Quelques Rois Importants :
Mérenptah
1213 – 1203
 

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….Retour à la XIXe dynastie

 

 
Sommaire
 

▪  Sa titulature
▪  Son origine
▪  Son règne
▪  Ses constructions
▪  Sa famille
▪  Sa momie, sa sépulture
▪  Bibliographie

 

          DATES  de  RÈGNE
         1213-1203
R.Krauss, J.Malek, S.Quirke, I.Shaw,
J.von Beckerath
1237-1226  D.B.Redford
1224-1214  D.Arnold, J.R.Baines,
A.Eggebrecht, A.H.Gardiner, J.Kinnaer
1224-1204  E.Hornung
1223-1211  R.A.Parker
1213-1204  H.W.Helck, K.A.Kitchen,
T.Schneider, P.Vernus, J.Yoyotte
1213-1202  D.Sitek
1212-1202 
P.A.Clayton, N.Grimal,
P.A.Piccione, E.F.Wente
1212-1201  A.M.Dodson

 

Sa titulature
  • Hr kA-nxt Hai-m-mAat, iw-Hbn.n.f , pri-m-ra
  • nbti iri-bAw-r-tA-n-TmHw, xai-miptH-m-Xnw-Hfnw
  • bik nbw nb-snD aA-Sfit, snxt-kmt dr-pDt-9-r-dit-Htp-nTrw-m-xt-tAwi-idbwi
  • bA-n-ra mri-nTrw, mri-imn
  • mri.n-ptH Htp-Hr-mAat
     
  • Ammenephthês  ou  Amenôphath  ou  Ammenephthis   (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Khâimmaât
(Horus taureau victorieux,
Qui apparaît auprès de Maât)

Hr kA-nxt xai-m-mAat
Nom de Nebty Nebty Iri baouertaen tjemhou
(Nebty Celui dont la puissance et
les victoires sont grandes)

nbti iri bAw-r-tA-n TmHw
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Nebsenedj Âashefit
(Le faucon d’or, le maître de la crainte,
dont le prestige est grand)

bik nbw nb-snD aA-Sfit
Nom de Roi Baenrê Mérinetjerou Mériamon
(Le Ba de Rê, l’aimé des Dieux, Aimé d’Amon)
bA-n-ra mri-nTrw mri-imn
Nom de naissance Mérenptah Hotephermaât
(Celui que Ptah a choisit,
Qui satisfait Maât)

mri.n-ptH Htp-Hr-mAat

 

Buste de Mérenptah –
Musée Égyptien du Caire

Son origine

 
   Mérenptah (ou Mineptah ou Merneptah) est le IVe Pharaon de la XIXe dynastie. Manéthon l’appelle Ammenephthês ou Amenôphath (Africanus) ou Amenôphis (Flavius Josèphe) ou Ammenephthis (Eusebius). Il est le 13e fils de Ramsès II et le 3e de la Reine Isis-Nofret I (Iset-Nofret I). Hourig Sourouzian avance qu’il serait né entre l’an 10 et 17 du règne de son père, soit entre 1269 et 1262. La première date semble plus juste car on sait qu’il monte sur le trône à un âge très avancé, entre 55 et 60 ans, après la disparition de ses frères aînés et une corégence avec son père de 12 ans. Certains spécialistes avancent une date très précise pour sa prise de pouvoir, entre le 26 et 28 Juillet 1213. Le même jour fut également enregistrée une crue du Nil.
 
   Il va occuper successivement les plus hautes charges sous le règne de Ramsès II, lors d’une carrière dans l’administration royale, puis dans l’armée. Il est sur que compte tenu de son rang dans la chronologie des fils du Pharaon, Mérenptah n’aurait du avoir aucune chance d’arriver sur le trône, son demi-frère Amonherkhepshef fut déjà, à lui seul, pendant 25 ans le Prince héritier, mais le très long règne de son père va voir le décès d’une grande partie de sa fratrie. Manéthon lui compte 19 ans et 6 mois de règne (Josèphe Flavius) ou 20 ans (Africanus) ou 40 ans ou 8 ans (Eusebius), mais les chercheurs sont assez unanimes pour admettre aujourd’hui une durée de plutôt une dizaine d’années seulement. D’ailleurs la plus haute date documentée retrouvée de son règne est le 3e mois de l’an 9.

 


 

Buste de Mérenptah en albâtre –
Musée du Louvre

Son règne

 
   Mérenptah hérite d’un pays jouissant d’une grande prospérité et au sommet de sa puissance, celle-ci s’exerçant sur un vaste Empire qui, toute la fin du règne de son père, connait la paix. Cependant au décès de ce dernier, des peuples soumis vont profiter de la situation et se rebeller. Ce qui fait que dès le début de son règne, le Pharaon va devoir mener des campagnes militaires, en Nubie et en Libye. Dans cette dernière, en l’an 5, il repousse des envahisseurs venus du Nord, les Peuples de la mer. Une coalition composée : Des Eqwesh, des Lukka, des Shekelesh, des Shardanes (^rdn.w, ou Sardanes ou Sherden ou Shirdana ou Chardanes) et des Teresh, plus des Libyens Libous et Méchouech (ou Mâchaouach). Emmenés par un chef Libou du nom de Meryey (ou Méray ou Mériay), qu’ils élisent Roi selon les textes Égyptiens, cette coalition hétéroclite de près de 10.000 hommes, quitte les régions côtières de la Marmarique et envahit le Delta oriental, menaçant Héliopolis et surtout formant une armée en marche vers Memphis. Des villes sont assiégées et de rudes combats dureront près d’un an.
 
   Mérenptah fini par arrêter les envahisseurs à Périré, sur le bord du Delta, lors d’une bataille qui durera plus de six heures, avec de lourdes pertes de part et d’autre. Meryey parvient à s’enfuir laissant derrière lui sa famille et le reste de son armée aux mains des troupes Égyptiennes, cependant il sera rattrapé et capturé. Lors de cette campagne, les Égyptiens récupèrent un butin de guerre important : Bétail, armes, bijoux etc… En 1882 des archéologues ont dégagé la moitié d’une grande stèle à Benha près d’Athribis. Elle est appelée "stèle d’Athribis" et raconte la victoire du Pharaon, en cet an 5, sur les Libyens et les Peuples de la mer. Elle confirme ainsi qu’un mois après avoir eu connaissance d’une mobilisation générale des troupes ennemies sur les frontières occidentales du pays, le Pharaon réussit à les vaincre et à les repousser. Ces faits sont relatés sur de nombreux autres monuments dont : La "stèle de la victoire" (ou stèle de Mérenptah ou stèle d’Israël), découverte dans son temple funéraire à Thèbes et sur un mur à côté du sixième pylône à Karnak, le déroulement de cette campagne est décrit en prose.
  


 

Mérenptah faisant une offrande à Isis –
Dos de la "stèle de la victoire"

   La "stèle d’Athribis" se trouve aujourd’hui dans le jardin du musée du Caire. Malgré son état fragmentaire, elle corrobore bien les faits racontés sur les autres monuments et nous informe aussi sur la chronologie précise des évènements. Par contre il faut peut-être ne pas prendre les chiffres du texte pour acquit, car d’après celui-ci Mérenptah aurait fait 9.000 prisonniers et tuer 6.000 soldats (ce qui ferait au minimum une armée de 15.000 hommes ?). Une anecdote cependant intrigue les chercheurs, le récit raconte que les Égyptiens pour être sur du nombre de victimes, coupèrent le pénis de tous les morts ennemi qui étaient non circoncis et les mains de tous ceux circoncis. Les écrits nous précisent que les Eqwesh étaient circoncis, ce qui sème le doute quant à leur origine Grecque jusque là supposée.
 
   Mérenptah mène vraisemblablement, également au cours de l’an 5, une campagne victorieuse en l’Asie (Peut-être même avant celle contre la Libye), comme cela fut enregistré aussi sur sa "stèle de la victoire" (ou stèle de Mérenptah ou stèle d’Israël) où il affronta la rébellion de plusieurs tribus Cananéennes. Cette stèle est importante car elle est la plus ancienne référence, et la seule confirmation préservée, où figure pour la première fois le nom d’Israël, parmi les peuples Sémitiques que Mérenptah eut à combattre : "Israël a été anéanti … sa semence n’est plus". Le mot Israël est écrit ici non pas pour désigner un pays ou une ville, mais plutôt une tribu ou une population. La stèle est exposée Aujourd’hui au musée du Caire. Ce sera l’année d’après, en l’an 6, que Mérenptah fera campagne au pays de Kouch (Nubie). La révolte avait éclatée plutôt, mais en raison de l’urgence dans le Nord du pays le Pharaon avait préféré ne pas combattre sur deux fronts.
 


 

Le sarcophage de Mérenptah

   En Asie Mineure les textes nous indiquent que le pays Hittite doit subir des périodes de grandes famines, accompagnées de forts mouvements de population qui vont complètement le miner jusqu’a amener sa disparition. Mérenptah enverra à l’Empereur Hittite, Souppilouliouma II (1213-v.1190) une importante livraison de blé. Selon les textes Égyptiens, la destruction du Hatti serait due aux Peuples de la mer, qui ravagent toute la région, mais il est peu probable que ceux-ci se soient avancés aussi loin à l’intérieur des terres. Il est plus vraisemblable que ce sont d’autres tribus ennemies qui profitèrent de l’affaiblissement de l’Empire pour l’abattre, comme le vieil ennemi, les Gasgas (ou Kaska ou Kaškäer ou Kaschkäer ou Gaschgesch ou Gašgeš ou Keschkesch ou Keske). Ce qui est sûr c’est que la capitale Hittite, Hattousa et les principales villes de ce royaume sont détruites et ne se relèveront jamais. En politique intérieure Mérenptah déplace le centre administratif de l’Egypte de Pi-Ramsès, capitale que son père avait fait construire, pour Memphis.
 
   Mérenptah (ou Séthi-Mérenptah ou Naneferkaptah) était l’héritier royal, fils aîné de Mérenptah et de sa Grande Épouse Royale Isis-Nofret II. Cependant beaucoup de spécialistes, comme Joyce Anne Tyldesley, pensent qu’il meurt avant son père. Va suivre une lutte de succession entre le deuxième fils d’Isis-Nofret II, Séthi II et son "demi-frère", Amenmes, qui lui est le fils de la Reine Takhat I (ou Tachat), une autre épouse du Pharaon (Filiation discutée). Ce dernier va se proclamer Pharaon et va prendre le contrôle de la Haute-Égypte, dont la Thébaïde, et du pays de Kouch pendant le début du règne de Séthi II. Celui-ci ne sera en mesure de réaffirmer son autorité sur Thèbes que lors de sa 3e ou 4e année de règne (on trouve aussi 5e ?), seulement après avoir surmonté et/ou éliminé Amenmes.

 

Ses constructions

 
   Le règne de Mérenptah, bien que relativement court, voit la mise en œuvre de beaucoup de réalisations architecturales. Cependant pour ses grands travaux l’activité de bâtisseur du Pharaon est focalisée principalement dans la Thèbes occidental, à Memphis et dans le Delta :


 

Statue de Mérenptah
– Musée de Louxor

À Abydos, il ajoute l’Osireion juste au Nord du Temple de Séthi I. Dans ce dernier il finira la décoration de l’aile Sud. Beaucoup de pèlerins se font alors construire des petits cénotaphes en briques ou font dresser des stèles ornées de bas-reliefs, dans une zone située entre le Sud-ouest de Kom el-Sultan et le Temple de Séthi I.
 
À Athribis, il fait rajouter des dédicaces sur les deux obélisques que son père avait fait ériger dans le temple de d’Horus Khenty-Khety. Mérenptah va également laisser de nombreux vestiges dans la cité et il semble que c’est à partir de son règne que la ville commence à jouer un rôle stratégique important dans la région.
 
À Héliopolis, il ajoute au temple d’Atoum une cour à colonnes papyriformes monolithiques de granite. Les restes de ces colonnades se trouvent exposés dans divers musées, dont celui du Caire et le British Museum. On a également retrouvé, sur le Nord de l’enceinte, dans les vestiges d’un temple, une stèle. Dans cette partie Nord se trouvait un vaste secteur qui abritait sans doute une série de temples et de sanctuaires consacrés par les Rois au Dieu soleil. Une équipe de fouille Allemande, du Deutsches Archäeologisches Institut, y a d’ailleurs découvert les vestiges d’un temple érigé par Ramsès II.
 


 
Scène des Litanies de Rê dans
la tombe de Mérenptah

  À Memphis, Mérenptah fait construire un palais agrandissant ainsi l’enceinte Sud-est de l’Hout-ka-Ptah (Le grand temple de Ptah) et un temple au Sud de l’enceinte principale. Le palais fut fouillé en 1915 par une équipe de l’University of Pennsylvania Museum, dirigée par Clarence Fischer. Le temple de Ptah et le palais étaient entourés d’une puissante enceinte qui fut identifiée en premier lieu par William Matthew Flinders Petrie. Mérenptah achève également la décoration de la salle hypostyle du grand temple de Ptah.
 
À Thèbes, il se fait construire un temple funéraire plus modeste que celui de son père, qui est malheureusement totalement détruit aujourd’hui. Ce temple fut découvert par William Matthew Flinders Petrie en 1896. Il fut construit avec des matériaux provenant des ruines des temples funéraires proches. C’est pour cette raison que l’on a retrouvé des reliefs concernant Amenhotep III et Hatchepsout. C’est là que Petrie découvrit la "stèle de la victoire" (ou stèle de Mérenptah ou stèle d’Israël) qui est aujourd’hui exposée au musée du Caire. De part et d’autre du temple se trouvaient des magasins, le trésor, ainsi que les habitations des Prêtres chargés d’entretenir le culte du Pharaon. À Karnak, Mérenptah fait décorer la cour du VIIe pylône. Il fait sculpter une grande inscription relatant sa campagne victorieuse de l’an 5 sur l’un des murs de la grande cour des fêtes du temple d’Amon-Rê. À Louxor, il fait consacrer des statues à son nom et inscrit sa titulature dans la grande cour que son père ajouta au temple d’Amon-Min.
 
En Nubie, les temples d’Amada, d’Ouâdi-es-Seboua et d’Amara sont décorés au nom du souverain par les vice-Rois de Kouch, Sétaou et Messoui (ou Messui ou Messouy).
 
   On retrouve aussi une activité du souverain, mais de moindre importance, sur d’autres sites comme : À Bubastis dans le temple de Bastet ; À Coptos dans le temple de Min ; À Dendérah dans le temple d’Hathor ; À Hermopolis Magna, où il fait achever la décoration du petit temple d’Amon inauguré sous le règne de son père et enfin à Léontopolis.

 

Sa momie, sa sépulture

 


 

Momie de Mérenptah

   Mérenptah meurt selon certains spécialistes le 02 mai 1203, il fut enterré, dans le tombeau KV8, dans la vallée des Rois. Sa momie fut retrouvée le 9 mars 1898 par Victor Loret, dans la cachette du tombeau KV35 d’Amenhotep II, au milieu de 18 autres (Dont certaines royales). Elle est également connue sous le nom de "Momie blanche", parce qu’elle a beaucoup de traces couleur blanchâtre. Elle se trouve aujourd’hui au musée du Caire. Elle fut déballée et examinée la première fois le 8 juillet 1907, par l’égyptologue Britannique Grafton Eliott Smith, qui constate les premières détériorations qu’elle est entrain de subir.
 
   Son étude nous révèle que le corps est celui d’un vieil homme obèse, d’1 m 71. Mérenptah était presque complètement chauve, seule une étroite frange de cheveux blancs reste sur ses tempes et l’occiput. L’aspect général de son visage rappelle celui de Ramsès II, mais la forme du crâne et ses mesures se rapprochent plus de celle de son grand-père, Séthi I (1294-1279). On sait aussi maintenant que le Pharaon souffrait à la fin de sa vie de maux diverses qui purent-être la cause de sa mort. Le crâne du souverain présente à l’arrière une fracture ouverte comparable a celles d’autres momies royales étudiées, comme celle de Séthi II, ou Ramsès IV. En 1965, une nouvelle étude fut menée par James Edward Harris et Kent Reid Weeks afin de vérifier son état en la radiographiant. L’étude nous apprit que Mérenptah souffrait notamment d’arthrite, d’artériosclérose et d’une mauvaise dentition. L’examen révéla également plusieurs fractures sur son corps qui n’avaient pas été soignées, indiquant qu’elles avaient dû se produire post-mortem, peut-être lors de son déplacement dans la cachette de KV35.
 
   En 1974, des égyptologues remarquèrent que l’état de la momie s’était encore dégradé et qu’elle nécessitait, comme les autres momies royales qui avaient été trouvées dans la cachette, d’être traitée pour une infection fongique. Ils décidèrent de les emporter toutes à Paris afin de les sauver et les étudier plus profondément et en ce qui concerne celle de Mérenptah, afin de connaître la (ou les) cause(s) de la mort du Pharaon. Les recherchent furent entreprises par une équipe Française, regroupant des professionnels de diverses disciplines médicales, dont le médecin légiste Michel Durigon, assistant du professeur F.Ceccaldi, directeur du laboratoire de l’identité judiciaire à Paris. Cette équipe fut confiée à la direction du Docteur Maurice Bucaille aidé également de quelques collaborateurs Égyptiens. Grâce aux nombreuses techniques médicales qui furent utilisées on obtint un diagnostique étonnant de l’état de santé du Pharaon.
  


 

Décoration de la tombe de Mérenptah

   En avril 1976, Maurice Bucaille remis ses conclusions. Il constata que Mérenptah dût mourir de traumatismes multiples très importants. En effet des traces de chocs violents reçus de son vivant étaient visibles sur plusieurs parties du corps : Arrière de l’abdomen, thorax enfoncé, idem pour la voûte crânienne qui indique une mort quasi instantanée et de nombreuses lésions sur le côté droit du corps. Cette interprétation des blessures est remise en question par Salima Ikram et Aidan Marc Dodson qui voient dans les nombreuses traces de violence dont a souffert la momie du souverain, l’intervention brutale des voleurs de sépultures.
 
   Le tombeau du Pharaon est beaucoup plus simple que celui de son père Ramsès II. Il fixera d’ailleurs la norme pour la plupart des tombeaux qui seront construits dans la vallée. Il est cartographié et étudié pour la première fois en 1737-1738, par Richard Pococke, puis par Karl Richard Lepsius et Carl Richard en 1844-1845, puis en 1903-1904 par Howard Carter et enfin en 1985-1988 par Edwin C.Brock. Il est décoré avec des scènes : Des Litanies de Rê, du Livre des Portes dont le chapitre final apparaît encore partiellement sur la paroi Nord, du Livre des Morts, du Livre de la Terre, du Livre des Cavernes (ou Livre des Enfers, dans la chambre funéraire), du rituel de l’ouverture de la bouche et des représentations du défunt avec des déités.

 

Sa famille

 
   Mérenptah à deux ou trois épouses attestées :
 
• Bentanat II, sa nièce, la fille de sa sœur Bentanat I (ou Bint-Anath) et de son père. Cette Princesse apparaît par deux fois sur les représentations dans la tombe QV71 de la vallée des Reines de Bentanat I, sans toutefois y être explicitement nommée. Seul est visible son titre de : Fille du Roi engendrée par lui. Selon quelques égyptologues, dont Christiane Desroches Noblecourt et Joyce Anne Tyldesley, cette Princesse épousera Mérenptah. Cette hypothèse repose sur la découverte d’une statue de ce Pharaon à Louxor, qui mentionne "La Grande Épouse Royale Bentanat, Sœur du Roi, Fille du Roi, qui est, sûrement, cette Bentanat II, car il est peu probable que Bentanat I se soit remariée avec Mérenptah alors qu’entre eux il devrait y avoir au moins 20 ans d’écart. Cependant d’autres spécialistes, comme Christian Leblanc réfutent cette propositions. Il faut aussi souligner qu’à ce jour aucune autre trace archéologique n’a été trouvée mentionnant cette Princesse fille de Bentanat I. Il se pourrait aussi que Mérenptah est usurpé cette statue à son père ?.
 


 

Statue de Séthi II faisant offrande
aux Dieux Atoum et Shou –
Héliopolis

  • Isis-Nofret II (ou Iset-Nofret), sa sœur. Il faut souligner que cette Reine ne fait pas l’unanimité, en effet certains spécialistes pensent que l’Isis-Nofret épouse de Mérenptah était sa nièce, la fille de Khâemouaset et de Setna II. Elle portait les titres de : Maîtresse [Souveraine] des Deux Terres (Hnwt t3wy), Épouse du Roi (Hmt-nswt), Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt), Maîtresse [Souveraine] de Haute et Basse-Égypte (Hnwt-Smaw-mHw). Elle est attestée à plusieurs reprises pendant le règne de son mari, notamment sur une stèle du Vizir Panéhésy et une statuette dédiée par ce même Vizir, situées au Gebel el-Silsileh (جبل السلسلة  Ğabal as-Silsila, la Montagne de la Chaîne ou Jabal al-Silsila ou Gebel es-Silsila ou Gebel Silsileh ou Gebel Silsila), à environ 40 km au Sud d’Edfou. La stèle se trouve en face de la chapelle de Panéhésy et représente Méneptah.
On ne sait pas quand ni où la Reine est décédée et fut enterrée, peut-être à Saqqarah, le tombeau royal d’une femme nommée Isis-Nofret y a été récemment découvert au cours de fouilles par l’Université de Waseda. Elle donna trois ou quatre enfants à Mérenptah :
 
  Deux ou trois fils :

  Séthi II, qui serait l’ainé  pour certains et qui succèdera à son père de 1203 à 1194. Il est donné, entre autres, par Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, mais il faut noter que cette proposition ne fait pas l’unanimité. Il devra lutter pour le trône contre son demi-frère (ou fils selon les sources) Amenmes (ou Amenemose) qui se proclame aussi Pharaon à la mort de Mérenptah.


 

Tête de statue
d’Amenmes, trouvée à Karnak – Metropolitan Museum


Mérenptah (ou Naneferkaptah), qui est aussi donné comme l’ainé, entre autres, par Joyce Anne Tyldesley, Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. Il eut les titres de Fils de Roi, Commandant à la tête des Deux Terres et Généralissime. Ce Prince est principalement connu par deux statues trouvées à Tanis et Alexandrie, et trois fragments de statues à Bubastis. Toutefois, selon Dodson et Hilton, il convient être prudent car il pourrait y avoir confusion avec Séthi II (Qui porte ce patronyme en nom de Roi). En effet, sur ces statues le personnage porte un uraeus, qui était normalement uniquement utilisé par les souverains.

 
Khâemouaset, qui n’est donné que par Dodson et Hilton. Il eut le titre de Fils de Roi. Selon ces égyptologues, il serait représenté dans le temple de Karnak.

 
  Une fille :

Isis-Nofret (III) qui n’est donnée que par quelques spécialistes, dont Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. Elle serait mentionnée dans certaines sources comme Fille du Roi ?.

 
Takhat I (ou Tachat ou Tahat – ¦AHAt) qui est sûrement sa demi-sœur et nièce. Traditionnellement on présente Takhat I comme appartenant à la famille royale et une fille de Ramsès II qu’il eut, selon certains égyptologues, avec sa fille Henoutimrê (ou Hénoutmirê). Cependant, quelques spécialistes, dont Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, affirment qu’elle fut l’épouse de Séthi II. Elle eut un fils, dont le père est l’un ou l’autre de ces deux Pharaons en fonction des chercheurs :

Amenmes (ou Amenemose), qui précéderait et/ou régnerait en même temps que son demi-frère, ou père donc selon Dodson et Hilton, de 1203 à 1200. Les deux égyptologues appuient leur théorie sur une inscription d’une statue d’AmenmesTakhat I est indiquée comme Fille du Roi (s3T-nswt) et Épouse du Roi (hmt-nswt). Ils précisent que le mot "femme" aurait remplacé le mot "mère" placé originalement. Le titre aurait été changé lorsque Séthi II, l’héritier légitime du trône, usurpa la statue, et prouverait que Takhat I fut son épouse lorsqu’il devint Pharaon. De là, ils en déduisent donc qu’Amenmes était le fils de Séthi II et qu’il usurpa le trône à son propre père. Il y a aussi l’opinion, défendue entre autres par Rolf Krauss, que le vice-Roi de Kouch à l’époque de Mérenptah, appelé Messoui (ou Messui ou Messouy) et Amenmes sont une seule et même personne.
 

Bibliographie


    Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
John J.Bimson
Merenptah’s Israel and recent theories of Israelite origins, University of Sheffield, Sheffield, 1991.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Kathryn Cruz-Uribe :
On the wife of Merenptah, pp. 23-32, GM 24. Göttingen, 1977.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Marianne Eaton-Krauss :
Seti-Merenptah als kronprinz Merenptahs, pp : 15-22, GM 50. Göttingen, 1981.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994 – En Anglais, A History of Ancient Egypt, Blackwell Books, Oxford, 1992.
Michael Höveler-Mueller
Am anfang war Ägypten : Die geschichte der pharaonischen hochkultur von der frühzeit bis zum ende des neuen reiches ca. 4000 – 1070 v, Das pharaonische Ägypten, Philipp Von Zabern, Mainz, Juillet 2005.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Kenneth Anderson Kitchen :
Further notes on New Kingdom chronology and history, pp. 313-324, Chronique d’Egypte 63, 1968.
The victories of Merenptah, and the nature of their record, Journal for the study of the Old Testament 28, N°3, University of Sheffield, Dept. of Biblical Studies, Sheffield, 1976.
Merenptah & the late nineteenth dynasty, Blackwell, Oxford, 2003.
Kenneth Anderson Kitchen et Hourig Sourouzian :
Review of Les monuments du roi Merenptah, pp. 303-306, JEA 79, London, 1993.
Donald Bruce Redford :
Pharaonic king-lists, annals, and day-books : A contribution to the study of the Egyptian sense of history, Society for the Study of Egyptian Antiquities, Février 1986 – Ontario Benben Publications, Mississauga, Ontario, Février 1986.
Hourig Sourouzian :
Les monuments du roi Merenptah, Philipp von Zabern, Mainz, 1989.
Hermann Alexander Schlögl :
Das Alte Ägypten, Geschichte und Kultur von der Frühzeit bis zu Kleopatra, Verlag C. H. Beck, München, 2006 et 2008.
Siegfried Schott :
Altägyptische festdaten, Verlag der Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz/Wiesbaden, 1950.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Grafton Elliot Smith :
The royal mummies, IFAO, Le Caire, 1912 – Duckworth, London, dernière édition (posthume) 2000.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronique des Reines d’Égypte, Des origines à la mort de Cléopâtre, Collection : Essais Sciences, Actes Sud, Juillet 2008.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der vorzeit bis 332v. Chr., Münchener Universitaätsschriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Handbuch der ägyptischen königsnamen, pp : 108-113, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern, Mainz, 1999.
Frank Joseph Yurco :
Merenptah’s canaanite campaign, pp : 189-215, JARCE 23, New York, 1986.
Was Amenmesse the Viceroy of Kush, Messuwy ?, pp : 49-56, JARCE 34. New York, 1997.

 

….Retour à la XIXe dynastie

 

 

 
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