Détail d’une fresque du palais d’Assur-Nasirpal II
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Localisation
Nimrud (ou Nemrod ou Nimrod ou
Kalkhû ou Kalḫu ou Kalkhu ou Kalhu, en arabe :
kālḫū كالخو,
forme ancienne de Kalwakhum ou dans l’Ancien Testament : Kalakh ou Calah ou Kalach ou Kalaḥ,
en arabe : كال) fut une des grandes capitales
Assyriennes. Elle était située au Sud du Tigre, à 35 km de
Ninive, à moins d’un kilomètre du village moderne de Noomanea
(30 km. au Sud-est de Mossoul), et elle contrôlait le Zab supérieur et le Tigre. La ville
fut construite sur une falaise surplombant le Tigre à l’Ouest. Il s’agit de l’une des plus grandes cités anciennes connues,
s’étendant sur environ 360 ha, dont 20 ha étaient occupés par l’acropole (La colline de Nimrud).
Dans les temps anciens, la
ville était appelée Kalkhû (ou Kalkhu ou Kalhu). Ce fut les arabes qui lui donnèrent son nom actuel de Nimrud. Ils tirèrent
ce nom d’après un héros biblique légendaire de la chasse,
Nimrod (ou Nemrod, Genèse 10:10-11-12;
Michée 5:6; I Chroniques 1:10) et de Tell Azar qui recèle les ruines de "Fort
Salmanasar". Nimrud fut identifiée comme étant le site de la ville biblique de
Kalakh (ou Calah ou Kalah).
L’histoire…….
Le site fut habité depuis la
préhistoire. Les plus vieux objets qui y furent retrouvés datent de la période de Halaf (Fin VIe-début Ve millénaire).
La cité fut cependant créée plus tard. Elle est mentionnée dans la documentation de la période
paléo-Babylonienne sous le nom de Kalwakhum. Elle est
alors située dans une zone essentiellement peuplée de
Hourrites.
Cette bourgade intégra sans doute l’Empire Assyrien
dans la période dite médio-Assyrienne (ou Premier Empire, 1392-912)
durant les conquêtes effectuées à partir du règne
d’Assur-Uballit I (1366-1330).
Elle ne fut mentionnée pour la première fois par un souverain que par
Salmanasar I (ou Salmanazar, 1275-1245), à qui on
attribue sa véritable création et elle exista pendant près d’un millier d’années.
Au IXe siècle, la ville ne fut plus qu’un centre administratif sans grande
importance, mais sa situation géographique en faisait le site propice à la
reconstruction.
Une porte de la ville reconstituée
Entrée du palais d’Assur-Nasirpal II
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La cité devint célèbre
lorsqu’Assur-Nasirpal II (ou Ashurnasirpal,
884-859) en fit sa capitale. Il fit ériger de nombreux monuments impressionnants sur le site de l’ancienne ville pratiquement
tombée en ruines. Un de ceux-ci, le palais, fut achevé en 879. Les festivités de la grande cérémonie d’ouverture sont décrites
sur une stèle découverte lors de fouilles archéologiques. La ville
d’Assur-Nasirpal II abritait, selon certains
spécialistes, jusqu’à 100.000 habitants et contenait des jardins botaniques, un jardin zoologique et des temples.
Les murs du palais étaient ornés de bas-reliefs en albâtre sculptés. Ils représentaient de nombreux portraits du
souverain entouré d’ailes protectrices, ou à la chasse, ou à la campagne. Ils étaient complétés de textes sur chaque relief. Les
inscriptions commençaient par retracer la lignée
d’Assur-Nasirpal II sur trois générations et
relataient ses victoires militaires. Elles indiquaient aussi les limites de son Empire et racontaient comment il avait fondé
Kalkhû et construit le palais.
Son fils, Salmanasar III (859-824),
grâce aux butins de ses campagnes militaires embellit encore la cité, qui devint "Ville demeure du Roi".
Il y construisit un palais, le "Palais Sud-est", une grande ziggourat et un temple et laissa plusieurs éditions
des annales royales où furent enregistrées ses campagnes militaires, dont la dernière qui est gravée
sur un obélisque noir "L’obélisque noir de Kalkhû".
Hors de
la citadelle, il édifia l’Ekal Mašarti "Fort Salmanasar", qui était l’arsenal des armées
Assyriennes. Le palais, restauré, est devenu un musée. C’est l’un des
deux palais Assyriens préservés dans le monde, l’autre étant celui de
Sennachérib (705-681) à
Ninive.
Adad-Nirâri III (810-782)
construisit un autre palais dans la citadelle, à côté de celui
d’Assur-Nasirpal II. Celui-ci
fut ensuite incorporé dans le "Palais central", bâtit sous le règne de
Téglath-Phalasar III (745-727).
Nimrud resta la capitale
Assyrienne jusqu’en 707 et
laissa sa place à Dûr-Sharrukîn créée par
Sargon II (722-705). Elle restera quand même un centre majeur et une
résidence royale, même lorsque Sennachérib (705-681) installa ensuite
sa capitale à Ninive.
Assarhaddon (681-669) fut le dernier souverain à bâtir un palais
dans la citadelle, le "Palais Sud-ouest". La ville fut complètement pillée et détruite en 614, lorsque
l’Assyrie succomba sous les coups des
Mèdes et des
Babyloniens.
Le site resta cependant encore habité pendant quelques siècles, avant d’être abandonnée à l’époque des
Séleucides (312-64).
Statue d’un gardien de porte
du "Palais Nord-est" – British Museum
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Archéologie
Le nom Nimrud accolé au site fut
apparemment utilisé pour la première fois dans les écrits de Carsten Niebuhr, qui était à Mossoul en Mars 1766. Le site fut
découvert par l’Anglais Badger en 1844. L’archéologue Britannique, Austen Henry Layard le fouilla pour la première fois en 1845.
Il considérait le site comme un quartier d’une supposée région urbaine de "Ninive", d’où le nom de
Ninive dans les titres de plusieurs début de travaux au sujet de
Nimrud. Ses livres : "Nineveh and its remains" et "Monuments of Nineveh" renvoient à ce site.
Layard fouilla de 1845 à 1847 et de 1849 à 1851, avant de repartir tout en emmenant certaines de ses
découvertes au British Museum.
Des grandes fouilles suivirent, dirigées par : Hormuzd Rassam en 1853 et 1854 et de 1877 à 1879 ;
Henry Rawlinson, qui identifia le site comme étant l’antique Kalkhû, en 1853 ; William Kennett Loftus en 1854 et 1855 ;
George Smith en 1873. Puis Nimrud fut laissée intact pendant près de 60 ans, jusqu’entre 1949 et 1957 où les fouilles furent
reprises par Max Edgar Lucien Mallowan de l’École Britannique d’Archéologie en Iraq, avec lui les premières recherches rigoureuses
furent effectuées. Puis ce fut : David Oates entre 1958 et 1962 ; Julian Orchard en 1963 ; la Direction des Antiquités de la
République d’Iraq en 1956, 1959, 1960, de 1969 à 1978 et 1982 à 1992 ; Janusz Meuzynski entre 1974 et 1976 ; Paolo Fiorina
entre 1987 et 1989 pour le Centro Ricerche e Archeologiche Scavi de Turin, qui se concentra principalement sur
l’Ekal Mašarti "Fort Salmanasar" ; John Curtis en 1989 et enfin en 1989,
l’équipe de l’archéologue Muzāḥim Maḥmūd Ḥusayn al-Zūbaʻī
qui exhuma les tombes de dignitaires Assyriens
et leur trésor constitué de nombreux bijoux.
Les fouilles révélèrent de remarquables bas-reliefs, des ivoires et des sculptures.
Aujourd’hui, beaucoup de bas-reliefs ornent les galeries du British Museum, à Londres, avec quelques autres exposées dans des
musées en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Une statue
d’Assur-Nasirpal II (884-859)
fut mise au jour dans un excellent état de conservation, comme le sont les colossales statues d’homme ailé à tête de lions
qui gardaient l’entrée du palais, pesant de 10 à 30 tonnes. Un grand nombre
d’inscriptions traitant d’Assur-Nasirpal II
a pu fournir plus de détails sur sa vie et son règne, ce qui en fait le plus connu des dirigeants de cette époque.
Certaines parties du site ont également été identifiées comme : Des temples dédiés à Ninourta
(ou Ninurta) et Enlil, un bâtiment affecté à
Nabû (Dieu de l’écriture et du savoir), ainsi que de vastes fortifications.
Salle du British Museum
regroupant des bas-reliefs du palais d’Assur-Nasirpal II
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Les palais d’Assur-Nasirpal II,
Salmanasar III (859-824)
et Téglath-Phalasar III (745-727)
ont été localisés. Le célèbre obélisque noir de
Salmanasar III fut mis au jour par Austen Henry Layard en 1846. Le monument, qui a la forme d’une tour de temple au sommet,
commémore les campagnes victorieuses du souverain tout au long de son règne. Sur un panneau on voit le Roi
d’Israël,
Jéhu (En
Hébreu : יהוא
בן נמשי מלך ישראל,
Yehu ben Nimshi, 842-815) rendant hommage devant
Salmanasar III. Le texte en cunéiforme sur l’obélisque fait mention des cadeaux : De l’or, de l’argent, du plomb,
des armes etc…
Fut également mis au jour lors de ces fouilles de magnifiques pièces, appelées "Le trésor de
Nimrud". C’est une collection de 613 pièces de bijoux en or et pierres précieuses.
Le trésor survécut à la confusion et aux pillages après l’invasion de l’Irak en 2003 dans les coffres d’une banque
où il avait été mis de côté pendant 12 ans et fut “redécouvert” le 5 Juin 2003.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Muayad Said Basim Damerji et Ahmed Kamil :
– Gräber assyrischer Königinnen aus Nimrud, Römisch-Germanisches Zentralmuseum, Mainz, 1999.
John Curtis :
– New light on Nimrud : Proceedings of the Nimrud conference 11th-13th March 2002,
British Institute for the Study of Iraq, British Museum, London, 2008.
Muayad Said Basim Damerji et Aḥmad Kāmil :
– Gräber assyrischer Königinnen aus Nimrud, Verlag des Römisch-Germanischen Zentralmuseums, Mainz, 1999.
Félicien De Saulcy :
– Sur les inscriptions Assyriennes de Ninive. (Khorsabad, Nimroud, Koioundjouk), A. Leleux, Paris, 1850.
Klaudia Englund :
– Nimrud und seine funde. Der weg der reliefs in die museen und sammlungen, Rahden, Leidorf, 2003.
Muzahem M.Hussein et Amer Suleiman :
– Nimrud : A city of golden treasures, Ministry of Culture and Information, Directorate of
Antiquities and Heritage, Baghdad, 2000.
Austen Henry Layard :
– Nineveh and its remains, George P.Putnam, New York, 1849 – John Murray, London, 1867 – Praeger, New York, 1969/1970 –
En Français, Les ruines de Ninive, Éditions de l’Unesco, Paris, 1999.
– Monuments of Nineveh, John Murray, London, 1849-1853.
William Kennett Loftus :
– Warkah: its ruins and remains, London L., Londres, 1859 – En Français, Warkah : ses ruines et vestiges,
Nabu Press, Avril 2012.
Max Edgar Lucien Mallowan :
– Nimrud and its remains, 2 vol., Dodd, Mead, New York, 1966 – Collins, Londres, 1966.
– The Nimrud ivories, British Museum Publications, London, 1978.
Muzāḥim Maḥmūd Ḥusayn al- Zūbaʻī et
Āmir Sulaymān :
– Nimrūd, madīnat al-kunūz al-d̲ahabiyya,
Dāʼirat al-Āt̲ār wa-al-Turāt, Baggdad, 2000.
David Oates :
– Nimrud, British School of archaeology in Iraq, London, 2001.
Joan Oates et David Oates :
– Nimrud : An Assyrian imperial city revealed, British School of Archaeology in Iraq, London, 2001.
Cinzia Pappi :
– Neo-assyrian texts from Nimrud varied content, Università degli studi di Roma “La Sapienza”,
Dipartimento di studi orientali, Roma, 2004.
Barbara Parker :
– Nimrud tablets, 1956 : Economic and legal texts from the Nabu temple, pp : 125-138, Iraq 19, N°2, 1957.
– Seals and seal impressions from the Nimrud excavations, pp : 26-40, Iraq 24, N°1, Bagdad, 1962.
Joseph Poplicha :
– The Biblical Nimrod and the kingdom of Eanna, pp : 303-317, Journal of the American Oriental Society 49,
New Haven, 1929.
Henry Creswicke Rawlinson :
– On the birs Nimrud, or the great temple of Borsippa, pp : 1-34, The Journal of the Royal Asiatic Society of
Great Britain and Ireland 18, London, 1861.
Donald John Wiseman :
– Fragments of historical texts from Nimrud, pp : 118-124, Iraq 26, N°2, Bagdad, 1964.
– The Nabu temple texts from Nimrud, pp : 248-250, Journal of Near Eastern Studies 27, N°3,
University of Chicago Press, Chicago, 1968.
– Literary texts from the temple of Nabû, British School of Archaeology in Iraq, London, 1996.
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