Les  cités  Lyciennes :
LimyraMyraOlymposPatara,
PinaraTelmessosTlos  et  Xanthos
 

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Limyra

   Limyra (ou Limira, en Grec : Λίμυρα, en Lycien : Zemuri ou Zemura) était située dans le Sud-est de la Lycie, près de la rivière Limyrus. Les ruines de la ville sont identifiées aujourd’hui à environ 6 km. au Nord-est de la ville de Finike (ou Fineka), dans la province d’Antalya en Turquie. Elle est mentionnée par Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C – XIV, 666) qui en fait une belle description, Ptolémée (ou Claudius Ptolémée ou Claudius Ptolomaeus, v.100-v.175 – V, 3, 6) et d’autres auteurs Latins. Caius Julius César (ou Gaius Julis César), fils adoptif de l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C), y mourut en 4 ap.J.C. Selon Pline l’Ancien (Auteur et naturaliste Romain, 23-79), il existait à Limyra une source magique qui permettait de prédire l’avenir. Si les poissons de la source mangeaient ce qui leur était donné, le présage était bon, sinon c’était de mauvais augure. Selon des inscriptions découvertes, la cité vénérait les Divinités Grecques, particulièrement Zeus d’Olympie et organisait en son honneur des jeux et frappait ses pièces de monnaie d’un éclair de foudre.


 

Vue du théâtre de Limyra

 
   Nous avons très peu d’informations sur la cité avant le VIe siècle av.J.C. Les découvertes archéologiques (Céramiques) les plus anciennes mises au jour remontent au VIIIe siècle. Au VIe/Ve siècle, la cité aurait été le lieu de frappe de la monnaie des dynastes de Xanthos, et elle aurait pris une position importante dans la hiérarchie du contrôle régional. Comme toutes les cités Lyciennes, Limyra connut à partir de 546 l’invasion des Perses Achéménides de Cyrus II (559-529). La conquête de la région fut confiée au Général Harpage (ou Harpagos), qui conquit également l’Ionie et la Carie. Après les défaites des Perses en Grèce, le Général Athénien, Cimon (ou Kimôn, v.510-450/449), fils de Miltiade, commença une campagne navale qui le conduisit à la libération des côtes d’Asie Mineure. L’hégémonie d’Athènes sur la région dura peu de temps et vers 430 la Lycie et ses cités retournèrent sous la domination Perse.
 
   Les décennies qui suivirent, elle vécut dans un état de guerre quasi permanent entre dynastes locaux de grandes villes. Vers 400 ceux de Xanthos semblent avoir dominé le pays. Vers 380, Périclès de Limyra rompu avec les Perses et décida de gagner militairement sur toute la Lycie. Il s’autoproclama Roi de Lycie et mis en place une sorte de “dictature militaire”. Il fit de Limyra la capitale de l’Union Lycienne et il chassa le Satrape Perse, Arttumpara, Gouverneur de la Lycie occidentale. La volonté de Périclès semble avoir été d’obtenir l’indépendance totale de la Lycie. Sa victoire à Xanthos contre Arttumpara lui permit de contrôler, un temps, l’ensemble de la région et celles voisines au Nord et de l’Est. Les Perses ne pouvaient pas tolérer ce changement de pouvoir et ils firent intervenir en 362 le Satrape de Carie Halicarnasse, Mausole (377-353), qui mit fin à la sédition et devint le nouveau maître de la région. Périclès fut exécuté par Payava de Xanthos en 360. Les cités Lyciennes restèrent propriété d’Halicarnasse jusqu’a leur libération en 333 par Alexandre le Grand (336-323).


 

Partie du pont Romain

 
   Après la mort de ce dernier et la lutte de succession pour son Empire entre les Diadoques Limyra fut d’abord soumise à Antigonos I Monophtalmos (384–301), puis Démétrios I Poliorcète (294-287), pour finir sous le contrôle de Ptolémée I Sôter (305-282). En 196, le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187), conquit la ville et la région. En 190, après la défaite d’Antiochos III, à la bataille de Magnésie du Sypile, face au Romain Scipion l’Asiatique, la cité passa sous la domination de Rhodes fidèle allié des Romains.
 
   Selon Tite-Live (ou Titus Livius, historien Romain, v.59 av.J.C-17 ap.J.C), en 178 la Lycie se plaignit au Sénat Romain que la population était traitée comme des esclaves par les Rhodiens et en 168 av.J.C les cités Lyciennes retrouvèrent momentanément leur indépendance. Avec le consentement de Rome, elles fondèrent alors une confédération de cités, la Confédération Lycienne. Limyra fut l’une des plus importantes cités de la Confédération. Elle fut intégrée dans l’Empire Romain avec le reste de la région en l’an 43 ap.J.C, sous l’Empereur Claude (41-54). Au cours de la période Byzantine, Limyra fut une ville prospère qui devint le centre d’un diocèse. Cependant, la ville perdit de son importance et fut progressivement abandonnée peu après les invasions arabes.
 
   Au niveau archéologique, les premières fouilles sérieuses eurent lieues en 1969 par l’Institut Archéologique Autrichien qui renouvelle les campagnes depuis 2002. Parmi les ruines antiques de Limyra on trouve plusieurs vestiges :
• Un théâtre à 16 gradins qui fut détruit comme la grande partie de la ville par le séisme de 141 ap.J.C. Il fut reconstruit grâce aux dons et à l’intervention de philanthropes comme Opramoas de Rhodiapolis, l’homme le plus riche de la péninsule.
• De nombreux tombeaux rupestres, comme dans tout le reste de la Lycie, des sarcophages, des reliefs, des inscriptions anciennes en Grec et en Lycien. Dans la nécropole Est, on a retrouvé, entre autres, un tombeau datant du IVe siècle av.J.C, décoré de colonnes Ioniques qui furent ciselées dans la roche. Le groupe de tombeaux rupestres se trouve sur la route menant à Finike, au Nord-est de Limyra, à proximité du sommet de la colline.
• Un Hérôon (En Grec : ἡρῷον), qui était un édifice d’architecture dédié à un héros ou à une héroïne et construit au-dessus de la tombe ou du cénotaphe de celui-ci, attribué à Périclès de Limyra. Le monument était divisé en deux parties, une partie inférieure contenant la chambre funéraire et une partie supérieure avec une pièce dédié au temple. Des cariatides (Statue de femme vêtue d’une longue tunique, soutenant un entablement sur la tête) ornaient l’avant et l’arrière de l’édifice.
• À Environ 3 km. à l’Est du site archéologique de la ville se trouve un pont en arc surbaissé Romain, long de 360 mètres, qui est un des plus anciens du genre au monde. Il repose sur un total de 26 arcs surbaissés.
• Enfin, aux abords des murailles Romaines, on trouve le cénotaphe de Caius Julius César (ou Gaius Julius César), fils adoptif de l’Empereur Auguste (27 av.J.C-14 ap.J.C), qui mourut à Limyra en 4 ap.J.C.

 

Myra

   Myra (ou Mira ou Myre, en Grec : τα Μύρα ou η Μύρα) est identifiée à environ 1,5 Km. au Nord de la ville actuelle de Demre (ou Kale, le mot Turc pour forteresse), au Sud de la Turquie, située sur le fleuve éponyme (ou Myros ou Myron, aujourd’hui Demre Çay), à environ 3 km. de la mer, où se dressait autrefois le port appelé Andriake. Les premières traces de l’existence de la cité remontent au Ve siècle av.J.C, où, avec les villes de Xanthos, Patara et Phaselis elle forma une fédération de cités-États. Myra connut son apogée au IIe siècle av.J.C.  La Patronne de la ville fut Artémis Eleuthera, à qui il fut consacré le plus grand sanctuaire, mais étaient également vénérés dans la cité : Zeus, Athéna et Tyché.


 

Tombeaux rupestres à Myra

 
   Bien que certains vestiges d’un ancien mur permettent de remonter au moins au VIe/Ve siècle av.J.C, nous n’avons pas de document écrit conservé de la ville jusqu’en 168 av.J.C. où elle est mentionnée dans le cadre de la Confédération Lycienne. Selon Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C), la cité fut l’un des principaux membres de la Confédération où, du fait de son importance, elle bénéficiait de trois votes comme six autres grandes villes. Comme toutes les cités de Lycie elle fut intégrée à l’Empire Romain en 43 av.J.C. Centre commercial prospère à l’époque Romaine, elle était connue comme une escale sur le chemin que Saint Paul prit à Rome. À cette époque Romaine le port de Myra, appelé Andriake, acquit une importance considérable comme point de ravitaillement des navires Romains, en particulier ceux qui voyageaient à destination d’Alexandrie.
 
   Elle fut en grande partie reconstruite après le terrible tremblement de terre de 141 ap.J.C. Après l’adhésion des Romains au Christianisme, à partir du IVe siècle, elle fut un évêché et l’un de ses premiers Évêques fut Saint-Nicolas, qui lutta contre l’arianisme et peut-être participa en 325 ap.J.C au Concile de Nicée. La ville devint au Ve siècle, sous le règne de l’Empereur Théodose II le Jeune (402-450), la capitale de la province de l’Empire Byzantin de Lycie, statut qu’elle garda jusqu’à sa conquête par les arabes en 808/809, après un long siège par les troupes d’Harun al-Rashid, Calife Abbasside de Bagdad. De ce temps, la ville perdit de son importance et commença son déclin.
 
   Au niveau architectural et archéologique, le premier à étudier la ville fut l’archéologue Anglais Charles Fellows (1799-1860), quand il visita les tombes lors de sa deuxième expédition en 1840. Les ruines de la cité sont couvertes par les alluvions, mais il a été partiellement mis au jour plusieurs bâtiments importants de l’antiquité, comme :
• Le temple disparu dédié à la Déesse Artémis Eleuthera, protectrice de la ville.
• Le plus grand théâtre Romain de la région, dont les vestiges sont encore bien conservés. Il fut reconstruit après le tremblement de terre de 141 ap.J.C.
• Deux complexes monumentaux de tombes rupestres furent creusés dans deux endroits différents. L’un au Nord-ouest du théâtre et l’autre sur une colline à proximité. Ces derniers vestiges sont appelés “la nécropole de la rivière”. La plupart des tombes datent du Ve/IVe siècle av.J.C et furent décorées avec des reliefs polychromes d’une représentation soit du mort, soit de ses parents ou encore de ses amis. La tombe la plus connue est le “tombeau de Lion“, également appelée “tombe peinte“. Cette nécropole, située sur une falaise surplombant la mer, conserve les façades des tombes creusées dans la roche, avec leurs colonnes et fronton.
• L’église de Saint-Nicolas de style Byzantin, qui contient toujours le sarcophage où furent inhumés les restes du Saint, même si ils furent ensuite transférés en l’Italie. Le temple d’origine date du VIe siècle, mais fut reconstruite au IXe siècle et à nouveau au XIe.
• Des thermes de l’époque Romaine.
• Andriake qui était le port de Myra à l’époque classique, mais qui fut plus tard abandonné car envasé. Sa structure principale a survécu jusqu’à nos jours. C’est un grenier construit sous le règne de l’Empereur Romain Hadrien (117-138). À côté de ce grenier fut mis au jour un grand tas de coquilles de murex, preuve qu’Andriake avait une industrie pour la production de la pourpre.
 

Le théâtre de Myra Autre vue du théâtre Accès aux tombes rupestres Autre vue des tombes rupestres

 

Olympos

   Olympos (En Grec : ‘Oλυμπος) était située dans une vallée de la côte Sud de la Lycie, au pied du mont Tahtalı Dagi, à environ 75 km. au Sud-ouest de la ville actuelle d’Antalya, au Sud de la ville moderne de Çıralı, à proximité de celle de Kemer. Après avoir été visitée par l’Empereur Hadrien (117-138), elle prit le nom d’Andrinople. La ville est mentionnée par Cicéron (ou Marcus Tullius Cicero, homme d’État et auteur Romain, 106-43) comme une ancienne ville pleine de richesses et d’œuvres d’art.
 
   La cité était dédiée au Dieu Héphaïstos, Dieu du feu et des forgerons. Près Olympos, sur une colline, on faisait brûler une flamme éternelle appelée la Chimère, qui était visible dans toute la région environnante. Ce phénomène était causé par les émissions de gaz méthane qui s’infiltrait à travers les roches de la colline.
 
   La ville fut fondée à l’époque Hellénistique, près de la montagne du même nom, appelée aujourd’hui Tahtalı Dagi. Depuis les montagnes, dit la mythologie Grecque, le Dieu Poséidon fixa les exploits d’Ulysse quand il quitta Calypso, emporté par une tempête, et fit naufrage sur l’île de Nausicaa. Au IIIe siècle ap.J.C Olympos est mentionnée comme le siège d’un évêché.
 
   Olympos fut un membre de la Confédération Lycienne, où, du fait de son importance elle bénéficiait de trois votes comme six autres grandes villes. Comme nous le précise Deborah Bilgil, au Ier siècle av.J.C, la ville fut occupée par les pirates Ciliciens. Cette occupation pris fin en 78/77 av.J.C lorsque le Consul Romain Publius Servilius Vatia Isauricus (134/130-44), accompagné du jeune Jules César, conquit la cité après avoir vaincu les pirates en mer. Le chef des pirates Zeniketes (ou Zenicete), réfugié dans la forteresse d’Olympos voyant qu’il n’avait aucun moyen de s’enfuir, mis le feu à sa maison et y mourut brûlé avec sa famille.
 
   Au niveau archéologique, Olympos est complètement délaissée par les chercheurs. Elle occupait chaque côté d’une petite rivière où les vestiges du pont, qui reliait les deux parties de la ville, peuvent encore être vus. Les bâtiments restants sont largement en ruines et en grande partie envahis par la végétation, comme les termes ou le petit théâtre Romain. À côté d’un ancien lac, aujourd’hui marécageux, on trouve les vestiges d’un temple datant du IIe siècle ap.J.C. Il y a également une remarquable nécropole avec de nombreuses tombes et inscriptions, mais qui ne sont pas rupestres comme celles si caractéristiques de Lycie. Enfin de l’antiquité, au sommet d’une colline, se trouvent également les restes d’une basilique Byzantine.
 

Ruines du petit théâtre Vue d’une partie du site Ruines des piles du pont Le temple Romain

 

Patara

  


 

Vue générale du site

   Patara (En Lycien : Pttara, anciennement appelée Arsinoé, en Grec : ‘Aρσινόη), fut un port maritime florissant sur la côte Sud-ouest de la Lycie, sur les rives de la Méditerranée, en Turquie aujourd’hui, près de la petite ville moderne de Gelemiş dans la province d’Antalya. Le port, qui à été comblé depuis par la vase est réduit aujourd’hui à l’état de marais. Ce fut une des plus importantes et des plus anciennes cités de Lycie. Elle bénéficiait d’un triple droit de vote dans la Confédération Lycienne. Ce fut le lieu de naissance de Saint Nicolas de Bari, qui vécut la plupart de sa vie dans les environs de Myra. Patara était déjà connue par les Hittites sous le nom de Patar. Selon la légende, la cité aurait été fondée par le fils d’Apollon, Pataros (ou Patarus) et une Nymphe. Elle serait aussi le lieu de naissance d’Apollon. La ville était célèbre pour son Oracle d’Apollon qui s’y tenait durant les six mois d’hiver (Les six autres mois il était à Délos).
 
   La ville fut conquise par Alexandre le Grand (336-323), en 333. Après sa mort et la lutte de succession pour son Empire entre les Diadoques elle fut d’abord soumise à Antigonos I Monophtalmos (384–301) qui utilisa le port comme base navale, puis Démétrios I Poliorcète (294-287), pour finir sous le contrôle de Ptolémée I Sôter (305-282). Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) nous apprend que Ptolémée II Philadelphe (282-246) agrandit la ville, lui donnant le nom d’Arsinoé en hommage à Arsinoé II Philadelphe, son épouse et sœur, tout en conservant le nom de Patara. En 196, le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187), conquit la ville et la région. En 190, après la défaite d’Antiochos III, à la bataille de Magnésie du Sypile, face au Romain Scipion l’Asiatique, la cité passa sous la domination de Rhodes fidèle allié des Romains jusqu’en 167. En 88 av.J.C elle fut assiégée par le Roi du Pont, Mithridate VI Eupator (120-63). La cité fut officiellement annexée à l’Empire Romain en 43 av.J.C rattachée à la Pamphylie.


 

Vue des ruines du théâtre


   Par la suite, elle devint le siège des Gouverneurs Romains qui y fixèrent la flotte qui établissaient les transactions avec les provinces de l’Est. Durant cette période la cité devint la capitale des provinces Romaines de Lycie et de Pamphylie. Le port servit aussi de réserve pour les produits agricoles en attente d’expédition vers Rome. Ce serait de Patara que Saint Paul se serait embarqué pour la Phénicie et Saint Nicolas y serait né.
 
   Il demeure aujourd’hui de l’antique cité quelques monuments qui ont été sauvés des sables, notamment : La nécropole contenant des sarcophages Lyciens et des tombeaux Romains dont beaucoup sont ornés d’inscriptions ; L’arc de triomphe, une porte monumentale qui était l’entrée de la cité et qui fut construite en 100 ap.J.C par le Gouverneur Romain Mettius Modestus ; Le théâtre qui fut construit en 147 ap.J.C ; L’ecclesterium qui fut le plus grand bâtiment administratif d’Asie Mineure ; Sur le côté Nord d’une petite colline un temple Corinthien entouré par les remparts de la forteresse Byzantine, il peut avoir été le siège de la célèbre oracle ; Les ruines de thermes dont des inscriptions remontent à l’époque de l’Empereur Vespasien (69-79). Elles ont été fouillées par une équipe d’archéologues Turcs. Au cours des fouilles de 2007 fut découvert la colonnade de la rue principale qui a été partiellement reconstruite en 2008. Les fouilles ont mis à jour le travail remarquable de la pierre. Un grand buste d’Apollon a été mis au jour sur la colline voisine de la ville, ce qui indique l’existence d’un temple d’Apollon à cet endroit, mais qui n’a pas encore pu être localisé précisément.
 
 

L’ecclesterium La rue principale de Patara
restaurée en 2008
Autre vue du théâtre L’arc de triomphe,
porte d’entrée de la cité

 

Pinara

   Pinara (en Lycien : Pilleñni ou Pinale, en Grec : τΠίναρα) fut anciennement appelée par le nom d’Artymnesus ou Artymnesos. Ce fut une ville relativement importante au pied du mont aujourd’hui appelé Babadağ (Anciennement Cragus), non loin de la rive Ouest de la rivière Xanthos. Elle est située près du village de Miner, dans la province de Muğla, en Turquie. Selon Menecrates, source de l’historien Byzantin Etienne de Byzance (VIe siècle ap.J.C), la ville était une colonie de Xanthos, initialement nommée Artymnesos, puis le nom fut transformé en Pinara, qui dans la langue Lycienne signifie “la colline ronde", la ville se trouvant sur ce côté de la colline.


 

Vue du théâtre de Pinara

 
   Pinara fut assez peu mentionnée dans la littérature antique pourtant elle montre aujourd’hui de vastes et magnifiques ruines, témoignages d’un riche passé. Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) dit que c’était une des plus grandes villes de Lycie avec Xanthos et Telmessos. Elle possédait un grand port qui au fil du temps s’est ensablé et est aujourd’hui complètement recouvert. Une des rares mentions de la ville dans les sources antiques est en rapport avec l’aide qu’elle fournit, ainsi que plusieurs autres villes de Lycie, à Pixodaros de Carie (340-334). Il y avait dans la cité un culte à Pandarus, héros Lycien de la guerre de Troie, qui a conduit certaines sources à conclure qu’il était originaire de la ville.
 
   Pinara fut un membre de la Confédération Lycienne, où, du fait de son importance elle bénéficiait de trois votes. Elle fut conquise par Alexandre le Grand (336-323) en 334. Après la mort du conquérant et du partage de son Empire, elle tomba sous le contrôle de Pergame. À la mort du dernier Roi de Pergame, Attalos III Philométor (ou Attale, 138-133) en 133, elle passa sous le contrôle de Rome. Sous les Romains la ville connut une période de faste, mais le tremblement de terre de 141 ap.J.C, qui fut très dévastateur, endommagea énormément la cité. La plupart des bâtiments que l’on peut voir aujourd’hui furent l’œuvre de reconstruction à cette époque, réalisée grâce à l’intervention de philanthropes comme Opramoas de Rhodiapolis, l’homme le plus riche de la péninsule. Comme toute les villes de Lycie, Pinara devint Chrétienne et cinq Évêques de ce diocèse nous sont connus : Eustafio présent au Concile de Séleucie en 359 ; Héliodore, qui signa une lettre à l’Empereur Léon I le Thrace (457-474) en 458 ; Zena, présent au Concile de Trullo de 692 ; Teodoro, présent au Concile de Nicée en 787 et Athanase présent au Synode en 879. La ville est encore le siège d’un évêché de l’Église Catholique Romaine dit, Pinarensis.
 
   Le site fut découvert par l’archéologue Anglais Charles Fellows (1799-1860) qui en fit la première description. Dans le centre de la ville, se dresse une colline avec ses parois couvertes de tombes rupestres. Dans grand nombre d’entre elles, on trouve des inscriptions en Lycien, ainsi que des inscriptions en Grec. Beaucoup de ses tombeaux sont ornés de fines sculptures. Au pied de la colline se trouvent les ruines de la grande et belle ville. Son théâtre est dans un état de conservation presque parfait, avec tous les sièges parfaitement orientés vers la scène, car il y a encore des portes et une partie des murs monumentaux, formés par d’énormes rochers.

 

Telmessos

  
   Telmessos (ou Telmissos ou Telmeso ou Telmesse, en Lycien : Telebehi, en Grec : Τελμησσός, en Latin : Telmessus), du nom du fils d’Apollon, fut appelée beaucoup plus tard, Anastasiopolis. Elle est identifiée aujourd’hui à la ville de Fethiye, située à la frontière de la Carie. Elle connut à partir de 546 av.J.C l’invasion des Perses Achéménides de Cyrus II (559-529). La conquête de la région fut confiée au Général Harpage (ou Harpagos), qui conquit également l’Ionie et la Carie. La cité fut mentionnée pour la première fois au Ve siècle comme membre de la Ligue de Délos qui naquit au lendemain des victoires des alliés de la bataille de Salamine et de Mycale. Au IVe siècle, après un long siège, elle fut incluse dans le royaume de Lycie sous la souveraineté de Périclès de Limyra.
 
   En 334, la ville se soumit pacifiquement et conclut un traité de paix avec Alexandre le Grand (336-323), cependant le "Roi" Lycien Antipatrides se révolta contre le Satrape de Lycie-Pamphylie, Néarque, compagnon d’Alexandre, qui parvint à reprendre la cité. Après la mort d’Alexandre et du partage de son Empire, elle passa sous la domination du Roi de Macédoine, Antigonos I Monophtalmos (384–301), puis, après 301 aux mains des Ptolémée qui contrôlaient tout le littoral Lycien et Carien. En 260, elle fut donnée par Ptolémée II Philadelphe (282-246) à son neveu Ptolémée de Telmessos, fils de Lysimaque (322-281) et d’Arsinoé II Philadelphe (280-272). Il en fut le "Roi" jusqu’à sa mort dont les circonstances et la date sont inconnues. La cité soutint par la suite le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187) dans sa guerre contre Rome et le royaume de Pergame.

 
   En 188, à l’issue de la Paix d’Apamée, Telmessos fut offerte par les Romains au Roi de Pergame, Eumène II (ou Eumènès, 197- 159). La ville considérée comme l’une des plus florissantes de la nouvelle Confédération Lycienne resta la propriété de Pergame jusqu’en 133, date de la mort de son Roi Attalos III Philométor (ou Attale, 138-133). À cette époque, elle fut léguée, comme le reste du royaume de Pergame, aux Romains qui l’inclurent dans la province d’Asie. Elle fut alors l’une des six plus importantes cités de la Confédération. La cité, sous domination Romaine, resta dynamique pendant plusieurs siècles même durant la période Byzantine. Cependant à partir du VIe siècle, elle commença à perdre de son importance, ruinée par les premières incursions arabes. Au VIIIe siècle ap.J.C, le nom de la ville fut changé en Anastasiopolis (ou Anastasiupolis) en l’honneur à l’Empereur Byzantin Anastase II (713-716). Michel Le Quien (Historien et théologien Français, 1661-1733 – Oriens christianus, I, 971) mentionne deux Évêques de Telmessos : Hilary (370 ap.J.C) et Zénodote, au Concile de Chalcédoine (451 ap.J.C). Ce dernier est appelé “Évêque de la métropole de Telmessaei et l’île de Macra“.
 
   Au niveau archéologique, la zone est célèbre pour ses tombes rupestres. Les principaux vestiges de la cité sont :
• Le tombeau d’Amyntas, qui est le principal monument de la ville. Il fut creusé dans une falaise, près de l’ancienne agora. Il date du IVe siècle av.J.C. Sa façade reconstitue celle d’un temple Grec inspirée d’un temple Ionique.
• Le théâtre que les fouilles archéologiques ont mis au jour en 1992. Il date de la fin de la fin de la période Hellénistique. Il fut restauré par les Romains, puis transformé en arène entre le IIIe et le IVe siècle ap.J.C, pour être finalement abandonné vers le VIIe siècle ap.J.C, en raison des invasions arabes.

 

Différentes vues de tombes rupestres de la cité  (Les deux dernières, tombeau d’Amyntas)

 

Tlos

  


 

Vue des tombes rupestres de Tlos

   Tlos (En Lycien : Tlawa), est située dans la province d’Antalya en Turquie à 4 km. au Nord-ouest de Saklikent. La ville se trouve sur la rive Est de la vallée de la rivière Xanthos et est dominée par une acropole, creusée au sommet d’un éperon rocheux. Elle est connue pour avoir été l’un des plus importants centres religieux de Lycie. À l’époque Romaine, la ville fut appelée "la métropole brillante du peuple Lycien". Selon la mythologie Grecque la ville fut la demeure de Bellérophon et de son cheval volant Pégase. Certains spécialistes avancent que le site fut déjà peuplé à l’Âge du Bronze et pourrait être le même que le lieu nommé Tlawa (ou Dalawa) dans les sources Hittites et en font la plus ancienne colonie de Lycie. Cependant, les fouilles datent les vestiges les plus anciens d’un peu avant le IIe siècle av.J.C. Tlos fut un membre de la Confédération Lycienne, où, du fait de son importance elle bénéficiait de trois votes.
 
   Tlos hébergea une importante communauté Juive régie par ses propres magistrats. La ville subit de graves destructions pendant le tremblement de terre de 141 ap.J.C. La plupart des bâtiments que l’on peut voir aujourd’hui furent l’œuvre de reconstruction à cette époque, réalisée grâce à l’intervention de philanthropes comme Opramoas de Rhodiapolis, l’homme le plus riche de la péninsule. Des inscriptions de cette période indiquent que la ville fut divisée en quartiers nommés avec les noms des héros de la Lycie. À l’époque Ottomane la cité fut encore habitée contrairement à de nombreux autres sites de la région.
  
   La cité fut redécouverte par l’archéologue Anglais Charles Fellows en 1838, et fut également visité par Thomas Abel Brimage Spratt et Edward Forbes, qui soulignèrent qu’elle est un des sites archéologiques les plus importants de la région. Sur les pentes menant à l’Acropole la cité possédait une magnifique nécropole comprenant des tombes rupestres typiques de la Lycie, taillées dans la colline. Parmi celles-ci il y aurait celle de Bellérophon, avec une façade inachevée de quatre colonnes, avec dans son porche une représentation du héros légendaire sur son cheval ailé Pégase. Une sculpture d’un lion ou léopard se trouve à l’intérieur de la tombe. Au sommet de la colline se trouve les vestiges de l’acropole et d’une forteresse. Les Ottomans ont construit plus tard un fort sur les fondations de la forteresse.
 
    Au pied de la colline on trouve un stade Romain qui pouvait accueillir 2.500 personnes. Seuls les sièges demeurent, la scène est aujourd’hui le champ d’un agriculteur. Des colonnes de granit éparpillées sur le site, pourraient indiquer un portique à colonnes sur le côté Nord de l’arène. Parallèlement au stade on trouve un bâtiment de 150 m. de long, construit soigneusement en pierre de taille, et que les chercheurs présument avoir été de deux étages. Il devait servir de marché. À l’extrémité Sud-est se trouve un bâtiment plus large avec plusieurs chambres et quatre grandes portes cintrées. Il y a aussi un gymnase à droite du complexe et des termes sur son autre côté. Enfin il reste des vestiges d’un théâtre Romain avec 34 rangées de sièges. Une partie du bâtiment de la scène est toujours debout et il y a beaucoup de sculptures hautement décorées éparpillées sur le site. Une inscription rappelle les dons faits par Opramoas de Rhodiapolis pour sa reconstruction après le tremblement de terre de 141 ap.J.C.
 

Vue du site de Tlos
Photo avant retouches : wikipedia.org
Vue du théâtre Romain
Photo avant retouches : wikipedia.org
Autre vue des tombes rupestres
Photo avant retouches : wikipedia.org
Autre vue du théâtre

 

Xanthos   et  le Létôon

 


 

Vue du site de Xanthos

   Xanthos (ou Xantos ou Xanthe, en Lycien : Arñna, en Latin : Xanthus, en Turc : Ksantos, en Grec : Ξάνθος  Xánthos), aujourd’hui Koca Cayi (ou Eşen Çayı., dans la province Turque d’Antalya, était située sur le fleuve Xanthos à 8 km. de la mer. Le site est reconnu comme un site du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1988. Les traditions diffèrent quant à son origine : Selon certains elle aurait été créée par Sarpédon, héros qui combattit aux côtés d’Hector. Selon d’autres, elle serait l’œuvre d’un dénommé Xanthos (ou Xantos), un Crétois ou un Égyptien. Les premières fondations de la ville remontent au VIIIe siècle. Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) dit que c’était la plus grande ville de Lycie.
 
   La cité resta longtemps indépendante, puis connut à partir de 546 av.J.C l’invasion des Perses Achéménides de Cyrus II (559-529). La conquête de la région fut confiée au Général Harpage (ou Harpagos), qui conquit également l’Ionie et la Carie. Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425 – Histoires : 1174-178) raconte que les Lyciens vaincus dans une bataille par Harpage, vers 540 gagnèrent Xanthos et que la population de la ville fit preuve d’un grand héroïsme face à l’envahisseur. Ils détruisirent leur acropole, brûlèrent tout leur bien, tuant leurs femmes, enfants et esclaves et se lancèrent à l’assaut des Perses, dans une ultime attaque où ils furent tous massacrés. Seules 80 familles absentes survécurent et la cité fut entièrement incendiée. Il faut signaler que cet acte héroïque rapporté ne fut qu’un événement unique, pas un processus de rébellion global. Pendant l’occupation Perse, un Dynaste local s’installa à Xanthos, qui vers 520 contrôlait la région et frappait sa propres monnaie.


 

Tombes rupestres de Xanthos

 
   Ce fut Athènes qui aida à sa reconstruction, en même temps que Myra, Patara et d’autres. Lors de la libération de la côte Ionienne par Alexandre le Grand (336-323), la cité se rendit aux Macédoniens. Après la mort du Roi et du partage de son Empire, elle passa sous la domination de l’Égypte de Ptolémée I (305-282), qui avait pris la ville en 309, et le resta pendant un siècle. En 197, Le Roi Séleucide, Antiochos III Mégas (223-187) voulut s’en emparer par la force mais finit par passer un accord avec les habitants. En 190, après la défaite d’Antiochos III, à la bataille de Magnésie du Sypile, face au Romain Scipion l’Asiatique, la cité passa sous la domination de Rhodes.
 
   En 168/167, elle retrouva son indépendance avec l’aide de Rome et intégra alors la Confédération Lycienne. Après la mort de César (100-44) assassiné par Brutus (85-42) et Cassius (87-42), ces derniers firent toutes les cités d’Asie Mineure pour recruter des soldats et récupérer de l’argent pour lutter contre Marc Antoine (83-30) et Octave (Empereur Auguste, 27 av.J.C-14 ap.J.C). Xanthos résista malgré un long siège, mais en 42, Brutus massacra les habitants et rasa l’acropole. Après sa victoire sur Brutus et Cassius dans les plaines de Philippes (Octobre 42), Marc Antoine fit reconstruire la ville. À l’époque Byzantine, la cité prit une certaine importance et ses remparts furent restaurés, mais elle fut désertée au VIIIe siècle ap.J.C et ruinée par les invasions arabes.

Le théâtre

 
Il fut réaménagé à l’époque Romaine. Il était destiné à recevoir les rassemblements politiques, les concours et bien sur les spectacles. Il était différent du Théâtre de Létôon qui lui avait plus pour fonction les rassemblements de la Confédération Lycienne.

 
 
 

Le Létôon

 
Il est situé à seulement deux km. de l’autre côté de la rivière. Il fut le principal sanctuaire religieux de la Lycie de la Déesse Léto et il fut administré par l’ensemble des cités de la Confédération Lycienne. Pendant l’Empire Romain, le Létôon reçut la visite d’Hadrien, pour qui on reconstruisit une salle de culte en face de l’autel de Léto. Il n’y a pratiquement plus de traces d’occupation du site après les incursions arabes (VIIe siècle ap.J.C).

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Lycie voir les ouvrages de :
 
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Grabungen und forschungen in Limyra aus den Jahren 1991-1996, pp : 321-426, Jahreshefte des Österreichischen Archäologischen Instituts 66, Beibl, 1997.
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