Les  plus importantes
capitales  Arméniennes
 

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  Pour plus de détails voir aussi :   L’histoire de l’Arménie de Haik aux Orontides

   L’histoire de l’Arménie Artaxiade L’histoire de l’Arménie Arsacide

 

Armavir

 

   Armavir (en Arménien : Արմավիր, ou Armawir ou Sardarapat ou Sardarapat ou de nos jours Hoktemberyan ou Hoktemberian ou Oktemberyan, en Arménien : Հոկտեմբերյան) est une ville située dans la région du même nom au centre Ouest du pays. Elle fut une des 12 anciennes capitales au cours de l’histoire de l’Arménie. Les fouilles ont révélé que le site d’Armavir fut occupé dès les Ve et VIe millénaires av.J.C. On y a mis au jour : Des outils divers, des poteries, des objets en bronze.
 
   La ville proprement dite fut fondée par le Roi d’Ourartou, Argishti I (ou Argištiše ou Argishti, en Arménien : Արգիշտի, 785-766) en 776 av.J.C, juste après Erevan pour servir de fort et de citadelle de protection des territoires nouvellement conquis. Il y érigea une forteresse et la nomma Argishtikhinili (ou Argishtihinili ou Argištihinili). En 331 av.J.C, la dynastie Orontide déclara l’indépendance de l’Arménie jusque là dans l’Empire Achéménide et Orontès III (en Arménien : Երուանդ, 317-v.300) la choisit comme capitale. Selon l’historien Arménien Moïse de Khorène (ou Movsès Khorenatsi ou Movsēs Xorenac‘i, 410-v.490), Armavir fut la première capitale du royaume d’Arménie.
 
   La ville fut une grande citadelle située sur une colline s’élevant à 76 m. Une imposante muraille entourait les habitations qui étaient d’ailleurs de tailles modestes. Des tablettes datant de l’époque Achéménide (549-331) y ont été mises au jouir. Elles sont écrites en langue Élamite et concernent l’épopée de Gilgamesh. Divers écrits furent également retrouvés datant de l’époque Hellénistique, autour du IIIe siècle av.J.C, parmi lesquels des poésies d’Hésiode (ou Hêsíodos ou Hesiodus, poète Grec, VIIIe s. av.J.C), des écrits d’Euripide (ou Euripídês), tragédien Grec, v.480-406), une liste des mois du calendrier Macédonien et des noms des Rois de la dynastie Orontide.
 
   Le Roi Orontès IV (228-200), lors de son règne fonda la ville Ervandachat (ou Ervandashat ou Yervandasha ou Kherbeklu ou Kheyli-Begli, en Arménien : Երվանդաշատ) qu’il prit pour capitale pour remplacer Armavir, qui avait des problèmes d’approvisionnement en eau du fait du déplacement de l’Araxe. Moïse de Khorène nous rapporte que plus tard lorsque Roi Tigrane II (95-54), s’installa à Armavir il y construisit un temple et demanda à son Aspet (Maître de cavalerie) Bagadatès (ou Shambu Bagarat ou Bagratouni), de renoncer à sa religion et au culte des idoles. Mais Bagadatès refusa d’obtempérer. Moïse de Khorène nous dit également que Tigrane II envoya une expédition en Palestine, où il fit un grand nombre de prisonniers Juifs qui furent installés à Armavir. L’historien poursuit en affirmant que les juifs furent transférés plus tard d’Armavir à Ervandachat, sous le règne d’Artaxias I (ou Artašēs ou Artashes, 190/189-160), puis de nouveau dans la nouvelle capitale d’Artaxata. Au cours de son histoire, Armavir appartint successivement : Aux Séleucides, aux Parthes, au royaume d’Arménie, à l’Empire Romain, aux Sassanides et à l’Empire Byzantin, avant d’être conquise en 645 par les arabes.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
  
Gérard Dédéyan :
Histoire du peuple Arménien, Privat, Toulouse, 1986 et 2007.
Patrick Donabédian, Claude Mutafian et Eric Van Lauwe :
Les douze capitales d’Arménie : [exposition présentée à la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, du 4 mars au 4 mai 2010], Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, Marseille, 2010 – Somogy, Paris, 2010.
René Grousset :
Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947, 1973, 1984, 1995 et 2008.
Gurgen Martirosyan et Hayrapet Knyazyan :
Armavir, Hayastan Hratarakchʻutʻyun, Erevan, 1971.
Sergey Gagiki Vardanyan :
The capitals of Armenia (en Arménien : Hayastani mayrakʻaghakʻnerě), Apolon, Erevan, 1995.
 
Pour la bibliographie générale sur l’Arménie voir : Arménie – Bibliographie.

 

 

Artaxata

 


 

Une vue de la montagne d’Ararat et de Khor-Virap –
Les collines sont l’emplacement où fut construite
l’ancienne ville d’Artaxata

   Artaxata (ou Artashat ou Ardachat ou Artasat ou Artaxiasata ou Artašat, en Arménien : Արտաշատ, en Grec : Aρτάξατα Artaxata, en Latin : Artogerassa) est une ville sur la rivière Araxe (ou Araks) dans la vallée d’Ararat à environ 25 Km. au Sud de la ville actuelle d’Erevan et à moins de 15 km. au Nord du monastère de Khor-Virap, un des rares vestiges de la cité antique. Elle fut une des 12 anciennes capitales au cours de l’histoire de l’Arménie. La ville contemporaine, bâtie plus au Nord-est, est située à une altitude de 830 m. et est aujourd’hui la capitale de la province d’Ararat en Arménie. C’est une des plus anciennes villes du pays. Elle fut fondée par Artaxias I (ou Artašēs ou Artaxes ou Artashes, en Arménien : Արտաշես Առաջին, 190/189-160). Le nom de la ville est dérivé de la langue Iranienne et signifie "joie d’Artaxias". Elle devint la capitale de l’Arménie à partir du règne de ce Roi et le resta jusqu’au Ve siècle ap.J.C. Artaxata était connue aussi sous le nom de "Ostann Hayots" ou "sceau des Arméniens". Tout au long de son existence Artaxata demeurera farouchement contestée et une cible militaire pour les grands Empires, Rome, les Parthes, les Sassanides.
 


 

Le Roi Artaxias I

L’histoire…..

 
   Artaxata fut fondée en 190/189 (on trouve aussi 187 ou 176, selon les sources) par Artaxias I (ou Artašēs ou Artaxes ou Artashes, en Arménien : Արտաշես Առաջին, 190/189-160). Selon Moïse de Khorène (ou Movsès Khorenatsi ou Movsēs Xorenac‘i, historien Arménien, 410-v.490), le Roi se promenait à l’endroit où le Yerasqh (L’Araxe) et le Metsamor (ou Mecəmawr) se réunissent et fut interpellé par la position des collines de Virap Xor adjacentes à l’Ararat. Il décida de choisir l’endroit comme emplacement de sa nouvelle ville. La cité fut construite sur un éperon, entourée d’eau sur trois côtés et protégée par un fossé et une palissade sur le quatrième. Certaines sources indiquent également que la ville d’Artaxias I fut construite sur les vestiges d’une ancienne cité du royaume de l’Ourartou. La ville aurait été prise par le Roi Perse Achéménide Cyrus II le Grand (559-529) lorsque celui-ci tenta de retrouver Mandane (Sa mère), enlevée par le Roi du Pont.
 
   Les auteurs Grecs : Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) et Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) décrivirent la cité comme une grande et belle ville et l’appelèrent "La Carthage Arménienne." Il est également raconté qu’Hannibal, après la défaite du Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187) devant les Romains, vint à la cour du Roi d’Arménie Artaxias I, pour apporter ses services. Se promenant avec lui dans la région ils arrivèrent dans un endroit inoccupé et abandonné. Hannibal aurait observé les grandes capacités naturelles et la beauté du site et aurait proposé au Roi d’y construire une ville. Artaxias I lui aurait alors donné son accord et l’aurait chargé de la supervision des travaux d’une grande cité qu’il appela de son propre nom et en fit la capitale de l’Arménie.
 
  Artaxata avait un net avantage les capitales précédentes du pays, en ce fait qu’elle était beaucoup plus facilement défendable et plus proche des routes commerciales internationales de l’époque. La culture hellénistique marqua la ville puisque le premier théâtre en Arménie fut construit à Artaxata. Moïse de Khorène ajoute qu’elle possédait de nombreux temples païens construits de cuivre qui avaient été érigés en l’honneur des Déesses Anahit-Artémis et Tir-Apollonia.

Statuette trouvée dans
les fouilles d’Artaxata
– IIe-Ier siècle av.J.C

 

 
   Plus tard le Roi d’Arménie, Tigrane II (95-54), avec son beau père le Roi du Pont Mithridate VI, levèrent une armée de 70.000 hommes pour contrer l’avance du Général Romain Lucius Lucullus qui envahissait le pays et venait de prendre Tigranocerta et marchait sur Artaxata. Après la bataille de Tigranocerta, le 6 Octobre 69, en raison de lourdes pertes du coté Romain, les légions Romaines se mutinèrent et refusèrent de poursuivre les combats, ce qui empêcha Lucullus de s’emparer de la capitale Arménienne.
 
   Quelques années après, Artaxata fut occupée par les légions Syriennes sous le commandement du Général Romain Gnaeus Domitius Corbulo, dans le cadre de l’éphémère première conquête de l’Arménie. En 58 ap.J.C, Corbulo, renforcé par des troupes venant de Germanie, attaqua le Roi d’Arménie Tiridate I (53 et 54-58 et 62-73), frère du Roi des Parthes, Vologèse I (51-77/78). Artaxata tomba aux mains des légions : III Gallica, VI Ferrata et X Fretensis qui pillèrent et détruisirent la ville. La cité fut rebâtie par Tiridate I qui lui donna le nom de Néronia en l’honneur de l’Empereur Romain Néron (54-68).
 
   En 116, elle fut à nouveau prise par les Romains sous l’Empereur Trajan (98-117) et abandonnée en 117. Puis, la ville souffrit à nouveau de la guerre, lorsqu’elle fut conquise, après un long siège en 163 ap.J.C, par Statius Priscus qui reconquit le pays. Les sources historiques mentionnent que lors de ce siège la ville fut détruite, mais l’archéologie a démontré qu’elle avait simplement perdu son rôle de capitale. Sous le règne de l’Empereur Commode (177-192) elle porta le nom de Métropolis et fut le siège d’une frappe de monnaie. La cité fut une nouvelle fois abandonnée au IIIe siècle, puis réoccupée à plusieurs reprises.
 
   Sous la dynastie Arsacide (54-428), Artaxata resta le principal centre politico-culturel de l’Arménie jusqu’à la chute de la dynastie en 428. Elle fut ensuite intégrée à l’Empire Sassanides, et la capitale de l’Arménie fut déplacée vers le Nord dans la ville de Dvin, juste au Sud de la ville d’Erevan. Les fouilles archéologiques menées au cours de l’ère Soviétique ont permis de trouver une inscription latine de la totalité des titres de l’Empereur Trajan (98-117) qui était probablement inscrit sur le palais du Gouverneur. Jusqu’en 1945, la ville d’Artaxata/Artashat resta connue sous le nom de Haute-Ghamarlu.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
  
Babken Nikołosi Aṙakʹelian :
Les fouilles d’Artaxata : Bilan provisoire, pp : 367-395, Revue des Études arméniennes 18, 1984.
Žores D.Chačatrjan et Oleg Jakovlevič Neverov :
Archivy stolicy drevnej Armenii – Artašata, Izdat. Gitutjun NAN RA, Erevan, 2008.
Gérard Dédéyan :
Histoire du peuple Arménien, Privat, Toulouse, 1986 et 2007.
Patrick Donabédian, Claude Mutafian et Eric Van Lauwe :
Les douze capitales d’Arménie : [exposition présentée à la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, du 4 mars au 4 mai 2010], Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, Marseille, 2010 – Somogy, Paris, 2010.
Louis Vivien De St Martin :
Notes sur le site d’Armavir, la plus ancienne cité royale de l’Arménie, et sur le site de l’ancienne Artaxata, Éditeur inconnu, Paris, 1852.
René Grousset :
Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947, 1973, 1984, 1995 et 2008.
Antonio Invernizzi :
Ai piedi dell’Ararat : Artaxata e l’Armenia ellenistico-romana, Le lettere, Firenze, 1998.
Jack Nurpetlian :
The dating of the civic coins of Artaxata, pp : 9-16, Numismatic Chronicle 170, Décembre 2010.
Basile Sarkissian :
Etude sur la vallée de l’Araxe et ses trois villes anciennes, St. Lazare, Venise, 1886.
Sergey Gagiki Vardanyan :
The capitals of Armenia (en Arménien : Hayastani mayrakʻaghakʻnerě), Apolon, Erevan, 1995.
 
Pour la bibliographie générale sur l’Arménie voir : Arménie – Bibliographie.

 

 

Erevan

 


 

Vue des ruines d’Erevan

   Erevan (ou Ereván ou Erebouni ou Erebuni ou Yeravan ou Erivan, en Arménien : Երևան ou Երեւան, prononcé Yerevan, en Russe : Ереван) fut la plus grande ville d’Arménie. Elle est située sur la rivière Hrazdan, à l’Ouest du pays, à l’extrémité Est de la plaine de l’Ararat et est aujourd’hui le centre administratif, culturel et industriel du pays. Elle fut une des 12 anciennes capitales au cours de l’histoire de l’Arménie. L’histoire d’Erevan remonte au VIIIe siècle av.J.C, avec la fondation de la forteresse Ourartéenne d’Erebouni en 782 dans la plaine d’Ararat.
 
   C’était à l’époque une des principales villes de l’Ourartou. Au plus fort de la puissance du Royaume, des canaux d’irrigation et un réservoir artificiel furent construits sur le site. Les fouilles ont permis de reconstituer une véritable ville, avec ses rues, ses maisons et même des cuisines. Bien qu’elle soit considérée comme un coin reculé de l’Empire, la cité connut un mode de vie sophistiqué, de larges fresques murales y ont été mises au jour. Aujourd’hui, Erebouni est un des douze districts d’Erevan et abrite les ruines de la forteresse.
 
   Des archéologues y ont retrouvé des traces de l’époque néolithique au bord de la rivière Hrazdan. Le site d’Erevan fut habité au cours du IVe millénaire et fortifié dès l’âge de Bronze. Il comprend les sites de : Shengavit, Tsitsernakaberd, Karmir Blur, Arin Berd, Karmir Berd et Karmir Berdadzor. Les fouilles qui y ont été faites ont permis d’établir une structure architecturale très développée. De nombreux artefacts ont aussi été mis au jour, comme : Des bijoux, des statues en terre cuite, un fourneau etc…

 


 

Pierre gravée provenant d’Erevan

L’histoire…..

 
   Du IVe au IIe millénaire Erevan s’est érigée, en quatre phases de peuplement sur le site de Shengavit où a été retrouvé un quartier entouré par un mur et formé de petites maisons rectangulaires. Les historiens sont assez unanimes pour dire que la cité fut fondée en 782 sur l’ordre du Roi d’Ourartou, Argishti I (785-766), pour servir de fort et de citadelle de protection contre les attaques en provenances du Nord du Caucase. Un témoignage archéologique, une inscription cunéiforme, gravée à cette date sur une pierre, indique qu’elle était à l’origine une forteresse militaire Ourartéenne appelée Erebouni (En Arménien : Էրեբունի).

"Par la grandeur du Dieu Haldi (ou Khaldi), Argishti I, le fils de Menoua, a construit cette puissante forteresse inaccessible et l’a appelée Erebouni pour la gloire de Biainili [l’Ourartou] et instiller la peur parmi les ennemis du Roi".

Erevan, dont le nom dérive d’Erebouni, serait donc une des plus anciennes villes du monde.
 
   La ville fut souvent convoitée lors des guerres entre les Assyriens et les Ourartéens et elle en sortit très affaiblie. La cité fut ensuite attaquée par les Scythes qui la brûlèrent et tuèrent et déportèrent la majorité de sa population. Le Roi d’Ourartou, Rousa II (ou Rusa, 680-645) lorsqu’il va bâtir sa nouvelle capitale, Rushahinli, pour pallier à l’abandon d’Erebouni, fit édifier la forteresse de Teishebani (ou Karmir Blur), à une trentaine de kilomètres au Nord d’Erevan. En 585, le Roi des Mèdes, Cyaxare (633-585) s’allia avec les Scythes, il prit et détruisit la forteresse de Teishebani. Ceux-ci ne gardèrent pas longtemps la cité, au VIe s. av.J.C, elle se retrouva sous l’autorité des Perses Achéménides après que Cyrus II le Grand (559-529) ait construit son Empire, qui s’étendait de la Grèce à l’Indus.
 


 

Autre vue des ruines d’Erevan

   Erevan devint alors un des principaux centres de la satrapie d’Arménie sous cet Empire. La région se retrouva libérée lors de l’invasion de l’Empire Perse, en 327, par le Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323). À la mort de ce dernier, après le partage de son Empire, elle tomba sous la coupe des Rois Séleucides. Là aussi pour peu de temps, puisque se forma le royaume d’Arménie dirigé par la dynastie des Orontides (ou Ervandounis, v.321-v.200). Ses Roi redressèrent et embellirent la ville et reconstruisirent encore plus importante les forteresses d’Erebouni et de Teishebani.
 
   Avec l’arrivée de la dynastie Artaxiade d’Arménie et de son Roi Artaxias I (ou Artašēs ou Artaxes ou Artashes, en Arménien : Արտաշես Առաջին, 189-160), la capitale fut transférée à Artaxata (Artashat) et Erebouni, Teishebani et Shengavit connurent un lent processus d’importation de mixité de cultures. Ce fut à cette époque que ces trois cités furent pour la première fois considérées comme des quartiers d’une seule ville avec comme centre, les gorges de la rivière Hrazdan.
 

Maquette de la cité

 

   Durant les siècles qui suivirent, Erevan et l’Arménie en général, devinrent un perpétuel champ de bataille entre Rome et les Parthes Arsacides dans un premier temps (141 av.J.C-224 ap.J.C). Puis lors de leur chute entre Rome et les Perses Sassanides. Sous le protectorat Romain, Erevan connut une croissance très, les Rois Arsacides quant à eux renforcèrent la culture Grecque, la ville devenant un carrefour de routes commerciales. En 238 ap.J.C, l’Arménie et Erevan devinrent un protectorat de la Perse et les Sassanides tentèrent tout pour détruire la langue et la culture Arménienne.
 
   Cependant après la conversion au Christianisme du Roi Tiridate III (ou Trdat III, en Arménien : Տրդատ Գ, 287-330) en 301, qui proclama le Christianisme comme la seule religion en Arménie, avec comme premier Évêque Saint Grégoire (ou Grigor ou Grégoire l’Illuminateur), celui-ci fit détruire des temples et des lieux de pèlerinage millénaires pour y bâtir des églises dont Zoravar, Sourp Sarkis et celles d’Avan et de Kanaker. En raison de l’absence de données historiques, la période entre le IVe siècle av.J.C et le III siècle ap.J.C est connue sous le nom de "Âge sombre d’Erevan."
  


 

Autre vue des ruines d’Erevan

   En 428 mourut le dernier Roi Arsacide, Artaxias IV (423-428) et l’Arménie devint un Marzpanate de l’Empire Sassanide. Mais après de nombreuses révoltes de la population, celle-ci gagna le droit de pratiquer sa foi librement et la construction et l’agrandissement des lieux de culte reprit. Le Ve siècle y fut une période des plus remarquables en termes d’architecture religieuse.
 
   La première église à Erevan, l’église de Saint-Pierre et Paul, fut construite à cette époque, elle fut démolie en 1931 et un cinéma construit sur son site !. Au début du VIe siècle, Erevan fut un centre commercial important et cette puissance est confirmée par la résistance face aux arabes dans les années 640. Ces derniers ne réussirent à s’emparer de la ville qu’en 658. Erevan fut alors la deuxième plus importante ville de la région après Dvin qui resta le principal centre économique de la plaine d’Ararat jusqu’au XIe siècle.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
  
Vazgen Azatyan :
Erevan, Parberakan artadrahratarakchʻakan miavorum, Erevan, 1989.
Gagik Baghdasaryan :
Erevan, “Tigran Mets” hratarakchʻatun, Erevan, 2008.
Gérard Dédéyan :
Histoire du peuple Arménien, Privat, Toulouse, 1986 et 2007.
Patrick Donabédian, Claude Mutafian et Eric Van Lauwe :
Les douze capitales d’Arménie : [exposition présentée à la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, du 4 mars au 4 mai 2010], Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, Marseille, 2010 – Somogy, Paris, 2010.
René Grousset :
Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947, 1973, 1984, 1995 et 2008.
Kostandin Hovhannisyan :
Erebowni : Erevani himnadrman 2750 amyaki aṙt’iv, Haykakan SSH GA Hrat, Erevan, 1968.
Sergey Gagiki Vardanyan :
The capitals of Armenia (en Arménien : Hayastani mayrakʻaghakʻnerě), Apolon, Erevan, 1995.
 
Pour la bibliographie générale sur l’Arménie voir : Arménie – Bibliographie.

 

 

Ervandachat

 

   Ervandachat (ou Ervandashat ou Ervandaschat ou Jerwandaschat ou Yervandasha ou Kherbeklu ou Kheyli-Begli, en Arménien : ԵրվանդաշատLa joie Jerwands“) était située sur la rive gauche de l’Araxe et bordée par l’Akhourian (ou Achurjan). Elle fut une des 12 anciennes capitales au cours de l’histoire de l’Arménie. Elle n’eut le statut de capitale que peu de temps. C’est un village dans la province Arménienne d’Armavir. On y trouve une basilique en ruine datant du IVe ou Ve siècle et l’église de Saint-Shushanik datant du XVIIe Siècle. C’est en dehors de l’actuel village que l’on trouve les ruines de l’ancienne Ervandachat qui fut créée en 210, par le dernier Roi Orontide, Orontès IV (228-200). Le Roi fit creuser des canaux depuis l’Araxe pour alimenter sa cité en eau.
 
   Selon la description de Moïse de Khorène (ou Movsès Khorenatsi ou Movsēs Xorenac‘i, historien Arménien, 410-v.490), la ville antique fut située sur une falaise surplombant le confluent des rivières Araxe et Akhourian (ou Achurjan). De l’autre côté de l’Akhourian Orontès IV créa une forteresse appelée Ervandakert (ou Jerwandakert). Toujours selon l’historien la ville était dotée de hautes murailles. Oronte IV fonda Ervandachat pour remplacer sa capitale Armavir (ou Argishtikhinili ou Sardarapat ou Hoktemberyan de nos jours), qui avait des problèmes d’approvisionnement en eau du fait du déplacement de l’Araxe. Lors de son règne, Artaxias I (190/189-160), fonda sa capitale Artaxata (ou Artashat, “La joie d’Artaxias“) au Sud de la ville actuelle d’Erevan sur les rives de l’Araxe. La population de l’ancienne capitale Orontide, Ervandachat, fut entièrement transférée à Artaxata. Malgré cela, avec le temps, la ville redevint très prospère et elle atteignit 50.000 habitants au début du IVe siècle ap.J.C. Malheureusement, elle fut détruite en 364 ap.J.C au cours de la campagne d’Arménie du Roi Sassanide, Châhpûhr II (309-379) qui en expulsa ses habitants. Après cela, la place ne fut plus occupée. Les études archéologiques débutées en 2005 sur le site n’ont jamais apporté d’importantes découvertes. On y avait mis au jour dans les années 1980, les fortifications du palais et quelques vestiges.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
  
Gérard Dédéyan :
Histoire du peuple Arménien, Privat, Toulouse, 1986 et 2007.
Patrick Donabédian, Claude Mutafian et Eric Van Lauwe :
Les douze capitales d’Arménie : [exposition présentée à la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, du 4 mars au 4 mai 2010], Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, Marseille, 2010 – Somogy, Paris, 2010.
René Grousset :
Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947, 1973, 1984, 1995 et 2008.
Sergey Gagiki Vardanyan :
The capitals of Armenia (en Arménien : Hayastani mayrakʻaghakʻnerě), Apolon, Erevan, 1995.
 
Pour la bibliographie générale sur l’Arménie voir : Arménie – Bibliographie.

 

 

Tigranocerta

 

   Tigranocerta (ou Tigranakert ou Tigranocerte ou Tigranakert, en Arménien : Տիգրանակերտ, en Arménien occidental : Dikranagerd, en Latin : Tigranocerta, en Grec : Τιγρανόκερτα, on lui trouve aussi quelques fois les noms de : Martyropolis ou Justinianopolis à la période Byzantine) fut une ville dont la situation exacte est toujours débattue aujourd’hui. La tradition la situe près de l’actuel Silvan, à l’Est de Diyarbakir (Turquie) dans la province d’Aghdznik, englobée par la région d’Ararat. Elle fut une des 12 anciennes capitales au cours de l’histoire de l’Arménie. L’état de la ville à cette époque est connu grâce aux descriptions faites par les historiens Grecs et Romains. Selon ceux-ci, la ville comptait 100.000 habitants et était dotée d’impressionnants remparts d’environ 25 m. de haut. Ils ont d’ailleurs servi de dépôt, d’écurie, etc…
 
   Le magnifique théâtre qui fut créé par Tigrane II (En Arménien : Տիգրան Մեծ, 95-54) présenta des drames et des comédies plus souvent joués par les Grecs que par les acteurs Arméniens. Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) écrivit (Lucull. 26,2) que Tigranocerta était “Une ville riche et magnifique où chaque homme commun et tous les hommes de rang pouvaient étudier“. La culture hellénistique au cours de la dynastie Artaxiade eut une forte influence et la langue Grecque fut faite langue officielle de la cour. Tigrane II possédait un palais en dehors de la ville.

 

L’histoire…..

 
   Selon quelques spécialistes, comme Mirjo Salvini, la ville apparait déjà dans des inscriptions datant de l’époque du Roi d’Akkad, Naram-Sin (2255-2218) ?. La tradition retient qu’elle fut fondée, vers 78/75, par le Roi d’Arménie, Tigrane II (En Arménien : Տիգրան Մեծ, 95-54). Elle fut créée comme nouvelle capitale en remplacement d’Artaxata afin d’être la position centrale de l’Empire Arménien. Sa situation géographique était plutôt avantageuse et la ville devint rapidement un centre commercial très important, ainsi que le centre culturel du Proche-Orient. Pour peupler la cité Tigrane II força de nombreuses personnes à quitter leurs foyers. Beaucoup des habitants des villes conquises et des prisonniers, environs 300.000, furent envoyés dans la nouvelle capitale. L’Arménie, à cette époque était étendue vers l’Est jusqu’à la mer Caspienne, à l’Ouest au centre de la Cappadoce et au Sud à la Judée. Le beau-père de Tigrane II, le Roi du Pont, Mithridate VI (120-63), après sa défaite face aux Romains, se réfugia chez lui. Le "Roi des Rois" entra en contact avec Rome et Lucius Lucullus exigea l’expulsion d’Arménie de Mithridate VI. Une telle trahison était impossible pour Tigrane II qui refusa de livrer le Roi du Pont aux Romains.
  


 

Tétradrachme de Tigrane II
– British Museum

   Ces derniers, en représailles, envahirent son Empire et le 6 Octobre 69, Lucullus battit Tigrane II et s’empara de Tigranocerta qu’il saccagea. (Voir bataille de Tigranocerta). Les gardes non Arméniens de la ville avaient trahi Tigrane II au cours de la bataille en ouvrant les portes de la cité aux Romains. Tigrane II détacha alors 6.000 cavaliers à la ville afin de sauver la population. Avec Mithridate VI, il leva une armée de 70.000 hommes pour contrer l’avance de Lucullus. Après la bataille du 6 Octobre 68, en raison de lourdes pertes du coté Romain, les légions Romaines se mutinèrent et refusèrent de poursuivre les combats, ce qui empêcha Lucullus de s’emparer de l’ancienne capitale, Artaxata (ou Artashat). Après le pillage de la ville, qui comprenait la destruction des statues et des temples, la cité fut incendiée et une abondante quantité d’or et d’argent fut emportée à Rome comme butin de guerre. Lucullus emporta aussi des statues, des pots, des tasses et autres objets qui pouvaient être en métaux et pierres précieuses.
 
    La plupart des citoyens pendant le pillage fuirent dans les campagnes. Après l’incendie un nouveau bâtiment pour le théâtre fut reconstruit, mais la grande ville ne se remit jamais complètement de cette terrible destruction et resta une cité plus modeste. Au cours des conquêtes de l’Est de Pompée (106-48), Tigranocerta fut reprise brièvement par les Romains. Tigrane II récupéra sa capitale en échange de 6.000 talents donnés à Pompée (Une indemnité versée à Rome sur une période incertaine). Avec la mort de Tigrane II en 54, la ville cessa d’être une capitale et perdit son importance. La cité fut de nouveau prise en 58/59 ap.J.C par un Romain, Corbulo (Un légat Romain chef des légions), qui y défit le Roi d’Arménie, Tiridate I (En Arménien : Տրդատ Ա, 53 et 54-58 et 62-73) en 64 ap.J.C. Après cette période la cité périclitera doucement jusqu’à disparaître complètement.   Au cours de la période ottomane, les historiens Arméniens ont émis l’hypothèse que la ville de Diyarbekir était en fait, l’ancienne Tigranocerta. Les Arméniens qui vivaient à Diyarbekir ont commencé à se référer à la ville comme "Dikranagerd" et s’appeler eux-mêmes "Dikranagerdtsi." En réalité, l’emplacement de l’ancienne Tigranocerta est encore débattu, mais il est peu probable qu’il soit à Diyarbekir, qui dans les temps anciens, était connu sous le nom d’Amida. Certains l’assimilent à la Nihiriya (ou Niirija) des Hittites, citée dans les sources Assyrienne et Ourartéenne et généralement assimilée à Martyropolis.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
  
Gérard Dédéyan :
Histoire du peuple Arménien, Privat, Toulouse, 1986 et 2007.
Patrick Donabédian, Claude Mutafian et Eric Van Lauwe :
Les douze capitales d’Arménie : [exposition présentée à la Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, du 4 mars au 4 mai 2010], Maison arménienne de la jeunesse et de la culture de Marseille, Marseille, 2010 – Somogy, Paris, 2010.
René Grousset :
Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947, 1973, 1984, 1995 et 2008.
Thomas Rice Edward Holmes :
Tigranocerta , Society for the promotion of roman studies, 1917.
Thomas Rice Holmes :
Tigranocerta, pp : 120-138, Journal of Roman Studies 7, 1918.
Richard G.Hovannisian :
Armenian Tigranakert/Diarbekir and Edessa/Urfa, Mazda Publishers, Costa Mesa, 2006.
Jesse Russell :
Battle of tigranocerta, Book On Demand Ltd, 2013.
Eduard Sachau :
Ueber die Lage von Tigranokerta, K. Akademie der Wissenschaften, Berlin, 1881.
Gagik Xoreni Sargsyan :
Tigranakert : iz istorii drevnearmjanskich gorodskich obščin, Vostočnoj Lit., Moskva Izdat, 1960.
Thomas A.Sinclair :
The Site of Tigranocerta. I, pp : 183-254, Revue des Études Arméniennes 25, 1994-1995.
Sergey Gagiki Vardanyan :
The capitals of Armenia (en Arménien : Hayastani mayrakʻaghakʻnerě), Apolon, Erevan, 1995.
 
Pour la bibliographie générale sur l’Arménie voir : Arménie – Bibliographie.

 

 
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