Quelques Rois Importants :
Amenemhat II
1928 – 1895

 

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….Retour à la XIIe dynastie

 

 
Sommaire

 

▪  Sa titulature
▪  Sa durée de règne
▪  Son origine
▪  Son règne
▪  Ses constructions, sa sépulture
▪  Sa famille
▪  Bibliographie

 

     DATES  de  RÈGNE
       1928-1895
      N.Grimal
 
1932-1896  A.M.Dodson
1929-1895  D.B.Redford, P.Vernus, J.Yoyotte
1929-1892  D.Arnold, J.Kinnaer
1926-1895  P.A.Clayton
1926-1891  A.Eggebrecht
1922-1878  I.Shaw
1919-1885  D.Sitek
1918-1884  J.Malek
1914-1879/76 S.Quirke
1914-1876  J.von Beckerath
1911-1897  P.A.Piccione
1877/76-1843/42 D.Franke
1876-1842  R.Krauss

 

 

Sa titulature
  • Hr Hkn-m-mAat
  • nbti Hkn-m-mAat
  • bik nbw mAat-xrw, bik nbw mAat-xrw t3.wj
  • nbw-kAw-ra
  • imn-m-HAt, imn-m-HAta, imny
     
  • Ammenemês  ou  Ammanemês  (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Hekenemmaât
(Horus celui qui est félicité avec Maât)
Hr Hkn-m-mAat
Nom de Nebty Nebty Hekenemmaât
(Les deux Dames, celui qui est félicité avec Maât
nbti Hkn-m-mAat
Noms d’Horus d’or Bik Nebou Maâtkhérou
(Le faucon d’or est juste de voix)
bik nbw mAat-xrw
Bik Nebou Maâtkhéroutaoui
(Le faucon d’or Seigneur des Deux Terres est juste de voix)
bik nbw mAat-xrw t3.wj
Nom de Roi
Abydos 61
Saqqarah 42
Turin 5.22
Nebkaourê
(Les kas de Rê sont d’or)
nbw-kAw-ra
Nom de naissance Amenemhat
(Amon est en avant [en tête])
imn-mHAt

 

Sa durée de règne

 
   Amenemhat II ou Aménémès II est le troisième Roi de la XIIe dynastie. Manéthon l’appelle Ammenemês ou Ammanemês et lui compte 38 ans de règne (Africanus, Eusebius). Le Papyrus de Turin (5.22) a une lacune pour son nom et lui en compte 30 ans (Quelques égyptologues lisent 10 ans). Les spécialistes, sont assez divisés sur sa durée de règne qui va de 33 ans pour certains comme Nicolas Grimal et Detlef Franke, jusqu’à 40 ans pour Stephen Quirke, voire 44 pour Ian Shaw. Compte tenu du long règne de son prédécesseur, il n’est pas impossible qu’Amenemhat II était déjà assez âgé lorsqu’il monta sur le trône, auquel cas il convient de favoriser un règne plus court.
 

Sphinx au nom d’Amenemhat II
Musée du Louvre

Son origine

 
   Amenemhat II est le fils de Sésostris I, mais on ne connait pas avec certitude le nom de sa mère, peut-être la Reine Néferou III, comme semble l’attester une inscription trouvée dans le Sinaï. Il partage une corégence de 1 ou 2 ans (3 ans selon certains spécialistes, comme Jacques Kinnaer) avec son père et à la fin de son règne il fera de même avec son fils Sésostris II, pendant 2 ou 3 ans. La stèle de Hapou à Assouan, dates la 3e année de Sésostris II, et à la 35e année d’Amenemhat II. Comme le souligne William Joseph Murnane, cela signifie que Sésostris II, fut couronné lors de l’an 33 de son père.
 
   Le nom du jeune Roi est placé devant ce dernier, Murnane pense que cela pourrait éventuellement indiquer que Sésostris II, était la personnalité dominante dans la corégence ?. Amenemhat II est surtout connu pour les trésors à son nom, découverts dans des tombes des Princesses, près de la pyramide blanche de Dahshour au Sud de Saqqarah et dans le temple de Thot. Le trésor est constitué de nombreux objets en argent dont des lingots, ainsi que de multiples sceaux cylindriques en lapis-lazuli.


 

Amenemhat II –
Musée du Caire

 
Son règne

 
   La politique étrangère d’Amenemhat II semble avoir été une continuité de celle de son père. La paix n’étant pas menacée, son règne est marqué par une politique extérieure vigoureuse. Il multiplie les relations commerciales avec les comptoirs exotiques. Il existe des preuves d’échanges avec : La côte Syro-palestinienne, la Crête et Chypre, le pays de Pount, la Mésopotamie. Plusieurs objets Égyptiens, parmi lesquels des petites statues et des scarabées, ont été retrouvés sur plusieurs sites de l’Est. Parmi eux, un sphinx de la Princesse Ita-Oueret, qui a probablement été envoyé en Syrie comme un don en vue de négociations.
 
   L’Égypte étend son champ d’action au Proche-Orient en maintenant une pression militaire sur la Palestine et la Syrie et s’ouvre ainsi aux influences orientales. Le port Phénicien de Byblos était particulièrement prisé et son élite dirigeante indigène s’égyptianisait au point de faire des inscriptions hiéroglyphiques, se référant aux Dieux Égyptiens. Les dépôts de fondation du temple de Tod, datés du règne d’Amenemhat II, contenaient des objets d’origines Mésopotamienne et Crétoise. Selon Hartwig Altenmüller et Ahmad Mahmūd Mūsá, des inscriptions enregistrées dans les temples, dont celles du temple de Ptah à Memphis, retracent l’arrivée de délégations étrangères apportant des présents au Roi.
 
   Tous les contacts avec l’Asie ne furent cependant pas tous paisibles. On a la connaissance de raids de Bédouins, probablement dans le Sinaï, qui déclenchèrent contre eux une riposte militaire Égyptienne. Une stèle, dédiée au Dieu Min de Coptos, atteste du retour d’une expédition conduite au pays de Pount en l’an 28 de son règne. Amenemhat II fut également un des précurseurs dans l’idée du développement des marais du Fayoum à des fins agricoles, une tâche que beaucoup de ses successeurs reprendront. On lui attribue aussi le début des travaux de la construction du canal Bahr Youssouf (Canal de Joseph), considéré comme un bras occidental du Nil, qui permet d’irriguer l’oasis de Fayoum. Les hauts fonctionnaires au service du Roi ne sont pas bien connus. Un Sésostris et un Ameny étaient les Vizirs au début du règne. Deux trésoriers au nom de Mérikaou sont identifiés.

 


 

Amenemhat II – Le Caire
Musée Égyptien

Ses constructions, sa sépulture

 
   Il ne reste aujourd’hui que très peu de bâtiments pouvant témoigner de son activité de bâtisseur. Amenemhat II entreprend d’importantes constructions dans le temple d’Hermopolis Magma. On trouve aussi un pylône à Hermopolis, en Moyenne-Égypte. Des stèles de rapports retracent la construction d’un temple à Abydos, mais on ignore encore aujourd’hui son emplacement. Contrairement à ses prédécesseur, Amenemhat II choisit d’édifier sa pyramide à Dahshour au Sud de Saqqarah non loin de la Pyramide Rouge de Snéfrou (2575-2551, IVe dynastie). Les égyptologues sont aujourd’hui encore très interrogatifs sur ce choix de quitter Licht. Il est possible que le Roi est cherché à créer une relation entre sa dynastie et celle de Snéfrou, mais pour qu’elle raison. Sa pyramide doit son nom actuel "La pyramide blanche" au fait que son noyau fut fait de calcaire blanc, mais il a beaucoup souffert des voleurs de pierre. (Voir l’article sur son complexe funéraire).
 

Sa famille

 
  Le nom de l’épouse (ou des épouses) d’Amenemhat n’est pas connu avec certitude. Selon les égyptologues sont proposées :
 
● Keminebou (ou Khnemet ou Keminub), dont on a découvert la tombe dans le complexe pyramidal du Roi, mais elle aurait récemment été identifiée comme une Reine de la XIIIe dynastie et ne serait donc pas une des épouses d’Amenemhat II. On ne lui connait qu’un titre : Épouse du Roi (hmt-nswt).
 
● Senet, qui n’est connue que par deux statues trouvées dans le Delta. Elles la montrent assise, mais la moitié supérieure est perdue. L’identification de son mari est difficile, car il n’est pas mentionné sur les statues. Récemment quelques spécialistes, dont Silke Roth, ont proposé que ce soit Amenemhat II et qu’elle soit la mère de Sésostris II. Sans plus de preuve il convient d’être prudent sur cette proposition. Elle portait les titres : Princesse héréditaire (iryt-pat) ; Mère du Roi de haute et Basse-Égypte (mwt-nswt-biti) ; Épouse du Roi (hmt-nswt).
  
● Kanéferou (ou Kaneferu) est le troisième nom qui est donné par certains spécialistes. Le Roi ayant eu neuf ou dix enfants, il est évident que cette "Reine" fut la mère de certain d’entre eux mais nous ignorons lesquels. Elle n’est connue que par un sceau où elle est nommée avec Amenemhat II. On ne lui connait qu’un titre : Maîtresse [Souveraine] de toutes les femmes (Hnwt-hmwt-nbwt).
 


 

Vestige de la pyramide d’Amenemhat II

   Il n’y a pas consensus non plus au niveau des enfants du Roi, on compte neuf ou dix noms qui lui sont attribués, dont on ignore qui sont les mères :
 
  Sept filles :
Ita-Oueret (ou Itaouret ou Itaweret) ou Ita et Oueret car certains spécialistes comptent là deux enfants différents. Une Ita-Oueret est aussi donnée, selon Aidan Marc Dodson et Hilton Dyan, comme une des épouses de Sésostris II, donc son frère ou demi-frère. Ita-Oueret fut enterrée dans le complexe funéraire d’Amenemhat II, mais on connait aussi une sépulture, à El-Lahun (En arabe اللاهون al-Lāhūn, souvent écrit Illahoun), village dans le Fayoum où se trouve le complexe funéraire de Sésostris II, datant de cette période, où une Ita-Ouret fut enterrée avec Sithathor-Iounet (ou Sathathor Younet) qui fut peut-être sa fille.
 
Khnoumit (ou Khenemet ou Khnumet ou Khnemet), dont on ignore aussi qui fut sa mère. Elle est également donnée comme une des épouses possible de Sésostris II, donc son frère ou demi-frère. Khnoumit fut enterrée dans le complexe funéraire d’Amenemhat II, mais on connait également une sépulture, à El-Lahun (ou Illahoun) où une Khnoumit fut enterrée avec Sithathor-Iounet (ou Sathathor Younet) qui fut peut-être sa fille et sa sœur Ita-Oueret (ou Itaweret). On ne lui connait qu’un titre : Fille du Roi, Unie à la Couronne Blanche (S3T-nswt Xnmt-nfr-HDjt). On a mis au jour dans sa tombe à El-Lahun un véritable trésor : Des bracelets, des colliers, des diadèmes, des bagues etc…

Itakaiet II (ou Itakayt).
Mennebi (ou Men-nebi).
Sithathor (ou Sat-Hathor ou Sithathormerit).
Néferou (ou Neferet) qui est aussi selon Aidan Marc Dodson et Hilton Dyan une des épouses de Sésostris II (Voir à Sésostris II).
Khenemetnéferhedjet Oueret (l’Ancienne ou l’aînée) qui sera une des épouses de Sésostris II. Elle est susceptible d’être la même personne qui est mentionnée comme la fille d’Amenemhat II sur un sceau, aujourd’hui au Metropolitan Museum. Selon Aidan Marc Dodson et Hilton Dyan, elle serait la mère de Sésostris III.
 

 Deux fils :

Sésostris II qui succède à son père sur le trône.
Amenemhat-Ânkh qui selon Aidan Marc Dodson et Hilton Dyan serait son deuxième fils, mais qui est donné par d’autres spécialistes comme un fils de Sésostris I. Il est mentionné sur une fausse porte qui était à l’origine dans sa tombe et a été retrouvée, réutilisée, dans le tombeau de sa sœur, Khnoumit à Dahshour. Il est également mentionné sur une base de statue qui a été trouvée à Saqqarah ainsi que sur d’autres artéfacts.

 
Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Hartwig Altenmüller et Ahmad Mahmūd Mūsá :
Die inschrift Amenemhets II aus dem Ptah-Tempel von Memphis : Vorbericht, pp : 1-48, SAK 18, Hambourg, 1991.
Daphna Ben-Tor :
Two Royal-Name scarabs of King Amenemhat II from Dahshur, pp : 8, 17-33, Metropolitan Museum Journal 39, 2004.
Gae Callender :
The Middle Kingdom renaissance (c.2055–1650 BC), pp : 137–171, The Oxford History of Ancient Egypt, Oxford University Press, 2000.
Peter A.Clayton :
– Chronicle of the pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodsonet Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Biri Fay :
The Louvre sphinx and royal sculpture from the reign of Amenemhat II, Verlag Philipp von Zabern, Mainz, 1996.
A Re-Used Bust of Amenemhat II in the Hermitage, pp : 51-63, GM 150, Göttingen, 1996.
Georges Goyon :
Nouvelles inscriptions rupestres du Ouâdi Hammamât, Éditeur inconnu, Paris 1957.
Wolfram Grajetzki :
The Middle Kingdom of Ancient Egypt : History,Archaeology and Society, Duckworth, London, 2006.
Court officials of the Egyptian Middle Kingdom, Duckworth, London, 2009.
Miriam Lichtheim :
Ancient Egyptian literature : Old and the Middle Kingdoms v. 1, University of California press, California, 1973, et Mars 2006.
Jaromir Málek :
A graffito of year 17 of Amenemhet II at el-Hosh, pp : 51-52, GM 24, Göttingen, 1977.
Bernard Mathieu :
– Une stèle du règne d’Amenemhat II à l’Ouâdi Um Balad (désert oriental), pp : 235-246, BIFAO 98, Le Caire, Janvier 1998.
William Joseph Murnane :
Ancient Egyptian coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization 40, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
Catharine H.Roehrig
Girdle : Lisht, Egypt, 12th dynasty, reign of Amenemhat II – Senusret II, ca. 1929-1841 B.C., Africa : The art of a continent : 100 works of power and beauty, Janvier 2007.
Michel Valloggia :
Les vizirs des XIe et XIIe dynasties, pp : 123-134, BIFAO 74, Le Caire, Janvier 1974.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Handbuch der ägyptischen königsnamen, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern Mainz, Janvier 1999.
Dietrich Wildung :
L’âge d’or de l’Égypte : Le Moyen Empire, New York University Press, 1977 et PUF, Paris, Novembre 1984.

 

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