Les  cités  Phéniciennes
Baalbek
 

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  Pour plus de détails voir aussi :   Byblos Dor Ougarit Sidon

Tripoli du Liban Tyr Les Phéniciens

 

 
Sommaire

 
Localisation
L’histoire
Le complexe religieux
      Le temple de Jupiter
Bibliographie

 

Vue du site

 


 

Ruines du temple de Jupiter

Localisation

 
   Baalbek (ou Baalbeck ou Baalback ou Balbeck ou Balback ou Baʿlabakk ou Héliopolis, en Hébreu : בעלבכ, en arabe : بعلبك) fut la plus importante ville Phénicienne dans les terres, dans la vallée de la Bekaa au Liban, à une altitude de 1170 m. Elle fut l’ancienne Héliopolis des Romains, c’est à dire la "Ville du soleil". Selon certaines hypothèses, ce nom fut donné à la Baalbek de l’époque Hellénistique, car les Grecs identifiaient Hélios, Dieu du soleil, à Hadad. D’autres suggestions nous affirment que ce fut à cause de son ensoleillement exceptionnel de plus de 300 jours par an ?. Enfin on trouve aussi l’hypothèse que la cité antique reçut ce nom à l’époque Romaine, lorsque Marc Antoine (83-30 av.J.C) l’offrit à la Reine d’Égypte Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30). Les vestiges visibles remontent surtout à l’époque Romaine. La ville est située à l’Est du Litani, à environ 85 km. au Nord-est de Beyrouth, et environ 75 km. au Nord de Damas. Le site présente aujourd’hui des ruines de l’époque Gréco-romaine avec des traces plus anciennes datant de l’époque sémitique.
 
   On y trouve le seul temple de Jupiter au monde et elle est aussi célèbre pour son exquise détaillée dans ce temple en ruines de l’époque Romaine. Lorsque Baalbek fut connue sous le nom d’Héliopolis, elle fut l’un des plus grands sanctuaires du Levant. Le site de Baalbek est classé sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Il comprend : Le temple de Vénus, le temple de Jupiter dont malheureusement il ne reste que six colonnes Corinthiennes de granite et le temple de Bacchus, qui est un des temples les mieux conservés du monde Gréco-romain.

 


 

Temple de Bacchus à Baalbek

L’histoire……

 
   Baalbek, du nom de "Seigneur (Baal) de la vallée de Bekaa", est une très ancienne cité, son histoire remonte autour de 5000 ans. Les fouilles près du temple de Jupiter ont révélé l’existence d’anciennes habitations humaines datant du Bronze ancien (2900-2300 av.J.C). Le nom de Baalbek, relève une origine Sémitique, peut-être Cananéenne. Les Phéniciens s’installèrent à Baalbek dès 2000 av.J.C et construisirent leur premier temple dédié au Dieu Baal, le Dieu Soleil, dont la ville tire son nom "ville de Baal". Au XIXe siècle Baalbek fut mentionnée dans la Bible Hébraïque sous le nom de "Baalgad" ou "Baalath" (livre de Josué 11 : 17), mais il n’est pas sûr que ce soit la même ville et l’affirmation n’a pas été reprise à notre époque.

Détail d’une frise du temple de Zeus

 

 
   En fait, cette petite cité Phénicienne n’avait pas un assez grand développement commercial ou une importance stratégique suffisante pour qu’elle soit mentionnée dans les textes Assyriens ou Égyptiens. C’est ce qui fait, selon Hélène Sader, professeur d’archéologie à l’Université Américaine de Beyrouth, que dans les documents de ces deux Empires découverts à ce jour on n’en trouve pas trace. Néanmoins, la ville fut le site d’un oracle dès les temps les plus reculés et elle garda cette fonction même au cours de l’époque Romaine.
 
   La cité était cependant une ville florissante où était célébré le culte de Baal, le Dieu solaire des Syro-Phéniciens, ensuite identifié au Dieu Cananéen Hadad. Dans la ville à l’époque, trois cultes se pratiquaient, à trois divinités orientales : Atargatis, qui assurait l’humidité du sol et la fécondité des hommes et des bêtes ; Adonis, Dieu de la végétation en qui s’incarnaient le renouveau et la force vitale des plantes et des troupeaux et Hadad, le Dieu de la foudre. Après la conquête du Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323) et du partage de son Empire, Baalbek appartint à la Dynastie Lagides d’Égypte (les Ptolémée) et ce jusqu’en 200 av.J.C.
 
   Puis elle changea de mains pour appartenir aux Rois Séleucides et enfin à Rome, avec un intermède lorsque Marc Antoine (83-30 av.J.C) l’offrit à la Reine d’Égypte, Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30). La ville conserva sa fonction religieuse à l’époque Romaine où elle porta le nom d’Héliopolis "Ville du soleil" et où le sanctuaire de Jupiter Héliopolitain resta un lieu de pèlerinage.
 


 

Détails à l’intérieur du temple de Bacchus

   Sous les Séleucides, Baalbek possédait un oracle renommé. Ce fut peut-être durant sa période Ptolémaïque, que Baalbek reçut le nom d’Héliopolis ?. La cité fut ensuite faite, en 15 av.J.C, colonie de l’Empire Romain et une légion Romaine y fut laissée en garnison. Sous l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C), Rome créa deux colonies, peuplées de vétérans Romains, à Berytos (ou Béryte ou Beyrouth) sur la côte et à Baalbek/Héliopolis. L’Empereur Romain Trajan (98-117) y consulta fréquemment l’oracle. Trajan demanda à Jupiter Héliopolitain s’il serait perdant dans les guerres contre les Parthes. En réponse, le Dieu lui présenta une pousse de vigne coupée en morceaux.
 
   Macrobe (Flavius Macrobius Ambrosius Theodosius) écrivain, philosophe et grammairien Latin du Ve siècle de notre ère, a mentionné le temple de Zeus Héliopolitain (Heliopolitanus) comme un lieu de divination. À partir de vers 30 av.J.C et sur une période de deux siècles, les Romains ont construits un complexe de trois temples à Baalbek : Les temples de Jupiter, de Bacchus et de Vénus. Sur une colline voisine, ils ont construit un quatrième temple dédié à Mercure. La ville tombera en 637 ap.J.C devant une armée musulmane, après la défaite des Byzantins, la cité qui était encore une ville opulente donnera un riche butin aux arabes.

 

Détail dans le temple de Jupiter Propylées à l’entrée du temple de Jupiter Vue de la grande cour Autre partie de la grande cour Détail des colonnes du temple de Bacchus Autre vue du site

 

Dessin des temples de Baalbek

 

Le complexe religieux

 
   À l’époque Romaine la ville était connue sous le nom d’Héliopolis. Il y avait une autre Héliopolis en Égypte et un jumelage existait entre les deux cités du même nom. Un pèlerinage était d’ailleurs organisé entre les deux villes. Ce fut pour montrer toute la puissance de l’Empire Romain que l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) décida la construction d’un grand sanctuaire à Héliopolis. Les travaux commencèrent vers 14 av.J.C et se prolongèrent jusqu’à la fin du IIe siècle.
 
   Le sanctuaire fut bâti selon un plan classique des caractéristiques architecturales religieuses Romaines, les rues s’organisant en damier sur la base de deux grandes artères, le Decumanus et le Cardo. Par contre les ornements furent empruntés à l’art Gréco-romain, mais l’organisation tint compte des usages religieux de l’Orient. Par exemple, les autels de Baalbek sont beaucoup plus importants que ceux des sanctuaires Romains et les temples comportent des escaliers, à côté de leur entrée principale, qui permettaient d’accéder au toit et ce genre d’escaliers n’existe pas dans les temples Romains.
 
  Les finitions sur le complexe religieux, qui ont duré plus d’un siècle et demi, n’ont jamais été achevées. Le site de Baalbek comprend : Le temple de Vénus, le temple de Jupiter et le temple de Bacchus. La construction Romaine du complexe fut faite sur d’anciennes ruines et impliqua la création d’une immense esplanade surélevée, sur laquelle ces bâtiments furent placés. Le terrain en pente nécessita la création de murs de soutènement sur les côtés Nord, Sud et Ouest de la place. Ces murs, à leur plus bas niveau, furent construits de monolithes pesant chacun environ 400 tonnes. Le mur Ouest a le plus grand mur de soutènement, il a une deuxième rangée de monolithes contenant la fameuse "Trilithe", une rangée de trois pierres pesant chacune au-delà de 1.000 tonnes.
 


 

Entrée du temple de Bacchus

   Une quatrième pierre, encore plus grande, appelé "la pierre du Sud" (ou Hajar el Gouble) ou "la pierre de la femme enceinte" (ou el Hajar Hibla) se trouve encore dans une carrière à proximité. Si elle avait été libérée de la carrière, elle aurait été la plus grande pierre jamais déplacée, plus grande que le fameux obélisque inachevé à Assouan en Égypte. Jupiter-Baal était représentée localement sur la monnaie comme un Dieu couvert d’écailles, qui tenait un fouet dans sa main droite et le tonnerre et les éclairs dans la gauche. Une statuette en bronze de ce Zeus Héliopolitain fut mise au jour à Tortosa, en Espagne, une autre fut trouvée à Byblos.
 

Le temple de Jupiter

 
   Le plus grand des trois temples était consacré à Jupiter Baal (Le Zeus Héliopolitain) identifié ici avec le soleil, on vit alors apparaitre le nom de Jupiter Héliopolitain. C’est le plus anciens des trois, il fut construit en plusieurs étapes entre le Ier siècle av.J.C et 62 ap.J.C. C’est un podium préexistant inachevé, érigé sous les Séleucides, que les Romains choisirent comme site pour l’édifier. Le temple de Jupiter fut le plus grand édifice religieux dans l’ensemble de l’Empire Romain et sa finition complète date du règne de l’Empereur Septime Sévère (193-211). En commémoration de la consécration du nouveau sanctuaire, Septime Sévère conféra des droits de ius italicum (Honneur conféré à certaines villes de l’Empire Romain par les Empereurs) à la ville. On trouve dans le temple la grande cour à colonnes de pierre. Celles-ci mesurant 20 m. de hauteur et 2,20 m. de diamètre. Ce sont les plus grandes colonnes antiques du monde. Aujourd’hui, seulement six colonnes Corinthiennes de granite restent debout, sur 128 à l’origine.
 


 

Vue du temple de Jupiter

   Huit autres furent démontées et envoyées à Constantinople sous les ordres de Justinien I (527-565), pour sa Basilique de Sainte-Sophie. Après un propylée, on accédait à un portique à douze colonnes Corinthiennes encadrées de deux tours. Selon une inscription Latine, un légionnaire aurait fait recouvrir d’or l’un des deux chapiteaux des colonnes. Le tout donne sur une cour hexagonale orientée à l’Ouest qui est unique par son plan dans le monde Romain. Elle servait d’espace d’attente et de recueillement pour les fidèles, avant qu’ils n’accèdent dans la grande cour, au-delà de laquelle il leur était interdit d’aller.
 
   Cette dernière de 135 m. x 113 m. comportait en son centre deux bassins pour les ablutions et était entourée de portiques richement décorés. Devant le temple se trouvaient deux grands autels dont un était réservé aux Prêtres et devait servir aux sacrifices. Avec ce temple sont associés un temple de Vénus et un petit temple en l’honneur de Bacchus. D’autres Empereurs ont enrichi le sanctuaire de Jupiter à tour de rôle. Néron (54-68) construisit la tour-autel en face du temple de Jupiter, Trajan (98-117) ajouta le parvis du temple de Jupiter, avec des portiques de granit rose d’Assouan. Antonin le Pieu (138-161) construisit le temple de Bacchus. Il fut enrichi avec des reliefs raffinés et des sculptures. Septime Sévère (193-211) ajouta le temple pentagonal de Vénus. L’Empereur Philippe l’Arabe (244-249) fut le dernier à ajouter un monument à Héliopolis.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Laurent Abad et Federico Mayor :
Baalbek, Arziates, Liban, 1997 – Edition de l’Unesco, Paris, 1997.
Michel Alouf:
History of Baalbek, San Diego, Book Tree, 1998.
Jean Awad :
Baalbek dans l’histoire, Baalbek-Liban, 1960-1966.
Albert Champdor :
Baalbek Acropolis, A. Guillot, (impr. de Arrault, Tours), Paris, 1953 et 1959.
Patrizia Fabbri :
Baalbek. La città del sole, Firenze, Bonechi, 2000.
Heinrich Frauberger :
Die akropolis von Baalbek, Heinrich Keller, Frankfurt, 1892.
Joseph N.Hajjar :
La triade d’Héliopolis-Baalbek, E.J.Brill, Leiden, 1977-1985.
Michel Harriz :
Baalbek : Berceau des dieux, Harriz, Baalbek, Liban, 1956.
Baalbek : A story in stone : A visual history-guide, Harb Bijjani Press, Beirut, Lebanon, 1972.
Nina Jidejian :
Baalbek : Heliopolis, city of the sun, Dar el-Machreq Publishers : Distribution, Librairie Orientale, Beyrouth, 1975-1998.
Lina Murr Nehme :
Baalbek, monument Phénicien, Aleph et Taw imprimerie, Beyrouth, 1997.
Baalbek la Phénicienne, F-X de Guibert, Paris, 2005 – Aleph et Taw imprimerie, Beyrouth, 2005.
Mīḫa’̄īl Mūsā Alūf al-Ba’labakkī :
Histoire de Baalbek, Imprimerie Catholique, Beyrouth, 1910 – Imprimerie Al-Igtihad, Beyrouth, 1928.
Otto Puchstein :
Guide à Travers les ruines de Baalbek, Reimer, Berlin, 1905.
Friedrich Ragette :
Baalbek, Noyes Press, Park Ridge, 1980.
The temple triad of Baalbek, Verlag und Datenbank für Geisteswissenschaften, VDG, Weimar, 2004.
Daniel Schlumberger :
Le temple de Mercure à Baalbek-Héliopolis, Imprimerie Catholique Beyrouth, 1940.
Margarete Van Ess et Jeanine Abdul Massih :
Baalbek – Heliopolis : Results of archaeological and architectural research 2002 – 2005; German-Lebanese Colloquium, Berlin 2006, Ministère de la Culture, Direction Générale des Antiquités, Beyrouth, 2008.
Margarete van Ess et Klaus Rheidt :
Baalbek – Heliopolis : 10000 jahre stadtgeschichte, Verlag Philip von Zabern, Darmstadt, 2014.
Margarete van Ess et Thomas Maria Weber :
Baalbek. Im bann römischer monumentalarchitektur, Philipp von Zabern, Mainz, 1999.
Theodor Wiegand :
Baalbek. Ergebnisse der ausgrabungen und untersuchungen in den Jahren 1898 bis 1905, 3 Bd, de Gruyter, Berlin, 1921.

 

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