Localisation et origines
L’Élam (En Persan : عیلام) est l’une des plus
anciennes civilisations enregistrées dans le monde. Ce fut un royaume à l’Est du Tigre entre le Golf Persique et les
monts Zagros, qui correspondrait au Khûzistân actuel, à la région du Fars ainsi qu’à une petite partie du Sud de l’Irak.
Le grand plateau central de l’Iran se situe à l’Est
de la Mésopotamie où
il est barré par les monts Zagros. Le Zagros occidental à vu quelques unes des premières civilisations agricoles s’installer sur
ses pentes. Au Sud, du flanc Sud-ouest de la chaine de montagnes jusqu’au Golfe Persique, s’étendait l’Élam.
Certains spécialistes avancent que les références et représentations artistiques contemporaines montrent que les Élamites
étaient un peuple à la peau noire et les cheveux bouclés ou ondulés.
L’Élam et l’Akkad vers 2210 |
Cliquez sur les noms de villes ou régions
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Le royaume Élamite est
attesté par des textes dès la fin du IVe millénaire et il couvrit au cours de son
histoire des zones géographiques et politiques différentes. Il fut parfois divisé en plusieurs entités politiques, surtout
jusqu’au IIIe millénaire, mais aussi plusieurs fois par la suite il fut un véritable Empire, tandis qu’il connut des phases
d’unification sous l’impulsion de puissantes dynasties, comme celles des
Igehalkides (v.1400-v.1215) ou des
Shutrukides (v.1215-v.1100),
surtout au IIe millénaire.
À partir du Ier millénaire l’Élam se réduisit à sa partie occidentale autour de la Susiane,
sa partie orientale étant occupée par les Perses qui lui donnèrent son nom qu’elle a gardé depuis (Perse/Fars).
Le pays Élamite perdit son autonomie politique après sa lutte contre
l’Assyrie et sa conquête par les
Perses d’Anshan, même s’il semble avoir revécu
plusieurs siècles après au travers du royaume d’Élymaïs (ou
Elymais), à l’époque des Parthes Arsacides (141 av.J.C-224 ap.J.C). Ce
“royaume” survécu jusqu’à son extinction par l’invasion des
Perses Sassanides au début du IIIe siècle de notre ère.
Il était situé dans le cœur de l’antique Élam. La plupart des
Élyméens étaient probablement des descendants d’anciens
Élamites.
Ressources et État
Le pays fut en partie une région de hautes terres, riche en minerais, pierre et
bois dont les habitants faisaient le commerce avec les
Sumériens.
Ces derniers eurent une certaine influence sur la Susiane dont
la culture s’en trouva modifiée. Les fouilles de
Suse ont fourni de nombreux documents écrits en cunéiforme qui
permettent de reconstituer l’histoire la plus ancienne et la religion des Élamites.
Les premiers niveaux des fouilles effectuées par Le Brun en 1978, mirent en évidences des
poteries, qui n’ont pas d’équivalent en
Mésopotamie et en Perse, mais pour la période suivante, les déblais permirent l’identification à la culture du
Sumer de la période
d’Ourouk.
On a retrouvé des textes des dirigeants locaux encore écrits en
Akkadien et en
Sumérien, un certain temps après que la
région se soit libérée de l’emprise des
Akkadiens ou de la dynastie d’Ur.
L’Empire d’Élam était structuré en un gouvernement fédéral organisé. Au sommet de la hiérarchie se trouvait un
Roi, qui était secondé par plusieurs Princes vassaux. Le souverain avait un adjoint, que l’on pourrait nommer vice-Roi. Le
fils du Roi avait le rang de Prince de Suse.
Lorsque le souverain décédait, son successeur n’était pas son fils, mais le vice-Roi. Le poste de ce dernier se décalait
alors d’un cran et était pourvu par le frère cadet suivant. Cette organisation
fut propice aux conflits au sein des familles régnantes, car difficiles à éviter, souvent pressé
de prendre le pouvoir le vice-Roi entrait en conflit avec son frère aîné.
L’actuel site de Dûr-Untash (Tchoga Zanbil) –
La proximité de la ziggourat
|
Étymologie
Selon Roland Kent, les Élamites appelaient leur pays, Haltamti
(En Élamite tardif Atamti). Ce sont leurs voisins
Sumériens qui
dans leur langue rendirent le nom en Elam (a)
NIM.MAAI, qui signifie "Pays montagneux". Les
Akkadiens, le nommaient
Elamû ou elamtu KURElammatum. Le nom Élam en Perse ancien était Hujiyā. Le Haltamti eut
aussi le nom d’Élam (עֵילָם) donné
par les Hébreux.
Dans l’Ancien Testament (Genèse 10.22, Ezra 4.9), les Élamites sont appelés les descendants d’Élam, fils aîné de
Sem (ou Shem, un des fils de Noé).
Les textes bibliques laissent donc supposer que l’Élam porterait ses descendants sur ses terres.
L’Élam fut plus tard de plus en plus identifié à sa capitale, Suse.
De ce fait, les géographes Grecs, à partir des
Ptolémée (305-30), donnèrent à cette région le nom de
Susiane, qui fut en fait le nom du centre du royaume Élamite, puis de
l’Empire Achéménide.
On le trouve aussi en Grecs
sous le nom Aylam. Le nom moderne de la province du Khûzistân pourrait être dérivé du Perse ancien Ūvja qui signifie Élam.
Les villes principales
La plus grande cité de l’Élam, qui fut aussi une des capitales, fut
Suse, sur le fleuve Karkheh, à environ 140 km à l’Est du Tigre,
à la frontière avec l’Irak actuel. Le site se trouve près de la ville moderne de Shush. C’est une des plus anciennes cités
connues de la région (D’ailleurs même dans le monde). Elle fut peut-être fondée vers 4200, bien que les premières traces
d’un village habité aient été datées à 7000 av.J.C, sur un point de passage qui relie la vallée du Tigre au plateau Iranien.
Outre cette cité, la région avait d’autres centres importants :
Fragment de stèle d’Untash-Napirisha
trouvé à Dûr-Untash (Tchoga Zanbil) – Musée du Louvre |
▪ Anshan
(ou Anshân ou Anchan ou Anzan, en Persan انشان Anšan), à l’Ouest de
Persépolis et
à l’Est de Suse, qui correspond aujourd’hui au site de
Tell-e Malyân (ou Tall-i Malyan ou Tepe Malyan). Le site est le plus vaste dans la province actuelle du Fars. Il se situe au
Sud-ouest de l’Iran actuel, dans les montagnes du Zagros, sur le plateau Iranien, à 36 km au Nord-ouest de Chiraz (ou
Shirâz). Anshan fut occupée dès le
VIe millénaire et joua un rôle important au IIIe millénaire. Elle devint, à la période
proto-Élamite (v.3200-v.2700),
une des principales agglomérations du pays Élamite, grâce à sa situation de première
importance sur des routes commerciales.
▪ Awan dont l’emplacement exact est encore sujet à discussion. Elle est supposée se trouver
aux Nord-est de Suse. Elle fut la première cité Élamite à être apparu
à l’époque antique. Elle a d’ailleurs livré la première liste royale Élamite. Cette ville fut au départ une
cité-État (on parle aussi de principauté, du fait de sa taille plus importante que les cités-États) et elle a sans doute exercé,
grâce à sa puissance militaire, l’hégémonie sur les autres villes de la région, bien qu’il soit peu évident
qu’elle les ait incorporé à ses territoires.
▪
Kabnak qui fut une des principales villes
de l’Élam située dans la province du Khûzistân dans le Sud-ouest de l’Iran. Elle est identifiée au site archéologique de
Haft Tappeh (ou Haft-Tepe, en Persan : هفت تپه, "les
sept collines") découverts en 1908 et dont les fouilles sont toujours menées. La
ville de Kabnak devint un important centre politique, sous le règne du Roi
Élamite Tepti-Ahar (?-v.1400), dernier Roi de la
dynastie Kidinuide, mais
Kabnak existait déjà avant cette période.
Tepti-Ahar l’agrandit considérablement et en fit peut-être
sa capitale.
▪
Dûr-Untash
(ou Chogha Zanbil ou Tchoga-Zanbil, en Persan : چُغازَنبیل)
dans la province du Khûzistân en Iran. Son nom d’origine Dûr-Untash, signifie "Forteresse de Untash". Elle
est située à environ 25 km. à l’Ouest de Dezful, à 45 km. au Sud-est de
Suse et à 230 kilomètres au Nord d’Abadan. Elle est l’une des rares
cités où il subsiste encore la Ziggourat, en dehors de certaines de
Mésopotamie. Elle fut
construite vers 1250 par le Roi Igehalkide de
Suse et
d’Anshan,
Untash-Napirisha (ou Untash-Naparisha ou
Ountash-Npirisha, v.1345-v.1305), principalement en l’honneur du grand Dieu Inshushinak et son homologue
d’Anshan
Napirisha. Il est toutefois peu probable
que de nombreuses personnes, à part les Prêtres et leurs serviteurs, n’aient jamais vécu dans cette ville car les quartiers
d’habitation n’ont apparemment jamais été construits.
Fragment d’un bas-relief dit
"la fileuse" ou "la tisserande" – Période néo-Élamite – Découvert à Suse
|
La langue et l’écriture
La langue Élamite est sans rapport avec les groupes linguistiques voisins.
Elle n’appartient ni aux langues Sémitiques, comme
l’Akkadien, ni aux langues
Indo-européennes, comme le
Hittite ou le Perse ancien, ni aux langues Afro-asiatique non Sémitique (langues Hamites) et n’a pas de rapport non plus
avec le Sumérien voisin. La plupart des
chercheurs considèrent donc l’Élamite comme une langue isolée, mais certains estiment qu’elle fut liée aux courants des langues
Dravidiennes (Famille d’une trentaine de langues, originaires de l’Inde, essentiellement parlées dans le Sud de l’Inde),
d’où le nom donné de : Langue Élamo-dravidienne. Cette langue qui n’a été que partiellement déchiffrée, fut l’une des langues
officielles de l’Empire Perse.
Brique de Shilhak-Inshushinak
portant une inscription en Élamite – Musée du Louvre |
Les Élamites adoptèrent une écriture cunéiforme, adaptée du script
Akkadien, de
l’Assyrien et du
Babylonien,
bien que les documents les plus anciens retrouvés furent écrits dans le très différent “Élamite linéaire“.
En 2006, deux inscriptions encore plus anciennes dans un script similaire furent mises au jour à
Jiroft à l’Est de l’Élam, ce qui conduisit les archéologues
à spéculer que l’Élamite linéaire s’était initialement propagé plus à l’Est de
Suse. Cette écriture semble s’être développée à partir d’une encore
plus ancienne connue sous le nom de “proto-élamite“, mais les chercheurs ne sont pas unanimes sur l’opportunité ou
non que cette écriture fut utilisée pour écrire l’Élamite, ou une autre langue, de plus elle n’a pas encore été déchiffrée.
On a retrouvé également des inscriptions Élamites très anciennes écrites en
Babylonien.
Lors de la domination Achéménide, le Roi
Darius I (522-486) fit écrire presque toutes les
inscriptions en trois langues : Perse ancien, Élamite et
Babylonien.
Chèvre
de montagne – Art proto-Élamite – Vers 2900 – Musée national d’Iran
|
L’art Élamite
L’art Élamite est surtout connu par les fouilles réalisées sur le site de
Suse. Celles-ci nous ont livré une grande quantité d’objets.
Les fouilles réalisées dans l’autre "capitale" Élamite, Anshan, donnèrent hélas de moins bon résultat. Les autres sites importants
sont Haft Tappeh (ou Haft Tepe ou
Kabnak) au Sud de Suse que l’on identifie
au site de Kabnak et
Dûr-Untash (ou
Tchoga-Zanbil ou Chogha Zanbil),
au Sud-est de la ville, tous deux datés de la période
médio-Élamite (v.1500-v.1100). L’art des sites Élamites est
fortement marqué par une importante influence
Mésopotamienne, surtout en Susiane, tandis que celui des hauts pays présente certaines originalités qui furent à certaines
périodes adoptées également par la Susiane.
L’art le plus original de cette civilisation peut être retracé dans la phase
proto-Élamite (IV millénaire), où les peintres et artisans reprirent certaines caractéristiques de l’esthétique Persane.
Au cours du troisième millénaire apparut le traitement du bronze, l’art funéraire royal, les figurines multicolores et stylisées
en céramiques. Les sceaux-cylindres furent gravés dans la pierre pour représenter des démons, des animaux.
Ces représentations
ont montré une influence Sumérienne
évidente. Au cours du second millénaire, l’art prit une forme géométrique et on note l’apparition des premières majoliques et
l’emploi de pâte à base de bitume, utilisée pour les vases et la construction
de mortier. À cette période appartiennent de grandes sculptures en terre cuite représentant des animaux et des idoles féminines.
L’architecture en brique s’est manifestée principalement par la construction de palais majestueux, ainsi que pour les temples
et les ziggourats à plusieurs étages. L’artisanat Élamite a exprimé son originalité dans les décorations et le traitement des
tuiles vernissées. Pendant le 1er millénaire s’est poursuivie la production de reliefs et de tuiles en terre cuite
représentant des griffons (Motif largement figuré).
Gobelet orné de monstres ailés – XIIIe siècle – Musée du Louvre
|
Les différents types de céramiques durant l’histoire du pays
sont assez bien définis pour les régions de Susiane et du Fars. Ils mettent en
évidence les échanges culturels entre les deux principales régions Élamites. La
céramique du Fars (4000-3500), à fond rouge et non peinte, a des parallèles à Suse. Elle fut ensuite remplacée
par celle de Banesh (3500-2800), caractéristique de la période proto-Élamite, noire, grise ou rouge, qui peut être peinte de
motifs géométriques. Les poteries de Susiane de la période médiane du IIIe millénaire sont peintes avec des motifs géométriques
et animaliers monochromes.
La céramique de Kaftari, qui se développa ensuite dans le Fars (2200-1600), est en général
marron ou rouge et quelque fois peinte avec des oiseaux. Celle de Suse
à cette période est marquée par une influence
Mésopotamienne. On y retrouve beaucoup de bols, jarres à épaules et gobelets allongés.
Les céramiques des débuts de la période médio-Élamite (v.1500-v.1100)
sont surtout représentées par des gobelets ou des jarres, et celles des phases suivantes sont caractérisées par un gobelet dont
la forme s’allonge et qui se retrouve sur divers sites de l’Iran occidental. Durant l’invasion
Achéménide, la céramique de Susiane connut une
diversification et s’inspira plus des formes
Mésopotamiennes.
Statue de la Déesse Narundi – v.2200
– Musée du Louvre |
Le panthéon Élamite
Le panthéon Élamite comprenait certaines divinités
Mésopotamiennes introduites lors des invasions de la Susiane.
La religion Élamite n’était pas structurée et il existait un ensemble de divinités provenant des différentes régions de ce pays.
Les deux Dieux principaux d’Anshan
et de Suse étaient respectivement Napirisha et Inshushinak.
Napirisha, symbolisant les eaux primordiales, était le Dieu tutélaire
d’Anshan et de tout le Haut-Pays Élamite.
Dans le pays d’Anshan, il ne disposait pas de grand
temple. Il était vénéré dans des grands sanctuaires rupestres à ciel ouvert, comme celui de Kurangûn, où un relief le représente,
accompagné de sa parèdre Kiririsha et d’autres Dieux.
Il était considéré comme le véritable souverain du pays, dont les Rois
n’étaient que les serviteurs. Il était souvent représenté chevauchant un serpent gigantesque symbolisant l’eau et la vie
souterraine. Un grand temple lui fut dédié, qu’il partageait avec Inshushinak, dans la ville de
Dûr-Untash (ou Chogha-Zanbil ou Tchoga-Zanbil), en
Susiane. Ce temple était adossé à une grande ziggourat.
Inshushinak, qui signifie "Le seigneur de Suse",
était le Dieu tutélaire de la ville de Suse. Il disposait
d’une Ziggourat dans la cité (Connue uniquement par les textes) et de temples
dans la région. De nombreux souverains Élamites portèrent dans leur patronyme le nom de ce Dieu. Cette divinité, à
l’origine de la renaissance de la nature au printemps, fut assimilée au Dieu
Mésopotamien Ningirsu/Ninourta
(Fils du grand Dieu Enki/Ea), Dieu de la terre et de la nature. Ce fut aussi une divinité du monde des morts. Assistée de
deux autres Dieux, Ishme-Karab et Lagamar, ils jugeaient les âmes des défunts.
Les autres divinités varient selon la période et le lieu. Sous la
dynastie d’Awan, Humban "Celui qui
commande" fut le grand Dieu de l’Élam. Il fut plus tard supplanté par Napirisha.
Il y avait aussi, Nahhunté, qui fut une divinité importante à toutes les périodes. Il fut le Dieu du soleil,
divinité de la justice, protecteurs des contrats et des serments. Les Déesses occupèrent aussi une place importante,
on compte : Narundi, Pinikir, originaire d’Anshan,
avec Humban elle formait le couple divin. Kiririsha "La grande Déesse", parèdre de Napirisha, elle fut Déesse
de la ville de Liyan (Aujourd’hui Bushehr). Les Élamites vénéraient aussi des Dieux d’origine
Mésopotamienne,
comme : Adad, Ishtar, Ninhursag et Nushku (ou Nusku).
L’histoire…….
Notre connaissance de l’histoire Élamite
reste très largement fragmentaires, la reconstitution se basant principalement sur les sources de leur voisins
Mésopotamiens. La civilisation
Élamite grandit à l’Est du Tigre et l’Euphrate, dans le bassin hydrographique de la rivière Karoun.
La ville de Suse aurait été fondée aux
alentours de 4000 et au début de son histoire, elle oscilla entre une soumission aux différents pouvoirs,
Mésopotamiens et Élamites.
Récemment, des fouilles archéologiques sur le site archéologique de
Jiroft (En Iran, dans la province du Kerman), ont permis de
constater qu’il existe une relation très étroites, entre l’élimination de la civilisation de
Jiroft et l’Élam, ce qui peut ramener l’histoire des Élamites
à vers 7000. L’histoire de l’Élam est traditionnellement divisée en quatre périodes
(ou trois pour certains qui combinent les deux premières), s’étendant sur plus de deux millénaires :
▪ Proto-Élamite :
De vers 3200 à vers 2700. À Suse, la période proto-Élamite se termine par
l’établissement de la Dynastie Awan.
(Voir ci-dessous).
▪ Paléo-Élamite :
De vers 2700 à vers 1600. De la Dynastie d’Awan jusqu’à la
Dynastie Epartide. La plus ancienne figure historique connue
liée à Élam est le Roi de Kish
Enmen-Baragesi (ou Enmebaragesi ou En-E-Barrage-Si, v.2615-v.2585), qui
vaincu l’Élam selon la liste Royale
Sumérienne. Toutefois, la
véritable histoire de l’Élam n’est retrouvée que dans des archives remontant au début de l’Empire
d’Akkad, vers 2330. Vers 2000,
les Élamites mirent à sac la ville d’Ur,
ce qui mit fin au royaume et à la puissance des
Goutis. L’Élam tomba ensuite, vers 1895, sous la
domination des Amorrites de
Babylone.
▪ Médio-Élamite :
De vers 1500 à vers 1100. Fin de la Dynastie Epartide et
Dynastie des Igehalkides de
v.1350 à v.1200. Pendant des siècles l’Élam fut sous la souveraineté
Kassite des Rois de
Babylone. Elle ne retrouva son indépendance
qu’au XIIIe siècle en renversant les Rois
Kassites. Le règne du Roi
Untash-Napirisha (v.1345-v.1305) marqua l’apogée de la
puissance de l’Élam. Plus tard en 1168,
Shutruk-Nahhunté I (1185-1153) attaqua
Babylone avec l’aide des
Assyriens et rapporta à Suse le
Code des lois
d’Hammourabi (1792-1750).
▪ Néo-Élamite :
De vers 1100 à 539. La période est caractérisée par l’influence Perse
et Syrienne, l’an 539,
marquant le début de la période
Achéménide. Vers 1100 les
Babyloniens mirent un terme à la gloire de l’Élam qui eut un bref sursaut au VIIIe et VIIe siècle, mais qui fut vaincue et
dévastée par les Assyriens, puis conquise par
le Roi des Perses Achéménides,
Cyrus II (559-529) qui l’intégra
à son Empire.
Période proto-Élamite
– Vers 3200 à vers 2700
L’Élam fut le foyer de la première civilisation urbaine Perse. Des vestiges
archéologiques attestent une présence dans la région dès 6000. On y a retrouvé un certain nombre de sépultures qui laisse à
penser que l’Iran était peuplé par plusieurs groupes ethniques différents. L’Élam fut très tôt un centre où l’on
travaillait le bronze et le cuivre et où opéraient des artisans talentueux. La période
proto-Élamite s’étend de vers 3200 à vers 2700. Elle est aussi connue sous le nom de période Banesh (Banesh moyen,
3400-2800). Cette civilisation était centrée autour de la ville
d’Anshan,
aujourd’hui le site de Tell-e Malyân (ou Tall-i Malyan ou Tepe Malyan), mais elle est aussi attestée par
l’archéologie de Suse aux niveaux 16 à 10 (Période Suse III).
On en trouve aussi des traces à Tepe Sialk (IV, banlieue de la ville de Kashan, dans le centre de l’Iran) et
à Tepe Yahya (IV C, province du Kerman, dans la région de Jiroft,
Sud-est de l’Iran).
Tablette de la période proto-Élamite
représentant une scène animale – Musée national d’Iran |
Ces sites présentent un contexte archéologique très proche, qui montre
qu’ils formaient à cette période un ensemble culturel homogène. La culture de cette période était fortement imprégnée des
influences
Mésopotamiennes de la période d’Ourouk.
Elle s’en est notamment inspirée pour développer une forme d’écriture, à aujourd’hui non déchiffrée, le
proto-Élamite. Le déclin de la civilisation d’Ourouk des derniers siècles du IVe millénaire
favorisa l’émergence de ces cultures régionales qui se construisirent en partie à partir de ses héritages.
Tell-e Malyan est le site le plus vaste de cette période avec une surface de 200 ha, il se situe dans la province
actuelle du Fars. Il était ceint d’une muraille, mais il semble qu’il n’ait pas été entièrement habité.
Les spécialistes pensent que seulement environ 130 ha étaient construits. Le
bâtiment administratif est le principal du site, il nous a livré des fragments
de tablettes de cette époque.
Ses murs étaient recouverts de peinture
de couleurs blanche, noire, grise et rouge, reprenant des motifs géométriques (Triangles ou des rosettes).
On pense aujourd’hui que c’est à partir de ce site que le peuple Élamite commença son expansion. La région de
Suse, auparavant liée à la
Basse-Mésopotamie,
tombant alors sans doute sous la coupe des montagnards du Haut-Pays Élamite. Hors de ses centres, la civilisation proto-Élamite
eut une influence incontestable sur le plateau Iranien.
Elle vit un développement artistique particulier, notamment autour de la
statuaire, ainsi qu’une expansion importante de son réseau de commerce que l’on peut suivre grâce à la découverte dans plusieurs
sites de tablettes portant une écriture proto-Élamite, comme à : Shahr-i Sokhteh (Sud-est de l’Iran, au Sistan,
sur la rivière Helmand), Suse, Tepe Ozbaki
(Près de Téhéran), Tepe Sialk, Tepe Yahya etc… On ignore, par contre, si ces
lieux proto-Élamites furent des comptoirs ou des colonies.
L’organisation politique de cette époque
nous est encore largement inconnue, tout comme les conditions de l’effondrement de cette civilisation entre 2800 et 2600. Quand
on obtient les premières attestations historiques sur l’Élam, dans les sources
Mésopotamiennes, vers 2600, la
région est dominée par la dynastie d’Awan.
(Voir paléo-Élamite). La documentation écrite en provenance de
Basse-Mésopotamie nous donne toutefois
des informations sur la situation politique du Sud-ouest Iranien à partir du milieu du IIIe millénaire et nous rapporte
quelques conflits entre des royaumes
Mésopotamiens et Iraniens. C’est à cette époque que débute la période dite
paléo-Élamite et qu’apparait la dénomination géographique Élam.
Dans les textes
Mésopotamiens, l’idéogramme NIM, qui signifie généralement Élam, apparaît dans plusieurs tablettes dès la fin du
IVe millénaire, mais on ne sait pas précisément ce qu’il sert alors à désigner. Nos sources sont plus précises à partir de la
période concernant le milieu du IIIe millénaire, la période des dynasties archaïques III. La liste royale
Sumérienne, rédigée vers la fin du
IIIe millénaire, mentionne un conflit entre l’Élam et un Roi de
Kish, Enmen-Baragesi (ou Enmebaragesi
ou En-E-Barrage-Si, v.2615-v.2585), mais elle évoque surtout le
royaume d’Awan. L’Élam entra plusieurs fois en conflit avec
des Rois
Mésopotamiens et cette liste nous apprend même qu’un de ses souverains aurait dominé la
Basse-Mésopotamie,
mais cela est difficilement vérifiable.
Bibliographie
générale
Pour d’autres détails sur l’Élam voir les ouvrages de :
Javier Álvarez-Mon et Mark BGarrison :
– Elam and Persia, American Schools of Oriental Research. Meeting,
Eisenbrauns, Winona Lake, 2011.
Pierre Amiet :
– Elam, Archée, Auvers-sur-Oise, 1966.
– L’âge des échanges inter-iraniens, 3500-1700 av. J.-C, Réunion des musées nationaux, Paris, 1986.
– L’antiquité orientale,
PUF, Paris, 2003.
Jean Bottéro, Clarisse Herrenschmidt et Jean Pierre Vernant :
– Ancestor of the west : Writing, reasoning, and religion in Mesopotamia, Elam, and Greece,
University of Chicago Press, Chicago, 2000.
William Henry Boulton :
– Elam, Media and Persia, S. Low, Marston, London, 1933.
Burchard Brentjes :
– The history of Elam and Achaemenid Persia : An Overview,
pp : 1001-1019, J.M.Sasson, Civilizations of the Ancient Near East, Scribner, 1995.
George Glenn Cameron et Georges Contenau :
– Histoire de l’Iran antique, Payot, Paris, 1937.
Elisabeth Carter et Matthew W.Stolper :
– Elam. Surveys of Political history and archaeology, Near Eastern Studies 25, University of California Press,
Berkeley, Los Angeles, 1984.
Dominique Charpin et Jean-Marie Durand :
– La suzeraineté de l’empereur (Sukkalmah) d’Élam sur la Mésopotamie et le “nationalisme” Amorrite, pp
: 59-66,
Mésopotamie et Elam : Actes de la 36ème rencontre assyriologique internationale, 1991.
Georges Contenau, Gustave Fougères, Louis Halphen et René Grousset :
– Les premières civilisations, Peuples et civilisations. vol. 1, Librairie Félix Alcan, Paris, 1929 –
PUF, 1950.
Georges Contenau :
– Sumer. Babylonie. Elam, Morancé, Paris, 1927 – 1930.
– Les Civilisations anciennes du Proche-Orient, Éditeur inconnu, 1945 –
PUF, 1948 – Que Sais-Je ?, 1960 –
PUF, 1960 – 6ème édition mise
à jour par Pierre Amiet,
PUF, 1963, 1968.
Henri De Genouillac :
– Les dieux de l’Elam, Ernest Bouillon, Paris, 1905.
Katrien De Graef :
– De la dynastie Simashki au Sukkalmahat : Les documents fin PE IIb – début PE III du chantier B à Suse,
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– Susa and Elam : Archaeological, philological, historical and geographical perspectives : Proceedings of the
international congress held at Ghent University, December 14-17, 2009, E.J. Brill, Leiden, 2013.
Pierre De Miroschedji :
– Observations dans les couches néo-élamites au Nord-ouest du tell de la ville Royale à Suse, pp. 143–167,
Cahiers de la Délégation Archéologique Française en Iran 12, Paul Geuthner, Paris, 1981.
– La fin de l’Elam : Essai d’analyse et d’interprétation, pp : 47-95, Iranica Antiqua 25, E.J. Brill, Leiden, 1990.
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– La poterie élamite du deuxième millénaire av.J.C., E.J. Brill, Leiden, 1973 – Paul Geuthner, Paris, 1973.
Roman Ghirshman :
– L’Iran, des origines à l’Islam, Payot, Paris 1951.
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