Son origine
Antigonos
II Gonatas (ou Antigone, en Grec : Αντίγονος Β’
Γονατάς)
fut Roi de Macédoine de 277 à 274 et de 272 à 239
av.J.C. Il fut le fils de Démétrios I Poliorcète (294-287) et de la
Reine Phila I. Il naquit vers 320, certains spécialistes avancent
la date de 319, probablement à Gonnoi, en
Thessalie. Son nom, Gonatas, serait dérivé d’une plaque de fer protégeant le genou (En Grec : Gonu, génitif Gonatos).
On peut aussi la rapporter à la cité de Gonnoi où il serait probablement né ?. À la chute de son père, dont les territoires
qu’il contrôlait avaient été divisés entre ses ennemis,
Ptolémée I (305-282),
Séleucos I (305-280),
Lysimaque (322-281) et
Pyrrhos I (307-272), ces deux derniers se partageant la
Macédoine et
Pyrrhos I qui obtint en 287 le titre royal, il tenta de lui
succéder, mais ses pouvoirs étaient très faibles. Il ne disposait plus que d’une petite flotte et de quelques possessions en
Grèce. Le Roi d’Épire,
Pyrrhos I
étant le seul maître. Il subit donc comme tout le royaume la domination de Rois étrangers.
Son début de carrière
Dès l’âge de 17/18 ans le sort d’Antigonos II fut étroitement lié à celui de son père.
Sa première participation importante au désir de conquête de celui-ci fut lorsqu’il décida d’attaquer la Béotie, qui était
alliée avec Sparte et qui refusait la domination
Macédonienne. Dans cette campagne, nous apprenons que pour la
première fois Antigonos II participa à la réussite militaire lorsqu’en 293 ils assiégèrent et capturèrent la ville de
Thèbes. Lorsqu’ils prirent le contrôle total de la ville
ils tuèrent et exilèrent certains Thébains et y
laissèrent une garnison installée dans la Cadmée (ou Kadmeia, la citadelle, l’acropole
Thébaine).
Vers 292, Lorsque
Lysimaque
tomba entre les mains des Daces (ex Gètes),
Démétrios I en profita pour envahir la
Thrace.
Toutefois, son expédition fut de courte durée car
Thèbes en tira elle aussi avantage et se révolta. Antigonos II mena la répression contre les Béotiens tandis que
Démétrios I revint en toute hâte entreprendre un second siège de la
ville. Dans le même temps, Pyrrhos I
brisa son alliance avec Démétrios I et s’avança jusqu’aux Thermopyles
depuis la Thessalie.
Démétrios I laissa son fils continuer le siège et marcha contre lui.
Pyrrhos I prit la fuite sans oser combattre
Démétrios I qui laissa d’importantes forces en
Thessalie pour parer à toutes nouvelles
invasions et retourna faire le siège de Thèbes.
Les Thébains s’opposèrent avec une grande résistance.
Pendant les combats, Démétrios I fut grièvement blessé au cou, ce
qui ne l’empêcha pas de continuer à se battre et en 291 la ville tomba.
Tétradrachme d’Antigonos II Gonatas
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Une fois le calme revenu en Grèce et en Macédoine
Démétrios I commença à faire des plans pour atteindre son plus grand
et plus ambitieux rêve : Récupérer tous les territoires jadis dirigés par son père. À cette fin il lança la création de l’une
des armées les plus puissantes jamais vu en Grèce. Il rassembla environ 90.000 fantassins et 12.000 cavaliers et il fit construire
une flotte de 500 navires de guerre. Pour autant sa situation restait fragile.
Déterminés à mettre un terme à ses ambitions qui
représentaient à nouveau une menace, les trois autres anciens Diadoques :
Séleucos I,
Ptolémée I et
Lysimaque, s’allièrent une fois de plus contre
lui, envoyant également des Ambassadeurs à Pyrrhos I pour le
presser d’entrer en Macédoine. On retrouva encore Antigonos II sur le
front lorsqu’en 289/288, Ptolémée I navigua dans les
eaux Grecques avec une flotte importante et incita les villes à la révolte contre
Démétrios I. Dans le même temps
Lysimaque et
Pyrrhos I envahirent la
Macédoine. Le premier à l’Est par la
Thrace et
l’autre à l’Ouest par l’Épire, où ils semèrent pillages et
destructions.
Démétrios I laissa Antigonos II en Grèce, avec la
charge de défendre la région, et partit au secours de la
Macédoine. Il défit d’abord
Lysimaque à
Amphipolis, mais il apprit bientôt que Pyrrhos I s’était
emparé de Beroia (ou Véria ou Bérée ou Béroia ou Véroia), en Macédoine
centrale, ce qui démoralisa ses troupes déjà fatiguées des guerres constantes et pleines de ressentiment sur le comportement
excentrique du Roi. Certaines commencèrent alors, petit à partit, à déserter et rejoindre les rangs des ennemis, surtout
celui de Pyrrhos I qui étaient de plus en plus populaire.
À ce changement de fortune, son épouse, Phila I,
se suicida en s’empoisonnant. Pendant ce temps en Grèce,
Athènes se révolta. Se rendant compte que le jeu était maintenant perdu,
Démétrios I secrètement abandonna son campement qui tomba alors aux
mains de Pyrrhos I.
Le Roi fuit à Cassandréia (ou Cassandrée) en Chalcidique où l’attendait
Antigonos II, alors qu’en 288, la Macédoine était partagée
entre Lysimaque et
Pyrrhos I qui obtint en 287 le titre royal, qu’il allait
quelques temps après perdre au profit de
Lysimaque.
La situation pour
Démétrios I, bien que semblant
désespérer, ne l’abattit pas. Il contrôlait encore de nombreux territoires en Grèce tenus par son fils et il n’avait pas pour
autant abandonné tous projets de conquête qui de plus maintenant étaient mêlés à un sentiment de vengeance. En 287 il entreprit
avec Antigonos II à nouveau le siège d’Athènes.
La cité fut secourue par Pyrrhos I qui brisa le siège.
Toutefois il reconnut à Démétrios I ses possessions en
Thessalie et en Grèce, dont
Éleusis, Le Pirée,
l’île de Salamine,
Lemnos, Skyros et Imbros qui restaient détachées d’Athènes.
Après avoir séjourné à Cassandréia (ou Cassandrée),
Démétrios I entreprit de reprendre sa domination sur
Athènes, mais au moment d’y faire
à nouveau le siège il changea d’avis comprenant que son intérêt fut plutôt de s’implanter en
Asie Mineure.
Il rassembla ce qui lui restait de ses navires et de ses troupes, que l’on évalues à 11.000 fantassins et
cavaliers, et il navigua pour l’Asie
pour réclamer la
Carie et la
Lydie détenues par
Lysimaque.
Il prit quelques cités et places fortes, certaines par la force, mais d’autres se rallièrent spontanément comme
Sardes en
Lydie. Tout allait pour le mieux pour
Démétrios I, mais Agathoclès (ou Agathocle), le fils de
Lysimaque, arriva avec une puissante armée
l’obligeant à passer en Phrygie
dans l’espoir de soulever l’Arménie et la
Médie. Malgré ses forces, Agathoclès (ou Agathocle)
ne parvint toutefois pas à vaincre Démétrios I sur le champ de
bataille, il décida alors d’affamer son armée. Pour Démétrios I la malchance s’abattit en plus sur lui, il perdit une
partie de ses troupes emportée lors de la traversée du fleuve Lycos (ou Lycus, aujourd’hui Çürüksu Çayı) qui arrose
la plaine de Denizli. La peste s’ajouta à la famine et au total ce fut près de 8.000 hommes qu’il perdit.
Autre monnaie d’Antigonos II Gonatas
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Avec ses hommes restant, étant donné qu’Agathoclès
(ou Agathocle) bloquait les passages des monts Taurus,
Démétrios I fuit à
Tarse
en Cilicie, appartenant
à Séleucos I où il écrivit une lettre
désespérée à ce dernier, lui demandant de l’aide.
Séleucos I hésita à aller
secourir le Macédonien, mais il fut convaincu par ses conseillers de
ne pas laisser Démétrios I tranquille et de marcher sur la
Cilicie
à la tête d’une puissante armée, mais contre lui. Antigonos II tenta en vain d’envoyer des secours à son père en
Asie mineure contre
Séleucos I.
Démétrios I se retira alors dans des places fortes
du mont Taurus et envoya des Ambassadeurs espérant négocier avec
Séleucos I. Prit au piège dans
une situation désespérée, il n’eut plus qu’une seule solution, le passage en force. Il pilla la région, occupa les passes et
mena une guerre d’escarmouches contre
Séleucos I
qui refusait de l’affronter.
La situation changea brutalement car le malheur s’abattit encore sur
Démétrios I, qui tomba gravement malade
pendant 40 jours. Son armée, sans chef, se démoralisa et la plupart de ses soldats désertèrent. Lorsqu’il reprit ses esprits il
regroupa ce qui lui restait de troupes. En 286, il franchit les monts Amanus (Aujourd’hui monts Nur ou Nur Dağları)
au Sud-est de la Turquie dans la partie orientale des monts Taurus, et parvint jusqu’au Nord de la Syrie.
Il ravagea la région jusqu’aux plaines de Cyrrhestica, proches de la plaine
d’Antioche, la capitale de
Séleucos I. Ce dernier se mit aussitôt à sa poursuite en Syrie.
Démétrios I décida de l’attaquer au cours de la nuit afin
de le surprendre. Malheureusement pour lui, certains déserteurs avertirent son ennemi. Le
Macédonien fut forcé de prendre la fuite. Le lendemain, il remporta
toutefois une victoire sur Séleucos I,
mais celui-ci se présenta aux mercenaires de Démétrios I et les
exhorta, avec succès, à changer de camp. Après de nombreuses désertions,
Démétrios I se rendit compte que tout était fini, il fuit avec
quelques partisans et officiers par le monts Amanus par lequel il voulait secrètement gagner la mer où sa flotte l’attendait.
Il se rendit vite compte que cette fuite serait impossible et,
en 285, il n’eut d’autre choix que de se constituer prisonnier.
Démétrios I fut bien
traité par Séleucos I
qui lui assura une existence digne de son rang. Il commença à penser que la situation n’était pas aussi effrayante que
prévu, bien que sous bonne garde. Il envoya alors un message à son fils et à ses officiers et amis qui lui restaient
fidèles à Athènes et à
Corinthe, de conserver coute que coute les possessions
d’Antigonos II en Grèce et que c’était désormais lui l’homme fort. Ce dernier écrivit de son côté des lettres à
Séleucos I implorant la libération
de son père, même, selon Plutarque (Philosophe,
biographe et moraliste Grec, 46-v.125), se proposant comme otage en échange, mais en vain.
En 283, après une captivité de trois ans, à l’âge de 53 ans,
Démétrios I mourut d’une maladie causée par les orgies et les
débauches de table et de boisson. Après de splendides funérailles à
Corinthe, Antigonos II mobilisa l’ensemble de la flotte pour
transporter l’urne funéraire de son père. Elle reçut les honneurs de toutes les villes traversées lors de son voyage vers la
forteresse de Démétrias (ou Dimitrias) en Magnésie, le long du golfe Pagasétique, dans la partie orientale de la
Thessalie,
près d’Iolcos (À proximité de la ville moderne de Volos), que son père avait fondée.
Sa conquête du pouvoir
En
Égypte, en 284, Ptolémée Keraunos (Roi de
Macédoine, 281-279) avait quitté le pays car son père,
Ptolémée I, lui préférait son demi-frère
Ptolémée II Philadelphe
(Roi d’Égypte, 282-246) né d’une autre
épouse, Bérénice I. Il s’installa
alors auprès du Roi de Thrace et de
Macédoine,
Lysimaque, époux de sa demi-sœur
Arsinoé II Philadelphe.
Il aida celle-ci à se débarrasser d’Agathoclès (ou Agatocle), l’héritier du trône de
Thrace, fils aîné de
Lysimaque.
Arsinoé II, voulait
écarter Agathoclès de la succession au profit de son propre fils et elle obtint de
Lysimaque l’exécution du jeune garçon. Ce crime
enleva au Roi de Thrace ses derniers appuis et provoqua
une révolte de l’armée et du peuple. Lysandra I, sœur de Ptolémée Keraunos et épouse
d’Agathoclès, avec tout son entourage partit alors se réfugier auprès du Roi
Séleucide,
Séleucos I.
En 282, Ptolémée Keraunos poussa
Séleucos I à entrer
en guerre contre Lysimaque. Ce dernier fut vaincu
et tué en Février 281 à la bataille de Couroupédion (ou Corupedion ou Curupedion, en
Lydie).
Tétradrachme argent d’Antigonos II Gonatas
|
À cette date, Antigonos II ne disposa plus que d’une petite flotte et de quelques possessions en Grèce
ce qui fit qu’il resta éloigné de ce conflit naissant.
Séleucos I traversa l’Europe pour
revendiquer la Thrace et la
Macédoine à
Ptolémée Keraunos, qui s’en était emparé en se faisant
acclamer Roi par l’armée en Septembre 281 à Lysimacheia (ou Lysimachia, en Chersonèse de
Thrace) et en épousant sa demi-sœur
Arsinoé II, veuve de
Lysimaque, pour conforter sa position.
En 280, il fit assassiner les deux plus jeunes fils
qu’Arsinoé II avait
eu de Lysimaque. Le troisième
Ptolémée de Telmessos
(ou Nios) échappa de justesse au massacre. Il fit aussi assassiner
Séleucos I dont l’armée venait de
franchir l’Hellespont. Antigonos II décida alors que le moment était venu de reprendre le royaume de son
père. Il profita des troubles consécutifs à la mort de
Lysimaque et Séleucos I pour faire
une première tentative pour s’en emparer. Cependant, lorsqu’il marcha vers le Nord,
Ptolémée Keraunos parvint à repousser ses assauts.
Sa situation s’aggrava par la défection de plusieurs cités Grecques qui jusque là le soutenaient.
Il tenta alors de se tourner vers l’Asie et de se tailler un royaume sur les anciennes possessions de
Lysimaque, sans grand succès.
Dans le même temps, Arsinoé II
craignant elle aussi pour sa vie, réussit à s’échapper avec son fils aîné,
Ptolémée de Telmessos (ou Nios)
et se réfugia à Samothrace, avant de regagner
l’Égypte en 279, où elle épousa
en 278 son frère, Ptolémée II.
Le règne de Ptolémée Keraunos
fut bref, il fut tué en Février 279 en tentant de repousser une invasion Celte (ou Galate).
Sa mort amena l’anarchie dans les États Grecs, car aucun de ses successeurs ne fut en mesure d’apporter la stabilité.
Surtout qu’après avoir pillés la Macédoine, les
Celtes envahirent d’autres régions de la Grèce, se déplaçant vers le Sud. Cette invasion
fut une occasion inespérée pour Antigonos II de se rétablir. Il prit bientôt la tête de la défense de la Grèce contre
les barbares. Bien qu’à l’été 279, le Roi de
Macédoine en place, Sosthènes (279-277)
défia un Chef de guerre Celte, Brennus (ou Brennos ou Brenn), dans une bataille très
sanglante près de Delphes.
En 277, Il fit une première tentative pour s’emparer du trône, mais il fut repoussé par Sosthènes. Il conclut
alors la paix avec le royaume Séleucide
et navigua vers l’Hellespont. Il prit pied en Chersonèse de
Thrace, près de
Lysimacheia (ou Lysimachia, en Grec : Λυσιμάχεια, située à l’extrémité
Nord-ouest de la Chersonèse). Lorsqu’une armée Celte (ou Galate) sous le commandement du Chef de guerre de Cerethrius apparue,
Antigonos II lui tendit une embuscade. Il abandonna son camp et échoua ses navires , puis dissimula ses hommes.
Les Celtes pillèrent le camp, mais lorsqu’ils commencèrent à attaquer les navires, l’armée d’Antigonos II leur tomba dessus,
les piégeant avec la mer derrière eux. Antigonos II remporta une retentissante bataille qui
allait lui conférer un prestige suffisant
pour revendiquer le trône de Macédoine bien affaiblie par deux
décennies de guerres civiles et de pillages.
Roi de Macédoine
En 277, à la mort de Sosthènes Antigonos II s’imposa comme Roi de
Macédoine. Il se débarrassa dans le même temps de ses derniers rivaux,
dont Ptolémée de Telmessos (ou
Nios) le fils de Lysimaque et
d’Arsinoé II Philadelphe
qui voulait récupérer le trône que son père avait usurpé de 285/4 à 281 et qui s’était proclamé Roi en même temps que Sosthènes
gouvernait. Rejetant les politiques Asiatiques ambitieuses, mais aussi aventureuses de ses prédécesseurs, Antigonos II se
consacra à renforcer le royaume, désormais à l’écart des grands conflits. Il n’y eut guère qu’en mer Égée et au Sud de la Grèce
où il se heurta à la puissance de l’Égypte
Ptolémaïque.
Il réinstalla la capitale de son royaume à Pella.
La lutte contre Pyrrhos
I
La paix ne fut que de courte durée. Le pouvoir d’Antigonos II fut menacé une
première fois par le Roi d’Épire,
Pyrrhos I. Lorsque les Celtes (ou Galates) avaient vaincus
Ptolémée Kéraunos et
que le trône de Macédoine était devenu vacant, une partie des
Macédoniens avaient sollicités
Pyrrhos I pour occuper le poste
à la place de Méléagre (ou Meleager, 279), le frère de
Ptolémée Kéraunos.
Toutefois l’Épirote décida
que dans un premier temps la Sicile lui offrait une meilleure occasion, et qu’il serait toujours temps de prendre ensuite le
trône de Macédoine fragilisé par une guerre civile qui devenait
inévitable. Pendant sa campagne Italienne, Pyrrhos I
ayant besoin de renforts, écrivit à Antigonos II, lui demandant des troupes et de l’argent, mais Antigonos II refusa poliment.
À l’automne 275, Pyrrhos I
battu par les Romains rentra en Épire.
Sa retraite d’Italie, cependant, allait être une malchance pour Antigonos II. De retour avec une armée de 8.000 fantassins
et 500 cavaliers, Pyrrhos I avait besoin d’argent pour les
payer, ce qui l’encouragea à chercher une autre guerre. Le refus d’aide d’Antigonos II allait être un bon prétexte.
Buste de Pyrrhos I provenant
de la villa des Papyri d’Herculanum – Museo Archeologico Nazionale –
Naples |
Ajoutant à ses effectifs des mercenaires Celtes (ou Galates),
il envahit la Macédoine avec l’intention de remplir ses coffres de
butin et reprendre le trône de Macédoine.
La campagne se déroula très bien pour lui. Il se rendit maître rapidement de plusieurs villes et il fut rejoint par 2.000
déserteurs de l’armée d’Antigonos II. Se sentant suffisamment fort il attaqua le
Macédonien dans un passage étroit et sema
le désordre dans ses troupes à la bataille de la rivière Aous (ou Aoös,
aujourd’hui Vjosa ou Vjosë). Les
troupes Macédoniennes d’Antigonos II se retirèrent, mais son
propre corps de mercenaires Celtes, qui avait la charge de ses éléphants, tenu bon jusqu’à ce que les
soldats de Pyrrhos
I les encerclent, après quoi ils furent obligés de se rendre.
Pyrrhos I chassa ensuite le reste de l’armée d’Antigonos II
qui, démoralisée par la défaite, refusa de se battre. Antigonos II ne put s’échapper qu’en dissimulant son identité
et il dut se replier sur la côte, à Thessalonique, où mouillait sa flotte. En 274/273
Pyrrhos I prit possession de la
Thessalie et de la
Haute-Macédoine dont il se déclara Roi, tandis qu’Antigonos II se
maintint sur les villes côtières, mais pour beaucoup d’historiens il n’était plus le Roi en poste.
Pyrrhos I s’aliéna toutefois rapidement les
Macédoniens en laissant ses mercenaires Celtes (ou Galates) piller
la nécropole royale d’Aïgaï (ou Aegae ou Aigéai ou Aigaé)
pour rechercher de l’or. Puis, l’année suivante, Pyrrhos I
quitta la Macédoine, qu’il laissa à la garde de son fils
Ptolémée. Cléonyme (ou Kleonymos), un Spartiate de la dynastie
des Agiades, deuxième fils de Cléomène II (ou Cléomènes, 370-309),
qui était détesté par ses compatriotes, lui avait demandé
d’attaquer Sparte afin de le mettre sur le trône.
Il avait accepté avec l’intention de garder ensuite le contrôle du Péloponnèse. Il Rassembla une armée de
25.000 fantassins, 2.000 cavaliers et 24 éléphants, il envahit le Péloponnèse et occupa Mégalopolis en Arcadie.
Dans le même temps Antigonos II profita de l’occasion, il rassembla toutes ses forces et reprit l’offensive.
Il fut battu une première fois par Ptolémée, mais il continua son action.
Comme une grande partie de l’armée Spartiate,
conduite par leur Roi
Areus I (ou Aréus, 309-265) était en
Crète à l’époque,
Pyrrhos I assiégea
Sparte avec
le grand espoir d’une prise facile de la ville, mais les citoyens organisés résistèrent
vaillamment, ce qui permit à un des commandants d’Antigonos II, Aminias le
Phocidien, de porter
secours à la cité avec une force de mercenaires de Corinthe.
Peu de temps après, l’armée de Sparte, d’Areus I (ou Aréus)
revint de Crète avec
2.000 hommes. Ces renforts sapèrent le moral des troupes de
Pyrrhos I dont des hommes désertèrent de plus en plus tous les jours. Il cessa alors l’attaque et se contenta de piller le pays.
Pyrrhos I ayant renoncé à prendre
la cité il lui fallait maintenant une autre cible. La ville du Péloponnèse la plus importante après
Sparte fut
Argos. Les deux hommes principaux de cette cité
furent,
Aristippe et Aristée, qui de plus étaient d’avides rivaux. Comme Aristippe fut un allié d’Antigonos II,
Pyrrhos I invita Aristée à venir à
Argos pour l’aider à prendre la ville. Antigonos
II conscient que l’Épirote avançait sur
Argos, marcha avec son armée sur la cité afin de prendre une
position forte sur un terrain élevé près de celle-ci. Lorsque
Pyrrhos I appris la manœuvre, il campa à Nauplie (ou Náfplio ou Anápli, ville du Péloponnèse, capitale de l’Argolide) et le
lendemain il envoya un messager à Antigonos II, le traitant de lâche et lui demandant de descendre et de se battre sur la plaine.
Antigonos II répondit qu’il choisirait son propre moment pour se battre et que si
Pyrrhos I était las de la vie, il pouvait trouver
de nombreuses façons de mourir.
Les Argiens, craignant que leur territoire
ne devienne une zone de guerre, envoyèrent des députations aux deux Rois en les priant d’aller se battre ailleurs et permettre
à leur ville à rester neutre. Les deux souverains acceptèrent, mais Antigonos II conquit la confiance des
Argiens en livrant son fils en otage pour prouver son engagement.
Pyrrhos I, qui avait récemment perdu un fils à la retraite de
Sparte refusa
de faire la même offre, car en fait, avec l’aide d’Aristée, il complotait pour s’emparer de la ville.
Dans le milieu de la nuit, il dirigea son armée sous les murs de la cité et entra par une porte qu’Aristée lui avait ouverte. |
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Ses troupes Celtes (ou Galates) se saisirent de la place du marché, mais
il eut du mal à faire entrer ses éléphants dans la ville car les portes de
celle-ci étaient très petites. Cela donna aux Argiens le temps
de rassembler leurs forces. Ils occupèrent les points forts et envoyèrent des messagers Antigonos II lui demandant de l’aide.
Ce dernier accepta et leur envoya une force importante. Dans le même temps
Areus I (ou Aréus, 309-265) arriva également
avec une aide de 1.000 Crétois et
Spartiates qui attaquèrent immédiatement les Celtes (ou Galates)
de Pyrrhos I
qui tenaient la place du marché. |
L’Épirote se rendit compte que ses troupes
Celtes avaient du mal à tenir leur position et qu’il lui fallait maintenant avancer sur la cité pour leur venir en aide.
Cependant les rues étroites de celle-ci, peu propice à une manœuvre de masse, se révélèrent être rapidement un handicape et
semèrent la confusion parmi ces hommes. Au petit matin,
Pyrrhos I dut se rendre à l’évidence, il lui fallait battre en retraite. Craignant que les portes de la ville soient trop
étroites pour que ses troupes sortent facilement et rapidement et se fassent
piéger, il envoya un messager à son fils, Hélénus (ou Héllènos), qui était à l’extérieur avec le corps principal de
l’armée, lui demandant de briser une partie des murs.
Le messager, cependant, ne réussit pas à transmettre les instructions
clairement. Comprenant l’inverse de ce qu’il fallait faire, Hélénus (ou Héllènos) pris le reste des éléphants et
quelques troupes et avança dans la cité pour aider son père. Avec une partie de son armée qui essayait de sortir
de la ville et l’autres qui d’y entrer, l’armée de
Pyrrhos I se retrouva dans une parfaite confusion.
Cela s’aggrava par les éléphants dont un grand nombre était tombé sur la passerelle et bloquaient le passage.
Dans ce chaos Pyrrhos I fut frappé par une tuile lancée
par une vieille femme depuis un toit, un soldat d’Antigonos II, profita de l’occasion et le tua en le décapitant.
Halcyoneus (ou Alcyoneus), un des fils de Antigonos II, entendit que
Pyrrhos I avait été tué. Prenant la tête, qui avait été
coupée par le soldat, il la lança aux pieds de son père. Loin d’être heureux, ce dernier en colère contre son fils
l’aurait frappé, le qualifiant de barbare et le chassant. Il couvrit ensuite la tête avec son manteau et fondit en larmes, puis
il fit incinéré le corps de l’Épirote
avec tous les hommages du à son rang. Après la mort de leur Roi, toute l’armée se rendit à Antigonos
II, augmentant considérablement sa puissance. Plus tard, Halcyoneus (ou Alcyoneus) découvrit Hélénus (ou Héllènos),
déguisé en mendiant. Il le traita avec bonté et l’amena à son père qui fut plus satisfait du comportement de son fils.
Antigonos II salua le jeune garçon courtoisement et le traita comme un invité d’honneur,
puis le renvoya en
Épire. Le fils et successeur de
Pyrrhos I,
Alexandre II (272-240) abandonna pour un
court temps ses ambitions sur la Grèce.
La lutte contre les cités Grecques
Avec la récupération des territoires conquit par
Pyrrhos I, des alliés comme
Sparte et
Argos et des garnisons à
Corinthe et
dans d’autres villes, Antigonos II contrôla et
sécurisa la Macédoine et la Grèce.
La manière prudente dont il géra son pouvoir montre qu’il souhaitait éviter les vicissitudes et les infortunes qui
avaient caractérisées la carrière de son père et de son grand-père. Conscient du fait que les Grecs aimaient la liberté et
l’autonomie, il prit soin de leur en accorder un semblant dans la mesure où ces dernières n’entraient pas en conflit avec
ses propres intérêts. L’étape suivante de la carrière d’Antigonos II est très peu documentée et ce que nous savons a été
concocté de quelques fragments historiques. Il semble qu’il eut de très bons termes avec le Roi
Séleucide,
Antiochos I Sôter
(280-261). Une telle alliance naturellement menaça le troisième État important de l’époque,
l’Égypte
Ptolémaïque.
La domination
Macédonienne sur la Grèce fut toutefois rapidement menacée.
Athènes et
Sparte, les États dominants, ressentaient mal la
main mise d’Antigonos II. L’orgueil, qui dans le passé avait fait de ces villes des ennemis mortels, servit maintenant à les unir.
En 268/267, probablement avec l’encouragement de
l’Égypte, un
Athénien, Chefs du parti
anti-Macédonien du nom de Chrémonidès, persuada les
Athéniens de rejoindre les
Spartiates en déclarant la guerre à Antigonos II
(Conflit connu sous le nom de Guerre Chrémonidéenne). |
|
Il fit voter par l’assemblée un décret établissant l’alliance entre les
deux cités. De nombreuses cités rejoignirent l’alliance : Élis (Capitale
d’Élide), Tégée, Mantinée,
la
Ligue Achéenne dans le Péloponnèse,
Orchomène et
Phigalie (ou Phigalia ou Phigaleia) en Arcadie et quelques cités
Crétoises. Avec cette guerre,
Athènes voulait expulser les garnisons
Macédoniennes d’Attique et du Pirée, tandis que
Sparte espérait réaffirmer son hégémonie sur les cités
Péloponnésiennes gouvernées par des Tyrannies favorables aux Macédoniens.
L’alliance jouit de plus du soutien du Roi
d’Égypte,
Ptolémée II Philadelphe (282-246),
allié de Sparte.
|
Cette Guerre Chrémonidéenne vit son déroulement essentiellement autour de
Corinthe,
position clef avec sa puissante forteresse, l’Acrocorinthe, des
Macédoniens en Grèce, qui était tenue par le demi-frère du Roi, Cratère.
Cette position leur permit de contrôler les relations terrestres entre le Péloponnèse et la Grèce centrale, mais aussi
une partie du golfe Saronique à l’Est et du golfe de Corinthe
à l’Ouest. Le Roi Spartiate
Areus I (ou Aréus, 309-265)
tenta à trois reprises en 267, 266 et 265 de forcer ce verrou
Macédonien, mais il échoua et mourut dans la dernière tentative. Malgré ces victoires, face au danger que représentait
l’alliance, Antigonos II mena lui-même ses armées en campagne. Le Roi répondit en ravageant l’Attique, assiégea
Athènes avec une armée, tandis que sa flotte faisait le blocus
par mer. Pour soutenir les Athéniens et entraver la
progression d’Antigonos II, Ptolémée II
Philadelphe envoya une flotte de briser le blocus.
L’amiral
Égyptien, Patrocle, débarqua ses troupes
sur une petite île inhabitée près de Laurion (ou Lavrio ou Thorikos ou Ergastiria), au Sud-est de l’Attique et la fortifia
comme une base pour ses opérations navales. L’Empire
Séleucide avait signé un traité de
paix avec l’Égypte, mais le Roi de
Cyrène, Magas, gendre d’Antiochos I Sôter
(également beau-fils de Ptolémée I Sôter) persuada
son beau-père de profiter de la guerre en Grèce pour attaquer
l’Égypte. Pour contrer
l’attaque, Ptolémée II Philadelphe
envoya une force de pirates et de flibustiers faire des raids sur les terres et les provinces
d’Antiochos I Sôter,
tandis que son armée mena une campagne défensive, retenant l’armée
Séleucide.
Bien que défendant avec succès l’Égypte
avec succès, Ptolémée II Philadelphe
fut incapable de maintenir son aide pour sauver
Athènes des griffes d’Antigonos II.
Tout semblait pour le mieux donc pour Antigonos II, mais l’ouverture d’un second front au Nord, en
Macédoine même, vint contrecarrer ses plans. En 264, le fils et
successeur de Pyrrhos I,
Alexandre II (272-240),
désireux de venger la mort de son père, ravagea les territoires de la
Macédoine pendant qu’Antigonos II
était retenu en Grèce. Il perdait petit à petit le royaume de
Macédoine, mais
son fils Démétrios II l’Étolique
(Roi 239-229), encore adolescent, reforma une armée en l’absence de son père. Il battit
Alexandre II à Dedeia et reprit la
Macédoine. L’année suivante, ce dernier lança une
contre-offensive mais fut de nouveau battu ce qui provoqua l’invasion de
l’Épire, puis il se vit dépouiller d’une partie
de son royaume.
L’Épirote n’eut d’autre choix que de conclure
la paix avec le Macédonien et renonça à toutes les
conquêtes de Pyrrhos I dans le Péloponnèse, en
Thessalie et en
Macédoine.
Alexandre II, se réfugia alors en Acarnanie
(Région occidentale de la Grèce) et un traité de paix signé en
263/262 entre ses alliés de la Ligue
Étolienne et les Acarnaniens permit sa restauration sur son trône par les
Épirotes.
Afin de calmer les relations avec la
Macédoine, il maria sa fille Phthia (née vers 270, mère de
Philippe V de
Macédoine)
à Démétrios II l’Étolique. |
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Dans le même temps, en 263, les Athéniens et
les Spartiates,
portés par plusieurs années de guerre et la dévastation de leurs terres,
décidèrent de faire la paix avec Antigonos II, qui conserva ainsi son emprise sur la Grèce.
Ptolémée II Philadelphe de son côté
essaya de continuer à intervenir dans les affaires Grecs et cela conduisit en 261 à une nouvelle guerre.
Cette année là, Antigonos II put reprendre le siège d’Athènes,
qui, affamée, capitula rapidement. Le Macédonien assurant alors sa
domination sur la Grèce centrale mena une politique agressive dans les îles.
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Athènes perdit le peu de
liberté qui lui restait. Une garnison fut installée sur la
colline des Muses (ou colline de Philopappos), qui vint s’ajouter à celles du Pirée et de Munichie (ou Mounychie ou Munychie,
port de la marine de guerre, actuellement Kastella). Un Gouverneur
Macédonien fut nommé pour diriger la ville
qui gardera le poste jusqu’en vers 250.
Cette guerre permis néanmoins à la
Ligue Étolienne, observateur neutre des opérations, de poursuivre son expansion vers l’Est
en Grèce centrale, où elle se posa en rival dangereux pour la
Macédoine surtout qu’elle se rapprocha des
Lagides.
Ptolémée II – Musée archéologique national de Naples
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La lutte contre l’Égypte et Alexandre de Corinthe
Après deux années au cours desquelles les rapports de forces ne changèrent peu,
Antiochos II Théos
(261-246), le nouveau Roi Séleucide,
conclut un accord militaire avec Antigonos I, et la Seconde Guerre Syrienne commença. Conflit entre
Séleucides et
Lagides où Antigonos II se présenta en fidèle allié
des premiers. Sous l’attaque combinée,
l’Égypte perdit du terrain en
Phénicie et en
Anatolie où la ville de
Milet, tenue par son allié,
le Tyran Timarque (ou Timarchus ou Timarch), fut prise par
Antiochos II Théos.
En 258, Antigonos II de son côté remporta une victoire à
Cos
(ou Kos, dans l’archipel du Dodécanèse) contre la flotte de
Ptolémée II Philadelphe, qu’il célébra
en offrant en dédicace son navire Amiral au sanctuaire d’Apollon de
Délos où il fut placé dans le Néôrion (Monument commémoratif).
En 255, Ptolémée II Philadelphe fit la
paix, cédant des terres aux
Séleucides et confirmant Antigonos II dans sa maîtrise de la Grèce.
Cependant, deux ans plus tard, en 253,
l’Égyptien
rompit la trêve et intervint de nouveau, soudoyant avec des subventions le Gouverneur
Macédonien de
Corinthe et d’Eubée,
Alexandre de Corinthe († 247) qui souhaitait prendre son indépendance comme
Tyran. La perte de
Corinthe et
d’Eubée donnait un sérieux coup à l’hégémonie
Macédonienne en Grèce.
Antigonos II tenta alors de récupérer la
situation avec la construction d’une alliance avec Athènes,
Argos et
Sicyone, mais
Alexandre réussit à
tirer Sicyone
de son côté, puis s’allia à la
Ligue Achéenne. Interpellé également par une offensive de son rival
Ptolémée II dans les Cyclades,
Antigonos II fut incapable de protéger ses alliés.
Vers 250, une flotte Lagide défit de façon
décisive les Macédoniens et remit en cause leur influence dans les
Cyclades jusqu’à une nouvelle victoire d’Antigonos II, en 245, au large d’Andros, dans le cadre de la guerre qui opposa, à partir
de 246, les deux nouveaux Rois Égyptien et
Séleucide,
Ptolémée III Évergète I Tryphon
(246-222) et Séleucos II
Kallinikos (ou Callinicus ou Kallémies, 246-225).
Antigonos II célébra de nouveau cette victoire, à
Délos par deux fêtes, les Sôtèria et les Paneia.
La révolte d’Alexandre de Corinthe fut la plus grave menace à l’hégémonie
Macédonienne en Grèce et les efforts militaire d’Antigonos II pour
régler le problème ayant échoués la grande majorité des spécialistes pensent qu’il décida en 247 de faire empoisonner le traitre.
Cependant la mort de ce dernier reste étrange et cette version ne fait pas l’unanimité. À l’hiver 245/244, afin de garder le contrôle
sur Corinthe, il offrit en mariage son fils et futur
successeur Démétrios II l’Étolique
à la veuve d’Alexandre, Nicée (ou Nicæa ou Nikaia) qui fut obligée d’accepter
ayant perdu sa protection de l’Égypte.
Au cours des célébrations de mariage, Antigonos II
réussit à prendre la garnison de l’Acrocorinthe et le contrôle définitif de la cité.
La lutte
contre Aratos I de Sicyone, la fin de son règne
La fin du règne d’Antigonos II fut marquée par la montée en puissance de la
Ligue Achéenne,
une ligue de quelques petites villes Achéennes du
Péloponnèse. Ayant réussit à repousser la menace extérieure à son contrôle de la Grèce,
le principal danger pour le pouvoir d’Antigonos II résidait dans l’amour de la liberté que les Grecs avaient.
En 251, Aratos (ou Aratus, en Grec : ‘Aρατος, 271–213), un jeune noble de la ville de
Sicyone, expulsa le
Tyran Nicoclès (ou Nicocles, en Grec : Νικοκλῆς,
† 251), qui avait gouverné avec l’assentiment d’Antigonos II, et il rappela les exilés. Cela conduisit à la confusion et la
division au sein de la ville. Craignant qu’Antigonos II aille exploiter ces divisions pour attaquer la cité, Aratos I
rejoignit à la Ligue Achéenne,
dont il devint le Stratège en 245/244. Préférant utiliser la ruse plutôt que la puissance militaire, Antigonos II chercha à
reprendre le contrôle de
Sicyone en mettant le jeune homme de son côté.
Il lui fit parvenir un cadeau de 25 talents, mais, l’effet escompté fut inverse. Aratos I, au
lieu d’être corrompu par cette richesse, la distribua immédiatement à ses concitoyens. Avec cet argent, et une autre somme
également importante qu’il reçut de
Ptolémée II Philadelphe, il sut concilier
les différentes parties de
Sicyone et unir la ville. Antigonos II fut de plus en plus dérangé par la montée en puissance et la popularité d’Aratos I,
car s’il devait recevoir un soutien financier et militaire encore plus vaste de
Ptolémée II, il serait en mesure de
menacer sa position.
Il décida donc pour le gagner de son côté de lui montrer de grandes marques de faveur. Il fit des sacrifices
aux Dieux de Corinthe, il envoya des
vivres à Sicyone. Il le
félicita devant ses invités : “Je pensais que ce jeune homme de Sicyone était seulement un amoureux de
la liberté et de ses concitoyens, mais maintenant je le regarde comme un bon juge des mœurs…”.
Mais Aratos I était loin d’être un ami d’Antigonos II, qu’il
considérait comme l’oppresseur de la liberté de sa cité. En 243, dans une
attaque de nuit, il réussit à s’emparer de l’Acrocorinthe par un coup de main
audacieux. Pour Antigonos II le coup fut rude de perdre ce fort d’importance stratégique
qui contrôlait l’isthme et donc le Péloponnèse. Quand les nouvelles de ce succès atteignirent
Corinthe, les
Corinthiens se soulevèrent, renversèrent le parti
d’Antigonos II, et rejoignirent la
Ligue Achéenne. Suivant son action Aratos I prit le port de Lechaion, situé sur le golfe de
Corinthe et captura 25 navires d’Antigonos II.
Ce nouveau revers pour Antigonos II déclencha un soulèvement général contre le pouvoir
Macédonien. |
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Les
Mégariens se révoltèrent et avec les
Trézéniens et les Épidauriens, ils rejoignirent la
Ligue Achéenne. Fort de sa puissance
grandissante, Aratos I envahit le territoire d’Athènes et pilla
l’île de Salamine.
Il fit plein de prisonniers mais les renvoya dans la cité sans demande de rançon pour les encourager à rejoindre la rébellion.
Les Macédoniens, cependant, réussirent à conserver leur emprise sur
Athènes et le reste de la Grèce. Mais l’inaction devant de
tels faits de la part d’Antigonos II, qui se contenta de faire la paix avec la
Ligue Étolienne, qu’il poussa ensuite à attaquer les
Achéens, entre 243 et 240 allait pour son successeur être lourde de conséquence.
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Lorsqu’Antigonos II mourut au printemps 239, à l’âge de 80 ans, la
Macédoine dut faire face aux deux
Ligues très puissantes d’Étolie
et d’Achaïe.
Le pays cependant retrouva avec Antigonos II la stabilité politique et la paix grâce à ses qualifications principalement
politiques car il ne fut pas un chef militaire héroïque. Il préférait compter sur la
diplomatie, la ruse, la patience et la persévérance
pour atteindre ses objectifs. Sans être aussi puissante que les
Lagides ou les
Séleucides, la Macédoine fut l’État le plus important de la
péninsule Balkanique, sans toutefois n’avoir plus aucune influence en
Thrace. On dit également d’Antigonos II qu’il gagna
l’affection de ses sujets par son honnêteté et sa culture des arts, qu’il apprit en recueillant
autour de lui des philosophes, des poètes et des historiens.
Un tombeau à Vergina (ancienne
Aïgaï) est proposé par quelques spécialistes d’être le sien.
Sa famille
Antigonos II n’eut qu’une épouse connue :
• Phila II (En Grec : Φίλα B’), sa nièce, qu’il épousa en 276. Elle fut la
fille du Roi Séleucide,
Séleucos I Nikâtor (305-280) et de sa sœur
Stratonice I. Ce mariage fut scellé dans le cadre de l’alliance entre les
deux États. Elle lui donna deux enfants :
▪ Halcyoneus (ou Alcyoneus ou Halkyoneus) qui fut un de ses Généraux, mais dont on ne sait rien.
Il mourut autour de 261. Pour certains spécialistes il ne fut pas un fils de la Reine Phila II mais d’une concubine ?.
▪
Démétrios II l’Étolique
(ou Demetrios Aitolikos, en Grec : Δημήτριος Β’
Αιτωλικός ou Δημήτριος ό
Αiτωλικός), qui naquit vers 275 (on trouve
aussi 278). Il succéda à son père de 239 à 229.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
Hermann Bengtson :
– Antigonos Gonatas : 319-239 v. Chr., pp : 139-164,
Herrschergestalten des Hellenismus / Hermann Bengtson, 1975.
Richard A.Billows :
– Kings and colonists : Aspects of Macedonian imperialism, E.J.Brill, Leiden, New York, 1995.
Robert Malcolm Errington :
– Book Review: Antigonos II Gonatas. A Political Biography, pp : 161-162
Historische Zeitschrift 267, N°1, 1998.
– A History of the Hellenistic World : 323-30 BC, Blackwell Pub., Malden, 2008 – Wiley, Chicester, 2011.
Wilhelm Fellmann :
– Antigonos Gonatas, König der Makedonen, und die Griechischen Staaten,
Becker, Würzburg, 1930.
Johann Gustav Droysen :
– Geschichte des Hellenismus, B. Schwabe, Basel, 1952-1953.
Janice J.Gabbert :
– The Greek hegomony of Antigonos II Gonatas, (r. 283-239 B.C.),
University International, Ann Arbor, 1982-1985-1986.
– Antigonus II Gonatas: A political biography, Routledge, London,
Février 1997.
René Ginouves, Giannēs M.Akamatēs et Manolēs Andronikos :
– La Macédoine de Philippe II à la conquête Romaine,
CNRS Editions, Paris, 1993 – Ekdotike Athenon, Athènes, 1993 – En
Anglais, Macedonia : from Philip II to the Roman conquest, Princeton
University Press, Princeton, 1994 – Ekdotike Athenon, Athènes, 1994.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond :
– A History of Macedonia, vol. 3, 336-167 B.C, Clarendon Press, Oxford, 1972 et 1988.
Kōstas Mpurazelēs :
– Das hellenistische Makedonien und die Ägäis : Forschungen zur politik des Kassandros und der 3 ersten
Antigoniden (Antigonos Monophthalmos, Demetrios Poliorketes und Antigonos Gonatas) im Ägäischen meer und in
westkleinasien, Beck, Muünchen, 1982.
Victor August Alfredus Nick :
– De vita et rebus Antigoni Gonatae, Dieterich, 1834.
Roland Oetjen :
– War Demetrios von Phaleron, der jüngere, kommissar des Königs Antigonos II. Gonatas in Athen ?,
pp : 111-117, Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik 131, Janvier 2000.
Graham Shipley :
– The Greek world after Alexander, 323–30 BC, Routledge, London, New
York, 2000.
William Woodthorpe Tarn :
– Antigonos Gonatas, Clarendon Press, Oxford, 1913.
Tran Tam Tinh :
– La Macédoine de Philippe II a la conquête Romaine, Phoenix –
Toronto 50, N°1, 1996.
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