Quelques Rois Importants :
Néchao II
610 – 595
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XXVIe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son règne
    Première campagne
    Deuxième campagne
    Troisième campagne
    Quatrième campagne et fin de règne
Sa famille
Bibliographie

 

  Fragment de vase au
nom de Néchao II – 
Musée Petrie 

Photo avant retouche :
Wikimedia.org  

           DATES  de  RÈGNE
          610-595
  P.A.Clayton, A.Eggebrecht,
   A.M.Dodson, K.A.Kitchen,
   J.Kinnaer, S.Quirke, J.von Beckerath, P.Vernus, J.Yoyotte
610-594  D.Sitek

 

Sa titulature
  • Hr siA-ib
  • nbti mAa-xrw (?)
  • bik nbw mri-nTrw
  • wHm-ib-ra , wH-ib-ra
  • nk(A)w , nk(A)w sA-ra
     
    Nechaô II  (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Siaib
(Horus avec le cœur désireux)
Hr siA-ib
Nom de Nebty Nebty Maâkherou
(Nebty, Le victorieux [le triomphant])
nbti MaA-xrw
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Mérinetjerou
(Le Faucon d’or, aimé des Dieux)
bik nbw mri-nTrw
Noms de Roi     Ouahemibrê  ou  Ouhibrê
(Satisfaisant toujours au désir de Rê)
wHm-ib-ra , wH-ib-ra
Noms de naissance Nékaou  ou  Nékaou Sarê
(Néchao fils de Rê)
nk(A)w , nk(A)w sA-ra

 


 
Néchao II – Brooklyn Museum

Son origine

 
   Néchao II (ou Nékao ou Necho ou Necao ou Nekau) est le troisième Roi, si l’on compte Néchao I à cette charge, et le deuxième Pharaon de la XXVIe dynastie. Manéthon l’appelle Nechaô II et lui compte six ans de règne (Africanus, Eusebius). Néchao II est probablement le Pharaon le plus mentionné dans plusieurs livres de la Bible qui le nomme Hophra. Il fut le fils de Psammétique I et de la Reine Méhetenousékhet  (ou Mehtenweskhet ou Mehytenweskhet ou Mehit-en-Wesechet).
 

Son règne

 
   Néchao II, dès le début de son règne, fut confronté au chaos créé par les incursions des Cimmériens et des Scythes, qui avaient non seulement ravagé l’Asie à l’Ouest de l’Euphrate, mais qui aidaient également les Babyloniens à briser l’Empire Assyrien. En 610, juste avant sa prise de pouvoir, il avait apporté déjà son soutien à l’ex-ennemi, l’Assyrie, contre le nouveau danger venant de Babylone. Il reprit la politique d’expansion Égyptienne en Syrie / Palestine et profita du vide laissé au Proche-Orient pour annexer la région. Le Roi de Juda, Josias (ou Josiah ou Yoshiyahu, 640-609) ne pourra l’arrêter. Néchao II va soumettre pendant deux ans la Syrie / Palestine, la Phénicie et il atteindra l’Euphrate où il fixera la nouvelle frontière à Karkemish.
 
     Première campagne
 
  Un peu avant la disparition de son père, l’Empereur Assyrien Assur-Uballit II (ou Aššur-Uballit ou Ashuruballit, 612-609) lui avait demandé son aide contre les Babyloniens, mais le Pharaon était décédé en pleine préparation de la campagne. Au printemps 609, Néchao II décida de répondre à la demande. Commandant personnellement une importante force, il partit de nouveau pour aider les Assyriens. En Juin, à la tête de cette grande armée, composée essentiellement de mercenaires, il prit la route de la côte, par la Via Maris, en Syrie (Nom moderne de l’ancienne route de commerce, reliant l’Égypte au Nord de la Syrie, l’Anatolie et la Mésopotamie), avec l’appui des cités méditerranéennes le long de la route. Il se préparait à traverser la crête des collines qui coupe dans le Sud la grande vallée de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel), mais il trouva le passage bloqué par l’armée du Roi de Juda, Josias. Ce dernier lui fit face, rallié aux Babyloniens et tenta de bloquer son avance à Megiddo, où une féroce bataille se déroula (Juin 609). Néchao II remporta la victoire et Josias fut tué. Herbert Donner conteste cette “grande” victoire Égyptienne dont il dit que la fin fut très incertaine.


 

Oushebti de Néchao II – Rijksmuseum van
Oudheden – Leiden

 


   Effectivement, car comme le précise Marvin A.Sweeney, il existe plusieurs versions de la mort de Josias. Celle du Second Livre des Rois où il fut tué à Megiddo (23:29) et celle du Second Livre des Chroniques (35:20-25) où l’auteur des Chroniques décrit Josias et Néchao II à la bataille à Megiddo et où Josias est mortellement blessé par des archers Égyptiens et est ramené à Jérusalem pour mourir. Certains chercheurs sont en faveur du compte du Livre des Chroniques, car il correspond mieux à ce qui est connu des événements de cette époque. En Juillet, le Pharaon continua son avancée pour joindre ses forces à celles de l’Empereur d’Assyrie Assur-Uballit II qui était assiégé à Harran, mais il ne parvint pas à repousser les Babyloniens, Néchao II se retira alors en Syrie du Nord.
 
   En Septembre Assur-Uballit II réfugié dans la ville fut impuissant face à l’avancée des Babyloniens, la cité fut prise. À partir de cette date on ne sait pas ce que devint l’Empereur Assyrien qui disparait de l’histoire, l’Assyrie tomba à la fin de l’année 609. Lorsqu’il rentra en Égypte, Néchao II constata que les Judéens avaient choisi Joachaz (ou Shallum ou Jehoahazou ou Yoachaz, 609) pour succéder à son père Josias. Il le déposa et le remplaça par son frère Joachim I (ou Jehoiakim ou Yehoyaqim ou Eliakim, Roi 609-598) et il emmena Joachaz en captivité en Égypte où il finit ses jours.
 
         Deuxième campagne
 
   Cependant, le pouvoir de Néchao II en Syrie / Palestine était fragile, il ne put maintenir ses forces, n’étant guère aidé par les dirigeants locaux. On a une bonne connaissance des faits suivant par la Chronique Babylonienne. Fin 608, début 607, Nabopolassar passa en revue son armée et en suivant la rive du Tigre, gagna les montagnes de Bit-Hanunya, une province de l’Ourartou. Il pilla, rasa, et mit le feu à plusieurs villes et en Décembre/Janvier (Mois de Tebêtu) il regagna sa capitale. En Mai/Juin 607 il envoya son fils Nabuchodonosor II poursuivre les hostilités contre l’Égypte pendant que lui fit bataille contre Biranati, située dans les montagnes d’Ourartou. Il fit beaucoup de prisonniers et se rendit maître de la région. En Septembre/Octobre (Mois de Tašrîtu) une partie de l’armée de Néchao II, qui avait été laissée dans la région, fut attaquée par celle du Babylonien à Kummuhu (ou Kummukh ou Kimuhu en Commagène, Région proche de Karkemish).
 
    Nabopolassar voulait réaffirmer son pouvoir en Syrie. Cette action eut pour effet de couper en deux l’armée Égyptienne qui était basée à Karkemish. Les Babyloniens traversèrent la rivière et attaquèrent la ville qui tomba en Novembre/Décembre (Mois Kislimu). Les soldats de Pharaon aidés de mercenaires tinrent tout de même plus ou moins la région et en Janvier/Février (Mois Šabatu) 606, Nabopolassar laissa juste une garnison et quitta le pays pour retourner dans sa ville. À la fin de l’été Néchao II réussit, en battant l’armée Babylonienne, après un siège de quatre mois, à reprendre Kummuhu. En Septembre/Octobre (Mois Tašrîtu) Nabopolassar réagit immédiatement à cette défaite. Il marcha le long de l’Euphrate et fit une incursion dans le Kuramati (ou Quaramatu). De là, il prit et pilla les villes Syriennes de Shunadiri (ou Šunadiri), Elammu, Dahammu. En Janvier/Février (Mois Šabatu) de l’année 605, sûrement du fait de sa mauvaise santé, il rentra à Babylone laissant sur place une garnison.  


 

Stèle dédiée à Osiris et Isis par
Néchao II – Musée du Louvre

 
             Troisième campagne
 
   Néchao II décida alors de refaire progresser l’armée Égyptienne contre la garnison Babylonienne dans le Kuramati (ou Quaramatu). Nabopolassar renvoya son fils Nabuchodonosor II avec des renforts vers la région pour éviter la défaite de son armée bien inférieure en nombre. Les détails de la Chronique Babylonienne permettent une datation plus précise des faits au cours de l’an 605. En Août/Septembre (Mois Ululu), l’armée Égyptienne fut écrasée à Karkemish, puis à Hamath (ou Hama), sur les rives de l’Oronte dans le centre de la Syrie et la région repassa aux mains des Babyloniens. Dans le Livre de Jérémie (Jr 46,2 UE), la défaite de l’Égypte à Karkemish est située dans la première année du règne de Nabuchodonosor II et la quatrième année du règne de Joachim I.
 
   Nabuchodonosor II poursuivit sa conquête et attint l’Égypte, mais il fut obligé de rentrer à Babylone pour se faire couronner, son père Nabopolassar, le 1er Septembre 605, venait de mourir de mort naturelle. De ce fait le pays échappa à l’invasion. Par la suite l’Égypte perdit de nombreuses régions de la côte orientale de la Méditerranée. En Novembre/Décembre 604 Nabuchodonosor II fit une brève campagne sur le littoral Philistin et prit les villes de Gaza et d’Ascalon, cette dernière qui est confirmée par les sources archéologiques de la cité. Il détruisit la ville et rentra à Babylone en Janvier/Février 603. Néchao II ne fut plus en mesure de récupérer la partie importante de ses territoires perdus. Par exemple, lorsque Ascalon (ou Ashkalon) se souleva contre les Babyloniens, en dépit des appels répétés aux Égyptiens, aucune aide n’arriva. 
 
     Quatrième campagne et fin de règne
 
   En Novembre/Décembre 601, Nabuchodonosor II reprit son intention d’envahir l’Égypte. Malgré une armée très affaiblie, Néchao II repoussa cette nouvelle attaque Babylonienne, dont les soldats furent arrêtés à la bordure orientale du Delta du Nil et il reprit même possession de Gaza, mais n’essayant toutefois pas de pénétrer en Palestine. La victoire fut de courte durée, en 598, Nabuchodonosor II reprit, lors d’une nouvelle expédition, le contrôle de la côte Philistine, dont Gaza. Le dernier Roi de la ville fut exilé et Gaza devint une ville de garnison pour les Babyloniens.
 
   Néchao II passa alors la fin de son règne concentré sur la protection de son pays la menace aux frontières étant grande. Il porta son attention sur ses nouveaux alliés, les Cariens et les Grecs et il encouragea l’installation de colons. Il chercha à créer une flotte Égyptienne puissante capable de rivaliser avec ses concurrents aussi bien en Méditerranée qu’en mer Rouge, il y parviendra et elle sera construite par des artisans Corinthiens. Néchao II favorisa la renaissance économique du pays et il entreprit un certain nombre de projets de construction à travers son royaume. Il commença la construction d’un canal pour relier le bras oriental du Nil (Nord de Bubastis) à la mer Rouge. Environ 12 000 ouvriers creusèrent dans le ouâdi Toumilat (ou wadi Tumilat). Le Pharaon pour les loger fera construire une ville : Per-Temu Tjeku “la maison d’Atoum Tjeku” (aujourd’hui Tell El-Maskhouta, 15 kilomètres à l’Ouest d’Ismaïlia). Les travaux seront terminés sous le Roi Perse, Darius I (522-486). Néchao II semble avoir été contesté dans sa politique pour des raisons inconnues, car son fils fit marteler son nom dans plusieurs de ses inscriptions.


 

 Dessus du sarcophage de la Reine
Khedebneithirbinet I – Kunshistorisches Museum

Photo avant retouche : Wikipedia.org

 

Sa famille

 
   Néchao II eut deux épouses :
 
• Khedebneithirbinet I (ou Chedebnetjerbone ou Jedebarbenet) “Neith Tue le mauvais œil” dont l’identification en tant qu’épouse de Néchao II est uniquement basée sur le fait que son sarcophage remonte à la XXVIe dynastie, que ses titres étaient : Épouse du Roi (hmt-nswt) et Mère du Roi (mwT-nswt), et qu’aucune autre femme n’est attestée pour ce Pharaon. Son couvercle de sarcophage (AS3) est exposé aujourd’hui au Kunshistorisches Museum de Vienne. Il fut découvert en 1807 et indique, selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, que la Reine fut probablement enterrée à Sébennytos en Basse-Égypte, si la provenance donnée pour cet objet est correcte. Elle donna trois (ou quatre) enfants à Néchao II :

Istemebet.
Mérineithist.
Psammétique II (psmtk) "Le Mari (Le Dieu) de Metjek", qui succéda à son père de 595 à 589.
Apriès (ou Ouâhibrê – wah-(i)b-ra) "Durable [endurant] est le cœur de Rê", pour lui les sources sont très incertaines et cette filiation discutable.

 
• Chépénoupet (ou Shapanaoupet ou Shapenuapit), qui n’est donnée que par certains spécialistes. Elle fut Prêtresse d’Amon. Elle lui aurait donné une fille :

Nitocris, elle fut une des épouses du Roi de Babylone, Nabuchodonosor II.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Pharaon voir les ouvrages de :
 
Jürgen Von Beckerath : 
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
Herbert Donner :
Geschichte des volkes Israel und seiner nachbarn in grundzügen, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1984.
Leonard Elliott Elliott-Binns :
The Syrian campaign of Necho II, pp : 36-47, The Journal of Theological Studies 69, vos-XVIII, 1916.
Friedrich Karl Kienitz :
Die politische geschichte Ägyptens vom 7. bis zum 4. Jahrhundert vor der Zeitwende, Akademie, Berlin, 1953.
Rolf Krauss :
Necho II. alias Nechepso, pp : 49–60, GM 42, Göttingen, 1981.
Alan B.Lloyd :
Necho II, Oxford Reference Online, 2001.
Diana Alexandra Pressl :
Beamte und soldaten : Die verwaltung in der 26. Dynastie in Ägypten (664-525 v. Chr.). Lang, Frankfurt, 1998.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Nancy Stockdale :
Necho II, World History : Ancient and Medieval Eras, 2002.
Marvin A.Sweeney :
King Josiah of Judah : The lost messiah of Israel, Oxford University Press, Oxford, New York, 2001.

 

….Retour à la XXVIe dynastie

 

 

 
Pour voir correctement les translittérations des titulatures des Rois,
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
 Copyright © Antikforever.com