Quelques  Reines
de Macédoine
 

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Pour plus de détails voir aussi : La Macédoine et la fin des États Hellénistiques   L’armée Macédonienne

             Les Guerres Macédoniennes  et  les  capitales : Pella et Aïgaï

 

Adéa-Eurydice
Cléopâtre (épouse de Philippe II)
Cléopâtre (fille de Philippe II)
Deidameia
Eurydice
Nicée
Olympias
Phila I
Roxane
Stateira II
Stratonice I
Stratonice II

 

  Adéa-Eurydice
 
   En Grec : Ανταία  Εὐρυδίκη

 
   Adéa-Eurydice (ou Eurydice ou Euridika) fut une Reine de Macédoine, de son nom originel, Adéa. Elle naquit vers 336/5 et fut la fille d’Amyntas IV et de la Reine Cynané (ou Cynane ou Kynane), la fille de Philippe II. Elle grandit à la cour de ce dernier mais lorsqu’il fut assassiné en 336 et que son fils Alexandre le Grand (336-323) prit le pouvoir, le père d’Adéa fut éliminé comme un concurrent possible pour le pouvoir. Après la mort d’Alexandre, Cynané (ou Cynane ou Kynane) se déplaça avec sa fille sur le Hellespont en Asie Mineure et en 321, Adéa épousa le nouveau Roi Philippe III Arrhidée (323-317), son oncle, alors qu’elle était âgée d’à peine quinze ans.
 
   En effet, à la mort d’Alexandre le Grand, Philippe III fut proclamé Roi par la phalange Macédonienne réunie à Babylone, le fils posthume d’Alexandre le Grand et de Roxane, Alexandre IV Aigos ne naissant que deux mois plus tard. Le Haut-Conseil accepta le vote, mais sous la condition de placer Philippe III, qui était frappé de déficience mentale, sous la tutelle de Perdiccas, Régent de Macédoine. Ce dernier prit la responsabilité, mais s’opposa au mariage d’Adéa avec Philippe et ordonna à son frère Alcetas de tuer Cynané.
 
   Cette décision provoqua la colère de l’armée Macédonienne, outrée que l’on vienne d’assassiner une fille de Philippe II. Les soldats se révoltèrent et obligèrent Perdiccas à accepter le mariage de la jeune Adéa-Eurydice. Afin de lutter contre une coalition naissante contre lui, Perdiccas laissa son frère, Alcétas en Asie Mineure, pour aller lutter contre Antipatros (ou Antipater, Régent 321-319), Cratère (ou Kraterós) et Antigonos I Monophtalmos (Roi 306-301) et il rejoignit l’Égypte pour guerroyer contre Ptolémée I Sôter (305-282). Il fut assassiné en 321, dans sa tente à Memphis, par un groupe d’officiers révoltés, dont le Satrape de Médie, Peithon (ou Pithon, en Grec : Πείθω, v.355-316) et Séleucos I Nikâtor (Roi Séleucide, 305-280). Ce fut Antipatros (ou Antipater) qui lui succéda.


 

Tétradrachme de Philippe III

 
   Adéa-Eurydice était consciente des incapacités de son époux et demanda à l’assemblée Macédonienne (ou Koinon) d’être considérée comme la représentante du Roi à la place des Diadoques. Sa demande fut acceptée et la Princesse, malgré sa jeunesse joua un rôle important dans la guerre civile qui se déroula en Macédoine. À la mort d’Antipatros (ou Antipater), Olympias s’allia au nouveau Régent de Macédoine, Polyperchon (319 à 317).
 
   Elle espérait par cette alliance récupérer le trône pour son petit fils Alexandre IV Aigos, le fils posthume d’Alexandre et du même coup la régence puisqu’il n’était âgé que de quatre ans. Polyperchon entra tout de suite en conflit avec Cassandre (Régent de Macédoine de 317 à 306/305 et Roi de Macédoine de 301 à 297), le fils d’Antipatros (ou Antipater), qui prétendait à la succession de son père et reprochait à Polyperchon d’avoir rendu la liberté aux cités Grecques.
 
   En 317, alors que Polyperchon bataillait avec Cassandre, Adéa-Eurydice passa alliance avec le parti de ce dernier. Elle ordonna au nom de Philippe III à Polyperchon et Antigonos d’abdiquer et de remettre leurs armes à Cassandre, à qui elle confia la gestion du gouvernement. Polyperchon s’enfuit alors en Épire rejoindre Olympias, Roxane et Alexandre IV. La Reine-mère leva une armée et marcha sur la Macédoine. Ses troupes rencontrèrent celles d’Adéa-Eurydice et Philippe III à la frontière entre la Thessalie et la Macédoine. Toutefois, les soldats d’Adéa-Eurydice refusèrent le combat contre Olympias et désertèrent en masse. Les époux perdirent la bataille et furent fait prisonniers.
 
   Adéa-Eurydice réussit à s’enfuir, mais elle fut rattrapée vers Amphipolis. Philippe III et cent de ses partisans, dont le frère de Cassandre, Nicanor (ou Nikanor) furent assassinés en Septembre 317 (ou le 25 Décembre 317 selon d’autres sources), sur l’ordre d’Olympias, peu de temps après Adéa-Eurydice se suicida. Cassandre voulut venger son frère, Philippe III et Adéa, il assiégea Olympias dans Pydna. La Reine se rendit contre la promesse d’être épargnée, mais Cassandre la livra aux parents de ses victimes. En 316, elle fut assassinée après une parodie de procès. Cassandre s’allia au Satrape d’Égypte Ptolémée I Sôter (Roi 305-282) et ils chassèrent définitivement Polyperchon de Macédoine.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Elizabeth Donnelly Carney :
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Grace Harriet Macurdy :
Hellenistic queens. A study of woman-power in Macedonia, Seleucid Syria, and Ptolemaic Egypt, Vassar College, Lucy Maynard Salmon Fund for Research, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1932 – H. Milford, Oxford University Press, London, 1932 – Ares, Chicago, 1985.
Frank William Walbank et Nicholas G.L.Hammond :
A history of Macedonia, vol.3, 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1988.

 

 

  Cléopâtre
 
   En Grec : Κλεοπάτρα

 
  Cléopâtre fut Reine de Macédoine. Elle serait née vers 353. Elle fut, en 337, une des épouses de Philippe II (359-336) alors que celui-ci était déjà âgé de 45 ans. Elle fut la fille d’Hippostratos (ou Hippostrate) et la nièce du Général et Chancelier Attalos de Macédoine. Quelques spécialistes la donnent comme la sœur d’Attalos. La position d’Attalos se trouva renforcé par cette union et une "légende" raconte qu’il aurait dit, au cours d’un banquet : Qu’à ses yeux les enfants à naître de cette union seraient les seuls légitimes. Le fils aîné de Philippe II et de la Reine Olympias, le futur Alexandre III le Grand (336-323) étant à ce banquet, se serait rebellé contre les propos d’Attalos et l’aurait défié et injurié.
 
   Réprimé par son père et refusant de s’excuser devant Attalos, qu’il ne considérait pas comme sa famille, Philippe II l’exila provisoirement avec sa mère. L’assassinat de Philippe II en 336 et l’avènement d’Alexandre entraînèrent la perte de Cléopâtre. Olympias, en l’absence d’Alexandre, la fit assassiner, son enfant et Attalos furent également exécuté. On est certain aujourd’hui que le rapport de Pausanias (Géographe Grec, v.115-v.180), selon lequel Cléopâtre et son fils auraient été enfermés par Olympias dans une bouilloire en fer et qu’on les aurait laissé brûler lentement, par un incendie allumé autour d’eux est une pure fantaisie.
 
    Il est généralement admis par les spécialistes, comme Felix Staehelin, qu’en 336, Cléopâtre donna à Philippe II une fille, Europa (En Grec : Европа). D’autres sources avancent qu’elle fut la mère également d’un fils ?. Comme Junianus Justinus (ou Justin, Historien Latin, v.390 ap.J.C, Epitome of Pompeius Trogus, IX.7) et Satyrus d’Athènes qui affirment que Cléopâtre aurait donné deux enfants au Roi, Europa et un fils du nom de Caranus (ou Caranas, en Grec : Κάρανος) ?. Suite à l’assassinat de Philippe II, ces auteurs avancent que ces deux enfants furent assassinés par Olympias, après quoi Cléopâtre se serait suicidée. Peter Green suggère que ce fut Alexandre le Grand qui ordonna la mort de Caranus, mais que le décès d’Europa et de Cléopâtre furent du fait d’Olympias. Faute de plus amples preuves, le débat reste ouvert.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Elizabeth Donnelly Carney :
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Peter Green :
Alexandre de Macédoine: 356-323 BC biographie historique, University of California Press, Berkeley, Los Angeles, 1991.
Siegfried Lauffer :
Alexander der Große, 3. Auflage, München, 1993.
Grace Harriet Macurdy :
Hellenistic queens. A study of woman-power in Macedonia, Seleucid Syria, and Ptolemaic Egypt, Vassar College, Lucy Maynard Salmon Fund for Research, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1932 – H. Milford, Oxford University Press, London, 1932 – Ares, Chicago, 1985.
Felix Stähelin :
Kleopatra (12), Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE), Band XI,1, Stuttgart, 1921.

 

 

  Cléopâtre
 
   En Grec : Κλεοπάτρα

 
   Cléopâtre de Macédoine fut une Reine d’Épire. Elle naquit en 356/5 et fut la sœur d’Alexandre III le Grand (336-323), fille du Roi Philippe II (359-336) et de la Reine Olympias. Elle grandit sous la protection de sa mère à Pella, comme une Princesse ordinaire. Cependant, en 337, lors de l’exil en Épire de sa mère et en Illyrie de son frère Alexandre, Cléopâtre resta à Pella avec son père. Philippe II décida de prendre le Roi d’Épire, Alexandre I (342-331), frère d’Olympias comme allié et, en 336, afin de sceller cette alliance, il lui offrit Cléopâtre en mariage. Ce fut lors de la cérémonie, en Octobre, que Philippe II fut assassiné dans le théâtre de la ville d’Aïgaï, par Pausanias, un de ses sept officiers gardes du corps. Juste après le meurtre de Philippe II, les deux nouveaux mariés partirent en Épire.
 
   Quelques temps après ils eurent deux enfants : Néoptolème II (Néoptolémée, 331-323), qui succéda à son père et une fille Cadméa. Bien qu’éloignés Cléopâtre et son frère Alexandre gardèrent un contact étroit, même lorsque ce dernier partit en campagne. En 334, le Roi d’Épire, Alexandre I traversa la mer Adriatique jusqu’à la péninsule Italienne pour faire campagne contre plusieurs tribus d’Italique et la Lucanie, au nom de la colonie Grecque Taras et il laissa Cléopâtre comme Régente du royaume. En 331, Alexandre I conquit Héracléa, mais il fut assassiné par son garde du corps à la suite de la bataille, laissant son fils Néoptolème II héritier.
 
   Celui-ci étant trop jeune pour régner, Cléopâtre en devint la tutrice et Régente du trône. Il était d’usage en Épire que la femme d’une famille devienne chef de famille lorsque son mari mourrait et que leurs fils étaient trop jeunes, à la différence du reste de la Grèce. Le plus étonnant c’est qu’elle était apparemment temporairement aussi chef d’État religieux pour les Molosses. Son nom apparaît sur une liste des Ambassadeurs sacrés. Cléopâtre est de manière significative la seule femme sur la liste. Autour de 324, elle décida de rentrer en Macédoine, alors que sa mère, Olympias était venue assumer la régence de l’Épire, car les relations entre la Reine-mère et le Régent de Macédoine, Antipatros (ou Antipater, 321-319), étaient très tendues. Peu de temps après, en 323, son frère Alexandre mourut. Après le décès de celui-ci, Cléopâtre fut pressentie en mariage par plusieurs des Diadoques Macédoniens, qui escomptaient en l’épousant acquérir des droits au trône de Macédoine.
 
   Le premier des prétendants, Léonnatos (ou Léonnat, 356-322), qui lui fut présenté en 322, trouva la mort pendant la guerre Lamiaque (Conflit qui se déclencha en Grèce à la mort d’Alexandre). Le Régent Perdiccas, personnage que semble t-il elle aurait préféré, fut assassiné en 321. Après la mort de celui-ci, sa main fut demandée par : Cassandre (Roi 301-297), le Roi de Thrace Lysimaque (322-281) et Antigonos I Monophtalmos (Roi 306-301). Elle refusa, cependant, toutes ces offres et s’enfuit à Sardes (Lydie), où elle fut gardée pendant des années dans une sorte de captivité honorable par Antigonos I.
 
   Mais un évènement se produisit dans la cité. Un nommé Antipatros, accusa publiquement Cléopâtre d’être impliqué avec Perdiccas dans la mort de Cynané, sa demi-sœur (Fille de Philippe II et Audata). Cléopâtre fut obligée de s’enfuir. Par la suite elle reçut une proposition pour épouser Ptolémée I Sôter, futur Roi d’Égypte (305-282). En 308, avant qu’elle n’ait pu donner sa réponse, elle fut capturée. Après avoir été ramenée à Sardes, elle fut assassinée, probablement sur l’ordre d’Antigonos I Monophtalmos qui ne souhaitait pas que Ptolémée ait des droit sur l’Empire.
 
   Cléopâtre eut deux enfants avec Alexandre I :
Néoptolème II (ou Néoptolémée ou Neoptolemus, en Grec : en Grec : Νεοπτόλεμος, Β’) qui succéda à son père, Roi d’Épire de 331 à 323.
• Cadméa (ou Cadmée ou Cadmia ou Kadmeia, Grec : Καδμεία), dont on ne sait rien.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Elizabeth Donnelly Carney :
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
Jean-Nicolas Corvisier :
Philippe II de Macédoine, Éditions Fayard, Paris, 2002.
Werner Huß :
Ägypten in hellenistischer Zeit 332–30 v. Chr, Beck, München, 2001.
Siegfried Lauffer :
Alexander der Große, 3. Auflage, München, 1993.
Felix Stähelin :
Kleopatra (13), Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE), Band XI,1, Stuttgart, 1921.

 

 

  Deidameia
 
   En Grec : Δηϊδάμεια  ou  Λαοδάμεια

 
   Deidameia (ou Déidamie ou Deidamia ou Déidamie ou Laodamia) fut une Reine de Macédoine. Elle fut la fille du Roi d’Épire Éacides (ou Eacides, 322-317) et de la Reine Phthie, et la sœur de Pyrrhos I (307-302 et 297-272). Alors qu’elle n’était encore qu’une très jeune fille, elle fut fiancée par son père à Alexandre IV Aigos (323-310), le fils posthume (Né en Août 323) d’Alexandre le Grand et de Roxane. En 316, le futur Roi de Macédoine, Cassandre (301-297), qui voulait venger son frère, Philippe III et Adéa-Eurydice, assiégea Olympias, Roxane, Alexandre IV et Deidameia dans Pydna. Olympias se rendit contre la promesse d’être épargnée, mais elle fut livrée par Cassandre aux parents de ses victimes. La même année, elle fut assassinée après une parodie de procès. Roxane fut alors placée en résidence surveillée avec son fils et Deidameia par Cassandre, qui fit mettre à mort les deux premiers en 310/309.
 
   Deidameia vécut et après la mort Alexandre IV Aigos, en 309, elle devint l’épouse de Démétrios I Poliorcète (294-287) qui à l’époque cherchait à établir son pouvoir en Grèce. Elle fut en grande partie responsable de l’alliance de son frère avec son époux, dans leur lutte contre Cassandre. Lorsque Démétrios I partit en Asie pour soutenir son père Antigonos I Monophtalmos (306-301) contre les rois confédérés, il laissa Deidameia à Athènes, mais, en 301 après sa défaite à la bataille d’Ipsos (en Phrygie), les Athéniens l’exilèrent à Mégare, quoiqu’en la traitant toujours avec les honneurs royaux. Deidameia ne se sentant pas en sécurité se rendit aussitôt en Cilicie, où elle rejoignit Démétrios I. Celui-ci afin de conclure un traité de paix, venait de donner sa fille Stratonice I en mariage au Roi Séleucide, Séleucos I Nikâtor (305-280). La Reine ne vécut pas longtemps après, elle tomba malade et mourut en 300 (on trouve aussi 298).
 
   Deidameia eut un seul enfant avec Démétrios I Poliorcète :
• Alexandre (ou Aléxandros, en Grec : ‘Aλέξανδρος) qui naquit peu après 303 et mourut après 246/240. Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) nous dit qu’il passa sa vie en Égypte.

 

 

   Eurydice
 
   En Grec : Εὐρυδίκη

 
   Eurydice (de ευρύς eurys, “large” et δίκη digue  «droit, coutume, l’usage, le droit, la justice“, littéralement “la large justice “) fut une Reine de Macédoine. Elle fut la première épouse du Roi de Macédoine, Amyntas III (393/370/69). Les inscriptions et les preuves archéologiques prouvent qu’elle joua un rôle important dans la vie publique Macédonienne et agit même de manière agressive dans l’arène politique. Les activités politiques d’Eurydice marquèrent un tournant dans l’histoire du royaume. Beaucoup de spécialistes donnent comme date pour sa naissance entre 410 à 404, probablement en 407.
 
   Son origine est discutée. Elle fut la fille d’un noble Prince Régent de Lynkestis (ou Lyncestie) Sirrhos (ou Sirrha), son père fut le prédécesseur de Derdas II Prince d’Elimiôtide, et une petite-fille d’Arrhabaeus, Prince de la famille des Bacchiades et Roi de Lynkestis (ou Lyncestie). Elle est parfois aussi donnée d’origine Illyrienne du fait que l’on nomma son père l’Illyrien. Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125) dit explicitement qu’Eurydice fut de ce royaume. Des savants et des historiens modernes, comme Eugene N.Borza et Kate Mortensen soutiennent cette ascendance, alors que Robert Malcolm Errington et Charles F.Edson contestent l’origine Illyrienne et favorisent une origine uniquement de Lynkestis (ou Lyncestie). Amyntas III épousa la jeune Princesse aux environs de 390, dans le but de conforter le traité de paix avec les Illyriens, après qu’il fut battu par eux en 393. Le Roi eut une autre épouse, du nom de Gygaea, avec qui il eut trois enfants.


 

Statère argent d’Amyntas III

 
   À une certaine époque, pendant le règne de son époux, Eurydice devint la première épouse. Néanmoins, on ne peut pas déterminer si cette évolution fut immédiate ou progressive, liée à sa famille, à son statut plus élevé, ou à l’âge de ses fils, ou une combinaison de tout ces facteurs. Selon Plutarque, Eurydice fut instruite, même si elle apprit à lire assez tard dans sa vie, probablement en raison de l’appartenance à une culture qui était encore largement de nature orale et où l’alphabétisation n’était pas fondamentale à la connaissance.
 
   L’histoire de sa vie est pleine de controverses. Selon l’historien Justin (ou Marcus Junianus Justinus, historien Romain, IIIe s. Ap.J.C), qui en colporta l’image très négative d’une femme dominatrice et impitoyable, elle conspira avec son gendre Ptolémée I Alôros (En Grec : Πτολεμαίος A’, 368-365), dont elle fut l’amante, pour tuer Amyntas III, puis épouser Ptolémée I et lui donner le trône.
 
   Mais la fille de la Reine, Eurynoe, épouse de Ptolémée I, déjoua le complot qu’elle révéla à son père, qui, néanmoins, épargna Eurydice de représailles à cause de leurs enfants. Finalement, en 370/369, Amyntas III mourut et son fils aîné, Alexandre II lui succéda. En 368, Ptolémée I Alôros tua Alexandre II, malgré un arrangement entre eux, élaboré par Pélopidas (420-364 av.J.C), un Général Thébain. Ptolémée I fut forcé par Pélopidas d’accepter simplement la régence des deux jeunes frères d’Alexandre II, Perdiccas III et Philippe II (359-336) plutôt que le trône directement.
 
   Plus tard Eurydice se maria à Ptolémée I. Cependant, il est peu probable que la Reine épousa volontairement le meurtrier de son fils aîné. Plus probablement, elle agit ainsi pour assurer la succession de ses fils restants. Un nouveau prétendant au trône, Pausanias, qui avait été très populaire, avait attiré des soutiens en Macédoine. Il s’était rendu maître rapidement de plusieurs villes et menaça la Reine, qui était dans le palais de Pella avec ses jeunes fils. Alexandre II avait fini par défaire l’ennemi avec l’aide du Général Athénien Iphicrate (v.420-v.352) et Pausanias fut assassiné, mais elle n’était pas vraiment en sécurité.
 
   Elle demanda d’ailleurs à Iphicrate de protéger le trône de ses deux fils. Il n’existe aucune preuve que Ptolémée I joua un rôle dans cette affaire, ni ne suggère que quelqu’un d’autre qu’Eurydice aurait influencé Iphicrate. Même si elle fut motivée par Ptolémée I, son succès dans ses interventions dans les affaires politiques et militaires reste remarquable et sans précédent connu, un acte extraordinaire pour une femme à cette époque. Eurydice prit par exemple l’initiative sans précédent de demander de l’aide internationale quand elle crut que la succession de ses fils était en danger et sa tentative réussit.
 
   En 365, Perdiccas III vengea l’assassina son frère en tuant Ptolémée I et prit le trône. Cela provoqua un certain émoi parmi les familles Macédoniennes, qui rappelèrent Pélopidas pour rétablir la paix. Dans le cadre d’un accord de paix, Philippe II fut gardé en otage à Thèbes. Perdiccas III régna jusqu’en 359. Il affronta le Roi d’Illyrie Bardylis (393-358) qui avait envahit la Haute-Macédoine et mourut avec 4.000 de ses hommes dans une bataille désastreuse. Finalement, le plus jeune fils d’Eurydice, Philippe II reprit le contrôle du royaume.
 
   Eurydice fut également très active dans les activités religieuses. Il est dit qu’elle finança la construction du temple d’Eukleia (ou Eucleia) à Aïgaï. Elle y fit une dédicace pour les femmes citoyennes dédiée peut-être aux Muses. Eschine (Homme politique Athénien, v.390-314) décrivit Eurydice, comme le défenseur fidèle de ses fils, et Plutarque comme un modèle dans l’éducation des enfants.
 
   Une statue d’Eurydice, ainsi qu’une célèbre de son fils Philippe II et une de l’épouse de ce dernier Olympias, ont été réalisées par le statuaire et sculpteur Athénien Léocharès (ou Leôkhárês), en ivoire et en or. Elles furent placées dans le Philippeion (Sanctuaire de Zeus) à Olympie, érigé par Philippe II lors de la célébration de sa victoire à la bataille de Chéronée (338). La tombe de la Reine fut retrouvée et identifiée par l’archéologue Grec Manolis Andronikos en 1987 à Vergina (ancienne Aïgaï), un site de l’UNESCO du patrimoine mondial, ainsi que d’autres tombes royales Macédoniennes.
 
   Lors de l’été 2001, entre le 13 Août et le 9 Septembre, la tombe d’Eurydice fut violée et sept figurines en marbre furent dérobées. Elle avait déjà été partiellement pillée dans l’Antiquité, probablement peu de temps après l’enterrement de la Reine, mais les pillards n’avaient pas réussit totalement dans leur mission, comme en témoignent les deux squelettes trouvés. Un fragment de pot inscrit, datant 344/3 fut mis au jour à l’intérieur de la tombe, alors que deux inscriptions, datées de 340 furent trouvées à Vergina disant "d’Eurydika fille de Sirras à la Déesse Eukleia“.
 
   Eurydice donna quatre (ou cinq) enfants à Amyntas III :

Alexandre II (En Grec : Αλέξανδρος B’), l’aîné qui succéda à son père (370/369-368).
Perdiccas III (ou Perdikkas, en Grec : Περδίκκας Γ’) qui fut Roi (368-359).
Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’) qui naquit en 382, et qui fut Roi (359-336).
Euryone (ou Eurynòe ou Eurynoe ou Eurynoë, en Grec : Ερυνόη) qui épousa Ptolémée I Alôros (Roi 368-365). Qui fut soit un fils d’Amyntas II (Idée généralement retenue), soit, selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), celui d’Amyntas III et d’Eurydice.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Hermann Bengtson :
Philipp und Alexander der Große, G.D.W. Callwey, München, 1997.
Eugene N.Borza et Lindsay Adams :
Philip II, Alexander the Great, and the Macedonian heritage, Art Institute of Chicago, Ares Publishers, University Press of America, Washington, 1982.
Elizabeth Donnelly Carney :
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
Charles F.Edson :
Ancient Macedonian studies in honor, Institute for Balkan Studies, Thessaloniki, 1981.
Robert Malcolm Errington :
A history of Macedonia, University of California Press, Berkeley, 1990.
William Greenwalt :
Eurydice, Women in World History 5, 2000.
Julius Kaerst :
Eurydike, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft Band VI, N°1, Stuttgart, 1907.

 

   

  Nicée
 
   En Grec : Νίκαια


 

Lysimaque – Musée
archéologique de
Selçuk – Turquie

 
   Nicée (ou Nicæa ou Nikaia) fut une Reine de Thrace. Elle naquit vers 335 et elle fut la fille du Régent de Macédoine, Antipatros (321-319). En 323, après la mort d’Alexandre le Grand, elle fut envoyée par son père en Asie Mineure pour épouser Perdiccas (Régent 323-321) avec l’espoir, par ce mariage, de maintenir des relations amicales avec le Régent. Les sources historiques apportent peu de renseignements sur cette union (Supposée par certains) avec Perdiccas.
 
   Certaines indiquent que ce dernier qui avait accepté la main de Nicée, épousa en fait Cléopâtre, la fille d’Olympias et de Philippe II, ce qui le faisait entrer du même coup dans la famille royale Macédonienne. D’autres mentionnent au contraire qu’il aurait vraiment épousé Nicée, afin de ne pas froisser Antipatros (ou Antipater), pour la répudier aussitôt et épouser Cléopâtre ?.
 
   Quoi qu’il en soit, cette mesure qu’il prit juste avant son expédition en Égypte contre Ptolémée I Sôter (Roi 305-282), amena à une rupture immédiate des relations avec Antipatros (ou Antipater) et le conflit éclata entre les deux Diadoques. En 321, Perdiccas fut assassiné dans sa tente, par un groupe d’officiers révoltés. À partir de cette époque on ne sait pas ce que devint Nicée. Quelques temps après cependant, mais on ignore à quelle date, elle épousa le Roi de Thrace, Lysimaque (322-281).
 
   Selon certains spécialistes, en 307/306, dans tous les cas avant que celui-ci n’épouse Amastris (ou Amestris) en 302. Nicée mourut à une date inconnue et de causes inconnues, quelque part entre 302 et 300, car en 301/300, Lysimaque renomma la cité d’Antigonie, sur le lac Ascanien, en Bithynie, Nicée (Aujourd’hui Iznik, en Turquie), semble t-il en hommage à son épouse défunte.
 
   Nicée eut trois enfants avec Lysimaque :
Agathoclès (ou Agatocles, en Grec : ‘Aγαθοκλής), l’aîné, qui en 292 épousa Lysandra I, qui fut une demi-sœur d’Arsinoé II (Fille de la Reine Eurydice I). Lysimaque le fit assassiner en 284.
Arsinoé I (ou Arsinoë ou Arsinóê, en Grec : ‘Aρσινόη A’) qui naquit en 305 (on trouve aussi 308). Elle épousa en 282/281 (on trouve aussi 284) le Roi d’Égypte, Ptolémée II Philadelphe (282-246) qui la répudiera en 278 et l’exila à Coptos, pour épouser la même année sa propre sœur Arsinoé II Philadelphe.
Eurydice II (ou Eurydice ou Euridika, en Grec : Ερυδίκη B’) qui épousa son cousin Antipatros I (ou Antipater I, Roi 296-294), fils de Cassandre (Roi 301-297). Elle mourut après 287.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Elizabeth Donnelly Carney :
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
Geoffrey M.Cohen :
The marriage of Lysimachus and Nicaea, pp : 354-356, Historia: Zeitschrift fur Alte Geschichte 22, N°2, 1973.
Franca Landucci Gattinoni :
Lisimaco di Tracia : Un sovrano nella prospettiva del primo ellenismo, Jaca book, Milano, 1992.
Helen S.Lund :
Lysimachus, A study in Early Hellenistic Kingship, Routledge, Londres, 1992.

 

 

  Olympias
 
   En Grec : Ὀλυμπιάς;

 
   Olympias (ou Olympiás ou Myrtale ou Polyxena d’Épire), fut une Reine de Macédoine. Elle gouverna le pays seule de 317 à 316. Elle naquit vers 375 et fut la fille du co-Roi d’Épire Néoptolème I (ou Néoptolémée, 370-360) de la tribu des Molosses. En 357 (ou 359) elle devint l’épouses du Roi de Macédoine, Philippe II (359-336). Celui-ci l’avait rencontré sur l’île de Samothrace lors de son initiation aux Mystères des Grands Dieux. À cette époque elle était Prêtresse de Zeus et avait été éduquée lors de son enfance dans le temple de Dodone. Elle était adepte du culte de Dionysos et participait à des cérémonies mystiques où on utilisait des serpents.
 
   En 337, elle se retira en exil chez son père, en Épire, lorsque Philippe II prit pour épouse Cléopâtre, la fille d’Hippostratos et la nièce du Général et Chancelier Attalos de Macédoine. Olympia avait soutenu son fils Alexandre dans le conflit avec Attalos, lorsque ce dernier, fort du mariage de sa nièce, voulait les écarter du pouvoir.
 
   En 336, Philippe II fut assassiné par Pausanias, un de ses sept officiers gardes du corps. Beaucoup de spécialistes (Antiques ou d’aujourd’hui) pensent qu’il est plus que vraisemblable qu’Olympias soit complice dans cet assassinat. Par exemple Justin ([9.7] ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain, IIIe siècle) propose qu’Alexandre et/ou sa mère aient été les instigateurs du meurtre. Sans être affirmatif, cette dernière semble y avoir été pour quelque chose car discrètement elle manifesta sa gratitude à Pausanias. Justin nous dit que : "La même nuit de son retour d’exil elle plaça une couronne sur le cadavre de l’assassin et érigea un tumulus à sa mémoire et commanda des sacrifices annuels à la mémoire de Pausanias".
 


 

Médaillon or d’Olympias –
Walters Art Museum

   Pendant qu’Alexandre fut absent lors de ses campagnes, Olympias fit assassiner Cléopâtre et son fils. Lorsque Alexandre partit guerroyer en Asie, elle disputa la régence de la Macédoine à Antipatros (ou Antipater, 321-319). Elle dut même, en 331, s’exiler en Épire auprès de sa fille Cléopâtre Régente de son fils Néoptolème II (ou Néoptolémée 331-323).
 
   Olympias ne devint Régente de Macédoine en titre qu’à la mort d’Antipatros (ou Antipater), en 319, en s’alliant à Polyperchon. Elle espérait par cette alliance récupérer le trône pour son petit fils Alexandre IV Aigos le fils posthume d’Alexandre et du même coup la régence puisqu’il n’était âgé que de quatre ans. Polyperchon entra tout de suite en conflit avec Cassandre (Roi de Macédoine, 301-297), le fils d’Antipatros (ou Antipater) qui prétendait à la succession de son père et reprochait à Polyperchon d’avoir rendu la liberté aux cités Grecques.
 
   En 317, alors que Polyperchon bataillait avec Cassandre, Adéa-Eurydice, l’épouse de Philippe III, Roi nominal de Macédoine, mais dans l’incapacité de régner du fait d’une déficience mentale, passa alliance avec le parti de Cassandre. Elle ordonna, au nom de Philippe III, à Polyperchon et Antigonos I Monophtalmos (Roi 306-301) d’abdiquer et de remettre leurs armes à Cassandre, à qui elle confia la gestion du gouvernement.
 
   Ce fut sans compter avec Olympias qui était à ce moment en Épire avec Roxane et son petit-fils Alexandre IV. La Reine-mère leva une armée et marcha sur la Macédoine. Ses troupes rencontrèrent celles d’Adéa-Eurydice et son époux à Euia, à la frontière entre la Thessalie et la Macédoine. Les soldats de Philippe III refusèrent le combat contre Olympias et désertèrent en masse, Philippe III et son épouse perdirent la bataille et furent fait prisonniers.
 
   Adéa-Eurydice réussit à s’enfuir, mais elle fut rattrapée vers Amphipolis. Philippe III et cent de ses partisans, dont le frère de Cassandre, Nicanor (ou Nikanor), furent assassinés en Septembre 317 (ou le 25 Décembre 317), sur l’ordre d’Olympias, peu de temps après Adéa-Eurydice se suicida. Olympias fit reconnaître le fils posthume d’Alexandre comme Roi. Cassandre voulut venger son frère, Philippe III et Adéa-Eurydice, en 316, il assiégea Olympias, Roxane, Alexandre IV et Deidameia dans Pydna. Olympias se rendit contre la promesse d’être épargnée, mais elle fut livrée par Cassandre aux parents de ses victimes. La même année elle fut assassinée après une parodie de procès.
 
   Olympias eut deux enfants avec Philippe II :
Alexandre III le Grand, (En Grec : Αλέξανδρος ο Μέγας) qui naquit à Pella le 20 ou 21 Juillet 356. Il succéda à son père, Roi de Macédoine de 336 à 323.
Cléopâtre (En Grec : Κλεοπάτρα), qui naquit en 356/355. Elle fut Reine d’Épire, épouse du Roi Alexandre I (342-331), frère d’Olympia.

 

  Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Elizabeth Donnelly Carney :
Olympias, pp : 35–62, Ancien Society, 1987.
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
Olympias : Mother of Alexander the Great, Routledge, New York, 2006.
Juan Carlos Chirinos :
La reina de los cuatro nombres : Olimpia, madre de Alejandro Magno, Oberón, Madrid, 2005.
Paul Coché :
Histoire de la Macédoine jusqu’à l’avènement d’Alexandre le Grand, Payot, Paris, 1960.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Corinne Jouanno :
Alexandre et Olympias, de l’histoire au mythe, pp : 211–230, Bulletin de l’association Guillaume Budé 3, 1995.
Ernst Kornemann et Germaine Welsch :
Femmes illustres de l’Antiquité, Horizons de France, Paris, 1958.
Grace Harriet Macurdy :
Hellenistic queens. A study of woman-power in Macedonia, Seleucid Syria, and Ptolemaic Egypt, Vassar College, Lucy Maynard Salmon Fund for Research, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1932 – H. Milford, Oxford University Press, London, 1932 – Ares, Chicago, 1985.
David John Athole Ross :
Olympias and the Serpent, Journal of the Warburg and Courtauld Institutes 26, Warburg Institute, University of London, London, 1963.
Hermann Strasburger :
Olympias (5), pp : 177–182, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE). Band XVIII,1, Stuttgart, 1939.
Frank William Walbank et Nicholas G.L.Hammond :
A History of Macedonia, vol.3, 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1988.

 

 

  Phila I
 
   En Grec : Φίλα A’


   Phila I (ou Philæ) fut une Reine de Macédoine. Elle naquit vers 340 et elle fut l’ainée des trois filles du Régent de Macédoine, Antipatros (ou Antipater, 321-319), mais on ne connaît pas le nom de sa mère et elle fut la sœur de Cassandre (Roi 301-297). Avant le début de la campagne d’Alexandre le Grand (336-323) en Asie, Phila I épousa son garde du corps Balakros (ou Balacrus, en Grec : Bάλακρoς). En 333 il fut nommé Gouverneur de Cilicie. Du fait de la naissance de trois fils ensemble, il est probable que Phila I accompagna son époux en Cilicie. Une lettre de Balakros (ou Balacrus) à Phila I, qui date d’après le siège de Tyr (Août 332), implique qu’elle fut un temps de la campagne séparée de son mari et séjourna en Macédoine. Balakros (ou Balacrus) mourut autour de l’an 323 dans une bataille contre des rebelles Pisidiens, peu de temps après la mort d’Alexandre à Babylone. Probablement que Phila I retourna alors en Macédoine près son père.
 
   En 322, elle épousa Cratère (ou Kraterós, en Grec : Κρατερός, v.370-321), qui fut tué en 321 en luttant contre Eumène de Cardia (ou Eumènès ou Eumenês, 362-316). Lors du sommet de Triparadisos, qui suivit la défaite de Perdiccas (323-321) en 321, de nouvelles alliances furent scellées et Phila I épousa le Roi de Macédoine, Démétrios I Poliorcète (294-287). Cette union dura 33 ans. Phila I fut célèbre en tant que femme noble et vertueuse. Ses capacités et jugement étaient si remarquables, même lorsqu’elle était jeune, que son père Antipatros (ou Antipater), avait l’habitude de la consulter au sujet de ses affaires politiques. En 299, elle fut envoyée comme Ambassadrice auprès de son frère Cassandre afin de négocier un accord.
 
   En 297, le Roi d’Égypte, Ptolémée I (305-282), dans la guerre contre son époux, prit Chypre et assiégea dans Salamine, Phila I et ses enfants, ainsi que sa belle-mère Stratonice (ou Stratoníkē) qui furent fait prisonniers lorsque l’île tomba. Toutefois Ptolémée I se comporta noblement, laissant la famille presque immédiatement libre, qu’il renvoya en Grèce au près de Démétrios I. Elle mourut en 288 (ou 287), elle se serait suicidée en prenant du poison lors de la chute de son époux ?.
 
   Phila I eut trois enfants avec Balakros (ou Balacrus) dont on ne sait rien :
• Antipatros (ou Antipater, en Grec : ‘Aντίπατρος).
• Thraséas (ou Traseas, en Grec : Θρασέου).
• Balakros (ou Balacrus, en Grec : Bάλακρoς).
 
   Un enfant avec Cratère (ou Kraterós) dont on ne sait rien :
• Cratère (ou Kraterós, en Grec : Κρατερός).
 
   Deux enfants avec Démétrios I Poliorcète :
•  Antigonos II Gonatas (En Grec : Αντίγονος B΄ Γονατς qui naquit vers 320 et qui fut  Roi de Macédoine de 277 à 239. 
Stratonice I (ou Stratonikê, en Grec : Στρατoνίκη A’) qui naquit vers 318 et mourut vers 268. Elle épousa en 301, Séleucides Séleucos I Nikâtor (305-280). Elle fut d’une grande beauté et le fils de ce dernier, Antiochos I (280-261), eut pour elle une violente passion amoureuse. Lorsque Séleucos I s’en aperçut soucieux de préserver la santé et la vie de son unique fils, il accepta de lui céder Stratonice I pour femme. De ces unions naîtrons plusieurs enfants, dont avec Séleucos I une fille, Phila II qui épousa son oncle Antigonos II Gonatas.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Ernst Badian :
Two postscripts of the marriage of Phila and Balacrus, pp : 116–118, Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik 73, 1988.
Elizabeth Donnelly Carney :
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Waldemar Heckel :
A grandson of Antipatros in Delos, Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik 70, 1987.
Grace Harriet Macurdy :
Hellenistic queens. A study of woman-power in Macedonia, Seleucid Syria, and Ptolemaic Egypt, Vassar College, Lucy Maynard Salmon Fund for Research, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1932 – H. Milford, Oxford University Press, London, 1932 – Ares, Chicago, 1985.
Frank William Walbank et Nicholas G.L.Hammond :
A History of Macedonia, vol.3, 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1988.
Claude Wehrli :
Phila, fille d’Antipater et épouse de Démétrios, Roi des Macédoniens, Steiner, Wiesbaden, 1964 – Historia : Zeitschrift für Alte Geschichte 13, pp : 140-146, 1964.

 

 

  Roxane
 
   En Grec : Ρωξάνη
   En Persan : رخسانه  Roshanāk  ou  Roshaniâ   {Beauté lumineuse}  ou  {L’aube} ou Rokhsana


 

Alexandre le Grand et Roxane par
Pietro Rotari – Musée de l’Hermitage –
St-Petersburg

 
   Roxane (ou Rôxánê ou Rhôxane ou Roxana ou Roksana ou Raoxshna ou Rokhsana ou Roxanne ou Roxandra) fut une Reine de Macédoine. Elle naquit vers 341 (on trouve aussi 345 ?), la date précise demeure incertaine. Elle fut la fille du “Roi” de Sogdiane, Oxyartès (ou Oxyarte ou Oxyartes ou Oxyathrès) sans doute le Satrape de la province sous l’Empire des Achéménides. Lorsque le Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323) envahit son royaume, en 327, il la fit prisonnière et la même année, il l’épousa selon le rite Perse.
 
   Ce mariage peut paraître une tentative de rapprocher la Sogdiane et la Bactriane, qui était le bout de l’Empire, avec les autres satrapies Macédoniennes, mais les sources antiques, dont Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon ou Arrien de Nicomédie, historien Grec et philosophe de l’époque Romaine, v.85-v.145), décrivent l’amour immense qu’avait Alexandre pour Roxane.

 

   Elle avait de plus la réputation d’être la plus belle femme d’Asie après celle du Roi Perse, Darius III (336-330). En 326 Roxane accompagna Alexandre, dans sa dernière campagne en Inde. Selon certains spécialistes, lors de celle-ci, elle lui donna un premier fils qui ne survécut pas ?. En 323, la deuxième épouse d’Alexandre, Stateira II, épousée en Février 324, lors des noces de Suse, sa sœur et leurs familles furent assassinées sur l’ordre de Roxane, qui cherchait à veiller à ce que son fils soit le seul prétendant au trône. Après la mort du Roi, sa mère Olympias se disputa la régence avec Antipatros (ou Antipater, Régent 321-319) et ne devint Régente en titre qu’en 319, en s’alliant à Polyperchon (Régent 319-317).
 
   En 317, Adéa-Eurydice l’épouse du Roi en titre, Philippe III Arrhidée (323-317), profita de l’absence de Polyperchon et prit le pouvoir en Macédoine au nom de son époux déficient mental. Olympias, alors en Épire avec Roxane et son petit-fils Alexandre IV Aigos, mobilisa une armée et marcha sur la Macédoine. Elle fit prisonnier Philippe III et Adéa-Eurydice et, en Septembre 317, elle fit assassiner Philippe III et contraint Adéa-Eurydice au suicide. Elle fit également exécuter cent de leurs partisans, dont le frère de Cassandre, Nicanor (ou Nikanor). Puis elle fit reconnaître le fils de Roxane comme Roi.
 
   Cassandre voulut venger son frère, Philippe III et Adéa-Eurydice, en 316, il assiégea Olympias, Roxane, Deidameia et Alexandre IV dans Pydna. Olympias se rendit contre la promesse d’être épargnée, mais elle fut livrée par Cassandre aux parents de ses victimes. La même année, elle fut assassinée après une parodie de procès. Roxane fut alors placée en résidence surveillée avec son fils et Deidameia par Cassandre, qui fit mettre à mort les deux premiers en 310/309 par Glaucias. Deidameia vécut et fut l’épouse de Démétrios I Poliorcète (294-287).
 
   Roxane eut un ou deux enfants avec Alexandre le Grand, deux fils :
• Selon certains spécialistes un premier, dont on ignore le nom, lors de la campagne en Inde, en 326, qui ne vécut pas.
• Un deuxième (Posthume), Alexandre IV Aigos (En Grec : ‘Aλέξανδρος Δ΄ Aιγός) qui naquit en Août 323, juste après le décès de son père en Juin. Il est coutume de faire durer le règne d’Alexandre IV en Égypte jusqu’à celui de Ptolémée I Sôter, en 305. En fait, il ne fut que souverain nominal de ce pays de 310 à 305, puisqu’en 310/309, cassandre.htm commanda à Glaucias d’assassiner secrètement l’enfant ainsi que sa mère.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Elizabeth Donnelly Carney :
Women and monarchy in Macedonia, University of Oklahoma Press, Norman, 2000.
Paul Coché :
Histoire de la Macédoine jusqu’à l’avènement d’Alexandre le Grand, Payot, Paris, 1960.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Grace Harriet Macurdy :
Hellenistic queens. A study of woman-power in Macedonia, Seleucid Syria, and Ptolemaic Egypt, Vassar College, Lucy Maynard Salmon Fund for Research, Johns Hopkins Press, Baltimore, 1932 – H. Milford, Oxford University Press, London, 1932 – Ares, Chicago, 1985.
Felix Stähelin :
Roxane, p : 1155, Paulys Realencyclopädie der classischen Altertumswissenschaft (RE), Band I A,1, Stuttgart, 1914.
Frank William Walbank et Nicholas G.L.Hammond :
A History of Macedonia, vol.3, 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1988.

 

 

  Stateira II
 
   En Grec : Στάτειρα B’  {Création des étoiles}

 
   Stateira II (ou Barsine ou Statira) fut une Princesse Perse Achéménide. Elle fut la fille du Roi Darius III (336-330) et de la Reine Stateira I. Elle naquit probablement en 340, ou début 339. À la fin de la bataille d’Issos, le 1 (ou 5 ou 12) Novembre 333, perdue par son père contre Alexandre le Grand (336-323), elle fut capturée avec sa mère, sa sœur Drypteis et son frère de cinq ans Ochus. En Février 324, lors des noces de Suse, elle devint la deuxième épouse d’Alexandre et devint Reine de Macédoine. En 323, Stateira II, sa sœur et leurs familles furent assassinées sur l’ordre de la première épouse d’Alexandre, Roxane, qui cherchait à veiller à ce que son fils soit le seul prétendant au trône.

 

Pour plus de détails voir l’article sur la Reine : La vie de Stateira II

 

 

  Stratonice I
 
   En Grec : Στρατoνίκη A’

 
  Stratonice I (ou Stratonikê) fut une Princesse de Macédoine et une Reine Séleucide de Syrie. Elle fut la fille du Roi de Macédoine, Démétrios I Poliorcète (294-287) et de la Reine Phila I, fille d’Antipatros (ou Antipater, Régent 321-319). Elle était réputée pour sa beauté. En 300/299, alors qu’elle était âgée d’à peine 17 ans, sa main fut demandée par le Roi Séleucides, Séleucos I Nikâtor (305-280). Elle fut alors conduite à Rhodes par son père, où les noces furent célébrées dans le plus grand apparat. Malgré la différence d’âge des deux époux, Stratonice I semble avoir vécu en parfaite harmonie avec le vieux Roi pendant quelques années. Séleucos I avait déjà un enfant de son premier mariage avec la Reine Apama, un fils, Antiochos I.


 

Antiochos I et Stratonice I
par Jacques-Louis David

 
   Lorsque le souverain âgé apprit par le médecin Érasistrate de Céos (ou Érasistrate de Julis, dit t "l’infaillible", médecin clinicien et grand anatomiste Grec, v.310-v.250) que son fils était profondément amoureux, de manière maladive, de sa belle-mère, afin de sauver la vie de celui-ci, qui était mise en danger par la violence de sa passion, Séleucos I abandonna Stratonice I et la laissa épouser, en 294, le jeune Prince. La ville de Stratonicée (ou Stratonikeia) en Carie fut baptisée de son nom, mais si elle fut fondée en son honneur on ne sait pas si c’est par Séleucos I ou par Antiochos I. Stratonice I mourut en Septembre / Octobre 254 à Sardes en Lydie.
 
   Stratonice I eut un enfant avec Séleucos I Nikatôr, une fille :

Phila II (ou Philæ, en Grec : Φίλα B’) qui naquit en 299. Elle fut l’épouse du Roi de Macédoine, Antigonos II Gonatas (277-239).

 
   Stratonice I eut cinq enfants avec Antiochos I Sôter :
Deux fils :

Séleucos (ou Séleucus ou Seleukos, en Grec : Σέλευκος) qui fut mis à mort par son père en 268/267 pour rébellion.
Antiochos II Théos (ou Antiochus ou Antiochius ou Antíokhos, en Grec : ‘Aντίοχος B’) qui succéda à son père sur le trône Séleucide de 261 à 246 et juste de Syrie de 250 à 246.

Trois filles :

Laodice (ou Laodiké ou Laodicée, en Grec : Λαοδικη) dont on ne sait rien.
Apama II (En Grec : ‘Aπάμα B’) qui épousa le Roi de Cyrène Magas (275-250) et qui lui donna une fille Bérénice II de Cyrène, (Morte en 221) qui épousa, en 246, le Roi d’Égypte Ptolémée III Évergète I (246-222).
Stratonice II (ou Stratonikê, en Grec : Στρατoνίκη B’) qui épousa le Roi de Macédoine, Démétrios II l’Étolique (239-229).

 

 

  Stratonice II
 
   En Grec : Στρατoνίκη B’

 
   Stratonice II (ou Stratonikê) fut une Reine de Macédoine. Elle fut la fille du Roi Séleucide Antiochos I Sôter (280-261) et de la Reine Stratonice I, fille du Roi de Macédoine, Démétrios I Poliorcète (294-287). Elle épousa le Roi de Macédoine, Démétrios II l’Étolique (239-229). La date de leur mariage est inconnue, mais Stratonice II semble être restée en Macédoine jusqu’aux environs de 239/238. Date à laquelle, dégoûtée par son époux qui venait de prendre en seconde épouse Phthia, la fille d’Alexandre II d’Épire et d’Olympias II, elle se retira en Syrie. Elle incita alors son neveu Séleucos II Kallinikos (246-225) à venger l’insulte qu’elle avait subie en déclarant la guerre à la Macédoine.
 
   Selon d’autres sources, Stratonice II espérait décider Séleucos II à l’épouser, mais le monarque était trop occupé à rétablir l’ordre en Babylonie révoltée. Pendant qu’il s’occupait de ces révoltes, Stratonice II aurait tiré profit de son absence pour soulever une émeute contre lui à Antioche. Expulsée de la ville au retour de Séleucos II, elle aurait trouvé refuge à Séleucie de Piérie où après avoir été assiégée la cité fut prise, Stratonice II fut faite prisonnière et exécutée.
 
   Stratonice II eut un enfant avec Démétrios II l’Étolique :
• Apama III (En Grec : ‘Aπάμα Γ’) qui naquit vers 250 et qui épousa le Roi de Bithynie, Prusias I Cholus (229-182).

 

 
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