Quelques  Divinités
 du  Panthéon
 

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   MOUT ou Mwt


 

Mout – Musée du Louvre

 
  Mout (ou Mut), dont le nom veut dire “mère“, symbolise les valeurs maternelles, elle est une des plus anciennes divinités du panthéon Égyptien. Elle est aussi une Déesse dangereuse lorsqu’elle est une des formes de la “Déesse Lointaine” (Hathor), assimilée à Sekhmet. À la période Hellénistique (305-30) elle fut assimilée par les Grecs à la Déesse Héra, épouse de Zeus. Certains de ses titres furent : Mère du monde , Oeil de Rê , Reine des Déesses , Dame du Ciel , Mère des Dieux.


 

Mout et Amon –
Musée Égyptien du Caire

 
   Elle est représentée sous la forme d’un vautour, ou sous celle d’une femme portant sur la tête la dépouille d’un vautour, parfois surmontée du pschent (La double couronne d’Égypte), tenant un sceptre de papyrus et le signe Ânkh. Lorsqu’elle est une des formes de la "Déesse Lointaine" elle est alors représentée sous la forme d’une lionne aux griffes acérées. Elle fut aussi parfois représentée avec des ailes comme Déesse du ciel, apparaissant comme un vautour ou comme une vache derrière Amon émergeant des eaux du Noun. Ses éléments furent : La terre, l’air, le feu. Ses couleurs : Le bleu, le rouge et le jaune. Sa fête était célébrée le 29 du mois d’Epiphi dans la saison Shemou. Elle fut aussi célébrée aux fêtes propre à Amon comme celles de la triade Thébaine : La fête d’Opet et la “Belle fête de la vallée“.
 
   Son lieu de culte fut Isherou, un village au Sud de Karnak. Elle y est vénérée, dans son sanctuaire situé au Sud du temple d’Amon, appelé Hout-Mou, sous l’aspect de Sekhmet, mais plus généralement celui d’une femme coiffée de la couronne blanche ou d’un vautour. D’autres sanctuaires sont attestés à Bubastis, à Hermonthis, à Memphis, à Tanis, à Saïs et dans les l’oasis de Kharga et Dakhla.
 
   Elle est associée à la triade Thébaine (Amon, Mout et Khonsou) où elle est à la fois, l’épouse, la mère et la fille d’Amon et la mère du Dieu lunaire Khonsou. Lors de la XVIIIe dynastie (1549-1295), son culte devint important, en se substituant à Thèbes à celui de la Déesse Amonet, épouse d’Amon.  N’ayant pas d’enfant, elle décida d’adopter Montou, puis Khonsou, Montou déclinant l’offre. Elle était parmi le soleil (Amon-Rê) et la lune (Khonsou) en tant que troisième œil montrant la perfection cosmique et favorisant la crue du Nil. Elle est citée dans le Livre des Morts aidant le défunt à gagner l’au-delà et évitant qu’il ne se décompose. Elle apparaît sur les murs de nombreux temples, aux côtés de son mari Amon, comme “Maîtresse des neuf arcs” (symbole de tous les ennemis de l’Égypte).

 

 

   NEKHBET Nxbt


 

Nekhbet au front du souverain

 


 

Nekhbet – Musée du Louvre

 

   Nekhbet (ou Nejbet ou Nechbet ou Nekhebit) est la Déesse protectrice de la Haute-Égypte, du Pharaon et de la royauté du Sud. Au Nouvel Empire (1549-1080), elle va devenir la protectrice des accouchements.  Les Grecs, avaient identifié la Déesse à leur Déesse des accouchements, Eileithyia (ou Ilithyia) et ils appelèrent la cité de Nekheb (ou El Kab), où était pratiqué son culte, Eileithyaspolis. Nekhbet eut les épithètes : “Dame de Nekheb”, “La blanche de Nekheb”, “La blanche couronne”, “Mère du Soleil”, “Fille de Rê”, “Dame des ouâdis du désert” etc...
 
   Sur les parois des temples ou des tombeaux, elle est représentée sous l’aspect d’un vautour blanc aux ailes déployées protectrices. Elle apparaît également comme une femme à tête de vautour, ou portant la couronne blanche de Haute-Égypte flanquée de deux plumes, avec une fleur de lotus, un cobra et le Ânkh. Enfin, on la trouve également comme une Déesse guerrière, tenant des flèches et parfois, comme une vache maternelle.
 
   Nekhbet est une très ancienne Déesse Égyptienne originaire de Nekhen (ou Hiérakonpolis) et vénérée depuis la période Pré-dynastique (v.3500-v.3150). Son lieu de culte se déplaça dans la ville de Nekheb (ou El Kab, en face de Hiérakonpolis), la capitale du 3e nome de Haute-Égypte. Elle eut un temple dans la cité qui lui fut dédié à partir du Nouvel Empire (1549-1080), mais dont la plus grande partie des bâtiments sera édifiée sous le règne du Pharaon Achôris (393-380, XXIXe dynastie). La Déesse de Nekheb porte souvent le titre de "Dame de la vallée" ou "Dame de la double vallée" car son domaine ne s’étendait pas seulement sur les bords du Nil, mais jusque dans les profondeurs de la montagne à l’Est. Elle eut aussi un sanctuaire à Edfou.
 
   Nekhbet fut associée, avec la Déesse cobra du Nord, Ouadjet, dans la titulature du Roi ou du Pharaon sous le nom de NebtyLes Deux Maîtresses". Elles étaient toutes les deux présentes sur le diadème au front du souverain, l’Œil de Rê, pour le défendre, crachant du feu et tuant tous ceux qu’elles jugeaient dangereux. En tant que protectrice du Roi ou du Pharaon, elle est parfois considérée comme la mère de l’aspect divin du souverain, et c’est à ce titre qu’elle était la “Mère des mères" et la "Grande vache blanche de Nekheb". Les Prêtresses de Nekhbet furent appelées Muu (mères) et portaient des robes faite de plumes de vautour. La Reine était censée être la personnification de la Déesse.

 

  

 

   QEBEHSENOUF ou ObH snw=f


 

Qebehsenouf –
Musée du Louvre


   Qebehsenouf (ou Qebehsenuf ou Kébehsénouf ou Kebechsenuef ou Kebehsennuf ou Kebechsenef ou Qebshenuf ou Kabexnuf) est la divinité protectrice des intestins des morts. Il est l’un des quatre génies funéraires anthropomorphes, appelés “Les fils d’Horus” (Amset, Douamoutef, Hâpi et Qebehsenouf). Ils avaient pour mission de garder les viscères du corps du défunt.
 
   Qebehsenouf fut d’abord représenté sous forme humaine, puis au Nouvel Empire (1549-1080) avec la tête d’un faucon ou d’un aigle. À partir de la fin de la XVIIIe dynastie, les bouchons des vases canopes furent modelés à l’image des divinités qui les protégeaient. Le vase canope qui renfermait les intestins protégés par Qebehsenouf, avait un couvercle qui représentait une tête de faucon.
 
   Pour que le pouvoir s’accomplisse et qu’il protège les organes momifiés, ce Génie devait être associé à une Déesse et à un point cardinal. Pour Qebehsenouf ce fut la Déesse Selket (ou Selqit ou Selkis) et l’Ouest. Les Textes des Pyramides mentionnent Qebehsenouf comme le Dieu des morts qui les assiste dans leur montée au ciel. Il formait avec Douamoutef à Hiérakonpolis le duo qui gardait les mains d’Horus.

 

 

   SELKET ou ou %ro.t


 

Statuette de Selket
– Tombe de
Toutânkhamon – Musée
du Caire

 
   Selket (ou Serket-Herou ou Serket-Hetit ou Serket-hetet ou Selqet ou Serket ou Serqet ou Selqit ou Selkit, "Celle qui fait respirer" ou “La respiration plus facile [dans la gorge]“, en Grec : Selkis) est la divinité bienveillante qui sur terre protégeait les hommes du venin des serpents, des scorpions et autres animaux dangereux. Le terme “Selket” a finalement été adopté comme l’orthographe officielle provenant de textes Grecs. Elle symbolisait aussi la chaleur torride du soleil. Dans l’au-delà, elle était associée à Qebehsenouf pour veiller sur le défunt et l’aider à protéger le vase canope contenant les intestins du mort. Elle fut aussi une Déesse bienfaisante qui protégeait le sarcophage du Roi ou du Pharaon et la Déesse protectrice des guérisseurs. Comme son nom l’indique, elle présidait à la respiration, veillant sur la renaissance et le nouveau souffle de vie des défunts.

 
   Elle est représentée soit sous la forme d’un scorpion, soit d’un scorpion à tête de femme, soit d’une femme avec sur la tête un scorpion (La nèpe, scorpion d’eau). Comme Selket Mère Divine elle fut cependant lors de la XXIe dynastie (1070/69-945) représentée d’une façon complètement différente, en femme avec un corps de lion et une tête de crocodile et armée de couteaux.
 
   C’est une Déesse originaire du 6e nome de la Basse-Égypte ou son culte était pratiqué, mais il est attesté aussi dans le Delta et à Edfou (Haute-Égypte), où elle figure parmi les divinités locales et à Per Serket (ou El-Dakka). Sa fête était célébrée le 7 du mois de koiak (ou Khoiak ou Joiak) dans la saison Akhet.
 
   Le culte de cette Déesse est très ancien. On en a retrouvé des traces dans le Delta datant de la Ière dynastie (v.3050/3040-2828). À l’origine, Selket n’a ni parèdre, ni famille, mais au Moyen Empire (2022-1650), elle porte quelquefois le titre de "Fille de " et à la Basse Époque (656-332), elle est désignée à Edfou, comme épouse d’Horus et la mère d’Horactès (ou Horajti). Son fils est Nehebkaou (ou Nehet-kaou ou Néhebkaou, un Dieu serpent) dans les Textes des Pyramides. Elle fut d’abord attachée au monde souterrain, puis au monde des morts, où elle fut chargée de surveiller le serpent Apophis, ennemi de . Mais on la voit le plus souvent aux côtés d’Isis et de Nephthys procédant aux rites funéraires d’Osiris. Ses prêtres "Les Prêtres charmeurs de Selket" étaient aussi des médecins et des magiciens, ils maîtrisaient l’art de guérir les piqûres, art que Selket leur avait transmis. Elle fut liée au culte de la fertilité car elle passait pour être l’une des Déesses protectrices des quatre sources du Nil.
 
   Elle fut aussi “Dame de la vie” car, à la naissance du Roi, elle aidait la Reine à mettre au monde l’enfant divin. Tardivement dans l’histoire Égyptienne, le panthéon évolua vers une fusion de nombreuses divinités, Selket fut identifiée avec Isis, jusqu’à ce que finalement elle ne fut plus qu’un aspect de cette Déesse, dont le culte était devenu très dominant. Ce fut Howard Carter qui mit au jour la célèbre statuette de la Déesse dans la tombe (KV62) de Toutânkhamon. Elle apparaît également à l’un des angles du coffre en albâtre qui contenait les viscères du jeune Pharaon ainsi que sur le coffre à canopes, la statuette de Selket de 90 cm de haut, en bois plaqué d’or est visibles au musée Égyptien du Caire.

 

 

Bibliographie

 
   Pour plus de détails sur les Dieux et Déesses d’Égypte, voir les ouvrages de :
 
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