Quelques Reines importantes :
Hatchepsout
1479 – 1457
 

Nous avons besoin de vous

 

….Retour à la liste des Reines Retour à la XVIIIe dynastie……

 

Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son histoire

L’avant règne
L’arrivée au pouvoir
Sa politique étrangère
Ses campagnes
La Reine et Sénènmout
Sa disparition

Les fonctionnaires de son règne
Ses constructions
Sa famille
Sa sépulture
Bibliographie
Filmographie

 

 

Ses titres
 

{Princesse héréditaire (iryt-pat) ; Fille de Rê (sAt Ra) ; Épouse du Roi (Hmt-nswt) ; Grande Épouse Royale sa bien aimée (HmT-nswt wrt meryt.f) ; Grande de Grâce (wr T-im3t) ; Grande de louanges (wrt-hzwt) ; Mère du Roi (mwt-nswt) ; Sœur du Roi (snt-nswt) ; Fille du Roi (sAt-nswt wrt) ; Fille aînée du Roi (sAt-nswt) ; Noble Dame (rpatt) ; Dame du Double Pays (nbt tAwy) ; Maîtresse [Souveraine] de la terre entière (Hnwt tA tm) ; Maîtresse [Souveraine] des Deux Terres (Hnwt tAwy) ; Maîtresse [Souveraine] de tous les pays (Hnwt nt tAw nbw) ; Épouse du Dieu (Hmt-nTr) ; Aimée du Dieu (meryt-nTr) ; L’Horus femelle (@r.t) ; Main du Dieu (Drt-nTr) ; Celle qui est unie à la couronne blanche [à la Parfaite] (Xnmt-nfr-HDjt)}.

 
Sa titulature

  • Hr wsrt-kAw

  • nbti wADt-rnpwt

  • bik nbw nTrt-xaw

  • mAat-kA-ra

  • HAt-Spswt Hnmt-imn


  •  
  • Amessis   ou   Amensis  (Manéthon)

           DATES  de  RÈGNE
          1479-1457
  C.Aldred, K.A.Kitchen, J.Malek
1503-1483  E.F.Wente, P.A.Piccione
1502-1482  D.B.Redford
1498-1483  P.A.Clayton
1490-1468  E.Hornung
1489-1469  R.A.Parker
1479-1458  R.Krauss
1479-1458/57 S.Quirke, J.von Beckerath,
1478-1458  N.Grimal, F.Maruéjol, W.J.Murnane,
1473-1458  D.Arnold, J.Kinnaer, I.Shaw
1472-1457  A.M.Dodson
1471-1456  P.Vernus, J.Yoyotte
1467-1445  H.W.Helck
1466-1444  D.Sitek

 

Nom d’Horus Horus Ouseretkaou
(Horus, celui dont les kas sont puissants)
Hr wsrt-kAw
Nom de Nebty Nebty Ouadjetrenepout
(Nebty, celles dont les années reverdissent)
nbti wADt-rnpwt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Netjeretkhaou
(Le faucon d’or, dont les apparitions sont divines)
bik nbw nTrt-xaw
Nom de Roi Maâtkarê
(La justice est le ka de Rê)
mAat-kA-ra
Nom de naissance

Hatshepsout Henemetamon
(La première des nobles Dames, Celle qui s’unit à Amon)
HAt-Spswt Hnmt-imn

 

Son origine


 

Représentation d’Hatchepsout
effectuant le rituel de fondation de
la chapelle rouge

 
   Hatchepsout I Maâtkarê (ou Hatshepsout ou Hatshepsut ou Hatschepsut) est le 5e Roi de la XVIIIe dynastie. Manéthon l’appelle Amessis (Flavius Josèphe) ou Amensis (Africanus) et lui compte 22 ans de règne (Africanus) ou 21 ans et 9 mois de règne (Josèphe Flavius). Elle ne figure pas sur les Tables d’Abydos. Elle est la fille de Thoutmôsis I et de la Grande Épouse Royale, Ahmès, mais nous ne savons pas à quelle époque elle nait, la plupart des égyptologues pense que c’est avant le couronnement de son père. Selon l’égyptologue Claude Vandersleyen, dans la Théogamie (Récit de la naissance divine) de Deir el-Bahari, il est dit qu’à sa naissance Thoutmôsis I était encore Inepou. Ce terme était utilisé pour désigner un Roi avant son couronnement, mais sans indication sur son âge. Cette interprétation des textes n’est pas acceptée par tous ses confrères. Christian Leblanc avance que la Reine était âgée de 25 ans lorsque son époux Thoutmôsis II décéda en 1479, ce qui la ferait naitre aux alentours de 1454/55.
 
   Nous ne connaissons pratiquement rien de son enfance, si ce n’est qu’il semble qu’elle voyage beaucoup avec son père, notamment en Basse-Égypte. Elle eut pour nourrice royale et première éducatrice, Satrê (ou Sitrê-In ou Sat-Rê ou Sit-Rê, dite aussi Inet), une fidèle servante de la famille royale, connue par une statue aujourd’hui au musée du Caire, où la petite Princesse est figurée assise sur ces genoux. Christian Leblanc nous dit que plus tard son instruction fut assurée par un fonctionnaire du nom d’Ahmès-Pennekhbet (ou Ahmose Penneckbet), originaire d’El Kab qui possède une magnifique tombe (EK2) dans la cité, et que ce fut sous la férule de ce précepteur que l’adolescente fut formée à son futur métier de Reine. Elle vécut sûrement avec le reste de la famille à Thèbes.
 
   Son père eut trois fils dont les spécialistes discutent encore aujourd’hui sur le fait qu’ils fussent de la Reine Ahmès ou de son autre épouse, la Reine Moutnofret I (ou Moutnéfert, "Mout est belle"), toutefois les monuments connus montrent qu’il existait peu de lien entre les deux branches royales. Florence Maruéjol pense que leur lecture n’est peut-être pas à prendre au premier degré.

 

Son histoire
 


 

Hatchepsout –
British Muséum

L’avant règne

 
   Selon Christian Leblanc, durant son règne, Hatchepsout résida dans le voisinage de Karnak, apparemment au Nord-ouest du Dromos du temple d’Amon-Rê, dans un palais auquel elle donna le nom "Je ne m’éloignerai pas de lui” ou “Je ne m’en éloignerai pas“. Son demi-frère, Amenmès (ou Amenmosé), qui était l’aîné et Prince héritier, mourut, selon Alan Henderson Gardiner, au plus tard pendant l’an 12 du règne de son père. Ce posa alors la question de la place de la future Reine, surtout que son autre demi-frère Ouadjmès (ou Ouadjmosé ou Wadjmose ou Wadjmès ou Wadj-Messu), décéda juste après le premier. Selon une interprétation des textes de la Théogamie (Récit de la naissance divine) de Deir el-Bahari, largement défendue par certains, mais critiquée par Claude Vandersleyen, Thoutmôsis I aurait décidé à ce moment de faire couronner sa fille et lui aurait abandonné la plus grande partie du pouvoir. Hatchepsout va se servir de ces textes comme élément pour assoir sa légitimité sur le trône lorsque son père décèdera.

 

 
   À partir de là on a des avis différents entre spécialistes, les premiers pensent qu’à la mort de Thoutmôsis I elle était âgée d’une quinzaine d’années. (Florence Maruéjol nous dit 11/12 ans). Elle épousa alors son demi-frère Thoutmôsis II, né de la Reine Moutnofret I (ou Moutnéfert) qui monta sur le trône. Nous savons que Thoutmôsis II était une personne qui n’était pas d’une condition physique remarquable et de nombreux égyptologues spéculent que même pendant son règne, Hatchepsout était peut-être la véritable maître du pouvoir. Les travaux de l’égyptologue Luc Gabolde, sur les inscriptions des monuments, nous permettent de mieux connaître l’équilibre des pouvoirs à cette époque.

 
   Florence Maruéjol met en évidence une deuxième possibilité que soutiennent d’autres spécialistes qui pensent que les égyptologues ont longtemps considéré comme une évidence qu’Hatchepsout était non seulement une adulte, mais aussi une femme de tête dès le début de la régence. Or, comme nous dit Florence Maruéjol, il est possible que la Reine n’ait été qu’une adolescente. Une hypothèse que les inscriptions ne contrediraient pas, au contraire.
 
   Dans le discours qu’il prononce au cours d’une audience réunissant les grands du royaume, Thoutmôsis II affirme avoir transmis sa fonction à sa fille “alors qu’elle n’était qu’une enfant". De même, sur le bloc 147 de la Chapelle rouge, la Reine affirme : “Mon élévation eut lieu alors que je n’étais qu’une enfant.” Le jeune âge d’Hatchepsout lors de l’avènement de Thoutmôsis III pourrait expliquer l’importance considérable prise par le dignitaire Sénènmout. La dynastie représentée par un nourrisson et par une adolescente aurait trouvé en lui son défenseur.
 
   La Reine Ahmès, mère d’Hatchepsout, resta aux côtés de sa fille Régente. Elle est encore en vie après son couronnement comme l’établit une stèle, aujourd’hui à Berlin. Ahmès, Grande Épouse Royale, sœur du Roi et mère du Roi, y rend le culte à Hathor, tandis que sa fille, la Déesse : Maâtkarê, autrement dit Hatchepsout Pharaon, est en compagnie du Dieu Horus de Béhédet.
 
   Pendant cette période Thoutmôsis II eut une activité architecturale assez importante, notamment à Karnak. Les vestiges de décor de ses monuments montrent la Reine Hatchepsout, au début, assez effacée derrière Thoutmôsis II. Puis, au fil de son règne, elle devint de plus en plus présente, voire comme le précise Luc Gabolde, sa présence fut systématique. Faut-il y voir un réel pouvoir, la Reine ayant déjà un rôle sacerdotal ?.

 

L’arrivée au pouvoir

 
   Il y a une polémique entre les spécialistes sur la durée du règne de Thoutmôsis II. Les propositions vont de 15/14 ans comme pour : Edward Frank Wente et Nicolas Grimal, à 3 ans comme pour Cyril Aldred, Hans Wolfgang HelcK, Erik Hornung, Rolf Krauss, Luc Gabolde et Jean Yoyotte. Une grande partie des égyptologues s’accordent toutefois sur une durée de 12/13 ans. Les partisans d’un règne court appuient leur théorie sur le fait du peu de documents, artéfacts, ou inscriptions sur les monuments à son nom. Quoi qu’il en fut à la mort de son époux, Hatchepsout n’ayant pas eu de fils avec lui, la succession revint à Thoutmôsis III, un fils que Thoutmôsis II avait eu avec une épouse secondaire, Iset. Cependant celui-ci est très jeune, il avait à peine 5 ans.
 
   À la cour s’installa alors un désaccord sur cette succession. Un groupe voyait comme “Dauphin” la Reine Hatchepsout, parce qu’elle était l’héritière légitime, mais de nombreux conseillers étaient en faveur d’un successeur mâle. L’Oracle d’Amon fut interrogé et les Prêtres d’Amon confirmèrent le trône au jeune Prince Thoutmôsis III, mais du fait de son jeune âge, ils donnèrent la régence à sa belle-mère et tante Hatchepsout. Cette décision ne semble pas à l’époque avoir posé de problème, comme l’écrit Inéni, Maire de Thèbes et Surintendant des greniers d’Amon, dans la biographie de sa tombe (TT81) à Sheikh Abd el-Gourna.

 “Il (Thoutmosis II) monta au ciel et s’unit aux Dieux. Son fils (Thoutmosis III) fut élevé sur son trône comme Roi du Double-Pays. Il gouverna sur le trône de celui qui l’avait engendré tandis que sa sœur [son égale], l’Épouse du Dieu Hatchepsout, administrait le pays, les Deux Terres, conformèrent à ses directives et on s’activa pour elle, car Kemet respectait son autorité étant soumis à sa politique”. (Traduction B. Matthieu) (Les Égyptiens de l’Antiquité donnaient parfois à leur pays le nom de Kemet ou Kêmi).

Ce qui est à noter c’est que dans les documents, les années de règne de Thoutmôsis III sont l’unique décompte utilisé, Hatchepsout n’est jamais mentionnée.
 
   Selon Florence Maruéjol, brusquement, la Régente quitta les parures d’Épouse Divine. Elle arbora les ornements de , la couronne du Sud et la couronne du Nord étant mêlées sur sa tête, autrement dit elle se fit couronner Pharaon. La Reine fit valoir les droits que lui avait concédés son père. Certains égyptologues avancent qu’en l’an 2 de Thoutmôsis III et pour d’autres vers la fin de l’an 7, Hatchepsout obtint tous les pouvoirs en se faisant couronner Pharaon avec l’appui du haut clergé d’Amon, qui était dirigé par le Grand Prêtre Hapouseneb. À quel moment exacte Hatchepsout abandonne-t-elle donc son rôle de Régente pour celui de Corégente aux côtés de Thoutmôsis III ?. Selon, entre autres, Florence Maruéjol, cet événement se situe entre le 7 du 2e mois (Payni) de la saison Shemou de l’an 2, date du décret de Semna réglant le fonctionnement du temple, au nom du seul Thoutmôsis III, et l’an 7, date de la première attestation certaine du nom de couronnement d’Hatchepsout, Maâtkarê "Maât est le ka de Rê".
 

   Siegfried Schott démontra, en se fondant sur le texte du bloc 287 de la chapelle rouge d’Hatchepsout à Karnak, que la cérémonie s’était déroulée en l’an 2, quelques mois après le décret de Semna. Mais Jean Yoyotte a prouvé que l’inscription ne se rapportait pas au couronnement longuement décrit sur ce monument, mais à un oracle ou plutôt à un signe prodigieux. Le 29 du 2e mois (Mekhir) de la saison Peret de l’an 2, le Dieu promit la royauté à Hatchepsout dans la cour du petit sanctuaire qui s’élevait alors à Louqsor. Toutefois, cette date peut aussi se référer à son père et elle pourrait suivre immédiatement la naissance d’Hatchepsout ?. Un document, très controversé, dressé dans une chapelle du temple de Karnak-Nord, mentionne Thoutmôsis III et Hatchepsout Pharaon. Il s’agit de la stèle de la donation, rappelant un don de terres fait par Sénènmout.
 

   La Reine justifia sa légitimité en usant de plusieurs artifices : Les dernières volontés de son père qui souhaitait la voir régner ; elle s’inventa une naissance divine qui est racontée dans des textes et des représentations qui décorent son temple funéraire de Deir el-Bahari, c’est cette justification qui est appelée Théogamie (Naissance divine). Il y est dit que le Dieu Amon se serait uni avec sa mère Ahmès pour l’engendrer ; l’oracle d’Amon plaide en sa faveur ; elle est Grande Épouse Royale, Fille de Roi et Épouse du Dieu Thoutmôsis II etc…
 
   Cela dit elle n’usurpa pas à proprement parlé le trône, car Thoutmôsis III resta associé aux manifestations et décisions royales, mais pendant une vingtaine d’année (1479-1457) le Roi fut tenu à l’écart de l’État. Par contre à partir de son couronnement, Hatchepsout ne tint plus à être reconnue comme une femme. Elle remplaça sur ses représentations la robe-fourreau et sa Couronnes de Reine. Elle prit tous les attributs d’un Pharaon : Couronnes, le Némès, uraeus ou cobra dressé sur le front, barbe postiche, titulature, sceptres, pagne court et queue de taureau fixée à la ceinture. Elle ne rejeta que l’épithète “Taureau puissant“, référence au Dieu dynastique Montou, qui introduit le nom d’Horus. L’abondance de statues la représentant en homme prouve son désir d’être reconnue comme un "Roi".
 
   Quelles peuvent être les raisons du changement d’attitude d’Hatchepsout. Comme le précise Florence Maruéjol, d’abord, pourquoi laisse-t-elle s’écouler 7 ans avant de procéder à son couronnement ?. Peut-être simplement à cause de son âge et de son absence de maturité. Si l’on admet qu’elle ne devint Régente avant ses 15 ans, il n’est guère surprenant qu’elle ait attendu plusieurs années. Il lui fallait acquérir la pleine maîtrise du gouvernement pour franchir cette étape. Ensuite, la présence d’une jeune fille et d’un enfant en bas âge sur le trône a pu inciter quelques dignitaires à se croire plus qualifiés que ce duo, pour prendre en main les affaires de l’État. Si les hauts fonctionnaires Thébains, comme les Vizirs Amethou et Ouseramon, soutinrent indéfectiblement la couronne, ce ne fut peut-être pas le cas de tous les dignitaires, notamment en province.
 
   En lui conférant la nature divine attachée à la fonction royale, le couronnement a pu donner à la Reine l’autorité nécessaire pour prendre les mesures énergiques, visant à mettre fin à des troubles politiques. Dans les textes qu’elle fit graver au spéos Artémidos, en Moyenne-Égypte, la Reine proclame : “En tant que conquérante, je suis venue comme Horus, mon uraeus s’enflammant contre mes adversaires. J’ai éloigné ce que les Dieux abhorrent et j’ai ramené le pays sous leurs sandales. (…)“. Peut-être qu’en se faisant couronner Hatchepsout voulut préserver le trône de Thoutmosis III et sa propre dynastie. Le couronnement lui permit aussi d’envisager plus sereinement l’avenir au cas où le jeune souverain viendrait à décéder. Une fois investie de la puissance d’un Pharaon, la Reine était assurée que le trône ne lui échapperait pas.

 

Sa politique étrangère

 
   Le règne du Pharaon Hatchepsout se caractérisa par une politique étrangère basée non plus sur les grandes conquêtes militaires, mais sur des relations commerciales intenses et des expéditions. Selon Donald Bruce Redford et Walter Friedrich Reineke six campagnes au moins en Nubie et en Phénicie ont pu être documentées. Notamment celle vers la Phénicie, (Au Liban) d’où elle importa du bois nécessaire à la construction des bateaux, ou celle vers le Sinaï pour y exploiter les mines de cuivre et de turquoise.
 
   La plus célèbre expédition, en l’an 8/9 de son règne, fut dirigée par Néhésy (ou Néshi) et ce fit vers le Pays de Pount à l’intérieur de la mer Rouge à proximité l’Éthiopie actuelle. La Reine fit représenter cet épisode sur les bas-reliefs de son temple funéraire. Les troupes qui accompagnèrent l’émissaire de la Reine embarquèrent sur 5 bateaux. Les relations commerciales, interrompues depuis presque trois cents ans avec le pays de Pount, reprirent grâce à cette expédition.
 


 

Buste d’Hatchepsout –
Nouveau Musée de Berlin

   Le pays regorgeait alors de bois aromatiques, de résines précieuses, de parfums et d’huiles de sycomore, d’or et d’ivoire et d’animaux sauvages. Bien que l’on ne sache pas avec précision où se déroula cette expédition en pays de Pount, la faune et la flore représentées sur les reliefs du temple funéraire de la Reine montrent que les échangent eurent lieu dans un pôle commercial d’Afrique orientale probablement situé quelque part sur la côte, entre l’Erythrée et l’Ethiopie. Le retour de la flotte vers l’Égypte avec sa prodigieuse cargaison fut un véritable triomphe et demeura, dans les annales de l’histoire du pays, comme l’un des faits les plus éclatants du règne de cette souveraine.
 

Ses campagnes

 
   Hatchepsout ne fut pas une Reine guerrière, cela dit ce ne fut pas non plus une Reine pacifiste comme il a souvent été écrit. On lui connaît au moins trois expéditions militaires en Nubie et une en Syrie/Palestine. Joyce Anne Tyldesley nous précise que sous son règne : "L’assujettissement des étrangers est rondement mené grâce à une succession de campagnes militaires victorieuses contre les vassaux du Sud et de l’Est". La première est en Nubie au début de son règne. Elle nous est connue par une inscription de son trésorier Tay (ou Ty) sur l’île Sehel. Une expédition punitive en Syrie/Palestine après l’an 7, mais on ne sait pas la date précise.
 
   La troisième, en Nubie, pourrait avoir eu lieu en l’an 12 et mena ses armées jusqu’à la deuxième cataracte. Elle mata, en l’an 20, une rébellion Nubienne au même endroit comme inscrit sur la stèle de Tombos. Même si la majorité de ses constructions en Nubie furent détruites par la suite pour des raisons politiques, il subsiste quelques traces de son passage à Kasr Ibrîm et à Bouhen où elle fit construire un temple dans la grande forteresse. À Deir el-Bahari, sur des fresques, on peut apercevoir le Dieu Nubien Dédoun, conduisant une série de cités Nubiennes prisonnières, chacune représentée sous l’aspect d’une ville fortifiée ou d’un cartouche crénelé surmonté d’une tête de Nubien, vers la Reine victorieuse Hatchepsout.

 

La Reine et Sénènmout

 
   La Reine hérita des courtisans de son demi-frère défunt, mais peu à peu elle s’entoura de conseillers de son choix qui furent souvent d’origine modeste. Un de ceux-ci fut l’Intendant d’Amon, Sénènmout (ou Senmout – sn-Mw.t). La nature exacte des relations de la Reine avec le fonctionnaire est encore aujourd’hui très débattue. Certains spécialistes, et ils sont de plus en plus nombreux sur cette voix romanesque, avancent qu’elle eut semble-t-il une relation "amoureuse" avec lui. Voire même pour quelques-uns un mariage, mais cette idée, comme le précise Joyce Anne Tyldesley, n’est pas à retenir. En effet, poursuit Tyldesley, un mariage est hors de question pour une femme Pharaon car il n’aurait pas manqué de provoquer des conflits d’intérêt, mais ont ils été amants ? pourquoi pas. Un graffiti, mis au jour dans une tombe de Deir el-Bahari, montre un homme debout ayant des rapports sexuels avec une femme parée d’une coiffe royale, mais ce dessin est-il a prendre en tant que preuve ?.
 
   À l’inverse, comme le précise les spécialistes, le fait que Sénènmout osa graver son image dans le temple funéraire de la Reine, montre une hardiesse sans précédent de la part de quelqu’un qui n’est pas de sang royal. Il devait donc être très proche de la Reine pour qu’elle en accepte l’acte. S’ajoute le fait que son second tombeau empiétait sur l’enceinte de Deir el-Bahari. Cet argument plaide encore plus fortement en faveur d’une relation particulière entre la souveraine et son conseiller car pour effectuer cette construction il lui fallut obligatoirement l’aval de la Reine.
 
   Christian Leblanc réfute toute relation amoureuse entre ces deux personnages. Il prétend que "Le fait que le nom de Roi d’Hatchepsout, Maâtkarê, soit gravé sur un de ses linceuls n’apporte aucune preuve, mais indique tout au plus que ce jeune homme, peut-être fils d’un Prince étranger, éduqué en Égypte et donc protégé de la couronne, à du mourir durant ce règne".
 


 

Tête d’Hatchepsout trouvée à
Louxor – Musée national
d’Alexandrie

   Sénènmout naquit à Hermonthis (ou Ermant, environ à 30 km. au Sud de Louxor) et fut le fils de Ramosé, qui porte le simple titre de Dignitaire et de la Maitresse de maison Hatnéfer. Il eut trois frères et deux sœurs. Sa famille, bien que notable du pays de Ouaouat était d’origine modeste (Contrairement à ce qu’avance Christian Leblanc), mais son ambition lui permit d’accéder aux faveurs de la Reine. Sa brillante carrière débuta avec la régence, comme il l’affirme lui-même dans sa tombe (TT71) à Sheikh Abd el-Gourna : “J’étais dans le pays sous ses ordres (ceux d’Hatchepsout) à partir de la mort de son prédécesseur.” Sort-il des rangs de l’armée ? D’après Hans Wolfgang Helck, le cursus qu’il suivit par la suite indiquerait que Sénènmout fut un ancien soldat. En effet, l’égyptologue souligne que les précepteurs des enfants royaux étaient recrutés parmi les valeureux militaires.
 
   Dans la même sépulture (TT71), Sénènmout évoqua des activités militaires. L’inscription, très fragmentaire, domine un défilé de soldats armés de haches ou d’arcs et de flèches, figuré sur le mur nord de la salle large. Elle mentionne la Nubie, un butin et un bracelet d’or reçu en guise de récompense et la prise de captifs. Si Sénènmout se vanta bien ici d’un séjour dans l’armée, se distingua-t-il en Nubie sous Amenhotep I, Thoutmosis I, Thoutmosis II ou encore sous Hatchepsout ?. Voilà qui reste impossible à déterminer. Sur une de ses statues du musée du Caire (CG 579), provenant du temple de Mout à Karnak, il se définit comme un fidèle compagnon qui suit le Roi dans les pays étrangers et qui reçoit l’or de la récompense.
 
   Sous la régence et jusqu’au couronnement de la Reine, Sénènmout exerce les fonctions d’intendant de l’Épouse royale Hatchepsout, d’intendant et Précepteur de la Princesse Néferourê et de Directeur du double grenier d’Amon. Il est aussi qualifié de Prince et Gouverneur et Chancelier du Roi de Basse-Égypte, titres honorifiques qui le classent parmi l’élite des dignitaires. Sa carrière administrative a peut-être commencé sous Thoutmosis II, mais aucun document ne l’atteste. Vers la fin de la régence, il reçut les titres d’Intendant d’Amon, de Directeur du trésor, sans doute d’Amon, Directeur de ce qui est scellé, Directeur des champs d’Amon, Directeur du bétail d’Amon et de Supérieur de la main-d’œuvre mérou d’Amon. Les titres de Supérieur des secrets dans la maison du matin, Celui qui enveloppe les deux couronnes avec l’étoffe rouge, de Prêtre sematy du Roi dans le privé et de Gardien du diadème dans la parure du Roi, établissent la part prise par Sénènmout dans le couronnement de la Reine.
 
   Il renonça ensuite aux responsabilités liées aux maisons de la Reine et de la Princesse et à l’éducation de Néferourê. Il continua à cumuler les titres en rapport avec le temple d’Amon et il se para du titre de Directeur des travaux dans Karnak et de Directeur des travaux d’Amon. Après l’an 9 et l’expédition de Pount, il se glorifia du titre de Grand intendant d’Amon qui marqua une nouvelle étape dans son ascension sociale et politique. Il devint le premier conseiller de la Reine, accumulant richesses et titres et abusant petit à petit de sa confiance. Il finit par être découvert et la Reine lui retira tous ses titres et il disparut mystérieusement. Le mystère qui entoure sa fin a fait naître l’idée qu’il avait été victime d’une persécution. Une théorie alimentée par la soi-disant mutilation de ses noms et de ses représentations. Avec son rôle prééminent et ses nombreuses prérogatives, a-t-il déchaîné les foudres de ses souverains ?. Est-il tombé en disgrâce sous Hatchepsout, ou a-t-il été inclus par Thoutmosis III dans la proscription visant la Reine ?.
 
   Pour certains, sa soif inextinguible de pouvoir se heurta à l’ambition sans limites d’Hatchepsout qui l’écarta brutalement du pouvoir et fit marteler ses images. Pour d’autres, Thoutmosis III étendit la campagne de proscription dirigée contre sa belle-mère à son puissant Ministre. À la même époque Néferourê décéda. La Reine s’entoura alors d’une garde réduite de hauts dignitaires compétents et dévoués dont : Pouyemrê, Deuxième Prophète d’Amon et également Grand Architecte, Néhésy (ou Néshi) Chancelier et Chef du Trésor et Hapouseneb son Vizir et Grand Prêtre d’Amon qui supervisa l’essentiel des grands travaux et des expéditions.
 
   Christian Leblanc, nous dit que Sénènmout eut deux épouses : Une certaine Iâh-Hotep (ou Ahhotep) et une autre dame que l’on voit en sa compagnie dans la tombe TT353 de Deir el-Bahari, mais qui est demeurée anonyme et que l’on ne connait pas d’enfant de ces unions. À l’inverse, Christine Meyer offre des preuves convaincantes pour démontrer que Sénènmout fut célibataire toute sa vie : Par exemple, il est dépeint seul avec ses parents sur les stèles funéraires de ses tombes ; il est représenté seul, plutôt qu’avec une femme, dans la vignette du chapitre 110 du Livre des Morts de la tombe TT353 ; enfin, ce fut un de ses frères et pas un de ses fils, qui fut chargé de l’exécution de ses rites funéraires. On ne sait pas où il fut enterré, il avait une chapelle et un tombeau construit pour lui (TT71), dans la vallée des Nobles à Sheikh Abd el-Gourna et le tombeau (TT353), près du temple de la Reine à Deir el-Bahari. Ils furent tous deux fortement vandalisés durant le règne de Thoutmosis III, peut-être pendant la campagne de ce dernier pour éradiquer toutes traces de la mémoire d’Hatshepsout.

 

 
Sa disparition

 
   Les informations concernant la fin du règne d’Hatchepsout sont rares. La Reine est mentionnée en l’an 17 dans l’inscription appartenant à la dédicace du Palais de Maât, à Karnak. Les artistes y travaillaient donc encore. Un an 18 est gravé sur une statue fragmentaire, exhumée dans la chapelle du Prince Ouadjmès et aujourd’hui perdue. Ce qui est sûr c’est que “l’affaire” avec Sénènmout affaiblit Hatchepsout qui perdit la couronne deux ans après la chute de son "fidèle".
 

Hatchepsout –
Ägyptisches Museum – Berlin

 

   Elle apparaît pour la dernière fois dans deux documents officiels en l’an 20, puis plus de trace d’elle. L’un provient de Sérabit el-Khadim, au Sinaï. C’est une stèle exécutée pour un scribe du nom de Nakht. L’autre inscription provient de la pyramide à degrés de Djoser à Sakkarah. Un scribe y commémore une visite touristique effectuée le 2 du 3e mois (Phamenoth) de la saison Péret de l’an 20 de Thoutmosis III et d’Hatchepsout. Enfin, un texte, inscrit sur un ostracon provenant de Deir el-Bahari, mentionne le 4e mois (Pharmouti) de saison Péret de l’an 20 d’un Pharaon non nommé et un certain Djéhoutyhotep. Or celui-ci est l’intendant de la Reine. Hatchepsout vit donc encore en l’an 20.
 
   Après, est-elle morte de suite ou d’abords disgraciée ?. Si elle avait 14/15 ans au début de la régence, elle disparaît vers l’âge de 35/36 ans. Elle laissa Thoutmôsis III seul Roi d’Égypte autour de l’an 21/22. La date exacte de la mort d’Hatchepsout n’étant pas connue on considère qu’elle survint le jour où Thoutmôsis III devint Roi d’Égypte. Joyce Anne Tyldesley précise que sur une stèle érigée à Armant (ou Hermontis), ce serait le 10e jour, du IIe mois (Mekhir), de la saison Peret, de l’an 22 de son règne. Soit pour James Peter Allen le 16 Janvier 1458. Cette hypothèse pour la disparition et/ou le décès de la Reine est la plus fréquemment retenue par les égyptologues, dont Florence Maruéjol. Elle semble, il est vrai, la plus probable. Cependant, d’autres spécialistes comme Claude Vandersleyen ne tranchent pas et préfèrent laisser planer un doute.
 
   À la mort de la Corégente, sa tante et belle-mère, Thoutmôsis III lui rendit tous les honneurs qui lui étaient dus. Contrairement à ce qu’envisageait l’égyptologue W.F.Edgerton, en 1933, Le Roi ne jeta son corps ni aux chiens ni aux chats. Il présida aux cérémonies qui assuraient la vie éternelle de la Reine. Il confia sa dépouille aux embaumeurs, établis sur la rive gauche de Thèbes, afin qu’ils procèdent à la momification avec tout le soin requis. Le Roi mit à profit les 70 jours que dura cette opération rituelle pour organiser l’enterrement et rassembler le matériel préparé par la souveraine. Il prit la tête du cortège qui pénétra dans la Vallée des Rois, suivi par les Prêtres et la foule nombreuse des dignitaires et des porteurs chargés des objets et des offrandes destinés à la sépulture. Ce scénario trouve confirmation grâce aux maigres vestiges de l’équipement funéraire d’Hatchepsout exhumés dans l’hypogée par Howard Carter.
 
   Cependant, juste après les cérémonies, Thoutmôsis III fit marteler ses cartouches et images, leur substituant ceux de Thoutmôsis I et Thoutmôsis II, ou encore les siens. On assista donc à une tentative d’effacement du souvenir d’Hatchepsout sur les documents historiques. Dans le temple de Deir el-Bahari, les statues furent renversées, brisées ou défigurées avant d’être enterrées dans une fosse. Joyce Anne Tyldesley nous dit qu’à Karnak, on tenta même de murer les obélisques.
 
   Il faut toutefois préciser que contrairement à ce qui est souvent pensé, ce ne sont pas tous les cartouches, ou toutes les images que les ouvriers effacèrent, mais seulement ceux relatifs à Hatchepsout "Roi", pas ceux appartenant à la Régente, ou à la Reine. Si l’on suit la tradition Égyptienne, Thoutmôsis III laissa de ce fait à Hatchepsout la possibilité de revivre dans l’au-delà. Aujourd’hui encore se pose la question du pourquoi d’un tel acte de la part du Roi ?. Était-ce une question politique, était-ce pour se venger d’avoir été tenu à l’écart du pouvoir aussi longtemps ?. Mais, dans ce cas, pourquoi avoir attendu 22 ans ?. Surtout que le Roi étant chef des armées il lui aurait été facile de prendre le pouvoir par la force, hors tout au long de son règne rien ne laisse penser que la Reine eut une quelconque peur d’une action de son beau-fils.
 
   La question divise les égyptologues car en l’absence de document sur l’état d’esprit du Roi il est difficile d’imaginer ses motivations. De fait, on ne dispose d’aucune preuve à l’appui de la théorie consistant à penser que Thoutmôsis III haïssait Hatchepsout, ou éprouvait de l’animosité envers elle. Florence Maruéjol pense qu’il faut voir une volonté politique de Thoutmôsis III de rétablir une succession à son profit. Dans ce cas Hatchepsout doit être perçue comme une usurpatrice.

 

 

Sénènmout et Néferourê –
Musée Egyptien du Caire

Les fonctionnaires importants de son règne

 
   Comme dit plus haut, la Reine s’entoura de conseillers généralement issus de famille modeste. Elle se rendit parfaitement compte que ces hommes, qui se sont fait eux-mêmes, avaient tout intérêt à bien la servir pour qu’elle reste au pouvoir le plus longtemps possible. On a connaissance de plusieurs personnages importants pendant le règne d’Hatchepsout et ce, à différents postes :
 
     Les fonctionnaires de la cour :
 
Ahmès-Pennekhbet, un militaire qui fut selon certains spécialistes le père de Satiâh (ou Sitiah ou Sit-aoh ou Sit-Iah ou Sat-Iah), l’épouse de Thoutmosis III. Selon James Henry Breasted, il fut nommé tuteur de la Princesse royale Néferourê avec Sénènmout (ou Senmout), poste qu’il occupait pour Hatchepsout lorsqu’elle était jeune fille.
 
Amenhotep qui fut Commissaire en Chef au Palais.
 
Djehoutinéfer qui fut Intendant préposé à l’Épouse du Dieu. Il épousa Bénemeb. Une statue de lui se trouve au musée du Louvre.
 
Sénènmout (ou Senmout), architecte de la Reine, Vizir, Précepteur et tuteur de sa fille Néferourê, Intendant des successions d’Amon.
 
Satrê (ou Sitrê-In ou Sat-Rê ou Sit-Rê), qui fut la nourrice d’Hatchepsout.
 
        Les fonctionnaires du gouvernement :
 
Hapouseneb, Vizir du Sud. Son tombeau (TT67) se trouve à Sheikh Abd el-Gourna. Il fut Grand Prêtre d’Amon pendant le règne Hatchepsout, Directeur des travaux royaux, Garde du sceau du Roi de Basse-Égypte. Il semble avoir été l’un des grands partisans de la Reine. Il était le fils de Hapou et Ahhotep. Un temple au Gebel el Silsilé mentionne son frère Sa-Amon et sa sœur Ahmose. Les descriptions du sanctuaire parlent aussi de son fils Djehoutimès-Mekhet et de plusieurs de ses filles.
 
Amethou, appelé aussi Ahmès, Vizir du Sud. Son tombeau (TT83) se trouve à Sheikh Abd el-Gourna. Il sera encore en fonction sous Thoutmôsis III. Il épousa Ta-Amethou. Elle lui donna plusieurs fils : Néferoueben qui fut Vizir ; Ouseramon (ou Ouser) qui fut Gouverneur de Thèbes et Vizir. Son tombeau (TT61) se trouve également à Sheikh Abd el-Gourna ; Amenemhat (ou Amenhotep) qui fut Chef de la maison de travail d’Amon. Son tombeau (TT61) se trouve également à Sheikh Abd el-Gourna ; Aakhéperkarê qui fut Prêtre de Montou et Amenmosé qui fut Trésorier d’Amon.

Sculpture en quartzite rouge représentant
Sénènmout à genoux tenant dans ses mains un
écheveau de corde – Musée du Louvre

 
Seni, qui fut vice-Roi de Kouch depuis le Roi Ahmès I (1549-1525/24) jusque pendant la première année de la corégence Hatchepsout / Thoutmosis.
 
Amenemnekhou, qui fut vice-Roi de Kouch. Il fut aussi un confident d’Hatchepsout. Après la mort de la Reine il fut remplacé par Nehi, un partisan de Thoutmôsis III.
 
Inebni qui fut vice-Roi de Kouch dans la dernière partie du règne. Certains spécialistes ne sont pas sûr qu’Inebni servit à cette fonction. Il n’aurait été que Commandant des archers. Selon James Henry Breasted, il est intéressant de noter que sur une de ses statues, il cite : Thoutmôsis III, le "frère" d’Hatchepsout. Sur une autre, au British Museum, il est enregistré en tant que Commandant des archers et Surveillant des armes du Roi.
 
Néhésy (ou Néshi), Chancelier et Chef du Trésor. En l’an 8/9 du règne de la Reine, il fut le chef de l’expédition au pays de Pount. Il fut enterré à Saqqarah.
 
Thoutiy qui fut Surveillant de la maison d’argent. Il fut le successeur d’Inebni à ce poste. Il fut un fidèle partisan de la Reine et dans sa tombe son nom et celui de la Reine furent effacés. Il portait également d’autres titres que l’on a retrouvés sur une stèle sur la façade de son tombeau : Grand favori du Seigneur des Deux Terres, Chef des Prophètes à Hermopolis, Porteur du sceau royal, etc…
 
Djehouty qui fut Gardien du trésor royal et de son fonctionnement. Il était aussi Surveillant des travaux pour Hatchepsout. Il vécut jusque sous le règne de Thoutmôsis III. Les deux souverains sont représentés dans sa tombe (TT11) à Dra Abou el-Naga. Il participa à la construction du temple de Deir el-Bahari et érigea deux obélisques dans le temple d’Amon.
 
Hapouseneb qui fut Grand Prêtre d’Amon, Chef des prophètes du Sud et du Nord, Vizir du Sud. Il supervisait l’essentiel des grands travaux et des expéditions. Il fut le constructeur de la tombe royale. Hapouseneb fut l’homme le plus puissant dans le parti d’Hatchepsout et une aide précieuse lors de sa prise de pouvoir. Selon James Henry Breasted, grâce à Hapouseneb, Hatchepsout eut tout le sacerdoce de son côté. Il fut enterré dans la tombe TT67 à Sheikh Abd el-Gourna. Il fut le fils de Hepou et Ahhotep.

 

Ses constructions

 
   L‘activité de "bâtisseur" d’Hatchepsout fut particulièrement dynamique et importante. La Reine eut la volonté de laisser une empreinte marquante, peut-être une manière d’imposer sa présence ?, d’où ces nombreuses statues aujourd’hui dans les plus grands musées du monde. Outre son temple funéraire de Deir el-Bahari, à côté de celui de Montouhotep II (2061-2010), débuté en l’an 7 et dont la construction dura près de 15 ans, temple que les Égyptiens nommaient "djéser djéserou" (Le magnifique des magnifiques), elle fit ériger beaucoup de monuments et de nombreux obélisques.
 


 

Temple d’Hatchepsout – Deir el-Bahari

  Déjà au début de sa régence elle fit extraire deux obélisques du site des carrières d’Assouan. Deux immenses aiguilles qui furent érigées à l’entrée du temple à Karnak. Plus tard, elle ordonna l’extraction de deux autres obélisques pour célébrer sa 16e année de "Pharaon", qui furent recouvert d’or et installés à Karnak. Ce fut en fait trois obélisques qui furent taillés car un de ceux-ci éclata lors de sa fabrication et fut laissé sur son site, où il demeure toujours. Il est connu sous le nom de L’obélisque inachevé. Il nous permet aujourd’hui de voir comment ils étaient extraits à cette époque. Dans tout le pays, jusqu’en Nubie, son énorme programme de construction laissa des traces :
 
La Reine se fit construire, une tombe dans la vallée des Rois, KV20, pour être près de son père. Il convient de noter que celle-ci ne lui est pas attribuée avec certitude.
 
À Éléphantine Hatchepsout fit construire deux sanctuaires dédiés aux divinités locales, dont le temple de Satis.
 
À coté de Béni Hassan, au Sud de Al Minya, elle fit creuser le Spéos Artémidos (ou La grotte d’Artémis, nom donné par les Grecs lors de l’occupation de l’Égypte) qui est un temple dédié à la Déesse Pakhet, qui est variante locale de la Déesse Sekhmet. Le temple rupestre est taillé dans le roc des falaises sur la côte orientale du Nil. Il est supposé avoir été construit à côté de beaucoup d’autres plus anciens qui n’ont pas survécu. Il avait une architrave avec un long texte de dédicace portant la célèbre dénonciation d’Hatchepsout contre les Hyksôs qui a été traduite par James Peter Allen. Leur occupation du pays avait provoqué un déclin culturel qui a persisté jusqu’à Hatchepsout. Ce temple fut par la suite modifié et certaines de ses décorations intérieures furent usurpées par Séthi I (1294-1279, XIXe dynastie).
 
À Karnak elle fit ériger le huitième pylône ; Une chapelle dite chapelle rouge ou palais de Maât, où l’on pouvait déposer la barque d’Amon lors des processions ; Un nouveau palais royal, mais à caractère apparemment rituel, qui est désigné par certains textes sous l’appellation de "Celle qui est comblée par le vent du Nord" ; et de nombreux aménagements permettant de relier divers temples entre eux à l’intérieur du complexe.
 
Kouma vit la construction du temple de Khnoum.
 
À Ermant la souveraine érigea un temple dédié au Dieu Montou.
 
À Médinet Habou elle fit construire le petit temple d’Amon.
 
À Cusae elle fit restaurer le temple d’Hathor, qui avait été durement éprouvé lors des guerres de la fin de la XVIIe dynastie.
Les diverses représentations d’Hatchepsout, dans tous ces monuments, évoluent du féminin au masculin, confirmant qu’à partir d’une certaine période elle ne tint plus à être reconnue comme une femme. Tous ces édifices ont pratiquement ou totalement disparu, en même temps que les villes où ils se trouvaient, et il ne reste que les monuments de Thèbes pour témoigner de la prospérité de son règne.
 

  Pour plus de détails voir l’article sur son Temple funéraire

 

Ses enfants

 
   Hatchepsout a trois enfants différents qui lui sont attribués en fonction des spécialistes :
 


 

La chapelle rouge – Karnak

Néferourê (ou Rê-Néférou – Nfrw-Ra“La beauté de Rê” ou “La perfection de Rê”) qui naquit en l’an 10/11 du règne de Thoutmôsis II. Elle fut peut-être l’épouse de son demi-frère Thoutmôsis III. Cette théorie est fondée sur deux inscriptions où le nom de la Grande Épouse Royale de ce dernier, Satiâh (ou Sitiah ou Sit-aoh ou Sit-Iah ou Sat-Iah) fut remplacé par celui de Néferourê. Une des inscriptions est associée au titre Grande Épouse Royale (Hmt-mswt wrt), l’autre avec celui d’Épouse du Dieu Amon (Hmt-ntr imn). Néferourê eut comme tuteur (Père nourricier) Ahmès-Pennekhbet, l’ancien tuteur de sa mère, puis comme précepteur et tuteur Sénènmout (ou Senmout).
 
Néferoubity, que quelques spécialistes, comme Thomas Schneider, donnent comme une deuxième fille possible avec Thoutmôsis II, mais nous n’avons pas de véritable preuve de son existence. Il y a peut-être confusion avec sa sœur. Pour beaucoup de spécialistes, comme Florence Maruéjol, le couple n’a pas eu d’autre fille comme la lecture erronée des cônes funéraires de Sénènmout (ou Senmout), le père nourricier de Néferourê, l’a longtemps laissé croire. Au lieu de lire le "père nourricier de l’épouse du Dieu Hatchepsout” et attribuer ainsi une sœur à Néferourê portant le même nom que la reine, il fallait lire le "père nourricier de la fille de l’épouse du Dieu Hatchepsout”, la fille en question étant Néferourê.
 
L’égyptologue Christiane Desroches Noblecourt prétend que la Reine eut un enfant avec Sénènmout, un fils au nom de Maiherpéra (ou Maïherpra), mais aucun indice ne vient confirmer cette affirmation.
 
   Il lui fut aussi longtemps attribuée une fille au nom de Méritrê-Hatchepsout (ou parfois Hatchepsout-Meryet-Ra) qui fut une des épouses de Thoutmôsis III. On sait aujourd’hui que cette Princesse était la fille de Dame Houy dont la statue se trouve au British Museum (EA 1280), et qui portait de nombreux nobles titres.
 

Sa sépulture

 
   La momie de la Reine est restée introuvable jusqu’au 27 juin 2007, date où Zahi Hawass a annoncé qu’une momie découverte en 1903 dans le tombeau KV60 était en fait celle de la Reine. Le tombeau fut découvert par Howard Carter qui mit au jour deux momies de deux femmes. L’une des momies se tenait dans un sarcophage tandis qu’une autre était posée simplement sur le sol de la tombe. La première qui reposait dans un sarcophage, fut identifiée comme celle de Satrê (ou Sitrê-In ou Sat-Rê ou Sit-Rê), la nourrice d’Hatchepsout. Il faut noter qu’elle est considérée par certains spécialistes comme celle de son père Thoutmôsis I ?. L’identité de la seconde femme demeurait par contre inconnue. En 1906, la momie de la nourrice fut transférée au musée du Caire tandis que l’autre resta sur place à l’intérieur de la tombe. En 1989/90, Donald P.Ryan fouilla de nouveau KV60 et exhuma cette momie restante.


 

Momie de KV60

 
   On pensa alors qu’il pouvait s’agir celle de la Reine. L’argument principal des égyptologues était le fait que la momie avait le bras gauche replié sur la poitrine, ce qui était une position propre aux momies royales. Par contre, elle ne portait aucune parure, pas de coiffe, ni bijoux, ni sandales, ni faux ongles aux pieds ou aux mains. En Juin 2006, Zahi Hawass fit rouvrir la tombe pour examiner de nouveau la momie in-situ. Il conclut après études qu’il y avait toujours des doutes sur son propriétaire, car la thèse de l’attribution à la Reine n’était pas sure, la position du bras gauche ne convainquant pas. Monsieur Hawass confirmait : "Qu’il s’agissait d’une femme dans la cinquantaine, obèse et probablement morte d’un cancer". Il convenait donc de reprendre les analyses afin d’apporter des preuves irréfutables.
 
   Dans une boîte funéraire frappée du sceau d’Hatchepsout, mise au jour en 1881 dans la cachette royale de la tombe (DB320) de Deir el-Bahari, on avait découvert une dent brisée, une molaire qui, si la boite n’avait pas été réutilisée, était celle de la Reine. L’examen de la momie de la "grosse femme" de KV60 permit de mettre en évidence l’absence d’une molaire.
 
   Après repositionnement en 3D, la dent de la petite boite semblait s’emboiter parfaitement dans la mâchoire de la momie. Il s’agissait donc là, pour quelques spécialistes, la preuve que la momie était bien celle d’Hatchepsout ?. Cette supposition venait donc confirmer l’hypothèse émise il y a plus de 30 ans par une égyptologue Américaine, Elizabeth Thomas, aujourd’hui décédée. D’après monsieur Hawass : "La molaire brisée correspondait exactement avec la mâchoire de la momie inconnue de la tombe KV60, il n’y avait donc plus aucun doute".
 


 

Momie de KV60

   Pour l’occasion, L’Égyptien, toujours avide de spectacle, avait organisé toute une mise en scène pour l’annonce de la découverte. Devant la presse, d’un geste vif, il avait retiré un drapeau Égyptien qui masquait la momie sous verre :
  "Et voilà la Reine Hatchepsout", avait-t-il dit.
Le problème pour lui, c’est que la veille la chaîne Américaine Discovery Channel, associée aux recherches et à la découverte, l’avait devancé en dévoilant toute l’histoire.
 
   Reste que pour beaucoup d’égyptologues, s’ils constituent un début de preuve, ces nouveaux éléments sur cette momie ne peuvent en aucun cas attester formellement son identité, car malheureusement les études ADN entre cette momie et celles du père d’Hatchepsout, Thoutmôsis I et de sa grand-mère Ahmès-Néfertari I n’ont rien donné. Une analyse qui viendrait confirmer la théorie serait celle de l’ADN de la dent, celle-ci sera peut-être faite un jour ?. En attendant monsieur Hawass devra donc freiner ses ardeurs et espérer d’autres découvertes.
 
   D’autres questions restent sans réponse s’il y avait confirmation : Pourquoi la momie d’Hatchepsout aurait-elle été déplacée de sa tombe supposée KV20 pour être mise dans KV60 ? et à quelle époque ? Pourquoi un coffre à son nom fut-il retrouvé dans la cachette royale de la tombe (DB320) de Deir el-Bahari et pas le corps ?, Pourquoi la momie aurait-elle été posée à même le sol et celle de la nourrice dans un sarcophage ?, dans ce cas KV60 fut-il pillé ?, si oui à quelle époque ? etc……
 

  Pour plus de détails voir les articles sur : La tombe KV60 et sur la tombe KV20

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Fawzia Assaad :
Hatshepsout : Femme Pharaon, Geuthner, Paris, 2000 – El Gabalaya, cop., Le Caire, 2000.
Franco Cimmino :
Hašepsowe e Tuthmosis III : Una regina ambiziosa e un grande faraone, Rusconi, Collection : La Storia, Milano, 1981.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Christiane Desroches Noblecourt :
La femme au temps des Pharaons, Éditions Stock, Paris, 1986 et 2001.
La Reine mystérieuse Hatshepsout, Éditions Pygmalion, Mars 2002 – Flammarion, collection : J’ai Lu, Aout 2008.
Hatshepsout, un visage enfin révélé, pp : 18-23, Historia Paris 664, 2002.
Peter F. Dorman :
The Monuments of Senenmut : Problems in Historical Methadology, Kegan Paul Ltd., London, 1988.
Francis Fèvre :
La Pharaonne de Thèbes, Hatchepsout fille du soleil, Collection : L’Égypte des grands Pharaons, GLM / Presses de la Renaissance, 1986 et Décembre 1994 – France loisirs, Janvier 1987.
Ellen Galford :
Hatshepsut : The princess who became king, National Geographic, Washington, D.C., 2005 – QED, London, 2005.
Michel Gitton :
Les divines épouses de la XVIIIe dynastie, Centre de recherches d’histoire ancienne, Annales littéraires de l’université de Besançon, Les Belles-Lettres, Paris, 1984 et 1989.
Jean-Claude Goyon et Mohamed A.El-Bialy :
Les Reines et Princesses de la XVIIIe dynastie a Thèbes-Ouest, Atelier national de reproduction des thèses, Lille, 2005.
Nicolas Grimal, Franck Burgos et François Larche :
La chapelle rouge d’Hatshepsout. Volume II, Editions Recherche sur les civilisations, Paris, 2008.
Miriam Greenblatt :
Hatshepsut and ancient Egypt, Benchmark Books, New York, 1999.
William Christopher Hayes :
Egypt : Internal affairs from Tuthmosis I to the death of Amenophis III Cambridge Ancient History, Revised ed., vol. 2, Cambridge University Press, 1962- 1973.
Pierre Lacau, Henri Chevrier, Michel Gitton et Marie-Ange Bonhême :
Une chapelle d’Hatshepsout à Karnak, BiEtud 2, IFAO, Le Caire, 1er fasc. 1977 et 2ème fasc. 1979.
Christian Leblanc :
Reines du Nil au Nouvel Empire, Bibliothèque des introuvables, Juillet 2010.
Florence Maruéjol :
Thoutmôsis III et la corégence avec Hatchepsout, Collection : Les grands pharaons, Pygmalion Editions, Paris, Septembre 2007.
Christine Meyer :
Senenmut : Eine prosopographische Untersuchung, Verlag Borg, Hamburg, 1982.
Suzanne Ratié :
La Reine Hatchepsout : sources et problèmes, Orientalia monspeliensia 1,  E.J. Brill, Leiden, 1979.
Roland Tefnin :
L’an 7 de Touthmôsis III et d’Hatshepsout, FÉRÉ, Bruxelles, 1973.
La chapelle d’Hathor du temple d’Hatshepsout à Deir el-Bahari, FÉRÉ, Bruxelles, 1975.

La statuaire d’Hatshepsout : Portrait royal et politique sous la 18e dynastie, Monumenta aegyptiaca 4, FÉRÉ, Bruxelles, 1979.
Joyce Anne Tyldesley :
– Hatchepsut : The female Pharaoh, Viking, Juin 1996 – Collection : PGVI, Penguin Books Ltd, Janvier 1988 et Juin 2006 – En Français, Hatshepsout, la femme Pharaon, Éditions du Rocher, Monaco, 1997 – En Allemand, Hatschepsut : Der weibliche pharao, Juillet 2001.
Catharine H.Roehrig, Renée Dreyfus et Cathleen A.Keller :
Hatshepsut : From queen to pharaoh, Published by the Metropolitan Museum of Art, Yale University Press, New Haven, London, Novembre 2005 – The Metropolitan museum of art, New York, 2005.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Marianne Schnittger :
– Hatschepsut : Eine frau als könig von Ägypten, Philip von Zabern, Mainz, 2008.
Marcelle Werbrouck :
Le temple d’Hatshepsout à Deir el Bahari, FÉRÉ, Bruxelles, 1949.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Égypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, En Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.
 

Filmographie

Queen Hatshepsut, Réalisation : Bob Brier, Peter Spry-Leverton et Learning Channel (Firm),   Vidéo VHS, Éditeur : BMG Video, 1998.
Temple de la Reine Hatshepsout, Publication : Histoire universelle de l’art,   Vidéo VHS, 1999.
Egypt’s great Queen, Réalisation :David Ackroyd, Greg Goldman, Greystone Communications, History Channel (Television network) et Arts and Entertainment Network,   DVD vidéo, Éditeur : A & E Television Networks, New York, Distributed by New Video, 2002.
Hatschepsut die Große / Hatshepsout la Grande, Réalisation : Michael Gregor,   Vidéo VHS, Éditeur : ZDF, Mainz, 2003.
Secrets of Egypt’s lost Queen, Réalisation : Brando Quilici, Rob Goldberg et Discovery Channel (Firm),   DVD vidéo, Éditeur : Discovery Communications, New York, 2007.

 

….Retour à la liste des Reines

Retour à la XVIIIe dynastie……

 

 

 
Pour voir correctement les translittérations des noms en Égyptien
vous pouvez télécharger et installer la police de caractère jointe.
  Copyright © Antikforever.com