Quelques Reines importantes :
Taousert
1188 – 1186
 

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Sommaire
 

Ses titres, sa titulature
Son origine
Son arrivée au pouvoir
Son règne
        La Reine et le Chancelier Bay
        Taousert, Reine d’Égypte
Ses représentations
Sa sépulture
Sa famille
Photos de son tombeau
Bibliographie

             DATES  de  RÈGNE
          1188-1186
    E.Hornung, J.Malek, I.Shaw
1209-1201  D.B.Redford
1198-1196  D.Arnold, J.Kinnaer
1196-1188  J.R.Baines, N.Grimal
1195-1188  D.Sitek
1194/93-1186/85 S.Quirke, J.von Beckerath
1194-1192  R.A.Parker
1194-1186  D.O’Connor
1193-1190  H.W.Helck, R.Krauss, T.Schneider
1193-1185  P.A.Piccione
1192-1190  P.Vernus, J.Yoyotte
1190-1186  F.Tonic
1189-1187  A.M.Dodson
1188-1187  K.A.Kitchen
1187-1185  P.A.Clayton
1185-1184  E.F.Wente

 

Ses titres

 
{Épouse Royale (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) ; Noble Dame (rpatt) ; Maîtresse [Souveraine] de Haute et de Basse-Égypte (Hnwt-Smaw-mHw) ; Dame des Deux Terres (nbt tAwy) ; Souveraine [Maitresse] du Sud et du Nord (Hnwt Smaw mHw) ; Souveraine [Maitresse] de la terre aimée (Hnwt tA mrj) ; Douceur d’Amour (bnrt-mrwt) ; Dame de Grâce (nbT-im3t) ; Épouse du Dieu (HmT-ntr) ; Fille de Rê (sAt Ra)}.
 

Sa titulature

  • Hr kA-nxt mri-mAat t-nb-an-m nsw mi-itm

  • nbti grg-kmt waf-xAswt
  • ………………
  • sAt-ra mri(t)-imn , mri(t).n-imn
  • tA-wsrt stpt.n-mwt mri(t).n-mwt

  •  
    Thuôris  (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Mérimaât Ténebanem Nesou Miitem
(Horus taureau victorieux, Aimé de Maât
élégant en tant que Roi comme Atoum)

Hr kA-nxt mri-mAat t-nb-an m-nsw mi-itm
Nom de Nebty Nebty Gereg Khemet Ouâfkhasout
(Nebty fondateur de l’Égypte (Kemet)
qui soumet les pays étrangers)

nbti grg kmt waf-xAswt
Nom de Roi Satrê Méritamon
(Fille de Rê, Bien aimée d’Amon)
sAt-ra mri(t)-imn
Nom de naissance Taousert Setepenmout Méritenmout
(La puissante, l’élue de Mout, aimée de Mout)
tA-wsrt stpt.n-mwtmri(t).n-mwt

 


 

Le Pharaon Taousert au
temple d’Amada – Nubie

Son origine

 
   Taousert Setepenmout (ou Ta-Usert ou Twosret ou Tausret ou Tausert ou Tawosret) est la 8e et dernière souveraine de la XIXe dynastie. Manéthon l’appelle Thuôris (Africanus, Eusebius). Son nom signifie "La puissante". Elle fut une des épouses du Pharaon Séthi II (1203-1194). Son origine est inconnue, comme le nom de ses parents d’ailleurs. De quelle province venait-elle ?. Appartenait-elle à la famille royale ou venait-elle d’une famille influente proche du pouvoir ?.
 
   La grande majorité des spécialistes pensent qu’elle fût sûrement d’origine noble, voire issue d’une autre branche de la famille royale. Cependant certains égyptologues, mais ils sont loin de faire l’unanimité, la donnent comme la demi-sœur de Séthi II, fille du Roi Mérenptah (1323-1295) par la Reine Takhat I (ou Tachat). Cette hypothèse est avancée sans la moindre preuve jusqu’à présent. De plus, il est sur qu’elle ne porta jamais le titre de Fille du Roi (s3T-nswt), titre qu’elle n’aurait sans doute pas manqué de mettre en avant dans les textes si tel avait été le cas.
 
   La seule chose que l’on peu certifier c’est que son influence va être telle qu’il est difficile de penser qu’elle ne fût pas apparentée à la famille Royale. On sait que dès le couronnement de Séthi II, Taousert est déjà auprès du Pharaon. Elle épousa le Prince Séthi durant le règne de Mérenptah. Elle a été identifiée comme étant bien la Grande Épouse Royale de Séthi II par une inscription sur une boite à bijoux trouvée dans la vallée des Rois. Cependant, bizarrement une des premières mentions de Taousert, épouse de Séthi II, apparaît seulement durant la 2e année de règne de ce Pharaon, trouvée dans sa propre tombe de la vallée des Rois dont le creusement avait débuté très rapidement.
 
    Elle fait partie de ces quelques Reines Égyptiennes qui exercèrent le pouvoir royal en leur nom propre. Elle fut la 6e femme à monter sur le trône des Pharaons, après Merneith (v.2914-v.2900), Nitocris (2321-2150), Sobeknéferourê (1787-1783), Hatchepsout (1479-1457) et la mystérieuse Ânkh-Khéperourê (1338-1336/35). Manéthon lui compte 7 ans de règne (Africanus, Eusebius). Comme le précisent Erik Hornung et Rolf Krauss, si elle a effectivement gouverné l’Égypte pendant environ 9 ans, ce chiffre comprend bien évidemment les 6 années de règne de Siptah, dont elle fut Régente.

 


 

Taousert représentée
dans la tombe KV14

Son arrivée au pouvoir

 
   Séthi II fut l’héritier légitime du Pharaon Mérenptah, il régna 5/6 ans seul et semble avoir réussit à maintenir le pays dans un calme relatif. Il épousa trois Reines. Il y a une polémique sur la première, Takhat I (ou Tachat), qui lui aurait donné peut-être deux héritiers : Amenmes qui usurpa le trône de Séthi II sur une partie du pays de 1203 à 1199 et Séthi-Mérenptah dont nous ne savons rien, mais qui mourut avant son père. La deuxième Reine fut Taousert Setepenmout, qui est aussi donnée comme la mère de Séthi-Mérenptah. Enfin la troisième Reine, Soutiraia (ou Sutailja ou Shoteraja ou Soutaliya ou Souteritery) lui aurait donné le Prince héritier Ramsès-Siptah, qui va monter sur le trône.
 
   Après la mort de son frère (ou demi-frère) aîné, Séthi-Mérenptah, Ramsès-Siptah fut porté au pouvoir sous le nom de Siptah (1194-1188) par Bay, Chancelier et Grand Trésorier du royaume, d’origine Syrienne, que Séthi II avait nommé à ces postes. La grande majorité des égyptologues optent pour une durée de règne de ce dernier de près de 6 ans, plus précisément 5 ans et 9 mois. Aidan Marc Dodson nous précise que selon un graffiti, écrit dans le premier couloir du tombeau KV14 de la Reine Taousert, de la vallée des Rois, Séthi II fut enterré le 11e jour, du IVe mois de la saison Peret, de l’an 1 de Siptah, dans le tombeau KV15. Hermann Alexander Schlögl prétend lui que ce fut le 11e jour du IIIe mois de la saison Shemou toujours de l’an 1 et que Siptah dirigea les funérailles de son père.
 
   L’arrivée au pouvoir de Siptah est confirmée par deux stèles : Une à Assouan, mise en place par le vice-Roi de Kouch, Séthi (ou Seti) et une autre au Gebel el-Silsileh (جبل السلسلة  Ğabal as-Silsila, la Montagne de la Chaîne ou Jabal al-Silsila ou Gebel es-Silsila ou Gebel Silsileh ou Gebel Silsila), à environ 40 km au Sud d’Edfou. Quelques chercheurs avancent une date très précise de la prise de pouvoir de Siptah, entre le 28e jour du IVe mois de la saison Akhet et le 19e jour du Ier mois de la saison Peret.
 
   Jürgen von Beckerath prétend lui que ce fut le 2e jour du IIIe mois de la saison Peret. Cependant le nouveau Pharaon n’est alors âgé que d’à peine 14 ans. Les spécialistes, dont Joyce Anne Tyldesley, pensent que sa mère est inéligible en tant que Régente parce qu’elle était soit décédée, soit d’origine trop modeste, ou tout simplement étrangère. C’est donc sa belle-mère, la Reine Taousert Setepenmout, qui en 1194 prit le titre de Régente et dirigea le pays, dans un premier temps avec l’aide de Bay. Grafton Elliot Smith prétend que le jeune Roi avait entre 10 et 11 ans lors de sa prise de pouvoir.

 

Son règne
 

        La Reine et le Chancelier Bay
 


 

Haut d’une statue
de Taousert

   Lorsque Taousert prit les rênes du pouvoir la monarchie traversait une grave crise et le trône fut tiraillé entre : Siptah, le Chancelier Bay qui paraît, durant cette période, avoir joué un rôle décisif, et elle. Toutefois ce rôle précis de Bay n’a pas été élucidé avec certitude. Il est représenté à la fois avec Siptah, debout derrière le trône, honneur exceptionnel pour un étranger à la famille royale, et avec Taousert, debout à côté d’un montant de porte du temple d’Amada. Joyce Anne Tyldesley nous précise que pendant quatre ans il va être le personnage le plus influent de la politique Égyptienne, puis il disparaît soudainement.
 
   S’il est communément admis que la Reine gouverna au début l’Égypte avec l’aide du chancelier, un document publié en 2000 par l’égyptologue Français Pierre Grandet montre que Bay aurait été exécuté sur les ordres de Siptah lors de l’an 5 de son règne. On a retrouvé dans la tombe de Bay des étiquettes de jarres attestant qu’il possédait des vignobles dans le Delta. Son influence et ses richesses trop importantes auraient-elles attisé convoitises ou jalousies ?. Le document étudié par Grandet est un ostracon (IFAO 1254) en hiératique et si à sa lecture on est sur que l’ordre d’exécution vient bien du jeune Pharaon, aucune raison n’est donnée pour justifier ce qui le pousse à se retourner contre "le grand ennemi Bay".
 
   La seule petite preuve serait qu’en effet, le terme de "grand ennemi" dans les textes Égyptiens désignait bien une personne qui avait nuit à l’État et/ou au Pharaon lui même, mais de quelles manières ?. Le recto du document se lit ainsi : "Année 5, le 27e jour du IIIe mois de la saison Shemou. En ce jour, le scribe de la tombe de Paser est venu annoncer à Pharaon, la vie, la prospérité et la santé !, il a tué le grand ennemi Bay". Cette date est en accord avec la dernière apparition publique de Bay, que l’on date de l’an 4 du règne de Siptah. L’ostracon est essentiellement un arrêté royal pour les ouvriers de Deir el-Médineh. Il leur précisait de cesser tous travaux sur le tombeau de Bay (KV13) dans la vallée des Rois, du fait qu’il avait été jugé comme un traître à l’État.


 

Détail de la tombe
KV47 de Siptah

 
   Certains égyptologues, dont Pierre Grandet, pensent qu’il ne faut pas prendre pour acquit la première lecture du document, mais qu’il n’est peut-être que la transcription d’une situation qui fut détournée. Ils proposent une autre version des faits. Ce serait le clan des partisans de la Reine Taousert qui aurait fait tuer Bay, qui devenait trop important et gênant. Ils auraient ensuite lancé la rumeur que l’ordre venait de Pharaon. D’autres proposent que pour les mêmes raisons Siptah ait bel et bien tué Bay, de peur que celui-ci ne lui prenne le trône. Cela paraît pourtant peu probable, car dans ce cas il aurait du aussi s’en prendre à sa belle-mère qui était un réel successeur.
 
   Une troisième hypothèse semble plus plausible. Comme le précisent certains égyptologues, dont James Henry Breasted, lorsque l’on étudie le Papyrus Harris on y trouve un dénommé Iarsou (ou Yarsou ou Irsu), d’origine Syrienne (Sans que l’on en connaisse l’endroit exacte), qui aurait voulu profiter de cette période de trouble que traversait le pays pour s’emparer du trône, mais il aurait finalement été chassé. Ces chercheurs, pensent que Iarsou pourrait être Bay lui-même. Dans ce cas on comprend mieux sa disgrâce et l’accusation de "Grand ennemi". Cependant il n’existe aucun document, ni aucune source sure pour confirmer telle ou telle théorie.
 
   Ce qui est certain c’est que cette disparition de Bay profita clairement à la Reine puisqu’à peine un an plus tard, après la mort prématurée de Siptah, au cours de la 6e année de son règne (Il avait alors à peine 20 ans), Taousert lui succéda, sans apparemment aucune contestation, comme Pharaon à part entière et ce pour une durée de 2/3 ans. Elle adopta un cartouche de couronnement sous le nom de Roi de : Satrê Méritamon "fille de , Bien aimée d’Amon et fut reconnue officiellement par les clergés Thébain et Héliopolitain comme l’authentique garante de l’institution royale.
 

Taousert, Reine d’Égypte

 
   Taousert lorsqu’elle arrive au pouvoir est directement confrontée à une crise politique qui va s’aggraver rapidement. Joyce Anne Tyldesley précise même que l’on peut interpréter son arrivée sur le trône comme le signe du malaise qui affecte la dynastie à cette période. La famille royale s’est affaiblie, elle est minée par les conflits internes. Toujours Joyce Anne Tyldesley, nous dit que l’on note une inflation croissante, des pénuries de produits alimentaires, une agitation sociale à Thèbes et sur la frontière occidentale, des tribus Libyennes menacent la sécurité du Delta. Le règne très court de cette souveraine ne va pas laisser beaucoup de trace en documents archéologiques. Il est d’avis général que des expéditions furent menées au cours du règne de Taousert aux mines de turquoise dans le Sinaï et en Palestine. Un cartouche de la Reine provenant de Pi-Ramsès dans le Delta, a été trouvé et son nom y est associé aux mines du Sinaï.
 

Bracelets en argent représentant
Taousert et Sethi II – Vallée des Rois

   En politique extérieure, du fait de ces luttes de pouvoir, l’influence Égyptienne en Asie va énormément régresser. Cette micro période intermédiaire fait passer le pays aux mains des dignitaires et des chefs locaux qui contestent le pouvoir central et les temples sont dépouillés de leurs revenus. Hermann Alexander Schlögl nous dit que le Papyrus Harris I, aujourd’hui au British Museum, et une stèle située à Éléphantine, signalent ces derniers faits. La dernière année mentionnée du règne de Taousert est l’an 8, mais il semble évident que cela comprend les années de corégence.

 

   Le règne de cette Reine prend fin dans une guerre civile. Ce fait est documenté sur une stèle appartenant à son successeur Sethnakht (1186-1184), le fondateur de la XXe dynastie, qui se trouve à Éléphantine. On ne sait pas comment la souveraine disparaît, mais la possibilité d’une mort violente, surtout à cette époque d’anarchie, est soutenue par certains égyptologues. Elle fut peut-être renversée par Sethnakht qui à l’époque fut Général en chef des armées, ou elle mourut paisiblement ?. Si cette dernière hypothèse est la bonne, une lutte dut suivre pour le pouvoir entre les différentes factions à la cour et ce fut Sethnakht qui en sortit vainqueur en prenant le pouvoir le 10e jour du IIe mois de la saison Shemou. Ce dernier déclara d’ailleurs avoir chassé l’usurpateur et fut présenté comme le réorganisateur du pays.
 

Ses représentations
 

   Taousert ne va laisser que très peu de monuments ou de représentations, mais son nom est mentionné, associé à son époux, à plusieurs reprises au Sinaï, à Memphis et à Héliopolis :


 

Vue de la descenderie de la tombe KV14 de la Reine

À Thèbes, la Reine est représentée avec Siptah assis sur ses genoux. La statue se trouve aujourd’hui à la Glyptotek de Munich. Toujours dans la ville elle fit construire un mémorial entre ceux de Thoutmôsis IV et de Mérenptah. Il fut fouillé par William Matthew Flinders Petrie qui y mit au jour un dépôt de fondation et des étiquettes de jarres. Le monument a pu être commencé sous le règne de Séthi II.
 
À Bubastis, on a découvert un trésor en 1906, près du temple de Bastet qui est constitué de plusieurs récipients en or et en argent, qui lui sont en parti dédié par un certain Iry (ou Atoumemtaneb), d’origine étrangère, qui fut Intendant royal.
 
À Pi-Ramsès, la mise au jour d’un dépôt de fondation portant ses noms laisse supposer aux spécialistes qu’elle fit effectuer des travaux dans la résidence royale.
 
Les vestiges d’un temple funéraire au nom de "Château des millions d’années du Roi de Haute et Basse-Égypte Satrê Méritamon, le Fils de Rê, Taousert Setepenmout, dans le domaine d’Amon” au Sud du Ramesseum. Depuis 2004, il fait l’objet de fouilles menées par l’Université de l’Arizona. Il y a été mis au jour récemment un bloc de fondation sur lequel une inscription en hiératique indique l’an 8 de Taousert.
 
Près d’Héliopolis, à Médinet Nasr, fut mis au jour en 1971 une statue en grès qui représente Taousert Pharaon. Elle est nommée "Aimée d’Hathor, Dame de la montagne rouge". Sa titulature est gravée sur les faces latérale du siège. Son nom est inscrit avec un mélange d’épithètes masculin et féminin. La Reine elle-même est figurée en tant que femme. Cette statue nous est malheureusement parvenue sans la tête. Elle représente la souveraine assise, coiffée du Némès et tenant le sceptre heqa dans la main droite. Elle est vêtue d’une longue robe.
 
Dans le temple d’Amada, en Nubie, Taousert est dépeinte en face à face avec Bay sur la porte du vestibule. Elle apparait sur le montant droit, debout, jouant du sistre. Elle est désignée comme la Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt) , Épouse du Dieu (Hmt-ntr) , Dame des Deux Terres (nbt tAwy). Bay est représenté sur le montant opposé en adoration devant le cartouche de Siptah-Mérenptah. Jean Yoyotte nous dit que ce tableaux en relief auraient été exécutés postérieurement à l’an 1 de Siptah.
 
D’autres traces d’un règne en tant que souveraine ont également été mises au jour à Abydos ; Hermopolis Magma, sur les pylône du temple ; Memphis et en Nubie. Un vase en faïence portant le cartouche royal de la Reine fut trouvé en 1961 par Hendricus Jacobus Franken à Tell Deir Alla en Jordanie.

 


 

Une des boucles
d’oreilles trouvées dans la
tombe KV56 avec le
cartouche de Sethi II –
Musée du Caire

Sa sépulture

 
   Il est intéressant de noter que la Reine Taousert sera la seule femme avec Hatshepsout, à avoir possédé une tombe dans la vallée des Rois, ce qui prouve leur rang de Reine/Pharaon. Sa tombe, KV14, servira d’hypogée pour accueillir la momie de Sethnakht. Le tombeau fut cartographié pour la première fois en 1737-1738 par Richard Pococke, puis par James Burton en 1825. Les premières fouilles y furent faites par le Service des Antiquités en 1893-1895, puis par Hartwig Altenmüller de 1983-1987. Cette sépulture eut une histoire compliquée, Le tombeau fut commandé à la base par Séthi II (1203-1194), en l’an 2 de son règne, pour lui et pour la Reine, ce qui en soit était déjà quelque chose d’extraordinaire. La décoration initiale portait les cartouches du Roi. Puis Séthi II fit construire à nouveau pour lui la tombe KV15, où il fut enterré.
 
   Lorsque la Reine régna seule, après la mort prématuré de son beau-fils Siptah, qui fut enterré dans la tombe KV47, elle fit remplacer les cartouches de Séthi II par les siens et voulu achever la tombe pour son propre compte. Mais elle décéda avant la fin des travaux. Il furent repris et terminés par son successeur Sethnakht, qui usurpa la sépulture en l’agrandissant considérablement, pour en faire la plus grande tombe royale de la vallée, tandis que le sarcophage de la Reine fut réutilisé pour ré ensevelir Amonherkhepshef, un fils de Ramsès II, dans la tombe KV13. La tombe s’étend sur une longueur totale d’un peu moins de 158,50 m.
 
   Une momie, trouvée dans la cachette de la tombe KV35 d’Amenhotep II (1428/27-1401), découverte en 1898, connue sous le nom de "Femme inconnue D", a été identifiée par certains chercheurs comme appartenant éventuellement à la Reine Taousert. Cependant le seul élément de preuve est la technique qui fut utilisée sur cette femme pour la momification, celle-ci étant identique à celle usitée au cours de la XIXe dynastie. Le temple funéraire de la Reine à Thèbes, à côté du Ramesseum, n’a lui non plus jamais été achevé. Il n’a été que partiellement fouillé par Sir William Matthew Flinders Petrie en 1897. De récentes excavations faites par Richard H.Wilkinson montrent qu’il est plus complexe que les spécialistes l’avaient pensé au premier abord. Il est, depuis 2004, toujours en cours de fouille, grâce à l’exploration, Tausert Temple Project.
 
   Enfin il est à noter que l’on a retrouvé une collection considérable d’objets et de bijoux au nom de Séthi II et de la Reine Taousert dans le tombeau KV56 de la vallée des Rois. Il n’y a pas de consensus sur la nature de cette tombe. Certains spécialistes, dont Cyril Aldred, Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, pensent que c’était surement la sépulture d’une fille de Séthi II et Taousert, mais d’autres, comme Gaston Maspero, pensent qu’elle appartenait à l’origine à la Reine Taousert elle-même.

 

   Ses enfants

 
   Selon certains spécialistes, Taousert aurait eut un fils avec Séthi II du nom de, Séthi-Mérenptah dont on perd rapidement la trace, mais qui mourut avant son père, ce serait pour cette raison que Siptah arriverait sur le trône. Cependant faute de plus amples preuves ce fait est contesté par certains égyptologues. Cyril Aldred, Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, pensent qu’une décoration de la tombe KV56 montrerait l’enterrement de leur fille, dont on ne connait pas le nom ?.

 

La tombe de Taousert et de Sethnakht
   
  Autre vue de la descenderie La chambre funéraire Décor de l’antichambre La chambre funéraire Décor de l’antichambre Décor de l’antichambre  

 
Bibliographie
 

   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Cyril Aldred :
The parentage of King Siptah, pp : 41-60, JEA 49, Egypt Exploration Society, London, 1963.
Hartwig Altenmüller :
Tausert und Sethnacht, pp : 107-115, JEA 68, London, 1982.
Das grab der königin Tausret (KV 14), pp : 7-18, GM 84, Göttingen, 1984.
Die verspätete beisetzung des Siptah, pp : 29-36, GM 145, Göttingen, 1995.
Das präsumtive begräbnis des Siptah, pp : 1-10, Studien zur altägyptischen Kultur 23, 1996.
Vivienne Gae Callender :
Queen Tausret and the end of dynasty 19, pp : 81-104, SAK 32, Hambourg, 2004.
The Cripple, the Queen & the man from the north, pp : 49-64, KMT 17, N°1, British Library Serials, San Francisco, 2006.
Madeleine Della Monica :
Mystérieuse Taousert : Grande Reine-Pharaon inconnue, méconnue, Éditions Maisonneuve et Larose, Paris, 2004.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Rosemarie Drenkhahn :
Ein nachtrag zu Tausret, pp : 19-22, GM 43, Göttingen, 1981.
Marianne Eaton-Krauss :
Seti-Merenptah als kronprinz Merenptahs, pp : 15-22, GM 50. Göttingen, 1981.
Hendricus Jacobus Franken :
Excavations at Tell Deir ʻAllā, E.J. Brill, Leiden, 1969.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994 – En Anglais, A History of Ancient Egypt, Blackwell Books, Oxford, 1992.
Pierre Grandet :
L’exécution du chancelier Bay, pp : 339-345, BIFAO 100, Le Caire, Janvier 2000.
Le papyrus Harris I, (BM9999), III, BiEtud 129, IFAO, Le Caire, 2000.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Kenneth Anderson Kitchen :
Tausret, pp. 244-245, LÄ, Band VI, Wiesbaden, 1986.
Jean-Marie Kruchten :
La fin de la XIXe Dynastie vue d’après la section “historique” du Papyrus Harris I, Université de Bruxelles, 1981.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Gustave Lefebvre :
A propos de la Reine Taousert, Imprimerie Orientaliste L. Durbecq, Louvain, 1946.
Leonard H.Lesko :
A little more evidence for the end of the nineteenth dynasty, pp : 29-32, JARCE 5, New York, 1966.
Pierre Montet et Guillemette Andreu :
L’Egypte au temps des Ramsès : 1300-1100 avant J.-C., Hachette, Paris, 1995.
Hermann Alexander Schlögl :
Das Alte Ägypten, Geschichte und Kultur von der Frühzeit bis zu Kleopatra, Verlag C. H. Beck, München, 2006 et 2008.
Siegfried Schott :
Altägyptische festdaten, Verlag der Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz/Wiesbaden, 1950.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der vorzeit bis 332v. Chr., Münchener Universitaätsschriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Jean Yoyotte :
Un souvenir de “Pharaon” Taousert en Jordanie, pp. 464-469, Vetus Testamentum 12, Fasc.4, Octobre 1962 – E.J. Brill, Leiden, 1962.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Egypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.

 

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