Quelques Rois Parthes importants :
Vologèse I
51   à  77/78  ap.J.C
 

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  Sommaire
 

Son origine
Son règne 
Sa politique intérieure
Son activité de bâtisseur
Bibliographie


 
Drachme argent de Vologèse I

 

Son origine

 


 

Tétradrachme argent de Vononès II

   Vologèse I (ou Vologaeses ou Vologases ou Valakhsh ou Valaxš ou Balāsh ou Arsace XXIII, en Persan : ولاش يکم‎, en Grec : Βολογέσης Α΄, en Parthe : Walagash, en Arménien : Վաղարշ Ա Պարթև Vagharsh I de Parthie) fut Roi des Parthes Arsacide de 51 à 77 ou 78 ap.J.C. la date exacte de son décès change en fonction des spécialistes. Il fut un des cinq fils de Vononès II, que lui donna une concubine Grecque, dont on ignore le nom et que certains donnent comme d’origine Thrace. Sa jeunesse, qu’il passa en Médie Atropatène, alors qu’elle était gouvernée par son père au nom de son oncle le Roi Gotarzès II, est largement méconnue. Comme lui tous ses frères occuperont des trônes, que ce soit celui d’Arménie ou celui des Parthes.  
 

Son règne
 

   En 51, le Procurateur Romain de Cappadoce, Julius Paelignus, envahit l’Arménie et ravagea le pays, alors gouverné par l’Ibère Rhadamiste (51-53 et 54). Agissant sans instructions, Paelignus reconnut toutefois Rhadamiste en tant que nouveau Roi d’Arménie. Le Gouverneur de Syrie Caius Ummidius Durmius Quadratus (ou Gaius Ummidius, 12 av.J.C-60 ap.J.C) envoya Caius Helvidius Priscus (Stoïcien philosophe et homme d’État, †75) à la tête d’une légion avec pour mission de tenir le pays, mais il fut en fin de compte rappelé afin de ne pas provoquer une guerre avec les Parthes. En 52, Vologèse I saisit l’opportunité et envahit à son tour l’Arménie et après avoir pris la capitale Artaxata, en 53, il fit proclamer Roi son frère Tiridate I (53 et 54-58 et 62-73). Cette action viola une nouvelle fois le traité conclu entre l’Empereur Romain Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) et Phraatès IV, qui attribuait aux seuls Romains le droit de désigner et de couronner les Rois d’Arménie.
 


 

Tétradrachme de Vardanès II

    Vologèse I considéra pour sa part que le trône d’Arménie était jadis la propriété de ses ancêtres et qu’il était maintenant occupé par un usurpateur à la suite d’un crime. Dans le même temps, le Roi dut faire face à une insurrection menée par son fils, Vardanès II (ou Vardane, 55 à 58), qui se déclara brièvement Roi d’une partie de l’Empire Parthes et occupa Ecbatane. Cette rébellion plus une épidémie hivernale obligèrent Vologèse I à retirer ses troupes d’Arménie, permettant à Rhadamiste de revenir et de punir les nobles locaux, proparthe en tant que traîtres. Ces derniers se révoltèrent et, au début de l’année 54, le remplacèrent par Tiridate I. Rhadamiste fuit alors le pays et se réfugia dans les États de son père.
 
   Insatisfait de l’influence Parthe de plus en plus près de son Empire, l’Empereur Romain Néron (54-68) envoya le Général et Consul Gnaeus Domitius Corbulo (ou Corbulon, 7-67) avec une grande armée à l’Est afin de rétablir la domination Romaine. Au printemps 58, Corbulo entra en Grande Arménie et avança vers Artaxata, tandis qu’un de ses alliés, Aderk (ou Pharasman I ou Pharsman ou Parzman ou Pharasman ou Farsman ou P’Arsman, 1-58) d’Ibérie, attaqua par le Nord et un autre, Antiochos IV (ou Caius Julius Antiochos IV Épiphane, 38-72) de Commagène, frappait lui au Sud-ouest.
 
   Vologèse I et Tiridate I envoyèrent des escadrilles loin de leurs bases attaquer les Romains. Corbulo riposta en utilisant les mêmes tactiques et en faisant appelle aux tribus Moschoi (ou Mushki, peuple de l’Anatolie) pour agresser certaines régions de l’Arménie. Tiridate I en difficulté, fuit la capitale Artaxata et Corbulo prit possession de la ville et la brûla.


 

Tétradrachme de Vologèse I

 
   En été, le Romain recommença à progresser dans la direction de Tigranocerta qui ouvrit ses portes, à l’exception de l’une des citadelles, qui fut détruite au cours de l’attaque. À ce moment-là, fin 58 début 59, la majorité des Arméniens abandonnèrent la résistance et acceptèrent le Prince favorisé par Rome. Vologèse I et Tiridate I perdirent tous appuis et ce dernier fut une nouvelle fois détrôné. L’Empereur Néron donna la couronne Arménienne au dernier descendant royal des Rois de Cappadoce, le petit-fils de Glaphyra, fille d’Archélaos de Cappadoce et Alexandre de Judée (Le fils de Hérode le Grand, 41-4 av.J.C), qui prit le nom Arménien de Tigrane VI de Cappadoce (59-62).
 
   Une petite armée fut attribuée à Tigrane VI afin de défendre le pays. Vologèse I fut furieux de voir désormais un étranger assis sur le trône Arménien, mais il hésita à rétablir pour la énième fois son frère Tiridate I et à s’engager dans un nouveau conflit. De plus, il avait aussi à combattre les Hyrcaniens qui s’étaient révoltés. En 61, Tigrane VI envahit le Royaume d’Adiabène (Royaume en Assyrie avec pour capitale à Arbela, Arbil aujourd’hui en Irak) et renversa son Roi Monobazès (ou Monobaze), qui était un vassal des Parthes. Vologèse I prit cet acte pour une agression de la part de Rome et commença une campagne dans le but de se venger et de rétablir Tiridate I sur le trône Arménien. Il plaça sous le commandement du Spahbod (ou Spahbed, Commandant des cavaliers), Monesès, une armée et lui ordonna d’expulser Tigrane VI d’Arménie. Ayant réprimée la révolte des Hyrcaniens, Vologèse I réunit toutes ses forces et se lança vers l’Arménie.

Tétradrachme de Vologèse I

 
    Le Romain Corbulo fut informé de l’attaque imminente et envoya deux légions à l’aide de Tigrane VI, sous le commandement de Verulanus Severus (ou Verulanus Sévère) et Marcus Vettius Bolanus (ou Marco Vettio Bolano, v.33–71). Corbulo plaça le reste de ses légions sur les rives de l’Euphrate et arma des troupes irrégulières des provinces voisines. Monesès marcha vers Tigranocerta, mais ne parvint pas à démanteler la défense de la ville, ses troupes n’étant pas préparées à un long siège.
 
   Corbulo, jugea prudent de ne pas utiliser cette bonne fortune. Il envoya un centurion Romain, du nom de Casperius, au camp de Vologèse I, à Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibin, au Sud-est de la Turquie), situé à 60 km de Tigranocerta, avec la demande de lever le siège de la ville. En raison d’une épidémie et de la pénurie de fourrage pour ses chevaux, Vologèse I accepta et demanda à ce que l’Arménie soit rattachée à son Empire afin de parvenir à une paix ferme. Vologèse I exigea aussi que les troupes, aussi bien Romaines que Parthes, évacuent le pays, que Tigrane VI soit détrôné et que Tiridate I soit rétablit sur le trône et reconnu par Rome. Le gouvernement Romain refusa d’adhérer cet arrangement et envoya Lucius Caesennius Paetus (†73), Gouverneur de Cappadoce régler la question en mettant l’Arménie sous administration Romaine.
 


 
Monnaie argent de Vologèse I

    Cependant, en 62, Paetus subit une humiliante défaite à la bataille de Rhandeia face aux troupes de Vologèse I. Le commandement de l’armée fut remis alors à Corbulo, qui l’année suivante à la tête d’importantes troupes entra en Arménie et pratiqua l’élimination de tous les Gouverneurs régionaux qu’il soupçonnait être proparthe. Tiridate I abandonna son frère et signa un accord de paix où il fut reconnu comme Roi d’Arménie, vassal des Romains. Il eut à partir de cette date une attitude pro-Romaine qui semble avoir été du gout des dirigeants Parthes.
 
   Vologèse I entretiendra de bonnes relations avec l’Empereur Néron, mais aussi avec son successeur Vespasien (69-79) à qui il offrit une armée de 40.000 archers dans la guerre contre l’usurpateur Vitellius (Aulus Vitellius Germanicus Auguste, Empereur Romain du 2 Janvier au 22 Décembre 69). Peu de temps après, les Alains, une grande tribu nomade au-delà du Caucase, envahirent la Médie et l’Arménie. Vologèse I demanda en vain de l’aide à Vespasien. Les pertes de territoire à l’Est ne furent jamais récupérées, l’Hyrcanie resta un royaume indépendant.
 

Sa politique intérieure
 


 

Tétradrachme de Vologèse II

   Le règne de Vologèse I fut marqué par une réaction contre l’hellénisme. Il en fut le principal acteur en revenant aux coutumes Iraniennes et aux traditions de l’époque Achéménide. Il remplaça l’alphabet Grec par le script Araméen. Sur quelques-unes de ses pièces de monnaie les initiales de son nom apparaissent en Araméen. Il changea également les noms Grec des villes en noms Iraniens. Selon André Verstandig, le Dênkart (Compilation Mazdéenne tardive du IXe siècle), rapporte que Vologèse I était un grand religieux.

 

   Il aurait été à l’origine de la compilation des textes épars de l’Avesta avant la période Sassanide (224-637). Sur certaines de ses pièces de monnaie un temple du feu peut être vu et cette tradition continuera pendant plusieurs centaines d’années jusqu’à la fin des Sassanides. Lorsque Vologèse I mourut, il fut remplacé par son fils, Vologèse II (ou Vologaeses ou Vologases, en Persan : ولاش دوم‎, 77/78 à 80). On sait peu de choses sur lui. Il serait né en 51. Il semble que durant son court règne à peine nommé il dut faire face à un concurrent, son oncle Pacorus II qui l’écrasa et le déposa.
 

Son activité de bâtisseur
 

   Vologèse I ne fut pas qu’un guerrier, on lui retient aussi une grande activité de bâtisseur. Il construisit Vologesocerta (ou Vologesokerta ou Balashkert ou Balashgerd ou Balashkard ou Balash) proche de Ctésiphon avec l’intention de peupler cette nouvelle ville, avec les habitants de Séleucie du Tigre. Il fonda une autre ville, Vologèsias, dont l’emplacement exact est inconnu, mais il devrait se trouver sur un canal de l’Euphrate, au Sud de Babylone (Près de Hirah). La ville draina alors tout le commerce arrivant par le golfe Persique et transitant vers Palmyre et les territoires Romains. Certains spécialistes pensent que Vologesocerta et Vologèsias sont les mêmes villes.  
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
  
Marie Louise Chaumont :
Études d’histoire Parthe, Paul Geuthner, Paris, 1971-1984.
Malcolm A.R.Colledge :
The Parthians, Thames and Hudson, London, 1967.
The Parthian period, Instituut voor godsdiensthistorische beelddocumentatie (Groningue, Pays-Bas), Iconography of religions, Section XIV, Iran. 3, E.J.Brill, Leiden, 1986.
Edward Dąbrowa :
La politique de l’Etat parthe à l’égard de Rome, d’Artaban II à Vologèse I (ca 11-ca 79 de n.e.) et les facteurs qui la conditionnaient, Nakł. Uniwersytetu Jagiellońskiego, Kraków, 1983.
Vologèse Ier et l’Hyrcanie, Iranica Antiqua, Gent, 1984.
Gérard Dédéyan :
Histoire du peuple arménien, Toulouse, Éd. Privat, 2007. 
Roman Ghirshman :
Iran : Parthes et Sassanides, Gallimard, Paris, 1962 – Beck, München, 1962.
Pierre Leriche :
Les Parthes : L’histoire d’un empire méconnu, rival de Rome, Éditions Faton, Dijon, 2002. 
Anton Prokesch von Osten :
Les monnaies des rois Parthes, La société Française de numismatique, Paris, 1874-75. 
Medea Sherozia et Jean-Marc Doyen :
Les monnaies parthes du Musée de Tbilissi (Géorgie), Sakʻartʻvelos saxelmcipʻo muzeumi, Moneta, Wetteren, 2007. 
Sarah Rosemary Anne Stewart et Vesta Sarkhosh Curtis :
The age of the Parthians, I.B. Tauris, London, 2007.
André Verstandig :
Histoire de l’Empire Parthe, Edition Le Cri, Bruxelles, 2001.
Józef Wolski :
Les recherches modernes sur l’histoire des Parthes, Panstwowe Wydawnictwo Naukowe, Warszawa, 1966.
L’Empire des Arsacides, Aedibus Peeters, Lovanii, 1993. 

 

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