Quelques Rois Importants :
Aÿ II
1327 – 1323
 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son règne
Ses constructions
Sa famille
Sa sépulture
Bibliographie

 

                   DATES  de  RÈGNE
             1327-1323
  N.Grimal, J.Malek, I.Shaw
1346-1343  D.B.Redford
1339-1335  R.A.Parker
1338-1335  D.Arnold
1338-1334  E.Hornung
1336-1332  A.Eggebrecht
1333-1328  A.M.Dodson
1331-1327  K.A.Kitchen
1331-1326  C.Aldred
1326-1323  P.Vernus, J.Yoyotte
1325-1321  P.A.Clayton, J.Kinnaer,
P.A.Piccione
1324-1321  E.F.Wente
1323-1319  J.R.Baines, R.Krauss, S.Quirke, J.von Beckerath
1322-1319  W.J.Murnane
1311-1307  D.Sitek
1309-1305  H.W.Helck 

 

Sa titulature
  • Hr kA-nxt tHn-xaw , kA nxt tHn-xprw
  • nbti sxm-pHti dr-sTt (?)
  • bik nbw HqA-mAat sxpr-tAwi
  • xpr-xprw-ra iri-mAat
  • iti-nTr iy nTr-HqA-wAst
     
  • Acenchêrês II  ou  Acherrês  ou  Cherrês   (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Tekhenkhâou
(Horus taureau victorieux)
Hr kA-nxt tHn-xaw
Nom de Nebty Nebty Sekhempehti Dersetet
(Qui a une force puissante, qui soumet les Asiatique)
nbti sxm-pHti dr-sTt (?)
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Heqamaât Segerehtaoui
(Seigneur de justice, qui apaise [pacifie] les Deux Terres)
bik nbw HqA-mAat sxpr-tAwi
Nom de Roi Khéperkhéperourê Irimaât
(Les Manifestations de Rê sont présentes, Qui fait Maât)
xpr-xprw-ra iri-mAat
Nom de naissance Iti-Netjer Aÿ
(Le Père Divin Aÿ)
iti-nTr iy

 

Buste supposé d’Aÿ II –
Altes Museum, Berlin

 Sa durée de règne, son origine

 
   Aÿ II (ou Aï ou Eje ou Aja ou Aya) est le 14e souverain de la XVIIIe dynastie, où 13e si l’on compte Ânkh-Khéperourê et Semenkhkarê comme un seul Roi. Il est appelé par Manéthon,
Acenchêrês II (Flavius Josèphe) ou Acherrês (Africanus) ou Cherrês (Eusebius) et il lui compte 12 ans et 3 mois de règne (Josèphe Flavius) ou 12 ans (Africanus) ou 8 ans (Eusebius). Il ne figure pas sur les Tables d’Abydos. On sait aujourd’hui que Manéthon voyait large et qu’en fait Aÿ II règne 3 années pleines et quelques mois sur la 4e année, cependant quelques égyptologues, comme Claude Vandersleyen, pensent qu’il a pu commencer une 5e année. Nous ne connaissons pas grand chose de ses origines. Il est vraisemblablement le fils de Youya, Prophète de Min et Touya (ou Tyouyou), originaire de la région d’Akhmîm, au Nord d’Abydos, si tel était le cas il serait le frère de Tiyi I, l’épouse d’Amenhotep III (1390-1353/52).
 
   Cette théorie s’appuie sur la similarité des titres de Youya et d’Aÿ II. Cependant, le titre même attribué à Aÿ de : Père Divin (ou Divin Père), prête déjà à confusion. Pour l’égyptologue Ludwig Borchardt, ce titre signifie "beau-père du Roi", mais pour Otto J.Schaden, il peut tout aussi bien dire "tuteur de Roi". Dans le cas de Youya les deux spécialistes ont raison puisque ce dernier est bien le beau-père d’Amenhotep III et qu’il le seconda lorsqu’il était jeune, mais pour Aÿ II peut-on arriver à la même déduction. Dans leur grande majorité, les égyptologues pensent que oui et, de ce fait, lui attribuent la paternité de Néfertiti.
 
   Toutefois il convient de rester prudent car, dans la tombe de Youya et Touya, il n’est à aucun moment fait allusion à Aÿ. Dans le même ordre de remarque dans la tombe d’Aÿ à Amarna, il n’y a pas de trace de la Reine Tiyi I, ce qui est étonnant s’il s’agit de sa sœur ?. Selon Otto J.Schaden une stèle, datant du règne d’Amenhotep IV/Akhénaton (1353/52-1338), indiquerait qu’Aÿ est le fils de Ruty, toutefois il n’y a aucune certitude que l’on parle là du même Aÿ.

 


 :

Aÿ et son épouse recevant une récompense de la part
d’Akhénaton – Musée égyptien du Caire

Son règne

 
   Il convient en préambule de dire que ce Pharaon est pour les égyptologues une énigme car peu de documents portant son nom nous sont parvenus, sa mémoire ayant été officiellement bannie, son nom n’est pas porté sur les Tables d’Abydos. C’est un vieux fonctionnaire lorsqu’il accède au pouvoir. Il avait été promu au poste de Vizir sous Toutânkhamon et à la mort de ce dernier il va prendre le pouvoir.
 
   Aÿ II débute surement sa carrière sous le règne d’Amenhotep III (1390-1353/52), bien que nous n’en ayons aucune preuve et la finira, avant d’être Roi, avec le rang de "Père Divin". Les premiers indices le concernant datent du début du règne d’Amenhotep IV/Akhénaton (1353/52-1338). C’est au cours de cette période Amarnienne qu’il va devenir un homme d’État important et sans aucun doute très puissant, voire même un conseillé du Roi. Nous ne connaissons rien d’Aÿ durant la période Thébaine d’Akhénaton.
 

  Si Aÿ possédait plusieurs titres, sa tombe à Amarna ne fait état que de quatre : "Père Divin", "Scribe bien aimé du Roi", "Porte étendard à la droite du Roi" et "Chef de toute la cavalerie du Roi". L’abandon de la construction de sa tombe, vers l’an 8 ou 9 du Règne d’Akhénaton pose beaucoup d’interrogations aux égyptologues, car on sait que des artisans travaillèrent dans d’autres tombes au moins jusqu’a l’an 12. De plus, de l’an 8/9 jusqu’à la prise de pouvoir du jeune Roi Toutânkhamon, on perd toute trace d’Aÿ II. Ce qui fait penser à quelques spécialistes que le futur souverain n’est plus à Amarna et qu’il en a peut-être été banni suite à une mésentente avec Akhénaton, dont il est le conseillé.


 

Le tombeau reconstitué d’Aÿ II – Tombe WV23

 
   Pourtant dans les lettres d’Amarna (Sceaux en langue Akkadienne pour la plupart, qui sont en fait les archives de la correspondance diplomatiques des règnes d’Amenhotep III (1390-1353/52) et d’Amenhotep IV avec les autres dirigeants des royaumes de l’époque), un officiel Égyptien en mission diplomatique apparaît sous le nom de Hai (et diverses autres variantes). Otto J.Schaden estime qu’il ne peut s’agir de la même personne avec Aÿ pour des raisons de transcription de l’Égyptien en Akkadien. Aÿ "réapparaît" donc au début du règne de Toutânkhamon, nous n’avons pas de document le citant pendant les presque trois années séparant la mort d’Akhénaton et le couronnement de Toutânkhamon. Il obtient alors un poste important et jouit à nouveau d’une position privilégiée.
 
   Sur un fragment d’objet on voit Toutânkhamon massacrer un ennemi non pas devant le Dieu Amon, mais devant Aÿ et sur d’autres, provenant de la tombe KV58 de la vallée des Rois, on voit le cartouche seul d’Aÿ ou associé avec celui de Toutânkhamon, ce qui fait penser à quelques égyptologues que le "Père Divin" avait peut-être la fonction de Régent. À cette même époque Horemheb (Roi, 1323-1295), dont nous ne connaissons rien de la carrière avant Toutânkhamon, apparait comme le second personnage du Royaume par ses titres, mais bizarrement Aÿ est totalement absent des inscriptions de la tombe de ce Général, y avait-il conflit d’intérêts entre les deux hommes ?.
 
   La première question qui vient c’est : À cette période, qui est le véritable dirigeant du pays, compte tenu du jeune âge du Roi ?. Bien qu’aucun document ne vienne le confirmer, Otto J.Schaden penchent pour une régence d’Aÿ II. Le fait de se faire représenter devant le Roi, comme son égal, dans la tombe de Toutânkhamon prouve il est vrai son importance et confirme qu’il fut proclamé Roi très rapidement après la mort du jeune souverain, quelques jours. Mais pourquoi une telle rapidité ?, le pays était-il menacé par une guerre comme le pensent quelques égyptologues, ou voulait-il tout simplement prendre Horemheb de vitesse ?. On a pensé aussi à une possible révolte de palais que le "Père Divin" voulait éviter.
 
   Selon certains spécialistes, il s’agissait d’un moyen d’assoir son trône. Pour d’autres c’est en épousant la veuve de Toutânkhamon, Ânkhesenamon qu’il va légitimer son accession à ce trône. L’hypothèse de cette union repose sur un très mince indice, une bague portant les cartouches d’Aÿ et de la jeune veuve. Nous savons qu’une Reine, veuve d’un Roi d’Égypte, demanda à l’Empereur des Hittites de lui envoyer un de ses fils pour qu’il monte sur le trône des Deux Terres. Cet épisode, s’il est avéré, pose un sérieux problème aux égyptologues qui débattent sur son positionnement chronologique. Âgée d’à peine 22 ans, Ânkhesenamon est l’héritière du pouvoir après la mort de Toutânkhamon, n’ayant pas à ce moment d’enfant, mais elle sait qu’elle ne peut lutter contre les conjurations.

Cartouche d’Aÿ  II sur un fragment de stèle –
Musée Petrie

 
   Plutôt que de s’associer à un des hauts dignitaires Égyptiens, elle aurait alors proposé à l’Empereur des Hittites (Les pires ennemis de l’Égypte), Moursil II (1321-1295), d’épouser un de ses fils pour régner à ses côtés. Ce dernier aurait d’abord refusé croyant à un piège. Ces documents qui ont été retrouvés dans la capitale Hittite, Hattousa, étaient conservés dans les archives de la cité.
 

"Mon époux est mort. Je n’ai pas de fils. On dit que toi, tu en as plusieurs. Si tu m’envoyais l’un d’eux, je l’épouserai. Jamais je n’accepterai un de mes serviteurs pour en faire mon mari….. J’ai peur."

 
  Dans ces annales Hittites, la Reine Égyptienne qui est citée porte le nom de "Dakhamunzu", le problème est qu’à aujourd’hui, on ne peut pas identifier avec certitude à quelle personne il s’adresse. Le nom est peut-être tout simplement une translittération du titre Égyptien "Tahemetnesu" (Femme Reine) et non pas le nom d’une personne.
 
   Certains égyptologues avancent que la Souveraine auteur de cette lettre pourrait être la sœur aînée d’Ânkhesenamon, Méritaton, pour d’autres il s’agit de Néfertiti ?. Si ces faits datent bien de la mort de Toutânkhamon, on comprend alors l’empressement d’Aÿ à se déclarer Pharaon pour contrer les négociations. Ce qui est troublant c’est que, Aÿ au pouvoir, on perd toutes traces d’Ânkhesenamon, elle disparaît de la vie politique du jour au lendemain.
 
   Si Toutânkhamon pour certains a été tué, ce qui, à la lumière des dernières découvertes, n’est plus envisagé, puisqu’il serait mort de maladie, subit-elle le même sort?, combien de temps après son époux est-elle morte ?, quand et où est-elle enterrée ?, autant de question sans réponse à aujourd’hui. Durant le règne d’Aÿ II on constate aussi qu’Horemheb disparaît des textes. Il semble remplacé par un autre officier du nom de Nakhtmin, dont l’origine prête aussi à polémiques, il serait un fils d’Aÿ II ?.


 

Décoration dans la tombe (WV23) d’Aÿ II


   Comme le précisent Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, le fait que Nakhtmin fut l’héritier désigné d’Aÿ II est fortement impliqué dans des inscriptions gravées sur une statue de ce Prince qui a sans doute été faite sous le règne d’Aÿ II. Il y est clairement noté avec les titres de "Prince héritier" et "Fils Frère du Roi". Toutefois la seule conclusion que l’on peut en ici tirer est que Nakhtmin fut, soit un fils légitime, soit un fils adoptif d’Aÿ II, soit comme le proposent certains le gendre du Pharaon.
 
   Dodson et Hilton qui ont étudié la statue, précisent qu’il y a toujours une incertitude de savoir si le titre : "Fils Frère du Roi", indiquait un lien de parenté entre eux, ou si Nakhtmin était vice-Roi de Kouch, fonction qui avait cette appellation à l’époque. Toutefois, nous n’avons pas retrouvé à ce jour de trace d’un vice-Roi de Kouch sous le nom de Nakhtmin. Au contraire nous avons celle d’un dénommé Paser qui occupait ce poste pendant cette période. Selon Hans Wolfgang Helck c’est de cette dernière constatation que l’on peut réduire l’identification de Nakhtmin au fils d’Aÿ II. Dans l’attente de plus de preuves le débat reste ouvert.
 
   Tout au long de son règne, Aÿ II va chercher tout de même à affirmer son trône en se rattachant à Toutânkhamon. Il va poursuivre l’œuvre de celui-ci, dont il était sûrement l’initiateur, compte tenu du jeune âge et du manque d’expérience du Roi. Il poursuit ses travaux et lui bâtit un temple funéraire. Il est considéré comme le Roi ayant mis un terme définitif à "l’époque Amarnienne". Il va consolider le retour à l’ancienne religion. Toutefois il garde son titre de "Père Divin" et se dit même Père de Toutânkhamon. À la mort d’Aÿ II, son "fils" Nakhtmin va se faire ravir le trône par Horemheb. Certains spécialistes pensent que le Prince mourut avant Son père. Horemheb recevra pour se faire, l’aide des Prêtres d’Amon, pressés d’effacer les dernières traces d’une période néfaste pour leur Dieu.

 


 

Aÿ II représenté dans le
tombeau de Toutânkhamon – Cérémonie de l’ouverture
de la bouche

Ses constructions

 
   De ses activités de bâtisseur on ne retient, qu’une chapelle à Abydos ; quelques bâtiments à Karnak, et il fait reprendre les travaux du temple de Louxor arrêtés sous Amenhotep III (1390-1353/52). On sait aussi qu’il commence la construction d’un temple funéraire consacré à Toutânkhamon, sur un emplacement choisi par le jeune Roi, dont les travaux se poursuivront après sa mort. Ce temple se situe à Médinet Habou (Thèbes Ouest), près d’un petit temple d’Amon érigé par la Reine Hatchepsout (1479-1457) et remanié sous Thoutmôsis III (1479-1425). Certains artéfacts firent croire un temps qu’Aÿ II usurpa ce monument, mais les dépôts des fondations contredisent cette théorie.
 
   Otto J.Schaden, note que ces dépôts portent pourtant uniquement le nom d’Aÿ II. Les Statues colossales représentant Toutânkhamon et marquées au nom d’Aÿ II ont contribuées à l’idée d’usurpation. Ce sera finalement Horemheb qui usurpera le tout et l’agrandira considérablement. Il y fit également effacer le nom d’Aÿ II. Le monument le plus connu de ce dernier est son tombeau officiel, inachevé, à Amarna (TA 25), dans la nécropole des nobles, Tombe du Sud, construit sous Amenhotep IV/Akhénaton, qui est l’un des plus grands de la cité.

 

Ses épouses et enfants

 
   Aÿ II eut deux ou trois épouses en fonction des spécialistes :
 


 

Haut de la statue de
Moutnedjemet
Musée de Turin

• Selon Cyril Aldred, Aÿ II a une première épouse, dont on ne connait pas le nom par ailleurs, qui serait la mère de Néfertiti. Elle pourrait aussi être celle des enfants qui sont aujourd’hui attestés à Tiyi II.
 
Tiyi II (ou Tiy ou Tiye ou Teje – ¦jj) dont on ne connait pas l’origine. On pense qu’elle était déjà l’épouse d’Aÿ II bien avant son accession au trône. Le nom de Tiyi II a été retrouvé plusieurs fois dans la tombe de son mari (TA 25) à Amarna et dans celle (WV23) de la vallée des Rois. Son plus célèbre portrait est sur un bloc de bas-relief provenant de la tombe d’Aÿ II d’Amarna, qui est maintenant au musée Égyptien du Caire. Nous ne connaissons rien de sa vie à Memphis lorsque la cité deviendra la capitale et que son époux sera Pharaon. Tiyi II peut avoir été enterrée avec lui dans le tombeau TA 25 à Amarna, des fragments d’ossements de femme ont été trouvés dans la tombe, Joyce Anne Tyldesley pense qu’il s’agit des siens ?. Elle donne peut-être trois enfants à Aÿ II, mais aucun n’est attesté avec certitude :
 

Nakhtmin qui occupa le poste de Général en Chef pendant le règne de Toutânkhamon. Ses titres sous le règne du jeune souverain furent : "Le vrai serviteur qui est bénéfique à son seigneur" , "Scribe royal" , "Serviteur bien-aimé de son seigneur", "Porte-éventail à la droite du Roi" et "Serviteur qui fait vivre le nom de son seigneur". Ils ont été retrouvés sur cinq oushebtis que Nakhtmin avait offerts comme cadeaux funéraires pour Toutânkhamon. Certains spécialistes, dont Hans Wolfgang Helck, pensent que c’est à partir de ces titres que l’on peut l’attester comme fils d’Aÿ II (Idée largement retenue).
 
   D’autres proposent qu’il ne fût que son gendre, époux de Moutnedjemet. Cette théorie est attestée par une belle statue montrant les deux époux (ou frère et sœur ou demi-frère et demi-sœur), aujourd’hui au musée du Caire, où Nakhtmin est appelé "le fils frère du Roi". On suppose qu’il est mort vers la fin du règne de "son père", car il a apparemment disparu de tous les écrits vers cette période. Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, un autre homme appelé Nakhtmin fut marié à Moutemnebou (ou Moutemnub), la sœur de Tiyi II. Ils avaient un fils nommé aussi Aÿ, qui fut Grand Prêtre de Mout et Deuxième Prophète d’Amon.


 

Tête de statue de Nakhtmin –
Musée Égyptien du Caire

 
Néfertiti dont aujourd’hui les égyptologues, en majorité, pensent qu’elle est la fille d’Aÿ II et Tiyi II. Cette théorie s’appuyant sur des représentations de Néfertiti en compagnie de Tiyi II. Cette idée est toutefois contestée par d’autres, dont Cyril Aldred, qui avancent qu’il n’existe aucune preuve que Tiyi II soit la mère de la Grande Épouse Royale. Pour eux Tiyi II n’a été seulement la mère que de Moutnedjemet et elle fut la nourrice de Néfertiti. Il faut noter qu’à aujourd’hui, aucune preuve archéologique formelle ne vient certifier l’une ou l’autre des théories.


 

Ânkhesenamon –
Ägyptisches Museum – Berlin

 
Moutnedjemet  (ou Mutnedjmet ou Mutnodjmet – Mwt-nDmt) qui pourrait avoir été mariée à Horemheb (1323-1295) un peu avant qu’il soit devenu Pharaon, à une époque où il n’est encore que Général et Scribe royal d’Aménophis IV. Il est possible que Moutnedjemet fut enterrée dans la magnifique sépulture de Memphis construite pour son époux. On y a retrouvé la momie d’une femme d’une quarantaine d’années et les restes d’un fœtus mal formé, à côté de la momie de la première épouse d’Horemheb, Amenia (ou Amenye). Moutnedjemet est connue de plusieurs objets et sur des inscriptions dans certains des tombeaux des nobles à Amarna et en particulier celui de son père (TA 25), où elle est montrée en tant que jeune fille.
 
Ânkhesenamon (anx-sn-Jmn) ou Ânkhesenpaaton (anx-sn-Jtn)  qui est la troisième fille de la Reine Néfertiti et Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338), donc peut-être sa nièce. Elle nait en l’an 5/6 du règne de son père. On trouve aussi selon les spécialistes l’an 4 ou la fin de l’an 7. Sa date de naissance n’est donc pas encore connue avec certitude. Elle semble être née à Ouaset (ou Thèbes), mais passe son enfance à Akhetaton (Amarna). Elle épouse à l’âge de onze ans (On trouve aussi 12 ans) son père. Puis elle devient la Grande Épouse Royale de son demi-frère, le Pharaon Toutânkhamon (1336-1327).
 
  À peine âgée de 22 ans, après la mort de Toutânkhamon, elle devient l’héritière du trône n’ayant pas à ce moment d’enfant. Selon Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, elle est donc peut-être obligée d’épouser Aÿ II, véritable maître du pouvoir, qui prend le titre de Pharaon. Cette hypothèse repose cependant sur un très mince indice, une bague portant les cartouches d’Aÿ II et de la jeune veuve. Ânkhesenamon aurait eut un enfant, Ânkhesenamon Tasherit, si cette éventualité était avérée, qui en serait le père ?.

 

Sa sépulture

 
   Le monument le plus connu d’Aÿ est son tombeau officiel à Amarna (N°25, Tombe du Sud), construit sous le règne d’Amenhotep IV/Akhénaton, qui est l’un des plus grands de la cité. Cette tombe pose un souci aux égyptologues, en effet vu son décor et sa grandeur (Même si elle n’est pas terminée), il est difficile d’imaginer qu’elle a pu être construite en moins de quatre ans (La durée de règne d’Aÿ II). Si on retient l’hypothèse qu’Aÿ II usurpa cet hypogée, alors pour qui était-il prévu à l’origine ?. Le tombeau est très finement décoré, il contient notamment la version la plus longue et la mieux préservée de l’hymne à Aton et des représentations d’Aÿ II et de son épouse entrain de recevoir des récompenses de la part d’Akhénaton et de Néfertiti.


 

Les fils d’Horus représentés dans la tombe (WV23) d’Aÿ II

 
   L’autre particularité de cette tombe c’est qu’elle possède des représentations nombreuses de son épouse Tiyi II, ce qui n’est pas courant à Amarna, car aucune autre femme de dignitaire n’est autant présente dans leur tombe. De plus, seulement trois Princesses, filles d’Akhénaton et de Néfertiti, apparaissent dans la tombe. Cela pourrait indiquer que sa construction fut abandonnée vers l’an huit ou neuf du règne de ce Pharaon, mais pour quelle raison ?.
 
   Il semble qu’Aÿ II fut enterré dans le tombeau WV23, dans la partie Ouest de la vallée des Rois. Sa momie, à ce jour, n’a pas été retrouvée. Otto J.Schaden affirme que le Roi fut réellement enterré là et pense même que son successeur Horemheb (1323-1295) présida les funérailles. Le tombeau se compose d’une entrée suivie de deux couloirs qui donne sur une antichambre, puis la chambre funéraire. Celle-ci est la seule chambre décorée du tombeau, avec des scènes de l’Amdouat, du Livre des Morts et des représentations du Roi et de diverses déités. Le travail de Giovanni Battista Belzoni avait mis en évidence le sarcophage cassé. Celui-ci a été récemment réinstallé dans la tombe et surmonté par son couvercle, découvert en 1972 par Otto J.Schaden.

 
Pour plus de détails voir l’article sur : La tombe WV23

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Cyril Aldred :
Egypt : The Amarna period and the end of the eighteenth dynasty, Cambridge University Press, Cambridge, 1971.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson :
Amarna sunset : Nefertiti, Tutankhamun, Ay, Horemheb and the Egyptian counter-reformation, The American University in Cairo Press, 15 Novembre 2009.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Thomas Garnet Henry James :
The tomb of Ay, The treasures of the valley of the Kings, Tombs and temples of the Theban west, AUCP, Le Caire, 2001.
Percy Edward Newberry :
King Ay, the successor of Tutankhamun, pp : 50-52, JEA 18, London, 1932.
Carl Nicholas Reeves :
A state chariot from the tomb of Ay ?, pp : 11-20, GM 46, Göttingen, 1981.
Gay Robins :
The proportions of figures in the decoration of the tombs of Tutankhamun (KV62) and Ay (KV23), pp : 27-32, GM 72, Göttingen 1984.
Otto J.Schaden :
The god’s father Ay, Minnesota of University, 1977.
Clearance of the tomb of King Ay (WV-23), pp : 39-64, JARCE 21, New York, 1984.
Keith Cedric Seele :
King Ay and the close of the Amarna Period, pp :168-180, JNES 21, Chicago, 1984.
Alan Richard Schulman :
Excursus on the “military officer” Nakhtmin, American Research Center in Egypt, New York, 1964.
The Berlin "trauerrelief" (no. 12411) and some officials of Tut’ankhamun and Ay, American Research Center in Egypt, New Yor, 1965.
Elizabeth Thomas :
Was Queen Mutnedjmet the owner of tomb 33 in the valley of the Queens ?, pp : 161-163, JEA 53, London, Décembre 1967.

 

….Retour à la XVIIIe dynastie

 

 

 
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