Dynastie  Macédonienne
 
332   à  310
 

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   Les Grecs furent présents en Égypte bien avant la conquête d’Alexandre le Grand. Ce fut à partir de l’époque Saïte au VIIe siècle qu’ils s’installèrent nombreux dans le pays. Ils furent d’abords mercenaires, commandant de l’armée, puis commerçants, les Pharaons Psammétique I (664-610) et Amasis (570-526) leurs cèderont une ville, Naucratis dans le Delta. Un Grec, Chabrias, sera même conseiller du Pharaon. Après la chute de la seconde domination Perse, ils s’installèrent définitivement dans les cités d’ Alexandrie, Ptolémaïs etc… Dans le Fayoum, ils possédaient de grandes exploitations agricoles. Les trois Rois de la “XXXIIe dynastie” dite dynastie Macédonienne, n’ont jamais réellement résidé en Égypte (Alexandre y passa moins de six mois).
 
   Ils gérèrent depuis Babylone l’Empire Macédonien. L’Égypte fut administrée par un Satrape local, Ptolémée I, qui fut un ami d’Alexandre le Grand et qui, par la suite, se proclama Pharaon. Au fil des années la relation entre Grecs et Égyptiens amenèrent à une nouvelle société. Les Grecs Égyptianisés adorèrent même des divinités pharaoniques qui se mêlèrent à leur panthéon. Un art Gréco-égyptien vit le jour, les chapelles Grecques voisinant avec des temples Égyptiens. Philippe III Arrhidée, qui fut handicapé mental (ou épileptique ?), et Alexandre IV Aigos, un petit garçon, furent étonnamment dépeints sur les murs des temples Égyptiens ou des monuments comme des Pharaons virils et forts, faisant des offrandes aux Dieux.

 

  Liste des Rois de la dynastie :
Généalogie
de la Dynastie
Alexandre le Grand
Philippe III Arrhidée
Alexandre IV Aigos
332-323
323-317
317-(310) 305

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la dynastie voir les ouvrages de :
 
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
Le Monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Manolis Andronikos :
Les musées Grecs, Ekdotike Athenon, Athènes, 1979.
Vergina, the Royal tombs, Athènes, 1984.
Jürgen Von Beckerath : 
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Pierre Cabanes :  
– Le Monde hellénistique de la mort d’Alexandre à la paix d’Apamée, Nouvelle histoire de l’Antiquité, vol. 4, éditions du Seuil, collection : Points Histoire, Paris, 1995.
Elizabeth D.Carney :
The trouble with Philippe Arrhidée, pp. 63-89, The Ancient History Bulletin 15, N°1-2, 2001.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
René Ginouvès :
La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Hans Wolfgang Helck :
Lexikon der Ägyptologie, A–Ernte, N°1, PÄ 3, E.J.Brill, Leiden, 1975
Werner Huss :
Ägypten dans hellenistischer Zeit. V 332-30. Chr, CH Beck, Munich, 2001.
Francis Fèvre :
Alexandre le Grand, Un héros de légende, Collection : Curriculum, Liana Levi, Juillet 1999.
John D.Ray :
Egypt : Dependence and independence (425-343 B.C.), pp : 79-95, Achaemenid History 1, Leiden, 1987.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002. 
Ulrich Wilcken :
– Alexander der Grosse, Quelle & Meyer, Leipzig, 1931 – En Anglais, Alexander the Great, Chatto & Windus, 1932 – En Français, Alexandre le Grand, Imprimerie Darantière, Dijon et Payot, Paris, Juillet 1933.

 

 

   Alexandre III  le Grand   DATES  de  RÈGNE
      332-323
P.A.Clayton, J.Kinnaer
  • Hr mk-kmt , HqA-qni tkn-xAswt
  • …………
  • …………
  • stp.n-ra mri-imn
  • alksndrs

  •  
    En Grec : Aλέξανδρος Γ’ dΜακεδών  ou
     Αλέξανδρος ο Μέγας


 

Alexandre III le Grand –
British Museum

   Alexandre III le Grand (ou Aléxandros ho Mégas), lorsqu’il accéda au trône n’avait que vingt ans. Il continua l’œuvre expansionniste de son père et son Empire s’étendit au-delà des limites de ce que les scientifiques de l’époque appelaient, le monde connu. En 334, Alexandre avec une armée, de près de 35.000 fantassins et 5.000 cavaliers, franchit les Dardanelles et pénétra en Asie Mineure.  Il rencontra l’armée Perse sur le Granique et l’écrasa, puis il libéra les cités Grecques d’Asie Mineure et y rétablit des démocraties. En 333, à Issos, il affronta une nouvelle fois l’armée Perse commandée par le Roi Darius III (336-330) qu’il battit. En 332 il pénétra en Égypte où il fut accueillit comme un libérateur. Il fonda la ville d’Alexandrie et il fut proclamé Pharaon par l’oracle d’Amon.
 
   Le 01 Octobre 331, dans le Nord de la Mésopotamie, à Gaugamèles, Darius III tenta une nouvelle fois d’arrêter Alexandre, mais il fut de nouveau battu. Le Macédonien occupa alors Babylone, Suse, Persépolis, dont il fit incendier les palais, puis Pasargades et Ecbatane, dernières capitales de l’Empire Perse. En 330, le dernier Roi Perse Achéménide ayant été assassiné, Alexandre se considéra comme le successeur légitime et se proclama Roi d’Asie. Il poursuivit sa marche vers l’Est, en conquérant en 329 la Bactriane, puis la Sogdiane où il épousa en 327, la fille de son Roi, Roxane.
 
   En 326 après avoir franchit l’Indus et conquiert le royaume de Takshashîlâ (ou Taxila), il battit le Roi Pôros (ou Pûru ou Por, puissant Roi Indien de Paurava entre le cours d’eau Jhelam et Ravi). Désormais maître du Pendjab, il projetait de s’avancer jusqu’au Gange, mais ses soldats épuisés refusèrent d’aller plus loin. Il fit donc demi-tour, en traversant le désert de Gédrosie tandis que son Général Néarque suivit la côte et remonta le golf Persique. Alexandre rentra à Babylone en 323 où il contracta la malaria (Ou fut empoisonné par ses Généraux ?). Il mourut en quelques jours, le 10 ou le 13 Juin à l’âge de 33 ans. En dix ans Alexandre fonda un Empire qui s’étendit de l’Indus à la Grèce. Celui-ci fut alors partagé entre ses Généraux, les Diadoques, qui ne tardèrent pas à entrer en guerre les uns contre les autres. En Égypte le régime fut la prolongation en politique intérieure à celui des Perses, avec des implantations de Gouverneurs militaires, les affaires civiles étant laissées aux Nomarques Égyptiens sous la supervision d’un Grec d’Égypte : Cléomène de Naucratis.
 

Pour plus de détails sur le Roi voir l’article sur : La vie d’Alexandre III le Grand

 

 

   Philippe III  Arrhidée

  DATES  de  RÈGNE
      323-317
P.A.Clayton, J.Kinnaer

  • Hr xwi-tAwi , kA-nxt-mri-mAat
  • nbti HqA-xAst.j
  • bik nbw Mr.jr-rxyt
  • stp-kA-n-ra mri-imn , stp.n-ra mri-imn
  • p(h)l(i)pws

  •  
    En Grec :
    Φίλιππος Γ’ Αρριδαίος

   TITULATURE
Noms d’Horus Horus Khouitaoui
(Horus qui protège les Deux Terres)
Hr xwi-tAwi
Horus Kanekhetmérimaât
(Horus Taureau victorieux, aimé de Maât)
kA-nxt-mri-mAat
Nom de Nebty Nebty Heqakhasty
(Souverain du pays étranger)
nbti HqA-xAst.j
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Mérirekhit
(Le Faucon d’or, aimé des sujets [du peuple])
bik nbw Mr.jr-rxyt
Nom de Roi Setepenkaenrê Mériamon
(Élu du Ka de Rê, Aimé d’Amon)
stp-kA-n-ra mri-imn
Noms de naissance Philippe Arrhidée  ou  Phyoulyoupous
p(h)l(i)pws

 
   Philippe III Arrhidée (ou Filippos Arridaios) fut Roi de Macédoine de 323 à 317. Il naquit vers 357. Il fut le demi-frère d’Alexandre le Grand et lui succéda en Macédoine dès 323. Il fut le fils de Philippe II et de Philinna. Il fut frappé d’une incapacité mentale qui devait normalement l’écarter de la succession royale. Selon certains spécialistes son problème mental serait du à un poison donné par Olympias. Cependant à la mort d’Alexandre le Grand, il fut proclamé Roi par la phalange Macédonienne réunit à Babylone, le fils posthume d’Alexandre et de Roxane, Alexandre IV Aigos ne naissant que deux mois plus tard. Le haut Conseil accepta le vote, mais sous la condition de placer Philippe III sous la tutelle du Régent de Macédoine, Perdiccas. En 321, Philippe III épousa Adéa-Eurydice (ou Euridika), sa nièce âgée de quinze ans. Elle fut la fille d’Amyntas IV et Cynané (ou Kynane), la fille de Philippe II.
 
   Perdiccas s’opposa au mariage et ordonna à son frère Alcetas de tuer Cynané. Cette décision provoqua la colère de l’armée Macédonienne, outrée que l’on vienne d’assassiner une fille de Philippe II. Les soldats se révoltèrent et obligèrent Perdiccas à accepter le mariage de la jeune Adéa-Eurydice. Afin de lutter contre une coalition naissante contre lui, Perdiccas laissa son frère, Alcétas en Asie Mineure, pour aller lutter contre Antipatros (ou Antipater, Régent 321-319), Cratère (ou Kraterós, v.370-321) et Antigonos I (ou Antigone, Roi 306-301) et il rejoignit l’Égypte pour guerroyer contre Ptolémée (Roi 305-282). Il fut assassiné en 321, dans sa tente, par un groupe d’officiers révoltés, dont le Satrape de Médie, Peithon (ou Pithon, en Grec : Πείθω, v.355-316) et Séleucos (Roi Séleucide, 305-280). Ce fut Antipatros (ou Antipater) qui lui succéda.
 


 

Tétradrachme de Philippe III

   Adéa-Eurydice était consciente des incapacités de son époux et elle demanda à l’assemblée Macédonienne (ou Koinon) d’être considérée comme la représentante du Roi à la place des Diadoques. Sa demande fut acceptée et Adéa-Eurydice, malgré sa jeunesse, joua un rôle important dans la guerre civile qui se déroula ensuite en Macédoine. À la mort d’Antipatros (ou Antipater), Olympias s’allia au nouveau Régent de Macédoine, Polyperchon. Elle espérait par cette alliance récupérer le trône pour son petit fils Alexandre IV Aigos, le fils posthume d’Alexandre le Grand et du même coup la régence puisqu’il n’était âgé que de quatre ans. Polyperchon entra tout de suite en conflit avec Cassandre (Roi 301-297), le fils d’Antipatros (ou Antipater) qui prétendait à la succession de son père et reprochait à Polyperchon d’avoir rendu la liberté aux cités Grecques.
 
   En 317, alors que Polyperchon bataillait avec Cassandre, Adéa-Eurydice passa alliance avec le parti de ce dernier. Elle ordonna au nom de Philippe III à Polyperchon et Antigonos I d’abdiquer et de remettre leurs armées à Cassandre, à qui elle confia la gestion du gouvernement. Polyperchon s’enfuit alors en Épire rejoindre Olympias, Roxane et Alexandre IV. La Reine-mère leva une armée et marcha sur la Macédoine. Ses troupes rencontrèrent celles d’Adéa-Eurydice et Philippe III à la frontière entre la Thessalie et la Macédoine. Toutefois, les soldats de Philippe III refusèrent le combat contre Olympias et désertèrent en masse, les époux perdirent la bataille et furent fait prisonniers.
 


 

Statère or de Philippe III Arrhidée

  Adéa-Eurydice réussit à s’enfuir, mais elle fut rattrapée vers Amphipolis. Philippe III et cent de ses partisans, dont le frère de Cassandre, Nicanor (ou Nikanor) furent assassinés en Septembre 317 (ou le 25 Décembre 317), sur l’ordre d’Olympias, peu de temps après Adéa-Eurydice se suicida. Cassandre vengea rapidement son frère, Philippe III et Adéa, il assiégea Olympias, Roxane et Alexandre IV dans Pydna. La Reine se rendit contre la promesse d’être épargnée, mais Cassandre la livra aux parents de ses victimes. En 316, elle fut assassinée après une parodie de procès. Cassandre s’allia au Satrape d’Égypte Ptolémée (Roi 305-282) et ils chassèrent définitivement Polyperchon de Macédoine. Ce dernier se réfugia alors en Étolie où il se constitua une principauté qui dura relativement peu de temps, de 316 à 301 (Voir Macédoine).
 
   En 1977, à Vergina, une tombe d’un Roi fut découverte qui contenait le squelette d’un homme bien conservé. Manolis Andronikos identifia le mort comme le Roi Philippe II, mais sa proposition est très controversée. Beaucoup de spécialistes tendent à penser qu’il s’agit en fait de Philippe III. Selon leur théorie, l’architecture de la chambre funéraire est plus adaptée à la période autour de 320, et le cadavre ne présente pas de trace de coups violant, comme on pourrait s’y attendre chez un soldat. Sous le règne de Philippe III fut construit un sanctuaire dans le temple d’Amon à Karnak et le temple hypostyle de Thot à Hermopolis Magma.

 

 

   Alexandre IV  Aigos  DATES  de  RÈGNE
317-(310) 305
P.A.Clayton
317-304  J.Kinnaer
  • Hr Hwnw wsr-pHti
  • nbti mri-nTrw rdi-n.f-iAwt-n-it.f
  • bik nbw HqA- (nxt?)-m-tA-(r)-Dr.f
  • Haa-ib-ra stp.n-imn
  • alksndrs

  •  
    En Grec :
    Aλέξανδρος Aιγός
   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Khounou Ouserpehti
(Horus, Le jeune, imposant de vigueur)
Hr Hwnw wsr-pHti
Nom de Nebty
Nebty Mérinetjerou Redinefjaoutenitef
(Nebty, L’aimé des Dieux, Le trône de son père lui fut donné)
nbti~~mri-nTrw~~rdi-n.f-iAwt-n-it.f
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Heqaemtadjeref
(Le Faucon d’Or règne dans le monde entier)
bik nbw HqA- (nxt?)-m-tA-(r)-Dr.f
Nom de Roi
Kââibrê Setepenamon
(Rê fait jubiler le cœur, Élu d’Amon)
Haa-ib-ra stp.n-imn
Noms de naissance Alexandre Aigos  ou  Areksinteres
alksndrs

 
   Alexandre IV Aigos fut le fils posthume, qui naquit en Août 323, d’Alexandre le Grand et de Roxane. Il fut proclamé Roi, alors qu’il ne naquit que deux mois plus tard, par la phalange Macédonienne et les Généraux d’Alexandre réunit à Babylone, immédiatement après la mort de son père, en Juin 323. Il dut partager le trône avec son oncle, Philippe III Arrhidée. En fait l’enfant Roi ne règna jamais. De sa naissance à 317 le pouvoir fut disputé entre les Régents : Polyperchon dans le camps de sa grand-mère Olympias, qui en avait la garde et Cassandre (Roi de Macédoine, 301-297) dans celui de son oncle et son épouse Adéa-Eurydice. En Septembre 317 (ou le 25 Décembre 317), Olympias fit assassiner Philippe III et Adéa-Eurydice se suicida. En 316, Cassandre fit assassiner Olympias et confia l’enfant et sa mère Roxane à des Diadoques. Ils furent détenus dans la citadelle d’Amphipolis sous la surveillance de Glaucias.
 
   Il est coutume de faire durer le règne d’Alexandre IV en Égypte jusqu’à celui de Ptolémée I Sôter, en 305. En fait, il ne fut que souverain nominal de ce pays de 310 à 305, puisqu’en 310, Cassandre commanda à Glaucias d’assassiner secrètement l’enfant ainsi que sa mère. À la fin de la Deuxième Guerre des Diadoques, en 311, Cassandre avait passé un accord avec ses homologues qui prévoyait qu’il ne garderait la charge d’Épimélète que jusqu’à la majorité d’Alexandre IV, il avait donc tout intérêt à supprimer le jeune Roi et récupérer ainsi le pouvoir. Les spécialistes pensent qu’Alexandre IV serait enterré à Aïgaï (ou Aigaé ou Aigéai) dans le tumulus dit “De la Grande Toumba”, dans la sépulture dite “Tombe du Prince”. Le site fut découvert en 1977 par Manolis Andronikos. Il abrite également la tombe de son grand-père, Philippe II (359-336).
 
   Alexandre IV fut fiancé à Deidameia (ou Déidamie), alors qu’ils étaient de très jeunes enfants. Elle fut la fille du Roi d’Épire, Éacides (ou Eacides, 322-317) et de la Reine Phthie, et la sœur de Pyrrhos I (307-302 et 297-272 ).

 

 
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