Quelques  grandes  villes :
Abydos
 

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Sommaire
 

La ville, noms, localisation
La religion dans la cité
L’histoire de la cité
Les monuments

Le temple de Séthi I
Le temple de Ramsès II
Le grand temple d’Osiris
Les nécropoles d’Oumm el-Qaab

Bibliographie

Temple de Séthi I

 

ou  Abdjou
 
Abdjou     3bDw

 

La  ville,  noms  et  localisation

 
   Abydos (En Grec : Αβυδος, en Égyptien : Abdjou ou Abidjou ou Abdou, en Copte : Ebot ou Abot, en arabe : Abīdūs  أبيدوس) est l’une des plus anciennes villes de Haute-Égypte. Les Grecs la nommèrent Abydos, d’après leur ville, sur l’Hellespont. Elle se situe dans le 8e nome de Haute-Égypte, le nome de la Grande Terre (ou Reliquaire d’Osiris – tA-wr), dont elle fut la capitale, à 70 km au Nord-ouest de Thèbes et 170 km de Louxor. Son chef-lieu de district est Sohag. Aujourd’hui sur le territoire de l’ancienne Abydos se trouve la ville de Madfounek (ou Araba el-Madfounah – Araba l’enterrée – لعربة المدفونة ‎).


 

L’Osireion

 
   Abydos est considérée comme l’un des plus importants sites archéologiques de l’Égypte ancienne. Celui-ci comprend plusieurs monuments, répartis sur une vaste étendue : Le remarquable temple de Séthi I (1294-1279) et son cénotaphe connu sous le nom d’Osireion. On trouve aussi la chapelle de la Reine Tétishery (ou Tetisheri), l’épouse de Sénakhtenrê (ou Taâ I, 1559-1558), le temple de Ramsès II (1279-1213) etc…
 
   La ville sacrée d’Abydos a hébergé également beaucoup de nécropoles anciennes comme : Celle de Thinis, la première capitale de l’Égypte unifiée. Celle d’Oumm el-Qaab, une nécropole royale où les premiers Roi firent construire leur tombeau. Outre les nécropoles on y trouve aussi des sépultures de chiens, de chacals, d’ibis et de faucons, datant de la Basse Époque (656-332) et de l’époque Gréco-romaine et les vestiges d’un temple consacré à Osiris. On a retrouvé sur le site, à Oumm el-Qaab, qui était le plus important lieu de sépulture royale à cette époque, des traces remontant à la Période pré-Dynastique (v.3500-v.3150).
 
   On a découvert également des inscriptions connues aujourd’hui sous le nom de "Listes royales d’Abydos" ou " Tables d’Abydos". Elles mentionnent deux séries de noms de Rois et Pharaons de Narmer / Ménès jusqu’à la XVIIIe dynastie : Celle du temple funéraire de Séthi I, découverte par Auguste Édouard Mariette, qui comprend 76 noms (Cartouches), et celle découverte dans le temple de Ramsès II. Cette dernière, fragmentaire, comprend 17 noms et est actuellement au British Museum. 

 


 

Autre vue de la façade du temple de Séthi I

La religion dans la cité

 
   Depuis les temps les plus reculés, Abydos fut un centre de culte, en premier lieu celui de la divinité locale Khentamentiou (ou Khenty-Imentyou) “Celui qui est à la tête des Occidentaux (des défunts)". À partir de la fin de l’Ancien Empire (2647-2150) commença à progresser les cultes d’Osiris et Isis. Celui d’Osiris, sous ses diverses formes, commença vraiment à être important sous la XIIe dynastie (1991-1783), pour devenir par la suite, le plus important. Une tradition développée à l’Ancien Empire évoquait que le tombeau du Roi Horus Djer (2974-2927, Ière dynastie) fut celui d’Osiris et les Prêtres d’Abydos prétendaient posséder la relique de la tête du Dieu. Au Moyen Empire (2022-1650), Abydos devint le principal centre religieux du pays.
 
   Il y avait aussi dans la ville des cultes dédiés à d’autres divinités comme ceux : D’Oupaout (ou Oupouaout ou Oupouat ou Oup[y]-ouaout), dont le nom signifie "Celui qui ouvre les chemins", qui était la divinité tutélaire de la ville d’Assiout. Ce culte connu son apogée au cours de la XIIe dynastie (1991-1783) pour ensuite disparaître. Enfin, celui d’Anubis qui lui connaitra son apogée sous la XVIIIe dynastie (1549-1295).

 


 

Représentation de Séthi I
dans son temple

L’histoire de la cité au travers de ses constructions

 
   L’histoire de la cité remonte à la fin de la préhistoire. La ville fut fondée par les souverains de la Période pré-Dynastique (v.3500-v.3150), dont la métropole, le temple et les tombes furent mis au jour. Abydos prit rapidement de l’importance car les Rois des dynasties suivantes, de la Ière dynastie (v.3050/3040-2828) et certains de la IIe dynastie (2828-2647), continuèrent de s’y faire enterrer, cimetière B site d’Oumm el-Qaab. De cette époque on doit de grandes forteresses construites dans le désert et le temple du Dieu de la nécropole, Khentamentiou, qui fut un important centre religieux sous les premières dynasties. Ce fut au centre de l’ancienne ville que ce premier temple fut construit. Puis un second temple fut érigé, adossé au premier d’une surface d’environ 120 m². Une enceinte sacrée (Temenos) délimitait le terrain. Les objets les plus anciens qui y furent découverts remontent à la Ière dynastie.
 
   Durant la IIe et la IIIe dynastie (2647-2575), l’enceinte fut épurée et lors de la IVe dynastie (2575-2465) le temple, détruit, fut reconstruit par le Roi Khoufou (ou Khéops, 2551-2528). Lors de la VIe dynastie (2321-2150), Pépi I (2289-2255) fit ériger à Abydos une chapelle funéraire dans le grand temple d’Osiris, qui évolua au fil des ans et dont les ruines existent encore au sein de l’enceinte de la ville. La Roi fit reconstruire une nouvelle fois ce grand temple et y ajouta une vaste entrée en pierre devant le temenos, ainsi qu’une deuxième entrée et des colonnes. Au Moyen Empire (2022-1650), Abydos devint le principal centre religieux du pays, centre d’adoration du culte d’Osiris et Isis. Lors de cette période, au cours de la XIe dynastie (2134-1991), le Roi Montouhotep I (2134-2130) fit ajouter un petit reliquaire au temple existant, des colonnes et des autels.
 
   Durant son long règne, Montouhotep II (2061-2010) fit reconstruire une nouvelle fois entièrement le temple, y ajoutant un pavement. De nombreux Rois sont attestés d’une activité de bâtisseur sur le site. Un de ceux-ci, de la XIIe dynastie, le Roi Sésostris III (1878-1843) fit placer des fondations en pierre sur le pavement de son prédécesseur. Un grand temenos fut construit au dehors, englobant une plus grande surface et le temple fut encore agrandi. Il fit construire une gigantesque tombe taillée dans la roche. Puis furent associés à ce tombeau, un monument, un temple de culte et une petite ville connue sous le nom de Ouah-Sut, habitée par les ouvriers et travailleurs de ces structures.
 


 

Derrière du temple, l’Osireion

   Passé les turbulences de la Deuxième Période Intermédiaire (v.1650-1550/49), les Rois et Pharaons de la XVIIIe dynastie (1549-1295) effectuèrent des reconstructions importantes. Au début de la dynastie, le Roi Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24) commença une grande chapelle, son fils Amenhotep I (ou Aménophis I, 1525/24-1504) la terminera pour lui. Puis le Roi Thoutmôsis III (1479-1425) fit bâtir un nouveau temple, encore plus grand, dont les dimensions étaient de 60 m × 40 m. Il fit également placer un chemin processionnel le long du temple jusqu’au cimetière, surplombé d’un portail de granit. Amenhotep III (1390-1353/52) sera aussi un des grands souverains artisans attestés.
 
   L’activité de construction des Rois culmina à Abydos sous la XIXe dynastie (1295-1186). Séthi I (1294-1279) construisit un nouveau temple au Sud de la ville en l’honneur des Rois des précédentes dynasties, qui fut achevé par Ramsès II (1279-1213), qui de plus en fit bâtir un autre. Mérenptah (1213-1203) ajouta l’Osireion juste au Nord du temple de Séthi I. Beaucoup de pèlerins se firent alors construire des petits cénotaphes en briques, ou firent dresser des stèles ornées de bas-reliefs, dans une zone située entre le Sud-ouest de Kom el-Sultan et le temple de Séthi I. Lors de la XXe dynastie (1186-1069), Ramsès III (1184-1153) ajouta un grand bâtiment, mais tous (ou presque) les Ramessides laissèrent leurs empreintes.
 
   À la Basse Époque (656-332), les tombes privées possédèrent des petites pyramides de briques avec un pyramidion en pierre. Lors de la XXVIe dynastie (664-525), le Roi Amasis (570-526) reconstruisit à nouveau le temple et plaça à l’intérieur dans un grand sanctuaire un monolithe de granit rouge, finement travaillé. Le dernier bâtiment érigé sera sous la XXXe dynastie, pendant le règne de Nectanébo I (380-362). Le pèlerinage d’Abydos fut un des sujets courant de l’iconographie funéraire dès l’Ancien Empire. Le site sera laissé à l’abandon et commencera à dépérir à partir de l’époque Ptolémaïque. Toutefois on pense que le temple resta probablement un lieu de culte durant une bonne partie de l’époque Gréco-romaine.

 

Les monuments

Décoration de la chapelle d’Isis – Temple de Sethi I
 

 
   Sur toute l’histoire dynastique ce sont environ une dizaine de temples qui furent construits sur le site d’Abydos. Le centre de l’ancienne ville, sur une hauteur, fut entouré de murailles massives, en briques crues, l’endroit s’appelle Kom el-Sultan et le premier temple y fut construit. C’était une sorte d’enclos d’environ 9 m × 15 m dédié au Dieu (ou Khenty-Imentyou) “Celui qui est à la tête des Occidentaux (des défunts)", puis plus tard à Osiris. Un second temple fut ensuite érigé, adossé au premier, d’une surface d’environ 120 m². Une enceinte sacrée (Temenos) délimitait le terrain. 
 
   Les objets les plus anciens qui y furent découverts remontent à la Ière dynastie (v.3040-2828). Ce sont des fragments de vase au nom du Roi Horus Aha (v.2995-2974) et des statuettes en pierre et en faïence d’animaux et de reptiles. Durant la IIe et la IIIe dynastie l’enceinte fut épurée et lors de la IVe le temple, détruit, fut reconstruit par le Roi Khoufou (ou Khéops, 2551-2528). À partir de ce souverain, presque tous ceux de l’Ancien Empire vont laisser leurs traces en ce lieu. Même par la suite, les temples et la ville furent continuellement reconstruits et agrandis par les Rois et Pharaons jusqu’à la XXXe dynastie (380-342) et le cimetière resta utilisé jusqu’à cette période.
 
   Les Rois vont aussi construire sur le site un nouveau type de bâtiment (ou de temple), les cénotaphes. Ce sont des temples funéraires de caractère secondaire, servant pour les divinités familières et pour le culte des Rois ou Pharaons décédés, qui furent assimilés à Osiris. Sésostris III (1878-1843, XIIe dynastie) fut le premier Roi à avoir construit un tel édifice. Celui-ci serait situé à 3 Km au Sud de Kom el-Sultan. D’autres monument sont en relation avec Ahmès I (ou Ahmôsis, 1549-1525/24), dont un qui fut bâti pour sa grand-mère la Reine Tétishery (ou Tétisheri). Les égyptologues ont connaissance d’après des textes de plusieurs autres temples bâtis pendant la XVIIIe dynastie, mais ils n’ont pas encore été localisés avec certitude. Les deux autres temples les plus connus sont celui de Séthi I (1294-1279) et celui de Ramsès II (1279-1213).

 

Autre vue du Temple de Séthi I et de l’Osireion

 

Le temple de Séthi I

 
   Le premier monument que l’on voit en arrivant dans la cité par le train ou par la route est le temple de Sethi I. Ce temple à l’architecture atypique est plus connu sous le nom de grand temple d’Abydos. Il faisait à l’origine 165 m de long (Environ 75 m aujourd’hui) et fut construit sur un terrain vierge, environ 500 m au Sud des autres temples, sur "l’escalier du grand Dieu", voie processionnelle monumentale menant du grand temple d’Osiris, au tombeau du Dieu. Ce fut Ramsès II qui en termina la construction et en partie la décoration.
 
   Celle-ci, dans l’aile Sud, sera finie définitivement par le Pharaon Mérenptah (1213-1203). Les spécialistes pensent que dans l’antiquité un canal reliait le temple au Nil. Ce canal est mentionné par Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C). Tout autour du temple se situaient des magasins et on pense qu’également un palais royal était construit. À l’extérieur du temple, mais toujours dans le téménos, on trouve un autre monument appelé l’Osireion.
 
   Le temple possède deux axes et présente une forme particulière en L. Il est construit en calcaire fin et ses bas-reliefs font partie des plus beaux d’Égypte. Il se compose de deux cours et de deux pylônes. C’est au milieu du deuxième pylône qu’un portique (B) permettait son accès. Plus loin, un autre dans la deuxième salle hypostyle (D), amenait le visiteur au centre du temple. La particularité se trouve dans cette deuxième salle hypostyle. Son mur est percé de sept portes permettant d’accéder à sept petites chapelles (E), d’architecture identique, dédiées au culte des principales divinités. Dans la chapelle d’Osiris une porte centrale donnait accès au complexe du Dieu (F), qui était le plus important.

 
A – Seconde cour
B – Second portique
C – 1ère salle hypostyle
D – 2ème salle hypostyle
E – Les sept chapelles
F  – Complexe Osirien – l’Osireion
G – Complexe de chapelles
H – Couloir des Rois
I  – Salle des barques
J  – Cour des bouchers
K – Salle des archives


 

Décoration de la chapelle d’Amon

 
   Les pylônes et portiques sont en grande partie détruits. Les sept chapelles (E) sont dédiées respectivement (de gauche à droite) à Séthi I, Ptah, Rê-Horakhty, Amon-Rê, Osiris, Isis et Horus. Chaque chapelle possédait une fausse-porte. La chapelle d’Amon-Rê est la plus grande et on y accédait par un escalier. Dans chacune d’elle un "bateau chapelle" est représenté. Dans la deuxième salle hypostyle (D) s’ouvraient sur la gauche deux portes, une donnait accès à un complexe (G) à colonnes avec deux chapelles. L’autre donnait accès à la partie Sud avec ses chapelles et une enfilade de couloirs et de salles restées inachevées.
 
   C’est dans ce couloir (H) dit "couloir des Rois" que ce trouve la liste royale appelée Tables d’Abydos. En face de la liste royale on trouve une longue liste des Dieux. La liste royale montre le Roi Séthi I et son fils Ramsès II (1279-1213) qui font une offrande à leurs prédécesseurs. Elle fut découverte par Auguste Édouard Mariette. Elle comprend 76 noms de Roi et de Pharaons. Les noms des souverains sont présentés dans deux rangées de cartouches et à priori dans l’ordre chronologique réel. Elle commence à partir du Roi Narmer/ Ménès et les Rois de l’Ancien Empire, puis donne les Rois du Moyen et Nouvel Empire et se terminent avec le Pharaon Séthi I.
  


 

Salle hypostyle du Temple de Séthi I

   Sur le montant de la porte du temple on trouve une inscription qui dit "Pour vous qui entrez dans le temple vous devez être purifié". De ce couloir on accède à la salle des barques (I). Sa décoration fut commencée sous Séthi I et terminée par Mérenptah (1213-1203). Dans cette salle certains spécialistes pensent qu’un escalier montant permettait d’accéder au toit, ce qui n’est pas entièrement prouvé aujourd’hui.
 
   L’Osireion aurait, selon Jean Capart, fut bâti suite à un oracle. À en juger aux inscriptions sur les dix colonnes de la salle, Séthi I à construit cet édifice sur un temple plus ancien. L’entrée de l’Osireion se trouvait hors du téménos. Il fut fouillé essentiellement par Sir William Matthew Flinders Petrie. L’égyptologue Anglais y voyait là la tombe du Dieu Osiris. Une partie de la décoration date du règne de Mérenptah. L’architecture impressionne par ses énormes blocs de granit formant les linteaux et les piliers supportant ce qui devait sans doute être un énorme tumulus au-dessus. Plusieurs niches furent creusées dans le sol peut-être pour recevoir des sarcophages et/ou des vases canopes. Dans l’angle Nord-ouest du temple, touchant l’Osireion, une petite salle reste un mystère. Il s’agit peut-être des puits décrits par Strabon ou bien d’une cachette pour le trésor ?, ou une sorte de serdab ?.

 

Le grand temple d’Osiris

 
   Successivement de la Ière à la XXVIe dynastie, neuf ou dix temples dédiés à Osiris furent construits sur le seul site d’Abydos. Le centre de l’ancienne ville, sur une hauteur, est entouré de murailles massives, en briques crues, l’endroit s’appelle Kom el-Sultan et le premier temple y fut construit. C’était une sorte d’enclos d’environ 9 m × 15 m, entouré d’un mur, dédié au Dieu Khentamentiou (ou Khenty-Imentyou) “Celui qui est à la tête des Occidentaux (des défunts)", puis plus tard à partir de la XIIe dynastie (1991-1783) à Osiris. Comprenant l’un des murs de cette première structure, le second temple fut ensuite érigé adossé au premier, d’une surface d’environ 120 m², avec des murs de 3 m d’épaisseur. Une enceinte sacrée (Temenos) délimitait le terrain. Le mur extérieur fut ensuite élargi lors de la IIe ou IIIe dynastie.


 

Statuette d’ivoire
de Khoufou –
Musée Égyptien du Caire

 
   Les objets les plus anciens qui y furent découverts remontent à la Ière dynastie (v.3040-2828). Ce sont des fragments de vase au nom d’Horus Aha (v.2995-2974) et des statuettes en pierre et en faïence d’animaux et de reptiles. Durant la IIe et la IIIe dynastie l’enceinte fut épurée et au début de la IVe dynastie l’ancien temple disparaîtra complètement et un petit bâtiment sera construit derrière lui. Le temple détruit fut reconstruit par le Roi Khoufou (ou Khéops, 2551-2528). À partir de ce souverain presque tous les Roi de l’Ancien Empire vont laisser leurs traces en ce lieu. À une date encore indéterminée aujourd’hui, un grand temple pour la purification des offrandes fut érigé.
 
   Toutefois, une découverte récente d’une chambre, dans laquelle furent mis au jour des sculptures en ivoire et des vitrages, montrent que ces carreaux, d’un l’excellent travail, dateraient de la Ière dynastie (v.3040-2828). Un vase avec des hiéroglyphes et des incrustations en émail vert à aussi été dégagé, tous ces objets sont les plus importants trouvés. Une statuette en ivoire de Khoufou (ou Khéops) de 9 cm avec sa titulature, trouvée dans la chambre en pierre du temple (Photo), nous donne le seul portrait de ce grand Rois trouvé à ce jour.
 
   Lors de la VIe dynastie (2321-2150), le Roi Pépi I (2289-2255) fit construire une chapelle funéraire dans le grand temple d’Osiris, qui va évoluer au fil des ans et dont les ruines existent encore au sein de l’enceinte de la ville. Le Roi fit reconstruire une nouvelle fois ce grand temple et y ajouta une vaste entrée en pierre devant le temenos ainsi qu’une deuxième entrée avec une colonnade entre les portes. Lors de la XIe dynastie (2134-1991), le Roi Montouhotep I (2134-2130) fit ajouter un petit reliquaire au temple existant, des colonnes et des autels.
 
   Durant son long règne, Montouhotep II (2061-2010) fit reconstruire une nouvelle fois entièrement le temple, y ajoutant une chaussée en pierre et des chambres. Peu de temps après, lors de la XIIe dynastie (1991-1783), le Roi Sésostris I (1962-1928) fit placer des fondations en pierre sur le pavement de son prédécesseur. Un grand temenos fut construit au dehors, englobant une plus grande surface et le temple fut encore agrandi. Il fait à cette époque trois fois sa taille originelle. De nombreux Rois sont attestés d’une activité de bâtisseur sur ce site.

 

Le temple de Ramsès II

 
   Le temple de Ramsès II (1279-1213) était beaucoup plus petit et plus simple au niveau de sa conception que les autres temples de la cité. Toutefois, il est surprenant par la diversité des matériaux et des couleurs utilisés pour sa construction et sa décoration. On trouve du granit gris, du granit noir pour les encadrements des portes, du grès pour les piliers des salles hypostyles, du calcaire blanc pour les deux chapelles dédiées à Isis et Horus, de l’albâtre et du quartzite jaune et rose pour le sanctuaire d’Osiris. Il est situé au Nord de celui de Sethi I (1294-1279). Le temple de Ramsès II fut peut-être conçu avant son accession au trône, mais la plupart des décorations furent exécutées ultérieurement. Les bas-reliefs du temple sont extrêmement bien conservés. On retrouve les thèmes classiques pour cette époque : Les scènes historiques des conquêtes, la vie du souverain, les peuples soumis etc… 

 
   L’extérieur du temple fut décoré avec des scènes de la bataille de Kadesh. Le plan du monument est très semblable à celui du temple de Médinet Habou. Les reliefs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, montrent une grande sensibilité artistique, en particulier dans les sanctuaires consacrées à Osiris et aux autres divinités importantes. La pierre à chaux utilisée pour l’édifice s’est révélée être un excellent support pour ces œuvres. On a découvert dans le temple la deuxième liste royale des Tables d’Abydos. Cette liste de 17 noms est fragmentaire et est actuellement au British Museum. Cette tablette présente les cartouches des Rois précédents Ramsès II. Ils sont indiqués dans deux rangées.

 

Les nécropoles d’Oumm el-Qaab

 


 

Entrée de la tombe du Roi Horus Den

 La nécropole royale

 
   La nécropole royale d’Oumm el-Qaab (ou Oumm el-Qa’ab ou Oumm el-Kab ou Umm el-Qa’ab) "la mère des cruches", ainsi nommée à cause de la grande quantité de poteries trouvées à cet endroit, fut la nécropole royale de la Période Pré-dynastique (v.3500-v.3150) et des premières dynasties. Elle est située à environ 1,5 km dans le désert d’Abydos. Les archéologues divisent le site en deux parties : Le cimetière B et le cimetière U. En bordure du village moderne on trouve les "enclos royaux" des premières dynasties, le plus connu est celui de Shunet ez Zebib.
 
   Ce fut Émile Amélineau qui le premier mis au jour une série de tombeaux contenant des objets portant le nom des Rois des premières dynasties. La nécropole fut de nouveau fouillée en 1900-1901 par Sir William Matthew Flinders Petrie, qui mit au jour les tombeaux de tous les Rois de la Ière dynastie (v.3050/40-2828) et de deux de la IIe dynastie (2828-2647) : Péribsen/Sekhemib et Khâsekhemoui (2674-2647). Cependant après lui Oumm el-Qaab retomba dans l’oubli. Il fallut attendre les années 1970 pour que le site suscite à nouveau de l’intérêt.
 
   Ce fut l’égyptologues Allemand Werner Kaiser qui reprit le travail et décida de refouiller systématiquement toutes les tombes. Lors de la restauration de la tombe T121 du Roi Horus Den, qui est terminée aujourd’hui,
Kaiser découvre un sceau de la nécropole donnant l’ordre des 5 premiers Rois de la Ière dynastie. Aujourd’hui c’est une mission Allemande dirigée par Günter Dreyer qui termine les fouilles du cimetière U. Le site était en grande partie écroulé et le contenu des tombes avait presque été totalement vidé par les pillards, mais les égyptologues ont tout de même mis au jour quelques objets importants aux noms des Rois.
 

  Hormis les stèles ornées de bas-reliefs ou peintes on été mis au jour : De riches bijoux qui étaient mis sur les momies, une profusion de fragments de vases en pierres et de mobiliers, des tablettes d’ivoire et d’ébène gravées, des sceaux d’argiles. Ces sceaux de différents fonctionnaires, dont plus de 200 variétés furent trouvées, donnent un aperçu du régime public. Plus tard un monastère Copte situé au Nord, semble avoir été construit sur les fondations d’importantes murailles des premières dynasties.
 


 

Tombe de la Reine Merneith

Une nouvelle nécropole

 
   Une “nouvelle” nécropole royale a été identifiée en Janvier 2014. Les Antiquités Égyptiennes dévoilent les découvertes de l’équipe Américaine du Penn Museum (Université de Pennsylvanie) près du complexe funéraire de Sésostris III (1878-1843), à quelques kilomètres du temple de Séthi I. Ce fut durant la mission archéologique de 2013 que l’équipe menée par Josef Wegner dégagea des constructions de briques connues depuis un siècle. Des tombes royales anonymes. La fouille de ces monuments nous éclaire sur la XIIIe dynastie (v.1783-v.1625), jusqu’à présent très mal connue.
 
   Près du complexe funéraire de Sésostris III, plusieurs grandes structures en briques (sans doute des mastabas) étaient connues, les plus importantes étant les structures S9 et S10. En l’absence de toute chronologie fiable, les archéologues les dataient de la fin de la XIIe dynastie (1991-1783), ou de la XIIIe dynastie. La première annonce fut celle concernant la tombe SIO. Son exploration a permis de retrouver un nom : Sobekhotep. Malheureusement, les archéologues n’ont pas découvert d’autres précisions permettant de dire de quel Sobekhotep il s’agissait. Durant la XIIIe dynastie, on en compte 8 !. Mais la mission du Penn Museum penche pour Sobekhotep I (1760-1757).
 
   Dans le même temps, une autre découverte fut annoncée, celle de la tombe du Roi “Senebkay”. Contrairement aux propos de plusieurs médias, ce Roi n’est pas un inconnu, même si nous ne connaissons presque rien de lui. Désormais, nous possédons un énorme sarcophage, sa tombe et sa momie (réduite à l’état de squelette). La tombe fut pillée dès l’antiquité et le monument a mal supporté les siècles. Il semble que ce Roi se soit inspiré du sarcophage de la tombe voisine pour le sien. Une stèle fut retrouvée dans la tombe, donnant son nom. La tombe possède 4 salles, seule la salle funéraire fut décorée et peinte. Des morceaux d’un cercueil et de vases canopes furent découverts durant la fouille. L’égyptologue Kim Steven Bardrum Ryholt évoquait l’existence d’une dynastie locale à Abydos, contemporaine aux XVe (dynastie des Hyksôs) et XVIe dynasties (dynastie locale à Thèbes).
 
   L’existence de cette dynastie semble courte. Il semblerait que la capitale fut la ville de Thinis et Abydos fut le cimetière "royal". Cette dynastie comprendrait un groupe de Rois situé après la XVIe dynasties. Une vingtaine de souverains se seraient succédés, vers 1650-1600. Pour l’équipe du Penn Muséum, il ne fait aucun doute que la tombe de "Senebkay" confirme l’hypothèse d’une dynastie locale. Mais qui est donc ce "Senebkay" ?, Ryholt ne parle que d’un Roi "Seb Kay" ou de deux Rois "Seb" et "Kay". Dans sa tombe, il est Roi de la Haute et de la Basse-Égypte, sans aucun doute une appellation purement symbolique. Ces Rois seraient des hauts fonctionnaires ayant usurpé les titres royaux. En conclusion, l’équipe Américaine a fait une découverte très importante pour éclairer une période très mal connue. La tombe de ce “Senebkay” pose toutefois de nombreuses questions. Est-ce bien le cimetière d’une dynastie locale ayant régné à Abydos ?. 1

 

La nécropole privée

 
   La nécropole privée commença sous la Ière dynastie (v.3040-2828), avec quelques petites tombes dans la ville elle même. Elle prit de l’ampleur sous les XIIe (1991-1786) et XIIIe dynasties (v.1783-v.1625) et contint de nombreux riches tombeaux. Un grand nombre de petites tombes fut ensuite construit entre la XVIIIe (1549-1295) et la XXe dynastie (1186-1069). La population, lors des dynasties suivantes, continua à enterrer ses morts sur le site jusqu’à l’Époque Romaine. Ce cimetière privé fut fouillé dans un premier temps par Auguste Édouard Mariette. Malheureusement ses ouvriers mirent au jour plusieurs centaines de stèles funéraires sans en enregistrer les emplacements ou les noms. Plus tard des fouilles furent reprises par Edward Russell Ayrton, puis par David Randall-MacIver et enfin par John Garstang.
 

  Pour plus de détails voir l’article : La nécropole d’Oumm el-Qaab

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la cité et ses monuments voir les ouvrages de :
 
Jan Assmann :
Tod und Jenseits im Alten Ägypten, Beck C. H, Munich, Janvier 2001 – Février 2003.
Detlef Franke :
An important family from Abydos of the seventeenth dynasty, pp : 175-176, JEA 71, 1985.
Alan Henderson Gardiner, Amice Mary Calverley et Myrtle F.Broome :
The temple of king Sethos I at Abydos, The Egypt exploration society, Chicago, The University of Chicago Press, London, 1933 – Egypt exploration society, archaeological survey, 4 vol., Oriental institute of university of Chicago, Chicago, 1984.
Barry J.Kemp :
Abydos and the royal tomb of the First Dynasty, pp : 13-22, JEA 52, London, 1966.
The Osiris temple at Abydos, MDAIK 23, 138-155, Mainz, 1968.
Margaret Alice Murray :
The Osireion at Abydos, British School of Egyptian Archeology, B. Quaritch, London, 1904 – Histories & Mysteries of Man, Juin 1989.
David Randall-MacIver :
The earliest inhabitants of Abydos, Oxford at the Clarendon Press. Bo, London, 1901. <
David O’Connor :
The cenotaphs of the Middle Kingdom at Abydos, MGEM, IFAO, Le Caire, 1985.
Abd El Hamid Zayed :
Abydos, General Organisation for Government Printing Offices, Le Caire, 1963.
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Arthur Edward Pearse Brome Weigall, William Matthew Flinders Petrie, Edward Russell Ayrton et Charles Trick Currelly :
Abydos : Part. II, Egypt Exploration Fund, London, 1902.
Arthur Edward Pearse Brome Weigall, Edward Russell Ayrton, Charles Trick Currelly et Alan Henderson Gardiner :
Abydos, Part. III, Egypt Exploration Fund, London, 1904.
 
1 – Extrait de l’article de François Tonic – Abydos, Pharaon Magazine N°17, Juin/Juillet 2014.

 

 

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