Les grandes batailles de l’antiquité :
Le siège de Thèbes –
Le siège de Milet –
Le siège d’Halicarnasse
 

Nous avons besoin de vous

Sommaire
 

Présentation
Le contexte
Le prélude
Le déroulement
Bibliographie

Le  siège  de  Thèbes

Août
335

 


 

Alexandre III le Grand –
British Museum

Présentation

 
   La bataille et le siège de Thèbes (ou Naumachia tēs Thễbai, en Grec : Ναυμαχία της Θβαι) fut un conflit qui se déroula en Août 335. Elle eut lieu à l’extérieur et dans la ville proprement dite. Ce fut une confrontation entre la cité de Thèbes et le Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323), qui vit la victoire de ce dernier. Après avoir été nommé Hégémon (En Grec : γεμών, chef militaire) de la Ligue de Corinthe, Alexandre marcha vers le Nord pour faire face à des révoltes en Illyrie et en Thrace, qui le forcèrent à retirer beaucoup de troupes Macédoniennes qui maintenaient la pression sur les cités Grecques du Sud afin de les garder soumises. Bien que le Roi ne veuille pas détruire Thèbes, après l’envoi de plusieurs Ambassadeurs qui demandèrent sa soumission, celle-ci refusant, il décida finalement de détruire la ville afin de faire un exemple pour toutes autres cités qui auraient des prétentions de révolte.
 

Le contexte

 
   Depuis sa défaite à la bataille de Chéronée en 338, la cité de Thèbes était sous l’occupation Macédonienne, ce qui avait anéanti également son état de cité prééminente de la Grèce méridionale. Les Thébains avaient accepté à contrecœur cette situation et leur affiliation obligatoire à la Ligue de Corinthe, qui était auparavant commandée par Philippe II (359-336) de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand (336-323). L’expédition contre la Perse avait été longue à mettre en place et Alexandre ne cachait pas son intention de se venger des attaques contre la Grèce par la Perse un siècle et demi auparavant et du fait que son royaume avait dû être un vassal de l’Empire Perse.
 
   Ce fut au début de cette expédition que le Roi Perse Darius III (336-330) commença à distribuer de l’argent aux cités Grecques avec l’espoir qu’elles se soulèvent contre leur nouveau Suzerain. En plus de cela, il envoya son Général le plus compétant, Memnon de Rhodes (ou Memnôn de Rhodes, en Grec : Μέμνωνὁ Ῥόδιος, v.380-333), contre des troupes Macédoniennes qui étaient stationnées en Ionie à ce moment-là. De son côté Alexandre était occupé au siège de Pélion (ou Pelium) en Illyrie, ville essentielle car elle fournissait un accès facile de l’Illyrie à la Macédoine, où une rumeur circulait comme quoi le jeune Roi aurait été tué au cours du siège. L’homme politique Athénien Démosthène (384-322) prétendait avoir été présent au siège et affirmait qu’Alexandre était mort. Le Roi avait, en effet, été blessé au cours de ce siège, ce n’était donc pas une affirmation tout à fait invraisemblable à faire.


 

Buste de Démosthène – Copie
Romaine d’un original de
Polyeucte – Musée du Louvre

 
   En apprenant la mort présumée d’Alexandre des exilés Thébains à Athènes, regagnèrent rapidement leur ville natale en Béotie et cherchèrent à provoquer une révolte contre la domination Macédonienne en place. La Cadméa (ou Kadmeia, en Grec : Καδμεία), la citadelle (Acropole Thébaine) de Thèbes située sur une colline, était occupée par une garnison Macédonienne, et ce fut là que les Thébains cherchèrent à attaquer. À cet effet, ils tuèrent deux officiers Macédoniens qui étaient de passage dans la ville et déclarèrent leur indépendance vis à vis de la Macédoine.

 

Le prélude

 
   Certains de la mort du Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323), leur Suzerain, les Thébains révoltés, après avoir tué deux officiers Macédoniens de la garnison stationnée dans leur ville, occupèrent celle-ci, mais pas la Cadméa (ou Kadmeia, en Grec : Καδμεία), la citadelle (Acropole Thébaine) de Thèbes située sur une colline toujours aux mains de la garnison, et déclarèrent la guerre à la Macédoine afin de se libérer de son joug. Afin de leur apporter son soutien, l’homme politique Athénien Démosthène (384-322) leur fournit des armes fiancées sur ses propres fond et de l’argent donné par le Roi de Perse Darius III (336-330). Les dirigeants Athéniens tolérèrent cet engagement privé de l’homme politique, parce qu’ils pouvaient aider de cette façon Thèbes sans rompre leurs accords précédemment conclus avec la Macédoine. Les Arcadiens, qui étaient sur l’isthme déclaraient également qu’ils étaient prêts à fournir une assistance militaire.
 
   Après sa victoire sur les Illyriens à Pélion (ou Pelium), Alexandre, qui n’était pas mort du tout, appris les nouvelles de Thèbes et il fut immédiatement préoccupé par la situation, car il avait seulement obtenu l’allégeance des cités-États au début de son règne, parce qu’il avait une armée présente pour les maintenir sous pression. Cependant, cette fois, il n’y avait pas d’armée présente dans le Sud de la Grèce. En conséquence, de nombreuses villes rejetèrent le joug Macédonien. Sa campagne dans les Balkans étant terminée, au lieu de rentrer dans sa capitale Pella, il décida donc de marcher avec ses troupes directement vers le Sud, atteignant la Béotie par les Thermopyles et une marche forcée de douze jours. Son arrivée fut tellement rapide que les dirigeants politiques Thébains surpris de le voir à une telle proximité pensèrent qu’il ne s’agissait pas de lui, mais d’un de ses Généraux, Antipatros (ou Antipater, Général et de 321 à 319 Régent de Macédoine).
 
   Les Arcadiens et les habitants d’Élis, qui avaient soutenu la cause rebelle, dans le doute, préférèrent se retirer de l’isthme et retournèrent dans leurs ville. Lorsqu’Alexandre arriva en Béotie de nombreuses villes immédiatement désertèrent la cause de l’indépendance Grecque. Il reçut le soutien de villes de Phocide et de Béotie comme : Orchomène de Béotie, Thespies (ou Thespiai) et Platées, qui virent là une chance de se venger d’une longue oppression Thébaine. Abandonnés par leurs alliés, isolés en Grèce et la garnison de la Cadméa (ou Kadmeia) derrière eux, les dirigeants Thébains étaient néanmoins déterminés à poursuivre leur résistance. Cependant cet état de grâce était simplement dû à une surestimation de leurs propres forces.

 

Le déroulement

 
   Le déroulement exacte de la suite des évènements en particulier le rôle du Roi de Macédoine, Alexandre le Grand (336-323) est difficile à reconstruire, parce que les deux rapports des auteurs Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon, historien Romain, v.86-v.175) et Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30) sont en désaccord, dans leurs descriptions. On sait qu’Athènes, dirigées par Démosthène (384-322), un adversaire invétéré du père d’Alexandre, Philippe II (359-336), incita contre l’hégémonie Macédonienne et vota en faveur de Thèbes. En dépit de ce soutien moral, et que Démosthène ait fourni à la ville des armes, Athènes retint ses forces, en décidant d’attendre le cours des événements. Les Spartiates avaient eux aussi envoyé des forces jusqu’à l’isthme de Corinthe, mais les retinrent également lorsqu’ils apprirent l’arrivée d’Alexandre.
 

  L’Assemblée Thébaine avait beau garder beaucoup d’enthousiasme, car Thèbes était entourée d’un mur circulaire, qui permettait de bien se défendre contre l’agresseur, Alexandre avait un très grand nombre de troupes expérimentées aux portes de la ville à ce moment. Le Roi n’était toutefois nullement désireux de détruire la cité. Il approcha de celle-ci très lentement et campa d’abord loin d’elle, dans l’espoir de lui faire comprendre sa situation dangereuse. Il offrit même des conditions de reddition clémentes si on lui livrait Phoenix et Prothytès, les hommes au centre de l’insurrection et il garantit qu’aucun mal ne serait fait à personne. Cependant, les Thébains répondirent qu’il devrait leur donner en échange ses deux Généraux, Antipatros (ou Antipater, Général et de 321 à 319 Régent de Macédoine) et Philotas (ou Philôtas, † 330). Cette demande ne fut bien sûr pas acceptée.

  La garnison de la Cadméa (ou Kadmeia) était justement commandée par ce Philotas (ou Philôtas) et avait, elle-même, été fortifiée contre les Thébains qui pouvaient venir de la ville. Ces derniers, à leur tour, avaient mis en branle une série de travaux avec des douves et des remparts autour de la citadelle, car leur enceinte avait sur son côté Sud une vulnérabilité que la Cadméa (ou Kadmeia) bordait directement. Cette défense leur permettait de veiller à ce que des raids ne puissent pas facilement être menés par cette garnison. De plus, de cette façon, ils coupaient à la Cadméa (ou Kadmeia) son accès direct avec le monde extérieur. À ce stade, les écrits commencent à être en désaccord. Diodore dit qu’il fallut à Alexandre trois jours pour préparer l’assaut général qui était sur le point d’avoir lieu contre la ville. Lorsque les choses furent enfin prêtes, il divisa ses forces en trois parties.

 


 

Ruines de la Cadmée
Photo avant retouche : Wikipédia de.

   En avant des murs, à un point où les Thébains pensaient que devrait avoir lieu les combats, ils positionnèrent leur phalange et derrière leur cavalerie. À la première partie de sa force, Alexandre ordonna d’attaquer les murailles qui étaient autour de la ville elle-même. La seconde se forma en ordre de bataille et fit face à l’infanterie Thébaine. La troisième partie était une réserve pour éventuellement appuyer une des deux premières. Les Thébains avaient prévu leur défense de la manière suivante. Ils émancipèrent leurs esclaves et les firent se mettre en face de la partie de la force Macédonienne qui attaquait la muraille avec, comme dit plus haut, derrière eux la cavalerie. Ils étaient conscients que les Macédoniens ne feraient pas de quartier, mais les Thébains étaient prêts à se battre jusqu’au dernier homme et ils mirent les femmes et les enfants dans les temples de la ville.
 
   Une fois le siège commencé, les Thébains se battirent avec acharnement, craignant pour leurs maisons, leurs femmes et leurs enfants. La résistance de ces hommes fut inattendue pour les Macédoniens et ils subirent de lourdes pertes. La bataille durant pendant un certain temps le doute s’installa dans leurs rangs. Alexandre décida alors d’envoyer sa troisième force, retenue comme réserve et la situation commença à s’améliorer. Malgré la vaillance Thébaine, le Roi remarqua qu’une unité de garde avait abandonné l’une des portes de la muraille devant le temple d’Amphion. Alexandre était conscient du danger mais il avait là une chance de rentrer dans la ville. Il ordonna à Perdiccas (ou Perdíkkas, en Grec : Περδίκκαςn), Général, puis Régent de Macédoine 323-321) et ses troupes une attaque immédiate sur cet objectif, qui réussirent la percée décisive dans la cité. Selon Arrien (ou Lucius Flavius Arrianus Xénophon, historien Romain, v.86-v.175) Perdiccas fut blessé par une flèche et dut être emporté au camp, ce qui explique pourquoi ses hommes durent avancer sans lui contre la porte lors d’une deuxième attaque.
 
   À ce stade, se rendant compte que la lutte pour les murs de la ville était une cause perdue, les Thébains se retirèrent et commencèrent la bataille finale dans la ville elle-même. Ce fut à ce moment que Philotas (ou Philôtas) et sa garnison, dans la Cadméa (ou Kadmeia) rentrèrent dans la bataille eux aussi. Les Thébains se retrouvèrent alors pris en tenaille. Ils ne pouvaient plus résister et de nombreux guerriers furent massacrés. La ville en panique fut saccagée copieusement par l’ennemi, et surtout les troupes de Béotiens vengeurs ne tinrent pas compte des civils, seuls quelques-uns réussirent à s’échapper du temple.
 
   Après la bataille, Alexandre remit la décision sur le sort de la ville dans les mains du Conseil de la Ligue de Corinthe. Il y avait dans cette Ligue majoritairement des cités de Béotie, où Thèbes avait exercé dans les années précédentes un règne oppressif, et le verdict fut rapide et clair. La ville fut détruite, ses terres divisées parmi les autres cités de Béotie et sa population qui n’avait pas été tuée dans les combats (30.000 personnes) vendue en esclavage. Alexandre fut ravi que les Thébains soient punis sévèrement pour leur rébellion, souhaitant envoyer un message aux autres cités-États

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
Theodore Ayrault Dodge :
Alexander : A history of the origin and growth of the art of war from the earliest times to the battle of Ipsus, 301 BC, with a detailed account of the campaigns of the great Macedonian, Da Capo Press, New York, 1996.
John Buckler et Hans Beck :
Central Greece and the politics of power in the fourth century BC, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2008.  
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes Grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Paul K.Davis :
100 decisive battles : From ancient times to the present, Oxford University Press, New York, 2001.
Alexander Demandt :
Alexander der Große : Leben und legende, C.H. Beck, München, 2009.
Maurice Dessemond et Jean Lartéguy :
Alexandre Le Grand : l’homme-dieu, Georges Naef, Genève, 2001.
Andrea Frediani :
Les grandes batailles d’Alexandre le Grand, Newton Compton, 2004.
Robin Lane Fox :
Alessandro Magno, Einaudi, Turin, 1981-2004- En Anglais, Alexander the Great, Penguin, London, 2005.
Phillip Harding :
From the end of the Peloponnesian War to the battle of Ipsus, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 1985.
Dominique Joly et Antoine Ronzon :
La fabuleuse Histoire d’Alexandre le Grand, Collection : La fabuleuse histoire, Tourbillon, Paris, 2005.

 

 

         Le  siège  de  Milet 

Juillet
334

 

Présentation

 
   La bataille et le siège de Milet (ou Naumachia tēs Milêtos, en Grec : Ναυμαχία της Μίλητος) fut un conflit qui se déroula en Juillet 334. Il eut lieu en mer à l’extérieur et dans la ville proprement dite. Ce fut une confrontation entre la cité de Milet protégée par la flotte Perse et le Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323), qui vit la victoire de ce dernier.
 

Contexte et prélude

 
   Après avoir vaincu les Satrapes Perses à la bataille du Granique, le Roi de Macédoine Alexandre le Grand décida ensuite d’étendre son avantage à l’ensemble de la région côtière, afin de priver les Perses de base navales d’où ils pourraient envahir la Grèce. Au début il ne trouva face à lui que de simples garnisons laissées dans les villes en opposition. Dans la foulée de la bataille du Granique, il prit Sardes, puis Gordion la capitale de Phrygie se rendit sans résistance, tandis que Parménion s’emparait de Dascylion. La ville d’Éphèse, en proie à des luttes de factions, où Memnon de Rhodes (ou Memnôn de Rhodes, en Grec : Μέμνων ὁ Ῥόδιος, v.380-333), commandant mercenaire pour les Perses, s’était réfugié après la bataille du Granique, vit le parti démocratique favorable à Alexandre l’emporter.
 
   Celui-ci s’attira habilement la sympathie des habitants de la ville en confiant au temple d’Artémis le tribut que la ville payait jusqu’alors à Darius III et en rappelant les bannis. Les adversaires d’Alexandre se réfugièrent à Milet, où Memnon, avait décidé de reprendre les choses en main. Le port de Milet était d’une importance capitale pour la flotte Perse si elle désirait ne pas perdre le contrôle de la mer. De plus, Hégésistratès, le commandant de la garnison Perse de la ville, avait déjà pris contact avec Alexandre pour lui offrir de lui remettre la cité, mais au dernier moment il changea d’avis.

 

Le déroulement

 
   Le Roi de Macédoine n’avait qu’une solution s’il ne voulait pas se retrouvé bloqué dans cette partie de l’Asie Mineure, il lui fallait prendre Milet. Il chargea son Commandant de sa flotte, Nicanor (ou Nikanor, en Grec : Nικάνωρ, † 330), fils de Parménion, de faire voile le plus vite possible avec ses 160 navires sur la cité. Cette dernière étant entourée d’eau sur trois côté l’idée était d’en faire le siège facilement par la mer. Nicanor (ou Nikanor), arriva avant la flotte Perse et jeta l’ancre devant l’île de Ladé, le plus important des trois ports de la ville avec environ 4.000 Thraces. Dans le même temps Alexandre arriva devant la ville et fit débuter les travaux de siège. Il ordonna également à son escadre de bloquer toute intrusion venant de la mer vers la cité.
 
   Trois jours seulement après les Macédoniens, la flotte Perse arriva. Composée de navires Phéniciens et Chypriotes, elle était constituée selon les sources de 400 navires. Voyant la baie occupée par les vaisseaux Grecs, les Perses se rendirent compte qu’ils ne pourraient pas se réapprovisionner s’ils mouillaient à cet endroit et décidèrent de jeter l’ancre 15 Km. plus loin, au Nord, devant le promontoire du cap Mycale. La situation n’évolua pas et se retrouva dans une impasse car malgré la proximité des deux flottes, Alexandre refusait le combat naval. Il savait que ses troupes sur terre étaient pratiquement invincibles, par contre il connaissait les lacunes de sa flotte et il savait que les équipages Perses étaient habitués à la guerre navale et ne voulait pas prendre ce risque. Une défaite serait politiquement pour lui un échec en Grèce et conduirait probablement les cités Grecques à le lâcher.
 
   L’Oligarque Milésienne tenta d’expliquer au Macédonien que leur ville était neutre, mais Alexandre ne prit pas pour acquit leur propos, les jugeant trop incertains, et après l’échec de ces quelques tentatives de négociations, il fit avancer échelles, balistes et béliers pour prendre la cité. Dans le même temps il ordonna à sa flotte de se ruer sur le port et d’en bloquer toutes les issues. Un premier assaut contre les murailles de la ville échoua, mais ensuite les Macédoniens et leurs engins de siège percèrent une large brèche par laquelle ils se précipitèrent. Sous les assauts répétés de l’armée Macédonienne, très vite, en Juillet 334, la cité tomba. Les habitants et les mercenaires de la ville prirent alors la fuite. La plupart tentèrent de forcer le blocus maritime et prirent pied sur un petit îlot. Une fois maître de la cité, Alexandre conduisit ses troupes sur de petites embarcations à la poursuite des fuyards qui s’étaient regroupés sur l’îlot. Voyant que ces réfugiés étaient prêts à se battre jusqu’à la mort, il leur fit savoir que s’ils se rendaient et qu’ils changeaient de camp, il les graciait, 300 mercenaires rejoignirent alors ses rangs et les Milésiens eurent la vie sauve et retrouvèrent leur liberté.

 

   Pendant ce temps, les navires Macédoniens dirigés par leur Commandant Nicanor (ou Nikanor), prirent place dans une formation défensive, en face de l’entrée du port et donc empêchaient une intervention de la flotte Perse pour soutenir Milet. Seule la flotte Perse restait maintenant une menace. De Mycale, cette dernière assista à la chute de la ville sans rien tenter pour intervenir. Chaque jour, elle partait au-devant de la flotte de Nicanor (ou Nikanor), espérant lui faire casser sa position et entrer en combat, mais elle revenait à son mouillage, les Macédoniens n’ayant pas bougé.
 
   Alexandre décida alors de faire bouger la flotte Perse sans toutefois déplacer la sienne. Il envoya sa cavalerie, ainsi que trois compagnies d’infanterie, occuper les côtes en face des forces Perses, leur empêchant ainsi tout débarquement. Coupés d’un réapprovisionnement en eau potable et en vivres, les Perses durent se rendre à Samos pour se ravitailler.

   De retour, ils tentèrent de s’emparer de quelques bateaux Macédoniens toujours ancrés. Ils envoyèrent 5 navires dans la direction du port au moment où les équipages étaient descendus à terre pour se réapprovisionner. Voyant cela, Alexandre ordonna à ses marins de s’embarquer dans 10 trirèmes et de poursuivre les 5 navires Perses. Ceux-ci firent demi-tour et s’échappèrent sauf un qui fut capturé. Mis à part cette petite escarmouche, il n’y eut pas d’autre hostilité. La flotte Perse ne tenta plus rien et se retira à Samos.
 
   Milet fut dévastée après la victoire par les Macédoniens comme une punition pour sa résistance et elle ne s’en remis jamais vraiment. Alexandre ayant pris une grande partie du rivage occidental de l’Asie Mineure, la flotte Perse dut se replier sur les îles de l’Égée qui tombèrent elles-mêmes peu à peu dans la sphère d’influence Hellénique.

 
   Sur le plan politique, la prise de Milet prouva qu’il serait difficile d’arrêter le Roi Macédonien. Toutefois si l’efficacité des techniques de siège avait été prouvée, cela ne s’appliquait pas à la marine Macédonienne qui était trop petite pour résister aux Perses. Alexandre décida donc de dissoudre sa flotte, sauf la partie Athénienne. Cette décision fut vivement débattue dans l’antiquité, car elle donnait aux Perses l’occasion de réaliser dans le dos des Macédoniens des opérations de débarquement. Alexandre se déplaça ensuite vers le Sud en direction d’Halicarnasse.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
John Buckler et Hans Beck :
Central Greece and the politics of power in the fourth century BC, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2008.  
Jean-Nicolas Corvisier :
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Paul K.Davis :
100 decisive battles : From ancient times to the present, Oxford University Press, New York, 2001.
Alexander Demandt :
Alexander der Große : Leben und legende, C.H. Beck, München, 2009.
Maurice Dessemond et Jean Lartéguy :
Alexandre Le Grand : l’homme-dieu, Georges Naef, Genève, 2001.
Stephen English :
The sieges of Alexander the Great, Pen & Sword Military, Barnsley, 2009.
Andrea Frediani :
Les grandes batailles d’Alexandre le Grand, Newton Compton, 2004.
Robin Lane Fox :
Alessandro Magno, Einaudi, Turin, 1981-2004- En Anglais, Alexander the Great, Penguin, London, 2005.
Phillip Harding :
From the end of the Peloponnesian War to the battle of Ipsus, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 1985.
Dominique Joly et Antoine Ronzon :
La fabuleuse Histoire d’Alexandre le Grand, Collection : La fabuleuse histoire, Tourbillon, Paris, 2005.

 

 

         Le  siège  d’Halicarnasse 

334

 

Présentation

 
   La bataille et le siège d’Halicarnasse (ou Naumachia tēs Halikarnassós, en Grec : Ναυμαχία της ‘Aλικαρνãσσός) fut un conflit qui se déroula en 334 après le siège de Milet. Il eut lieu à l’extérieur et dans la ville proprement dite. Ce fut une confrontation entre la cité d’Halicarnasse et sa garnison Perse et le Roi de Macédoine Alexandre le Grand (336-323), qui vit la victoire de ce dernier.
 

Le contexte

 
  Après la chute de Milet, Alexandre reprit sa route de conquête vers le Sud. De Milet, il suivit les côtes de Carie par Iasos (ou Iasus) et Bargylia afin de prendre possession des places fortes Perses de la mer Égée de cette région, ce qui retirait à la flotte Perse toute possibilité d’installer des bases. La principale de ces places était la capitale de la région, Halicarnasse qui de fait devenait sa prochaine cible. Dans le même temps, Memnon de Rhodes (ou Memnôn de Rhodes, en Grec : Μέμνων ὁ Ῥόδιος, v.380-333), commandant mercenaire pour les Perses, avait réussi à s’enfuir lors de la débâcle de Milet et s’était réfugié avec les vestiges de son armée à Halicarnasse dont le Roi Pixodaros (340-334) s’était rangé aussi du côté des Perses.
 
   Une fois arrivé dans la région, Alexandre reçut la visite de la Princesse Ada (343-340 et 334-326), la sœur de Pixodaros, ancienne souveraine d’Halicarnasse détrônée par son frère. Alexandre joua sur les rivalités internes à la cité et nomma Ada, comme Satrape de Carie. En remerciement, Celle-ci adopta alors Alexandre comme son fils et en fit son héritier, ce qu’il accepta. À ce moment beaucoup de ville de Carie se soumirent au Macédonien, stimulées peut-être par l’exemple d’Halicarnasse, mais aussi par la crainte. Alexandre leur rendit leurs anciens régimes et leur autonomie et les exempta de tributs. Restait cependant pour le Macédonien à s’emparer de la ville qui était entourée de tous côtés de murailles puissantes, excepté au Sud, face à la mer. Halicarnasse possédait également trois forteresses, l’acropole sur les hauteurs au Nord, Salmakis (ou Salmacis) qui fermait la baie du côté Ouest et Zéphyrion, le palais royal en forme de fer à cheval, sur un îlet dominait l’entrée du port.

 

   Alexandre, après la prise de Milet, avait congédié la majeure partie de sa flotte et ne pouvait donc s’emparer que de la partie de la ville accessible par la terre, car la flotte Perse, numériquement supérieure, était ancrée dans le port. Les deux autres forteresses restaient donc aux mains des mercenaires Grecs du Roi Perse Darius III (336-330). Memnon reçut de ce dernier le commandement suprême de la flotte et de toutes les forces Perses. Il fut assisté du Satrape Orontopatès (Sur ses monnaies Rhoontopates, † après 331) et du Thébain Ephialtès († 334), qui avait juré la mort d’Alexandre depuis la destruction de sa ville. La ville elle-même était défendue par une force Perse, une garnison de mercenaires Grecs aguerrie dont Ephialtès et Thrasybule prirent le commandement.

   Memnon renforça encore la ville par de nouvelles fortifications et un fossé et établit des garnisons dans les villes alentour, à Kallipolis, Kaunos, Myndos et Théra. Halicarnasse ainsi protégée devint alors un grand centre de résistance à l’armée Macédonienne où beaucoup de vaincus se réfugièrent, comme Néoptolème de Lyncestide (ou Neoptolemos, en Grec : Νεοπτόλεμος;, † 334) dont la famille avait participé à l’assassinat du père d’Alexandre, Philippe II (359-336). La ville devenait dangereuse pour Alexandre car, s’il ne parvenait pas à la prendre, son armée serait alors coupée de l’Hellade et il serait alors facile aux Perses de provoquer des révoltes en Grèce.

 


 

Vue des ruines de la porte Myndos,
époque d’Alexandre le Grand

Le prélude

 
   Avançant sur Halicarnasse et prévoyant un siège de longue durée, Alexandre installa son camp à moins de 2 km. des remparts de la ville à l’extrémité Nord-est de la muraille, en face de la Porte Mylasa et fit débuter les travaux. Parce que le transport de ses machines de siège était lent, ses dernières se retrouvaient à la traîne de l’armée de plusieurs jours, il était donc impossible de faire le premier jour une attaque sur la ville. Les Perses en profitèrent et tentèrent une attaque sur les avant-postes ennemis qui fut repoussée sans difficulté. Après plusieurs jours d’attente, Alexandre fit avancer une partie de son armée à environ 20 km. à l’Ouest d’Halicarnasse sur la ville portuaire Myndos. Cette ville était d’assez faible valeur stratégique, mais la garnison avait promis de se rendre si le Roi apparaissait devant la cité durant la nuit.
 
   Malgré l’arrivée d’Alexandre, les portes de la ville restèrent fermées et ses murs couverts de guerriers en provenance d’Halicarnasse, qui avait été déplacés par la mer. Furieux d’avoir été joué mais n’ayant pas emmené d’engins de siège, il ordonna à son infanterie lourde de commencer les travaux contre les murs défensifs. À l’aube, les habitants d’Halicarnasse remarquèrent l’absence d’Alexandre et envoyèrent par la mer des renforts à la ville assiégée. La résistance des défenseurs força le Roi à rentrer dans son campement, car s’il s’obstinait il risquait de lourdes pertes pour une ville sans grande importance et il avait besoin de tous ses hommes pour prendre Halicarnasse. Dans le même temps, ses engins de siège étaient arrivés et le siège d’Halicarnasse reprit.

 

Le déroulement

 
   Alexandre entama les travaux. Il fit d’abords combler le fossé et niveler la section Nord-est du mur, puis les Macédoniens placèrent les tours de siège du haut desquelles les archers pouvaient déloger les défenseurs de la muraille. Mais alors qu’elles étaient presque en place, Memnon fit une sortie nocturne avec ses troupes pour les brûler. Réveillés en sursaut, les Macédoniens réagirent violemment. Après une lutte acharnée, ils obligèrent les assaillants à se replier en tuant 170 d’entre eux. Parmi les morts ennemis, les Macédoniens retrouvèrent le corps de Néoptolème de Lyncestide. Du côté Macédonien 16 guerriers tombèrent et ils eurent 300 blessés, mais aussi deux tours furent perdues.
 

   Les jours suivants se passèrent sans incident, avec juste des accrochages occasionnels entre les adversaires. Les assiégés prirent le temps de reconstruire la brèche dans la paroi de leur mur par un nouveau pan de mur en demi-lune à l’intérieur de la ville. Ce fut en face de cette nouvelle fortification que la nuit deux phalangistes Macédoniens du bataillon de Perdiccas (ou Perdíkkas, en Grec : Περδίκκαςn), Général, puis Régent de Macédoine 323-321), sans doute en état d’ébriété, se vantèrent réciproquement de leurs exploits. Ils s’avancèrent jusqu’au rempart et provoquèrent les défenseurs qui gardaient le mur. Ceux qui les entendirent, crurent à une attaque et effectuèrent une sortie contre les deux hommes. Ces derniers ne reculèrent pas d’un pouce et abattirent tous ceux qui s’avançaient. Cependant, le nombre d’ennemis devenant toujours plus grand, les deux phalangistes ne tardèrent pas à succomber.
 
   Jusque-là, leurs camarades n’avaient pas bougé restant en observateur de cet étrange combat. Toutefois, voyant qu’ils étaient en difficulté devant une force de plus en plus grande, ils intervinrent et une bataille s’engagea au pied des remparts. Les assiégés furent repoussés jusqu’aux portes, et comme cette partie était déjà largement démolie et dépourvue de défenseurs, il aurait suffi qu’Alexandre donne l’ordre d’attaque pour que la ville soit prise, mais le Roi n’intervint pas. Il voulait épargner la ville, espérant sa capitulation. Les assiégés effectuèrent une nouvelle sortie dans une attaque coordonnée durant la nuit suivante, brûlant les machines de siège, ouvrant la possibilité pour Memnon de la destruction d’une division de l’armée Macédonienne. Seule une intervention rapide avec ses guerriers pouvait sauver la situation et Alexandre intervint.

   Les Macédoniens luttèrent des heures avant de pouvoir repousser les assiégés. Memnon se replia rapidement dans la ville d’où ses hommes harcelèrent les flancs Macédoniens avec leurs javelots.  En dépit de ce succès défensif Memnon ne manqua pas de se rendre compte que ce ne serait qu’une question de temps avant qu’Alexandre réussisse à écrouler le mur. Surtout que ce dernier avait donné l’ordre d’intensifier les travaux. Après avoir consulté ses officiers il prit la décision de tenter une sortie. À cet effet, il forma ses troupes en trois vagues d’attaques. Une partie s’élança à travers la brèche de la muraille là où attaquaient les Macédoniens. La deuxième vague, menée par Ephialtès devait s’élancer par une des trois portes, qui jusque-là avait été ignorée par les Macédoniens, et attaquer le flanc de leur campement. La troisième formation, sous le commandement de Memnon, devait être mise en réserve et seulement s’engager dans la lutte, une fois qu’Ephialtès aurait réussi à attirer les Macédoniens en dehors de leur camp.
 
   Comme prévu, la bataille fut ouverte, mais l’expérience et la discipline inconditionnelle des guerriers vétérans Macédoniens, dont certains avaient déjà combattu sous Philippe II, sauvèrent la journée. Dirigée par le garde du corps Ptolémée (En Grec : Πτολεμαος), officier d’Alexandre qui commandait une unité d’Hypaspistes (Ne pas confondre avec Ptolémée I le futur Roi d’Égypte, 305-282), une formation de deux divisions d’infanterie légère prit une position défensive très dense, où les guerriers avec leurs boucliers se chevauchant formèrent une barrière presque impénétrable. Seuls quelques engins de siège purent être détruits avant qu’une vigoureuse contre-attaque menée par Alexandre ne soit menée.

 
   Ephialtès malgré plusieurs duels victorieux finit par tomber, les Macédoniens parvinrent à repousser les assaillants, faisant de très nombreux morts chez les Perses qui s’enfuirent effarouchés vers la ville. Cependant, leur poids fit s’écrouler le pont étroit qui recouvrait le fossé et les Macédoniens achevèrent les survivants. Voyant cela, les soldats restés dans la ville, craignant que des hommes d’Alexandre ne pénètrent dans la cité, paniquèrent et firent l’erreur de fermer les portes trop tôt, de sorte que leurs collègues na pouvaient plus désormais regagner les murs de protection. Les Perses ainsi bloqués hors de la ville furent massacrés par les troupes de Ptolémée. Dans cette bataille, plus de 1.000 des défenseurs furent tués, tandis que du côté Macédonien il y eut seulement 40 victimes. Les troupes d’Alexandre galvanisées par ces succès voulurent forcer les portes de la ville, mais une fois encore, le Roi fit sonner la retraite, voulant épargner la cité et espérant que les Halicarnassiens renonceraient.
 
   Compte tenu des pertes énormes Memnon se rendit compte que la ville n’était plus tenable. Avec ses officiers, il décida de la quitter, y compris l’acropole et de déplacer sa flotte dans l’île de Cos (ou Kos), île faisant partie de l’archipel du Dodécanèse. Le surlendemain, les assiégeants virent des flammes s’élever près des murailles et le vent repousser ces flammes vers l’intérieur de la ville. L’immense incendie ravagea un grand nombre de maisons mais le feu épargna toutefois le fameux Mausolée. Des fuyards échappant à l’incendie, Alexandre apprit que Memnon et Orontopatès (ou Rhoontopates) avaient décidé de sacrifier la ville et de ne garder que les forteresses Salmakis (ou Salmacis) et Zéphyrion où Orontopatès essaya de trouver refuge avec les plus expérimentés de ses guerriers restants. Alexandre donna alors l’ordre de prendre la place. Les habitants restés chez eux furent épargnés, mais tous ceux pris propageant l’incendie furent exécutés.
 
   À l’automne 334, après plusieurs mois de siège, bien que les deux forteresses portuaires étaient encore aux mains des Perses, Alexandre poursuivit sa marche à l’Est de l’Asie Mineure. Le Roi laissa sur place 3.000 mercenaires et 200 cavaliers sous le commandement de Ptolémée, avec ordre de prendre toutes les places fortes encore tenues par les Perses. Puis il remit la région sous le commandement de la Princesse Ada. Il n’apprit la prise de toutes les positions Perses en Carie que durant sa campagne de Syrie. Lors de la dernière bataille pour libérer Halicarnasse, Ptolémée tua 700 fantassins et 50 cavaliers d’Orontopatès (ou Rhoontopates) et fit 1.000 autres combattants prisonniers. La menace de la flotte Perse pouvant séparer Alexandre de la Grèce ayant disparu, le Roi put reprendre sa route pour prendre possession de l’Empire Perse.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la bataille voir les ouvrages de :
 
John Buckler et Hans Beck :
Central Greece and the politics of power in the fourth century BC, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 2008.
Paul Cartledge :
Alexander the Great : The hunt for a new past, The Overlook Press, Woodstock, New York, 2004 – PanMacmillan, London, 2004 – Vintage, New York, 2005.
Jean-Nicolas Corvisier :
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Paul K.Davis :
100 decisive battles : From ancient times to the present, Oxford University Press, New York, 2001.
Alexander Demandt :
Alexander der Große : Leben und legende, C.H. Beck, München, 2009.
Maurice Dessemond et Jean Lartéguy :
Alexandre Le Grand : l’homme-dieu, Georges Naef, Genève, 2001.
Stephen English :
The sieges of Alexander the Great, Pen & Sword Military, Barnsley, 2009.
Andrea Frediani :
Les grandes batailles d’Alexandre le Grand, Newton Compton, 2004.
Robin Lane Fox :
Alessandro Magno, Einaudi, Turin, 1981-2004- En Anglais, Alexander the Great, Penguin, London, 2005.
Phillip Harding :
From the end of the Peloponnesian War to the battle of Ipsus, Cambridge University Press, Cambridge, New York, 1985.
Dominique Joly et Antoine Ronzon :
La fabuleuse Histoire d’Alexandre le Grand, Collection : La fabuleuse histoire, Tourbillon, Paris, 2005.

 

 

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