Le Site
Deir el-Bahari "Le couvent du Nord" est le nom arabe
de ce site, il rappelle l’existence du couvent Copte qui y fut construit. Deir el-Bahari est situé aux pieds des falaises qui
déterminent le cirque montagneux de
Thèbes, sur la rive gauche du Nil, face à la ville de Louxor et des temples de Karnak, au
Sud de la vallée des Rois.
Il fut construit sur ce site plusieurs grands monuments. C’est un complexe
funéraire, composé de temples et de tombes datant de la
XIe dynastie (2134-1991) à la période de
Ptolémaïque (305-30). Le premier souverain à s’y installer fut
Montouhotep I (2134-2130,
XIe dynastie) qui se fit construire en 2133
un grand temple funéraire dont il reste encore quelques vestiges.
De la même dynastie, le Roi Montouhotep II
(2061-2010) édifia aussi son complexe funéraire, dont le
somptueux temple était surmonté d’un mastaba et non
d’une petite
pyramide comme certains spécialistes le pensaient au début.
Une colonne du temple d’Hathor |
Son fils
Montouhotep III (2010-1998) l’imita et construisit
aussi à Deir el-Bahari son complexe funéraire. Dans son tombeau le sarcophage fut retrouvé vide.
On a quand même mis au jour une statue du Roi et du mobilier funéraire.
Il fit également ériger un temple dédié au Dieu Montou.
Son sanctuaire ne fut jamais terminé. Enfin, les dernières grandes constructions furent : Le
temple funéraire
d’Hatchepsout (1479-1457, XVIIIe dynastie).
Le temple de la Reine est le mieux préservé des trois. Le temple de
Thoutmôsis III (1479-1425,
XVIIIe dynastie), probablement dédié à
Amon, qui est aujourd’hui très en ruine.
Il était accessible à l’origine par une longue rampe. Il fut dégagé par une équipe Polonaise dirigée
par
Kazimierz Michalowski. Il se situe contre la falaise entre le
temple de Montouhotep II et
celui d’ Hatchepsout sur
une haute terrasse.
Les principales tombes privées :
▪ La tombe DB312 (ou TT312) d’Espekashouti qui fut Vizir.
▪ La tombe DB316 (ou TT316) de Néferhotep.
La tombe fut excavée de 1922 à 1923 par une équipe Américaine dirigée par
Herbert Eustis Winlock. Il s’agit d’une tombe simple avec un corridor
décoré. Il convient de noter une niche au-dessus de l’entrée, dans
laquelle deux statues cube furent mises au jour. Elles constituent parmi les plus
anciennes de ce type trouvées en Égypte. La cour en face de la tombe servait
d’entrée pour la chapelle, qui est également une rareté architecturale.
Il a
également été mis au jour dans la tombe des figurines en faïence représentants
un hippopotame ou une femmes stylisée. La tombe est située près d’autres
sépultures importantes datant du début du
Moyen
Empire (2022-1650). C’est probablement pour cette seule raison que la tombe
de Néferhotep a également datée de cette période. Cependant, le style des
statues trouvées montre qu’elles dateraient plus exactement de la fin de la
XII dynastie (1991-1783) ou début de la
XIII dynastie (v.1783-v.1625), mais la tombe,
elle-même, est peut-être plus ancienne.
▪ La tombe DB319 (ou TT319) de Néferou II (ou Nofrou), qui fut
une des principales épouses de Montouhotep II (2061-2010).
Le tombeau, situé dans l’avant-cour du temple funéraire du Roi, se compose de deux parties. Une chapelle qui possède une large
façade, mais de courts murs de côté. Elle est pavée de dalles de calcaire et taillées dans la roche de
Thèbes. Cette chapelle fut décorée de scènes en relief.
Elles montrent la Reine avec ses coiffeurs, des fonctionnaires et des scènes religieuses. Malheureusement,
aujourd’hui, ces fresques sont dans un mauvais état. Les pierres de la chapelle étaient déjà dans l’antiquité utilisées
comme carrière. Ces fragments sont maintenant dans de nombreux
musées à travers le monde.
La deuxième partie est
derrière la chapelle où il y avait un passage en forme de couloir menant à la chambre funéraire, qui fut également décorée.
Les murs sont peints principalement de frises représentants des scènes funéraires et de longs textes religieux. Lors de la
découverte de la tombe, dans la chambre funéraire se trouvait encore le sarcophage de la Reine. La tombe était encore au
Nouvel Empiree (1549-1080) souvent visitée et
admirée pour sa décoration. Lorsque le
temple d’Hatchepsout (1479-1457) fut construit, elle disparut
sous les premiers patios. Toutefois, il fut construit une entrée latérale afin qu’elle reste accessible. Le complexe fut excavé
de 1924 à 1925 par une équipe Américaine dirigée par
Herbert Eustis Winlock.
▪ La tombe
DB320 (ou TT320) à l’extrême Sud du site, qui a contenu une cachette où beaucoup de
momies royales de la
vallée des Rois furent enterrées de nouveau par les
Grands Prêtres d’Amon lors de la
XXe dynastie (1186-1069) et
XXIe dynastie (1070/69-945),
pour les sauver des pillages qui se déroulaient à l’époque dans la nécropole.
Fresque de la partie inférieure de la tombe DB353
|
▪ La tombe DB353 (ou TT353) de
Sénènmout (ou Senmout) dans
la nécropole des nobles, qui fut l’architecte de la Reine
Hatchepsout (1479-1457) et aussi le précepteur de sa
fille la Princesse Néferourê.
Cette tombe recèle un document historique de première importance. Son plafond
astronomique, livre de précieuses informations sur l’ampleur et l’exactitude
des connaissances astronomiques des anciens Égyptiens. Sur les murs se trouvent
des textes du
Livre des Morts. Dans la partie inférieure sont représentés, sous la forme
de cercles divisés en 24 secteurs, les 12 mois de l’année.
Ces cercles sont séparés en deux groupes par un étroit triangle
isocèle déterminant le méridien reliant le lieu d’observation au point de la
voûte céleste qui se trouve à sa verticale. Au sommet de ce triangle, une
divinité désigne de sa lance la position d’une des étoiles composant le dessin
d’une cuisse de taureau. La tombe présente encore d’autres constellations et
certaines planètes. Le calcul des trajectoires des étoiles au fil des siècles
permet d’affirmer que cette nuit est celle du 14 au 15 novembre 1463, lors du règne
d’Hatchepsout.
Grâce à la précision des astronomes Égyptiens, ce plafond permet de définir
l’époque où fut construit de tombeau de
Sénènmout.
▪ La tombe DB358 (ou TT358)
d’Ahmès-Méritamon (ou Mérytamon)
qui fut la fille aînée du Roi Ahmès I
(ou Ahmôsis, 1549-1525/24) et de la Reine
Ahmès-Néfertari I, mais sa momie fut retrouvée
avec celle de son père dans la cachette de la tombe
DB320. Cette tombe fut mise au jour par
Herbert Eustis Winlock en 1929/1930.
Elle fut creusée sur le versant Nord du cirque du site. Elle livra un gigantesque sarcophage en bois de cèdre de 3,13 m de haut.
Ce cercueil extérieur, aujourd’hui au musée Égyptien
du Caire, est fait de planches qui sont réunies et sculptées avec une épaisseur uniforme sur tout le cercueil. La reproduction
de la Reine est très soignée de réalisme. La souveraine est représentée tenant deux sceptres papyriformes, qui fut le symbole
de la jeunesse perpétuelle. Ses yeux et les sourcils sont incrustés de verre.
Le corps est soigneusement sculpté de chevrons
peints en bleu pour créer l’illusion de plumes. Les cercueils intérieur et extérieur étaient couvert d’or et sertis de matières
précieuses, mais ils furent dépouillés dans l’antiquité de ces précieux parements par les pilleurs de tombes.
Winlock précise qu’à la place une
couche de peinture jaune fut étalée pour donner l’illusion de l’or, et qu’aux incrustations de lapis-lazuli et
d’obsidienne, on avait substitué une pâte de verre.
Christian Leblanc nous dit que sur un des
linceuls, une inscription confirme les pillages et qu’en l’an 19 du règne de
Pinedjem I (1054-1032) une inspection eut lieu pour restaurer
le monument funéraire. Selon Carl Nicholas
Reeves cette "restauration" serait en fait une mise en scène et aurait permis aux voleurs, dont certains étaient des
Grands Prêtres, de masquer leur propres pillages.
Liste des propriétaires des tombeaux du site |
TT308
TT310 TT311 TT312 TT313 TT314 |
Kemsit Nom inconnu Khéty Espekashouti Henensou Horhotep |
TT315 TT316 TT319 TT320 TT353 TT358 |
Ipi Néferhotep Néferou II ou Nofrou Cache de Deir el-Bahari Sénènmout
Ahmès-Méritamon |
Le complexe funéraire de Montouhotep II
Le temple funéraire du Roi
Montouhotep II (2061-2010/09) compte parmi les plus
anciens édifices de Thèbes.
La construction du complexe funéraire du souverain se déroula en trois ou quatre phases. Il se compose : Du temple
de vallée (ou temple bas ou temple d’accueil), dont les ruines se trouvent maintenant sous les champs et les jardins
du bord du Nil, d’une longue chaussée qui reliait le temple de la vallée au temple funéraire, du temple funéraire
(ou temple haut) fait en terrasses entourées de portiques, dont la partie Ouest est creusée dans la roche et d’une chambre
funéraire souterraine creusée elle aussi dans la roche, au bout d’un long corridor qui s’enfonce au cœur même
de la montagne. Cette chambre funéraire contenait une chapelle d’albâtre avec le tombeau du Roi
et son mobilier funéraire.
Il reste de sa momie seulement les fragments du crâne.
La terrasse moyenne était divisée en trois parties. La dernière était composée de deux rangées comprenant en tout 280 piliers
de calcaire. L’entrée du temple se faisait sur l’aile Est du hall à colonnes, située sur l’axe principal de l’ensemble de la
structure. À l’intérieur de l’avant-cour, entourée de murs sur trois côtés, se trouve la porte nommée Bab el-Hosân, qui est
reliée par un long passage souterrain à un tombeau royal inachevé.
Du côté Ouest sur la terrasse moyenne il y avait à l’origine une rangée de six tombeaux creusés dans la roche
que le Roi avait fait aménager. La partie souterraine était composée : De chapelles construites avec des blocs de calcaire,
des fausses portes et des statues de culte. Ces puits funéraires furent construits pour les cinq (ou six) femmes du Roi de
statut légèrement inférieur et une de ses filles, Mouyt (ou Mijt).
Joyce Anne Tyldesley pense que ces
femmes ont dû mourir à peu près en même temps, vers le début du règne du Roi.
La structure construite sur la terrasse supérieure est presque complètement détruite et son architecture est
toujours un sujet de discussion. L’archéologue
Henri Édouard Naville,
qui fut le premier à étudier le complexe et le tombeau de
Montouhotep II, reconstitua cette structure originelle. Il émit l’hypothèse d’un temple à double terrasse surmonté d’une
petite pyramide. Mais récemment les égyptologues
Dieter Arnold et
Rainer Stadelmann ont rejeté cette
interprétation. Ils affirment que la structure avec un plan au sol plus ou moins rectangulaire et une terrasse plate
en guise de toit était en fait un mastaba, ou un tumulus. Quelle que soit la théorie on n’a retrouvé aucun indice matériel qui
pourrait en mettre une plus que l’autre en évidence.
Le temple d’Hatchepsout
Le temple de la Reine
Hatchepsout est le plus important de ceux qui furent
réalisés à Deir el-Bahari. Les Égyptiens antiques le nommaient "djéser djéserou" (Le
magnifique des magnifiques). Il fut dédié au Dieu
Amon, mais aussi aux Dieux
Anubis et
Hathor.
Son implantation fut choisie pour son alignement avec les pylônes du domaine
d’Amon à Karnak, sur la rive Est du Nil.
L’architecte qui dirigea les travaux fut
Sénènmout (ou Senmout) un proche de la Reine
Hatchepsout, qui fut aussi le précepteur de sa fille
Néferourê et l’intendant des jardins d’
Amon. Le complexe funéraire comprenait un temple de la vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) dont il ne reste
pratiquement rien. Une longue allée, bordée de sphinx et délimitée par des murs, qui menait au temple funéraire (ou temple
haut). Ce temple est unique, il s’élève sur trois terrasses reliées et se distingue des autres temples car il est en partie
creusé dans la roche de la montagne contre laquelle il est adossé. Ses proportions et l’harmonie des masses en font un des
plus grands chefs d’œuvre de l’architecture Égyptienne.
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Vues du
temple |
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Sénènmout utilisa les terrasses naturelles
pour intégrer l’édifice dans le paysage en élevant des cours superposées, entourées en partie de colonnades
reliées par des rampes d’accès montant en pente douce. Les portiques jouaient le rôle de mur de soutènement des terrasses,
qui lors de leur construction ont masqué des tombes datant de la
XIe dynastie.
Sur ces terrasses on trouvait des jardins plantés d’arbres à encens rapportés
du pays de Pount. Au Nord de la première se trouvaient quatre chapelles
précédées d’un portique à colonnes et d’un sanctuaire voûté dédié à
Anubis.
Autre vue du temple |
Sur la
deuxième terrasse on trouvait : À gauche sous le portique Sud, la salle de Pount où fut évoquée l’expédition maritime lointaine dans ce pays,
envoyée par la Reine, qui ramena entre autres de l’encens et de l’oliban. À droite la salle de la naissance où figurent des représentations de la Reine.
Les parois des murs étaient ornées de scènes caractéristiques de cette époque, avec des peintures et des inscriptions racontant la naissance divine
d’Hatchepsout. Enfin, au Sud du portique, des chapelles dédiées à
Anubis et Hathor.
L’accès à la troisième terrasse est désormais ouvert
à la visite. Cette partie supérieure du temple comprend la façade avec un portique à piliers osiriaques qui s’ouvre sur
une cour. Au Sud un ensemble de salles constituait la partie liée au rituel funéraire. Au Nord se trouvait un complexe
dédié à Rê-Horakhty
(Le soleil), avec une cour et un autel ainsi qu’une chapelle dédiée à
Anubis.
Au centre du mur Ouest de la cour s’ouvrait un sanctuaire souterrain creusé
dans la montagne qui fut à l’origine une grotte dédiée à
Hathor.
À l’époque Ptolémaïque (305-30)
cette partie du temple fut réaménagée et destinée au culte d’Amenhotep, fils
de Hapou et d’Imhotep. Plus tard un couvent Copte s’y installa.
Celui-ci est à l’origine de l’appellation actuelle du site, Deir el-Bahari, qui en arabe
signifie "Le couvent du Nord". Enfin entre le débarcadère et la porte d’entrée du temple,
sur le canal perpendiculaire au Nil, il y avait un immense dromos (Allée de Sphinx) de 800m de long bordé
de 120 sphinx à corps de lion, dont la tête était celle de la Reine coiffée du
Némès et qui est aujourd’hui
complètement disparu.
La momie de la Reine est restée
introuvable jusqu’au 27 juin 2007 où
Zahi Hawass a annoncé qu’une des deux momies découvertes en
1903 et récemment exhumée du tombeau KV60 par
Donald P.Ryan, était celle de la Reine.
Les travaux de reconstruction et de restauration de cette magnifique structure antique sont faits depuis 1960 par une équipe
d’archéologues et de restaurateurs Polonais dirigée par
Kazimierz Michalowski. Ils vont
continuer au cours des années à venir afin d’ouvrir de plus en plus d’accès aux visiteurs.
La tombe DB320
(TT320) – La Cachette royale
L‘entrée de la tombe est située dans un amphithéâtre naturel constitué par la
montagne de Deir el-Bahari, au Nord-ouest du temple d’
Hatchepsout et occupe une petite place cachée par des rebords en pierre. C’est une longue tombe creusée dans la roche.
On y accède par un profond puits, d’où part un couloir débouchant sur un second beaucoup plus long. Au bout, on découvre une
salle inachevée et un escalier donnant accès au niveau inférieur de la tombe. Un nouveau très long couloir aboutit à la salle
finale, qui du servir initialement de chambre funéraire. Le crédit pour cette découverte, qui s’avéra sensationnelle, du
tombeau en 1881 va à une famille locale, les Abd el-Rasul.
Puits d’entrée de la tombe |
Quand les objets du tombeau ont commencé à
apparaître sur le marché noir des antiquités une recherche a été faite par
les autorités locales pour connaître la source d’approvisionnement.
Immédiatement le soupçon est tombé sur les Abd el-Rasul. Après avoir
interrogé les membres de cette famille, un des Abd el-Rasul indiqua l’endroit
du tombeau. Le tombeau dû être excavé dans la rapidité pour empêcher
davantage de pillage par les gens du pays. La tombe fut inspectée en urgence en
juillet 1881 par Émile Charles Albert Brugsch (Directeur temporaire de l’organisation des
antiquités, pendant l’absence de
Gaston Maspero), avec l’ordre de s’assurer qu’aucune autre antiquité ne puisse sortir de la tombe et être vendue.
Depuis la fin de la XXe dynastie (1186-1069)
des pilleurs de tombeaux ravageaient la
vallée des Rois. Dès le premier Grand
Prêtre d’Amon, Hérihor (1080-1074), la nécessité c’était fait ressentir de sauver les trésors des tombeaux dans des cachettes. Les
momies des précédentes dynasties furent donc transportées par les
Grands Prêtres dans deux cachettes pour les protéger :
Cette tombe DB320, et la tombe KV35
d’Amenhotep II (1428/27-1401,
XVIIIe dynastie) de la
vallée des Rois. Cette dernière abrita les
momies Royales des dynasties
XVIII à XX
qui furent, selon quelques égyptologues, cachées là sous
Pinedjem I (1070-1054, XXIe dynastie).
Dans DB320,
certains spécialistes avancent qu’elles furent ré ensevelies probablement à partir de l’an 7 ou 8 de
Psousennès I (1039-991) et que ces enterrements
secrets se poursuivirent jusqu’au règne de
Sheshonq I (945-924). Émile Charles Albert Brugsch fut surpris par les choses qu’il vu quand il descendit dans le
puits de la tombe. Bien que le tombeau ait servi de source de revenu pour la famille Abd el-Rasul pendant 10 ans,
plusieurs des cercueils avec les restes des Rois, des Reines, plus des riches instruments sépulcraux, étaient toujours en
place. La cachette renfermait ainsi plus de cinquante
momies et plus de 5900 objets. La découverte fut annoncée fin juillet par l’académie Française des inscriptions et
des Belles Lettres. La tombe fut ensuite murée avec des rochers.
Couloir de la tombe |
Malheureusement Brugsch retira des objets de la tombe d’une valeur inestimable
dans une grande hâte et sans faire de photographie, ou de simples croquis. Aucun plan précis du tombeau, inventaire des
trouvailles et indication de leur endroit ne fut fait. En janvier 1882,
Gaston Maspero accompagné
de Brugsch descendirent à nouveau dans le puits pour davantage de recherche.
Maspero voulait également
découvrir si le tombeau était relié à la
vallée des Rois par d’autres galeries. Il était particulièrement intéressé par le raccordement possible avec le tombeau
de Séthi I (1294-1279,
KV17) parce qu’un couloir, selon lui, n’avait pas été
complètement nettoyé, mais il s’avéra que le puits était la seule entrée de la tombe. En 1919 une expédition du Métropolitain
Museum de New York essaya d’étudier le tombeau. Les archéologues notèrent que l’emplacement était dangereux en raison des murs
des couloirs partiellement effondrés.
En 1938 l’institut Français du Caire, à la demande de l’égyptologue
Jaroslav Černý, donna de l’argent pour le nettoyage du puits. L’obtention de copies des
inscriptions des murs était le but principal. Malheureusement, une des deux inscriptions, où
Pinedjem II était mentionné, fut
complètement perdue. Beaucoup de chercheurs ont basé leurs études (Notamment l’attribution de la tombe) sur les
inscriptions préservées et l’ordre de l’endroit des
momies , tout en essayant de reconstruire l’histoire de la cachette royale.
Ainsi des questions restent sans réponse sur cette cachette : Quand fut t’elle réellement construite ?, qui fut son véritable
propriétaire ? et qu’elle fut l’histoire de ce tombeau pendant les
XXIe et
XXIIe dynasties ?. Quelques spécialistes pensent que la
XVIIIe dynastie est la date la plus probable pour sa construction. Ambrose Lansing a démontré que les fragments des
cercueils trouvés dans le puits remontent à cette dynastie. Selon lui, c’est plus tard que le tombeau fut agrandi,
parce qu’il ne peut pas être comparé ni en taille, ni en forme à aucun tombeau de la
vallée des Reines. Sa théorie remporte un large
consensus aujourd’hui. Émile Charles Albert Brugsch fut le premier a proposer ce point de vue.
Les conclusions d’Erhart
Graefe indiquent que DB320 resta inachevée, mais sans pouvoir préciser la moindre date. L’égyptologue avance qu’il peut
s’agir d’une création pour la famille des
Grands Prêtres d’Amon. L’idée d’y voir comme propriétaire la Reine
Ahmès-Inhâpy (ou Ahmose-Inhapi,
épouse du Roi
Séqénenrê
[ou Taâ II, 1558-1554]) est souvent indiquée,
mais elle semble peu probable. Être affirmatif est impossible compte tenu du grand nombre de
momies royales et non royales qui y furent retrouvées.
Celle de la Reine
Ahmès-Inhâpy a très bien pu être déplacée dans DB320 comme les autres. D’autre part, les chercheurs se sont
rendus compte que plusieurs réouvertures de la tombe avaient été faites, sans doute pour de nouvelles inhumations, pour
y stocker de nouvelles momies sauvées des pillages. On ignore aussi
pourquoi les Prêtres ont choisi cet emplacement.
Couloir de la tombe |
Nous ne savons donc pas non plus quand le creusement se termina.
Andrzej Niwinski suppose que le
tombeau fut fini lors de l’enterrement de
Pinedjem II, selon lui, la similitude de la cachette avec des tombeaux construits à cette époque et étudiés en 1969
par des spécialistes Polonais, le prouverait. Il est difficile d’établir le premier propriétaire du tombeau
en raison du grand nombre de momies stockées.
Gaston Maspero a noté que les momies conservées peuvent être
divisées en deux groupes : Le premier comprend les Pharaons et les nobles, au début enterrés dans leurs propres tombeaux
de la vallée des Rois et le deuxième inclus les Prêtres avec
leur famille qui étaient responsables de la conservation des
momies.
Beaucoup de scientifiques partagent l’hypothèse de
Herbert Eustis Winlock, qui pense
qu’à l’origine le tombeau a appartenue à la Reine
Ahmès-Inhâpy (ou Ahmose-Inhapi), dont un tombeau est aussi attesté (QV47) dans la
vallée des Reines. La momie de la Reine fut trouvée parmi les
autres près de l’entrée, devant celle de Séthi I (1294-1279) et
Ramsès II (1279-1213). Cependant, Erich F.Shmitz et
James
Henry Breasted considèrent eux la cachette royale comme le tombeau
d’Amenhotep I (1525/24-1504,
XVIIIe dynastie).
Carl Nicholas Reeves, et d’autres, ont attribué le tombeau comme celui de famille du
Grand Prêtre d’Amon,
Pinedjem II (990-969), d’une de
ses deux épouses,
Neskhons et de plusieurs autres membres de sa famille. On retrouvera la
momie du Roi cachée avec les autres
dans le tombeau. De plus des sarcophages relativement intacts de la famille de
Pinedjem II furent mis au jour
à l’extrémité de la chambre funéraire. Depuis 1998, le département d’Égyptologie de l’institut Français des études
orientales (Maintenant centre pour les études d’Égyptologie) et une équipe Germano-russe dirigée par
Erhart Graefe travaille sur la tombe pour la préserver.
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