Quelques souverains importants :
Perdiccas
Régent  323 – 321
 

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Sommaire

 

Son origine, son début de carrière
Après la mort d’Alexandre, le Régent
La fin de son règne
Bibliographie

 

 

 

Son origine, son début de carrière
 

   Perdiccas (ou Perdíkkas, en Grec : Περδίκκαςn) fut Régent de Macédoine de 323 à 321 av.J.C. Général Macédonien, il fut un des Lieutenants (ou Diadoques) d’Alexandre le Grand (336-323). Il fut issu d’une famille Princière de l’Orestide (Région de Haute-Macédoine). Il fut élevé, comme page à la cour de Philippe II (359-336) où il commença sa carrière militaire et dont il fut un garde du corps (ou sômatophylaques). Puis il participa à toutes les campagnes d’Alexandre. Il commandait alors les soldats de Haute-Macédoine, de Lynkestis (ou Lyncestie) et d’Orestide, tâche pour laquelle il fut, selon la tradition, particulièrement doué.


 

Alexandre III le Grand –
British Museum

 
   En 335, nommé Général, il lutta pour la première fois contre les Triballes (Un des peuples qui habitaient la Mésie). Dans la même année, il enregistra la conquête de Thèbes, où il fut grièvement blessé lors du siège et de la bataille. Dans la campagne en Asie Mineure d’Alexandre, il commanda d’abord un taxeis de la phalange dans toutes les grandes batailles, dont celle sur le Granique. À la bataille d’Issos, le 1 (ou 5 ou 12) Novembre 333, il fut commandant de l’aile droite.
 
   Pendant la bataille de Gaugamèles, le 1er Octobre 331, où il se trouvait avec ses troupes au milieu de la phalange, il fut de nouveau blessé. En Janvier 330 il fit encore parler de lui lors de la prise du col d’une importance stratégique lors de la bataille des Portes Persiques, en tant que commandant du régiment. Puis, vers 329, au cours de la campagne, il
atteint le commandement du corps d’infanterie d’élite dans l’armée Macédonienne, les “porteurs de bouclier” (les hypaspistes ou hypaspistài tỗn hetaírôn, en Grec : πασπισταὶ τῶν ἑταίρων, plus tard connu sous le nom “chalkaspides” “Bouclier de bronze”). puis il devint garde du corps (ou sômatophylaques) du Roi.
 
   Au printemps 328 lorsqu’Alexandre voulut défaire la résistance de la Sogdiane, Perdiccas fut le chef de l’un des cinq groupes de l’armée opérant indépendamment qui envahirent à ce moment-là la région. Puis il participa à la campagne en Inde. En 327, il commanda, avec Héphestion (ou Héphaestion ou Héphaistion ou Hêphaistíôn, 356-324, Général Macédonien) les troupes, sous l’escorte du Prince Taxilès le long de la rivière Kaboul et la campagne avant de se replier sur l’Indus, où ils commencèrent la construction d’un pont de bateaux pour traverser le fleuve, qui fut achevé à l’arrivée d’Alexandre, qui avait entre-temps combattu au Nord du Kaboul contre des tribus guerrières de montagne.
 
   En Mai 326, au cours de la bataille de l’Hydaspe (ou Hydaspes, aujourd’hui Jhelum ou Jhelam), Perdiccas commanda avec Héphestion (ou Héphaestion) la charge de cavalerie contre l’aile gauche du puissant Roi Indien de Paurava, Pôros (ou Pûru ou Por). Il servit également en tant que commandant d’un contingent de troupes à l’attaque de la tribu des Maller (ou Malava), tribu Indienne à la confluence des rivières Hydaspe et Chenab, aujourd’hui dans le Pendjab. Au cours de cette bataille Alexandre fut grièvement blessé par un tir de flèche.
 
   Après la récupération et le départ du Roi, Perdiccas eut en charge la tâche de rester en poste sur le territoire des Maller au nom d’Alexandre. Pendant les batailles suivantes en Inde et celles de la retraite vers l’Ouest Perdiccas n’apparaît pas dans les sources. Il est de nouveau mentionné lors des "Noces de Suse" au printemps 324, lors desquelles il épousa la fille d’Atropatès, le Satrape de Médie. Un peu plus tard la même année, Héphestion (ou Héphaestion), le confident d’Alexandre, décéda de façon inattendue, Perdiccas devint second dans la hiérarchie impériale. Il exerça alors la fonction de Chiliarque (ou chiliarchos ou Khiliarkhês, en Grec : χιλιάρχης, “le commandement"), que ce dernier avait, commandant toute la cavalerie avec une fonction administrative en plus, sorte de Vizir.

 

Après la mort d’Alexandre, le Régent

 
   À la mort d’Alexandre en Juin 323, selon la légende, ce dernier aurait passé sur son lit de mort à Babylone sa chevalière à Perdiccas, avec le souhait que “le plus fort” régna sur son Empire, ce qui semblait le désigner à la succession. Afin de conserver l’intégrité de l’Empire d’Alexandre, Perdiccas prétendit lui succéder dans l’exercice du pouvoir. En tant que Chiliarque (ou Khiliarkhês) de cet Empire, il voulut alors exercer l’autorité au nom des deux Rois qui devaient succéder à Alexandre, Philippe III Arrhidée et Alexandre IV Aigos, tous les deux étant dans l’incapacité de gouverner.
 
   Philippe III passant pour déficient mental et Alexandre IV (Fils d’Alexandre et de Roxane), qui n’allait naître que quelques mois plus tard. Mais ce fut une révolte face à sa décision et il se retrouva rapidement en opposition face aux divers Diadoques, méfiants envers son autoritarisme et désireux eux-mêmes d’accroître leur pouvoir. Avant d’arriver à une guerre civile à grande échelle entre les anciens chefs une médiation fut trouvée. Ce compromis allait désigner Perdiccas comme l’un des quatre Régents nommés, Philippe III malgré son handicap devenant Roi de Macédoine.

 

  Perdiccas dut rester comme chef militaire et commandant des troupes d’élites et le porte-parole de l’infanterie, Méléagre, fut nommé commandant suprême. En outre, Antipatros (ou Antipater, Régent de Macédoine, 321-319) fut confirmé en tant que Stratège en Europe et Cratère (ou Kraterós, v.370-321) fut nommé protecteur de la royauté (ou Prostatès) pour Philippe III Arrhidée et le futur Alexandre IV Aigos. Cette répartition conduisit à une scission entre Perdiccas et Méléagre pour la régence. Afin de régler leur conflit un rituel de réconciliation eut lieu devant les murs de Babylone. Méléagre, qui s’opposait à lui lors du règlement de la succession accusa Perdiccas de tentative d’assassina sur lui et fuit vers un temple, où toutefois il fut rattrapé et exécuté.

  Dans son nouveau poste Perdiccas dirigea immédiatement une redistribution des satrapies. Son idée étant de tenir les puissants Généraux qui auraient pu rivaliser avec lui, à l’écart de l’armée impériale et donc du centre du pouvoir. Ses principales décisions furent de donner : L’Égypte à Ptolémée, (Futur Ptolémée I, Roi 305-282), la Carie à Asandros, le Pont Hellénique et la Phrygie à Léonnatos (ou Léonnat ou Leónnatos, v.356-322), la Médie à Peithon (ou Pithon, v.355-316), la Thrace à Lysimaque (ou Lysimachus, co-Roi 322-306, Roi 306-281) et la Cappadoce qui était encore à conquérir, à Eumène de Cardia (ou Eumènès, 362-316). Antipatros (ou Antipater) et surtout Antigonos (Roi 306-301) devaient poursuivre sur les provinces qui leur avaient déjà été affectées par Alexandre.

 
   Cratère (ou Kraterós) resta à son poste de Prostatès de la royauté, mais la fonction était en fait exercée par Perdiccas, parce que les Rois étaient de son côté. Il ordonna alors à Eumène de Cardia, Léonnatos et Antigonos la conquête de la Cappadoce. Cependant les Diadoques allaient s’unir contre lui. Son autorité fut remise en question dès 323 par Antigonos et Léonnatos qui refusèrent de mener en Cappadoce la guerre au profit d’Eumène de Cardia (ou Eumènès). De son côté Léonnatos, une fois arrivé aux portes de la Cappadoce, changea de direction et partit au secours d’Antipatros (ou Antipater) empêtré à Lamia dans ce que l’on appellera la Guerre Lamiaque (Conflit qui se déclenche en Grèce qui opposa des cités Grecques révoltées aux Macédoniens) avec l’armée prévue pour la conquête de la Cappadoce. Eumène de Cardia retourna à Babylone signaler les événements à Perdiccas.
 
   En 323/322, convoqué à comparaître par Perdiccas devant un tribunal de l’armée pour avoir désobéi aux ordres, Antigonos fuit auprès d’Antipatros (ou Antipater) et de Cratère (ou Kraterós), alors en Étolie occupés à contrecarrer une rébellion d’Athènes. Au printemps de 322, Eumène et Perdiccas prirent le commandement de l’armée royale et se déplacèrent avec vers l’Asie Mineure et la Cappadoce. Ils battirent le dynaste Perse de Cappadoce, Ariarathès I (330-322) que Perdiccas fit crucifier et il installa Eumène de Cardia (ou Eumènès ou Eumenês) à la tête de ce royaume, ce dernier devenant alors son principal allié. Suite à cette victoire, Perdiccas usurpa à Cratère (ou Kraterós) le titre de Prostatès des Rois et il essaya de maintenir à son profit l’unité de l’Empire.

 

La fin de son règne

 
   Perdiccas allait commettre des maladresses stratégiques dans sa tentative de conservation de l’autorité impériale. Pour renforcer sa position, il essaya avec Antipatros (ou Antipater) de parvenir à un meilleur accord en demandant en mariage sa fille Nicée (ou Nicæa ou Nikaia). Le conflit éclata totalement avec les Diadoques lorsqu’Antigonos révéla à Antipatros (ou Antipater) les ambitions de Perdiccas. De plus celui-ci, qui avait demandé la main de Nicée (ou Nicæa ou Nikaia), épousa Cléopâtre, la fille d’Olympias et de Philippe II, ce qui le faisait entrer du même coup dans la famille royale Macédonienne.
 

   En 321, Philippe III Arrhidée épousa Adéa-Eurydice (ou Euridika), sa nièce âgée de quinze ans. Elle fut la fille d’Amyntas IV et Cynané (ou Cynane ou Kynane) la fille de Philippe II et Audata. Perdiccas s’opposa au mariage et ordonna à son frère Alcetas de tuer Cynané. Cette décision provoqua la colère de l’armée Macédonienne, outrée que l’on vienne d’assassiner une fille de Philippe II. Les soldats se révoltèrent et obligèrent Perdiccas à accepter le mariage de la jeune Adéa-Eurydice ce qui provoqua la colère d’Olympias et de Cléopâtre qui y voyaient là une menace.

    Dans son malheur, au printemps 321, le cortège funèbre contenant la dépouille d’Alexandre pour la Macédoine, fut attaqué et le corps subtilisé par Ptolémée et emmené en Égypte. Dans le même temps, ses adversaires, Antigonos et Antipatros (ou Antipater), rejoignirent le Satrape Égyptien, ce qui représenta un nouveau défi à son autorité. Pour tenter contrecarrer ses ennemis il transféra la partie de la satrapie de Phrygie sur l’Hellespont à Eumène de Cardia, celle de Lycie et le reste de la Phrygie à Asandros et la Cilicie à Philoxénos (ou Philoxenus).

 
   Afin de lutter contre la coalition naissante contre lui, il laissa Eumène de Cardia, son ami le plus fidèle, en Asie Mineure avec son frère, Alcétas, faire face à Antipatros (ou Antipater), Cratère (ou Kraterós) et Antigonos et il se dirigea, au printemps de 320, vers l’Égypte avec l’armée royale pour guerroyer contre Ptolémée. Toujours dans l’idée d’obtenir rapidement la supériorité il proposa à plusieurs villes Grecques leur liberté si elles se soulevaient contre Antipatros (ou Antipater) ce qui ouvrait plusieurs fronts et affaiblirait ses adversaires.
 
   Cependant, à Péluse, Ptolémée qui avait bien sécurisé l’entrée du Delta du Nil, avec seulement 8.000 hommes écrasa plusieurs essais de traversée du fleuve de l’armée de Perdiccas qui en perdit lui plus de 2.000. Il ordonna alors le retrait le long d’un canal envasé, l’idée était d’y drainer l’eau du Nil, mais il perdit beaucoup d’hommes dans l’opération. Toutes ses tentatives échouèrent devant la résistance acharnée de Ptolémée et les réserves alimentaire de son armée s’épuisèrent, ses soldats souffrirent de la pénurie et commencèrent à se rebeller contre lui, dont les Argyraspides (ou Argyráspides “les Boucliers d’argent“, corps de fantassins d’élite).
 
   En 321, une nuit, il fut assassiné dans sa tente par trois de ses officiers : Le Satrape de Médie, Peithon (ou Pithon), le maître de sa cavalerie Séleucos (Roi Séleucide, 305-280) et le maître des Argyraspides Antigènes (En Grec : ‘Aντιγένης, v.380-316). L’historien Grec Jérôme de Cardia (ou Hieronymus de Cardia, v.360-v.272) a signalé que peu de temps après l’assassinat, les nouvelles de la victoire d’Eumène contre Cratère (ou Kraterós) atteignirent le camp. Si elles étaient arrivées deux jours plutôt, les assassins n’auraient peut-être pas mis leur projet à exécution.
 
   La mort de Perdiccas donna un premier coup sérieux contre l’unité de l’Empire d’Alexandre. Les forces incarnées par les Diadoques n’eurent alors de cesse de se déchirer pour le partage de l’Empire. Après la défaite de Perdiccas, les accords de Triparadisos en 321 qui eurent lieu au Nord de la Syrie, en vue de réorganiser le commandement et les satrapies, marquèrent le renforcement du pouvoir d’Antipatros (ou Antipater) à la tête de la régence Macédonienne et celui d’Antigonos qui s’implanta durablement en Asie Mineure. Les disciples de Perdiccas, y compris son frère Alcetas et Eumène furent principalement mis à l’écart par les vainqueurs, et les grands Satrapes, Ptolémée, Séleucos et Lysimaque (ou Lysimachus) n’eurent plus à rendre de comptes à une autorité centrale.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Régent voir les ouvrages de :
 
André Aymard :
Le monde Grec au temps de Philippe II de Macédoine et d’Alexandre le Grand (359-323 av. J.-C.), Centre de Documentation Universitaire, Paris, 1976.
Richard A.Billows :
Kings and colonists : Aspects of Macedonian imperialism, E.J.Brill, Leiden, New York, 1995.  
Paul Cloché :
Histoire de la Macédoine, jusqu’a l’avènement d’ Alexandre le Grand, 336 av.J.C, Payot, Paris, 1960.
René Ginouves, Giannēs M.Akamatēs et Manolēs Andronikos :
La Macédoine de Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Editions, Paris, 1993 – Ekdotike Athenon,  Athènes, 1993 – En Anglais, Macedonia : from Philip II to the Roman conquest, Princeton University Press, Princeton, 1994 – Ekdotike Athenon, Athènes, 1994.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond :
A History of Macedonia, vol. 3, 336-167 B.C, Clarendon Press, Oxford, 1972 et 1988.
Waldemar Heckel :
The marshals of Alexander’s empire, Routledge, London, 1992.
Michael Rathmann :
Perdikkas zwischen 323 und 320. Nachlassverwalter des Alexanderreiches oder Autokrat, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, Wien, 2005.
Graham Shipley :
The Greek world after Alexander, 323–30 BC, Routledge, London, New York, 2000.
Tran Tam Tinh :
La Macédoine de Philippe II a la conquête Romaine, Phoenix – Toronto 50, N°1, 1996.
Gerhard Wirth :
Geschichte Makedoniens. / 1- Philipp II, W.Kohlhammer, Stuttgart, 1985.

 

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