Autres  Royaumes  et  Villes :
La  Commagène
 

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  Pour plus de détails voir aussi :  Harran  Samosate

 

 

Sommaire
 

Définition et localisation
L’histoire
Parc du mont Nimrod
Bibliographie

 

Tombe d’Antiochos I sur le
mont Nimrod (Nemrut Dağı)

 

 

Définition  et  localisation

 
   La Commagène (ou Kommagene ou Kummuhu ou Kummuhi ou Kommagênê, en Grec : Βασίλειον τς Kομμαγηνς, en Arménien : Կոմմագենէի Թագաւորութիւն) fut une région du centre de l’Asie Mineure, dans le centre-Sud de la Turquie moderne. Elle connut deux grandes périodes où elle se constitua en royaume. Le premier naquit après la chute des Hittites, vers 1200, il fit partie des royaumes dit "néo-Hittites". Il eut pour capitale Harran (ou Carrhes ou Carrhae). Le deuxième Royaume de Commagène fut un ancien royaume Arménien de l’époque hellénistique. Il était situé dans l’Est de la Turquie, au Sud sur la frontière avec la Syrie. Au départ, la Commagène fut une partie de la province Arménienne de Sophène, elle fut détachée de l’Arménie et de la Sophène par les Séleucides. Plus tard, vers 163/162 av.J.C, le Satrape Ptolémée I (ou Ptolemaeus, 201-130) de Commagène profita de la désintégration de l’Empire Séleucide et s’autoproclama indépendant et Roi. La Commagène devint alors un petit royaume avec pour capitale Samosate (Samsat moderne, au bord de l’Euphrate).
 

   Ce royaume hellénistique fut délimité par la Cilicie à l’Ouest et par la Cappadoce au Nord. La dynastie de Ptolémée était liée aux Rois Parthes, mais son descendant Mithridate I Kallinikos Philhellène Philoromée (ou Callinicus ou Callinicos Philoromaios, 109-70) adopta la culture hellénistique et épousa une Princesse Grecque Séleucide Laodice VII Théa Philadelphe (ou Laodiké ou Laodicée, ex épouse du Roi Parthe, Mithridate II -124-88). Sa dynastie pouvait donc prétendre aussi bien des liens avec Alexandre le Grand (336-323) qu’avec les Rois Perses. De ce moment, le royaume de Commagène devint plus Grec que Perse. Mithridate I et Laodice VII eurent un fils, le Roi Antiochos I Théos Dicée Épiphane Philoromée Philhellène (ou Philoromaios, 69-38), qui fut allié au Général Romain Pompée (106-48 av.J.C) contre les Parthes en 64 av.J.C, reçut des territoires en récompense, mais il devint vassal des Romains.

  Lucien de Samosate

 
   En 17 ap.J.C elle fut annexée à la province de Syrie, mais l’Empereur Romain Caligula (37-41), redonna le trône à Caius Julius Antiochos IV Épiphane (38-72) et lui donna également la Cilicie à gouverner. Antiochos IV régna jusqu’en 72, lorsque l’Empereur Romain Vespasien renversa la dynastie et annexa de nouveau le territoire à la Syrie. L’historique donne à penser que la population de la région au niveau linguistique et ethnique fut Arménienne jusqu’à la fin du Ier siècle av.J.C. Lorsque les Romains conquirent la Commagène, le grand sanctuaire royal au mont Nimrod (ou Nemrod ou Nemrut Dağı) fut abandonné. Les Romains pillèrent les tumuli et les environs recouverts d’épaisses forêts furent abattus pour en récupérer le bois.
 
   Aujourd’hui la Commagène est célèbre pour son sanctuaire situé sur le mont Nimrod (ou Nemrut Dağı). Lucien de Samosate (v.120-v.180) qui était un rhéteur et satiriste de Syrie, naquit à Samosate (Samsat aujourd’hui). Au niveau de la religion, sous l’Empire Romain, les Rois de Commagène tentèrent d’établir des liens forts entre leur dynastie et le Dieu Indo-iranien Mithra, fils d’Anahita. L’historien et chercheur Roger Beck, a suggéré en 1996 qu’un groupe de militaires et d’élites de la Commagène fut un instrument de la diffusion du culte Mithraïsme.

 

L’histoire…….


 

Mithra et le taureau.
Fresque de Marino

 
   Le premier royaume de Commagène naquit après la chute des Hittites, vers 1200. Il fait partie des royaumes dit "néo-Hittites". Il eut pour capitale Harran. On ne connait pas grand chose sur son existence à cette époque. Beaucoup plus tard, il fut asservit par le Roi de l’Ourartou, Sarduri II (766-733). Il passa ensuite possession des l’Assyriens lorsque ceux-ci soumirent à leur tour l’Ourartou. Ce fut d’ailleurs lors de cette domination, dans les textes Assyriens, que nous retrouvons les premières mentions de la Commagène sous le nom de Kummuhu (ou Kummuhi) comme étant une alliée de l’Assyrie, mais finalement annexée comme province en 708 av.J.C par Sargon II (722-705).
 
   L’Empire Perse conquit la Commagène au VIe siècle av.J.C, puis ce fut le tour du Roi de Macédoine, d’Alexandre le Grand (336-323) qui annexa le territoire au IVe siècle après la chute des Achéménides. À la mort du Roi, après l’éclatement de son Empire, la Commagène devint une partie de la province Arménienne de Sophène de l’Empire Séleucide Gréco-syrien. Elle fut gérée par des Satrapes qui prirent le titre de Roi de Sophène. Le premier de ceux-ci dont on ait une trace est Samès (260-243). En 260, il fut le fondateur du Royaume Sophène d’Arménie et de la ville de Samosate (Samsat moderne, au bord de l’Euphrate) mentionnée pour la première fois par Eratosthène (Astronome, géographe, philosophe Grec, v.276-194) en 245 av.J.C. Le Roi de Bithynie, Zélas (ou Ziaelas ou Zielas 254-229) trouva refuge à la cour du Satrape à Samosate lorsqu’il fut chassé de son pays par sa belle-mère la Reine Etazèta. Suivit sur le trône de Sophène Arsamès I (243-228), le fils de Samès.
 


 

Tête d’une statue sur la terrasse
Ouest du mont Nimrod 

   Il construisit la ville d’Arsamosata (ou Aršamašat ou Chimchât, en Arménien : Արշամշատ) en Sophène, située sur la rive Sud du Haut-Euphrate, mais son emplacement exact n’est pas connu, et en 235, la ville d’Arsameia (aujourd’hui Siverek, près de la ville d’Eski Kahta dans la province Turque d’Adiyaman) en Commagène. Son fils Xerxès (en Arménien : Շավարշ Šavarš, 228-212) lui succéda. En 212, au cours de son règne le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187) envahit la capitale Arsamosata et annexa le pays qui fut momentanément incorporé à l’Empire des Séleucides. Xerxès fut obligé de reconnaitre Antiochos III Mégas comme son souverain. Il garda la gérance de la nouvelle Satrapie et épousa Antiochis II, la sœur du Roi, qui la même année le fit assassiner.
 
   Lui succéda sur le trône de Sophène et de Commagène son frère Abdissarès (ou Abdissares, 212 à 201/200), dont on ne sait rien. Il n’y a pas de source connue pour ce Roi, seulement numismatiques. Ses pièces sont d’ailleurs presque similaires à celles de son frère Xerxès. Dans le même temps, Orontès IV (ou Ervand, 228-200) aurait pris possession du trône d’Arménie en 228 à la mort de son père. Il fut le dernier Roi de cette dynastie Orontide. Une inscription en Grec découverte en 1927 à Armavir (ou Argishtikhinili ou Sardarapat ou Hoktemberyan de nos jours) confirme l’existence de ce Roi et de sa mort, assassiné des mains de sa propre armée.
 
   En 201/200, le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187) décida d’envahir l’Arménie et il battit Orontès IV qui était déjà soumis à sa vassalité. Puis Antiochos III scinda le pays en deux petits royaumes, de chaque coté de l’Euphrate : La Petite Arménie ou Sophène à l’Ouest le long de la rive droite (Cilicie) et la Grande Arménie à l’Est sur la rive gauche. Pour diriger ces territoires il choisit deux de ses Généraux : Artaxias (ou Artašēs ou Artaxes ou Artashes), un Arménien d’origine noble (sûrement Orontide, bien qu’il n’y ait aucune preuve de ses liens avec cette famille) qu’il nomma Gouverneur (Stratēgós) de la Grande Arménie, et Zariadrès (ou Zareh ou Zariadres ou Zariadris) Gouverneur de la Petite Arménie Sophène.
 
   Pour gouverner la Commagène la tâche fut donnée à Ptolémée I (ou Ptolemaeus ou Ptolemaios ou Tolomeo, en Grec : Πτολεμαίος, Satrape de 201 à 163 et Roi 163 à 130) avec le titre de Satrape. Cyrille Toumanoff émet l’hypothèse que Xerxès fut son père. Il dirigea la Commagène sous le règne de quatre Rois Séleucides : Antiochos III Mégas (223-187), Séleucos IV Philopator (187-175), Antiochos IV Épiphane (175-164) et Antiochos V Eupator (164-162). Ce fut le dernier Satrape de l’État de Commagène, il servit à ce poste entre 201 et 163. À cette date, lorsque l’Empire Séleucide commençait à se désintégrer du fait de l’affrontement pour le trône entre Antiochos V Eupator et Démétrios I Sôter (162-150), Ptolémée I se révolta et fit de la Commagène un royaume indépendant.


 

Temple d’Antiochos I sur le mont Nimrod

 
   Il choisit de déclarer Samosate (Samsat aujourd’hui), qui était la capitale de Commagène, comme la capitale du nouveau royaume. Ce royaume hellénistique était délimité par la Cilicie à l’Ouest et par la Cappadoce au Nord. Ptolémée avait en fait des relations familiales avec le Roi des Parthes, Mithridate I (171-138) et donc il était lié à la dynastie Arsacide. Selon des fragments de reliefs inscrits trouvés au mont Nimrod (ou Nemrod ou Nemrut Dağı), les archéologues ont découvert qu’il était un descendant du Roi Perse, Darius I (522-486). Le nom de son épouse est inconnu, elle lui donna un fils qui lui succéda.
 
   Samès II Théosèbe Dicée (ou Samus ou Samos Theosebes Dikaïos ou Basileos Sámos Theosebếs Díkaios, en Grec : Σάμος Θεοσεβής Δίκαιος, 130 à 109 ou 130 à 100) arriva au pouvoir. Au cours de son règne, il ordonna la construction de la forteresse de Samosate (Samsat aujourd’hui) qui est maintenant submergée par les eaux du barrage Atatürk Baraji. Pour la majorité des spécialistes Samès II mourut en 109, toutefois il faut signaler que la durée de son règne ne pouvant être fixée avec précision, le seul élément certain est qu’il était mort en 96 lors de la première mention relative à son fils Mithridate I sur le trône, Cyrille Toumanoff le fait disparaitre vers 100 ?. Le nom de son épouse est inconnu, mais certains spécialistes avancent celui de Pythodoris, qui aurait été la fille d’un Roi du Pont ?.
 
   Elle lui donna un fils qui lui succéda. Mithridate I Kallinikos Philhellène Philoromée (ou Callinicus ou Callinicos Philoromaios, en Grec : ο ΜιΘριδάτης К αλλίνικος, 109 à 86 ou 109 à 70 ou 109 à 62 ou 100 à 70), juste avant sa succession, en 109, il épousa la Princesse Laodice VII (ou Laodiké ou Laodicée), la fille du Roi Séleucide, Antiochos VIII Gryphos (125-96). De son premier mariage, épouse du Roi Parthe, Mithridate II (124-88). Ce mariage fut également le cadre d’une alliance pour conclure une paix entre la Commagène et l’Empire Séleucide. Sa dynastie pouvait donc prétendre aussi bien des liens avec Alexandre le Grand (336-323) qu’avec les Rois Perses. Selon des recherches archéologiques récentes au mont Nimrod (ou Nemrod ou Nemrut Dağı), il serait également un descendant du Roi des Perses Achéménides, Darius I le Grand (522-486). De son règne, le royaume de Commagène devint plus Grec que Perse. Il aurait été construit pour lui par son fils Antiochos I, un Hiérothésion (Tombe Sainte de membres de la famille royale) à Arsameia du Nymphaios (Aujourd’hui Siverek, près de la ville d’Eski Kahta dans la province Turque d’Adiyaman). Laodice VII lui donna un fils qui lui succéda et peut-être une fille, Isias Philostorgue, (sœur-épouse ?) d’Antiochos I.
 


 

Statues et sanctuaire sur le mont Nimrod

  Antiochos I Théos Dicée Épiphane Philoromée Philhellène (ou Antiochos Épiphane Theos Dikaios Philorhomaios Philhellen, en Grec : о Αντίοχος Θεός Δίκαιος Επιφανής Φιλορωμαίος Φιλέλλην, 86 à 38 ou 70 à 38 ou 69 à 40 ou 69 à 38 ou  69 à 36) naquit en 86. Quelques spécialistes avancent que sa mère ne serait pas Laodice VII Théa Philadelphe, mais une autre femme au nom inconnu et ses dates de règne sont loin de faire l’unanimité. Il est le plus célèbre des Rois de Commagène. Cependant on sait peu de choses sur le début de sa vie. Bien que la République Romaine ait annexée des territoires en Anatolie, Antiochos I par le biais de la diplomatie fut en mesure de tenir la Commagène relativement indépendante des Romains. Il est mentionné pour la première fois dans les sources antiques en 69, lorsque le Général Romain Lucullus partit en campagne contre le Roi d’Arménie Tigrane II (95-54).
 
   En 64, Antiochos I fit la paix avec le Général Romain Pompée (106-48 av.J.C) lorsque celui-ci envahit avec succès la Syrie et ils devinrent même des alliés. En 59 Rome lui accorda la Toge Praetexta et il eut la reconnaissance officielle du Sénat Romain comme un allié de Rome. Il reçu un sceptre d’ivoire, une robe brodée de triomphe et il fut accueilli comme Roi, allié et ami. Cette reconnaissance étaitt une tradition qui reconnaissait et récompensait les alliés de Rome. De tous les Rois de Commagène, Antiochos I s’avéra le plus fidèle allié des Romains. En 51, il apporta son soutien à Marcus Tullius Cicero, le Gouverneur Romain de Cilicie dans sa lutte contre les Parthes. Au cours de la guerre civile entre Jules César (100-44) et Pompée, Antiochos I fournit des troupes à Pompée. En 38, les Généraux Marc Antoine (83-30 av.J.C) et Publius Ventidius Bassus, après la conquête de la Parthie voulurent déclarer la guerre à Antiochos I. Les Romains étaient attirés par les richesses que la Commagène avait.


 

Antiochos I avec Héraclès
– British Museum

 
    Alors que les deux Généraux s’apprêtaient à faire le siège de la capitale Samosate (Samsat aujourd’hui), Antiochos I réussit à détourner les attaques de Marc Antoine, dont il rejoignit finalement les rangs lors la guerre civile Romaine qui éclata à cette période. Toutefois, après la défaite de Marc Antoine face à Octave (Futur Empereur Auguste 27 av.J.C-14 ap.J.C), la Commagène devint vassale des Romains. L’héritage le plus important et le plus célèbre que laissa Antiochos I est l’impressionnant sanctuaire religieux au sommet du mont Nimrod (ou Nemrod ou Nemrut Dağı). Les ruines du Hiérothésion (Tombe Sainte de membres de la famille royale) d’Antiochos I sont encore magnifiques à voir, même de nos jours. Son site funéraire se situe au sommet et fait parti du patrimoine mondial depuis 1987. Plusieurs bas-reliefs de grès on été mis au jour sur le site. Comme le précise Heinrich Dörrie, lorsqu’Antiochos I régnait, il créa un culte royal pour lui-même afin d’être adoré après sa mort. Pour se faire il s’inspira d’une autre religion, le Zoroastrisme et se fit officiellement surnommer Théos “Dieu”.


 

Autre vue du sanctuaire du mont
Nemrod avec les têtes d’énormes
statues d’Antiochos I

 
   Antiochos I laissa de nombreuses inscriptions en Grec qui révèlent de nombreux aspects de sa religion et explique ses objectifs pour son règne. Selon les inscriptions, il semble avoir été une personne pieuse et avait un esprit généreux. Il pratiquait l’astrologie ésotérique et il jeta les bases d’une réforme du calendrier. Il lia les années "Commagènes", qui jusque-là avaient été fondée sur les mouvements de la Lune, au cycle utilisé par les Égyptiens comme base de leur calendrier.

 

   Ceux-ci le calquant avec le lever héliaque de l’étoile Sothis (ou Sirius, Sothis est le nom Grec de la Déesse Égyptienne, Sopdet ou Sôpdit) qui a lieu le 19 Juillet selon le calendrier actuel. Dans une autre ville du royaume, Arsameia, des vestiges ont été mis au jour d’un palais royal. Celui-ci est connu sous le nom de Vale Eski (ou Vieux Château). À Arsameia, le Roi laissa aussi de nombreuses inscriptions en Grec de son programme de travaux publics et la manière dont il glorifia la ville. 
 
   Antiochos I épousa Isias Philostorgue (ou Philostorgus, en Grec : η Ισίας Φιλόστοργος  “Isias l’aimer“), qui pour certains spécialistes fut sa sœur et pour d’autres, la fille du Roi de Cappadoce, Ariobarzane I Philoromaios (ou Ariobarzanês, 95-62) et son épouse Athénaïs Philostorgos I ?. Pour ses enfants il n’y a pas non plus l’unanimité, mais la majorité des spécialistes en comptent cinq ou six :
Deux ou trois fils :
 Antiochos II et Mithridate II qui lui succédèrent.
  Un autre fils, au prénom inconnu, est donné par certains spécialistes, comme Cyrille Toumanoff. Il serait mort vers 20, et selon eux serait le père de Mithridate III de Commagène, paternité donné en général à Mithridate II.
Trois filles :
Laodice (En Grec : Λαοδίκη), qui épousa le Roi des Parthes, Orodès II (ou Arsace XIV ou Hyrodes, 57-38 ou 54-38).
Antiochis de Commagène (En Grec : Αντιοχίς). L’identité de son mari est inconnue et elle eut une fille appelée Aka, aussi connue comme Aka I de Commagène.
Athénaïs, qui épousa le Roi de Médie Atropatène, Artavazde I (59-20).
 
   Le premier à monter sur le trône fut Antiochos II Épiphane (ou Antiochus, en Grec : ‘Aντίοχος ó ‘Eπιφανής, 40 à 38), mais pour un règne très court. Il fut détrôné à peine deux ans plus tard par le triumvir Marc Antoine au profit de son frère. En 29 av.J.C, il sera exécuté sur ordre de l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) pour avoir fait mettre à mort un Ambassadeur que son frère avait envoyé à Rome.
 


 

Mithridate II avec le Dieu Vahagn

   Mithridate II Antiochos Épiphane Philoromée Philhellène Monocritis (ou Philoromaios, en Grec : ο ΜιΘριδάτης Αντίοχος Επιφανής Φιλορωμαίος Φιλέλλην ‘Μονοκρίτης, 38 à 20 ou 36 à 20 av.J.C) succéda donc à son frère aîné. Selon Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), dans les années 31, il fut un allié du Général Romain Marc Antoine (83-30 av.J.C) et il conduisit personnellement ses forces à la bataille d’Actium contre Octave (Futur Empereur Auguste 27 av.J.C-14 ap.J.C). Après la mort d’Antoine et lorsqu’Auguste devint Empereur, Mithridate II devint un allié loyal de l’Empereur. Auguste le força quand même à remettre Zeugma (Ville de Commagène) aux territoires de la province Romaine de Syrie. Ce village était un point de passage important de l’Euphrate.
 
   Pour éviter tout conflit avec Auguste et lui montrer son soutien, Mithridate II laissa tomber son titre Philhellène (Ami des Grecs) de sa titulature. Il resta toutefois connu sous le nom de Philoromée (ou Philoromaios “Ami des Romains“). Les titres Philhellène et Philoromée furent associés de près dans le culte Royal Commagénien dès son père et y jouèrent un rôle important. Son autre titre Monocritis est attesté surtout comme une fonction judiciaire au sein de l’administration royale et un signe de sa haute position sociale. Une inscription d’un chef d’une riche famille fidèle au Roi, sur un autel funéraire dans le village Turc de Sofraz, qui date de vers 50 ap.J.C, révèle que l’épouse de Mithridate II fut une Princesse Grecque Séleucide appelée Laodice. L’autel inscrit les membres de la famille qui s’étendent sur sept générations et comprirent les noms de Mithridate II, de son père et de sa femme Laodice. Cette dernière lui donna un seul enfant, un fils Mithridate III qui lui succéda.
 
   Mithridate III Antiochos Épiphane (En Grec : ο ΜιΘριδάτης Αντίοχος Επιφανής, 20 à 12 av.J.C), bien qu’aillant régné huit ans, nous a laissé très peu d’informations sur sa vie. Quelques spécialistes, comme Cyrille Toumanoff, le présentent comme un neveu des deux précédents Rois, donc un petit fils d’Antiochos I Théos Dicée. Dix ans avant son arrivée au pouvoir, en 30, il avait épousé une Princesse de Médie, fille du Roi Artavazde III (ou II, 54-34) d’Arménie, Jotapé (ou Iotapa ou Jotapé). Cette dernière avait épousé en première noce le jeune fils (7 ans) de la Reine d’Égypte, Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30) et de Marc Antoine (83-30 av.J.C), Alexandre Hélios. Jotapé lui donna deux enfants : Un fils, Antiochos III qui succéda à son père. Une fille, également Jotapé, qui épousa le Roi d’Émèse, Sampsigeram II Caius Julius (11-42).
 


 

Stèle dite "des lions de Commagène" – Mont Nimrod

   Antiochos III Épiphane (ou Antiochus, en Grec : ο Αντίοχος Επιφανής, 12 av.J.C. à 17 ap.J.C) arriva au pouvoir, mais, malgré un règne assez long, malheureusement nous savons très peu de chose sur sa vie. Antiochus III et son fils sont à l’honneur sur le monument de Philopappos à Athènes, dédié à son petit-fils le Prince Philopappos Caius Julius Antiochus Épiphane (ou Gaius Julius) qui était un citoyen éminent et respecté dans la cité. Lorsqu’Antiochos III mourut la situation devint inquiétante pour le royaume et la Commagène traversa une grave crise qui amena à des troubles politiques. Les raisons de cette "révolution" sont inconnues. À ce moment apparurent, les enfants d’Antiochos III nés d’une femme inconnue : Le Prince Antiochos IV et la Princesse Jotapé (ou Iotapa ou Iotape). Ils étaient trop jeunes pour succéder à leur père et il n’y avait pas moyen de stabiliser le pouvoir et prévenir les troubles civils entre les citoyens de Commagène. Deux fractions se formèrent alors.
 
   Une dirigée par les nobles qui voulaient que la Commagène soit placée sous la domination de l’Empire Romain et l’autre fraction dirigée par les citoyens qui voulaient maintenir le règne d’un Roi. Toutes deux envoyèrent pacifiquement des Ambassadeurs à Rome, pour rechercher des conseils et une assistance de l’Empereur Tibère (14-37), qui devait trancher sur l’avenir de la Commagène. Les habitants du royaume étant dans tous les cas décidés à vivre sous la tutelle de Rome ce qui marquait la fin de l’indépendance de la Commagène. Tibère décida de rattacher le royaume à la province Romaine de Syrie. Sa décision fut bien accueillie par de nombreux citoyens en Commagène, mais certains, en particulier ceux qui étaient partisans de la famille royale n’étaient pas satisfaits de ce résultat. La Commagène resta sous domination Romaine jusqu’à ce que le nouvel Empereur Romain Caligula (37-41), en 38, restaure le royaume et le redonna aux enfants d’Antiochos III.

 


 

Autre vue du sanctuaire d’Antiochos I

   Antiochos IV Caius Julius Épiphane (ou Antiochus, en Grec : ο Γαίος Ιούλιος Αντίοχος Επιφανής, 38 à 72 ou 43 à 72) fut donc porté sur le trône par l’Empereur Romain Caligula (37-41). Certains spécialistes avancent à l’âge de 23 ans. Il sera le dernier Roi de Commagène. Caligula lui donna également la Cilicie à gouverner et lui restitua le montant total des recettes de Commagène perçues au cours des vingt ans où elle avait été une province Romaine. Les raisons pour lesquelles l’Empereur rendit ces vastes ressources demeurent obscures, c’est peut-être un coup de son excentricité attestée. Après la mort de son père et jusqu’à sa restauration il semble qu’Antiochos IV eut la citoyenneté Romaine.
 
   Il vécut et grandit à Rome, avec sa sœur. Alors qu’avec elle ils étaient de plus en plus appréciés dans la ville, ils devinrent les invités de marque de la cour d’Antonia Minor, qui était une nièce du premier Empereur Romain Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C) et la fille cadette de Marc Antoine (83-30 av.J.C). Elle était une femme très influente et supervisait son cercle de divers Princes et Princesses. Ce dernier contribua énormément à la préservation politique des frontières de l’Empire Romain et aux affaires des clients de l’États. Antiochos IV vécut très intime avec Caligula.
 
   Il est souvent avancé que lui et le Roi d’Israël, Hérode Agrippa I (38-44) furent comme les instructeurs de l’Empereur dans l’art de la tyrannie. Cette amitié, cependant, ne se poursuivit que peu de temps car Caligula le déposa. Antiochos IV perdit alors son royaume jusqu’à se qu’il obtienne l’adhésion du nouvel Empereur Claude (41-54). En 53, Antiochos IV défit une insurrection de certaines tribus barbares en Cilicie, appelées Clitae. En 55, il reçut des ordres de l’Empereur Romain Néron (54-68) de lever des troupes pour faire la guerre contre les Parthes. Néron, insatisfait de l’influence Parthe de plus en plus près de son Empire, envoya le Général Gnaeus Domitius Corbulo (7-67) avec une grande armée à l’Est afin de rétablir la domination Romaine. Au printemps 58, Corbulo entra en grande Arménie et avança vers la capitale Artaxata. Tandis qu’un de ses alliés, Aderk d’Ibérie (ou Pharasman I, 1-58) attaquait par le Nord et Antiochos IV au Sud-ouest.
 


 

Monnaie d’Antiochos IV

     Le Roi d’Arménie, Tiridate I (53-73), le fils du Roi Parthe, Vononès II (50-51) et frère de Vologèse I (51-77/78), fut détrôné et remplacé par Tigrane VI de Cappadoce à la solde des Romains. En récompense de ses services dans cette guerre, Antiochos IV obtint en l’an 61 une partie de l’Arménie. En 69/70, Il épousa le parti de Vespasien (69-79) lorsque celui-ci fut proclamé Empereur. Il fut, à cette date, considéré comme le Roi le plus riche et le plus influent de l’époque. En 70, il envoya des forces, commandées par son fils Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius), afin d’aider le Prince Titus (Fils de Vespasien, Empereur 79-81) dans le siège de Jérusalem.
 
   Antiochos IV va chuter seulement deux ans après, en 72. Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif de langue Grecque, 37-v.100 ap.J.C) rapporte que le Gouverneur de Syrie, Lucius Junius Caesennius Pétus (ou Paetus), de bonne ou de mauvaise foi ?, accusa Antiochos IV. Il envoya une lettre à l’Empereur Vespasien accusant le Roi et son fils Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius), de vouloir se révolter contre les Romains, et de conspirer avec les Parthes avec qui ils auraient pris des arrangements. L’Empereur ne pouvait pas laisser une telle plainte sans effet, d’autant plus que la capitale Commagène, Samosate, était située sur l’Euphrate, où les Parthes pourraient traverser facilement le fleuve et aller attaquer les frontières impériales. Pétus fut donc autorisé à agir de la manière la plus appropriée. Le Gouverneur Romain envahit la Commagène à la tête de la VI Legio Ferrata et quelques cohortes de cavaleries auxiliaires, ainsi que d’un contingent allié du Roi Aristobule de Chalcis
(ou Qinnasrin) et du Roi d’Emèse Sohaemus I Caius Julius (ou Sohaimos ou Sohémos, 54-73).


 

Autre monnaie d’Antiochos IV


   L’invasion eut lieu sans grande bataille, puisque personne ne s’opposa ou résista à l’avancée Romaine. Une fois qu’il apprit la nouvelle de l’attaque, Antiochos IV qui ne pensait pas faire la guerre avec les Romains, préféra quitter le royaume, caché sur un chariot avec sa femme et ses enfants. Pendant ce temps Pétus envoya un détachement occuper Samosate avec une garnison, tandis que le reste de l’armée se mit en quête de retrouver Antiochos IV. Les fils du Roi, Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Archélaos Gaius Julius Antiochos) et Caius Julius Callinicus (ou Gaius Julius Callinicus), qui ne se résignaient pas à perdre le royaume, préférèrent prendre les armes et essayèrent d’arrêter l’armée Romaine.
 
   La bataille fit rage une journée durant, dont l’issue finale reste incertaine. Antiochos IV choisit de fuir de nouveau avec sa femme et ses filles en Cilicie. Une telle confusion cassa le moral des troupes Commagènes, qui finalement préférèrent se rendre aux Romains. Toujours selon Flavius Josèphe, Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius) accompagné par une dizaine de soldats à cheval, traversa l’Euphrate et se réfugia chez le Roi des Parthes, Vologèse I (51-77/78), qui le reçut avec tous les honneurs. La dynastie d’Antiochos IV renversée Rome annexa de nouveau le territoire de Commagène à la province Romaine de Syrie. Antiochos IV se réfugia à Tarse en Cilicie, mais il fut capturé par un centurion à sa recherche envoyé par Pétus. Arrêté,
 
    il fut envoyé enchaîné à Rome. Vespasien, cependant, ne voulant pas le voir dans cet état, ordonna de le libérer des chaînes et l’exila un moment à Sparte. Il lui fit même verser des revenus considérables, afin de lui maintenir un niveau de vie royal. Lorsque cette information arriva à son fils, Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (ou Gaius Julius), qui avait craint pour le sort de son père, celui-ci se sentit libéré d’un poids et commença à espérer être en mesure de se réconcilier avec l’Empereur. Il écrivit à Vespasien et plaida sa cause, car bien qu’il fut bien traité chez les Parthes, il ne put s’adapter à la vie en dehors de l’Empire Romain. Vespasien l’autorisa généreusement à revenir Rome avec son père où ils furent traités avec tous les égards.


 

Le monument de Philopappos, où l’on
peut voir Antiochos IV en compagnie
de son petit-fils.

Photo avant retouches : wikimedia.org

 
   Antiochos IV épousa sa sœur Jotapé (ou Iotapa ou Iotape, 17-52). Lorsqu’elle mourut, le Roi en son honneur lui fonda une ville appelée Jotapé (ou Iotape ou Aytap moderne, Turquie). Elle lui donna trois enfants :
Deux fils :
  Archélaos Caius Julius Antiochos Épiphane (En Grec : ο Γαίος Ιούλιος Αρχέλαος Αντίοχος Επιφανής) qui naquit en 38 et en 43 il fut fiancé à Drusilla, une fille d’Hérode Agrippa I (37-44). Il finit sa vie à Athènes où il mourut en 92.
 Caius Julius Callinicus (ou Gaius Julius Callinicus, en Grec : ο Кαλλίνικος), dont nous ne savons rien.
Une fille :
 Jotapé (ou Iotapa ou Iotape ou Julia Iotapa II, en Grec : Ιούλια ‘Iωτάπη β) qui naquit en 45 et épousa Alexandre le fils du Roi d’Arménie Tigrane VI de Cappadoce (59-62). Son mari fut fait Roi de Cilicie et elle en devint Reine.
 
   Il y a plusieurs pièces de monnaie existantes d’Antiochos IV et leurs marques prouvent qu’il régna aussi sur une grande partie de la Cappadoce et la Cilicie. Sur une de ces pièces, il est appelé ΒΑΣΙΛΕΥΣ ΜΕΓΑΣ ΑΝΤΙΟΧΟΣ (Grand Roi), ce qui témoigne de son ambition politique, qui sans aucun doute à joué un rôle dans sa chute. De ses pièces, nous avons appris que le nom de son épouse était Jotapé. Parmi les petits-enfants d’Antiochos IV et Jotapé, un éminent citoyen Athénien, Philopappos Caius Julius Antiochus Épiphane (ou Gaius Julius) vivra en Grèce vers 80 à vers 115 ap.J.C. En 72 lorsque l’Empereur Vespasien avait destitué la dynastie, toute la famille s’était exilée en Grèce et avait rapidement retrouvé une place parmi l’élite Grecque.
 
   Philopappos passa la majeure partie de sa vie à Athènes exerçant la fonction une fois de Chorège (Chargé d’organiser à ses frais un chœur et les figurants pour une représentation théâtrale dans le cadre d’une liturgie) et deux fois comme un Agonothètes (Juge d’instruction des jeux). En 109 l’Empereur Hadrien (117-138) le nomma Consul Suffect et entre 105-115, Philopappos fut nommé membre des Frères Arval (ou Fratres Arvales) qui étaient un corps de Prêtres dans la Rome antique qui offraient chaque année des sacrifices pour les Dieux afin de garantir de bonnes récoltes. Philopappos mourut vers 115. À sa mort, sa sœur Julia Balbilla, lui érigea un monument sur Musaios Hill, au Sud-ouest de l’Acropole d’Athènes.
 


 

Lion de Commagène

Parc national du mont Nimrod
(ou Nemrod ou Nemrut Dağı)

 
   Le Roi Antiochos I est célèbre pour la construction de l’impressionnant sanctuaire religieux du mont Nimrod (ou Nemrod ou Nemrut Dağı). Le site de son enterrement se situe au sommet et fait parti du patrimoine mondial depuis 1987. C’est un énorme complexe qui se compose d’un sanctuaire avec des statues géantes du Roi entouré de Dieux. L’emplacement de la tombe d’Antiochos I n’a pas encore été localisé, mais des recherches récentes ont révélé que près du mausolée se trouvent des cavités qui pourraient contenir la tombe du Roi. Lorsqu’Antiochos I régnait, il a créé un culte royal pour lui-même afin d’être adoré après sa mort. Pour se faire il s’est inspiré du Zoroastrisme. Antiochos I à laissé de nombreuses inscriptions en Grec.
 


 

Autre vue des statues et du tumulus de la
partie orientale du mont Nimrod

   Celles-ci nous révèlent de nombreux aspects de sa religion et explique ses objectifs pour son règne. Plusieurs bas-reliefs de grès on été découvert sur le site. Dans une inscription, Antiochos I suggère que sa tombe doit être élevée dans un lieu saint, à distance du peuple et à proximité des Dieux avec lesquels il vit. Son tombeau a été construit de sorte que des fêtes religieuses pouvaient s’y produire.
 
   Chaque mois, Antiochos I avait deux fêtes : Une pour sa date de naissance, qui était célébrée le 10 de chaque mois et l’autre pour son couronnement, qui était célébrée le 16 de chaque mois. Les effigies monumentales ont des influences Grecques et Persanes. De ces dernières on note notamment les vêtements et les coiffures. Alors que les influences Grecques sont les représentations des Dieux et des ancêtres montrant le Roi. Le site et les statues furent détruits par les Romains et le sanctuaire tomba dans l’oubli. Il ne fut redécouvert ainsi que son tombeau qu’en 1883, lorsque des archéologues Allemands fouillèrent le site et la tombe.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Commagène voir les ouvrages de :
 
Ernest Charles François Babelon
Les Rois de Syrie d’Arménie et de Commagène, Rollin & Feuardent, Paris, 1890 – Forni, Bologna, 1971.
Paul Bedoukian :
Coinage of the Armenia kingdoms of Sophene and Commagene, Armenian Numismatic Society, Los Angeles, 1985.
Osman Hamdi Bey et Osgan Effendi :
Le tumulus de Nemroud-Dagh, Archaeology and Art Publications, Istanbul, 1987.
Michael Bloömer et Engelbert Winter :
Commagene : The land of gods between the Taurus and the Euphrates, Homer Kitabevi, Istanbul, 2011.
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Commagene, Nemrut, A Turizm Yayınları, Sultanahmet, Istanbul, 1995.
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Friedrich Karl Dörner et Alexej von Assaulenko :
Kommagene; ein wiederentdecktes Königreich, Codex-Verlag, Böblingen, 1967.
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Iran und griechenland in der Kommagene, Univ.-Verlag, Konstanz, 1984.
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La dinastia degli Orontidi nella Commagene ellenistico-romana, Giardini, Pisa, 2006.
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– Nemrud Daği : The Hierothesion of Antiochus I of Commagene, Ind. : Eisenbrauns, Winona Lake, 1996 et 1997.
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Manuel de généalogie et de chronologie pour le Caucase chrétien (Arménie, Géorgie, Albanie), 1976.
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