Son origine
Psammétique I (ou Psametik ou Psamtek ou Psamtik
ou Psammetich ou Psamético ou Psammetico ou Psammetikhos) est le premier Roi, puis le premier Pharaon de la
XXVIe dynastie. Il est
pour certains le deuxième Roi, ceux-ci comptant
Néchao I à
cette charge.
Manéthon lui compte
54 de règne
(Africanus) ou 45 ans (Eusebius de Cesarea). Il est “Roi”
d’Athribis
(ou Het-ta-hérieb ou Tell-Athrib ou Hathariba en
Assyrien), cité du Delta de 667 à 664,
à la place d’Inaros I qui aurait du
succéder à son père Bakennefi III
(727-667). Il fut nommé Roi de la ville par l’Empereur
d’Assyrie,
Assurbanipal
(669-631 ou 626) en récompense de la loyauté envers lui de son père
Néchao I. Il fut ensuite
“Roi” de Saïs à
la mort de ce dernier jusqu’en 656, puis il devint Pharaon de 656 à 610. Il fut le fils de
Néchao I et de la Reine Istemabet
et pour beaucoup d’égyptologues il est le véritable fondateur de la dynastie.
Amulette en forme de collier de contrepoids au nom de
Psammétique I – Musée du Louvre.
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Son nom
Son nom Psammétique (en
Grec :
Ψαμμήτιχος ou
Psammetikhos Psammetikhos, en Égyptien : psmtk ,
p(A)-s(I)-n-mtk)
veut dire familièrement : Le négociant en vin de Metjek en référence à un lieu non identifié,
ou le Mari (Le Dieu) de Metjek en référence à une divinité inconnue.
Certains chercheurs on avancé l’idée que ce nom ne fut que la transcription incorrecte d’un nom étranger,
probablement Assyrien,
qui a déconcerté les scribes Égyptiens en raison d’absence de graphiques appropriés.
Manéthon
l’appelle Psammêtichôs ou Psammêtichus (Africanus, Eusebius). Dans les annales
Assyriennes, il fut
nommé Neboushezibanni (ou Nebuskhezibanni ou Nabu-šēzibani). Dans un texte en cunéiforme sur un cylindre
il est identifiés avec un certain Tushamilki (ou Pišamilki ou Tušamilki) qui se serait révolté contre
Assurbanipal
avec l’aide du Roi de
Lydie, Gygès
(687-652 ou 685-644).
Son Règne
À la mort de son père, dans une bataille contre le Roi de Napata
Tanoutamon
(664-656) qui essayait de reconquérir le pays, Psammétique I avait, au début, été déporté en
Assyrie, puis il revint en Égypte pour occuper le trône de ce denier. Depuis 664
donc, il avait la main mise sur la Basse-Égypte où
il avait obtenu la soumission des différents Princes locaux du Delta et
d’Héracléopolis,
une vingtaine selon les annales
Assyriennes.
Hérodote (Historien
Grec,
v.484-v.425) raconte la montée en puissance de Psammétique I et la guerre qu’il mena contre une ligue de
douze Princes Égyptiens. Son récit contraste avec la version des
Assyriens. La victoire
de Tanoutamon fut de courte durée.
Sa prise de
Memphis imposa aux
Assyriens de prendre des sanctions. L’Empereur
Assurbanipal lança un corps d’armée contre l’Égypte et la cité
retomba aux mains des
Assyriens.
Relief montrant Psammétique I dans la tombe de Pabasa –
TT279 – El-Assasif
Photo avant retouche :
Wikimedia.org
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Tanoutamon
se réfugia à
Thèbes. Les
Assyriens le poursuivirent, la bataille fut terrible. En 663, la ville fut entièrement
ravagée et tous les trésors accumulés dans les temples furent pillés. Psammétique I profita
de la déroute du dernier Pharaon Kouchite pour prendre, en 656, le contrôle de la région. Il se retourna alors
contre ses ex alliés
Assyriens et réussit à les expulser d’Égypte grâce à des mercenaires
Lydiens,
Grecs et
Cariens et
refit l’unité du pays. En mars 656, (An 8) il se sentit suffisamment puissant pour expédier une flotte navale
importante qui annexa la région de Thèbes,
que l’Empereur d’Assyrie,
Assurbanipal
avait ravagée et il y nomma sa fille
Nitocris I,
Divine Adoratrice d’Amon.
La réunification effective de l’Égypte, avec le retrait des garnisons
Assyriennes, eut
lieu en 653. Bien que certaines sources parlent que Psammétique I les aurait poursuivit jusqu’à
Ashdod, en
Palestine,
nous ne savons pas si la libération du pays de la domination
Assyrienne était due à une confrontation militaire ou tout simplement à la faiblesse de
l’Assyrie elle-même.
Les
Assyriens partis et le pays réunifié, Psammétique I fit de
Memphis sa capitale et il consacra beaucoup d’efforts à la réorganisation de
l’État, tant au niveau de l’administration que de l’armée. Il fit gérer la
Moyenne-Égypte par Samtoutefnakht depuis
Héracléopolis et la Haute-Égypte depuis
Edfou par
Mentouemhat, tous deux notables locaux qui avaient pris de l’importance depuis
que les Grands Chefs autonomes avaient
disparu. Mentouemhat fut le fils du Maire de
Thèbes, Nesiptah et d’Asetenkhebt.
Ses titres étaient : Maire de Thèbes, Quatrième Prophète d’Amon et Chef de la Haute-Égypte.
Certains spécialistes avancent qu’il fut le véritable souverain de la Haute-Égypte sous la
XXVe dynastie,
car il est désigné comme tel dans les sources
Assyriennes.
Ce fut donc sans problème qu’il conserva sa position sous Psammétique I.
L’État redevint militairement et diplomatiquement fort et une
mobilisation générale mit fin définitivement aux invasions Libyennes. Une victoire sur des bandits Libyens
en l’an 10 et 11, est mentionnée dans l’osais de Dakhla.
En 629, le Pharaon envoya l’armée à
Ashdod,
pour contrer une invasion des Scythes et les hordes furent repoussée hors du territoire Égyptien.
D’après Hérodote,
Psammétique I les aurait persuadés de ne pas attaquer son pays en échange de
présents qu’il leur offrit. En 616, comprenant que l’alliance entre les
Mèdes et les
Babyloniens
pourrait être potentiellement dangereuse pour l’Égypte, le souverain envoya des troupes sur l’Euphrate pour tenter de
secourir l’ex-ennemi, l’Assyrie
mourante, dans ses guerres contre cette nouvelle alliance. En 610 son fils
Néchao II intervint
de nouveau dans une vaine tentative pour
arrêter la chute Assyrienne.
L’Empereur
Assyrien
Assur-Uballit II (ou Aššur-Uballit ou Ashuruballit, 612-609) avait augmenté les attaques sur
la Babylonie
mais s’était exposé aux représailles du Roi
Nabopolassar
(ou Nabou-Apal-Ousour ou Nabu-Apla-Usur ou Nabou-Apla-Ousour, 626-605), qui pillait les villages
Assyriens.
Psammétique I fit également quelques raids en Nubie.
Selon la légende, le Pharaon serait mort dans
la ville de garnison de Daphnaé (ou Daphnes, ville de la Basse-Égypte, près de Péluse),
au cours d’une éclipse lunaire, le alors qu’il était dans la préparation d’une
campagne pour l’Assyrie.
La date approximative de sa mort n’a pu être déterminée pour la raison que la première déclaration enregistrée de
son fils, en tant que Pharaon, ne date que du 12 jour du 4e mois de la
saison Peret
(fin février/début mars). Psammétique I est donc probablement mort peu de temps auparavant.
Il fut enterré à Saïs et selon
Hérodote, dans la cour du temple de
Neith de la ville (Hérodote, II, 169).
Psammétique I et Nitocris I dans la tombe de Pabasa –
TT279 – El-Assasif
Photo avant retouche :
Wikimedia.org
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Le long règne de Psammétique I fut
une période de profond renouvellement pour l’Égypte à bien des égards :
▪ Au niveau de l’art il y eut un retour aux formes traditionnelles datant du
Moyen et du
Nouvel Empire.
▪ Au niveau de l’écriture, le démotique, forme raccourcie des hiéroglyphes, commença à être
utilisé, même dans le domaine de la littérature.
▪ La religion subit un processus d’évolution avec la théogonie (Récit mythologique sur les
origines et les généalogies divines) Memphite et
les traditions sur la création du monde et la relation entre les divinités.
▪ Au niveau du commerce l’Égypte connut une période de croissance grâce à la présence de
marchands
Phéniciens et Grecs.
Ce fut surtout ces derniers qui jouèrent un rôle crucial dans l’économie au point d’obtenir la permission d’établir leur
propre ville.
▪ Le règne
de Psammétique I vit donc le début de l’Hellénisation du pays et l’installation à Daphnaé de mercenaires
Ioniens et
Cariens et la fondation
de la colonie
Grecque qui s’installera plus tard à
Naucratis.
Ses constructions et représentations
De son activité de bâtisseur on
retient un certain nombre de monuments dans la région du Delta : Dans le temple de
Neith à
Saïs ; Dans le second temple à Tell el-Balamoûn ; Des
colonnades à Tanis ;
La construction du temple
d’Hermopolis Parva
(ou Hermopolis Mikra ou Per-Djehouti), ainsi qu’en l’an 52 de son règne le prolongement du
Serapeum à Saqqarah.
Hérodote rapporte que
Psammétique I fit aménager une partie du
temple de Ptah de
Memphis. Il y fit ériger le portique et bâtir
pour l’Apis la cour,
en face du portique. Celle-ci était entourée d’une colonnade ou les colonnes y étaient remplacées par des colosses.
On trouve aussi la trace du Pharaon sur des blocs à
Éléphantine
; Dans le grand temple d’El Kab
et il fit construire à
Edfou une petite chapelle dédiée au Dieu
Osiris. Sur un
fragment de sarcophage lui ayant peut-être appartenu ?, qui se trouve aujourd’hui au
musée Petrie (UC14743).
Sur des plaques de faïence (UC14840, UC40317) et un oushebti (UC8960) également au
musée Petrie.
Sa famille
Psammétique I n’a qu’une épouse attestée :
• Méhetenousékhet (ou Mehtenweskhet ou Mehytenweskhet ou Mehit-en-Wesechet) qui fut la fille du Vizir
et Grand Prêtre d’Atoum
d’Héliopolis,
Harsiesi (ou Harsiese).
Elle donna quatre enfants au souverain :
▪ Merneith.
▪
Nitocris I,
qui fut Divine Adoratrice d’Amon (656-586).
▪
Néchao II
(ou Nékaou Sarê – nk(A)w sA-ra)
"Néchao fils de Rê", qui succéda à son père de 610 à 595.
▪ Satnisat Djestkhebed qui épousa Pedimennebseouttaoui.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le Pharaon
voir les ouvrages de :
Jürgen Von Beckerath :
– Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit
bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften,
MÄS 46, Philipp von Zabern,
Mainz, Janvier 1997.
Stanley M.Burnstein :
– Psamtek I and the end of Nubian domination in Egypt, pp : 31-34,
Journal of the Society for the Study of Egyptian Antiquities 14, 1984.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
– The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
Farouk Gomaà :
– Die libyschen Fürstentümer des Deltas; vom Tod Osorkons II bis zur Wiedervereinigung Ägyptens durch Psametik I,
L. Reichert, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, Janvier 1974. Albert Kirk Grayson :
– Assyria 668–635 BC : The Reign of Ashurbanipal, The Assyrian and Babylonian Empires and other states of the Near East,
from the eighth to the sixth centuries B.C. Cambridge University Press, Cambridge, 2006.
Dan’el Kahn :
– The Assyrian invasions of Egypt (673-663 BC) and the final expulsion of the Kushites, pp.251-267,
SAK 34,
Hambourg, 2006.
Friedrich Karl Kienitz :
– Die politische Geschichte Ägyptens vom 7. bis zum 4. Jahrhundert vor der Zeitwende, Akademie, Berlin, 1953.
Kenneth Anderson Kitchen :
– The third intermediate period in Egypt (1100-650 BC), 3rd Édition. Warminster :
Aris Phillips Limited, Warminster, 1996.
Olivier Perdu :
– De Stéphinatès à Néchao ou les débuts de la XXVIe dynastie,
CRAIBL,
Paris, 2002.
– Recueil des inscriptions royales Saïtes : Psammétique Ier : Volume 1, Collection : Archéologie, Philologie,
Histoire, Collège de France, Cybele, Janvier 2002 et Décembre 2002.
– La Chefferie de Sébennytos de Piankhy à Psammétique Ier, pp : 95-111, Revue d’Égyptologie 55, 2004.
Diana Alexandra Pressl :
– Beamte und Soldaten: Die Verwaltung in der 26. Dynastie in Ägypten (664-525 v. Chr.). Lang, Frankfurt, 1998.
Thomas Schneider :
– Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne
Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler,
Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Alexander Schütze :
– Psammetich I, Das wissenschaftliche Bibellexikon im Internet (WiBiLex), Stuttgart, 2006 – Zugriffsdatum, Mai 2012.
Michael Peter Streck :
– Nikku, pp. 316–317, Reallexikon der Assyriologie und vorderasiatischen Archäologie, Bd. 9. de Gruyter, Berlin, 2001.
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