Présentation
La bataille du cap Mycale (ou Machē tēs Mykalēs, en
Grec :
Μάχη τῆς Μυκάλης)
fut l’une des deux grandes batailles qui mirent fin à la deuxième invasion
Perse de la
Grèce pendant les
Guerres Médiques (499-479).
Elle eut lieu le, ou vers, le 27 Août 479 av.J.C., sur les pentes du mont Mycale, sur la côte
d’Ionie, en face de l’île de
Samos. La bataille opposa une coalition de cités-États
Grecques, y compris
Sparte,
Athènes et
Corinthe, contre l’Empire
Perse de
Xerxès I (486-465).
L’année précédente, les Perses avaient remporté deux
succès militaires, à la bataille des Thermopyles et à la
bataille de l’Artémision et avait conquis la
Thessalie, la Béotie et l’Attique.
Cependant, lors de la bataille de Salamine qui suivit, la flotte
Grecque coalisée avait remporté la victoire et empêché
la conquête du Péloponnèse.
À ce moment
Xerxès I fit une chose que les historiens ne s’expliquent toujours pas, il
laissa le commandement d’une importante armée à Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye), abandonna ses troupes et retourna vers sa capitale
Suse.
Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) donne le chiffre de 300.000 hommes qui
hivernèrent en Grèce continentale,
pour attaquer le Péloponnèse au printemps. À l’été 479 Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) envahit de nouveau l’Attique, réoccupa
Athènes et confronta en Béotie une grande armée
Grecque. Lors de cette
bataille de Platées, les
Perses furent vaincus et Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) tué.
Dans le même temps, la flotte alliée navigua vers
Samos, où les restes démoralisés de la marine
Perse étaient cantonnées.
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Les Perses,
cherchant à éviter une bataille en mer, échouèrent leur flotte sous les pentes de mont Mycale, et, avec le soutien d’un groupe de leur armée de terre,
construisirent un camp palissadé. Le commandant Grec,
le Roi de Sparte
Léotychidas II (ou Leotychides ou Latychidas, 491-469)
décida d’attaquer les Perses malgré cette protection.
Bien que les forces Perses opposèrent une résistance solide,
les hoplites alliés, lourdement armé, se montrèrent supérieurs au combat, et finalement
mirent en déroute les troupes ennemies, qui fuirent vers leur camp.
Les contingents Grecs
Ioniens de l’armée
Perses firent défection, le camp fut assailli et un grand nombre de
Perses fut abattus.
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Leurs navires furent pris et brûlés amenant la destruction complète de leur marine.
Dans le même temps, la destruction de l’armée de Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) à Platées (prétendue le même jour que la bataille de Mycale), mit un terme
l’invasion de la Grèce. Après Platées et Mycale, les alliés prirent l’offensive
contre les Perses, marquant une nouvelle phase des
Guerres Médiques.
Bien que Mycale fut, dans tous les sens du terme, une victoire retentissante, elle n’eut pas le même impact que, par exemple, la victoire
Athénienne
à la bataille de Marathon ou la défaite
Spartiate à la
bataille des Thermopyles.
Pratiquement la seule source sur la bataille du cap Mycale nous est parvenue de l’historien
Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425).
Le contexte
Les
cités Grecques
d’Athènes et
d’Erétrie avaient soutenu la révolte
Ionienne, en 499-494 av.J.C,
contre l’Empire Perse de
Darius I le Grand (522-486), dirigée par le
Tyran de Milet,
Aristagoras (En
Grec :
Αρισταγόρας ο Μιλήσιος Aristagoras de Milêtos).
L’Empire Perse était encore relativement jeune et sujet à des
révoltes parmi ses peuples soumis. La révolte Ionienne
avait directement menacé l’intégrité de l’Empire Perse et les états de la
Grèce continentale restaient une menace potentielle à sa
future stabilité. C’est ce qui poussa le Roi à vouloir pacifier la Grèce
et la mer Egée et punir les cités qui s’étaient impliquées dans la révolte
Ionienne, Athènes et
Érétrie.
Le Roi vit également là une possibilité d’étendre son Empire dans ce monde
Grec turbulent.
Avec l’expédition préliminaire sous Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye), en 492 av.J.C., pour sécuriser ses territoires et se rapprocher
de la
Grèce, prit fin la reconquête de la
Thrace et força la
Macédoine à devenir un royaume client de la
Perse.
En 490, Darius I décida d’envoyer une expédition maritime dirigée par le
Satrape
Perse Artapherne
(ou Artaphernès ou Artaphernês, neveu de Darius I) et le Général
Mède Datis.
Après un succès d’île en île en mer Egée, la force Perse
arriva à l’île d’Eubée en plein été, pour punir
Érétrie. Elle prit et ravagea la cité et déporta la population
près de Suse.
(Voir le Siège d’Érétrie).
Vue du mont Mycale depuis Priène
Photo avant retouches :
wikipedia.org |
Après ce succès le but était maintenant de punir Athènes.
La flotte Perse
se dirigea sur l’Attique. Elle accosta, le 12 Septembre 490, sur la baie de Marathon
où elle fut accueillie par l’armée Athénienne
qui bien qu’en infériorité numérique, au bout du 5e jour de combat, le 17 Septembre 490, remporta
une grande victoire sur les Perses,
ce qui entraîna leur retrait vers l’Asie. (Voir la
Bataille de Marathon).
Darius I voulait préparer sa revanche et une nouvelle
expédition, mais il mourut avant que l’invasion ne commença.
Son fils Xerxès I (486-465) rapidement reprit la lutte.
Il commença les préparatifs pour une nouvelle invasion de la Grèce.
Le Roi se donna les moyens de son ambition et monta une opération à très grande échelle. Celle-ci demandait une planification
à long terme, entre l’intendance, le stockage des biens utiles et le recrutement de l’armée. Enfin prêt, au début de l’année 480,
le Roi et son immense armada terrestre partirent de Sardes (en
Lydie) et traversèrent l’Hellespont pour arriver en
Thrace, soutenus par une flotte amenant le ravitaillement.
Dans le même temps, les Athéniens se préparèrent
également au retour des Perses et, en 482,
la décision avait été prise, sous la direction de
Thémistocle (ou Themistokles, en
Grec : Θεμιστοκλῆς, v.525-v.460/459),
de construire une énorme flotte de trirèmes. Toutefois, les Athéniens étaient
conscients qu’ils n’étaient pas assez nombreux pour combattre seuls sur terre et sur mer. À la fin de l’automne 481 une alliance confédérale fut
formée entre plusieurs cités-États qui s’étaient réunies à Corinthe.
La coalition se réunit à nouveau au printemps 480 et décida une stratégie de blocage sur terre.
L’idée était de bloquer la route vers le Sud de la Grèce
(Béotie, Attique et Péloponnèse) à
Xerxès I. Mais ce plan nécessitait d’arrêter le Roi au passage des Thermopyles.
La configuration du site permettait plus facilement aux hoplites
Grecs de contenir l’immense armée
Perse.
Dans le même temps, le plan prévoyait que pour prévenir un contournement par la
mer la flotte alliée devrait bloquer le détroit de l’Artémision. Cette double stratégie fut adoptée par le congrès.
Le Roi de Sparte,
Léonidas I (490-480) prit le commandement de la coalition
Grecque et, en Août 480, décida d’occuper le défilé des Thermopyles
avec 7.000 hommes. (Voir la
Bataille des Thermopyles).
Malgré un sacrifice héroïque des Spartiates, les
Grecs
furent écrasés. Léonidas I décida alors de se sacrifier avec les 300
hoplites, ainsi que 700 soldats des cités de
Thèbes et de
Thespies (ou Thespiai), pour laisser aux
Grecs
le temps d’organiser leur défense et à l’armée de se retirer en bon ordre. La défaite des Thermopyles allait rendre la position de la flotte
Grecque intenable.
Elle était au
mouillage comme prévu au cap Artémision (Situé au Nord-est d’Eubée)
quand se déclencha la
bataille des Thermopyles. Lorsque les nouvelles désastreuses des Thermopyles arrivèrent, les
Grecs se retrouvèrent dans l’obligation de reculer,
pour mieux tenir le détroit de l’Artémision qui devenait d’un coup un point qui allait être très discuté avec la flotte
Perse.
(Voir la
Bataille de l’Artémision).
Suite aux Thermopyles l’armée Perse brûla et
saccagea les villes de Béotie qui n’avait pas cédées, avant de prendre possession de la ville désormais évacuée
d’Athènes.
L’armée alliée, quant à elle se tenait prête à défendre l’isthme de
Corinthe.
Xerxès I souhaitait une cuisante défaite finale sur les alliés
qui marquerait la fin de la conquête de la Grèce, à l’inverse,
les alliés cherchaient une victoire décisive sur la flotte
Perse qui leur garantirait la sécurité dans le Péloponnèse.
La bataille navale de Salamine
qui suivit se termina par une victoire décisive des alliés, marquant un tournant dans le conflit.
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À ce moment l’attitude de e de e de e de
Xerxès I pose de nombreuses interrogations aux
historiens. Celui-ci laissa le commandement à Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye), abandonna ses troupes et retourna vers sa capitale
Suse. Selon
Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), ce fut parce qu’il craignait que les
Grecs naviguent vers l’Hellespont et détruisent les ponts de bateaux, piégeant ainsi son armée en Europe ?. Il laissa en
Grèce une importante armée,
Hérodote donne le chiffre de 300.000 hommes qui hivernèrent en
Grèce continentale,
pour attaquer le Péloponnèse au printemps.
À ce moment Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) envahit de nouveau l’Attique, réoccupa
Athènes et s’installa en Béotie.
Au cours de l’hiver, il y eut des tensions entre les alliés. En particulier, les
Athéniens qui n’étaient pas protégés par l’isthme, mais
qui fournissaient le gros de la flotte qui le défendait, vivaient mal cette situation et demandèrent aux alliés d’avancer vers le Nord l’année suivante.
Les alliés refusèrent, ce qui fit que la flotte Athénienne refusa
de rejoindre les autres marines au printemps.
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À partir de ce moment ce fut le Roi de
Sparte
Léotychidas II
(ou Leotychides ou Latychidas, 491-469) qui prit le commandement de la marine. Les alliés quittèrent sans se faire remarquer
Délos, tandis que le reste de la flotte
Perse quittait
Samos, les deux camps cherchant à éviter
une confrontation avec l’adversaire. De même, Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) cantonna en
Thessalie, sachant qu’une attaque de l’isthme était inutile.
Cependant, la situation ne pouvant rester ainsi, il tenta une sortie de l’impasse en essayant de se rallier les
Athéniens et leur flotte. Pour se faire il se fit
aider par le Roi de Macédoine
Alexandre I Philhellène (498-454).
Il leur offrit la paix, l’autonomie et même de nouveaux territoires.
Les Athéniens s’assurèrent qu’une délégation
Spartiate était également sur place pour entendre l’offre et la rejetèrent.
Sur ce refus, les Perses marchèrent vers le Sud.
Athènes fut de nouveau évacuée et abandonnée et laissée à l’ennemi.
Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) renouvela son offre de paix aux Athéniens
réfugiés sur l’île de Salamine.
Athènes,
Mégare et Platées, envoyèrent des émissaires à
Sparte pour demander son assistance en menaçant d’accepter les termes de paix des
Perses s’ils refusaient de les aider. Selon
Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), les
Spartiates qui célébraient le festival de Hyacinthe (ou Hyacinthus)
retardèrent leur prise de décision jusqu’à ce qu’un de leurs invités, Chiléos de Tégée fit remarquer le danger que ferait courir à toute la
Grèce une reddition des
Athéniens. Le lendemain, les émissaires
Athéniens apprirent qu’une armée
Spartiate était en marche contre les
Perses.
En réponse, la flotte
Athénienne, sous les ordres de Xanthippe (ou Xanthippus, en
Grec : Ξάνθιππος,
homme politique et Général Athénien, v.525-475 av.J.C.), se joignit à la
flotte alliée hors de Délos.
Ils furent ensuite approchés par une délégation de Samos, qui
leur garanti que les villes Ioniennes se révolteraient si la flotte
alliée engageait avec succès la flotte Perse.
Ils soulignèrent, de plus, le mauvais état, et du moral, et de la navigabilité de cette flotte réduite.
Le Roi Léotychidas II
(ou Leotychides ou Latychidas, 491-469) décida alors d’attaquer.
Le prélude
Lorsque les Perses
apprirent que la flotte alliée approchait, ils mirent voile vers
Samos et le continent
Ionien. Selon
Hérodote (Historien
Grec,
484-v.425), ce fut parce qu’ils avaient décidé en conseil qu’ils ne pouvaient pas battre les alliés dans une bataille navale.
Ils envoyèrent les navires Phéniciens
le plus loin possible (Hérodote
n’explique pas pourquoi), puis ils naviguèrent vers le rivage au pied du mont Mycale. Le Roi
Perse
Xerxès I
(486-465) avait laissé là une armée, sous le commandement du Général Tigrane, pour garder
l’Ionie.
Les Perses
échouèrent leurs navires et construisirent autour une palissade et se préparèrent à défendre leur campement fortifié.
En voyant que la flotte Perse avait quitté
Samos, les
Grecs, après une période d’incertitude, se résolurent à la poursuivre.
Ils se dirigèrent également vers le continent pensant débuter une bataille navale. Cependant, en arrivant au cap Mycale ils virent que les
Perses ne leur livreraient pas bataille sur mer, car ils avaient échoué
leurs navires et s’étaient retranchés dans leur camp fortifié. Le Roi
Léotychidas II (ou Leotychides ou Latychidas, 491-469) navigua alors au plus près du camp que possible, et depuis son navire hurla aux
Ioniens :
“Hommes d’Ionie, vous qui m’entendez et comprenez ce que je dis….. je vous adjure que nous nous joignons
dans la bataille…. il est bon pour chacun de se rappeler sa liberté et côte à côte dans la bataille crier Hébé …. “
Hérodote
suggère que le but de ce message était double. D’une part pour encourager les
Ioniens, à l’insu des
Perses, de se battre pour les alliés, ou au moins de ne
pas se battre contre eux, ou, si le message était connu des Perses,
pour les rendre les méfiant des Ioniens.
Représentation d’un soldat Perse |
Suite à cet appel, les alliés échouèrent également leurs navires, et commencèrent à se préparer à l’assaut du camp.
Les Perses, devinant que leur contingent
Samien soutiendrait les alliés, emportèrent leur armure.
En plus, ils envoyèrent les Milésiens pour garder les
passes sur le mont Mycale, soupçonnant que ces derniers pourraient aussi faire défaut.
Ainsi débarrassé de deux menaces internes potentielles, ils quittèrent leur camp, et se préparèrent pour la bataille.
Il est probable que le nombre relativement faible de marins que les alliés avaient débarqué pour la bataille les mit aussi en confiance,
les encourageant à quitter la sécurité de leur camp.
Hérodote rapporte que
lorsque les alliés approchèrent le camp des Perses, le bruit se
répandit parmi eux de leur victoire à Platées.
Diodore de Sicile
(Historien et chroniqueur Grec,
v.90-v.30) affirme également que
Léotychidas II informa les alliés de la victoire avant le début de la bataille. Leur moral s’en trouvant ainsi renforcé, ils partirent pour gagner
leur propre victoire. Diverses explications ont tenté d’expliquer cet événement, et aussi le fait
avancé que Platées et Mycale eurent lieu le même jour. Peter Green suggère que, suite à la victoire de Platées, le Général
Spartiate Pausanias prit le contrôle du système de communication que
Xerxès I utilisait pour communiquer avec
l’Asie Mineure, et l’utilisa pour envoyer des nouvelles de
Platées à la flotte alliée. Ce qui expliquerait la rumeur de la victoire et l’attaque presque simultanée, mais ce n’est seulement qu’une possible théorie.
Les effectifs et tactiques
Les forces Grecques :
Hérodote (Historien
Grec,
484-v.425) donne une description des effectifs qui furent rassemblés mais les chiffres sont controversés.
L’auteur prétend que le Roi
Léotychidas II (ou Leotychides ou Latychidas, 491-469) avait 110 trirèmes sous son commandement.
Cependant, l’année précédente, les alliés avaient dépêché 271 trirèmes à la
bataille de l’Artémision, puis 378 à la
bataille de Salamine.
Il dit également que les alliés avaient la suprématie sur mer après
Salamine, ce qui impliquerait qu’ils eurent une flotte au moins égale à celle des
Perses.
Diodore de Sicile
(Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30),
d’autre part, compte 250 navires pour les alliés, ce qui est plus conforme à leur niveau de force de l’année précédente.
Ces deux chiffres peuvent être rapprochés en supposant que
Léotychidas II avait 110 trirèmes sous son commandement, avant d’être
rejoint par Xanthippe (ou Xanthippus, en
Grec : Ξάνθιππος,
homme politique et Général Athénien,
v.525-475 av.J.C.) et les
vaisseaux Athéniens, après que l’armée alliée
soit sortie du Péloponnèse. Telle est l’approche adoptée par Tom Holland, qui donne une force navale qui pourrait correspondre aux restes de la flotte
Perses.
Bien que les Athéniens aient envoyé 8.000
hoplites à Platées, ils auraient encore eu amplement la quantité d’homme pour monter une grande
flotte de trirèmes. Les spécialistes suggèrent qu’une trirème pouvait probablement transporter un maximum de 40-45 soldats. La combinaison de ces chiffres
donne un éventail de 22.000 à 58.000 hommes pour les alliés, avec 3.300 à 11.250 marins.
Les estimations d’environ 40.000 hommes qui sont données dans certaines sources, représentent environ la fourchette médiane possible.
Les forces Perses :
Le nombre de navires et hommes
Perses impliqués dans la bataille
est, comme souvent dans les Guerres Médiques, quelque peu problématique.
Il est clair que si la flotte Perse n’a pas osé mener des opérations contre
les alliés c’est qu’elle devait être à peu près égale ou inférieure à la flotte
Grecque. Hérodote donne pour la flotte
Perse 300 navires,
ce qui dans cette hypothèse serait juste puisque les
Grecs avaient 378 navires à
Salamine, mais ont subi des pertes importantes, et donc il devait probablement
leur en rester environ 300. Les navires Phéniciens
furent renvoyés de la flotte Perse avant la bataille, ce qui réduisit le
contingent. Diodore de Sicile nous dit que pour garder le camp et les navires, les
Perses
rassemblèrent 100.000 hommes, tandis qu’Hérodote
suggère qu’il y en avait 60.000 dans toute l’armée sous le commandement
du Général Tigrane. Ces deux décomptes pourraient suggérer qu’il y avait environ 40.000 hommes avec la flotte.
Étant donné que la quantité de la flotte Perse est
indéterminée à la suite de Salamine, mais que l’on estime à 200-300 navires,
les effectifs seraient bien ce nombre de marin (en utilisant le compte standard de 200 hommes par navire).
Le total de 100.000 de Diodore est probablement trop élevé.
Pour accueillir 100.000 hommes et plus de 200 navires, le camp Perse
aurait dû être énorme. Les estimations de l’immense camp du Général Mardonios (ou Mardonius ou Mardoniye) à la
bataille de Platées, qui fut construit en beaucoup plus de temps,
suggèrent qu’il n’aurait pu loger que 70.000 à 120.000 hommes. Il est peu probable qu’un tel grand camp fut construit à Mycale dans le délai
qu’Hérodote suggère. Il est donc possible que le chiffre de 60.000 hommes cité
par ce dernier soit en fait juste.
Les tactiques et stratégies :
Une grande
stratégie ne fut pas nécessaire pour les deux camps pour cette bataille.
Bien que la destruction de la flotte ennemie se traduisait par un avantage stratégique clair pour les deux parties, de tenter une attaque risquait la perte
de leur propre marine. Les actions des deux côtés reflètent donc plus un aspect moral et de confiance que sur des considérations stratégiques.
Les Perses,
voyant peu à gagner dans cette bataille, démoralisés, avec une flotte usée et avec des dissidences en leur sein, cherchèrent à éviter
une bataille navale. À l’inverse, les alliés cherchèrent à fondre sur l’ennemi une fois qu’ils furent informés de l’avantage moral et de l’état de la flotte
Perse.
Tactiquement, cette dernière aurait dû tenir l’avantage sur mer, puisque la partie
Athénienne de la flotte
Grecque était, en dépit de leurs efforts
aux batailles de l’Artémision et
de Salamine, toujours en cours de recrutement et de réparations.
Cependant, du fait de leur moral au plus bas, ou tout simplement parce que ils étaient en fait en infériorité numérique,
les Perses choisirent l’option de l’avantage tactique d’une jonction
avec l’armée sous le commandement de Général Tigrane, et de fortifier une position. Lorsque les
Grecs choisirent d’attaquer sur terre, les
Perses perdirent l’avantage de leurs fortifications et
sortirent pour lutter contre les alliés sur un champ ouvert. En outre, comme les
batailles de Marathon et
des Thermopyles l’avaient montré,
un grand nombre conférait peu d’avantage contre des hoplites plus lourdement armés et protégés.
Ainsi lorsque la bataille commença, ce fut les Grecs qui eurent
l’avantage tactiquement.
Le déroulement
Les
alliés semblent avoir formé deux ailes. Sur la droite se tenaient les troupes
terrestres d’Athènes, de
Corinthe, de
Sicyone et de Trézène, alors que les
Spartiates et les autres contingents se
trouvaient sur la gauche. L’aile droite avança sur un terrain plat droit sur le camp
Perse, alors que l’aile gauche tenta de les déborder en
passant par un terrain plus accidenté. L’aile droite engagea le combat avec les
Perses pendant que l’aile gauche était encore en approche.
Hérodote (Historien
Grec, 484-v.425)
rapporte que les Perses combattirent bien au début mais que les
Athéniens et leurs alliés souhaitaient remporter la victoire avant l’arrivée
des Spartiates et attaquèrent avec encore plus de hargne.
Bien que les Perses tiennent leurs positions
pendant un temps, ils finirent par rompre et s’enfuirent vers la palissade de leur camp.
Les alliés de l’aile droite les poursuivirent et engagèrent le combat avec ceux qui s’étaient regroupés dans le camp, alors qu’une partie de l’armée
Perse fuyait déjà le champ de bataille.
Finalement, l’aile gauche arriva, encercla le camp et tomba sur l’arrière des forces
Perses restantes, complétant ainsi la déroute.
Hérodote nous dit qu’en voyant le résultat de la bataille, les
Samiens désarmèrent et rejoignirent le camp des alliés.
Cela inspira les autres contingent Ioniens qui quittèrent eux
aussi les Perses.
Ce n’est pas clair à quelle étape dans la bataille ces désertions arrivèrent. Les
Samiens n’étaient sans doute pas dans la ligne principale de bataille,
de sorte qu’ils peuvent n’avoir déserté qu’après que les Perses se
furent retirés dans le camp.
Pendant ce temps, les
Milésiens qui gardaient les passes de Mycale, tournèrent également le
dos aux Perses.
Au début, ils aiguillèrent leurs contingents de fuyards de sorte qu’ils retombent parmi les troupes alliées, puis, voyant peut-être que le résultat de la
bataille était certain, ils commencèrent à les massacrer.
Hérodote ne quantifie pas les pertes dans cette bataille, mais précise qu’elles
furent lourdes des deux côtés. De celui des Grecs, le contingent de
Sicyone semble avoir particulièrement souffert
et ils perdirent leur Général Perilaus, alors que du côté Perse
l’Amiral Mardontès et le Général Tigrane furent tous deux tués et le Général Artaynta (ou Artayntes) s’échappa.
Hérodote
dit que quelques soldats Perses s’échappèrent de la bataille et partir vers
Sardes (en
Lydie).
Diodore de Sicile
(Historien et chroniqueur Grec,
v.90-v.30) prétend que les pertes subies par les Perses s’élevèrent à
40.000 hommes, et suggère également que les survivants firent chemin vers Sardes.
Lorsque les Spartiates arrivèrent sur le campement
Perse ils le mirent à sac et détruisirent leurs navires échoués.
Les Grecs retournèrent ensuite à
Samos où ils discutèrent de leurs prochains mouvements.
Le Roi
Léotychidas II (ou Leotychides ou Latychidas, 491-469) proposa de faire évacuer les cités
Grecques
d’Ionie et d’emmener leurs habitants en
Grèce car il serait difficile de défendre
l’Ionie contre d’autres
attaques Perses. Toutefois, Xanthippe (ou Xanthippus, en
Grec : Ξάνθιππος,
homme politique et Général Athénien,
v.525-475 av.J.C.) s’y opposa fermement et les Grecs
d’Ionie rejoignirent plus tard les
Athéniens dans la
Ligue de Délos contre la
Perse.
Avec les victoires de Mycale et de
Platées, la seconde invasion
Perse de la
Grèce prit fin.
En outre, la menace d’une invasion future était réduite et, bien que les
Grecs demeuraient inquiets à l’idée que
Xerxès I
(486-465) veuille essayer à nouveau, au fil du temps, il devint évident que les ambitions
Perses de conquête de la
Grèce s’étaient éteintes.
Après la victoire de Mycale, la flotte Spartiate regagna le Péloponnèse,
mais les Athéniens naviguèrent vers l’Hellespont pour attaquer la Chersonèse,
toujours tenue par les Perses.
Ils arrivèrent devant Sestos, qui était la plus grande ville de la région, et s’en emparèrent après un siège prolongé de plusieurs mois,
marquant ainsi le début de la contre-attaque Grecque.
Hérodote
termine ses Histoires après le siège de Sestos. Durant les trente années
suivantes, les Grecs, et principalement la
Ligue de Délos, expulsèrent les
Perses de
Macédoine, de
Thrace, des îles de la mer Égée et
d’Ionie.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur la
bataille voir les ouvrages de :
Timothy Baker Shutt :
– Wars that made the western world : The Persian wars, the Peloponnesian War, and the Punic wars, Recorded Books, Prince Frederick, 2004.
Paul A.Cartledge :
– After Thermopylae : The oath of Plataea and the end of the Graeco-Persian wars, Oxford university press, Oxford, New York, 2013.
Peter Connolly :
– Greece and Rome at war, Frontline Books, Havertown, 2012.
Jean-Nicolas Corvisier :
– Guerre et société dans les mondes grecs (490-322 av.J.C), Armand Colin, Paris, 1999.
Hans Delbrück :
– History of the art of war within the framework of political history / Vol. 1, Antiquity,
Greenwood Press, Westport, London, 1975.
Peter Green :
– The Greco-Persian wars, University of California Press, Berkeley, 1996-1998.
Tom Holland :
– Persian fire : The first world empire and the battle for the West, Little, Brown, Londres, 2005.
John Francis Lazenby :
– The defence of Greece, 490-479 B.C., Aris & Phillips, Warminster, 1993.
Jesse Russell :
– Battle of mycale, Book On Demand Ltd, 2013.
Herman Tammo Wallinga :
– Xerxes, Greek adventure : The naval perspective, E.J. Brill, Leiden, 2005.
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