Quelques Rois importants :
Philippe II
359 – 336
 

Nous avons besoin de vous

….. Retour à la dynastie

 

Sommaire

 

Son origine et sa prise de pouvoir
Le début de son règne
Ses conquêtes
Son assassinat
Ses épouses, ses enfants
Sa sépulture
Carte de son Empire
Bibliographie

Buste de Philippe II –
Ny Carlsberg Glyptotek
– Copenhague

 

Son origine, sa prise de pouvoir
 

   Philippe II (En Grec : Φίλιππος B’) fut Roi de Macédoine de 359 à 336 av.J.C. Il naquit en 383/382. et grandit et vécut à Thèbes, envoyé comme otage, sous le règne de son frère Alexandre II (370/369-368) alors qu’il n’avait que quatorze ans. Captif, il reçut une éducation militaire et diplomatique d’Épaminondas et à son contact, il y apprit l’art de la guerre. Il rentra en Macédoine en 365, alors qu’il était âgé de dix-sept ans. À la mort de son dernier frère Perdiccas III, en 359, le fils de celui-ci Amyntas IV étant trop jeune pour régner (Il n’a que trois ans), Philippe II épousa sa mère, la Reine Phila I et fut nommé son tuteur. La même année il écarta le jeune Amyntas et se fit reconnaître Roi par le Koînon.
 
   Il accéda ainsi au pouvoir à l’âge de vingt-deux ans. Contrairement aux coutumes de l’époque, Philippe II ne fit pas mettre à mort le jeune enfant et plus tard sa fille Cynané, qu’il eut avec la Reine Audata, épousa Amyntas IV. De cette union naquit une fille, Adéa-Eurydice qui épousa Philippe III Arrhidée, un fils de Philippe II et de la Reine Philinna. En 336, Alexandre le Grand fera exécuter Amyntas IV, car il aurait pu devenir le Roi légitime. Les qualifications militaires de Philippe II et sa vision expansionniste pour la Macédoine lui apportèrent très tôt le succès. Par ses réformes, il fut le vrai fondateur de l’État Macédonien et sa politique étrangère le plaça à la tête du monde Grec.

 


 

Tétradrachme or de Philippe II

Le début de son règne

 
   Sa première action fut de réorganiser son armée la Phalange, qu’il calqua sur le model Thébains, en particulier en y augmentant le nombre de fantassins. Le soldat Macédonien reçut un armement défensif avec une armure et un bouclier plus léger que celui de l’hoplite, dont l’ensemble de l’équipement pesait environ 35 kg. Il équipa le fantassin d’une longue pique, la sarisse. Puis il créa un bataillon d’élite en s’attachant la noblesse. Il leur donna des commandements. Sa garde personnelle, les hypaspistes, étaient intégralement composée de nobles. Il mit en place une solide administration et il unifia le territoire en créant une capitale par district.
 
   Il introduisit la frappe de monnaie d’or et d’argent. Au moment où il prit le pouvoir il commença par éliminer ses rivaux potentiels, dont le prétendant Argaios, soutenu par Athènes. Les Athéniens avaient même débarqué, à Méthone sur la côte, un contingent de 3.000 hoplites pour soutenir l’impétrant, mais ceux-ci furent écrasés. Puis il se trouva face à une situation difficile, puisqu’il dut se résoudre à accepter la suzeraineté du Roi d’Illyrie Bardylis I (393-358). Il usa de diplomatie pour se libérer momentanément de cet adversaire, son besoin de conquête le lança alors à élargir la façade maritime de son royaume, l’idée étant de soumettre la Chalcidique et neutraliser la Péonie et la Thrace.

 


 

Statère d’or de Philippe II

Ses conquêtes
 

   Philippe II pensait que son royaume devait s’affranchir de la tutelle des royaumes voisins, Les Péoniens et les Illyriens et il était déterminé à les mater une fois pour toutes. Fort d’une armée qu’il avait reformée, en 359, Philippe II revint sur le champ de bataille contre les Illyriens car d’importantes zones de la Haute-Macédoine étaient sous le contrôle de Bardylis I. Dans un premier temps, afin de se concentrer sur la lutte interne nécessaire pour assurer sa couronne, Philippe II réaffirma le traité que les Dardaniens avaient imposé à la Macédoine par la force des armes et scella l’alliance par son mariage avec Audata, la fille (on trouve aussi le nièce ?) de Bardylis I.
 
   Au printemps 358, ses forces bien recomposées, Philippe II fut en mesure de répondre à l’occupation du Nord-ouest de la Macédoine par Bardylis I. Lorsque ce dernier appris les intentions du Macédonien et la mobilisation de son armée, il lui proposa qu’ils signent un traité qui maintiendrait le statu quo, à la condition que les deux parties gardent les villes qui étaient déjà en leur possession. Proposition qui fut, bien sûr, inacceptable pour Philippe II car il n’était pas prêt à accepter des conditions autres que le retrait complet de son pays des Dardaniens.
 
   Bardylis I de son côté n’était pas disposé non plus à renoncer à ses gains quitte à en arriver à la guerre. Philippe II mobilisa tous les soldats valides de Macédoine pour la bataille. Bien que les deux armées furent presque du même nombre, 500 cavaliers et 10.000 fantassins pour Bardylis I, contre 600 cavaliers et 10.000 fantassins pour Philippe II, les Macédoniens étaient bien mieux formés et équipés. Les armées se rencontrèrent dans une bataille dans une plaine de la vallée de l’Érigon, près de Bitola (Au Sud-ouest de la République de Macédoine actuelle), juste au Sud de l’État Dardanien. La bataille fit rage un long moment sans qu’aucune partie ne prenne le dessus. Finalement, les soldats de Philippe II réussirent à pénétrer le flanc droit des Dardaniens ce qui désordonna la formation de Bardylis I qui fut rapidement brisée. Ce dernier fut écrasé et 7.000 Illyriens périrent sur le champ de bataille, dont Bardylis I. Diodore de Sicile (Historien Grec, v.90-v.30) décrivit cet événement et précise que le Roi qui avait 90 ans montait encore à cheval et que Philippe II eut la clavicule cassée.
 


 

Buste de Démosthène – Copie
Romaine d’un original de
Polyeucte – Musée du Louvre

   Toutefois, Philippe II vit qu’il n’était pas en mesure de poursuivre les soldats Illyriens qui fuyaient et il les laissa partir. Les Illyriens plus tard envoyèrent des représentants pour discuter des conditions de paix en échange de la libération de toutes les villes de Macédoine qu’ils avaient conquises. Grâce à cette victoire, Philippe II étendit ses frontières Nord-ouest en annexant le territoire Dardanien jusqu’au lac d’Ohrid (ou Okhrid).
 
   En 357 Philippe II conclut un traité de paix avec Athènes, qui essayait en vain de conquérir la ville d’Amphipolis. Il laissa libres les prétentions de la cité en échange de la ville de Pydna (Perdu par Macédoniens en 363). Cependant, toujours en 357, le traité signé et Pydna récupérée, Philippe II devança les Athéniens et assiégea lui-même Amphipolis, dont il s’empara. Après la conquête de la cité, il ne tint pas sa promesse et décida de garder les deux villes.


 

Buste en ivoire de Philippe II,
retrouvé dans sa tombe à
Vergina – Musée
archéologique
de Thessalonique

 
   En 356, il battit de nouveau les Illyriens. En 355/354, il prit aux Grecs les cités de : Crenides (ou Krinides), sur l’île de Thassos. Sur cette dernière il laissa une puissante garnison pour surveiller les mines d’or qui s’y trouvaient. Celles-ci lui apportèrent plus tard une grande partie du financement pour ses campagnes. Il prit Méthone la dernière ville sur du Golfe Salonique qui était une possession d’Athènes. En dépit de l’arrivée de deux flottes Athéniennes, la ville tomba en 354. Ce fut pendant le siège de cette cité que Philippe II perdit un œil. Enfin, il attaqua également Abdère (ou Abdèra, près de l’embouchure du fleuve Nestos, en face de l’île de Thassos) et Maronnée (ou Maronéa) sur le littoral de Thrace.
 
   Puis il s’allia au Roi d’Épire Néoptolème I (370-360) et épousa sa fille Olympias, dont il eut, le futur Alexandre le Grand. Également en 355 ou 354 (En fonction de la chronologie suivie, voire Troisième Guerre Sacrée), à l’appel de Thèbes et de la Ligue Thessalienne, il fut impliqué et intervint dans la Troisième Guerre Sacrée. Cependant il fut battu à deux reprises par le Stratège Phocidien, Onomarque de Phocide (ou Onomarchus ou Onomarchos ou Onómarkhos, en Grec : Ονόμαρχος. L’été suivant, en 353 ou 352, selon Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30)avec cette fois avec une armée 20.000 soldats d’infanterie et 3.000 cavaliers (Comprenant aussi les troupes de Thessalie) il investit de nouveau la Thessalie.
 
   Il défit 6.000 Phocidiens, sous le commandement d’Onomarque, à la bataille du Champ de Crocus. Il fit jeter à la mer plus de 3.000 prisonniers et il fit crucifier le cadavre d’Onomarque. Cette bataille accorda à Philippe II un immense prestige. Poursuivant sa lancée, il s’empara de Phères et se fit élire à la tête de la Ligue Thessalienne. Il tenta alors d’annexer la Phocide, mais cela ne se passa pas vraiment comme il l’espérait et il fut arrêté dans le défilé des Thermopyles par une coalition Athénienne, Spartiate et Achéenne. Malgré cet échec, le Roi de Macédoine menaçait désormais directement les cités Grecques.


 

Statue de Philippe II

 
   Philippe II reprit, en 352, ses conquêtes. Cette fois en direction de la Thrace, qui était affaiblie depuis 359, à la mort du Roi des Odryses Cotys I (384-359), car divisée en trois royaumes entre ses trois fils. À l’appel de l’un de ces Rois, le Macédonien assiégea et prit la forteresse d’Héraion Teichos, au bord de la Propontide (Mer de Marmara) et la livra à la cité de Périnthe, qui avait également fait appel à lui. Philippe II menaçait désormais directement les cités Grecques, dont, en grande partie, les intérêts d’Athènes.


 

Tétradrachme argent de Philippe II

 
    À la fois à cause des colonies (Clérouquies) de Chersonèse de Thrace (Actuel détroit des Dardanelles), mais aussi parce qu’il barrait la route d’approvisionnement en blé. Dès 351, Démosthène (Homme politique Athénien, 384-322) avait prévenu du danger Macédonien et il avait mit en avant l’atonie Athénienne dans ses célèbres Philippiques. Athènes resta divisée sur l’attitude à tenir et Philippe II en profita, en 349, pour envahir la Chalcidique.
 
   La même année il fit le siège d’Olynthe qui, indépendamment de sa position stratégique, avait recueilli deux de ses demi-frères, Arrhidée (ou Arrhidaios) et Ménélas III (ou Ménélaos), des fils qu’Amyntas III eut avec Gygaea (ou Gygaia ou Gygée ou Ghygàie) et qui étaient des prétendants au trône Macédonien. La cité au début était alliée avec Philippe II, mais elle avait prêté ensuite allégeance à Athènes. En 348, Philippe II s’empara d’Olynthe, qu’il rasa, ainsi que de trente-deux autres cités de la péninsule Chalcidienne. En 347, il obtint la soumission du Roi de Thrace Cersobleptès I (ou Kersobleptes I, 359-341). En Juillet 346, Démosthène se rendit en Ambassadeur auprès de Philippe II pour négocier la paix. Maître de toute la Grèce septentrionale, le Macédonien reçut le siège des Phocidiens à l’Amphictyonie de Delphes.


 

Nikétérion de Philippe II –
Médailles de la Bibliothèque nationale de France

 
  Cersobleptès I ne s’avoua pas vaincu, en 345 il reconstitua son armée et harcela les cités Grecques de l’Hellespont. En 344 il combattit le Roi Illyrien Pleuratos I (ou Pleuratus, 356-335) et sortit vainqueur mais il fut blessé lors d’une féroce bataille. Il envahit l’État Illyrien et dévasta la campagne. Il gagna de nombreuses villes. En 343, Philippe II marcha contre Cersobleptès I. Il battit ce dernier Roi Odryse de Thrace et en 341, toute la région fut conquise.
 
   Vers 341/340 à la demande du Roi Gète d’Histria (ou Istros), Cothelas (ou Gudila) qui était envahi par les Scythes, il passa un traité avec celui-ci. Il libéra son pays des envahisseurs, en battant le Roi Scythe Atéas (ou Athéas) et du même coup étendit son royaume jusqu’à l’embouche du Danube, Cothelas devenant son vassal. Cette relation fut encore renforcée l’orque la fille Cothelas, Meda (ou Meda d’Odessos) devint vers 340 l’une des épouses du Macédonien. Ce fut vers cette époque que fut fondée la ville de Philippes (ou Philippopolis, l’actuelle Plovdiv).
 
   En 340 Démosthène arriva enfin à mobiliser les Athéniens et à constituer une Ligue Panhellénique. Philippe II répondit par le siège de Byzance, qu’il dut abandonner avant de se tourner, en 338, vers la Béotie, car son influence en Grèce était compromise. Le 2 Août 338 (ou 1er Septembre 338), une coalition d’Athènes et de Thèbes l’affronta à la bataille de Chéronée, mais elle fut écrasée par la phalange Macédonienne et la cavalerie commandée par le futur Alexandre le Grand. Les Athéniens eurent un millier de morts et 2.000 prisonniers. Thèbes fut occupée et la Ligue Béotienne dissoute. Vers 300, un mémorial fait d’un lion de marbre fut construit pour honorer l’armée sacrée de Thèbes pour son courage, il existe toujours aujourd’hui. Cette victoire fit de Philippe II le souverain de toute la Grèce.

 

Son assassinat

 
   En Octobre 336, à Aïgaï, alors qu’il préparait la conquête de la Perse, Philippe II fut assassiné. La cour était rassemblée dans la cité pour la célébration du mariage entre Alexandre I (342-331) d’Épire et la fille de Philippe II et Olympias, Cléopâtre. Tandis que le Roi était entrer non protégé dans le théâtre de la ville, il fut assassiné par Pausanias, un de ses sept officiers gardes du corps. Pausanias essaya immédiatement de s’échapper et d’atteindre des acolytes qui l’attendaient avec des chevaux à l’entrée d’Aïgaï, mais il fut poursuivi par trois des gardes du corps de Philippe II, attrapé et tué. Il est difficile d’exposer les raisons de l’assassinat du Roi (Il y avait déjà polémiques parmi les historiens antiques)


 

Urne funéraire (Larnax) en or
trouvée dans la tombe de
Philippe II à Vergina, contenant
les ossements du défunt

 
   Le seul récit contemporain à ce meurtre, en notre possession, est celui d’Aristote (384-322, philosophe Grec), qui énonce, plutôt laconiquement, que Philippe II fut tué parce que Pausanias avait été offensé par des partisans d’Attalos (ou Attale). Cinquante ans après, l’historien Cleitarchos (Un des historiens d’Alexandre le Grand, fils de l’historien Dinon de Colophon) grandit et embellit l’histoire.
 
   Des siècles plus tard, cette version devait être relatée par Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30). Dans le seizième livre de l’histoire de Diodore de Sicile, Pausanias était un amoureux de Philippe II, mais il est devenu jaloux quand Philippe II a tourné son attention sur un plus jeune homme, également appelé Pausanias.
 
   Pausanias se serait tourné vers Attalos, mais celui-ci alors qu’il était saoul aurait abusé de lui lors d’un dîner. Quand Pausanias porta plainte auprès Philippe II le Roi se serait senti incapable de châtier Attalos, car il était sur le point de l’envoyer en Asie avec Parménion, pour établir une tête de pont pour son invasion prévue. Plutôt que d’offenser Attalos, Philippe II, pour calmer Pausanias, l’éleva au rang de garde du corps. Le désir de Pausanias de vengeance semble s’être tourné vers l’homme qui n’avait pas réparé son honneur. C’est ainsi qu’il projeta de tuer le Roi.
 
   D’autres historiens, par exemple Justin ([9.7] ou Marcus Junianus Justinus ou Justinus Frontinus, historien Romain, IIIe siècle), ont proposé qu’Alexandre le Grand et/ou sa mère, la Reine Olympias furent les instigateurs du meurtre. Cette dernière semble toutefois y avoir été pour quelque chose car discrètement elle manifesta sa gratitude à Pausanias. Justin nous dit que :

"La même nuit de son retour d’exil la Reine plaça une couronne sur le cadavre de l’assassin et érigea un tumulus à sa mémoire et commanda des sacrifices annuels à la mémoire de Pausanias".

Après sa mort, Le fils que Philippe II avait eut avec Olympias, Alexandre III (le Grand), lui succéda à l’âge de vingt ans.
 

Ses épouses et enfants
 

   Philippe II eut plusieurs épouses. Il faut préciser que les dates des mariages et les noms de certaines de celles-ci sont contestés entre historiens. Ci-dessous l’ordre et dates d’après un fragment de son biographe Satyrus qui fut préservé par Athénée ([13.557b-e] Né en 170 ap.J.C, érudit et grammairien Grec) et qui sont aussi les plus souvent rencontrés.
 
• Phila (En Grec : Φίλα), qu’il épousa en 359. Elle fut Macédonienne originaire d’Élimée (ou Elimiotis). Elle fut la veuve de Perdiccas III (368-359). Elle mourut presque aussitôt après le mariage. Il n’y a pas d’enfant connu de cette union.


 

Statue de Philippe II à Thessalonique

 
• Audata (En Grec : Αδάτη), qu’il épousa en 359/358. Elle fut la fille (on trouve aussi la nièce ?) du Roi d’Illyrie, Bardylis I (393-358). Elle lui donna une fille :
    Cynané (ou Cynane, en Grec : Kυνάνη ou Kynane ou Kyna, en Grec : Κύνα) qui naquit vers 357. Elle épousa le Roi de Macédoine Amyntas IV. Elle fut tuée en 323. De cette union naquit une fille, Adéa-Eurydice (ou Euridika) qui épousa Philippe III Arrhidée (Roi 323-317), un fils de Philippe II et de la Reine Philinna.
 
• Philinna (En Grec : Φίλιννα), qu’il épousa en 358/357. Elle fut originaire de Larissa en Thessalie. Elle lui donna un fils :
    Philippe III Arrhidée (ou Filippos Arridaios, en Grec : Φίλιππος Γ’ Αρριδαίος, Roi 323-317) qui naquit vers 357. Il était frappé d’une incapacité mentale qui l’écarta de la succession royale. Selon certains spécialistes son problème mental était du à un poison donné par Olympias. Cependant à la mort d’Alexandre le Grand, il fut proclamé Roi par la phalange Macédonienne réunie à Babylone, le fils posthume d’Alexandre le Grand et de Roxane, Alexandre IV Aigos ne naissant que deux mois plus tard.
 
Olympias (ou Myrtale ou Polyxena d’Épire, en Grec : ‘Oλυμπιάς) ce fut Philippe qui la renomma Olympias. Il l’épousa en 357. Elle fut une Princesse Molosse d’Épire, fille du Roi Néoptolème I (370-360). Elle lui donna deux enfants :
  Un fils :
    Alexandre III (le Grand, en Grec : Aλέξανδρος Γ’ dΜακεδών) qui naquit le 21 Juillet 356. Il succéda à son père (Roi 336-323).
  Une fille :
    Cléopâtre (En Grec : Κλεοπάτρα), qui naquit en 356/355. Elle épousa en 336, son oncle le Roi d’Épire Alexandre I, afin de sceller une alliance entre le royaume d’Épire et la Macédoine. Elle fut assassinée en 309, à Sardes, probablement sur l’ordre d’Antigonos I Monophtalmos (Roi 306-301).
 
• Nicesipolis (ou Nikesipolis ou Nicasipolis, en Grec : Νικησίπολις), qu’il épousa vers 352. Elle fut originaire de Phères en Thessalie. Elle fut peut-être qu’elle était une nièce de Jason de Phères (v.390-370). Nicesipolis mourut peut-être en couches ?. Elle lui donna une fille :
    Thessalonice (ou Thessalonica ou Thessalonike, en Grec : Θεσσαλονίκη), qui naquit en 351 et mourut en 295. Elle épousa le Roi de Macédoine, Cassandre (301-297), puis à la mort de ce dernier, le Roi d’Épire Pyrrhos I (307-272).
 
• Meda (ou Meda d’Odessos ou Mda, en Grec : Μήδα), qu’il épousa vers 340. Elle fut originaire d’Odessos (Varna aujourd’hui), fille du Roi Gète Cothelas (ou Gudila). Selon Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond, lorsque Philippe II mourut, Meda se suicida afin de ne pas survivre à son époux. Les habitants de Macédoine, qui n’étaient pas habitués à de tels honneurs à leurs Rois par leurs épouses, l’enterrèrent avec lui dans le Grand Tumulus d’Aïgaï, dans une pièce séparée. La deuxième urne funéraire d’or (ou Larnax) trouvée dans la tombe pourrait lui appartenir. Il n’y a pas d’enfant connu de cette union.
 
Cléopâtre (En Grec : Κλεοπάτρα), qu’il épousa en 337. Elle fut la fille d’Hippostratos et la nièce du Général Attalos de Macédoine. Quelques spécialistes la donnent comme la sœur d’Attalos. Elle lui donna une fille (ou selon d’autres sources, un fils ?) :
    Europa, qui naquit en 336. Sa mort comme celle de sa mère semble avoir été ordonnée par Olympias.
 

Pour d’autres détails voir l’article sur :  Philip II of Macedonia  biographie par Jona Lenderin.

 

 
Cnémides en bronze trouvées dans le tombeau de Philippe II

Sa sépulture
 

   Philippe II fut enterré à Aïgaï. Son tombeau, avec ses deux pièces, était intact lors de sa découverte. Il est couvert d’une voûte en berceau. La façade, uniquement décorative, possède un ordre dorique d’applique qui comporte une frise de triglyphes (Ornement en relief qui sépare les métopes dans la frise Dorique) et métopes (Panneau architectural de forme rectangulaire) peints en bleu et blanc. Il fait 5,30 m. de long. C’est le plus long tombeau de tous ceux connus en Macédoine.
 
   Les os du Roi étaient enveloppés d’une étoffe d’or et de pourpre. Ils furent découverts dans une urne funéraire d’or (Larnax, photo ci-dessus). Ce coffre a une étoile gravée sur le couvercle (L’étoile à 12 branches Macédonienne). Le Larnax était conservé dans un sarcophage de marbre. À l’intérieur le crâne présente une blessure similaire à celle que Philippe II reçut à l’arcade en 354 lors du siège de Méthone.
 
   La première chambre du tombeau contenait également : Un superbe bouclier d’or et d’ivoire, les armes du Roi, sa cuirasse de fer décorée d’or, son casque, des Cnémides (Élément de protection des tibias) en bronze, son épée, une couronne d’or, posée sur les os calcinés du Roi. Celle-ci est composée de 318 feuilles et 68 glands.
 
   La seconde chambre funéraire, dans l’autre pièce du tombeau, contenait : Beaucoup d’armes, une couronne de myrte doré, des figurines en ivoire sculptées, un diadème qui compte parmi les plus beaux bijoux de l’antiquité et des ossements féminins. Ces os sont également conservés dans un Larnax d’or à l’intérieur d’un sarcophage de marbre. La décoration de cette tombe, datée de 336, serait une œuvre de Philoxénos d’Érétrie (Peintre Grec, IVe siècle av.J.C).

 

Royaume de macédoine à la mort de Philippe II – 336

 

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Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
André Aymard :
Le monde Grec au temps de Philippe II de Macédoine et d’Alexandre le Grand (359-323 av. J.-C.), Centre de Documentation Universitaire, Paris, 1976.
Richard A.Billows :
Kings and colonists : Aspects of Macedonian imperialism, E.J.Brill, Leiden, New York, 1995.
Eugene N.Borza :
Before Alexander : Constructing early Macedonia, Regina Books, Claremont, 1999.
Eugene N.Borza et Lindsay Adams :
Philip II, Alexander the Great, and the Macedonian heritage, Art Institute of Chicago, Ares Publishers, University Press of America, Washington, 1982.
John Buckler :
Philip II and the sacred war, E.J. Brill, Leiden, New York, 1989.
Victor Chapot :
Philippe II de Macédoine, Desclée de Brouwer, Paris, 1936.
Paul Cloché :
Un fondateur d’Empire : Philippe II de Macédoine 383-336 av.J.C, Dumas, Saint-Etienne, 1955.
Histoire de la Macédoine, jusqu’a l’avènement d’ Alexandre le Grand, 336 av.J.C, Payot, Paris, 1960.
Jean-Nicolas Corvisier :
Philippe II de Macédoine, Fayard, Paris, 2002.
Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
George Cawkwell :
Philip of Macedon, Faber & Faber, London, Boston, 1978.
Joseph Roy Roland Ellis :
Philip II and Macedonian imperialism, Thames and Hudson, London, 1976.
René Ginouves, Giannēs M.Akamatēs et Manolēs Andronikos :
La Macédoine de Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Editions, Paris, 1993 – Ekdotike Athenon,  Athènes, 1993 – En Anglais, Macedonia : from Philip II to the Roman conquest, Princeton University Press, Princeton, 1994 – Ekdotike Athenon, Athènes, 1994.
Edward Monroe Harris :
Aeschines and Athenian politics, Oxford University press, New York, 1995.
Pierre Jouguet :
L’impérialisme Macédonien et l’Hellénisation de l’orient, Albin-Michel, Paris, 1972.
Dietmar Kienast :
Philipp II. von Makedonien und das reich der Achamieniden, Fink, München, 1973.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond :
A History of Macedonia, vol. 3, 336-167 B.C, Clarendon Press, Oxford, 1972 et 1988.
Philip of Macedon, Johns Hopkins University Press, Baltimore, 1994.
Georges Le Rider et Georges Le Rider :
Le monnayage d’argent et d’or de Philippe II : Frappe en Macédoine de 359 à 294, Kentron Hellēnikēs kai Rōmaïkēs Archaiotētos, Athènes, 1966 – Boccard, Paris, 1996 – E. Bourgey, Paris, 1977.
Louïza D.Loukopoúlou, George Cawkwell, Miltiadis V.Chatzopoulos et Manolis Andronikos :
Philippe de Macédoine, Bibliothèque des Arts, Paris, 1982 – Office du Livre, Fribourg, 1982.
Arnaldo Momigliano, Antoine Malamoud et Giampiera Arrigoni :
Philippe de Macédoine : Essai sur l’histoire Grecque du IVe siècle av.J.C., Éditions de l’Éclat, Combas, 1992.
Geneviève Rives-Gal :
Funérailles, politique et idéologie monarchique dans le royaume de Macédoine de Philippe II à Démétrios Poliorcète (336-283 av.J.C.), Toulouse, 1996 – Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve d’Ascq, 2002.
Walther Schwahn :
Heeresmatrikel und landfriede Philipps von Makedonien, Dieterich, Leipzig, 1930.
Giuseppe Squillace :
Basileis e tyrannoi : Filippo II e Alessandro Magno tra opposizione e consenso, Rubbettino, Soveria Mannelli, 2004.
Tran Tam Tinh :
La Macédoine de Philippe II a la conquête Romaine, Phoenix – Toronto 50, N°1, 1996.
Gerhard Wirth :
Geschichte Makedoniens. / 1- Philipp II, W.Kohlhammer, Stuttgart, 1985.
Ian Worthington :
Philip II of Macedonia, Yale University Press, New Haven, 2008.

 

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