Romains. Cela eut pour effet l’interruption presque immédiate du commerce maritime à cause des nombreux pirates sur
les mers. Les Pisidiens liguèrent leur force aux pirates
Ciliciens et
Pamphyliens jusqu’à ce que la domination Romaine fut
restaurée en 102 av.J.C et
Mithridate
VI repoussé pour un temps.
Le Roi du Pont multiplia les attaques
sur la Cappadoce, puis en 89 sur le royaume de
Bithynie de
Nicomède IV Philopator (94-74) qui contrôlait
maintenant la région.
Mithridate VI remporta
deux victoires décisives, qui lui livrèrent toute la
Bithynie, la
Phrygie du Nord et la Mysie. Il pénétra ensuite
dans la province d’Asie et la Pisidie où il fut accueilli comme un
libérateur. Il se débarrassa des Romains qui se trouvaient en Asie et plus de 80.000 périrent en un seul jour, principalement à
Éphèse. Toutefois ses victoires et son Empire furent de
courte durée, les Romains reprirent possession de l’Asie Mineure après lui avoir infligé plusieurs lourdes défaites. La position
géographique et stratégique de la région était difficile à contrôler. En 39 av.J.C, le Consul Romain Marc Antoine (83-30 av.J.C)
confia la Pisidie au Roi de Galatie,
Amyntas (39-25 av.J.C). Durant son règne, Sagalassos, qui était devenue un centre de production de poterie depuis le milieu
du IIe siècle av.J.C, commença à desservir un marché régional. Cela eut pour
effet une extension de la ville au-delà
des murs de la cité de l’époque Hellénistique.
L’agora supérieure
L’agora inférieure, les bains
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Cette expansion
urbaine, qui se poursuivit dans les premiers temps de la Rome impériale, comprenait la construction de nouveaux bâtiments,
tels qu’un temple dorique de Zeus et une fontaine dont les archéologues eurent la surprise de constater qu’elle fonctionnait
encore et des nouveaux quartiers résidentiels sur le versant oriental de la ville. En 25 av.J.C Marc Antoine demanda à
Amyntas de réprimer les
bandits d’Homonada (ou Hoinona), une cité des montagnes du Taurus, qui menaçaient les routes reliant la
Pisidie à la
Pamphylie.
Amyntas
prit la ville et tua son Prince. Cependant la veuve de ce dernier décida de le venger et
Amyntas fut victime d’une
embuscade où il trouva la mort. Après la mort du Galate la
Pisidie et Sagalassos redevinrent possession de Rome qui incorpora la
région à sa nouvelle province de Galatie. Plus tard la ville fut successivement intégrée aux provinces de
Lycie, puis de
Pamphylie et sous l’Empereur Dioclétien (284-305) de nouveau
de Pisidie.
Sous la Pax Romana de l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) huit colonies Romaines furent établies en
Pisidie et
Antioche de Pisidie et Sagalassos devinrent les centres urbains les plus importants. La province fut progressivement
Latinisée et le Latin resta la langue officielle de la région jusqu’à la fin du IIIe siècle ap.J.C. À la même période, la
construction d’un bon réseau routier par Auguste, dont la via Sébaste reliant
Antioche de Pisidie avec les ports
Pamphyliens comme
Pergé, qui traversait le territoire
Sagalassien ouvrit des possibilités inattendues pour la ville.
Le territoire de Sagalassos était extrêmement fertile, avec une production excédentaire de céréales et d’olives.
La ville possédait aussi un sol dont la présence de très bons lits d’argile permit une production industrielle de la céramique
de haute qualité. La cité exporta alors tous ces produits via ce nouveau réseau routier. Rapidement, l’élite des
propriétaires terriens locaux réalisèrent le potentiel économique de la nouvelle situation politique et immédiatement embrassèrent
la cause Romaine. La ville continua de s’étendre et au cours des trois premiers siècles de l’époque impériale, la zone urbaine
doubla en taille, tandis que le centre-ville fut rénové avec des monuments publics somptueux.
Sous l’Empereur Tibère (14-37 ap.J.C) une porte monumentale fut érigée à l’entrée Sud de la ville. L’agora
supérieure fut rouverte, réorientée et entourée par des monuments dédiés à l’aristocratie locale et la famille
impériale. Sous le règne de l’Empereur Claude (41-54) les membres de certaines de ces familles aristocratiques devinrent citoyens
Romains. La période de prospérité et d’activité de construction atteignit son apogée pour la ville avec le règne de l’Empereur
Hadrien (117-138) et se poursuivit jusqu’au début du IIIe siècle. Pendant cette période, l’élite locale utilisa la construction
de monuments comme moyen de représentation et de promotion sociale. Au IIe siècle un riche citoyen de la ville, Titus
Flavius Neon, finança la construction d’une grande bibliothèque à laquelle s’ajouta une superbe mosaïque au IVe siècle. Cette
bibliothèque est aujourd’hui partiellement reconstituée par le travail des archéologues.
Habitation à l’extérieure de la cité
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De cette
façon, l’élite embellissait la cité avec des monuments où toute la population pouvait en profiter. On ne compte pas moins de
quatre nymphées monumentaux, la bibliothèque, un marché alimentaire etc… Avant la fin du IIe siècle, Sagalassos eut ses premiers
Sénateurs et vit l’achèvement de ses plus importants monuments comme les thermes Romains, qui furent construits sur une surface
de plus de 10 ha., un théâtre et un sanctuaire dédié à Hadrien.
Même lorsque l’Empire Romain entra en crise, en 235 ap.J.C après la mort de l’Empereur Alexandre Sévère, avec
la succession rapide des Empereurs et une instabilité sociale au bord de la guerre civile, le Sud-ouest de l’Anatolie et en
particulier la Pamphylie et la
Pisidie continuèrent de prospérer, en raison en grande
partie de leur importance stratégique, comme avant-poste pour des interventions militaires en Méditerranée orientale. Au cours
du IIIe siècle, un grand nombre de troupes et la flotte Romaine prirent cantonnement en
Pamphylie à
Sidé sur le golfe d’Antalya.
Cette nouvelle possibilité économique pour les villes du Sud de la
Pisidie, qui s’enrichirent de la vente de céréales et de
l’approvisionnement des troupes, entraîna une nouvelle explosion de la construction dans les cités qui dura tout au long du
siècle. Sagalassos, cependant, profita à un degré moindre de cette situation et l’activité de construction semble avoir été
remplacée par l’organisation de jeux (Agones) portant les noms de leurs fondateurs. Lors de la légalisation du Christianisme
sous l’Empereur Constantin (305-337) Sagalassos joua un rôle important. Elle devint un évêché au cours de ce IVe siècle et
fut représentée au premier concile de Constantinople en 381. Un nombre croissant d’adeptes de la nouvelle religion réclamèrent
une plus grande place dans la société. Les tensions qui en découlèrent entre les Chrétiens et les païens, apparemment vers l’an
400, débouchèrent sur la destruction des édifices considérés païens par les Chrétiens comme : La bibliothèque récemment
restaurée et le gymnase, à l’Est du théâtre, qui fut complètement démantelé par les autorités municipales.
Autre vue du nymphée
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La montée en puissance de
l’Église fut également démontrée par la construction au début du Ve siècle d’une basilique dans la cour de la salle du conseil,
ancien bouleutérion. En dehors de l’essor de l’Église, l’antiquité tardive dans la région vit l’émergence d’une élite provinciale
formant une petite, mais très puissante, aristocratie. Son attachement à la cité diminua à mesure que ses membres devinrent de
plus en plus préoccupés par leur fortune personnelle au travers de leurs terres disséminées sur toute la province et de leur
palais. Ce que l’on appelle aujourd’hui dans partie orientale de la cité, la zone intérieure et qui est en cours de fouille,
fut un de ces palais. Des signes de tensions externes apparurent également autour de 400, lorsque des mercenaires se révoltèrent
lors de raids d’Ostrogoths et d’Isauriens.
Il devint alors urgent dans toute la région de fortifier lourdement par des
murailles la plupart des villes.
À
Sagalassos la construction de ce mur, suivit largement le plan de celui érigé à l’époque Hellénistique. Toutefois, la campagne
de la ville resta très densément peuplée à en compter le nombre de villages plus grands et mieux protégés situés à proximité
de sources d’eau en haute altitude. À partir de 500 commença une période difficile pour la cité où elle fut touchée par une
série de calamités. En 518, elle fut partiellement détruite par un tremblement de terre, mais les habitants étaient apparemment
encore nombreux et assez riches pour reconstruire la plupart des dommages. Après le milieu du VIe siècle le système économique
commença à se désintégrer à la suite d’une combinaison de facteurs, mais en partie du fait de la peste qui de 541 à 543 anéantit
près de la moitié de la population de l’Asie Mineure.
Autre vue du Hérôon
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La réduction de la main-d’œuvre amena la pénurie alimentaire, aggravée par des mauvaises récoltes. De vastes
zones de la ville durent être abandonnées. Enfin, un nouveau tremblement de terre vers l’an 590 rasa presque complètement la
cité qui était alors déjà en grande partie abandonnée. Le peu d’habitants survivants se réfugièrent dans la vallée
(aujourd’hui Ağlasun) à 7 km. Après cet événement, il semble y avoir un statuquo dans l’occupation de la ville, bien que
l’enterrement des morts y continua d’avoir lieu, dans les décombres du tremblement de terre, près de l’ancien temple d’Apollon
Klarios, qui avait alors été transformé en basilique. Suite à des études récentes, certains spécialistes suggèrent que la
région ne fut pas dépeuplée, mais qu’elle passa à un mode de vie pastorale. Toutefois Sagalassos fut progressivement attaquée
par l’érosion et enfouie sous plusieurs mètres de terre. Elle fut le dernier bastion de la
culture de l’Empire Romain d’Orient.
Les fouilles
Les premières découvertes archéologiques de la cité
remontent à l’automne 1706 lorsque l’explorateur Paul Lucas visita les ruines impressionnantes de la ville, qu’il prit pour les
ruines de différents châteaux. Il fallut attendre un siècle plus tard, en 1824, que l’aumônier et antiquaire Britannique
Francis Vyvyan Jago Arundell explora le site et déchiffra une inscription pour identifier la cité comme Sagalassos. Il
fit également un croquis des ruines. Dans les décennies suivantes Sagalassos fut visitée par peu de voyageurs occidentaux
connus. L’enquête approfondie et une première description des vestiges de la cité furent réalisées en 1884 et 1885, par une
équipe Autrichienne dirigée par le Comte Polonais Karl Liandkorskyi (ou Lanckoronskiqui) qui explora les villes en
ruines de la Pisidie et la
Pamphylie.
Tête de Faustine mise au jour à Sagalassos
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Il produisit la première carte de Sagalassos et enregistra quelques-unes de ses inscriptions qui étaient
visibles en surface, mais il ne termina jamais son enquête. Au siècle suivant, grâce aux travaux de Liandkorskyi, les vestiges
archéologiques de la Pisidie et par conséquent de Sagalassos
reçurent un peu plus d’attention, bien que les expéditions furent à petite échelle et effectuées de temps en temps dans la
région.
L’exploration systématique de la région commença seulement en 1982, avec un projet Anglo-belge dirigé par
Stephen Mitchell, qui visait à l’étude des vestiges à la surface, de tous les sites antiques de cette zone géographique.
Une attention toute particulière fut accordée à Antioche de
Pisidie, où les résultats préliminaires indiquèrent immédiatement la négligence scientifique apportés à la région.
En 1985, l’équipe Britannique fut rejointe par Marc Waelkens, qui effectua une première visite à Sagalassos et qui confirma
l’énorme potentiel de recherche archéologique de la ville.
Quatre autres campagnes suivirent sous la supervision de Waelkens et Mitchell. Après une fouille de sauvetage
une première fois en 1989 dans le quartier des potiers, des fouilles à grande échelle furent lancés en 1990/91. Elles mirent au
jour deux agoras, une supérieure et une inférieure. L’agora inférieure fut fouillée par environ 80 assistants locaux et 120
membres du personnel académique. En 1992, Waelkens commença l’excavation de l’agora supérieure. Le long du mur Nord son équipe
mit au jour une fontaine monumentale avec de magnifiques sculptures. Les objets aujourd’hui restaurés sont exposés au musée de
Burdur. Il excava également une grande bibliothèque construite par un riche citoyen de la ville, au IIe siècle, Titus Flavius
Neon, en mémoire de son père. La bibliothèque avait été détruite par le feu. Furent aussi fouillées et mis au jour, les ruines
d’un temple en l’honneur de l’Empereur Hadrien, commencé et inauguré sous l’Empereur Antonin le Pieu, ce temple semble
avoir été converti en église épiscopale au cours du Ve siècle, et un théâtre
Grec avec une partie Romaine qui décrit
un demi-cercle. Les chercheurs estiment qu’il pouvait contenir près de 9.000 personnes.
Tête de l’Empereur Hadrien mise au jour à Sagalassos
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En 1997 fut mis au jour sur un plateau naturel, dans la partie occidentale de l’agora
inférieure, un bâtiment qui servait de salle du conseil, le bouleutérion (Bâtiment où se réunissait la
Boulé, le conseil, une assemblée
restreinte de citoyens chargés des affaires courantes de la cité). Depuis lors, le site et son territoire est devenu la cible d’un
projet de recherche à grande échelle interdisciplinaire sous la supervision de Marc Waelkens et de la Katholieke Universiteit
Leuven. Le centre ville monumental a été mis au jour et quatre grands projets de restauration sont presque terminés. Les
recherches portent aussi sur une étude géophysique du centre urbain, les fouilles dans les secteurs domestique et industriel
et une prospection intensive du territoire. Les résultats de la première enquête avaient donné une occupation du site sur plus
de mille ans, d’Alexandre le Grand
(336-323) au VIIe siècle ap.J.C, alors que ces derniers travaux établirent les types de peuplement et leur évolution,
l’histoire de la végétation et les pratiques agricoles, la formation du paysage et les changements climatiques au cours
des 10.000 dernières années.
Le 9 Août 2007, la presse rapporta la découverte d’une statue colossale de l’Empereur Hadrien (117-138)
qui faisait dans les 4-5 m. de hauteur. La statue date de la première partie du règne d’Hadrien et dépeint l’Empereur en
costume militaire. Elle fut sculptée par sections et assemblée avec des tenons de marbre sur le site, qui était un bain
public. Le séisme majeur de 590 avait fait écrouler la voûte du bâtiment et la statue d’Hadrien avait été écrasée. Le 14 Août
2008, la tête de la statue de Faustine l’Ancienne, l’épouse de l’Empereur Romain Antonin le Pieux (138-161) son
successeur, fut découverte dans le même bâtiment. Le 22 Août 2008, une autre tête colossale fut trouvée, représentant Marc
Aurèle (161-180).
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