Dessin des temples de Baalbek
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Le complexe religieux
À l’époque Romaine la ville était connue sous le nom d’Héliopolis.
Il y avait une autre Héliopolis en
Égypte et un jumelage existait entre les deux cités du même nom.
Un pèlerinage était d’ailleurs organisé entre les deux villes. Ce fut pour montrer toute la puissance de l’Empire Romain que l’Empereur Auguste
(27 av.J.C-14 ap.J.C) décida la construction d’un grand sanctuaire à Héliopolis. Les travaux commencèrent vers 14 av.J.C et se prolongèrent jusqu’à la fin
du IIe siècle.
Le sanctuaire fut bâti selon un plan classique des caractéristiques architecturales religieuses Romaines, les rues
s’organisant en damier sur la base de deux grandes artères, le Decumanus et le Cardo. Par contre les ornements furent empruntés à l’art Gréco-romain,
mais l’organisation tint compte des usages religieux de l’Orient. Par exemple, les autels de Baalbek sont beaucoup plus importants que ceux des
sanctuaires Romains et les temples comportent des escaliers, à côté de leur entrée principale, qui permettaient d’accéder au toit et ce genre
d’escaliers n’existe pas dans les temples Romains.
Les finitions sur le complexe religieux, qui ont duré plus d’un siècle et demi, n’ont jamais été achevées. Le site de
Baalbek comprend : Le temple de Vénus, le temple de Jupiter et le temple de Bacchus. La construction Romaine du complexe fut faite sur d’anciennes ruines
et impliqua la création d’une immense esplanade surélevée, sur laquelle ces bâtiments furent placés. Le terrain en pente nécessita la création de murs de
soutènement sur les côtés Nord, Sud et Ouest de la place. Ces murs, à leur plus bas niveau, furent construits de monolithes pesant chacun environ 400 tonnes.
Le mur Ouest a le plus grand mur de soutènement, il a une deuxième rangée de monolithes contenant la fameuse "Trilithe", une rangée de trois
pierres pesant chacune au-delà de 1.000 tonnes.
Entrée du temple de Bacchus |
Une quatrième pierre, encore plus grande, appelé "la pierre du Sud" (ou Hajar el Gouble) ou "la pierre
de la femme enceinte" (ou el Hajar Hibla) se trouve encore dans une carrière à proximité. Si elle avait été
libérée de la carrière, elle aurait été la plus grande pierre jamais déplacée, plus grande que le fameux obélisque inachevé à
Assouan en
Égypte. Jupiter-Baal était représentée localement sur la monnaie
comme un Dieu couvert d’écailles, qui tenait un fouet dans sa main droite et le tonnerre et les éclairs dans la gauche. Une statuette en bronze de
ce Zeus Héliopolitain fut mise au jour à Tortosa, en Espagne, une autre fut trouvée à Byblos.
Le temple de Jupiter
Le plus grand des trois temples était consacré à Jupiter Baal (Le Zeus Héliopolitain) identifié ici avec le
soleil, on vit alors apparaitre le nom de Jupiter Héliopolitain. C’est le plus anciens des trois, il fut construit en plusieurs étapes entre le Ier siècle
av.J.C et 62 ap.J.C. C’est un podium préexistant inachevé, érigé sous les Séleucides,
que les Romains choisirent comme site pour l’édifier. Le temple de Jupiter fut le plus grand édifice religieux dans l’ensemble de
l’Empire Romain et sa finition complète date du règne de l’Empereur Septime Sévère (193-211). En commémoration de
la consécration du nouveau sanctuaire, Septime Sévère conféra des droits de ius italicum (Honneur conféré à certaines villes de l’Empire Romain
par les Empereurs) à la ville. On trouve dans le temple la grande cour à colonnes de pierre. Celles-ci mesurant 20 m. de hauteur et 2,20 m. de diamètre.
Ce sont les plus grandes colonnes antiques du monde. Aujourd’hui, seulement six colonnes Corinthiennes de granite restent debout, sur 128 à l’origine.
Vue du temple de Jupiter
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Huit autres furent démontées
et envoyées à Constantinople sous les ordres de Justinien I (527-565), pour sa Basilique de Sainte-Sophie. Après un propylée, on accédait à un portique
à douze colonnes Corinthiennes encadrées de deux tours. Selon une inscription Latine, un légionnaire aurait fait recouvrir d’or l’un des deux chapiteaux
des colonnes. Le tout donne sur une cour hexagonale orientée à l’Ouest qui est unique par son plan dans le monde Romain. Elle servait d’espace
d’attente et de recueillement pour les fidèles, avant qu’ils n’accèdent dans la grande cour, au-delà de laquelle il leur était
interdit d’aller.
Cette dernière de 135 m. x 113 m. comportait en son centre deux bassins pour les ablutions et était entourée de portiques richement décorés.
Devant le temple se trouvaient deux grands autels dont un était réservé aux Prêtres et devait servir aux sacrifices. Avec ce temple sont
associés un temple de Vénus et un petit temple en l’honneur de Bacchus. D’autres Empereurs ont enrichi le sanctuaire de Jupiter à tour de rôle.
Néron (54-68) construisit la tour-autel en face du temple de Jupiter, Trajan (98-117) ajouta le parvis du temple de Jupiter, avec des portiques de granit rose
d’Assouan.
Antonin le Pieu (138-161) construisit le temple de Bacchus. Il fut enrichi avec des reliefs raffinés et des sculptures.
Septime Sévère (193-211) ajouta le temple pentagonal de Vénus. L’Empereur Philippe l’Arabe (244-249) fut le dernier à
ajouter un monument à Héliopolis.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Laurent Abad et Federico Mayor :
– Baalbek, Arziates, Liban, 1997 – Edition de l’Unesco, Paris, 1997.
Michel Alouf:
– History of Baalbek, San Diego, Book Tree, 1998.
Jean Awad :
– Baalbek dans l’histoire, Baalbek-Liban, 1960-1966.
Albert Champdor :
– Baalbek Acropolis, A. Guillot, (impr. de Arrault, Tours), Paris, 1953 et 1959.
Patrizia Fabbri :
– Baalbek. La città del sole, Firenze, Bonechi, 2000.
Heinrich Frauberger :
– Die akropolis von Baalbek, Heinrich Keller, Frankfurt, 1892.
Joseph N.Hajjar :
– La triade d’Héliopolis-Baalbek, E.J.Brill, Leiden, 1977-1985.
Michel Harriz :
– Baalbek : Berceau des dieux, Harriz, Baalbek, Liban, 1956.
– Baalbek : A story in stone : A visual history-guide, Harb Bijjani Press, Beirut, Lebanon, 1972.
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– Baalbek : Heliopolis, city of the sun, Dar el-Machreq Publishers : Distribution, Librairie Orientale,
Beyrouth, 1975-1998.
Lina Murr Nehme :
– Baalbek, monument Phénicien, Aleph et Taw imprimerie, Beyrouth, 1997.
– Baalbek la Phénicienne, F-X de Guibert, Paris, 2005 – Aleph et Taw imprimerie, Beyrouth, 2005.
Mīḫa’̄īl Mūsā Alūf al-Ba’labakkī :
– Histoire de Baalbek, Imprimerie Catholique, Beyrouth, 1910 –
Imprimerie Al-Igtihad, Beyrouth, 1928. Otto Puchstein :
– Guide à Travers les ruines de Baalbek, Reimer, Berlin, 1905.
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– Baalbek, Noyes Press, Park Ridge, 1980.
– The temple triad of Baalbek, Verlag und Datenbank für Geisteswissenschaften, VDG, Weimar, 2004.
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– Le temple de Mercure à Baalbek-Héliopolis, Imprimerie Catholique Beyrouth, 1940.
Margarete Van Ess et Jeanine Abdul Massih :
– Baalbek – Heliopolis : Results of archaeological and architectural research 2002 – 2005;
German-Lebanese Colloquium, Berlin 2006, Ministère de la Culture, Direction Générale des Antiquités, Beyrouth, 2008.
Margarete van Ess et Klaus Rheidt :
– Baalbek – Heliopolis : 10000 jahre stadtgeschichte, Verlag Philip von Zabern, Darmstadt, 2014.
Margarete van Ess et Thomas Maria Weber :
– Baalbek. Im bann römischer monumentalarchitektur, Philipp von Zabern, Mainz, 1999.
Theodor Wiegand :
– Baalbek. Ergebnisse der ausgrabungen und untersuchungen in den Jahren 1898 bis 1905, 3 Bd, de Gruyter, Berlin, 1921.
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