Quelques  Divinités
 du  Panthéon
 

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   AMMOUT ou ammjt
Nouvel Empire    amwt mt

   Ammout (ou Ammit ou Ammyt ou Ammut ou Ahemait ou Amam ou Ammemet) est une Déesse dévoreuse des morts et plus particulièrement du cœur des défunts. Elle eut les titres de "Dévoreur des morts” ou “Mangeur de cœurs" ou “Grande de la Mort“. On la trouve aux côtés de Thot et Osiris, dans la salle du jugement des deux vérités. Son rôle dans la mythologie Égyptienne était aussi en étroite collaboration avec la protection du Roi ou du Pharaon. Elle était connue comme “compagne d’Osiris” qui arrête les ennemis du souverain.

 
   Elle est représentée avec un corps d’hippopotame, une tête de crocodile et des pattes avant de lion. Après le règne d’Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338) elle figura sur presque toutes les scènes peintes représentant le jugement du mort par le tribunal d’Osiris.
 
   La Déesse n’a bénéficié d’aucun culte officiel. Même si son nom fut écrit comme ceux des divinités et dans le Livre des Morts comme un être démoniaque, dont la puissance dut être surmontée. En fait son nom fait référence à sa fonction dans le jugement des morts. Ammout fut liée avec la Déesse Taouret, qui avait une apparence physique semblable et avait comme compagnon Bès. D’autres auteurs ont constaté que les caractéristiques d’Ammout lion auraient peut-être une connexion avec la Déesse Sekhmet. Elle fut aussi associée au démon Babaï, “la grande Dévoreuse“, animal chimérique à la tête de crocodile, à la crinière de lion, aux pattes postérieures d’hippopotame et antérieures de hyène.
 
    Lors de la cérémonie de la pesée du cœur, le cœur du défunt était déposé sur une balance dont le contrepoids était la plume de la vérité (Maât). Si le cœur du défunt était plus lourd que la plume de Maât, le mort n’était pas accepté à vivre dans l’au-delà. Son cœur était alors jeté à Ammout en pâture et aucun coupable ne pouvait échapper à son sort. Son rôle était donc de purifier le monde divin en éliminant les humains jugés indignes de continuer à vivre dans l’au-delà.

 

 

   AMSET Ancien Empire Jms.tj  
Depuis le Moyen Empire

Amset – Musée
du Louvre

 
   Amset (ou Imseti ou Imsti ou Imset ou Mesti ou Mesta) est la divinité protectrice du foie des morts. C’est l’un des quatre génies funéraires anthropomorphes, appelés “Les fils d’Horus" (Amset, Douamoutef, Hâpi et Qebehsenouf). Ils avaient pour mission de garder les viscères du corps du défunt.
 
   Contrairement à ses frères et sœurs, Amset n’a jamais été associé à aucun animal, il apparaît toujours sous une forme humaine, il est représenté sous la forme d’un homme momifié. À partir de la fin de la XVIIIe dynastie, les bouchons des vases canopes furent modelés à l’image des divinités qui les protégeaient. Le vase canope qui renfermait le foie protégé par Amset, avait un couvercle qui représentait une tête humaine.
 
   Le lieu de culte d’Amset est associé à la ville de Bouto, dans le Delta du Nil.
 
   Pour que le pouvoir s’accomplisse et qu’il protège les organes momifiés, ce Génie devait être associé à une Déesse et à un point cardinal. Pour Amset ce fut le Sud et la Déesse Isis. Déjà, dans les premiers Textes des Pyramides Amset est mentionné comme un Dieu des morts, les aidants dans la montée vers le ciel.

 

 

   APIS Ancien Empire @p  
  Moyen Empire Nouvel Empire


 

Apis – Musée National Romain,
Palazzo Altemps

 
   Apis (ou Hap ou Hep ou Hepu, en Grec : Απις Apis ou Epaphos, en Copte : Hape, en Araméen : Hpy חפי), est un Dieu de la fertilité, de la puissance sexuelle et de la force physique. Il était aussi le nom que l’on donnait aux taureaux sacrés de Memphis, gardés dans un Apieum voisin du grand temple de Ptah, dont ils étaient la manifestation vivante. Apis n’était pas le seul taureau sacré adoré en Égypte. Bien que moins connu, il y avait trois autres types de taureaux : Mnévis (ou Merur ou Mnévis-Mnévis-Uenen-Nofer), le taureau sacré lié Atoum-Rê, appelé “Renouveau de la vie" et adoré à Héliopolis ; Buris (ou Baj ou Bujis), le taureau sacré lié à Montou, vénéré à Hermonthis et appelé “Taureau sur les montagnes et le coucher du soleil” ; Le taureau lié au Dieu Min, vénéré par les Coptes.
 
   Le Dieu Apis fut d’abord représenté par un taureau au pelage blanc tacheté par endroit de marques noires qui selon un code précis permettait de le distinguer de ses congénères. Il fut ensuite représenté comme un taureau couronné avec le disque solaire et l’uræus serpent (Cobra royal). Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), le taureau sacré devait avoir certaines caractéristiques anatomiques très strictes : Un croissant (ou triangle) blanc sur le front, un scarabée sous la langue, un vautour sur le dos et les poils de la queue doubles. Sous sa forme anthropomorphe, il fut représenté comme un homme vêtu de la Chendjit (Pagne traditionnel du costume Égyptien) avec une tête de taureau dont les cornes enserraient un disque solaire. Ce dernier fut parfois doté d’un uræus.

Apis en basalte –
Serapeum d’Alexandrie

 
   Son lieu de culte principal fut Memphis, et ce depuis l’époque des premières dynasties, en tant que Dieu associé à la fertilité des troupeaux, avec le soleil et le Dieu du Nil. Cependant, son incarnation physique était vénérée dans tout le pays sous la forme d’un taureau vivant que les Prêtres sélectionnaient selon des signes divins qu’il portait. Il était alors conduit à Memphis et gardé dans un Apieum voisin de l’Hout-ka-Ptah (Le grand temple de Ptah), dont il était également une incarnation. Son culte ce déplaça à Alexandrie à l’époque Ptolémaïque, car il fut très populaire parmi les Grecs et les Romains.
  

   Son culte est très ancien. Il fut vénéré dès la préhistoire. Les premières traces de sa présence, en tant que culte, sont représentées sur des gravures rupestres. Il est ensuite mentionné dans les Textes des Pyramides de l’Ancien Empire (2647-2150) et il fut vénéré jusqu’à l’Époque Romaine. Selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), les femmes avaient l’habitude de relever leur jupe devant Apis. À partir du Nouvel Empire (1549-1080), il fut associé au Dieu . C’est à partir de cette époque qu’il commença à être représenté portant le disque solaire entre ses cornes. À sa mort il devenait un Osiris sous le nom d’Osiris-Apis et se réincarnait en un nouveau taureau, que les Prêtres de Ptah étaient chargés de retrouver. Ainsi Apis symbolisera : La création (Ptah), la vie () et la mort (Osiris).
 
   Une fois trouvé, une grande fête avait lieu. Toutefois, la durée de vie du taureau Apis était limitée à 25 ans. À la Basse Époque (656-332), il est représenté sur les sarcophages en taureau portant la momie du défunt sur son dos, le conduisant jusqu’à sa tombe. À Alexandrie, à l’époque Ptolémaïque, sa forme d’Osiris-Apis sera assimilée aux Dieux Apollon et Pluton et représenté sous celle du Dieu Sérapis. La mort d’un taureau Apis donnait lieu à un deuil national de soixante-dix jours (Le temps de sa momification). Il était déposé dans un sarcophage et enterré dans le Serapeum de Saqqarah. Contrairement à la plupart des cultes d’autres divinités de l’Égypte, celui du taureau Apis fut adopté par les Grecs, puis les Romains et dura jusque vers le IVe siècle ap.J.C.


 

Statue d’Apis – Règne de
Nectanébo I (380-362) –
Musée du Louvre

 
   Selon certaines légendes, il serait le fils d’une vache et du Dieu Ptah, qui se serait manifesté à elle sous la forme d’un feu céleste. D’autres le donnent comme le fils d’Isis, qui avait la forme d’une vache, fécondée par un rayon de soleil. Le taureau Apis, depuis le Nouvel Empire était considéré comme le héraut de Ptah, le Ka d’Osiris et plus tard de Sokar. Pour ce dernier, il est venu à être considéré comme l’un des membres des Dieux du panthéon Égyptiens associés à la mort.
 
   Auguste Edouard Mariette, qui fouilla le Sérapéum de Saqqarah, mis au jour les sarcophages de 60 taureaux, datant d’une période allant de l’époque d’Amenhotep III (1390-1353/52), à celle de Ptolémée X Alexandre I Philométor (107-88). Dans un premier temps, chaque animal fut enterré dans un tombeau avec une chapelle construite au-dessus. Le Grand Prêtre de Ptah, Khaemwaset (ou Chaemwaset ou Khaemweset), 4e fils de Ramsès II (1279-1213) et le deuxième avec la Reine Isis-Nofret I (ou Iset-Nofret I), y aménagea une grande galerie avec des chambres latérales où logèrent les tombes.
 
   Une autre galerie fut ajoutée par Psammétique I (664-610). La découverte des pierres tombales avec la déclaration de l’âge des animaux, les dates de naissance et de mort, des références aux souverains contemporains, ont apporté beaucoup de lumière sur la chronologie de l’Égypte ancienne à partir XXIIe dynastie. Le nom de la mère du taureau et son lieu de naissance sont également souvent enregistrés. Les sarcophages sont généralement grands et raffinés attestant sûrement d’énormes frais d’inhumation. 

 

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur les Dieux et Déesses d’Égypte, voir les ouvrages de :
 
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