Ruines de Kish |
Localisation et généralités
Kish (En
Sumérien : Kiš, en
Akkadien : kiššatu) fut une ville de Moyenne-Mésopotamie
identifiée à la ville moderne de Tell El-Oheimir (ou El-Oheimir ou El-Akhymer ou Tell al-Uhaymir, le principal tell du site),
dans le Gouvernorat de Babil en Irak. Elle se situe à environ
14 km à l’Est de Babylone et à environ 80 km. au
Sud de Bagdad. On y trouve aujourd’hui les vestiges de tombes et de palais
Sumériens. Quelques-unes des plus anciennes inscriptions parvenues jusqu’à nous concernent Kish.
D’après la Liste Royale
Sumérienne, Kish exerça la royauté sur la Mésopotamie juste
après le Déluge. La Liste Royale Sumérienne,
est un texte écrit au XVIIIe siècle av.J.C. Elle fut retrouvée près de
Nippur et reconstituée à partir de dix-huit tablettes différentes par
Thorkild Jacobsen. Elle donne les dynasties et les noms des Rois qui régnèrent sur le pays du
Sumer depuis les moments les plus reculés de Kish
"où la royauté est descendue du ciel" jusqu’au règne du Roi
d’Isin
Sin-Magir
(ou Sîn-Magir, 1828-1817). Le début de la liste est en grande partie mythique.
La cité eut une grande importance aux débuts de l’histoire Mésopotamienne
et exerça longtemps sa domination sur les autres états de Basse-Mésopotamie.
Certains de ses Rois ont exercé un contrôle politique sur les autres souverains
du Sud Mésopotamien. Les Rois de Kish se sont parés du titre de "Lougal ou Lugal" qui désigne le Roi et signifie
"Grand homme" et "Ensi" celui de Prince.
Le titre de Roi de Kish fut repris par des souverains d’autres cités en raison
de son prestige du à son origine légendaire. Kish fut une importante cité religieuse où résidait le Dieu Enlil (Dieu de l’air
et de l’atmosphère, divinité la plus importante du panthéon). Les
archives d’Ebla, en Syrie, attestent de
l’existence de contacts importants avec les Rois de Kish.
L’histoire…….
Le site de Kish fut occupé dès la période
de Djemdet Nasr (près de Kish) v.3100. D’après la Liste Royale
Sumérienne la royauté aurait débuté dans la ville juste après le Déluge. On trouve le même type de légende pour
Éridou. La première dynastie identifiée compterait 23 Rois. Les deux
premiers noms connus de ces Rois sont : Jushur (ou Jucur ou Gushur ou Ngushur ou Gishur ou Gaur ou Ga Our)
qui aurait créé la dynastie, mais aucune preuve archéologique ne vient corroborer son existence ni même son identité, et
Kullassina-Bel (ou Gulla-Nidaba-Anna-Gad) dont les règnes remontraient à vers 2900 ?. Comme le nom de ce dernier semble
être une phrase en Akkadien signifiant
“Chacun d’entre eux était Seigneur“, il a parfois été suggéré que l’apparition de ce nom sur la Liste Royale
désignait une période et non pas une autorité centrale de la première période de Kish.
Les noms des 10 souverains suivant de la cité, précédant Étana le Pasteur sont tous des mots
Akkadiens pour animaux, par exemple :
Kalbum (ou Ga-li-bu-um)
“chien” ou Zuqaqip (ouy Zukakin) “scorpion“. Nous avons connaissance, vers 2750, d’un Arwi’Um
(ou Arwium ou Arpu-Rim), 12e Roi de Kish, fils de Mashda auquel il succéda, mais cette
succession n’est pas confirmée par l’archéologie.
Puis vint son frère,
Étana le Pasteur (ou le Berger ou Entena, en
Sumérien : men.te.na lugal.e lu bi.in.e.de, en
Assyrien : me-ta-na,
v.2800 ou v.2750),
13e Roi de la Liste Royale Sumérienne. Il est sûrement comme les précédents un personnage légendaire,
qui était peut-être à l’origine un individu ayant réellement existé et qui fut finalement mythifié. Dans la Liste
Royale il est présenté comme "Le berger, qui est monté au ciel et qui mit de l’ordre dans tous les pays".
Bien que son règne n’a pas encore été archéologiquement attesté, son nom fut trouvé plus tard sur des sceaux. Étana est
parfois considéré par les spécialistes comme le premier Roi et fondateur de Kish. La Liste Royale lui attribue un
règne d’une durée de 1.500 ans. Il est le personnage principal d’un texte nommé mythe d’Étana.
Jusqu’ici trois versions en trois langues ont été retrouvées.
La plus ancienne,
Babylonienne, vient de
Suse. Une version
Assyrienne
provient d’Assur et la version “standard”
de Ninive.
Ce texte nous est malheureusement parvenu dans un état incomplet et il manque la fin. L’histoire raconte que le Roi
désespéré de ne pas avoir d’enfant, tenta d’atteindre le Ciel dans le but d’obtenir un remède qui lui permettrait de pouvoir
avoir un fils pour lui succéder sur le trône de Kish. On ne sait pas s’il réussit dans sa quête !, mais la liste royale lui
attribue Balih (ou Baliich) comme fils et successeur.
Suivent 7 Rois dont on ne sait rien, ont-ils seulement exister ?.
Murex inscrit au nom de
Rimush (Roi d’Akkad et de Kish, 2279-2270) – Musée du Louvre |
On connaît mieux les deux derniers Rois de cette Ière dynastie :
En-Men-Barage-Si (ou
Enmen-Baragesi ou Emmembaragesi ou En-Barrage-Si, 2631 à 2601 ou v.2615 à v.2585), 22e Roi qui succéda à Ilta-Sadum (ou
Iltasadum ou Il-Tasadum, v.2615), il aurait régné 900 ans selon la Liste Royale. Deux
fragments de vase en albâtre, retrouvés à Nippur, portent le nom de
Mebaragesi, Roi de Kish, les spécialistes pensent qu’il faut l’identifier avec le En-Men-Barage-Si de la
Liste Royale. Si leur approche est correcte, il serait le premier souverain dont la réalité de l’existence est attestée
à la fois par la Liste Royale Sumérienne et par des documents
épigraphiques.
Cette Liste Royale lui attribue une campagne à travers la vallée de la Diyala, atteignant
l’Élam et
qu’il eut une grande victoire sur celui-ci,
préfigurant les nombreux conflits qui opposèrent ce pays aux différents royaumes de Mésopotamie.
Il aurait également construit le premier temple de la ville. Il
est également mentionné dans une section de l’original
Sumérien de "Gilgamesh et Agga"
comme le père d’Agga.
Plus tard lors de la renaissance Sumérienne de la
IIIe dynastie d’Ur, le Roi
Shulgi (ou Sulgi ou Shoulgi, 2094-2047) adressa des poèmes de
louange au Roi d’Ourouk,
Gilgamesh (ou Gis-Bil-Gin-Mes), qu’il crédita de la capture
d’En-Men-Barage-Si, après l’avoir vaincu, contredisant ainsi la Liste Royale. Dans une autre partie de l’épopée,
Gilgamesh proposa sa
"sœur" En-Men-Barage-Si pour être la femme du monstre Humbaba (ou Huwawa, Démon gardien de la forêt des résineux
où vivent les Dieux), ce qui provoque un débat quant au sexe d’En-Men-Barage-Si. Toutefois la plupart des spécialistes
prennent cette référence comme une plaisanterie.
Son fils, Agga (ou Aka
ou Akka ou Aga, 2601 à 2581 ou v.2585 à v.2570),
fut le dernier Roi de la Ière dynastie. Il est devenu le héros d’une épopée, appelée "Gilgamesh et Agga",
l’opposant au Roi d’Ourouk,
Gilgamesh
(ou Gis-Bil-Gin-Mes), mais dont les dates de règne sont plus généralement données pour v.2700-v.2660 (?).
Le récit raconte la tentative d’Agga de soumettre la ville d’Ourouk et
Gilgamesh.
Ce dernier choisit de résister et malgré la puissance de l’armée de Kish, il réussit à faire rebrousser chemin à Agga rien qu’en
se montrant du haut de ses murailles pour l’intimider. Le fait que les mêmes évènements soient rapportés
dans deux documents, sont peut-être à considérer comme réels. La Liste Royale
Sumérienne lui compte un règne de 625 ans.
Cette Ière dynastie de Kish se fit supplanter la royauté par
celle d’Eanna (ou Ourouk). Eanna "la maison du Ciel"
était le temple principal de la Déesse Inanna, Ishtar chez les
Akkadiens, dans la ville d’Ourouk.
Ce fait ayant un rapport avec le précédent récit pourrait attester d’une réelle rivalité entre les deux cités.
Contemporaine de Kish et Lagash,
Oumma et
Ur vont s’impliquer dans des rivalités de territoire. Selon la Liste Royale
Sumérienne, pour la IIe dynastie,
huit Rois de Kish règnent pendant 360 ans, avant d’être une fois encore renversés.
Les sources épigraphiques mentionnent d’autres Rois dans la dynastie, mais la
plupart ne peuvent être rattachés à des souverains cités par la Liste Royale.
Ces inscriptions nous livrent des noms de Rois que les spécialistes situent
entre 2600 et 2430. On trouve entre autres : Uhub, dont l’inscription nous
apprend qu’il fut fils de Pu-Zuzu et qu’il fut renversé par le Roi
d’Ur et
d’Ourouk.
Un nommé Lougal-Tar (ou Lugal-Tar-Si, v.2360 à v.2340) est connu pour
avoir bâti l’enceinte du parvis du temple d’Inanna. Il épousa Bara-su.
Ce qui est sûr c’est que Kish reprit le contrôle de la région un temps avec les deux Premiers Rois de sa
IIe dynastie : Ulib (v.2570) et Mesalim (ou Me-Salim ou Meslim, v.2550 à
v.2530). Sous son règne, la cité arbitra un conflit frontalier entre
Oumma et
Lagash. Kish domina à son tour le
Sumer, peuplé en majorité de populations Sémites. Cela
ne signifie pas une unification sous ses Rois, mais une prédominance parmi les
villes qui demeurèrent cependant indépendantes, mais tributaires. Mesalim
contrôla les voies commerciales entre le Sumer
et l’Akkad et
Nippur. Il laissa plusieurs inscriptions à propos de la construction du temple de Ningirsu (ou Ningirsou) et du rite du Burgu.
Ruines de la Ziggourat de Kish |
Il se prétendit "Fils bien-aimé" de la Déesse
Ninhursag. Son pouvoir ne dura pas, la royauté passa ensuite à Ur,
jusqu’au Roi A-Ane-Pada (ou Aanapadda, v.2525-v.2485), puis à
Awan et surtout à
Lagash avec ses
Rois guerriers Our-Nanshe (ou Ur-Nanshe, v.2490-v.2465) et son
fils E-Anna-Tum (ou Eannatum, v.2455-v.2425)
qui prirent le titre de Roi de Kish. Ce dernier dut affronter plusieurs coalitions comprenant
l’Élam, Kish,
Ourouk et Ur
dont il sortit vainqueur à chaque fois. Leurs successeurs ne furent pas capables de conserver leur position de force sur
la région, s’en suivit une période d’instabilité à Lagash.
Kish resta cependant une importante cité religieuse fortifiée et entourée de
remparts où résidait le Dieu Enlil. Un de ses Rois, En-Bi-Ishtar (ou Enbi-Ishtar, v.2440) fut cependant battu par le Roi
d’Ur et d’Ourouk,
En-Shakansha-Ana (ou En-Sakus-Anna ou Enshakushanna ou Enukduanna, v.2430-v.2400) qui se vanta sur une inscription qu’il
laissa sur un vase offert au Dieu Enlil d’avoir vaincu Enbi-Ishtar.
Il semble qu’il fut peut-être aussi Roi de Kish au moins jusque vers 2410.
Le dernier Roi de la IIe dynastie fut Lougal-Anne-Mudu
(ou Lugal-Anne-Mundu ou Lugalannemundu, v.2410) qui dut avoir un règne très bref.
La IIIe dynastie de Kish, aurait été fondée par la Reine
Ku-Bawa la Cabaretière
(ou Kubaba ou Kug-Baba ou Kug-Bau, v.2410 à v.2400), Ku-Bawa "Û-Kurun-Na" veut dire la
"femme-vin", c’est-à-dire une cabaretière ou une taverne.
Il est dit à son propos dans la Liste Royale que c’est "celle qui consolida les
fondations de Kish" et qu’elle régna 100 ans. Elle eut un enfant Puzur-Su’en (ou
Puzzur-Su’en ou Puzur-Sîn, v.2400 à v.2370) qui lui succéda et serait le fondateur de la IVe dynastie. Toujours selon
la Liste Royale, elle aurait été renversée par Puzur-Nirakh, Roi d’Akshak
(ou Aksak ou Akashak, Mésopotamie du Nord), mais Puzur-Su’en, reprit le trône de Kish et le transmit à son
fils Our-Zababa. Ku-Bawa fut divinisée et des sanctuaires en son honneur sont
répartis dans toute la Mésopotamie. Dans les régions
Hourrites elle peut être
identifiée avec Kebat ou Hepat, un titre
Hourrite de Déesse Mère Hannahanna.
Ku-Bawa (ou Kubaba) devint la Déesse tutélaire qui protégeait la ville de
Karkemish sur le
Haut-Euphrate au début de l’ère
Hittite vers 1450.
Our-Zababa (ou Ur-Zababa, v.2370 à 2334),
fut le fils de Puzur-Su’en, il lui succéda et fonda la
Ve dynastie. Les souverains d’Ourouk
profitèrent de la faiblesse de Lagash
et leur cité deviendra, au milieu du XXIVe siècle, la plus grande puissance de la région grâce au début à
Lougal-Zaggesi (ou
Lugal-Zaggisi ou Lugal-Zagesi, v.2340-2316) Roi d’Oumma et
d’Ur et d’Ourouk.
Sous le règne d’Our-Zababa une légende raconte qu’un nommé
Sargon (Le futur Sargon d’Akkad, 2334-2279) devint ministre
(ou Échanson) du Roi de Kish, contre lequel il finit par se rebeller grâce l’aide de la Déesse Inanna, il
détrôna ce dernier et devint Roi. Une autre version de la fin de cette histoire, est le témoignage de certains textes
qui nous apprennent que Sargon était bien l’Échanson du Roi de
Kish. Il aurait été choisi par Our-Zababa comme son héritier et aurait dû fuir et fonder la cité
d’Akkad (ou Agade) parce que
le Roi d’Oumma et
d’Ourouk,
Lougal-Zaggesi avait conquis Kish et mis à mort
le Roi Our-Zababa ?.
Quoi qu’il en soit la Ve dynastie, la succession de Our-Zababa, va voir s’affronter pas moins de quatre Rois
en un an tous vassaux des Akkadiens : Zimudara (ou Simudar ou Zimudar),
son fils Usi-Watar, Ishtar-Muti (ou Eshtar-muti) et Isme-Shamash (ou Ishme-Shamash ou Ischme-Schamasch).
Finalement le trône reviendra à un cinquième, Nannyia le Lapidaire
(ou Nannia, 2334 à 2316 ou 2303 à 2296). Avec Sargon d’Akkad prit fin la période
dite "archaïque". Son règne vit l’unification de toute la Mésopotamie.
Il établit sa capitale à Akkad (ou Agade) et Kish devint
une capitale provinciale de son Empire et de celui de ces successeurs. Puis de 2142 à 2004, lors de la
renaissance Sumérienne sous la
Troisième dynastie d’Ur Kish garda ce même statut. Après la chute
d’Ur, Kish fut soumise à
Isin, avant de reprendre quelques
temps son autonomie. Elle fut ensuite vassale des Rois de la dynastie de Manana,
puis fut prise par le Roi de Babylone, Sumu-la-El
(ou Sumulael ou Sumulad ou Sumu-la-ilu, 1881-1845).
Elle resta dès cette époque une partie du royaume
Amorrite
Babylonien. Au XVIIe siècle la ville
d’Ourouk fut abandonnée par une partie de ses habitants s’établirent à Kish. La cité suivit ensuite l’histoire de la région et à la chute des
Amorrites et de l’invasion du Roi des
Hittites,
Moursil I (ou Mursili,
v.1620-v.1590) elle était toujours occupée. Ce sera aussi le cas lors de la période suivante des
Kassites de la IIIe dynastie de
Babylone (1570-1153). Après
la première moitié du Ier millénaire, elle ne fut plus qu’une ville de second rang. Kish est encore habitée au début de notre
ère. Il a été fouillé sur le site de Kish des niveaux des époques
Parthe Arsacide (141 av.J.C-224 ap.J.C)
et Sassanide (224-637).
Archéologie
Le
site de Kish, situé à environ 14 km. de
Babylone, s’étend sur une très grande surface ovale
qui est divisée en deux par l’ancien lit du fleuve Euphrate et qui compte un ensemble d’environ 40 tells, dont les principaux
sont : Tell El-Oheimir (ou El-Oheimir ou El-Akhymer ou Tell al-Uhaymir ou Uhaimir, en arabe :
tall al-ʾuḥaymir بتل
الأحيمر) à l’Ouest, son nom signifie “le rouge”
par le fait qu’il y a des briques rouges qui construisaient la ziggurat, on pense que c’est à cet endroit que se trouvait
la ville de Kish ; Tell Ingharra (Tell Inghara ou Ingharra) à l’Est, qui est considéré comme le site où se trouvait le
temple d’Inanna ; Tell el-Khazneh "le trésor" et Tell el-Bender "le port", où ont trouvé
des documents datant des Parthes.
Ruines d’un temple
néo-Babylonien de Kish |
Ils ont été trouvés en 1873 par George Smith. Cet ensemble
s’étend sur un périmètre de 4 km. x 1 km. Les fouilles, très restreintes, s’avérèrent avoir un résultat assez décevant,
les découvertes qui furent faite sont loin d’être à la hauteur du prestige qu’eut la cité. C’est François Thureau-Dangin
qui identifia le site à la ville de Kish. Les premières fouilles furent entreprises de 1912 à 1914 par un Français, Henri
de Genouillac.
Il mit au jour environ 1400 sceaux répartis entre le musée archéologique d’Istanbul et celui du Louvre.
Elles furent reprises de 1923 à 1933, par une équipe Anglo-américaine du Oxford Field Museum et de l’Université d’Oxford,
dirigée par Stephen Langdon, John Henry Mackay et Louis-Charles Watelin et plus tard par Louis-Charles-Émile Pariès Watelin.
Plus récemment, en 1988, 2000 et 2001, une équipe Japonaise de l’Université Kokushikan, dirigée par Ken Matsumotoa a
fouillé sur le Tell Ingharra. La dernière campagne n’a duré seulement qu’une semaine.
Tell el-Oheimir et Tell Ingharra correspondent à deux agglomérations dont on pense que la
réunion forma la ville de Kish. La première était la ville nommée Hursagkalamma et la seconde était Kish proprement dite.
Des traces d’occupation au néolithique ont été relevées. La plus ancienne construction attestée
remonterait à la fin du IVe millénaire. Les deux plus anciens bâtiments sont le
"palais A" et le bâtiment appelé, selon les briques utilisées pour sa
construction, "bâtiment plano-convexe" ou "palais B".
La ville fortifiée est entourée de remparts et est centrée sur les palais et sur le
temple. Au centre émerge la ziggourat dédiée au Dieu Zababa qui unissait le monde divin à celui des hommes et le temple
qui lui était attaché (à Tell d’El-Oheimir). Au Nord de ces édifices fut dégagé un grand bâtiment d’époque
Akkadienne dont la fonction demeure incertaine. Les autres monuments
importants que l’on peu trouver dans la cité sont d’époque
néo-Assyrienne et
néo-Babylonienne (ou Chaldéenne).
Un grand nombre de tablettes fut découvert, datant de ces époques, dans le bâtiment appelé pour cette raison par les archéologues
"Bibliothèque du Babylonien ancien". Les temples les plus importants de Kish étaient l’Édubba (ou
É.Dub.Ba, "Maison des magasins") avec ses chapelles, l’Éhursagkalamma (ou
É.hur.sag.kalam.ma, "Maison de la montagne du pays"), un temple dédié à
Ishtar et le temple de l’Akitu.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
Jean Bottéro et Marie-Joseph Stève :
– Il était une fois la Mésopotamie, Gallimard, Collection Découvertes, Paris, 1993.
Jean Bottéro et Barthel Hrouda :
– L’Orient ancien : Histoire et civilisations, Bordas, Paris, 1991 – En Allemand :
Der Alte Orient : Geschichte und Kultur des alten Vorderasien, Orbis-Verl, München, 1991-1998.
Henri de Genouillac :
– Fouilles Françaises d’El-‘Akhymer; premières recherches archéologiques à Kich; mission d’Henri de Genouillac, 1911-1912,
É. Champion, Paris, 1924-25.
Cyril John Gadd :
– The dynasty of Agade and the Gutian invasion, University Press, Cambridge, 1963.
Jean-Jacques Glassner et Benjamin R Foster :
– Mesopotamian chronicles, Society of Biblical Literature, Atlanta, 2004.
Marlies Heinz :
– Sargon of Akkad : Rebel and usurper in Kish, Universität Freiburg Philosophische Fakultät,
Orientalisches, 2007.
Henry Hoyle Howorth :
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Fritz Rudolph Kraus :
– Sumerer und Akkader : Ein problem der altmesopotamischen Geschichte, North-Holland Publishing
Company, Amsterdam, 1970.
Stephen Langdon :
– Excavations at Kish/ 1, 1923 – 1924, Paul Geuthner, Paris, 1924.
– Babylonian penitential psalms to which are added fragments of the epic of creation from Kish in the Weld collection
of the Ashmolean Museum, Paul Geuthner, Paris, 1927.
Stephen Langdon et Louis-Charles Watelin :
– Excavations at Kish/ 2, 1924 – 1925, Paul Geuthner, Paris, 1928.
– Excavations at Kish/ 3, 1925 – 1927, Paul Geuthner, Paris, 1930.
– Excavations at Kish/ 4, 1925 – 1930, Paul Geuthner, Paris, 1934.
Stephen Langdon et John Henry Mackay :
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Field Museum-Oxford University Joint Expedition, Field Museum of Natural History, Chicago, 1925.
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Louis-Charles-Émile Pariès Watelin et Thomas Kenneth Penniman :
– Excavations at Kish, E.Leroux, Paris, 1930-1934.
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