Les  villes  Nabatéennes
Pétra 
 

Nous avons besoin de vous

 

  Pour plus de détails voir aussi :  Les Nabatéens, l’histoire Les Nabatéens, la civilisation Bosra Hégra

 

 
Sommaire

 
Localisation
L’histoire
Pétra et la religion
Le site archéologique
Bibliographie

Le Khazneh de Pétra

 

Pétra

 
   Pétra (ou Ouadi Moussa, en Grec : πέτρα "rocher", nom sémitique : Rekem ou Reqem ou Raqmu "la Bariolée", en Hébreu : פטרה, en arabe : البتراء Al-Butrā’) fut une ancienne ville troglodytique d’Arabie, aujourd’hui en Jordanie. Rekem, qui fut un des anciens noms de Pétra, apparaît dans les manuscrits de la mer Morte associé au mont Seir. En outre, Eusèbe de Césarée (ou Eusèbe Pamphile de Césarée, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340) et Saint Jérôme (ou Eusèbe Sophronius Hieronymus, Prêtre et apologète Chrétien, v.347-420) affirment que Rekem fut le nom originel de Pétra.


 

Visite de la vile de Pétra

 
   Pline l’Ancien (ou Caius Plinius Secundus, écrivain et naturaliste Romain, 23-79) et d’autres écrivains identifient Pétra en tant que capitale des Nabatéens, de langue Araméenne Sémite et comme le principal centre caravanier de la région. Pour la Bible le nom de Pétra correspond à l’Hébreu, Sela (Deuxième Livre des Rois 14,7 ; Isaïe 16,1).
 
   Le nom sémitique de Pétra, Rekem est également mentionné dans les Manuscrits de Qumran. Cette ancienne place de commerce, non seulement possédait les avantages d’une forteresse, mais contrôlait, les principales routes commerciales qui la traversaient, de Gaza à l’Ouest, à Bosra et Damas dans le Nord, à Aqaba sur la mer Rouge, et à travers le désert pour le golfe Persique. Elle est renommée pour son architecture de tombeaux creusés dans la roche.
 
   Le site est resté inconnu du monde occidental jusqu’en 1812, lorsqu’il fut découvert par l’explorateur Suisse Jean-Louis Burckhardt. Il a été décrit comme "une rose rouge". L’UNESCO l’a défini comme "l’un des plus précieux biens culturels du patrimoine culturel mondial". Le 6 Décembre 1985, Pétra fut désignée site du patrimoine mondial. La zone autour du site est également, depuis 1993, un parc national archéologique. En 2006, une équipe d’architectes commença à concevoir un "Centre des visiteurs".
 
   Les recettes touristiques de la Jordanie augmentèrent depuis de façon spectaculaire avec l’attraction de visiteurs grâce à des voyages organisés. Selon la tradition arabe, Pétra fut l’endroit où Moïse, lors de l’Exode du peuple Israélien d’Égypte, fit jaillir une source d’une pierre en la frappant avec son bâton.

 

Localisation


 

Les tombeaux palais

 
  Pétra est située environ à 100 km. au Nord du golfe Arabique, sur la pente du mont Hor, dans une cuvette entre les montagnes qui forment le flanc oriental de l’Arabah (Ouadi Araba) et la vallée prolongeant le grand rift vers le Nord et qui s’étend de la mer Morte au golfe d’Aqaba. Elle est entourée de hautes murailles rocheuses et occupe le fond d’un ancien lac dont les eaux ont en plusieurs points entamé la roche. Les fouilles ont démontré qu’elles furent les capacités des Nabatéens à contrôler l’approvisionnement en eau qui ont conduit à la construction de la cité en plein désert, avec la création d’une oasis artificielle.


 

Le Sik

 
    La région a régulièrement des crues soudaines et des preuves archéologiques démontrent que les Nabatéens savaient maîtriser ces inondations par l’utilisation de barrages, de réservoirs et de conduits d’eau. Ces innovations, pour stocker l’eau sur de longues périodes de sécheresse ont permis à la cité de prospérer. Bien que dans les temps anciens on accédait à Pétra par le Sud (Via l’Arabie Saoudite sur une piste menant vers Jabal Haroun, Aaron’s Mountain) ou éventuellement par le haut plateau au Nord, aujourd’hui l’approche du site pour les visiteurs peut se faire de deux endroits :
 
• Par l’Est : C’est une impressionnante entrée, qui est une gorge étroite, profonde, tortueuse et très obscure, à certains endroits elle ne fait que seulement 3/4 mètres de large. Elle est appelée le Sik (ou Siq "l’arbre"), c’est une dépression naturelle géologique de roche de grès qui a dû servir comme un voie d’eau qui s’écoulait dans le ouâdi Musa. Un peu plus loin, au pied de la montagne se trouve un immense théâtre. Au point où la vallée s’ouvre sur la plaine, le site de la ville révèle un effet saisissant. Presque enfermer sur trois côtés, l’amphithéâtre a été réduit par plusieurs tombes construites dans la roche.
 


 

Le passage le plus large du Sik

• Par le Sud-ouest : On accède à la cité par un chemin de montagne qui est très pénible. Il monte du ouâdi el-Arabah en contournant le mont Hor (ou djebel Haroun). Cela dit ce passage est moins impressionnant que le premier. L’emplacement et l’importance de Pétra nous sont surtout connues à l’époque Gréco-romaine par les écrits de Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C) et Pline l’Ancien (Écrivain et naturaliste Romain, 23-79) qui en donnent des descriptions précises.
 
   Pétra est alors la capitale des Nabatéens et donne son nom à la contrée environnante, l’Arabie Pétrée. Les produits naturels y étaient abondants. La ville servait d’entrepôt pour l’or, l’argent, la myrrhe, l’encens qui de là se répandaient dans le monde Gréco-romain. En échange, elle recevait du fer, du bronze de la pourpre.

 


 

Vue du site depuis les tombeaux
 


 

Le théâtre Romain

L’histoire……..

 
  Des découvertes archéologiques faites sur un site proche de quelques kilomètres de Pétra, à Beidha, ont démontré l’existence d’installations sédentaires datant d’une période estimée entre 10.000 et 8.000. Aujourd’hui on sait que des colonies de peuplement ont commencé à Pétra même, en et autour de là XVIIIe dynastie d’Égypte (1549-1295). La cité est inscrite dans les comptes de campagne Égyptienne et les lettres de Tell el-Amarna, de l’époque du Pharaon Amenhotep IV (Aménophis ou Akhénaton, 1353/52-1338), où elle apparaît sous le nom de Sela (ou Seir), ce qui pour certains, tendrait à penser qu’il ne s’agissait pas de Pétra.
 
   Bien que la construction de la ville soit relativement tardive, un sanctuaire existait depuis des temps très anciens. Les arrêts 19 à 26 de la liste de ceux effectués lors de l’Exode sont des endroits associés à Pétra. Cette partie du pays fut attribuée par la Bible aux Horites (ou Horiens, en Égyptien Khar, qui furent des troglodytes mentionnés dans la Torah, Genèse 14 : 6, dans leur montagne de Séir 36 : 20, au sujet des fils de Séir, Deutéronome 2:12), les prédécesseurs des Édomites. Les habitudes de ces autochtones originels influencèrent les coutumes Nabatéennes, coutumes pour enterrer les morts.
 
    Le mot Hébreu "Sela ou Selah" signifie "la Roche" et désigne dans la Bible (Deuxième Livre des Rois 14,7; Isaïe 16,1) la forteresse Édomite que les historiens ont longtemps identifié au site de Pétra où de Bosra (ou Bostra, au Sud de la Syrie, capitale de la région du Hauran). Les spécialistes sont désormais unanimes pour situer Sela plus au Nord, à environ 10 km au Sud de Tafila. Les références bibliques en parlent en fait comme de "la fente dans la roche", se référant à son entrée.
 
   Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) cité par Eusèbe de Césarée (ou Eusèbe Pamphile de Césarée, Prélat Grec, écrivain, théologien et apologète Chrétien, v.265-v.340) et Saint Jérôme (ou Eusèbe Sophronius Hieronymus, Prêtre et apologète Chrétien, v.347-420) affirment que Rekem fut le nom originel de Pétra et qu’il apparaît dans les manuscrits de la mer Morte comme le site le plus étroit d’Édom, décrivant l’entrée de Pétra. Cependant, dans des écrits Araméens Rekem fut le nom de Kadesh, ce qui impliquerait que Flavius Josèphe ait confondu les deux endroits ?.
 


 

L’aqueduc creusé dans la roche pour
acheminer l’eau

   Parfois, une version Araméenne donne la forme Rekem-Geya qui rappelle le nom du village d’El-ji, au Sud de Pétra, mais dans ce cas, il est peu probable que la capitale soit définie par le nom d’un village voisin. Le nom sémitique de la ville, du fait qu’il ne semble pas être Sela, reste inconnu. Le passage de Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30 – Bibliothèque Historique – Livre XIX. 94-97) qui décrit les expéditions du Macédonien Antigonos I Monophtalmos (Roi, 306-301) contre les Nabatéens en 312 av.J.C, met en évidence l’histoire de Pétra, mais la "Pétra" dénommée, forteresse naturelle et lieu de refuge, n’est peut-être pas la même ville car la description implique que la ville n’était pas encore construite. Le seul endroit à Pétra où le nom de "Rekem" est inscrit dans la paroi rocheuse du ouâdi Musa est face de l’entrée du Sik. Suite à la construction d’un pont sur l’oued par les Jordaniens cette inscription est maintenant enterrée sous le béton.


 

La tombe Renaissance

 
   La construction la plus ancienne trouvée sur le site de Pétra date de l’âge du fer (Début vers 1100 av.J.C dans le monde Méditerranéen et vers 800/700 av.J.C dans le Nord de l’Europe). La région de Pétra fit partie à cette époque du royaume d”Édom. Selon l’archéologue Simon Joseph Léon de Laborde, les premières traces d’installations sédentaires Édomites sur le site remontent à la fin du VIIIe, ou début du VIIe siècle av.J.C. Les Édomites s’étaient s’installés sur les collines proches de Pétra, dont Umm al-Beira "Mère des citernes" (Il y en avait plusieurs au sommet). Selon la Bible, les Édomites s’opposèrent, au passage de Moïse lors de l’Exode, car il étaient des descendants d’Ésaü, ennemis des Hébreux.
 
   Au cours de son règne, le Roi de Juda Amasias (ou Amaziah, 802-776) attaqua les Édomites et s’empara de la la forteresse de Sela, il faut sûrement interpréter par Pétra le nom de cette ville, car il y fit 10.000 prisonniers, que ses hommes jetèrent vivants du sommet de la montagne. Cependant la saisie de cette forteresse par Amasias ne lui donna jamais complètement la maîtrise d’Édom. À cette époque, Sela fut le principal bastion des Édomites et Eilat et Ezion-Geber ses ports maritimes. Vers 735, ils se libérèrent de la tutelle Israélienne, mais pour retomber sous celle des Assyriens, nouvel Empire fort de la région.
 


 

La tombe obélisque

   Après la chute des Assyriens, remplacés par les Néo-Babyloniens, puis la chute du royaume de Juda, devant les mêmes Babyloniens et la prise de Jérusalem, le 29 Septembre 587 (On trouve aussi Octobre, ou 23/07 [9 Du’uzu]) où s’en suivit la déportation des Juifs en Babylonie, un vide politico-culturel se fit sentir dans la région. Les Édomites, jusque-là soumis au Hébreux profitèrent de l’occasion et s’emparèrent du Sud de la Judée laissant petit à petit leur ancien territoire, qui se dépeupla. Les Nabatéens occupèrent alors vraisemblablement ce territoire délaissé par ses habitants et poursuivirent leur commerce.
 
   Ils prirent le contrôle de Pétra qui devint leur capitale. Ce fut en effet seulement à partir de cette époque que l’on retrouve des inscriptions Nabatéennes sur l’ancien territoire des Édomites. Il n’y a pas de date précise de cette migration, elle s’est surement étalée sur plusieurs dizaine d’années, mais les Nabatéens se rendirent maître des côtes du golfe d’Aqaba et de l’important port d’Elath sur la mer Rouge. La période Nabatéennes est mieux documentée que les autres époques de l’Antiquité, mais la plus grande partie des documents étant aujourd’hui détruite, les sources datant de cette époque sont rares.


 

Vue de face du grand temple

 
   C’est grâce à certaines dates gravées dans le grès des murs de la ville, qui donnent les étapes de la construction de ses monuments, que nous pouvons aujourd’hui de reconstituer l’histoire de la cité. Un document nous est parvenu, de Jérôme de Cardia, (ou Hieronymus de Cardia, historien Grec, v.360-v.272) un agent des Séleucides. Il mentionne dans un rapport de combat, l’attaque de Pétra, en 312 av.J.C, par Antigonos I Monophtalmos. Il nous décrit que les Macédoniens surprirent dans Pétra les femmes, les enfants et les vieillards, alors que les hommes étaient à un marché voisin, et les mirent à mort.
 
   Cependant à leur retour, les Nabatéens firent de même, ils attaquèrent l’armée Macédonienne par surprise et la massacrèrent. Antigonos I envoya contre eux son fils Démétrios I Poliorcète (Roi 294-287) qui lui préféra négocier la paix en échange d’un riche butin. À cette époque la cité s’étendait sur plus de 10 km². La période qui suivit, vers la fin du IVe siècle et le début du IIIe, marqua la prédominance de la région par les Égyptiens de la dynastie des Ptolémée, bien que les Nabatéens semblent totalement indépendants.
 


 

Ruines d’une église du IVe siècle ap.J.C

   Vers la fin du IIe siècle av.J.C, lorsque les royaumes Ptolémaïque et Séleucide marquèrent une période de déclin, le royaume Nabatéen prit de l’essor et Pétra prit l’aspect d’une ville Hellénistique. Cependant ce riche royaume attira les convoitises de son voisin et ennemis le royaume de Judée des Hasmonéens (ou Asmonéens). En 97, leur Roi Alexandre I Jannée (103-76) fit le siège de Gaza, qu’il prit au bout d’un an et massacra une partie de la population.
 
   Puis il se tourna vers la Transjordanie et soumit la Galaaditide (ou Gilead, chaîne de montagnes qui longent le Jourdain sur sa rive orientale, en Jordanie). Beaucoup de Nabatéens furent convertis de force au Judaïsme par Alexandre I Jannée, qui envahit le Moab. Puis il décida d’attaquer le plateau du Golan. En 90, le Roi Nabatéen, Obodas I (96-85) en fut averti et il lui tendit un guet-apens près de Gadara, juste à l’Est de la mer de Galilée, détruisant ainsi l’armée Israélite et sauvant sa capitale d’une attaque évidente des Hasmonéens. Obodas I ne put jouir longtemps de sa victoire, en 86 il fut attaqué par le Roi Séleucide, Antiochos XII Dionysos (87-84) qui envahit la Nabatène.

 


 

La Pétra Romaine

   Le Roi lui fit front, il résista à l’envahisseur et ses armées réussirent même à le repousser et sauver l’Empire Nabatéen, mais en 85/84, Obodas I trouva la mort dans ce conflit. Il fut déifié à sa mort et le Deir "Monastère" de Pétra serait lié à son culte funéraire. Sous le Roi suivant, Arétas III Philhellène (85-62) la cité se développa grâce au commerce sur la route de l’encens. Cet itinéraire terrestre historique partait du Yémen le long de la côte occidentale de l’Arabie et se divisait à Pétra en une branche Nord-ouest qui conduisait à Gaza et en une Nord-est en direction de Damas.
 
   L’eau et la sécurité faisaient de Pétra une halte pour les caravanes du Sud de l’Arabie, chargées de produits de luxe comme les épices, la soie, les perles et l’ivoire. Des textes antiques sur les Nabatéens, notamment ceux de Diodore de Sicile (Historien et chroniqueur Grec, v.90-v.30), avancent que leurs routes commerciales et la provenance de leurs produits étaient considérées comme des secrets commerciaux. Le commerce intermédiaire et des droits de douane produisaient d’importants profits pour la ville. Sous le Roi Obodas III (30-9 av.J.C) les Romains tentèrent de découvrir l’origine des épices et des parfums que les Nabatéens commerçaient, afin de ne plus passer par leur intermédiaire.
 
   Les spécialistes sont pratiquement unanimes pour dire que l’apogée de la citée se situe en l’an 50 av.J.C, Pétra aurait abrité à cette époque près de 20.000 habitants, mais les sources divergent sur ce nombre, d’autres estimations donnent 30.000, voire 40.000 habitants. La plupart des tombeaux de la cité furent construits sous le règne d’Obodas III et sous celui d’Arétas IV Philopatris (9 av.J.C-40 ap.J.C) beaucoup de monuments de Pétra furent édifiés.
 


 

Une tombe de Pétra

   Le dernier Roi Nabatéen, Rabbel II Sôter (70-106) transféra sa capitale pour des raisons économique de Pétra à Bosra (ou Bostra). Marâ’nâ Rabbel II, comme l’appelaient ses fils sur une inscription, fut inhumé dans l’un des tombeaux qu’il avait fait creuser dans la roche à Pétra. Il s’agit peut-être le tombeau dit : "corinthien" ou selon d’autres spécialistes, plus probablement, le tombeau voisin dit : "à étages" tombe Palace de 49 m. x 49 m. Après sa mort, le 21 Mars 106, l’Empereur Romain Trajan (98-117) donna l’ordre au Gouverneur de Syrie, Aulus Cornelius Palma Frontonianus de prendre possession de la région. Confronté pratiquement à aucune résistance, apparemment pas de combat, il conquit le royaume Nabatéen. Le 22 Mars 106, il fut intégré, ainsi que Pétra, à la nouvelle province Romaine d’Arabie (Provencia Arabia), qui s’étendait du Hauran jusqu’à la mer Rouge. Bosra resta la capitale provinciale et Trajan la renomma : Nea Traiane Bostra "Nouvelle Bostra de Trajan" et Pétra reçut le titre honorifique de métropole (Métropolis). De cette époque paraît dater la voie Romaine reliant Pétra à Jerash (ou Gérase ou Gerasa, en Jordanie).
 
   En 114, Pétra fut la base de départ pour les campagnes de l’Empire Romain contre celui des Parthes. Malgré un déclin dû à l’émergence de la route commerciale maritime entre Myoshormus et Coptos sur le Nil, Pétra resta un centre commercial cosmopolite, mais les flux commerciaux furent nettement moins importants. À partir de cette période la culture des Nabatéens se dissipa et disparut. L’Empereur Hadrien (117-138) se rendit dans la ville en 131 et lui donna son nom de Pétra Hadriana. Un peu plus d’un siècle plus tard, pendant le règne de l’Empereur Alexandre Sévère (222-235), la monnaie Nabatéenne fut abolie. À compter de cette époque, quelques caravanes s’arrêteront encore à Pétra, mais elles deviendront de plus en plus rares au fil du temps. Lors de la réorganisation de l’Empire initiée par l’Empereur Dioclétien (284-305) Pétra devint la capitale de la "Palaestina taertia" ou "Palaestina salutaris".


 

Tombe de l’urne

 
   Le Christianisme pénétra à Pétra vers le IVe siècle. Pendant ce temps, Palmyre grandit en importance et attira le commerce d’Arabie loin de Pétra. Il semble, toutefois, que la cité ait résisté en tant que centre religieux. Elle faisait alors partie de l’Empire Byzantin et l’Empereur Dioclétien (284-305) y encouragea, comme sur tout son territoire, la diffusion du Christianisme en construisant des églises. En 350, un Évêque fut nommé à Pétra et un siècle plus tard de grandes églises furent édifiées dans la ville. Athanase d’Alexandrie (Patriarche d’Alexandrie, v.298-373) mentionne un Évêque de Pétra nommé "Asterius".
 
   Le Deir fut même utilisé comme église durant cette période avec des croix peintes sur ses murs et trois autres églises seront découvertes lors de fouilles. La vaste "Tombe de l’urne" de l’époque Nabatéenne, qui correspond à la tombe de Malichos II (ou Malchos, 60-30 av.J.C) ou d’Arétas IV, devint une sorte de cathédrale en 446.
 


 

L’intérieur de l’Urne

   Au Nord de Pétra, on trouve plusieurs tombes avec des croix gravées, indiquant que les Chrétiens y enterraient leurs morts. Cependant, Épiphane de Salamine (ou Épiphane de Chypre, Père de l’Église, v.315-403) écrivit que dans son temps, une fête avait lieu, le 25 Décembre, en l’honneur de la Déesse Chaabou et sa progéniture Dushara (Haer. 51). Apparemment en raison de l’invasion de la région par les Perses Sassanides, il n’y eut plus de construction de somptueux tombeaux.
 
   Un violent tremblement de terre frappa Pétra le 19 mai 363, endommageant des monuments, dont le théâtre et les aqueducs et paralysa le système de gestion de l’eau indispensable. Selon Cyrille, Évêque de Jérusalem, presque la moitié de la ville fut détruite. La cité, étant déjà affaiblie depuis le début de la domination Romaine par la diminution de ses activités commerciales, ne fut pas reconstruite et se vida lentement de ses habitants. Après la conquête arabe Pétra ne joua plus aucun rôle.

 

Les tombes royales – William Bartlett – 1845 Tombeau palais Le Deir et l’esplanade Autre vue du Khazneh Autre vue du Théâtre Entrée de l’Urne

 

Pétra  et  la  religion

 
   Les Nabatéens adoraient les Dieux et Déesses arabes de l’époque préislamique, ainsi que quelques-uns de leurs Rois déifiés. Le plus célèbre d’entre eux fut Obodas I qui fut déifié après sa mort. Grâce aux inscriptions on peut connaître quelques divinités vénérées par les Nabatéens comme : Allât, Manawât, Hobal. Les Dieux principaux vénérés à Pétra étaient : Le Dieu Dushara (ou Dusarès ou dhû Sharâ "Celui-du-Sharâ" accompagné de sa trinité féminine : Uzza (ou al-Uzza, en arabe : عزى) et Allat Manah. Beaucoup de statues taillées dans la roche dépeignent ces Dieux et Déesses. Le Monastère, le plus grand monument de Pétra, date du Ier siècle av.J.C. Il était consacré à Obodas I (96-85) et l’on croit que ce fut le temple d’Obodas Dieu. Cette information est inscrite sur les ruines du Monastère (le nom est la traduction de l’arabe "Ad-Deir).


 

Représentation du
Dieu Dushara – Pétra

 
   Au début du IVe siècle, Pétra fit partie de l’Empire Byzantin et l’Empereur Dioclétien (284-305) y encouragea, comme sur tout son territoire, la diffusion du Christianisme en construisant des églises. En 350, un Évêque fut nommé à Pétra et un siècle plus tard de grandes églises furent édifiées dans la ville. Athanase d’Alexandrie (Patriarche d’Alexandrie, v.298-373) mentionne un Évêque de Pétra nommé "Asterius". Le Deir fut même utilisé comme église durant cette période avec des croix peintes sur ses murs et trois autres églises furent découvertes lors de fouilles.
 
   La vaste "Tombe de l’urne" de l’époque Nabatéenne, qui correspond à la tombe de Malichos II (ou Malchos, 60-30 av.J.C) ou d’Arétas IV, devint une sorte de cathédrale en 446. Au nord de Pétra, on trouve plusieurs tombes avec des croix gravées, indiquant que les Chrétiens y enterraient leurs morts. Le Christianisme, de Pétra au Nord de l’Arabie, fut emporté par la conquête islamique de 629-632.
 
   Selon la tradition arabe, Pétra fut l’endroit où Moïse, lors de l’Exode du peuple Israélien d’Égypte, fit jaillir une source d’un rocher en le frappant avec son bâton. Le village proche du Ouâdi Moussa (ou Wadi Musa ou Ouâdi de Moïse), qui est le nom arabe de la vallée étroite à la tête de laquelle se trouve Pétra et certains lieux rappellent encore Moïse. Myriam, la sœur de Moïse, y possédait un tombeau. Ce sanctuaire était encore montré aux pèlerins à l’époque de Jérôme au IVe siècle, mais sa position n’a pas été identifiée depuis. Le frère de Moïse, Aaron, serait enterré au mont Hor, connu aujourd’hui sous le nom de Jabal Haroun, ou le Mont Aaron.

 


 

Autre vue du Le Khazneh –
Tombeau d’Arétas III

Le site archéologique

 
   Dans les hautes murailles du Sik on trouve autour de Pétra, un nombre immense de tombeaux creusés à même la roche qui s’étagent sur une grande hauteur et qui présentent des façades de type Hellénistique dont le célèbre Khazneh, tombe d’Arétas III et le Monastère Deir, tombe d’Obodas I. On y trouve aussi vingt rochers appelés les "jinns", qui représentaient peut-être des Dieux veillant sur la ville. Puis on arrive au théâtre, formé de 33 gradins en trois niveaux superposés en forme de croissant de lune, avec un orchestre semi-circulaire. Construit au Ier siècle, il est taillé dans la roche. Il pouvait accueillir 3.000 personnes (ou 8.500, selon d’autres sources). Le théâtre fut découvert en 1961 et exhumé par une équipe d’archéologues Américains. Des chambres funéraires enclavées dans le massif rocheux situé derrière le théâtre avaient été mises au jour lors de sa construction.
 


 

Monastère (Deir) de Petra – Temple d’Obodas I

   La ville est encombrée de restes d’arcs de triomphe, de temples, etc… Aujourd’hui les tombes dominent toutes ces ruines. Ces monuments, dont le style évoque l’époque Romaine, se sont répandus avec l’extension du royaume Nabatéen en pleine Arabie jusqu’à Madâin Sâlih (ou Medaïn-Salih), l’ancienne Hégra, près de Médine. Le Qasr al-Bint était un des principaux temples de la cité et une des rares structures construites plutôt que creusées dans la roche.
 
   Il fut détruit par un tremblement de terre et reconstruit. Beaucoup des plus grands monuments de Pétra (Le Khazneh, le théâtre, le Qasr-al-Bint…) furent construits pendant le règne du Roi Arétas IV Philopatris (9 av.J.C-40 ap.J.C). À l’intérieur de la tombe Obélisque qui atteint 7 m. de haut, cinq tombes ont été trouvées, représentées par quatre poteaux en forme de pyramide et la dernière par une statue au milieu entre les piliers. Cette tombe Obélisque est située avant l’entrée dans le Sik.
 


 

Détail de l’urne du Khazneh

   Pendant la domination Byzantine, on construisit de grandes églises fastueusement décorées de pierres venant de la Grèce et d’Égypte. On utilisa souvent le marbre et le granit des anciens temples Nabatéens et/ou Romains. L’église Byzantine, découverte en 1990, fut bâtie au Ve siècle, elle se trouve au Nord de la rue à colonnades. À l’époque elle était décorée de mosaïques et de pierre, parfois recouvertes de feuille d’or. L’église fut victime d’un incendie à la fin du Ve siècle qui détruisit le marbre (Éparpillé en plus de 4.000 fragments retrouvés par les archéologues). Avec Qusair Amra et Um er-Rasas, Pétra fut un des trois sites Jordaniens inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
 


 

Le théâtre vue de face

   Cette inscription date du 6 Décembre 1985, en même temps que le Qusair Amra. Elle permit de centraliser et de coordonner l’effort du gouvernement Jordanien et des organismes locaux afin de mieux collaborer. Le Petra Region Planning Council (PRPC), en particulier, coordonne l’action des différents ministères.
 
   Le Petra National Trust (PNT) gère quant à lui la protection contre les crues qui ont posé et posent encore de nombreux problèmes. Depuis 1991, l’UNESCO aide financièrement la Jordanie dans les travaux de restaurations de Pétra.
 

  D’autres détails et photos :  bibleistrue.com  (Bible is true)

 

Le Deir – David Roberts – 1839 Différentes vues de la ville basse Lithographe de Deroi – 1830 –

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la ville voir les ouvrages de :
 
Maria Giulia Amadasi Guzzo et Eugenia Equini Schneider :
Petra, Arthaud, Paris, Décembre 1997 – University of Chicago Press, Chicago,Août 2002.
Christian Augé et Jean-Marie Dentzer :
Pétra, la cité des caravanes, Gallimard, Paris, 1999-2001-2004-2006.
Negev Avraham :
Nabataean Archaeology Today, New York University Press, 1986.
Fabio Bourbon et Barbara Fisher :
Petra : Jordan’s extraordinary ancient city, Barnes & Noble Books, New York, 2000.
Fabio Bourbon :
Petra. Die geheimnisvolle Felsenstadt, Müller, Köln, 2004.
Bernard Bousquet :
Découverte de Petra : La carte du site, les nouveaux circuits, B.Bousquet, cop., Montpellier, 1995.
Honoré Théodoric d’Albert de Luynes :
Voyage d’exploration à la mer Morte, à Pétra et sur la rive gauche du Jourdain, Artus Bertrand, Paris, 1871 et 1876.
Gustaf Dalman :
Petra und seine felsheiligtümer, J.C. Hinrichs, Leipzig, 1908.
Antonin Jaussen et Raphaël Savignac :
Mission archéologique en Arabie, E.Leroux, Paris, 1909-1914 – Paul Geuthner, Le Caire, 1997.
Albert Kammerer :
Pétra et la Nabatène, Paul Geuthner, Paris, 1929-1930.
Sir Alexander B.W.Kennedy et Harry St John Bridger Philby :
Petra, its History and monuments, Country Life, London, 1925.
Manfred Lindner :
Petra und das königreich der Nabatäer. Lebensraum, geschichte und kultur eines arabischen volkes der antike. 6., neubearbeitete Auflage. Delp, München, 1997.
Pier Vicenzo Livio :
Petra, Arabesque Int., cop. Paris, 1992.
Judith McKenzie :
The architecture of Petra, CT : Distributed by the David Brown Book Co., Oakville, 2005 – Oxbow Books, Oxford, 2005.
Margaret Alice Murray :
– Petra, the rock city of Edom, Blackie and Son, London, Glasgow, 1939.
A street in Petra, British School of Archaeology in Egypt and B.Quaritch, London, 1940.
Laïla Nehmé et François Villeneuve :
Pétra, métropole de l’Arabie antique, Le Seuil, Paris, 1999.
Francesca Arianna Ossorio et Valeria Manferto :
Felsenstadt Petra. Zentrum des nabatäischen reiches, White Star, Wiesbaden, 2009.
Francesca Arianna Ossorio :
Petra : Splendors of the Nabatean civilization, White Star, Vercelli, Italy, 2009.
Stephan G.Schmid :
The Nabataeans, Travellers between Lifestyles, B.MacDonald (éds.), The Archaeologyof Jordan, Sheffield, 2001.
Henri Stierlin:
Pétra : Capitale du royaume nabatéen IIIe siècle av.J.C – IIe siècle ap.J.C., Actes Sud, Arles, 2009 – Imprimerie nationale, DL, Paris, 2009.
Jane Taylor :
Petra und das versunkene Königreich der Nabatäer, Artemis & Winkler, Düsseldorf. 2002.
Fawzi Zayadine :
Pétra et le royaume des Nabatéens, SFBD : Archéologia, Dijon, 1991.
Fawzi Zayadine, François Larchéet Jacqueline Dentzer-Feydy :
Le Qasr al-Bint de Pétra : L’architecture, le décor, la chronologie et les dieux, Recherche sur les civilisations, Paris 2003.

  

  Copyright © Antikforever.com