L’Empire Sassanide ou dynastie Sassanide (En Persan :
ساسانیان)
est le nom utilisé pour la troisième dynastie Iranienne et le second Empire Perse qui va dominer la région de 224 à 651 ap.J.C.
La dynastie Sassanide est fondée par Ardachêr I
(ou Ardashir Babigan ou Artexerce ou Artaxerxès I, 224-241), qui renversa le dernier Roi
Parthe Arsacide,
Artaban V (ou Artabano ou Artabanus ou Artabanos, en Persan :
اردوان Ardavan, 216-224)
et le tua le 28 Avril 224 (Quelques spécialistes avancent le 22 Avril) à la bataille d’Hormizdaghan (Plaine dans la région de
Suse).
Elle prit fin lorsque le dernier "Roi des Rois" (ou Shāhanshāh ou Shahinshah),
Yazdgard III (ou Yazdegerd, 632-651) fut battu, après 14 ans
de lutte pour chasser le premier califat arabe, premier des empires islamiques. On retient
traditionnellement comme territoire de l’Empire Sassanide les régions actuelles correspondant à : L’Iran, l’Iraq,
l’Arménie, l’Afghanistan, l’Est de la Turquie
et certaines parties de la
Syrie, le Pakistan, le Caucase, l’Asie centrale et l’Arabie. Les Sassanides appelaient leur Empire “Eranshahr”
"Domaine des Iraniens (Aryens)". La période des Sassanides présente des difficultés d’études liées notamment au manque
de sources. On divise généralement l’ère Sassanide en quatre :
▪ La construction : De vers 205 à 310, qui correspondent à la constitution de l’Empire, au
développement de l’agriculture et de l’urbanisme.
▪ Le premier âge d’or : De 310 à 379 où l’on remarque un certain déclin et
des difficultés face aux Hephthalites.
▪ La période intermédiaire : De 379 à 498.
▪ Le second âge d’or : De 498 à 651, période qui est marquée par un renouveau de la
croissance, puis un rapide déclin jusqu’à la chute, de 622 à 651.
L’histoire…….
L’origine de la dynastie remonte à un certain Sassan (ou
Sasan, en Persdan : ساسان, v.180)
et c’est de lui que sera tiré le nom de Sassanide. Il fut le Grand Prêtre du temple d’Anahita. Il
eut un fils, Palik (Papag ou Pāpağ ou Papak ou Pâpak ou Pâbhagh ou Bâbek, en Persan :
بابک Babak ou Babek, v.210-223) qui était à l’origine le
dirigeant d’une petite ville appelée Kheir, mais avait réussi, en 205, à déposer Gocihr, le dernier Roi des Bazrangids
(Vassal des Parthes Arsacides) et s’était
nommé lui-même comme le nouveau dirigeant. Il épousa Rodhagh, qui était la fille du Gouverneur de la province de Perse
(ou Persis ou Pārs). Les événements qui vont débuter cette longue dynastie ne sont pas claires, en raison de la nature
fragmentaire des sources. Il est toutefois certain qu’à la suite de la mort de Palik, vers 210, ses deux fils
Ardachêr I et l’aîné Châhpûhr (ou Šāpūr) s’engagèrent
dans une lutte pour le pouvoir.
Investiture d’Ardachêr I par le Dieu Ahura Mazda
|
Ardachêr I (ou
Ardacher ou Ardachîr ou Ardaschir ou Ardashir ou Ardashir Babigan ou Ardašīr ou Artexerce ou Artaxerxès I,
en Persan : اردشیر بابکان
Ardaschīr, en Moyen-Perse : Arđaxšēr, en
Parthe : Artaxšaθra,
en Pahlavi : ‘rthštr "Qui a l’ordre divin que son Royaume", 224 à 241), est
également connu sous le nom d’Ardashīr-i Pāpagān "Ardachîr, fils de Pāpağ".
Il fut le descendant d’une lignée de Prêtres de la Déesse Anahita à Istakhr et fut le fils
cadet de Palik et de la Reine Rodhagh. Il est considéré comme le fondateur de la dynastie Sassanide. Selon une tradition,
de 206 à 241, il hérita de son père le trône d’Istakhr (En Persan : استخر),
également connu sous le nom de Stakhr, qui était une ville située dans le Sud de l’Iran, dans la
province du Fars, à cinq kilomètres au Nord des ruines de
Persépolis.
Avant de succéder à son père, Ardachêr I acquit le poste de Gouverneur de Darabgird
(ou Dârâbgerd dans la province du Fars) et reçut le titre de "Argbadh". À la mort de Palik, son frère aîné
Châhpûhr (ou Šāpūr) monta sur le trône. Toutefois, Ardachêr I s’engagea dans une lutte pour le pouvoir contre lui
et en 208 prit la royauté à son compte qu’il garda jusqu’en 241 et il fut "le Roi
des Rois d’Iran" de 226 à 241. Il déplaça sa capitale plus au Sud de la Perse et basa son pouvoir à
Ardachêr-Khwarrah (ou Ardachîr-Khwarrah ou
Gur ou Firozâbâd ou Firuzabad, en Persan :
اردشيرخوره "La Gloire d’Ardachêr"
anciennement Gur). La ville, était bien protégée par de hautes montagnes et était entourée par un haut mur d’enceinte
circulaire et incluait un grand palais, dont il reste des vestiges. Elle était facilement défendable par le biais de passages
étroits. Elle devint le centre à partir duquel Ardachêr I lança son expansion.
Peinture représentant un prétendu
combat entre Ardachêr I et Artaban V |
Il étendit rapidement son territoire et exigea la fidélité des Princes du Fars et
en 211/212 prit le contrôle sur les provinces voisines de Kerman, Ispahan, Susiane et Mésène. Puis, pendant que les
Parthes étaient en pleine guerre civile, Ardachêr I commença à attaquer leurs territoires. Cette expansion attira l’attention
du Grand Roi Parthe
Artaban V (216-224) qui marcha
contre lui.
En Susiane
Artaban V essaya de lui barrer la route, mais ses troupes furent défaites. La guerre dura plusieurs années et en 224,
Ardachêr I conquit les provinces orientales de Parthie et se proclama Roi.
Artaban V fut définitivement vaincu
et tué le 28 Avril 224 (Quelques spécialistes avancent le 22 Avril) à la bataille d’Hormizdaghan (Plaine dans la région de
Suse). Ardachêr I se fit alors couronné Shāhanshāh (ou Shahinshah ou Šāhān šāh Ērān)
"Roi des Rois", en 226, dans sa nouvelle capitale
Ctésiphon.
Artaban V
étant le Roi de la majeure partie de l’Empire Parthe, il est coutume de prendre cette date comme la fin de 400 ans de règne
Arsacide et
Artaban V comme le dernier Roi.
Au cours des années qui suivirent Ardachêr I élargit son nouvel Empire à l’Est et
au Nord-ouest avec la conquête des provinces du Sistan, de Gorgān, du Khorassan,
de Margiane (Aujourd’hui Turkménistan), de Balkh et de Chorasmie. Le Bahreïn et
Mossoul furent également ajoutés aux biens Sassanides.
En outre, les Rois du Koushan et de Makran se déclarèrent ses vassaux. Cependant il ne réussit à chasser (et tuer ?) le frère
d’Artaban V,
Vologèse VI qu’en 228. Selon l’historien Arthur Christensen, Ardachêr I établit un État qui se distingua par une forte
centralisation politique. Il divisa l’Empire en cantons, dont les dimensions étaient fondées sur des considérations militaires.
Ces cantons furent conçus pour résister à l’influence des intérêts héréditaires et les rivalités féodales. Les Gouverneurs
locaux qui descendaient tous de la famille régnante portaient le titre de Shāh (Chef). Dans une tentative visant à protéger l’autorité royale de défis
régionaux, le personnel des domaines Sassanides et les membres de la branche familiale furent dispersés à travers l’Empire.
Alors que les anciens Princes féodaux (Vāspuhragan) restaient et étaient tenus de rendre le service militaire
avec leurs troupes locales (Pour la plupart des paysans). Ardachêr I dut combattre deux des fils
d’Artaban V, Archak et Artavazde.
Tétradrachme d’Ardachêr I |
Ceux-ci étaient encore jeunes lors de la prise de pouvoir en
Parthie d’Ardachêr I et s’étaient réfugiés
dans les montagnes avec les débris de l’armée
Parthe. Quelques temps après ils reprirent la lutte contre les Perses, mais ils furent capturés et
exécutés à Ctésiphon, probablement
vers 235. Dans les dernières années de son règne, Ardachêr I s’engagea dans une série de conflits armés avec son grand rival
à l’Ouest l’Empire Romain. Les tendances expansionnistes d’Ardachêr I furent frustrées par
son échec d’invasion de l’Arménie
où une branche des Arsacides occupait toujours le trône et dont le Roi Tiridate II d’Arménie
(216-252), neveu d’Artaban V,
tentait de rallier les vassaux restés fidèles à la dynastie
Arsacide.
Autre monnaie d’Ardachêr I –
British Museum |
Compte tenu que
l’Arménie fut très souvent possession
des Romains, Ardachêr I dut faire face à Rome et à ses légions. Il revendiqua alors les mêmes territoires que ces ancêtres
Achéménides et envoya des ambassadeurs à l’Empereur
Romain Alexandre Sévère (222-235) pour lui donner l’ordre d’évacuer
l’Asie Mineure, la
Syrie et ce qui avait appartenu
à l’Empire Achéménide. En 230, il conduisit son armée
dans la province Romaine de
Mésopotamie. Il fit le siège, sans succès de sa capitale forteresse,
Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin,
ville dans la province de Mardin, au Sud-est de la Turquie). Dans le même temps, sa cavalerie passa la frontière Romaine de menaça
la
Syrie et la Cappadoce.
Il semble que les Romains aient jugé bon de tenter une solution diplomatique à la
crise, rappelant aux Perses la supériorité des armées Romaines, mais en vain. En 231, Ardachêr I, là aussi sans succès, fit
de nouveau campagne contre les avant-postes frontaliers Romains. Cette action eut pour conséquence que l’Empereur
Romain Sévère se déplaça vers l’Est, en établissant son quartier général à
Antioche, mais il éprouva des
difficultés à réunir ses troupes et, par conséquent, fit une autre tentative de diplomatie vers Ardachêr I qui le repoussa une
nouvelle fois.
Autre fresque de l’investiture d’Ardachêr I à Taq-i Bostan
|
Alexandre Sévère n’apprécia pas les paroles des ambassadeurs Perses et en 232, il conduisit ses légions dans une
triple attaque contre le nouveau maître de la Perse. Il fut vainqueur, la même année et il prit le surnom de “Parthique” et de
“Persique”. Toutefois, ses différents corps d’armée n’avancèrent pas de manière coordonnée et Ardachêr I
fut en mesure de reprendre l’avantage. Il concentra alors ses forces contre l’ennemi à travers
l’Arménie où il put mettre un terme à
l’avancé Romaine. L’ambition du Romain fut de prendre la capitale
Ctésiphon et il remonta vers le Nord.
L’armée Romaine s’enfonça en
Médie et en Mésène (Sud de l’actuel Irak), mais l’attaque de
Ctésiphon fut un échec. Les deux
armées se rencontrèrent à plusieurs reprises et il semble qu’Ardachêr I fut vainqueur de façon décisive.
Les Romains comprirent qu’ils avaient un nouveau voisin belliqueux et se retirèrent.
Toutefois, on peut considérer que les Perses subirent des pertes considérables, car rien ne fut pour poursuivre les Romains
dans leur fuite et Ardachêr I cessa de revendiquer les provinces Romaines d’Orient.
Les deux dirigeants durent avoir des raisons pour éviter d’autres campagnes.
Quand Sévère retourna en Europe l’année suivante en 233, Ardachêr I ne renouvela pas ses attaques pendant plusieurs années,
probablement en concentrant ses énergies à l’Est. Dans le même temps Rome entra dans la période délicate qu’on appelle l’anarchie
militaire et les Empereurs ne restaient pas longtemps sur le trône.
Ardachêr I s’installa à Ctésiphon.
Puis il fit restaurer la cité de
Séleucie du Tigre et juste à côté construire celle de Veh-Ardashir (Le Bienfait d’Ardashir).
En 237, le Roi avec son fils Châhpûhr I (ou Šāpūr ou
Shapur ou Sapor) lança de nouveau une campagne pour envahir la
Mésopotamie. Ils remportèrent des
victoires à
Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin) et
Harran (ou Carrhae).
En 238, Les Sassanides profitèrent du faible nombre des légions Romaines pour investir la
Syrie.
Ces succès conduisirent l’Empereur Romain Gordien III (238-244) à lancer ses armées pour protéger
l’Osroène.
En 241, Ardachêr I et Châhpûhr I prirent, après de rudes combats,
la forteresse arabe de Hatra (ou Hadr ou Atra ou al-Ḥaḍr,
en Persan : الحضر “l’agglomération",
dans la région d’Al-Jazirah), en
Mésopotamie, qui était alliée des Romains et la détruisirent.
Ghaleh Dokhtar "La jeune fille du château",
construite par Ardachêr I en 209 |
Ardachêr I mourut quelques mois plus tard.
Ce fut un Roi énergique, responsable de la résurgence pas seulement de la Perse,
mais de la langue Iranienne et du peuple comme une nation unifiée avec le
renforcement du Zoroastrisme. Alors que ses campagnes contre Rome ne rencontrèrent qu’un succès limité, il obtint plus
contre eux que les
Parthes avaient fait depuis des décennies et prépara la voie à l’important succès de son fils et successeur
Châhpûhr I contre le même ennemi.
Ardachêr I épousa Ziyanak (ou Myrōd, née vers 210), la fille
d’Artaban V,
qui fut la mère de Châhpûhr I et d’Adhur-Anahid. Elles
prendront toutes les deux le titre de Banebshenan Banebshen "La Reine des Reines" (En Persan :
بانبشنان بانبشن).
Châhpûhr I (ou Šāpūr ou Šābuhr ou Shapur ou Sapor,
en Persan :شاپور یکم
Šapūr ou Shāhpur ou Schāpūr ou Šābuhr ou xšayaθiya puθra “fils du Roi“,
12 Avril 241 à 272) qui serait né à Bishapour (ou Bishapur ou Bay Shāpur, à 23 km de Kazerun, dans le Fars),
en 215. Il régna probablement également à titre de Corégent, avec son père, avant la mort de ce dernier en 241. La date du
couronnement de Châhpûhr I reste discutée, mais 241 est fréquemment noté. Dans une lettre de l’Empereur Gordien III (238-244) à
son sénat, datée de 241, le mot "Roi Perse" est inscrit au pluriel. Des spécialistes affirment aussi que les
pièces de monnaie de cette période montrent le portrait d’Ardachêr I face à son jeune fils et qu’elles sont accompagnées par une
légende qui indique que Châhpûhr I est déjà évoqué, comme Roi. Châhpûhr I apparaît également comme dauphin dans
les inscriptions de l’investiture d’Ardachêr I à Naqsh-e Rajab et Firuzabad.
Drachme argent de Châhpûhr I |
La même année Châhpûhr I prit pour son père, après de
rudes combats, la forteresse arabe de Hatra (ou Hadr ou Atra ou
al-Ḥaḍr, en
Persan : الحضر “l’agglomération",
dans la région d’Al-Jazirah), en
Mésopotamie, à environ 100 km au Sud-ouest de Ninive, qui était alliée des Romains et la détruisit.
Selon la légende, Al-Nadirah, la fille du Roi de Hatra, trahi sa ville pour les Sassanides, puis elle tua le Roi et rasa la ville.
Une autre légende dit que Châhpûhr I se maria avec Al-Nadirah et c’est lui qui tua son père ?.
Le Roi se tourna ensuite vers l’Est, il mit à sac
Begram, la capitale d’été kouchane, puis annexa le royaume des Kouchans, à la limite de l’Inde et de l’Afghanistan. Il
s’empara de Peshawar et occupa la vallée de l’Indus et traversa l’Hindou Kush. La campagne se poursuivit par la
conquête de la Bactriane, l’Oxus fut atteint et la
dynastie Kouchane du Grand Kanishka fut déposée.
En 243, il continua la lutte menée par son père contre Rome et avança en Syrie.
Timésithée (ou Timesitheus) Préfet du Prétoire et beau-père du jeune Empereur Romain Gordien III, défit les Perses à la bataille
de Rhesaïna (ou Resaena ou Ras el-‘Ayn, Irak) la même année. Gordien III intervint en Orient accusant Châhpûhr I
d’avoir rompu la trêve maintenue depuis l’Empereur Alexandre Sévère (222-235). La campagne fut victorieuse pour les Romains qui
reprirent Harran (ou Carrhae).
Ils s’emparèrent de
Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin, ville dans la province de Mardin, au Sud-est de la
Turquie), ancienne capitale de la
Mésopotamie Romaine. Cependant, en 244, Châhpûhr I les arrêta à Misikhè (ou Misiche ou Al-Anbar près de
Falluja, Irak) sur l’Euphrate. Il captura un grand nombre de prisonniers et obligea Gordien III à la retraite. Ce dernier mourut
en route (Assassinat ou blessure ?) et l’armée Romaine élit Empereur, Philippe l’Arabe (244-249) pour lui succéder.
Autre monnaie de Châhpûhr I |
En 244, Philippe conclut une paix avec les Perses, ignominieuse pour les Romains.
Il dut régler un tribut à ces derniers, verser une rançon de 500.000 aurei pour la libération des prisonniers, les Perses
gardèrent leurs conquêtes de 243 qui s’étendaient jusqu’à Anatha (‘Ana, Irak) et il
s’engagea à ne pas intervenir en
Arménie. Avec les invasions Germaniques et le changement continu de nouveaux Empereurs
après la mort de Philippe tué par Trajan Dèce (249-251), lui même tué en combattant les Goths à Abrittus (Razgrad), l’Empire
Romain fut considérablement affaibli. Châhpûhr I profita de cette faiblesse et reprit ses attaques.
Il conquit l’Arménie
et y installa sur le trône son fils (Filiation incertaine) Artavazde VI (ou Hormizd-Ardaschir, 252-271). Ce fut un motif de
guerre pour Rome qui rassembla ses légions en Syrie et l’Empereur Valérien I (253-260) marcha contre lui pour venir en aide aux
Arméniens occupés. Châhpûhr I réagit rapidement, il réunit ses vassaux et attaqua le premier avec le soutien de
l’Arménie dirigée par son fils. En 252, il
remporta une victoire contre les légions Romaines à Barbalissos (ou Bâlis, Syrie) sur l’Euphrate,
puis à Chalcis (ou Qinnasrin, Syrie). Il ravagea la Syrie entière avec l’aide d’un fonctionnaire Syrien, Mariadès,
dissident Romain exilé d’Antioche.
Cependant, le Roi Perse s’arrêta devant
Antioche où il laissa Mariadès prendre le pouvoir (On ne sait à quel titre) et qui lui fit bien sur allégeance.
En 254, Châhpûhr I changea d’avis, il prit et détruisit
Antioche, ses habitants furent
déportés en Perse où ils participèrent à la création de nouvelles cités.
Le triomphe de Châhpûhr sur l’Empereur
Valérien I – Naqsh-e Rostam |
En Syrie, Châhpûhr I se heurta à la résistance locale et aux restes reformés de l’armée Romaine dans
la région d’Émèse (ou Homs).
Dans le même temps Valérien I, reprit pied à
Antioche et rétablit l’autorité Romaine sur les territoires. Châhpûhr I se replia sur
Ctésiphon, ne conservant que
Nisibe (ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibia ou Nisibin).
En 256, après un long siège, il prit la cité de
Doura
Europos (ou Salhiyé, Syrie) sur l’Euphrate qu’il détruisit et vida de sa population. Le conflit dura jusqu’en 260 où les
deux partie connurent des fortunes diverses.
La situation dans l’Empire Romain se dégradant suite aux invasions et
à la guerre civile, le tribut ne fut plus payé. Châhpûhr I attaqua sur plusieurs fronts, il envahit ce qui restait de la
Mésopotamie
et de l’Osroène Romaines. Il assiégea
Harran (ou Carrhae),
menaça l’Égypte et ses cavaliers avancèrent en
Asie Mineure.
La même année, l’Empereur Valérien I reforma une grande armée à
Samosate (ou Samsat,
Turquie) et marcha contre lui. Puis il revint vers la
Cappadoce chasser des partisans Perses, mais la peste décima son armée.
Châhpûhr I se replia vers le haut-Euphrate, aux environs
d’Édesse, qu’il assiégea. Valérien I
entra en Mésopotamie pour venir en aide
à la ville. En 260, la cité tomba, l’armée Sassanide remporta la victoire face aux légionnaires affaiblis et mal approvisionnés
et Valérien I fut capturé (Châhpûhr I se vanta de l’avoir personnellement fait prisonnier).
Valérien I aurait alors tenté de reprendre des négociations avec le Roi Perse, mais celui-ci l’aurait mis à mort.
L’armée Romaine se replia immédiatement sur
Émèse (ou Homs), laissant sans
défense la Syrie du Nord et le centre de
l’Asie Mineure.
L’armée Sassanide profita de cette déroute et ravagea la Syrie ainsi que la
Cilicie et la
Cappadoce sans rencontrer de résistance.
Il y a des informations contradictoires quant à la mort de Valérien I. Certains
spécialistes pensent qu’il ne fut pas tué par le Roi Perse. Les traditions Iraniennes, reproduites par des
auteurs médiévaux comme Abu Mansur al-Tha’alibi (ou Abū Manṣūr ‘Abd al-Malik b.
Muḥammad b. Ismā’īl al-Tha’ālibī,
écrivain Iranien, 961-1038), Tabarî (ou Mohammad bin Jarīr bin Yazīd al-Imām abū Ja`far, historien, 83-923),
et Ferdowsî (ou Firdûzî ou Abū-l-Qāsim Mansūr ibn Ḥasan
al-Ṭūsī, poète Persan, v.940-v.1020), disent que Valérien I fut traité avec des égards,
tandis que Lactance (ou Lucius Caecilius Firmianus, rhéteur Romain, v.250-v.325) prétend que l’Empereur fut maltraité puis,
après sa mort en captivité fut empaillé et exposé dans un temple ?.
L’humiliation de Valérien I –
Plume et encre par Hans Holbein le Jeune – 1521 |
Châhpûhr I voulut continuer à avancer en
Asie Mineure, mais il fut
repoussé par un Général Romain, Empereur usurpateur soutenu par
l’Égypte, nommé Ballista, qui réussit à attaquer les
Perses qui assiégeaient Pompeleioupolis, en venant par la mer depuis la
Cilicie. Il massacra
plusieurs milliers de soldats Perses et captura le harem royal. En 262, Châhpûhr I dut battre précipitamment en retraite et sur
le chemin du retour il fut attaqué par le Roi de
Palmyre,
Odénath
(ou Lucius Septime Odénat ou Odaenathus, v.250-267) qui était chargé par l’Empereur Romain Gallien (253-268) de la défense de l’Orient.
Odénath repoussa l’armée
Sassanide, il conquit Ctésiphon, puis
Nisibe et
Harran (ou Carrhae)
lors d’une seconde campagne en 266. Il récupéra tous les territoires occupés par Châhpûhr I et prit
alors le titre de "Rois des Rois". Malheureusement pour eux, ils ne profitèrent pas longtemps de leur succès,
Odénath et son fils
Hairan (ou Lucius Septimius Hérode) furent assassinés la même année alors qu’ils
préparaient une campagne contre les Goths en
Cappadoce.
Châhpûhr I ne fut plus en mesure de reprendre l’offensive et il perdit aussi
l’Arménie, bien qu’un autre de ses fils
Narses remplaça son frère Artavazde VI sur le trône. On retiendra quand même
que l’une des grandes réalisations du règne de Châhpûhr I fut la défaite des Empereurs Romains Valérien I et Philippe l’Arabe.
Cette réussite est représentée dans une peinture murale à
Naqsh-e Rostam
où Châhpûhr I est montré à cheval, portant des armures royales et la couronne.
Devant lui, s’agenouille Philippe l’Arabe, en habit Romain, pour demander la
grâce.
Châhpûhr I fut aussi un grand bâtisseur, il construisit la grande ville de Gundishapur (ou
Gondishapur, Jondishapur, Jundishabur) près de l’ancienne
capitale Achéménide de
Suse. Il fit ériger, par les prisonniers Romains (70.000),
le barrage de Sostra, sur le fleuve Karoun, en Susiane et un système d’irrigation, redirigé depuis le fleuve, pour augmenter la
fertilité du district. Il est également attesté pour la construction de la ville de Bishapour (ou Bay Shāpur,
“le seigneur Shapur“, à 23 km de Kazerun, dans le Fars), là aussi par les soldats Romains capturés après la défaite de
Valérien I en 260.
La ville se trouvait sur la route reliant les villes d’Istakhr et
Ctésiphon. Châhpûhr I est mentionné plusieurs
fois dans le Talmud, comme le Roi Shabur. Il avait de bonnes relations avec la communauté
Juive et était un ami de
Shmouel, un des plus célèbres Amoraïm (Terme générique pour désigner les docteurs du Talmud)
Babylonien. Durant le règne de Châhpûhr I
le prophète Mani (216-277), le fondateur du Manichéisme, commença sa prédication dans l’Ouest de l’Iran et le Roi lui-même
semble avoir favorisé ses idées. Le Shapurgan de Mani, le seul traité en langue moyen-Perse, est dédié à Châhpûhr I.
Un camée montrant une scène
de combat équestre, représentant la capture de l’Empereur Romain Valérien en 256
par Châhpûhr I |
Châhpûhr I eut trois épouses :
• Gurdzad, une noble Perse qui lui donna trois fils et une fille :
▪
Hormizd I (ou Ormizd ou Ormuz), né en 241 et
Bahrâm I (ou
Vahram) qui lui succèdent.
▪ Châhpûhr (ou Šāpūr ou Shapur ou Sapor) qui fut Roi de Mésène.
▪ Narses (ou Narseh ou Narssi) qui semble être mort jeune.
▪ Casmak, Princesse de Perse
dont nous ne savons rien.
• Chapurdokhtak (ou Shapurdokhtak) qui lui donna un (ou deux fils) :
▪ Artavazde VI (ou Hormizd-Ardaschir) qui fut Roi
d’Arménie
(252-271). (Sources incertaines car il peut-être le même qu’Hormizd I).
▪ Narses (ou Narseh ou Narssi) qui
fut Roi d’Arménie (272-294), puis
qui succéda à ses demi-frères sur le trône Perse.
• Une concubine
Grecque, dont on ne connait pas le nom qui lui donna également un fils :
▪
Mirian III (ou Mihran ou Mirvan) qui fut Roi
d’Ibérie (284-361). Il épousa
Nana, la fille du Roi du
Bosphore Cimmérien, Thothorsès Tibérius Julius (279-308). En 337, il se convertit, ainsi que son épouse,
au Christianisme qui devint la religion du royaume.
Monnaie d’Hormizd I |
Hormizd I (ou Ormizd ou Ormuz ou Ormisde, en Persan :
هرمز یکم Hormoz ou Hor’moz, 272 à 273) fut le premier des fils de
Châhpûhr I à prendre le pouvoir. Il naquit en 241.
Avant de succéder à son père il fut Gouverneur pour lui du Khorassan (en Farsi :
خراسان ou Khorasan ou Chorasan ou Khurasan) qui est une région située dans le Nord-est de l’Iran.
Le nom vient du Perse et signifie "D’où vient le soleil". Il est fait mention d’Hormizd I pour la première fois
lors des guerres de Châhpûhr I contre Rome. En fait on sait très peu de
choses de son règne très court de seulement un an et dix jours. Dans la tradition Perse de l’histoire
d’Ardachêr I, conservée dans un texte Pahlavi, Hormizd I fut le fils
d’une fille de Mithrak, un dynaste Perse, que la famille d’Ardachêr
I avait tenté d’éliminer parce que les Mages avaient prédit que, de son sang
serait le restaurateur de l’Empire de Perse.
Cependant la jeune fille fut sauvée par un paysan. Un jour
Châhpûhr I la vit, en tomba amoureux et en fit son épouse qui lui donna un fils, Hormizd I.
Dans cette légende, qui fut partiellement préservée aussi par Tabari (ou Muhammad ben Jarîr ben Yazîd
al-Imâm abû Ja`far at-Tabarî, historien et exégète du coran, 839-923), les grandes conquêtes de Châhpûhr I sont transférées à
Hormizd I. Cyrille Toumanoff identifie le Roi
d’Arménie Artavazde VI (ou Hormizd-Ardaschir,
252-271) avec le personnage de l’inscription, connue des historiens occidentaux sous le nom de "Res gestae
divi Saporis", que le Roi Châhpûhr I
nomme : "Immédiatement après notre fille la Reine des Reines Adour-Anâhîd,
notre fils Hormizd-Ardaschir, grand Roi d’Arménie". Il s’agirait dans ce cas
du fils aîné et Prince héritier de Châhpûhr I, donc Hormizd I à qui
l’Arménie
aurait été donnée en apanage ?.
Bahrâm I (ou Vahram ou Vahrâm ou Varahran, en Persan :
بهرام یکم Bahrām, 273 à 276) succéda à son frère Hormizd I. Son nom se trouve aussi sous la forme,
Varahran, en moyen-Perse qui veut dire "victoire", et il est représenté par la
divinité Zoroastrienne du même nom (Vahram). Selon une inscription Pahlavi, Bahrâm I est bien le fils de
Châhpûhr I et non, comme le note Tabari (ou Muhammad ben Jarîr ben
Yazîd al-Imâm abû Ja`far at-Tabarî, historien et exégète du coran, 839-923) son le petit-fils. Les premières références à
Bahrâm I se trouvent pour son couronnement sur le monument de son grand-père
Ardachêr I à Naqsh-e Rajab. Là, le futur Roi apparaît en plus petit
au côté d’Ahura Mazda. Bahrâm I s’incline devant la divinité dont il porte le nom.
La situation en Gaule, en Bretagne et en
Dacie, puis l’invasion du Nord de l’Italie
par les Alamans, empêcha dans un premiers temps l’Empereur Aurélien (269-275) et son successeur Probus
Marcus Aurélius (276-282) de faire la guerre aux Sassanides, ce qui rendit le début de règne de Bahrâm I assez calme.
Le Roi, qui n’avait pas de bonnes relations avec Rome, soutient la Reine de
Palmyre,
Zénobie
(ou Septimia Bathzabbai, 267-272/3) et de son fils Wahballat, lors de leur guerre contre les Romains.
Celle-ci était pourtant l’épouse d’Odénath
qui avait attaqué son père Châhpûhr I.
Investiture de Bahrâm I à Taq-i Bostan |
En 273, suite à sa
demande d’aide, Bahrâm I lui envoya un corps d’armée.
Odénath,
ex-allier des Romains avait tellement élargi son royaume qu’il suscitait maintenant la jalousie de l’Empereur Romain.
Malgré le soutien apporté,
Zénobie
perdit la guerre et dut s’enfuir. Elle demanda asile au "Roi des Rois", mais
elle fut arrêtée sur le chemin avant même d’avoir atteint les territoires
contrôlés par la Perse. Bahrâm I chercha alors à négocier la paix et sa
libération auprès de l’Empereur Aurélien qui accepta les cadeaux envoyés ainsi
que la paix.
Celui-ci célébra quand même son triomphe à Rome en 274, mais aucun
prisonnier ne fut présenté à la foule, seuls les présent furent exhibés. En 275,
les relations Romano-perses étant toujours tendues, Aurélien déclara la guerre
aux Sassanides et s’avança sur leur territoire. Il avait presque atteint le
Bosphore quand un complot fomenté par un de ses secrétaires l’obligea à mettre
un terme à l’expédition. Aurélien fut assassiné au printemps 275 non loin de
Byzance, ce qui arrangea pour un temps les affaires des Perses.
Autre monnaie de Bahrâm I |
Au début de son règne, Bahrâm I, avec l’aide de Katir, voulut
promouvoir à nouveau le Zoroastrisme. Le Roi fit emprisonner le prophète Mani (216-277), le fondateur du Manichéisme et l’auteur
du Shapurgan, le seul traité en langue moyen-Perse, dédié à Châhpûhr I
et le condamna à mort. Mani survit quand même à Bahrâm I, mais mourut dans sa prison à
Ctésiphon en 277 peu de temps avant la date
prévue de son exécution. Toutefois, des rumeurs persistent que Mani aurait pu être écorchés vivants, puis sa dépouille aurait
été empaillée et suspendue quelque temps au dessus d’une des portes de la grande cité de
Châhpûhr I. Après l’arrestation de Mani, le Roi ordonna la persécution
de ses nombreux disciples et de la hiérarchie du mouvement. Ses 12 apôtres et 72 évêques furent à peu près tous pendus. Bahrâm I
épousa une Perse dont on ignore le nom qui lui donne deux fils :
Bahrâm II et Hormizd. Bahrâm I mourut en 276,
apparemment de la maladie.
Bahrâm II (ou Vahram ou Vahrâm ou Varahran,
en Persan :بهرام دوم Bahrām, 276 à 293)
régna en tyran et s’attira le mécontentement de tous les Seigneurs. Ces derniers fomentèrent un complot contre lui dans
le but de le mettre à mort. Cependant le Roi fut alerté de la conjuration à temps par le chef des Mages ce qui permit de le
sauver. Le Mage lui fit reconnaître ses erreurs et l’obligea à changer de comportement. Les nobles redonnèrent alors allégeance
au Roi pour le reste de son règne. Bahrâm II se distingua par la suite pour sa sagesse et sa modération ce qui le rendit
populaire auprès de toutes les classes sociales de son Empire.
Il fut impliqué dans une campagne en Sakastan (Le Sistan aujourd’hui) et en Afghanistan. Les hostilités
prirent fin en 283 avec la victoire du Roi sur la région. Pratiquement au même moment, en 282, Bahrâm
II se heurta à Carus Marcus Aurélius (282-283), le nouvel Empereur Romain qui
voulait venger la mort de Valérien I. Carus envahit
l’Arménie, puis il traversa l’Euphrate
avec ses troupes et occupa la
Mésopotamie qu’il ravagea. Bahrâm II ne fut pas en mesure d’offrir une résistance, ses armées étant occupées en
Afghanistan. Les troupes Romaines occupèrent les villes de
Ctésiphon et
Séleucie du Tigre.
Autre monnaie de Bahrâm II |
Toutefois, comme un oracle l’avait prédit plus tôt, la mort de Carus coupa court à sa campagne ainsi qu’à l’avancée des Romains.
Les circonstances de la mort de Carus restent mystérieux et inexplicable jusqu’à ce jour, assassiné ou foudroyé dans sa tente
ou même maladie ?. Après sa mort, les Romains se retirèrent et le fils de Carus, Numérien (ou Numérianus,
283-284), conclut la paix avec les Perses. Ce traité de paix confirma la cession de deux provinces à Rome. Cependant, en 286,
le nouvel Empereur Romain Dioclétien (284-305) reprit les hostilités avec la Perse et marcha en territoire Sassanide.
Il apporta son soutien au Prince
Arménien,
Tiridate III 287-330) qui était en rébellion contre la Perse.
L’Arménie fut libérée des Sassanides après
quelques batailles et
Tiridate III déclara l’indépendance et se proclama Roi de
l’Arménie occidentale avec l’accord de Rome.
Dans le même temps que les légions entraient en territoire Sassanide, une insurrection éclata à l’Est de l’Empire. Le vice-Roi
du Séistan, le propre frère de Bahrâm II, voulut s’emparer du trône avec le soutien du Prince Kouchan Vasudeva II.
Dioclétien signa un traité de paix en 287 avec Bahrâm II. Ce denier mourut peu après, son fils unique Bahrâm III lui
succéda.
Monnaie de Narses |
Bahrâm III (ou Vahram ou Varahran,
en Persan :بهرام سوم Bahrām,
293 à 293/4) avant d’accéder au trône, était Gouverneur du Sistan, puis il porta le titre de Sagân Shâh (Roi de Sacastène).
Dès sa prise de pouvoir il abandonna les persécutions religieuses contre les Manichéens. Il ne régna que quatre mois, il fut
détrôné par Narses (ou Narseh ou Narssi), son grand-oncle, dernier fils de
Châhpûhr I, qui régnait sur la partie orientale de
l’Arménie (272-294) et qui se révolta contre
lui.
Narses (ou Narseh ou Narseus ou
Narsi, 293 à 302, en Persan : نرسه) fut le
dernier fils de Châhpuhr I et de la Reine Chapurdokhtak (ou Shapurdokhtak).
Il prit le pouvoir sur le trône d’Arménie
en 272 après le règne d’Artavazde VI (Hormizd-Ardaschir, peut-être son frère) et le garda jusqu’en 294, mais amputé de la partie
occidentale, prise en 287 par
Tiridate III (287-330) avec l’appui des Romains. Durant le règne de son père, Narses fut aussi vice-Roi du Sistan, du
Balûchistân et du Sind (ou Sindh qui est l’une des quatre provinces du Pakistan) et de Sacastène (ou Saka, aujourd’hui
l’Ouzbékistan, le Tadjikistan, l’Afghanistan).
Il est cité dans l’inscription de son père comme : "Notre fils le noble adorateur de Mazda,
Narses, Roi de Sind, de Sacastène et de Tourène, jusqu’au bord de la mer…". En 294, Narses, détrôna son petit neveu
Bahrâm III et restaura l’unité de l’Empire. Il pratiqua une politique hostile envers Rome et entra
dans une énième campagne contre eux. Il prit la direction de
Harran (ou Carrhae)
et ses cavaliers occupèrent rapidement l’Arménie,
L’Osroène et la Syrie jusqu’à
Antioche sans prendre la ville.
En 297, le futur Empereur Romain Galère (ou Galérius, 305-311), alors César de Dioclétien, revint
très vite du Danube et tenta
d’arrêter Narses en
Mésopotamie. 3 batailles furent menées, les deux premières restant indécises.
Lors de la troisième bataille, Galère fut battu près de Callinicum sur l’Euphrate et fut forcé
de battre en retraite. Le Romain traversa l’Euphrate en Syrie pour rejoindre son beau-père Dioclétien à
Antioche. Narses détrôna alors le
Roi d’Arménie
Tiridate III (287-330),
que Dioclétien avait soutenu. Totalement décidée à se venger, Galère se prépara tout au long de l’hiver de 297 et aidé de
contingents Illyriens et Sarmates en
renfort, il envahit l’Arménie
avec 25.000 hommes. Soutenu par les
Arméniens, Galère surprit Narses dans son camp et lui infligea une défaite écrasante l’obligeant à s’enfuir.
Sa femme, ses sœurs et un certain nombre de ses enfants furent capturés. Lors d’une nouvelle bataille Narses
fut vaincu et blessé sur l’Araxe. Galère envahit la
Mésopotamie, il prit
Nisibe
(ou Nisibis ou Nusaybin ou Nisibin, Sud-est de la Turquie) et entra dans
Ctésiphon. En 298, Narses
dut conclure un accord de paix par lequel la
Mésopotamie et cinq provinces de la rive gauche du cours supérieur du Tigre furent cédées aux Romains.
Un écrivain donna les noms à ces provinces de : Intilène, Sophène, Arzanène,
Corduène et Zabdicène, par un autre on a : Arzanène, Moxoène, Zabdicène, Rehimène et Corduène.
De plus Narses dut renoncer à tous ses droits sur la péninsule Ibérique et accepter la souveraineté des
Romains sur le Royaume d’Arménie,
enfin il dut reconnaître
Tiridate III Roi. Dans le même temps, il fut incapable d’enrayer la menace Kouchane. Il maria
alors son fils Hormizd II à une Princesse Kouchane pour obtenir une paix relative avec le royaume du
Gandhara. Le Roi Perse ne survit pas
longtemps après la conclusion du traité humiliant avec les Romains. Il abdiqua en 301, en faveur de son fils, Hormizd II.
On ne sait pas pendant combien de temps il survécu après son abdication.
Toutefois, il est sur que Narses était déjà mort au moment de la mort de Hormizd II en 309. Narses n’a qu’une épouse attestée,
Sapor-Doukhtak, qui lui donna deux enfants : Hormizd II et Hormizd-Doukhtak.
Monnaie d’Hormizd II |
Hormizd II (ou Ormizd ou Ormuz ou Hormisdas,
en Persan : هرمز دوم,d302 à 309)
ne régna que sept ans et cinq mois, et on ne connaît presque rien de son règne. Il a juste
laissé la réputation d’un Roi juste et doux. Il fut battu et tué par les arabes et sa succession ouvrit la voie à
des luttes internes. Il épousa une fille du Roi Kouchan du
Gandhara qui lui donna 3 fils :
Adhur-Narseh, un dont le nom est inconnu et Hormizd. Puis il épousa Ifra-Hormazd, qui lui donna deux
fils : Châhpûhr II
(sources incertaines) et
Ardachêr II.
Après sa mort, son fils aîné Adhur-Narseh (ou Adarnases,
en Persan : آذرنرسه) lui succéda, mais il fut tué par les
nobles après un très court règne de quelques mois. Il se fit remarquer par sa cruauté ce qui lui coûta son trône.
En effet, un de ses frères fut aveuglé et un autre, Hormizd fut maintenu prisonnier 13 ans. Le trône fut alors donné à
Châhpûhr II un autre
fils d’Hormizd II. Là les sources diverges,
soit Châhpûhr II fut
le fils de la première épouse d’Hormizd II. Soit, une autre version dit qu’il fut le fils de
sa
deuxième femme (ou concubine ?) et que celle-ci aurait été faite Reine lors de son accouchement de manière à ce que
Châhpûhr II naisse Roi.
Hormizd le frère d’Adhur-Narseh s’échappa de prison avec l’aide de son épouse, en 323 et trouva refuge à Constantinople à la cour
de l’Empereur Romain Constantin I le Grand (305-337). Ce dernier lui offrit de grands domaines qui seront plus tard repris par
l’Empereur Justinien I (527-565).
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