Généralités
Larsa (ou Larag ou Larsam, en
Sumérien :
LA-RA-AK KI Larak) est identifiée aujourd’hui
au site de Tell Senkerah (ou Tell Senkere ou Senkéré ou Tall sankara تل سنكرة)
en Irak. Ce fut une cité du Sud de la Mésopotamie à
environ 25 au Sud-ouest d’Ourouk
près de la rive Est du canal Shatt-en-Nil.
Elle est attestée pour la première fois au XXIVe siècle. Elle va être la capitale d’un royaume
Amorrite qui va se constituer en 2025, comme celui
de Mari et de
Babylone, à la chute de l’Empire du
Sumer.
Les textes couvrant la période des premiers siècles du deuxième millénaire sont abondants et nous indiquent notamment la
chronologie des souverains. Selon la liste dynastique, le royaume fut crée par le Roi
Naplânum (2025-2005). La dynastie qu’il fonda comportera 13 ou 14 Rois après lui
(En fonction de si l’on compte Rim-Sin II, 1741-1736). La cité fut la ville sainte du Dieu Shamash (Dieu soleil).
Larsa est parfois identifiée à la ville biblique d’Ellasar (Genèse 14.1).
L’histoire…….
Statuette votive en bronze d’homme agenouillé, trouvée à
Larsa, dite : l’Adorant du Dieu Amourrou – Musée du Louvre |
Larsa est mentionnée pour la première fois dans des inscriptions
Sumériennes datées, entre 2700 et 2800.
Avec la destruction par l’Élam de l’Empire
d’Ur et la mort de son Roi
Ibbi-Sin (2028-2004),
la ville va devenir indépendante.
Les dates de règne des Rois sont encore aujourd’hui très contestées (d’où les
nombreuses propositions pour chaque Roi). La chronologie officielle des souverains de la ville retenue par de nombreux spécialistes, dont
Madeleine André Fitzgerald, Ettalene Mears Grice, Morris Jastrow, Clarence Elwood Keiser, Marcel Sigrist etc,
débute avec Naplânum (ou Naplanum ou Na-p-la-nu-um, 2025 à 2006 ou
2025 à 2005 ou 2025 à 2004
ou 1961 à 1940), qui serait le responsable de cette libération et le fondateur de la dynastie. Mais la cité n’entrera
vraiment dans l’histoire qu’avec ses successeurs. Il faut souligner qu’aucune inscription n’a été mise au jour
permettant de vérifier que Naplânum fut un Roi de Larsa, qui semble avoir toujours fait partie du royaume
d’Ibbi-Sin. Cependant, un important et riche
marchand Amorrite, nommé Naplânum, apparaît dans de nombreuses
archives de ventes dans l’industrie du grain, au cours de ces
derniers jours d’Ur, qui pourrait bien avoir été le
Naplânum de la liste royale.
Dès 1998, Ur fut reprise par le Roi
d’Isin,
Isbi-Erra
(2017-1985) qui tint le contrôle de la région. Malgré cette domination, Larsa
prit quand même de l’importance sous l’impulsion des successeurs de Naplânum. Le
premier fut son fils, Emisum (ou Iemsium, 2005 à 1978 ou 2005 à 1977
ou 2004 à
1977 ou 1976 ou 1940 à 1912), dont nous avons très peu de renseignements sur son règne.
Il semble toutefois qu’il tennait allégeance à
Isin.
Le Roi suivant fut Samium (ou Samiom, 1977 à 1943 ou 1977 à 1942
ou 1976 à 1942 ou 1941
ou 1912 à 1877) qui guerroya contre le Roi
d’Isin,
Su-Ilisu (1985-1975) pour la possession de la ville
d’Ur. Aucune inscription n’a été mise au jour
dans les ruines de la ville permettant de démontrer son règne, mais il semble qu’il soit
cité dans une inscription trouvée à
Lagash
qui le mentionne en même temps que Larsa. Son fils Zabaia (ou Zabaya, 1942 à 1934
ou 19420à 1933 ou 1941 à 1933 ou 1932 ou 1877 à 1868) lui succéda.
Pour lui aussi les informations conservées sur sa vie et son règne sont très limitée. Seules deux inscriptions en
cunéiforme nous sont parvenues et un sceau cylindrique portant sa mention.
Il fut suivi sur le trône par son frère.
Avec l’arrivée au pouvoir du Roi Gungunum (ou Gu-un-gu-nu-um,
1936
à 1906 ou 1933 à 1907 ou 1933 à 1906 ou 1932 à 1906 ou 1905 ou 1868 à 1841 et Roi
d’Ur
à partir de 1924), Larsa devint la principale rivale
d’Isin et avec lui le Royaume connut un grand
essor. Entre les troisième et cinquième années de son règne, il fit face à
l’Élam. Il conduisit plusieurs campagnes dans
la vallée de la Diyala et contre les Élamites.
Il prit
Anshan, Bashime, Dêr (Près de Badra, à l’Est de la
Babylonie, dans la province de Wasit
en Irak) et il semble avoir dominé quelque temps la ville de
Suse.
En 1924 (an 19) il prit la ville de Malgûm (ou Malgium, à l’Est de
Babylone), puis il attaqua et conquit la ville
d’Ur, qui
était la possession du Roi d’Isin,
Lipit-Ishtar (1934-1924). Il mit ainsi un terme à la domination
d’Isin. Larsa reprit alors à son profit le
commerce dans le Golfe Persique accueillant maintenant dans son port les commerçants de Dilmun
(aujourd’hui le Bahreïn) et Magan (aujourd’hui Oman) qui faisaient avant
escale à Isin.
Gungunum s’empara ensuite des cités de
Lagash
(aujourd’hui Tell Al-Hiba ou Tell El-Hiba) et
Girsou (ou
Girsu, Tellô aujourd’hui) et
peut-être d’Ourouk
et Kisurra (ou Kisarra ou Kissura, aujourd’hui Tell Abu Hatab, située sur la
rive Ouest de l’Euphrate, à 7 km au Nord de
Shuruppak).
Larsa devint le plus grand royaume de la Basse-Mésopotamie et Gungunum prit le titre de
"Roi de
Sumer et d’Akkad".
En politique intérieure, il favorisa le développement de
l’agriculture en multipliant les systèmes de canaux d’irrigation et fit construire de nouveaux murs dans les villes principales.
Sous son règne se développèrent des entreprises privées au détriment des temples et du palais. Les capitaux qu’elles générèrent
affluèrent et donnèrent un nouvel essor au commerce. Son règne fut prospère également dans le commerce des pierres et métaux
précieux, ainsi que de l’ivoire et le cuivre, entre autres. Certains de ses textes administratifs ont été préservés,
nous précisant le rôle de l’État. Les successeurs de Gungunum vont poursuivre sa politique de conquête.
Statuette de bronze de Warad-Sin |
Abisare (ou Abi-Sare ou Abi-sarê ou A-bi-sa-re-e, 1906 à 1896 ou
1906 à 1895 ou 1905 à 1895 ou 1905 à 1894 ou 1841 à 1830 et Roi d’Ur
de la IIIe Dynastie) fut le Roi suivant, mais on ne connait pas son lien avec le précédent,
quelques spécialistes pensent qu’il fut son fils. Il va guerroyer
contre le Roi d’Isin Bur-Sin (1896-1876)
qui tentait de reprendre Ur, mais ce dernier après une
courte victoire, en 1896 fut vaincu près de la ville d’Adab (Nord du
Sumer, aujourd’hui site archéologique de Bismaya,
près de la ville de Diwaniyah). Abisare lança de nombreux travaux, dont plusieurs chantiers hydrauliques destinés à détourner
les eaux irriguant Isin.
Son fils Sumu-El (ou Sumuel ou Sumu-Ilum, 1895 à 1867 ou
1895 à 1866 ou 1894 à 1866 ou 1894 à 1865 ou 1830 à 1801
et Roi d’Ur
de la IIIe Dynastie)
lui succéda et suivit la politique guerrière de son père. Bur-Sin reprit
Ur à Larsa, mais il
l’évacua dans les trois mois qui suivirent. En l’an 4 et 5 Sumu-El conquit les villes d’Akusum, Kazallu
(Située au Nord-ouest d’Adab) et il réaffirma également son contrôle sur
la ville d’Ourouk
qui avait des volontés d’indépendance. En l’an 8 il prit Pinaratim, en l’an 10
et 11 Sabum (qui n’est pas localisée), Kish et
Nippur.
Enfin en l’an 16 il prit
Oumma et dans le but d’étouffer l’économie
d’Isin
il conquit Eduru-Nanna-isa (ou Nanna-Isha), une petite ville sur le canal au Nord
d’Isin, de sorte qu’il put contrôler
l’alimentation en eau de la ville ennemie. Cependant, son projet de construction d’un barrage qui retenait l’eau ne put
se réaliser. À la fin de son règne un des canaux du fleuve Tigre, qui fournissait Larsa, fut détourné par une cité rivale.
L’eau ne fut plus assez importante pour irriguer les champs de Larsa et une famine s’en suivit qui agita une rébellion
contre le Roi.
Puis, vont lui succéder, en un peu plus d’une trentaine d’années, cinq Rois qui nous sont très peu connus.
Le premier fut Nûr-Adad (ou Nur-Hadad, 1866 à 1851 ou 1865 à 1850
ou 1865 à 1849 ou 1801 à 1785
et Roi d’Ur
de la IIIe Dynastie), que quelques spécialistes
donnent originaire de Lagash. Il profita des rébellions
découlant d’une vague de famine pour monter sur le trône de Larsa. Il est connu pour son activité de bâtisseur, en particulier
pour la reconstruction de la ville d’Éridou. Il fit
élever un palais royal et plusieurs temples dans Larsa et Ur.
Pendant son règne, Larsa subit de terribles inondations causées par les crues du fleuve Tigre.
Son fils lui succéda.
Liste des Rois de Larsa –
Terre cuite – Musée du Louvre |
Sin-Iddinam (ou Sin-Idinnam ou Sîn-iddinam, 1850 à 1844 ou 1849 à 1843
ou 1849 à 1842
ou 1785 à 1778 et Roi d’Ur
de la IIIe Dynastie) dès son arrivé au pouvoir fit
face aux villes puissantes qu’étaient Babylone
contre qui il fit campagne en l’an 4, Malgûm (ou Malgium, à l’Est de
Babylone) en l’an 5 et
Eshnunna en l’an 6, celle-ci exerça son contrôle sur les villes situées
dans la vallée de la Diyala. Malgré son court règne, il conquit de nouvelles villes, comme Bad-Tibira (ou Tubal, non encore
localisée avec certitude, il pourrait s’agir de Tell al-Madainet) et des villes du bassin du fleuve Diyala, qui devinrent
vassales de Larsa. Il s’approcha d’Assur et
conquit Ibrat, située sur le cours du Tigre. Il eut aussi une activité de bâtisseur importante, il est connu pour la
construction de divers temples et de canaux pour rediriger le cours du Tigre, qui provoquait des inondations catastrophiques
en passant par Larsa. Son fils Sin-Eribam (Sin-Iribam ou Sîn-eribam, 1843 à 1842 ou 1842 à 1840
ou 1778 à 1776
et Roi d’Ur de la IIIe Dynastie) lui succéda.
On sait très peu de choses sur lui, pas même s’il réussit à garder les possessions de Larsa. Son fils lui succéda.
Sin-Iqîsam (ou Sîn-Iqîsam ou Sin-Iqisham ou Sin-iqisham ou Siniqisham,
1841 à 1836 ou 1840 à 1835 ou 1776 à 1771 et Roi d’Ur
de la IIIe Dynastie) lui succéda. Très peu de choses son également connues sur son règne si ce n’est
une commémoration en son an 5 pour sa victoire sur une coalition comprenant :
Ourouk, Kazallu (Située au Nord-ouest d’Adab),
Isin et
l’Élam.
Silli-Adad (ou Sillî-Addad, 1836 à 1835 ou 1835 à 1834 ou 1771 à 1770 et Roi
d’Ur
de la IIIe Dynastie) lui succéda. Nous n’avons pas beaucoup plus d’informations sur lui que pour ses
prédécesseurs. Il ne régna que quelques mois, en 1834, Kudur-Mabuk (ou Kudurmabug ou Kudur-mabuk ou Kuturmabukou Kutur-mapuk
ou Kuturmapuk), chef de la tribu nomade Amorrite des Iamûtbal
(ou Yamutbal, originaire du Sud-est de l’Irak, entre le Tigre et le Zagros), traversa le Tigre
et établit sa résidence à Mashkan-Shapir. Il profita de la lutte entre
Isin et Larsa pour prendre d’assaut cette
dernière et détrôner Silli-Adad.
Il confia alors la ville à son fils,
Warad-Sin (ou Warad-Sîn “Serviteur du Dieu Sin“, 1834 à 1823 ou 1822 ou 1770 à 1758
et Roi d’Ur de la IIIe Dynastie) qui fut le créateur
d’une courte dynastie. Certains spécialistes pensent qu’il est possible qu’il y eut une corégence avec son père.
Les deux sont ainsi mentionnés dans plusieurs inscriptions. Sa sœur, Enanedu (ou En-ane-du) fut Grande Prêtresse du Dieu Sin à
Ur. Il est enregistré que dans sa deuxième année de règne,
il détruisit les murs de Kazallu (Située au Nord-ouest d’Adab)
après une victoire sur la ville et défit l’armée de Mutibal qui avait occupée Larsa et en l’an 4 une victoire contre Malgûm (ou
Malgium, à l’Est de Babylone).
Cette prise de pouvoir étrangère ne causa apparemment aucune rupture dans la vie économique de la ville.
Une période de paix et de prospérité régna pendant cette occupation qui fut même l’une des plus florissantes de l’histoire
de la cité. L’agriculture, où beaucoup de soins furent portés à l’irrigation avec la construction de canaux, et l’élevage
des moutons se développèrent. Le commerce international, surtout avec la vallée d’Indus, connut un essor considérable. Il
s’y échangeait alors de l’huile, de la laine et de l’ivoire. L’époque fut aussi marquée par un développement culturel et
artistique important. Warad-Sin ordonna la construction d’un grand nombre de temples et de ziggourat, non seulement dans
Larsa mais aussi à Ur et
Nippur. Dans cette dernière, ville du Dieu Enlil,
il consacra plusieurs statues à la divinité. Il entreprit également des travaux à Larsa et à Zabalam (ou Zabala,
aujourd’hui Tell Ibzeikh).
Statuette trouvée à Larsa –
Musée du Louvre |
La fin de Larsa
Le fils ou le frère, selon certains spécialistes, de Warad-Sin,
Rim-Sin I
(ou Rîm-sin ou Rim-Sîm, 1822 à 1763 ou 1758 à 1699 et Roi d’Ur
de la IIIe Dynastie) lui succéda. En l’an 11 de son règne il construisit la muraille d’Iskun-Samas au bord de l’Euphrate.
En l’an 14 (1809, on trouve aussi 1799), il fut confronté à une
coalition menée par le Roi de Babylone,
Sin-Muballit (1813-1793)
qui avait unit autour de lui les villes d’Isin,
d’Ourouk, de Sûtum
et de Râpiqum (En amont de
Sippar, sur l’Euphrate). Malgré cette force importante les coalisés furent vaincus et Rim-Sin I,
en l’an 14 (1807) occupa les villes de Ka-ida, Nazarum et Pinaratim (Les bouches du Tigre et de l’Euphrate).
Puis en l’an 18 (1805) il reprit les armes et s’empara des villes d’Imgur-Gibil et de Zibnatum. En
l’an 19 (1804) ce fut au tour de Bit-Susin et Uzarpara (ou Uzarbara) de tomber.
Après une année de repos, Rim-Sin I se remit en campagne. En
l’an 20/21 (1803/1802) il prit Kisurra (ou Kisarra ou Kissura, aujourd’hui Tell Abu Hatab,
située sur la rive Ouest de l’Euphrate, à 7 km au Nord de
Shuruppak) et
dévasta Dûrum et Dêr (Près de Badra, à l’Est de la Babylonie, dans
la province de Wasit en Irak), puis il conquit Ourouk
l’année d’après (1801) en épargnant ses habitants. En l’an 26 (1797), il envahit le territoire
d’Isin, pour finalement s’emparer de la
ville en l’an 30 (1793) en épargnant une fois encore les habitants.
La conquête de celle-ci plaça sous son contrôle tous les pays du
Sumer, mais il fut coupé du reste de la région
par ses voisines Babylone et
Eshnunna.
Il n’y a pas d’autres événements enregistrés pendant les 30 dernières années de règne du Roi, si ce n’est
à la mort de Sin-Muballit, en 1793, Rim-Sin I profita
de l’occasion, il passa à l’offensive et reprit Ur.
Ce fut alors l’apogée du royaume.
Il ne semble pas qu’il attaqua directement Babylone,
qui dominait une vaste région et qui représentait un adversaire trop puissant.
Toutefois Rim-Sin I fut incapable d’exploiter ses victoires.
En 1787, il ne put résister à l’invasion du nouveau Roi de Babylone,
Hammourabi (1792-1750), qui lui reprit ses possessions.
En 1764/1763, Rim-Sin I fut une deuxième fois vaincu par la coalition du Roi de
Mari,
Zimri-Lim (1775-1761/60) et
d’Hammourabi. Ces derniers pénétrèrent dans son royaume par le Nord.
Ils mirent le siège et prirent l’importante ville de Mashkan-Shapir (ou Tell Abu Dhuwari),
puis ils se rendirent maître de Larsa. Le siège dura six mois et mobilisa 40.000 soldats. La ville tomba finalement et ses
murailles furent détruites. Après une tentative d’évasion, Rim-Sin I et ses fils furent emprisonnés à
Babylone.
Larsa ne fut plus désormais que la ville sainte du Dieu Shamash (Dieu soleil) et
resta sous la domination des Rois de Babylone.
Sous le règne de Rim-Sin I les arts, particulièrement les vieilles écoles
Sumériennes de scribes, furent encouragés.
Le Roi ne fut pas qu’un guerrier, il consacra beaucoup d’efforts à la construction et à la restauration des
murs de différentes villes, à l’excavation de canaux pour l’irrigation qui fournirent a boire a une nombreuse population,
à la construction et l’enrichissement des temples, à la gestion de son territoire en terre de culture et il promut le commerce
avec le golfe Persique et Dilmun (aujourd’hui le Bahreïn). Son épouse, Simat-Ishtar, construisit à
Ur pour la Déesse Ningal
(ou Ninegal “la grande dame“) qui fut la parèdre de Nanna
(ou Sin), le sanctuaire Eagga-kilib-urur, temple qui recueillait toutes les instructions. Ningal prit ici le rôle de
sa fille Inanna.
En 1741, un dernier soubresaut de Larsa vit l’arrivé sur le trône de
Rim-Sin II (ou Rîm-sin ou Rim-Sîm, 1741 à 1736 ou 1738 à 1737 ou 1678 à 1674)
qui se proclama Roi de Larsa. Les spécialistes pensent que probablement ce ne fut pas son vrai nom,
mais qu’il se fit appeler comme le dernier Roi de la ville pour légitimer sa prise de pouvoir.
Rim-Sin II profita de la faiblesse du Roi de Babylone,
Samsu-Iluna (ou Samsou-Ilouna, 1750-1712)
dont il était le vassal, pour provoquer une rébellion à Larsa, qui servit d’exemples pour des soulèvements dans
d’autres villes comme Eshnunna,
Isin,
Ourouk et
Ur.
Il fut vaincu devant Kish et mourut dans son palais.
Le Roi d’Eshnunna, qui l’avait aidé dans sa rébellion fut capturé,
emmené à Babylone et assassiné. Suite à cet
affrontement, Samsu-Iluna, afin de prévenir toutes
nouvelles rébellions, pilla et incendia la ville d’Ur,
puis il fit abattre ses murailles et ses temples. Il fit de même avec la ville
d’Ourouk.
Tête de statuette du Dieu Shamash (10,80 cm) – Musée du Louvre |
Le site archéologique
Découvert et identifiée en 1854, le
site de Larsa n’a été que très partiellement fouillé par André Parrot qu’en 1933. Par la
suite, plusieurs campagnes de fouilles furent organisées, d’abord dirigées par
Jean Margueron, puis par Jean-Louis Huot. Le plus ancien monument qui ait été retrouvé est un assez
grand palais construit sous le règne de Nûr-Adad (1865-1850), mais il
semble qu’il n’ait jamais été occupé. À peine terminé, il fut abandonné, mais on
ignore les raisons de la désertion. Peut-être pour une cause religieuse. Le
deuxième monument important de la ville est son temple, consacré au Dieu Shamash,
l’EBabbar (ou E-Babbar). Il est mentionné dès le milieu du IIIe millénaire
par le Roi de Lagash
E-Anna-Tum (ou Eannatum, v.2455-2425).
Il aurait été reconstruit par le Roi
d’Ur
Our-Nammou (ou Ur-Nammu,
2112-2095) vers 2100. Ce fut l’un des temples les plus prestigieux de la
Babylonie. Il dominait le centre de la ville et dans le tell,
ses ruines s’élèvent encore aujourd’hui à 22 m. Le temple survécut à toutes les
guerres de la ville et fut constamment reconstruit, notamment par Sin-Iddinam (1849-1843), et ce jusqu’au règne du Roi
de Babylone
Nabonide
(555-539).
Des fouilles ont révélé aussi les vestiges d’une ziggourat,
l’Éduranna (ou É.Dur.An.Na, "Maison, lien du ciel"), du temple de Shamash, ainsi que quelques tombes
et de nombreuses tablettes en cunéiforme datant du IIe millénaire. La Grande Prêtresse du Soleil,
Entu, y avait semble t-il aussi son temple, appelé Giparku. Enfin,
Gungunum (1933-1906) y
avait construit un temple dédié à la Déesse Ishtar et un autre consacré à Gula,
la Déesse d’Isin
et Rim-Sin I
(ou Rîm-Sîn)avait édifié un temple pour le Dieu Adad (Dieu de l’orage).
Bibliographie
Pour d’autres détails sur
la ville voir les ouvrages de :
Daniel Arnaud :
– Texte aus Larsa. Die epigraphischen Funde der 1. Kampagne in Senkereh-Larsa, 1933, Reimer,
Berlin. 1994.
Jean Bottéro et Marie-Josèphe Stève :
– Il était une fois la Mésopotamie, Gallimard, Collection Découvertes, Paris, 1993.
Jean Bottéro et Barthel Hrouda :
– L’Orient ancien : Histoire et civilisations, Bordas, Paris, 1991 – En Allemand :
Der Alte Orient : Geschichte und Kultur des alten Vorderasien, Orbis-Verl, München, 1991-1998.
Erich Ebeling :
– Altbabylonische Briefe amerikanischer Sammlungen aus Larsa, Otto Harrassowitz, Leipzig, 1943.
Madeleine André Fitzgerald :
– The rulers of Larsa, Yale University, New Haven, 2002.
Roman Ghirshman :
– Époques d’Ur IIIe dynastie et de Larsa, Imprimerie Nationale, Paris, 1936.
Ettalene Mears Grice :
– Records from Ur and Larsa dated in the Larsa dynasty, Yale University Press, New Haven, 1919 –
AMS Press, New York, 1983.
Ettalene Mears Grice, Clarence Elwood Keiser, Morris Jastrow et Albert T.Clay :
– Chronology of the Larsa dynasty, Yale University Press, New Haven,
1919 – AMS Press, New York, 1980 – Hardpress Ltd, 2013.
Jean-Louis Huot :
– Larsa, Institut français d’archéologie du Proche-Orient, Beyrouth, 2003.
Ilmari Kärki :
– Isin, Larsa, Uruk, Finnish Oriental Society, Helsinki, 1980.
Wilhelmus François Leemans :
– Legal and economic records from the Kingdom of Larsa, E. J. Brill, Leiden, 1954.
Henry Frederick Lutz et Alexander Kohut :
– Early Babylonian letters from Larsa, Yale University Press, New Haven, 1917.
André Parrot et Maurice Lambert :
– Glyptique Mésopotamienne : Fouilles de Lagash (Tello) et de Larsa (Senkereh) 1931-1933,
Imprimerie Nationale, Paris, 1954 – Paul Geutner, Paris, 1954.
Marcel Sigrist :
– Larsa year names, Andrews University Press, Berrien Springs, 1990.
Stanley D.Walters :
– Water for Larsa; an Old Babylonian archive dealing with irrigation, Yale University Press, New Haven, 1970.
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