Les    Hasmonéens
de 134   à   37 av.J.C
 

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  Pour plus de détails voir aussi : Les Hébreux –  Les royaumes d’Israël, de Juda Les Hasmonéens (Les Grands Prêtres)
                                          la Judée, les Hérodiens Jérusalem Samarie Sichem

 

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Principaux dirigeants


Généalogie
de la Dynastie

 

L’histoire…….
 
Les  Ethnarques  et  Rois  de  Juda

 

Les souverains suivants devraient normalement porter le titre de Grand Prêtre Roi, cependant certains Juifs, se basant sur les écritures Hébraïques n’ont jamais accepté aucun des Hasmonéens comme étant Roi légitime, car ils n’étaient pas descendants de Juda, ou, plus précisément, de la maison de David (1010-970).

 


 

Jean-Hyrcan I – Portrait d’une
collection de biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouille
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

   Jean Hyrcan I (ou Yokhanan Hyrkanos ou Hyrcanus ou Yohanan Girhan, en Hébreu : יוחנן הורקנוס, en Grec : Ιωάννης Υρκανός A’ de 134 à 104) fut Grand-Prêtre et Ethnarque de Juda (ou Judée). Il naquit en 164 (on trouve aussi 175) et fut le deuxième fils et successeur de Simon Maccabée (142-135), Jean n’était pas présent au banquet à Jéricho au cours duquel son père et ses deux frères furent assassinés, par son beau-frère Ptolémée. Comme lui tous les dirigeants Hasmonéens adoptèrent des noms Grec. Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) nous précise (La Guerre des Juifs contre les Romains (75-79)) qu’il prit le nom de "Hyrcan"  lors de son accession au pouvoir, mais on n’explique pas la raison de ce choix.
 
   Le règne de Jean Hyrcan I eut une grande importance politique et culturelle, car après avoir accédé à l’indépendance, l’État Juif dut maintenir sa position au sein d’un milieu de grands et de petits États qui partageaient tous la culture Hellénistique. Son règne est souvent donné comme l’apogée de la dynastie, en termes de richesses, mais aussi d’occupation de territoires. À sa prise de pouvoir, il dut d’abord reconnaître la souveraineté du Roi Séleucide, Antiochos VII Évergète Sidêtês (138-129). Mais dès la première année de son règne, il n’eut qu’une ambition, rendre la Judée indépendante de la dynastie Séleucide. Après 130, sa révolte fut plus importante. Il devint une menace pour Antiochos VII qui marcha avec une grande armée contre Jérusalem, l’assiégea et pilla la campagne environnante. Hyrcan I résista et le siège se prolongea.
 
   Toutefois, comme le précise Hendrik Jagersma, en raison de pénuries alimentaires graves dans Jérusalem, il dut négocier une trêve avec Antiochos VII. Hyrcan I leur donna des otages, parmi lesquels se trouvait son propre frère et, selon Flavius Josèphe, les termes de la trêve comprenait : 500 talents d’argent en paiement pour le Roi, l’obligation de raser les murs de la ville, l’obligation que la Judée participe avec les Séleucides à la guerre contre les Parthes et la reconnaissance une fois de plus du contrôle de la région par les Séleucides (Les Antiquités Judaïques – 13,245). En 130/129, Hyrcan I, comme imposé dans le traité, fut contraint d’accompagner le Roi dans sa campagne orientale. Après pourtant des débuts glorieux, la coalition Juifs-Séleucides enregistra plusieurs défaites. En 129, Antiochos VII proposa la paix au Roi Parthe, Phraatès II (ou Arsace VI 138-127). En réponse, les Parthes relâchèrent son frère Démétrios II Nikatôr (145-138 et 129-125) pour forcer Antiochos VII à se retirer. Face aux exactions des Séleucides, les cités conquises se rebellèrent, Antiochos VII fut abandonné par ses hommes et mourut au printemps 129.
 

Limites du royaume
sous Jean Hyrcan I

 

 
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   Hyrcan I saisit l’opportunité offerte par la débâcle du royaume Séleucide. Il était maintenant en mesure d’affirmer l’indépendance de la Judée et de conquérir de nouveaux territoires. En face, selon Joseph Sievers, Démétrios II eut des difficultés dans la transition du pouvoir et il lui fut impossible d’exercer un contrôle sur la Judée. Hyrcan I, déterminé, leva une armée de mercenaires. À partir de 113 il commença une vaste campagne militaire contre la Samarie. Il marcha contre la ville et après un siège d’une longue année, la ville et sa région furent envahies et la cité totalement détruite. Puis l’armée de mercenaires écrasa la ville de Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan, ville du Nord-est d’Israël).
 
    Après avoir victorieusement mit fin à la guerre en Samarie, en 110,  Hyrcan I décida une invasion de la Cisjordanie (Dictionnaire encyclopédique de la Bible, Volume 5, William George Smith). L’armée de mercenaires assiégea et prit la ville et le fort de Madaba (Ville au bord de la route des Rois qui mène à Kerak et à Pétra), sur les rives du Jourdain. Après cette victoire, Hyrcan I alla au Nord vers Sichem et le mont Garizim. Il conquit cette cité et détruisit le 21 Kislev (Décembre) 110 (on trouve aussi 112 ou 111 ?), le temple Samaritain sur le Mont Garizim. Il faut noter que certains spécialistes situent ces deux victoires lors d’une première campagne en 128 ?. Les fouilles archéologiques ont bien confirmé la destruction du sanctuaire Samaritain du Mont Garizim, en revanche la date de cette destruction fait l’objet de débat.
 
   Fort de tous ces succès, vers 108/107, il décida de lancer une nouvelle campagne et de soumettre les Édomites (ou Iduméens). Il conquit Adurim (ou Adora ou Adoraim), Marésha (ou Tel Maresha ou Marissa ou Marisa dans le centre d’Israël située dans la Shéphélah) et d’autres villes Édomites (Les Antiquités Judaïques – 13.257). Il força les Édomites à se convertir au Judaïsme. En Septembre/Octobre 107, le Roi d’Égypte Ptolémée IX Sôter II Lathiros (116-107 et 89-81) fut détrôné et chassé du pays par son frère, jusque-là Roi de Chypre, Ptolémée X Alexandre I Philométor (107-88). Ptolémée IX chercha alors à se constituer un royaume en Judée, mais il fut vaincu par Aristobule I et Antigonos (ou Antigone) qui vont conquérir l’ensemble de la plaine de Jezraël (ou Jezréel ou Jezrahel ou Jizreel ou Yizréel).
 
   À la mort d’Hyrcan I, son "royaume" fut réparti entre ses héritiers et son épouse ce qui entraîna des problèmes de succession. En effet, la volonté d’Hyrcan I, fut pour la division de la Haute-Prêtrise avec l’autorité laïque. Son épouse obtint le contrôle de l’autorité civile, et son fils Aristobule I (ou Judas Aristobule) eut le rôle de Grand-Prêtre.
 
   Son épouse, dont le nom est inconnu, lui donna cinq fils. Flavius Josèphe dit aussi que Jean Hyrcan I avait cinq fils, mais seulement quatre sont nommés dans (Les Antiquités Judaïques) :

Aristobule I (ou Judas Aristobule) qui lui succéda.
Alexandre I Jannée (ou Yannaï) qui succéda à son frère.
Antigonos (ou Antigone), qui mourut en 104.
Absalom dont on ne sait rien.
Un dont le nom n’est pas connu.

 

Pour plus de détails voir :  La vie de Jean Hyrcan I

 

Limites du royaume
sous Aristobule I

 

 
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   Aristobule I (ou Judas Aristobule, en Hébreu : יהודה, en Grec : ‘Aριστόβουλος A’, dit : Philhellène "Ami des Grecs", de 104 à 103) fut l’ainé et le premier des fils de Jean Hyrcan I à lui succéder. À la mort de son père, le "royaume" fut réparti entre les héritiers, Aristobule I devait lui succéder en tant que Grand Prêtre et sa mère comme "Reine régnante". Cependant le jeune pontife eut rapidement des volontés de puissance et il prit le titre de Roi (Il sera le premier de la dynastie à le faire) avec le soutien de son frère Antigonos (ou Antigone).
 
   Au début de son court règne, pour sécuriser sa royauté, il ordonna que sa mère, qui lui disputait le pouvoir et à qui Jean Hyrcan I avait tout légué par testament, et trois de ses frères et demi-frères soient emprisonnés (Il épargna pour un temps Antigonos (ou Antigone). Il poussa la cruauté jusqu’à faire mourir sa mère de faim dans sa prison. Cet événement semble marquer le début du déclin de la dynastie Hasmonéenne, en un peu plus de quatre décennies, ils seront écartés du pouvoir par la république Romaine et aucun des successeurs de Jean Hyrcan I n’approchera le niveau de pouvoir ou de prestige qu’il pût avoir. Aristobule I fut hostile aux Pharisiens qu’il persécuta avec acharnement. Ces derniers, contrairement aux Sadducéens et aux Esséniens, étaient furieux du nouveau titre de royauté prit par Aristobule I, car ils estimaient que la royauté ne pouvait être que de personnes de la lignée de David (1010-970) et se mirent en rébellion massive.
 
   Dans le même temps, Aristobule I annexa une grande partie de la Galilée. Toutefois, il y eut une certaine résistance de la part de l’Iturée (Région limitrophe de la Palestine, autour de la plaine de la Bekaa) et des tribus arabes qui la peuplaient. Les parties septentrionales de la région nécessitèrent alors une opération militaire. La géologie de la région fit qu’il fut difficile de mener cette campagne. En fin de compte, Aristobule I finit par conquérir une grande partie de leur territoire grâce à son frère Antigonos (ou Antigone). La région du Golan fut également prise pendant la campagne ainsi que le mont Hermon (Sommet à la frontière entre la Syrie et le Liban actuel) et les habitants conquis furent contraints de prendre la religion Juive.
 
   Faible de santé, Aristobule I conduisit progressivement son règne en restant sous contrôle médical. Pour son aide, il plaça à la tête de l’État sa femme, la Reine Salomé Alexandra (ou Shlomtzion ou Shelomit). Cependant, il fut amené à soupçonner de dessins contre lui son frère préféré, Antigonos (ou Antigone), à qui il avait confié aussi une part dans le gouvernement, et qu’il traitait presque comme un corégent. Lorsqu’il montra des signes de maladie annonçant sa fin, la Reine conspira pour assassiner Antigonos (ou Antigone). Elle trompa Aristobule I en lui faisant croire que son frère voulait le renverser par la force. Convaincu Aristobule I le fit exécuter. Quelques jours plus tard, Aristobule I mourut de douleur et de saignements internes d’une maladie inconnue. Les Juifs perçurent sa mort comme un signe de Dieu, mécontent des actes de barbarie du Roi, il l’aurait puni.


 

Aristobule I – Portrait d’une collection
de biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouille
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

 
   Malgré son court règne il aura quand même agrandi le royaume de quelques territoires. Sa veuve, Salomé Alexandra, libéra ses beaux-frères séquestrés et épousa un d’entre eux Alexandre I Jannée. Comme son père, Aristobule I fit frapper ses pièces de monnaie avec le titre de Grand Prêtre. Ce ne sera qu’avec Alexandre I Jannée que les deux les rôles, la royauté et la Haute-Prêtrise, seront indiqués sur les pièces. La majorité des pièces d’Aristobule I ont été trouvées dans les régions de Galilée et du Golan, la plus grande quantité vient de Gamla. La majorité d’entre elles datent de son règne, tandis qu’une petite quantité fut frappée après.
 
   Les découvertes archéologiques à l’Est de la Galilée et du Golan inférieur révèlent les changements ethniques massifs de la zone juste et, pendant et immédiatement après le règne de Aristobule I. Commençant sous Jean Hyrcan I et se terminant par Alexandre I Jannée. Un grand nombre de pro-Hasmonéens Juifs immigrèrent dans ces territoires afin de soutenir l’idéologie politique, économique et religieuse des Hasmonéens, déplaçant une grande partie de la population indigène. Bien que beaucoup de ces villes furent ensuite saisies par Romains qui instituèrent une politique pro-hellénique, l’influence précédente des Hasmonéens survécut et incitera aux conflits pendant les règnes suivants. 
 

   Alexandre I Jannée (ou Alexander Jannaeus ou Jannæus ou Alexander Jannai ou Yannaï, en Hébreu : אלכסנדר ינאי, de 103 à 76) fut un des fils de Jean Hyrcan I. À la mort de son frère Aristobule I, l’épouse de celui-ci, Salomé Alexandra (ou Shlomtzion ou Shelomit), libéra ses trois beaux-frères emprisonnés et se remaria avec le plus âgé, Alexandre I Jannée, selon la loi biblique de Yibum (ou Yibbum ou Lévirat, qui est un type particulier de mariage où une veuve épouse le frère du défunt, afin de poursuivre la lignée de ce dernier). Alexandre I supprima d’abord un de ses frères qui revendiquait la royauté. Puis il prit le titre de Grand Prêtre Roi de Judée. Par ce mariage il enfreint techniquement la loi Juive selon les lois Lévitiques. Celles-ci disent qu’un Grand Prêtre Juif a interdiction d’épouser la veuve de son frère. Ces actions provoquèrent l’hostilité des Pharisiens qui se révoltèrent une nouvelle fois et qu’il fit massacrer en grand nombre.
 
   Pendant les 27 années de son règne Alexandre I Jannée fut presque constamment impliqué dans un conflit militaire. Il engagea une armée de mercenaires et se lança dans plusieurs guerres. Dans un premier temps, il tenta de s’emparer d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs). Mais les Habitants firent appel à l’ex Roi d’Égypte Ptolémée IX Sôter II Lathiros (116-107 et 89-81), qui avait été chassé par sa mère Cléopâtre III Évergète Philométor (140 et 116/5–101) et s’était constitué un royaume à Chypre. Ptolémée IX arriva avec une grande armée pour aider la ville. Alexandre I tenta alors une ruse. Il fit mine d’organiser une alliance avec l’Égyptien tout en secrètement, cherchant à obtenir l’aide de Cléopâtre III contre lui. Dès que Ptolémée IX apprit cette intrigue il marcha contre Alexandre I qui dut lever le siège. Alexandre I aurait pu facilement perdre sa couronne et la Judée son indépendance à la suite de cette bataille, s’il n’eût été l’assistance accordée par l’Égypte et Cléopâtre III.


 

Monnaie d’Alexandre I Jannée


   L’armée Égyptienne retirée, Alexandre I mit en place de nouvelles campagnes. Il se tourna vers le pays de Galaad (ou Gilead, chaîne de montagnes qui longent le Jourdain sur sa rive orientale, en Jordanie). Il s’empara de Gadara (ou Umm Qeis) et de la forteresse d’Amathonte (ou Amathus, à l’Est du Jourdain). Puis il attaqua la côte Philistine, il prit Rafah (ou Raphia au Sud de la bande de Gaza) et poussa jusqu’à Rhinocolure (ou El-‘Arish), puis remonta la côte d’Anthédon. En 97/96, il fit le siège et prit Gaza, propriété du Roi Nabatéen Arétas II (ou Harthah, v.110-96). Cette victoire lui donna le contrôle sur les routes commerciales de la sortie de la Méditerranée, fief des Nabatéens. Puis il se tourna vers la Transjordanie et soumit en partie la Galaaditide et retourna à Jérusalem.
 
   Dans le même temps, une guerre civile éclata en Judée. Malgré ces victoires, de nombreux Juifs haïssaient Alexandre I. Lorsqu’il retourna à Jérusalem, il se retrouva confronté à une opposition farouche contre lui. Les Pharisiens étaient à la tête de la rébellion, ils avaient pris comme prétexte une inadvertance commise par le Grand Prêtre dans l’exécution du rituel de la fête des Tabernacles. Alexandre I recruta des mercenaires étrangers pour mettre fin à la rébellion. Il mata cette émeute par des massacres dans lesquels périrent 6.000 personnes dans la cour du Temple.
 
   Alexandre I se remit en campagne et envahit les régions à l’Est du Jourdain. Il soumit les Moabites et la Galaaditide (ou Gilead, chaîne de montagnes qui longent le Jourdain sur sa rive orientale, en Jordanie) les forçant à rendre hommage. Le royaume Nabatéen ne contrôlait plus la principale route commerciale vers Rome, vitale pour son avenir. Pour remédier à cela, le nouveau Roi Obodas I (96-85), fils du précédent, lança une attaque sur la Judée dans les hauteurs du Golan avec des fortunes diverses. En 90 une de ses grandes victoires fut sur le plateau du Golan, détruisant l’armée Israélite. Obodas I se vengea ainsi de la perte de la bande de Gaza. Suite à cette défaite Alexandre I perdit le Moab et la Galaaditide qui passèrent sous le contrôle des Nabatéens.
 

Limites du royaume
sous Alexandre I Jannée

 

 
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   De retour dans sa capitale, Alexandre I vit que le peuple se levait à nouveau contre lui dans une autre mutinerie. Après six années de lutte (on trouve aussi 9), il est dit qu’Alexandre tua 50.000 Juifs. En 88, il décida de négocier avec les Pharisiens encore révoltés. Ceux-ci repoussèrent ses propositions et firent appel au Roi Séleucide Démétrios III Eukairos (95-88). Il répondit favorablement et partit avec son armée et campa près de Sichem. Alexandre I alla à sa rencontre avec une armée de mercenaires et de Juifs fidèles, mais il fut défait. Cependant près de 6.000 Juifs de l’armée de Démétrios III désertèrent. Alarmé par cette désertion dans ses rangs, Démétrios III dut alors regagner la Syrie. Alexandre I écrasa alors les révoltés et s’empara de leur chefs réfugiés dans Bémésélis (ou Misilya, au Sud de Jenîne, en Cisjordanie).
 
   En 84, le nouveau Roi Séleucide Antiochos XII Dionysos (87-84) entreprit une expédition contre les Nabatéens, et devait nécessairement passer par la Judée. Alexandre I refusa et bloqua la route par laquelle il devait passer en creusant une fosse profonde à Antipatris (ou Tell Afek ou Aphek), dans la plaine entre Kfar-Saba (ou Kephar-Saba) et Jaffa (ou Joppa). Mais Antiochos XII évita ces travaux et passa ses troupes en Arabie. La même année (On trouve aussi 83/82), il fut battu et tué au Sud de la mer Morte dans un accrochage avec le Roi Nabatéen Arétas III Philhellène (85-62) qui profita de la situation et prit le pouvoir à Damas. Fort de son succès, le Nabatéen marcha contre la Judée et battit, en 82, Alexandre I près de la forteresse d’Adida (ou Hadida). Puis il signa un traité de paix avec lui afin de conforter son royaume.
 
   L’année suivante, Alexandre I lança une nouvelle campagne en Syrie et en Transjordanie. Il prit et occupa Pella et Jerash (ou Gérase ou Gerasa, en Jordanie actuelle) et y installa une colonie Juive. Fin 81 et début 80, il s’empara de la Décapole (Ligue des dix villes à l’Est du Jourdain) et du Golan. À la fin du règne d’Alexandre I Jannée, le royaume Hasmonéen de Judée atteignit son extension maximale, qui plus jamais ne fut égalée. Il comprenait : La Judée, l’Édom (ou Idumée), toute la plaine Philistine et celle du Sharon (Région centre de la côte Israélienne), la Samarie, la Galilée jusqu’au mont Thabor, le plateau du Golan, la Galaaditide (ou Gilead, chaîne de montagnes qui longent le Jourdain sur sa rive orientale, en Jordanie) et le Moab.
 
   Alexandre I Jannée mourut en 76 de maladie, à l’âge de 49/50 ans. Sur son lit de mort, conscient que le royaume ne survivrait pas à des différends internes, avant de mourir, il se résolut à la séparation des pouvoirs que demandaient les Pharisiens pour limiter l’omnipotence du Grand Prêtre Roi. Il légua la royauté à sa femme Salomé Alexandra (ou Shlomtzion ou Shelomit) qui était acquise au parti Pharisien. Celle-ci donna le pontificat à son fils aîné Hyrcan II et fit entrer les Pharisiens au Conseil. Salomé Alexandra (ou Shlomtzion ou Shelomit) lui donna deux enfants : Hyrcan II qui fut Grand Prêtre de 76 à 67 puis succéda à sa mère et Aristobule II qui fut Grand Prêtre de 66 à 62.
 

Pour plus de détails voir :  La vie d’Alexandre I Jannée

 

   Salomé Alexandra (ou Shlomtzion ou Shelomit ou Shelomtzion ou Alexandra Salomé ou Alexandra de Jérusalem, en Hébreu : שלומציון,  de 76 à 67) fut Reine de Juda (Judée). Selon certains spécialistes elle naquit en 141 ou 140. Sa généalogie personnelle n’est pas donnée par Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100). Les sources Rabbiniques désignent Siméon ben Shetach (v.120-40 av.J.C) comme son frère, qui était un érudit et un Pharisien Nāśī (Prince) du Sanhédrin (Assemblée législative traditionnelle du peuple Juif ainsi que son tribunal suprême qui siégeait à Jérusalem) et l’homme le plus puissant de la ville d’Ascalon (Ashkelon). Si c’est vrai, elle fut la fille du Rabbin Setah ben Joseph (ou Setah Bar Yossei) et la petite-fille de Joseph ben Johanan (ou Yossei Bar Yochanan ou Jose ben Yo’hanan). Les fréquentes visites au palais de ce chef du Parti Pharisien, ont dû débuter dans les premières années du règne d’Alexandre I, avant que celui-ci ne rompe ouvertement avec les Pharisiens. Salomé Alexandra, malgré son influence politique, ne fut pas en mesure d’empêcher la cruelle persécution de cette secte par son époux. Selon l’archéologue Kenneth Atkinson, il y a quelques passages du Talmud qui disent, que pendant le règne de son époux, elle protégea les Pharisiens et les cacha de sa colère. Néanmoins sa vie conjugale ne semble pas en avoir souffert, car sur son lit de mort Alexandre I confia la royauté à son épouse.

 

Les villes de la Décapole

 
   Après la mort d’Alexandre I en 76, lors du siège de Ragaba, elle reçut donc les rênes du gouvernement. Elle dissimula la mort du Roi jusqu’à ce que la forteresse tombe de manière à ce que l’armée ne se relâche pas. Elle réussit pour un temps à apaiser les dissensions internes du royaume qui existaient au moment de la mort de son époux et elle le fit pacifiquement sans porter préjudice aux relations politiques de l’État Juif avec le monde extérieur. Elle ouvra des négociations avec les chefs des Pharisiens. Ayant été rassurés quant à sa politique future, ils se déclarèrent prêts à lui donner leur appui pour une monarchie Hasmonéenne.
 
   Les Pharisiens qui avaient été victimes d’une misère intense sous Alexandre I devinrent maintenant non seulement tolérés, mais la classe dirigeante de la Judée. Salomé Alexandra installa en tant que Grand Prêtre son fils aîné, Hyrcan II qui avait le cœur des Pharisiens et le Sanhédrin fut réorganisé en fonction de leurs souhaits. Cet organisme était jusqu’ici, pour ainsi dire, une "maison des seigneurs", dont les membres appartenaient à l’aristocratie, mais elle perdait toute signification quand un puissant monarque était au commandement. À partir de ce moment elle devenait une "Cour suprême" pour l’administration de la justice et les questions religieuses, sa direction fut placée entre les mains des Pharisiens. Ceux-ci avaient maintenant le contrôle des affaires et il est probable qu’ils traitèrent les Sadducéens avec fermeté. Un exemple est l’exécution de Diogène de Judée, dont les conseils avaient poussé le Roi Alexandre I à crucifier 800 Pharisiens.
 
   Les Sadducéens firent parvenir à la Reine une pétition pour demander sa protection contre le parti au pouvoir. Salomé, qui souhaitait éviter les conflits avec tous les partis fit partir les Sadducéens de Jérusalem et leur attribua en contrepartie la direction de certaines villes fortifiées qui devinrent leurs résidences.
 


 

Salomé – Portrait d’une collection de
biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouille
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

   Puis la Reine réorganisa l’armée dont la taille fut considérablement augmentée. Elle construisit et agrandit de nombreux lieux fortifiés de sorte que les monarques des pays voisins furent impressionnés par le nombre de villes protégées le long de la frontière de Judée. Elle ne craignait pas la guerre et elle envoya son fils Aristobule II avec une armée pour libérer Damas, alors assiégée par Ptolémée Mennéos (ou Mennei ou Menneus ou Mennaios ou Ptolémée Bar Menneus), souverain d’Abilène (Petit royaume Ituréen), mais l’expédition fut sans résultat. Flavius Josèphe avancent que la Reine versa de riches présents au Roi d’Arménie Tigrane II (95-54) pour qu’il lève le siège d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs), qu’il tennait avec 300.000 hommes, et qui menaçait la Judée. Certains spécialistes pensent que la position de la Reine face à Tigrane II n’était pas aussi faible qu’il le prétend ?. En fait Tigrane II dut partir car il fut rappelé en Arménie pour faire face à l’invasion du Général et Proconsul Romain Lucius Licinius Lucullus (115-57)
 
   Les sources Rabbiniques amplifièrent la prospérité dont jouit la Judée sous le règne de Salomé Alexandra. La Haggadah de Pessah (ou Haggada, texte Hébreu ancien utilisé pour la cérémonie du Seder durant Pessa’h) rapporte que, pendant son règne, comme une récompense pour sa piété, la pluie ne tombait que la nuit des jours du sabbat (vendredi), de sorte que la classe ouvrière n’avait pas à subir de perte de salaire par la pluie qui tombait pendant leur temps de travail. Les derniers jours du règne de Salomé Alexandra furent tumultueux, car quelques temps plus tard elle tomba gravement malade. Son fils Aristobule II profita de la situation et essaya de prendre le pouvoir. Il partit de nuit hors de Jérusalem et rassembla une armée. Il occupa en deux semaines 22 places fortes dans tout le pays. Cependant la Reine mourut avant sa victoire totale et n’eut pas à subir la honte d’être détrônée par son propre enfant. La guerre civile éclata de nouveau de la lutte entre les deux frères, qui sera réglée par Rome.  

 

   Hyrcan II (En Hébreu : הורקנוס, ou en Grec : ρκανός Β’ Hyrkanos, ou en Latin : Hyrcanus) fut un des fils d’Alexandre I Jannée et de la Reine Salomé Alexandra. Sa vie est bien retracée dans les Antiquités Juives (Livres XIII à XV) de Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100). Il fut Grand Prêtre de 76 à 67, puis au décès de sa mère, en 67 il devint Grand Prêtre et Roi de Juda (ou Judée) jusqu’en 66, puis Grand Prêtre de 66 à 40 et Ethnarque des Juifs de 48 à 40 av.J.C. Sa nomination de Grand Prêtre à Roi fut un enjeu dans le violent conflit qui opposait les Pharisiens qui le soutenaient et les Sadducéens et d’autres groupes sacerdotaux qui s’étaient rangés à leurs côtés, qui soutenaient son frère Aristobule II (En Hébreu : יהודה, en Grec : ‘Aριστόβουλος B’, Roi de 66 à 63). La guerre civile fit rage, à la mort de Salomé Alexandra lorsqu’Hyrcan II prit sa succession à la direction de l’État, et il dut faire face à la tentative de prise de pouvoir de son frère.
 

Limites du royaume
sous Hyrcan II

 

 
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   Au début du conflit Aristobule II eut un certain avantage car le Reine lui avait confié la direction de l’armée. Hyrcan II tenta de résister avec ce qu’il avait d’effectif partisan, il engagea des mercenaires et avança contre lui. Les frères se rencontrèrent dans une bataille près de Jéricho. Malheureusement pour Hyrcan II, de nombreux soldats de son armée désertèrent et passèrent à l’ennemi et il fut battu. Il se réfugia dans Acra (ou Hakra), la citadelle de Jérusalem et il demanda une entrevue à son frère. En 66 et un accord de paix fut conclu, Aristobule II gardait la royauté et Hyrcan II la charge de Grand Prêtre.
 
   Toujours en 66, alors que la guerre civile semblait terminée, intervint Antipater I. le Gouverneur d’Édom (ou Idumée) qui décida d’opter pour le camp d’Hyrcan. Il en devint le principal conseiller. Hyrcan II craignait qu’Aristobule II ne le fit mette à mort. Il décida alors de se réfugier à Pétra chez le Roi des Nabatéens, Arétas III Philhellène (85-62). Ce dernier avait été soudoyé par Antipater I avec la promesse en retour de son aide d’un rendu de villes d’Arabie, prisent par les Hasmonéens. Se sentant protégé et sous l’influence d’Antipater I, Hyrcan II décida de revenir sur son accord avec Aristobule II et exigea le pouvoir. En 64, les Nabatéens avancèrent vers Jérusalem et assiégèrent la ville. Aristobule II se réfugia dans le Temple.
 
   Ce fut à cette époque que le Consul Romain Pompée (106-48), en campagne militaire en Orient, envoya son adjoint le Consul Marcus Aemilius Scaurus (163-88) et une armée à Damas prendre possession de la Syrie. Les deux parties firent alors appel à Scaurus, chacun s’efforçant de promesses de dons afin de le gagner à sa cause. Scaurus se décida en faveur d’Aristobule II et ordonna à Antipater I et Arétas III de retirer leur armée. Entre temps, en 63, Pompée arriva en Syrie. Antipater I se rendit personnellement auprès de Pompée et parvint à le convaincre de fournir un arbitrage entre les frères. Ce dernier fit son choix pour Hyrcan II et les Pharisiens, ayant tout de suite vu qu’il était le plus faible et qu’il pourrait plus facilement en faire un allier fidèle à Rome. Il convoqua Aristobule II et lui ordonna de lui livrer immédiatement toutes les places fortes de Judée qu’il détenait, ce qu’il s’empressa de faire. Arrivé à Jéricho, il le fit prisonnier avec ses fils et le contraint à écrire une lettre à ses officiers et aux Prêtres de Jérusalem, dans laquelle il ordonnait de livrer la ville aux Romains. Mais les partisans d’Aristobule II refusèrent. 
 
   La même année Pompée assiégea Jérusalem pendant trois mois et les Romains prirent le Temple par la force. Ils l’endommagèrent gravement et le profanèrent en pénétrant dans le Saint des Saints. Pompée confirma officiellement le titre de Grand Prêtre à Hyrcan II. Cette intervention Romaine marqua la fin de la royauté à Jérusalem. La Judée fut désormais assujettie à Rome. Ce fut la fin de l’indépendance Juive gagnée sur les Séleucides, la Judée devenant un protectorat Romain. Hyrcan II et Antipater I, restèrent fidèles à Rome en dépit de l’abaissement de l’État Judéen. Cependant la population ne fut pas du même avis que ses dirigeants. En Juin 53, la population trouva une occasion de réagir lorsque le Proconsul Marcus Licinius Crassus (115-53) fut battu et tué lors de la bataille d’Harran (ou Carrhae ou Carrhes) contre les Parthes. La défaite de Crassus donna l’occasion à une révolte Juive suscitée par un partisan d’Aristobule II, cette révolte fut malheureusement matée par le Proconsul Caius Cassius Longinus († en 42, homme politique et un Général Romain) qui sera l’un des meurtriers de Jules César.


 

Pompée dans le Temple de
Jérusalem par de Jean Fouquet –
v.1470 – BnF – Paris

 
   En 49, à Rome, la guerre civile éclata et l’arrivée au pouvoir de Jules César (100-44) donna une dernière occasion à Aristobule II. Hyrcan II était jusqu’à présent protégé par les hommes de Pompée qui étaient engagés dans la guerre contre César. Aristobule II reçut le commandement de deux légions en Syrie, mais, la même année, il fut assassiné par les partisans de Pompée.
 
   On ne connait pas le nom de la ou des épouse(s) d’Aristobule II, mais il eut au moins quatre enfants :
Deux fils : Jonathan Alexandre II qui épousa Alexandra l’Hasmonéenne, la fille d’Hyrcan II. Il fut égorgé à Antioche sur ordre de Pompée; et Antigonos II Mattathias (ou Antigone) qui fut Roi (40-37).
Deux filles : Une dont le nom est inconnu et Alexandra qui épousa en premières noces Ptolémée Philippion d’Iturée, puis le père de celui-ci Ptolémée Mennéos d’Iturée.
 
  Après la défaite de Pompée à Pharsale, Hyrcan II et Antipater I adoptèrent la cause de Jules César, et encouragèrent les Juifs d’Égypte à s’associer aux soldats de César, engagés dans une guerre contre Ptolémée XIII Philopator (51-47). Pour le remercier, en 48, César confirma Hyrcan II comme Grand Prêtre et le nomma Ethnarque des Juifs.
En 48/47, il nomma Antipater I Procurateur (ou administrateur) de la Judée, poste qui normalement revenait au Prince Hasmonéen Antigonos II Mattathias (ou Antigone, 40-37), fils d’Aristobule II. À la même période Antipater I, nomma son fils aîné Phasaël Stratège de Jérusalem et son fils cadet Hérode (Le futur Hérode le Grand), Stratège de Galilée.
 
   L’exécution par ce dernier d’un haut personnage appelé Ézéchias servit de prétexte à l’élite sacerdotale pour contester son élection. Hyrcan II, le convoqua pour qu’il s’explique et il fut contraint de se justifier devant le Sanhédrin (Assemblée législative traditionnelle du peuple Juif). Appuyé par le Gouverneur de Syrie Sextus César, Hérode fut acquitté. En 46 Sextus César le nomma Stratège de Cœlé-Syrie et de Samarie. En 43, Antipater I fut assassiné et Hérode prit sa place comme Procurateur de Judée. Poste qui normalement aurait du échoir à Antigonos II (ou Antigone). En 42, le départ du Proconsul de Syrie Caius Cassius Longinus, entraîna des troubles en Judée. Antigonos II Mattathias (ou Antigone) caché depuis le décès de son père essaya d’entrer en scène pour reprendre le poste de ce dernier. Après la victoire de Marc Antoine (83-30) à Philippes la même année, plusieurs délégations Juives vinrent se plaindre d’Hérode et de son frère Phasaël auprès de Marc Antoine. Hérode se défendit habilement et convainc le Romain qui en Décembre 40, en réponse aux délégations Juives le nomma Tétrarque de Galilée.

 

Pour plus de détails voir :  La vie d’Hyrcan II

 

   Antigonos II Mattathias (ou Antigone ou Antigonus ou Mattatayah ou Matityahu, en Hébreu : מתתיהו אנטיגונוס השני, de 40 à 37 av.J.C) fut le dernier fils d’Aristobule II, il naquit vers 80. Lorsque les Romains, devenus une grande puissance dans la région, succèdent aux Séleucides, ils accordèrent à son oncle le Roi Hyrcan II, une autorité limitée et le titre d’Ethnarque, sous le contrôle du Gouverneur Romain de Damas. Antigonos II s’échappa pendant que ses frères et son père furent envoyé prisonnier à Rome. Les Juifs, hostiles au nouveau régime, multiplièrent les insurrections au cours des années suivantes. Ce fut Antigonos II Mattathias qui fut l’instigateur des deux dernières tentatives de restauration de la gloire de la dynastie Hasmonéenne. Comme dit plus haut, la première fut en 42 lorsque le Proconsul de Syrie Caius Cassius Longinus quitta la région. Antigonos II (ou Antigone) essaya de prendre le gouvernement de la Judée par la force avec l’aide de Ptolémée Mennéos (ou Mennei ou Menneus ou Mennaios ou Ptolémée Bar Menneus), souverain d’Abilène (Petit royaume Ituréen), du Tyran de Tyr Marion qui s’empara d’une partie de la Galilée, et la complaisance du Gouverneur de Damas, Fabius. La coalition envahit la Judée mais ils furent battus par Hérode (Tétrarque de Galilée depuis 41).


 

Antigonos II Mattathias –
Portrait d’une collection de
biographies – Promptuarii Iconum
Insigniorum – Guillaume Rouille
(1518-1589)

Photo avant retouches : wikipedia.org

 
   Bien que défait Antigonos II poursuivit sa lutte. L’excès de fiscalité pour enrichir les Romains suscita de façon profonde la haine contre Rome et Antigonos II eut seulement à se montrer à la population pour gagner leur allégeance par rapport à Hérode ou Hyrcan II vendus à la puissance Romaine. Il obtint également l’adhésion de la classe aristocratique, à Jérusalem et probablement la coopération des chefs des Pharisiens. Ce qui l’incita pendant les deux années qui suivirent à poursuivre le combat et monter une nouvelle opération.
 
   En 40, les Parthes envahirent toute la Syrie Romaine, pendant que leur allié Labienus, un Général Romain partisan de Pompée qui s’était réfugié chez eux après la défaite de son mentor, prit le contrôle des territoires du Sud de la Turquie actuelle. Les Roitelets de la région, jusque-là Clients des Romains, se rallièrent aux Parthes. Comme Lysanias I (v.40-36 av.J.C) le nouveau Roi d’Abilène, fils de Ptolémée Mennéos (ou Mennei ou Manneus), chez qui Antigonos II et deux de ses sœurs s’étaient réfugiés après l’assassinat de leur père en 49. Toujours en 40, Antigonos II, profita de la situation pour rassembler ses partisans. Il prit le contrôle d’une partie de Jérusalem. Il revendiqua ses droits au pontificat et renversa Hyrcan II, puis se proclama Roi.
 
   Selon Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100), Lysanias I parvint à ce moment à convaincre le Satrape et Général Parthe Barzapharnès de soutenir les prétentions d’Antigonos II, qui pouvait se rallier facilement aux Parthes. Pour le persuader il lui aurait donné 1.000 talents et 500 femmes de la noblesse de la région. Barzapharnès fournit alors à un Général Parthe, nommé Pacorus (ou Pacoros), une armée composée essentiellement de cavalerie. Le but de Pacorus était de placer à la tête de la Judée un allié capable de défendre la Syrie au Sud d’une éventuelle attaque des Romains à partir de l’Égypte.
 
   Celui-ci s’avança jusqu’à Jérusalem que les partisans d’Antigonos II contrôlaient, mais Hérode et Hyrcan II étaient solidement retranchés dans Acra (ou Hakra) la forteresse. Toujours selon Josèphe, les troupes de Pacorus (ou Pacoros) restèrent à l’extérieur de la ville et ce dernier parvint à convaincre Hyrcan II et Phasaël, le frère d’Hérode, de venir avec lui pour que Barzapharnès arbitre le conflit entre les deux prétendants au trône. Ils acceptèrent, mais peu de temps après être parvenus dans la région d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs), les deux hommes se rendirent comptent qu’ils étaient en fait prisonniers.
 

 

Monnaie d’Antigonos II Mattathias

   Phasaël se suicida en prison (ou fut assassiné selon les sources) et Antigonos II (ou Antigone) fit mutiler Hyrcan II en lui faisant couper une oreille afin de le rendre inapte aux fonctions sacerdotales, pour lesquelles la loi Juive exigeait l’intégrité physique. Les adversaires d’Antigonos II firent courir le bruit que ce fut Antigonos II lui-même qui lui arracha l’oreille avec les dents. Hyrcan II fut ensuite envoyé chez les Parthes à Babylone où pendant quatre ans, il vécut au milieu des Juifs de la ville. De son côté Hérode parvint à sortir de Jérusalem avec 9.000 de ses partisans, en emmenant sa famille avec lui et se réfugia dans la forteresse de Massada (ou Masada).
 
   Après avoir confirmé de nouveau son alliance avec les Romains, fin 40 av.J.C, Hérode fut nommé Roi de Judée par le Sénat Romain. En 39, il assiégea Jérusalem, mais il dut renoncer à l’approche de l’hiver. Au printemps 38, il conquit la province de Galilée, une possession d’Antigonos II, une victoire seulement temporaire, car lorsque peu de temps après il se rendit à Samosate pour présenter ses respects au Romain Marc Antoine (83-30), les Galiléens en profitent, ils tuèrent son frère resté sur place et chassèrent son armée. Hérode, fut rapidement informé et il retourna en Palestine, désireux de venger son frère. Il n’osa pas attaquer l’armée d’Antigonos II près de Jéricho, car il n’avait pas encore la force nécessaire, mais lorsqu’Antigonos II, bêtement, divisa ses forces, Hérode attaqua Pappus un des Généraux d’Antigonos II et le mit en déroute, de sorte que toute la Palestine, jusqu’à Jérusalem tomba sous sa coupe.


 

Prise de Jérusalem par Hérode – Jean Fouquet – v.1470 – BnF – Paris

 
   En 37 av.J.C, il fut nommé Roi d’Israël "Roi des Juifs" par le Sénat Romain. Antigonos II perdit alors l’appui des Parthes qui furent vaincus. Au printemps, Hérode et le Gouverneur Romain de Syrie et de Cilicie, Caius Sosius (ou Gaius, † après 17 av. J.-C) firent de nouveau le siège Jérusalem. Laissant ses hommes continuer la lutte, Hérode partit quelques jours en Samarie pour épouser Mariamne I l’Hasmonéenne, petite fille d’Hyrcan II et nièce d’Antigonos II. On assista à ce moment à une extraordinaire marque de bravoure de la part des partisans d’Antigonos II. Avec une défense solide ils tinrent près de cinq mois contre les attaques de l’ennemi et les affres de la famine. Antigonos II se comporta aussi vaillamment pendant le siège, mais lorsque l’assaut final fut donné, le 8 Juillet, il n’y eut plus aucun espoir et il se rendit à Caius Sosius.
 
   Les trois ans de règne d’Antigonos II ne furent qu’une succession de luttes. Il fut le dernier Roi de la dynastie Hasmonéenne mais sa fin n’est pas claire. Selon Flavius Josèphe Marc Antoine fit trancher la tête Antigonos II Mattathias dans Antioche, il fut le premier Romain à faire périr un Roi de la sorte (Antiquités Juives, Livre XV 1: 2 (8-9)). Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125 ap.J.C) donne la même fin (Vies parallèles des hommes illustres) et dit qu’en se servant d’un tel supplice honteux pour un Roi, Antoine pensait obscurcir la mémoire d’Antigonos II et adoucir l’aversion des Juifs contre Hérode. Dion Cassius (ou Cassius Dio Cocceianus, historien Romain, v.155-v.235) dit qu’il fut crucifié (Histoire Romaine). En 1971, un bulldozer enlevant de la terre à Jérusalem pour un projet de construction découvrit un tombeau avec une inscription qui, selon certains chercheurs, indique que c’était la sépulture d’Antigonos II (ou Antigone).
 

   Aristobule III de Judée (ou Aristobulus, en Hébreu : יהודה, en Grec : ‘Aριστόβουλος Γ΄) fut Grand Prêtre des Juifs, en 36/35 av.J.C. Il fut le dernier descendant de la maison royale Hasmonéenne qui eut une fonction sacerdotale. Il fut le fils de Jonathan Alexandre II, un des fils d’Aristobule II, et d’Alexandra l’Hasmonéenne, une filles d’Hyrcan II et naquit en 53. Sa sœur Mariamne I l’Hasmonéenne fut la deuxième épouse d’Hérode le Grand (41-4 av.J.C). Après l’exécution d’Antigonos II Mattathias (ou Antigone) par Marc Antoine (83-30), le poste de Grand Prêtre fut vacant. Selon Simon Claude Mimouni, le Roi d’Israël, Hérode le Grand, dont la famille était issue de Princes Nabatéens et Édomites (ou Iduméens) convertis au Judaïsme ne pouvait prétendre à la fonction, mais il souhaitait quand même exercer la mainmise sur le Sacerdoce. La fonction sacerdotale et le pouvoir politique furent ainsi séparés et le titre de Grand Prêtre fut donné par Hérode, à automne 37, à Hérode Hananel (ou Ananel ou Hananeel).
 
   La filiation d’Aristobule III le prédestinait à occuper cette fonction. De plus il fut très apprécié par la population en raison de son ascendance noble et sa belle présence. De ce fait il devint un objet de crainte pour Hérode, qui chercha d’abord à l’ignorer tout à fait, puis par lui interdire le haut sacerdoce. Cet écartement des Hasmonéens du Temple indisposa sa mère Alexandra et sa sœur Mariamne I. Flavius Josèphe (ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100) nous précise qu’à ce moment Alexandra fit appel à la Reine d’Égypte Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30 av.J.C) pour qu’elle intercède en sa faveur. Celle-ci secondée par le Romain Marc Antoine (83-30 av.J.C), contraignit Hérode le Grand à retirer Hérode Hananel (ou Ananel ou Hananeel) de la fonction de Grand Prêtre et à nommer Aristobule III à sa place. Le Romain après qu’il lui eut vanté les mérites du jeune Prince, aurait demandé à le rencontrer en Égypte. Hérode alarmé par les conséquences qu’une telle visite pourrait avoir au cas où le jeune homme s’attira les faveurs d’Antoine l’en aurait dissuadé, faisant valoir que si Aristobule quittait la Judée, des émeutes anti-Romaines risquaient d’éclater. Il faut souligner que cette version de l’Histoire par Josèphe est très controversée par les spécialistes aujourd’hui, comme Walter Otto.
 
   Quoi qu’il en fût, fin 36, début 35, Hérode nomma Aristobule III à la place d’Hananel (ou Ananel ou Hananeel), sûrement dans le but de ne pas se mettre à dos Marc Antoine. Néanmoins Aristobule III était le dernier petit-fils d’Hyrcan II et donc son héritier potentiel. De plus lorsqu’il apparut pour la première fois devant le peuple revêtu des habits sacerdotaux, lors de la fête des Tabernacles, Aristobule III fut accueilli par des manifestations de liesse et d’affection de la part de la population. Pour s’assurer contre le danger que pouvait représenter le nouveau Grand Prêtre, Hérode mit en place un réseau d’espionnage contre Aristobule III et sa mère. Cette surveillance fut si lourde que la mère et le fils cherchèrent à obtenir leur liberté en se réfugiant près de Cléopâtre VII. Leur plan fut déjoué et sa divulgation eut pour effet d’accroître les soupçons d’Hérode contre son beau-frère. Comme il n’osait pas recourir directement à la violence, en 35 av.J.C, à peine un an après sa nomination, Hérode fit noyer Aristobule III lors d’une baignade à Jéricho. Il avait à peine 17 ans.
 
   Hananel (ou Ananel ou Hananeel) reprit la charge et Hérode feint d’être éploré, organisant des funérailles somptueuses, mais qui ne firent guère illusion. Avertit par Alexandra, Marc Antoine convoqua Hérode pour des explications. Celui-ci, arriva avec des présents et de l’argent pour le Romain qui devait financer une nouvelle campagne en Mésopotamie contre les Parthes et il fut disculpé et confirmé dans son titre, Marc Antoine ne pouvant se permettre un conflit sur ses arrières. La mort d’Aristobule III marqua la fin de la succession de la Grande Prêtrise au sein des Hasmonéen. La fonction devint un instrument de politique intérieure et ce fut au total huit Grand Prêtres qui se succédèrent durant le règne d’Hérode.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur les Rois et Ethnarques Hasmonéens voir les ouvrages de :
 
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