La Phrygie

 Les villes de Phrygie :

 Apamée  de  Phrygie

Royaumes Hellénistiques

 

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   Apamée de Phrygie (ou Apameia ou Apamea, anciennement Kibôtos ou Cibotus, en Grec : Απάμεια κιβωτός) est une ancienne ville d’Asie Mineure fondée par le Roi Séleucide Antiochos I Sôter (280-261). Il la nomme ainsi en souvenir de son épouse Apama I et non pas de sa mère comme l’on trouve souvent. La ville est érigée près du site de Kelainai (ou Celænæ), la capitale de la Satrapie Achéménide de la Grande Phrygie Xerxès I (485-465) fait bâtir un palais à son retour de Grèce. Le site, qui aujourd’hui surplombe la vallée, est entièrement occupé par la ville nouvelle de Dinar, parfois également appelée localement Geiklar, "les gazelles". Parmi les vestiges du site on trouve un théâtre et un grand nombre d’importantes inscriptions Gréco-romaine. Strabon (Géographe Grec, 57 Av.J.C-21 Ap.J.C, p. 577) dit que la ville se trouve à la source (Ekbolais) de la Marsyas et que la rivière coule ensuite à travers le milieu de la ville, puis devient un torrent violent qui se jette dans le fleuve Méandre (Aujourd’hui le Büyük Menderes en Turquie), après que ce dernier soit rejoint par l’Orgas (Appelé Catarrhactes par Hérodote, vii. 26).

 

  Apamée ne doit pas être confondue avec d’autres cités du même nom comme : Apamée sur l’Oronte (ou Qalaat El Madiq ou Apharnaké ou Pharmaké ou Pella) qui est une ville de Syrie, située sur le rive droite de l’Oronte. Apamée sur le Tigre près de l’Euphrate (Aujourd’hui en Irak), Apamée Sittacène sur le Tigre (Aujourd’hui en Irak), Apamée de Médie près de Laodicée (Nahavand, Iran), dont l’emplacement précis pour les trois est encore aujourd’hui inconnu. Apamée Myrléa, anciennement Myrléa et Brylleion, en Bithynie, sur les rives de la mer de Marmara, actuellement, près de Mudanya, dans la province de Bursa en Turquie. Apamée sur l’Euphrate, en Osroène, en face de Zeugma, maintenant inondée par le barrage de Bilecik (ou Birecik) en Turquie et enfin Apamée Ragiana, au Sud de la mer Caspienne en Parthie, actuellement en Iran.

 

 L’histoire…….

 

   Lorsque le Roi Séleucide Antiochos I Sôter (280-261) décide de la construction d’Apamée, il fait déplacer les premiers habitants de Kelainai (ou Celænæ) qui sont contraints de s’installer plus loin sur la rivière (Strabon, xii. 577). Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattatias, historien Juif, 37-v.100) rapporte (Ant. Xii. 3, § 4) que le Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187) y fera installer beaucoup de familles Juives. La cité va devenir le siège du pouvoir Séleucide sur la région et un centre Gréco-romain et Gréco-hébraïque du commerce. C’est dans la ville qu’Antiochos III Mégas recrute en 190 l’armée avec laquelle il rencontre les Romains à Magnésie du Sypile (Aujourd’hui Manisa, Turquie). Il sera battu à plusieurs reprise par ses derniers et contraint de signer une paix déshonorante pour les Séleucides appelée le "Paix d’Apamée" (Voir ci-dessous). Après le départ pour l’Est d’Antiochos III la ville devient la possession du Royaume de Pergame, qui est alors composé de la Lydie, la Phrygie, la Pisidie, la Lycaonie et la Chersonèse, alliés des Romains.

 

 

Mosaïque d’Apamée

 

   Lorsque celui-ci, en 133, est absorbé par les Romains, Apamée passe sous la tutelle du Roi du Pont Mithridate V Évergète (156-123 ou 120). Elle restera possession du Pont jusqu’en 120. Pendant la guerre qui va suivre entre les Romains et le Roi du Pont suivant Mithridate VI le Grand (120-63) la cité devient un grand centre pour le commerce, qui est en grande partie exercé par des résidents Italiens et par les Juifs. En 62 Av.J.C, par ordonnance de Flaccus, une grande partie de la fortune des Juifs, près de 45 kg d’or destinés au temple de Jérusalem, est confisquée à Apamée. Puis la ville devient la capitale (conventus iuridicus) de la province Romaine de l’Asie.

 

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 Monnaie bronze d’Apamée – IIe/Ier siècle Av.J.C

 

     En 84, le Général et homme politique Romain Sylla (ou Lucius Cornélius Sulla, 138-78) fait le siège de la cité reprise par Mithridate VI et réaffirme la primauté Phrygienne entre les villes. Strabon écrit, "Apamée est un lieu de commerce de la province Romaine de l’Asie, et a pris toute son importance à Éphèse". Son commerce se développe rapidement en raison de sa situation géographique sur la grande route de la Cappadoce et aussi car elle est le carrefour d’autres routes commerciales.

 

   Lorsque Cicéron devient Proconsul de Cilicie, en 51, Apamée passe sous sa juridiction, mais la cité rejoint ensuite la province d’Asie. Pline l’Ancien (ou Caius Plinius Secundus, écrivain et naturaliste Romain, 23-79) énumère six villes qui appartenait à la conventus d’Apamée et il fait observer qu’il y en avait neuf autres plus petite.

 

   À partir de cette période, Apamée va frapper ses propres pièces de monnaies. Le nom de Cibotus apparaît sur certaines pièces d’Apamée et il est suggéré qu’elle est ainsi appelée du fait de la richesse qu’elle a recueillie, le nom viendrait de Kibôtos (En Grec) qui est un coffre ou coffret. Pline l’Ancien dit qu’elle a d’abord été Kelainai (ou Celænæ), puis Cibotus (Kibôtos), puis Apamée ce qui n’est pas complètement exact, car Kelainai est un lieu différent d’Apamée, certes très près mais à la base différent. 

 

  La région va être plusieurs fois ébranlée par des tremblements de terre qui détruiront en partie la cité. L’un est enregistré comme ayant eut lieu sous le règne de l’Empereur Romain Claude (41-54 Ap.J.C) (Tacite. Ann. Xii. 58). À cette occasion le paiement des taxes aux Romains sera suspendu pendant cinq ans par ceux-ci afin de laisser la ville se rebâtir. Nicolas de Damas (Juif Hellénisé du Ier siècle Av.J.C, secrétaire, professeur et ami d’Hérode le Grand) enregistre un violent tremblement de terre à Apamée à une date antérieure, il le situe au cours de la guerre de Rome contre Mithridate VI le Grand (120-63). Il écrit : "Les lacs sont apparus là où aucun avant ne se trouvait et les rivières et les sources qui étaient avant en si grand nombre ont disparu". Strabon (p. 579) parle aussi de cette grande catastrophe et d’autres à une période antérieure.

 

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Autre monnaie d’Apamée sous Julia Domna (v.170-217)

 

   Apamée va continuer d’être une ville prospère sous l’Empire Romain. Son déclin date de la désorganisation de l’Empire au IIIe siècle Ap.J.C. Elle sera pourtant un évêché dont l’Evêque aurait participé au Concile de Nicée (325), mais dans l’Empire Byzantin, elle ne sera plus l’important centre commercial et militaire d’autres fois. Puis elle sera prise en 638 par les arabes. Les historiens s’accordent généralement à dire que la présence arabe, à partir du VIIe siècle, entraîna un déclin général des villes d’Anatolie. Pendant une longue période, Apamée aura été l’une des plus grandes villes d’Asie Mineure, commandant de la route du Méandre, mais quand les routes de commerce ont été détournées à Constantinople, elle a périclité rapidement et sa ruine a été complétée par un tremblement de terre.

 

 

Apamée dans la tradition Juive


 
Apamée est mentionnée dans le Talmud. Les passages relatifs à la sorcellerie à Apamée (Ber. 62a) et à un rêve à Apamée (Niddah, 30b) doivent probablement se référer à l’Apamée de
Phrygie, qui est considérée comme une lointaine et fabuleuse destination. De même, le passage très débattu, Yeb. 115b, qui traite du voyage d’Isaac, doit également être interprété comme signifiant un voyage de Corduene (ou Gorduène ou Cordyene ou Cardyene ou Gordyene, ancienne région située au Nord de la Mésopotamie) à Apamée en Phrygie.

 

 

 

 La  paix  d’Apamée

 

   Le traité d’Apamée de 188 est un traité de paix entre la République Romaine et le Roi Séleucide Antiochos III Mégas (223-187) qui fut signé dans la ville d’Apamée de Phrygie (Anciennement Kibôtos ou Cibotus, en Grec : Απάμεια κιβωτός). Lors de son règne, Antiochos III Mégas s’est constitué par ses conquêtes un immense Empire et rien ne semblait pouvoir l’arrêter. Cependant le Roi Séleucide finira par être vaincu. En 191, le Consul Romain Manius Acilius Glabrio le bat aux Thermopyles. Puis, les Romains sont encore vainqueurs en 190, à Magnésie du Sypile (Aujourd’hui Manisa, Turquie) et dans une bataille navale près de Rhodes où ils écrasent la flotte Séleucide.

 

   En 188, Antiochos III est contraint de signer avec Rome, à Apamée, un traité plus que déshonorant pour les Séleucides appelé : la paix d’Apamée. C’est en fait un nouveau partage de l’Asie Mineure (Voir carte ci dessous) Antiochos III doit renoncer à ses conquêtes dans cette région à l’Ouest du Taurus, au profit essentiellement du Royaume de Pergame Eumenes II (197-159) allié des Romains. Royaume qui est alors composé de la Lydie, la Phrygie, la Pisidie, la Lycaonie et la Chersonèse et d’Halicarnasse (regroupant Rhodes, la Carie et la Lycie). De plus le Sénat Romain lui interdit de traverser la limite du Taurus et d’entretenir une flotte en mer Egée. Antiochos III va garder la Pamphylie et la Cilicie ainsi que des régions en Anatolie.

 

   Selon Appien (Historien Grec, v.90-v.160), dans ce traité, Antiochos III doit aussi livrer : Les navires qui lui reste, sauf dix qu’il gardera afin de maintenir toute révolte de ses sujets dans son royaume et ses éléphants de guerre dont il doit arrêter l’élevage. De plus il a interdiction de recruter des mercenaires en Grèce où dans les territoires Romains, ni s’entendre avec des fugitifs de l’Empire. Antiochos III doit donner vingt otages, que le Consul Romain choisira lui même, les otages doivent être changés tous les trois ans, sauf le fils d’Antiochos qui restera à Rome. Enfin il doit payer une indemnité de guerre de 2500 talents de suite et 12 000 talents sur douze ans.

 

   Antiochos III, qui avait rétabli l’Empire Séleucide au début de son règne, dut finalement renoncer à maintenir son influence sur l’Est de la Méditerranée parce qu’il avait sous-estimé la puissance de Rome. Cette dette va le pousser à une campagne en Perse (ou en Susiane ?) afin d’en piller les temples. Prenant le prétexte de l’indemnité à payer, il monte cette nouvelle expédition à l’Est du Luristan. Il tente alors de s’emparer du trésor du temple de la ville d’Elymais (ou Élymaïs) en Perse (on trouve aussi Suse ?) dont on ne connaît pas l’emplacement (Il y eut un royaume au nom d’Elymais), mais la population de la ville se révolte et il est tué le 3 (ou 4) Juillet 187.

 

 Pour d’autres détails voir aussi :  L’histoire des Séleucides

 

 

                                            

  Répartition de l’Asie Mineure au Traité d’Apamée    188

 

Sinope Le Royaume du Pont Nicomédie Pergame la cité Pergame La Carie Halicarnasse Macédoine Pella Athènes Chypre et Salamine La Cappadoce L'Arménie Artaxata (Artashat) La Crête Les Mèdes Ecbatane Les Parthes Suse Pasargadès Persépolis Babylone Ninive Les Séleucides Antioche Tyr Damas Gaza Jérusalem L'Egypte Les Ptolémées Alexandrie Rhodes Séleucie sur le Tigre Apamée de Phrygie Apamée sur l'Oronte La Bithynie

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