Le contexte
Pour commencer ce chapitre il faut tout d’abord analyser la situation de Rome et de la
Macédoine (Dans ce cas surtout l’évolution de la dynastie des
Antigonides) vers la fin du IIIe siècle av.J.C., donc peu avant
le début de la Première Guerre Macédonienne en 214.
La République de Rome se trouvait au milieu de la Deuxième Guerre Punique (218-202). Elle combattait contre sa plus grande rivale de l’époque : Carthage.
Et pourtant, depuis sa victoire durant la Première Guerre Punique (264-241) il n’y a qu’un peu plus de 20 ans qui sont passés.
En effet, durant la Première Guerre Punique, Rome réussit à battre Carthage en l’affrontant dans son propre “élément” : la mer.
Cette victoire apporta deux grands avantages à Rome : Premièrement elle parvint à développer une force marine capable de battre celle des Carthaginois et
deuxièmement, les routes de la mer lui ouvrirent de nouvelles portes pour la conquête des régions Méditerranéennes.
Représentation d’un phalangiste Macédonien |
En 218, par contre, les choses changèrent. Guidée par un des plus grands Généraux de
l’histoire, Hannibal Barca (247-183),
Carthage parvint à reconquérir des grandes parties des riches terres de la péninsule Ibérique et à faire irruption en Italie par les voies alpines.
Plusieurs fois, Hannibal montra son grand talent militaire en battant les légions Romaines, dans la bataille du lac de la Trébie (en 218)
ou celle du lac Trasimène (en 217).
L’effet de surprise ainsi que les manœuvres de contournement rapides, furent fatales pour l’armée Romaine.
La plus grande défaite de Rome fut et reste, Cannes (en 216), où environ 80.000 soldats Romains (alliés et cavalerie inclus) furent encerclés et
(en grande partie) littéralement massacrés. La peur régna à Rome. La ville fut alors dans une de ses périodes les plus “noires” de toute son histoire.
Dès lors, elle évita toute sorte d’affrontement directe et se contenta simplement d’harceler Hannibal qui hésitait entre attaquer la capitale ou pas.
À
Babylone, après la mort d’Alexandre le Grand (en 323),
la première interrogation que ses Généraux (ou Diadoques) se posèrent fut : Qui sera le successeur de ce vaste Empire ?.
Au début le “pouvoir” passa aux membres de la famille d’Alexandre avec
des régents. Le premier à le recevoir fut
Philippe III Arrhidée
(ou Filippos Arridaios, en Grec :
Φίλιππος Γ’ Αρριδαίος, 323-317), demi-frère
d’Alexandre. Cependant, il fut un
souverain faible et malade, simple pion dans les mains des Généraux.
La deuxième fut le fils
d’Alexandre le Grand,
Alexandre IV
(En Grec :
Aλέξανδρος Aιγός, 317-310), qui naquit après la mort de celui-ci et devint de suite
le “légitime” successeur d’Alexandre (Cette déclaration fut prise par
l’armée, alors présente à Babylone, mais elle doit être vue au plan
théorique et non pas pratique, vu qu’à la fin ce furent les Généraux qui commandèrent le royaume et non pas le fils).
Malheureusement, Alexandre IV mourut très jeune et avec
lui la dynastie Argéade.
Finalement, on arriva à une division de l’Empire entre les Généraux (ou Diadoques) les plus puissants.
Cette division fut suivie de nombreuses guerres et conflits, connus aussi comme Guerres des Diadoques
(ou diádochoi “successeurs“, en Grec :
διάδοχοι). Les grands opposants furent
Antipatros
(ou Antipater, en Grec :
‘Aντίπατρος), Régent de Macédoine
lors de la conquête de la Perse
par Alexandre le Grand, 321-319) et son fils
Cassandre
(En Grec : Κάσσανδρος,
Roi de Macédoine de 301-297),
Antigonos I Monophtalmos
(ou Antigone le borgne, en Grec :
‘Aντίγονος Μονόφθαλμος
ou Αντίγονος A’, Roi 306-301),
Séleucos I Nikatôr (ou Séleucus ou Seleukos, en
Grec :
Σέλευκος A’ Νικάτωρ Seleukos Nikatôr "Le vainqueur", qui
fut le premier Roi de la dynastie Séleucide, 305-280)
et Ptolémée I Sôter
(ou Tolomeo ou Ptolemys ou Ptolemaios ou Ptolemy “Le Dieux sauveur", en
Grec :
Πτολεμαίος Σωτήρ, Roi
d’Égypte et des parties de la Syrie, 305-285).
Dans notre cas, nous nous intéresserons à la famille des
Antigonides.
Cavalerie de la Rome républicaine par Giuseppe Rava, illustrateur historique et militaire
|
L’Empire
Antigonide comportait de grandes parties de l’Asie Mineure,
ainsi que du Sud de la Grèce. Pourtant, durant la
bataille d’Ipsos, en Phrygie (en 301),
bataille qui vit la confrontation d’Antigonos
I et son fils, contre Cassandre,
le Roi de Thrace
Lysimaque (322-281) et
Séleucos I,
Antigonos I fut tuer et son fils
Démétrios I Poliorcète
("Preneur de ville“, en Grec :
Δημήτριος A’ Πολιορκητής, Roi
de Macédoine de 294-287) fut abandonné par une grande partie de ses alliés.
Démétrios I
sut se reprendre rapidement. En effet, il mena une campagne de vengeance en
Grèce et combattit dans de nombreuses batailles contre
Cassandre,
Lysimaque et des cités
Grecques. Ce fut son fils,
Antigonos II Gonatas (ou Antigone, en
Grec : Αντίγονος Β’
Γονατάς, Roi de Macédoine 277-274 et
272-239), qui réussit à mettre fin aux guerres continuelles en Macédoine et
Grèce, surtout en repoussant l’invasion du Roi
d’Épire
Pyrrhos I (En Grec : Πύρρος
της Ηπείρου, en Latin : Pyrrhus, 307-302 et 297-272).
Il réussit l’exploit de s’établir sur le trône Macédonien et
Thrace, avec “l’accord” du
Roi Séleucide
Antiochos I Sôter (“Le sauveur“, en
Grec : ‘Aντίοχος Α’ ò Σωτήρ, 280-261) et du Roi
d’Égypte
Ptolémée II Philadelphe (En
Grec :
Πτολεμαĩος Φιλάδελφος, 282-246), vu que durant les
Guerres des Diadoques, les alliances entre les différents Généraux, devenus souverains, changeaient quasiment tout le temps,
permettant ainsi l’ascension de la dynastie Antigonide en
Macédoine. Les successeurs
d’Antigonos II,
Démétrios II l’Étolique (ou Demetrios Aitolikos, en
Grec : Δημήτριος
Β’ Αιτωλικός ou Δημήτριος
ό Αiτωλικός, 239-229) et
Antigonos III Dôson (ou Antigone,
en Grec:
‘Aντίγονος Γ΄ Δώσων, 229-221), passèrent une grande partie de leur
vie à maintenir leur domination (et respectivement à l’élargir) face aux invasions du royaume
d’Épire, des différentes “Ligues Grecques”
(Achéenne et
Étolienne),
mais aussi face aux conflits avec les royaumes voisins (Comme celui
Séleucide).
Le Roi Philippe V (En
Grec :
Φίλιππος Ε’, 221-179), fils de
Démétrios II, lui succéda sur le trône
Macédonien lorsque son tuteur
Antigonos III mourut.
Malgré son jeune âge, Philippe V
fut un habile souverain et stratège, qui sut à la fois utiliser la voie diplomatique mais aussi militaire pour battre ses ennemis (Principalement au
début contre les Dardaniens, les Étoliens et des villes
Grecques hostiles au royaume
Macédonien).
On peut même dire que sous Philippe V, la dynastie des
Antigonides atteint son apogée.
Première Guerre Macédonienne 214-205 av.J.C.
Les causes
La
Première Guerre Macédonienne (En Grec :
Πρώτος Μακεδονικός
Πόλεμος) opposa de 214 à 205 av.J.C. Rome, alors en guerre contre Carthage, et la
Macédoine, dirigée par le Roi
Philippe V (En
Grec : Φίλιππος
Ε’, 221-179).
Entre 220-218, Rome dut combattre sur deux front : Premièrement, celui contre les Carthaginois et deuxièmement celui contre les
Illyriens (De 220-219 : Deuxième Guerre d’Illyrie), menés par
Démétrios de Pharos (ou Pharus, en
Grec : Δημήτριος)
le co-Roi Ardiéen d’Illyrie 228/227-219).
En effet, ce dernier avec sa nouvelle flotte, violait le traité de paix fait avec Rome après la Première Guerre Illyrienne. Cette violation lui
coûta cher, vu que sa flotte fut battue par le Consul Lucius Aemilius Paullus (Dit “Paul-Émile”, Général et homme d’État Romain, Consul en 219 et 216, père de
son homonyme le vainqueur de la
bataille de Pydna. Il mourut durant la bataille de Cannes). Il réussit toutefois à s’échapper en
Macédoine où il servit comme conseiller à la cour de
Philippe V,
jusqu’à sa mort en 214. Rome réussit, de suite, à élargir son influence sur
l’Illyrie mais aussi sur de nombreuses cités côtières, à l’Ouest de la
Grèce.
En 215 Philippe V commença à se préoccuper de
cet empiétement Romain, sur les régions voisines de son royaume. En même temps, il trouva qu’il fallait profiter de la faiblesse de Rome qui souffrait
d’une continuité de défaites contre Hannibal de Carthage et il décida de s’allier avec celui-ci, chose qui, non seulement déplu énormément à Rome,
mais qui le mit aussi sur la “liste noire” de cette dernière. En outre, ses désirs expansionnistes se tournaient aussi vers
l’Illyrie et selon certaines sources même l’Italie
(Dans ce cas il est très probable qu’il fut influencé par
Démétrios de Pharos). Déjà en 216, Philippe V
avait profité de la crise dans laquelle Rome était plongée. Il construisit une flotte de 100 navires légers, qu’il envoya vers les côtes
Illyriennes. À sa surprise, Rome répondit en envoyant 10
quinquérèmes vers l’Illyrie.
Polybe (Général, homme d’État et historien
Grec, v.205-126 av.J.C) nous décrit, qu’une victoire navale de la part de la
Macédoine aurait été certaine, mais pour des raisons inexplicables
Philippe V se retira, repoussant ainsi (Dans un premier temps)
la déclaration de guerre.
Buste de Philippe V –
Palazzo Massimo – Rome
|
En 214, le Sénat Romain décida de nommer Marcus Valerius Laevinus (Homme politique et Général Romain) comme commandant de la
flotte de l’Adriatique. Ses ordres étaient de protéger les côtes de cette dernière, face à d’éventuelles attaques de la flotte
Macédonienne, ce qui eut lieu dans la même année, vu que
Philippe V conduisit une nouvelle expédition navale autour du
Péloponnèse, vers l’Illyrie. Cette fois, par contre, sa flotte
fut battue par Laevinus. Finalement, Philippe V avait
trop joué avec la patience de Rome et en 214, celle-ci déclara officiellement la guerre à la maison des
Antigonides.
Le déroulement
Philippe V
ne se montra pas impressionné par cette déclaration de guerre et il décida de conquérir de grandes parties de
l’Illyrie par voire terrestre, ce qui lui réussit en 213 et 212.
Avec la conquête de la ville portuaire de Lissos (ou Lezhë ou Alessio, en Latin Lissus, en
Grec : Λισσός),
les portes de l’Adriatique lui furent à nouveau ouvertes. Rome craignait maintenant que la prochaine cible fut l’Italie elle-même.
En fait, ce qui rendit Philippe V vraiment dangereux,
fut son traité avec Hannibal de Carthage.
En effet, sans une vraie flotte, du côté Macédonien,
et avec la Deuxième Guerre Punique en plein déroulement, du côté Romain, la guerre contre la
Macédoine se serait certainement terminée là.
Le traité avec Hannibal rendait Philippe V encore plus
dangereux et il fallait donc le battre le plus vite possible. C’est pour cette raison que Rome décida de détourner l’attention de
Philippe V, en faisant une guerre sur le sol
Grec,
plus exactement, au Sud de son royaume.
Cependant leurs ressources étant réduites, les Romains durent demander de l’aide à la
Ligue Étolienne, vielle ennemie du royaume des
Antigonides. En 211, un traité d’alliance fut signé entre Rome
et la Ligue, ainsi qu’avec toutes autres villes
Grecques qui étaient prêtes à combattre
Philippe V. Le Roi
Attalos I Sôter (ou Attale ou Attalus, en
Grec : ‘Aτταλος
Σωτὴρ “Le Sauveur“, 241-197) de
Pergame s’allia aussi à la
Ligue Étolienne et devint un des Généraux de ses forces armées.
La véritable Première Guerre Macédonienne se déroula donc, principalement, dans les régions du Sud du royaume
Macédonien. Rome ne put aider dans cette guerre qu’en envoyant
quelques quinquérèmes comme renfort navale. Jusqu’en 206, presque toute la concentration de
Philippe V était dédiée au Sud de son royaume
(Pour combattre les troupes de la
Ligue Étolienne) où il remporta plusieurs succès militaires.
Ce qui se passait exactement sur le terrain, n’intéressait guère Rome. Son unique but étant de tenir occupé
Philippe V.
En 205, Rome et la
Ligue Étolienne (D’abord cette dernière, puis seulement avec Rome,
action qui, naturellement, l’offensa) signèrent un traité de paix avec
Philippe V. En effet, la campagne militaire du Roi n’avait pas été entièrement satisfaisante pour lui et il voulait rapidement mettre un terme à la guerre.
Les Étoliens, également affaiblis par des défaites contre les
Macédoniens, étaient très diminués.
Pour Rome, par contre, la guerre n’était pas encore terminée, mais vu qu’elle planifiait une invasion de l’Afrique du Nord,
elle voulut au moins se libérer provisoirement de ce front. Pour
Philippe V, cette Première Guerre Macédonienne se termina positivement, vu qu’il put se maintenir dans une grande partie de ses conquêtes en
Illyrie et en
Grèce. Cependant, son intérêt pour ces régions
s’effaça lentement et il se détourna vers l’Est de son royaume.
Limites des royaumes et influences vers 200
|
Cliquez sur un nom de ville ou de région
|
Deuxième Guerre Macédonienne 200-197 av.J.C
Les causes
La Deuxième Guerre Macédonienne
(En
Grec : Δεύτερος Μακεδονικός
Πόλεμος) opposa de 200 à 197 av.J.C,
Philippe V (En
Grec : Φίλιππος
Ε’, 221-179) de Macédoine aux Romains, appelés à l’aide en 201 par
Pergame et
Rhodes.
Si sur le côté Ouest du Méditerranéen, Rome avait réussi à battre Carthage et surtout Hannibal durant la bataille de Zama (en 202),
sur le côté Est, par contre, les choses se déroulaient différemment. En fait, Rome ne voulait pas directement étendre son domaine sur la
Grèce, mais cela ne signifiait pas qu’elle accepta que d’autres
puissances le fassent à sa place. Contrairement à Rome,
Philippe V brûlait d’envie d’étendre son royaume
autour de l’Asie Mineure et la mer Égée.
Autre représentation d’un hypaspiste Macédonien par Christos Giannopoulos |
En effet, une grande partie de l’Asie Mineure
(Surtout la partie Sud et Nord-Ouest) avait était conquise, de 216-212, par le Roi
Séleucide
Antiochos III Mégas (“Le Grand“, en
Grec : ‘Aντίoχoς Γ’
Μέγας, 223-187). Cependant, celui-ci avait passé une grande partie de son temps dans une campagne militaire à l’Est de son Empire
(209-205), avant de retourner vers l’Ouest pour stabiliser ses possessions. De plus, en 204 le Roi
d’Égypte
Ptolémée IV Philopatôr (En
Grec :
Πτολεμαίος Φιλοπάτωρ, 222-204)
mourut soudainement et son trône tomba dans les mains de son trop jeune fils.
Des Ministres essayèrent de prendre le contrôle du règne,
mais ils échouèrent en essayant de le stabiliser. Naturellement,
Antiochos III ne pouvait pas laisser échapper une telle occasion.
Philippe V en profita aussi et fit un
“traité d’alliance” avec lui. Cet accord lui permettait de conquérir des possessions en la mer Égée appartenant jusque-là aux
Ptolémée, tandis
qu’Antiochos III s’occupait de conquérir la
Phénicie, la Syrie, la
Palestine et la
Judée.
Pourtant,
Philippe V profita de l’absence
d’Antiochos III pour aller au-delà du simple accord en
attaquant d’autres villes que celles Ptolémaïques.
Ainsi sa campagne expansionniste le porta à conquérir de nombreuses villes stratégiques comme celle de
Kios (ou Keios
ou Cios, en Latin : Cius, en
Grec : Kίος ou Prusias ad Hypium ou Prusias ad Mare),
cité côtière au bord de la Propontide (actuelle mer de Marmara) en Bithynie,
où une autre sur la côte Thrace, ainsi que des îles comme
Samos,
Kythnos (ou Kithnos), Andros ou Paros. Durant sa campagne, Philippe V
n’hésita pas d’attaquer des alliés de la Ligue Étolienne,
ainsi que de vendre parfois la population de certaines villes en l’esclavage.
Jusque-là, tout allait bien pour le Roi
Antigonide. Pourtant, lorsque ses activités poussèrent la ville de
Rhodes à lui déclarer la guerre avec l’aide du Roi
Attalos I Sôter (ou Attale ou Attalus, en
Grec : ‘Aτταλος
Σωτὴρ “Le Sauveur“, 241-197) de
Pergame, les choses se compliquèrent.
En effet, Philippe V
dut batailler, en 201, dans deux conflits navals contre Pergame et
Rhodes qui furent marqués, à la fois, par une défaite contre
Rhodes et par une victoire contre
Attalos I. Pourtant, ces deux cités eurent souvent le
dessus sur la flotte Macédonienne, qui dut encaisser une série de défaites.
De plus, en Grèce,
Philippe V éveilla la colère
d’Athènes en permettant aux Acarnaniens (Région occidentale de la
Grèce, délimitée au Nord par le golfe Ambracique et à
l’Ouest et au Sud-ouest par la mer Ionienne) de ravager les terres de l’Attique.
Finalement, la Ligue Étolienne,
Athènes ainsi que
Rhodes et
Attalos I (qui était un allié de Rome)
appelèrent à l’aide Rome, pour faire la guerre à la
Macédoine. Celle-ci accepta finalement en 200 et déclara,
à nouveau, la guerre à la maison des Antigonides.
En fait, sans l’intervention d’Ambassadeurs
Grecs, Rome n’aurait jamais mené une guerre contre
Philippe V. En effet, la guerre contre Carthage
l’avait énormément affaiblie et le Sénat ne s’intéressait guère à une conquête de la
Grèce. Ce qui finalement le motiva, fut le danger que pouvait
représenter Philippe V si jamais il s’alliait à
Antiochos III.
Argument présenté par les Ambassadeurs
Grecs dans la tentative désespérée de gagner la faveur de Rome,
même s’il s’agissait d’un mensonge, vu que le traité d’alliance, entre les
Séleucides et
Antigonides, ne comportait pas une alliance matérielle.
Le terme “alliance” signifiait simplement que les deux royaumes avaient passé des accords qui leur permettaient de suivre leurs intérêts sans entrer
dans un conflit direct, l’un avec l’autre. Les Ambassadeurs avaient également souligné le fait que
Philippe V s’était aussi permis de
donner à Carthage certains de ses phalangistes ainsi qu’une importante somme d’argent pour l’aider économiquement.
Rome se laissa donc tenter par ce conflit ayant de plus encore des comptes à régler avec
Philippe V, datant de la
Première Guerre Macédonienne.
Le déroulement
Avant même de déclarer la guerre à
Philippe V, Rome essaya de choisir une voie diplomatique.
Pour les Romains, l’accord était simple, le Macédonien devait arrêter
d’harceler les villes Grecques ainsi que les alliés de Rome et
devait payer une compensation pour les dommages infligés à
Attalos I Sôter (ou Attale ou Attalus).
Philippe V se montra, très arrogant. En effet, la
Première Guerre Macédonienne n’avait pas apporté de grandes
pertes à son royaume et il s’imaginait aussi qu’après la guerre avec Carthage, Rome ne serait plus capable d’intervenir de manière efficace sur le sol
Grec.
Princeps et Hastatus Romains
|
Or, en 200, elle réussit, tout de même, à envoyer deux légions sous le commandement de
Publius Sulpicius Galba Maximus (Consul en 211), qui cantonna, pendant l’hiver, près de la ville d’Apollonie d’Illyrie (Sur la rive droite de la Vjosa
actuelle). Il se contenta, au début, d’envoyer des trirèmes à
Athènes pour la protéger face aux incursions marines de la flotte
Macédonienne.
La stratégie que Galba voulait utiliser pour battre Philippe V,
était une stratégie en “pinces”. Son idée était d’attaquer le royaume
Macédonien sur plusieurs fronts. Galba pensait attaquer avec ses légions
à l’Ouest, tandis que les flottes de Rhodes et
Pergame s’occupaient de l’Est du pays.
Il y eut aussi dans cette coalition deux autres alliés de Rome, le royaume de Dardani (ou Dardania en Albanie actuelle) et celui d’Athamanie
(ou Athamans ou Athamanes, tribu au Sud-est de l’Épire et à l’Ouest de
Thessalie), sous son Roi Aminandre
(ou Amynander ou Amynandros ou Amynas, en Grec :
‘Aμύνανδρος). Le premier s’occupa d’attaquer Nord et le deuxième le Sud du pays.
Malheureusement pour Galba, il n’eut aucun succès avec cette stratégie. À part une petite bataille, il n’arriva jamais à engager
un vrai combat avec l’armée Macédonienne. Vers la fin de sa campagne,
il réussit à pénétrer au Sud du royaume de Macédoine, mais du fait de l’hiver
il fut obligé de se retirer. Son successeur, Publius Villius Tappulus (Consul en 199), n’eut d’autre choix que de rester dans ses quartiers hivernaux.
À la fin de l’année, l’unique résultat positif pour le Sénat, fut que les quelques victoires Romaines motivèrent la
Ligue Étolienne de s’allier, à nouveau, à Rome.
En 198, Philippe V positionna son armée dans une gorge près de la
rivière Aous (ou Aoös, aujourd’hui Vjosa, au Nord-ouest de la
Grèce et du Sud-ouest de l’Albanie, dans la Montagne du Pinde).
Sa stratégie était d’empêché une avancée Romaine en territoire
Macédonien.
Lorsque Villius apprit cela, il décida d’attaquer
Philippe V, mais avant de commencer son action, il fut
remplacé par Titus Quinctius Flamininus (Homme politique et Général Romain, 228-174). Celui-ci réussit, avec l’aide des guides locaux, à
contourner la gorge avec environ 4.000 soldats. Pour ne pas être pris au piège,
Philippe V fut obligé de se retirer, ce qui coûta la vie à 2.000
de ses hommes ainsi que la perte d’une grande partie de ses bagages.
Le Macédonien repositionna ses troupes dans la vallée de Tempé et
prépara la résistance contre Rome. Pour Flamininus, la voie vers la
Thessalie était ouverte.
Dans le même temps, les Étoliens attaquèrent le Sud et Aminandre
l’Ouest de la Thessalie.
Flamininus se rendit alors compte que conquérir cette région était plus difficile que ce qu’il avait imaginé, vu que la population soutenait la maison des
Antigonides.
Cependant, il réussit à conquérir la ville de Phaloria, mais il échoua en tentant de prendre celle d’Atrax. L’hiver obligea les légions
Romaines à se retirer vers le golfe de Corinthe et de construire là leurs
quartiers. Il faut souligner que lorsque Flamininus prenait des villes alliés à la
Macédoine, il se montrait très indulgent.
Cette stratégie psychologique, servit à démontrer aux autres villes
Grecques, qu’il était venu en tant que libérateur de la
Grèce et non pas destructeur. Les succès de Flamininus convainquirent la
Ligue Achéenne (Alliée alors à
Philippe V) de se rallier elle aussi à Rome.
La situation du Roi devenant dès lors très critique, il négocia un traiter de paix. Flamininus, qui arrivait vers la fin de sa charge, accepta.
Cette fois ci, pourtant, la chance ne sourit pas à Philippe V.
En effet, Rome voulait que, ce dernier, abandonne tous ses territoires en
Illyrie et en
Grèce,
Attalos I en voulait une partie pour les dommages causés à son royaume,
Rhodes voulait que le
Macédonien abandonne ses conquêtes en
Asie Mineure et la
Ligue Étolienne demandait les territoires perdus lors de la
Première Guerre Macédonienne. Étrangement,
Philippe V fut prêt à accepter une grande partie de ces
conditions mais il refusa d’abandonner trois forteresse stratégiques pour lui : Démétrias (ou katharevousa ou Dimitrias, en Magnésie, dans la partie
orientale de la Thessalie),
Chalcis et Acrocorinthe (L’acropole de
Corinthe).
Dans le même temps, Flamininus fut élu Proconsul pour l’an suivant et ainsi le Sénat décida de le laisser au commandement de l’armée en
Grèce.
Les négociations, au sujet des forteresses,
échouèrent et la guerre continua. En 197, la bataille décisive que les Romains avaient tant souhaitée, eut finalement lieu à
Cynocéphales
(ou Cynoscéphales). Flamininus y remporta une grande victoire pour Rome. En 196,
Philippe V accepta les termes du traité de paix précédent et abandonna même les trois forteresses qu’il voulait absolument maintenir.
De plus il dut payer une indemnité de 1.000 talents, rendre la majeure partie de sa flotte et fournir un certain nombre d’otages, y compris son plus jeune fils
Démétrios, comme garantie pour la paix.
Hastatus Romain contre pezhetairos Macédonien
Image :
pinterest.com |
Troisième Guerre Macédonienne 171-168
Les causes
La Troisième Guerre Macédonienne
(En Grec :
Τρίτος Μακεδονικός Πόλεμος)
opposa de 171 à 168 av.J.C, (Certains comptent depuis 172) la République Romaine au Royaume de Macédoine
dirigé par Persée (ou Perseus, en
Grec : Περσεύς, 179-168).
Avant qu’elle n’éclate, Rome dut faire face à la menace du Roi
Séleucide
Antiochos III Mégas (“Le Grand“, ou Antiochus, en
Grec : ‘Aντίoχoς Γ’
Μέγας, 223-187), qui, après sa campagne contre les
Ptolémée
d’Égypte, put se consacrer à stabiliser son pouvoir en
Asie Mineure et de suite élargir son Empire.
En effet, dans un premier temps, en 196,
Antiochos III envahit la Thrace, mais vu qu’il n’était pas une menace directe,
Rome retira son armée en 194 et laissa les États Helléniques se débrouiller.
Dans un deuxième temps, en 192, le Séleucide
envahit directement la Grèce, en traversant l’Égée avec son armée.
De plus, la Ligue Étolienne vit en
Antiochos III l’occasion pour obtenir de nouveaux
territoires qu’elle n’avait pas eue sous Rome, faute au traité de paix que celle-ci avait passé avec
Philippe V (En
Grec : Φίλιππος
Ε’, 221-179) de Macédoine, durant la
Première Guerre Macédonienne, et ainsi elle s’allia à lui. Rome intervint donc
à nouveau militairement en Grèce.
Mais cette fois-ci, elle put compter sur l’aide de Philippe V,
qui méprisait
Antiochos III (Il avait également compris la vraie puissance de Rome et savait qu’une alliance avec celle-ci pouvait lui apporter, en cas de victoire,
des grands avantages). Tandis que les Romains empêchèrent les
Étoliens d’aider le Roi
Séleucide,
Philippe V s’occupa d’harceler l’armée de celui-ci.
En 191,
Antiochos III fut battu par les légions Romaines aux Thermopyles de la même façon que
Xerxès I battit
Léonidas, 200 ans auparavant. Ainsi la campagne
d’Antiochos III fut très courte et
Philippe V put annexer la
Thrace et profiter des richesses que celle-ci apportait à son royaume.
Rome n’avait aucun intérêt à laisser des armées en
Grèce et se contenta de laisser une petite garnison.
En fait, elle ne voulait simplement qu’imposer son autorité dans ces régions et montrer la supériorité militaire et politique qu’elle possédait.
Tandis que Rome continuait la guerre contre Antiochos III
(Qui se termina avec la victoire de celle-ci en 190 durant la
bataille de Magnésie en
Asie Mineure). La même année, la
Ligue Étolienne fut dissoute. Même si elle continuera à “exister”,
Rome lui enleva toute forme de pouvoir militaire ou politique), la
Grèce vit provisoirement une période de paix et la
Macédoine profita de la nouvelle vague de prospérité due aux conquêtes
de la Thrace. Cependant, lorsque
Philippe V mourut soudainement en 179, les choses changèrent
rapidement.
Son fils aîné Persée,
lui succéda et Rome renouvela immédiatement ses “liaisons amicales” faites avec
Philippe V durant la guerre contre
Antiochos III.
Depuis son plus jeune âge, Persée avait été instruit
directement par son père dans l’art du commandent militaire et politique.
L’éducation montra ses fruits, vu que Persée fut un excellent Roi
et stratège. En effet, entre 179 et 173 non seulement il gagna de nombreuses victoires contre les rebellions
Thrace, mais il réussit aussi reprendre des relations amicales avec un
grand nombre des anciens ennemis de son père, comme par exemple
Rhodes, la maison des
Séleucides et surtout la
Ligue Étolienne. Il devint très rapidement populaire en
Grèce.
Il monta aussi une armée plus grande que celle de son père, atteignant les 43.000 hommes. Lorsqu’une révolte éclata en
Thessalie, il utilisa cette armée pour la réprimée et fut
accueilli avec joie par la population
Thessalienne.
Statère or de Persée
|
Il descendit même jusqu’à
Delphes pour faire un sacrifice aux Dieux,
avant de retourner vers son royaume.
La Macédoine était en train de devenir une nouvelle puissance en
Grèce et en mer Égée, ce qui irrita certains États
Grecs. De plus, une telle puissance ne pouvait pas passer
inaperçue aux yeux de Rome. Pourtant, ce ne fut pas elle qui déclencha la guerre, mais
Eumène II (ou Eumènès ou Eumenês ou Euménès, en
Grec : Ευμένης Β΄
της Περγάμου, 197-159) de
Pergame, fils
d’Attalos I. En 172,
Eumène II inquiet de la montée en puissance de la
Macédoine
vint personnellement en Ambassadeur à Rome pour convaincre le peuple Romain d’intervenir. Ces derniers furent d’abord réticents
à se lancer dans une nouvelle guerre, mais lorsqu’un tueur tenta, sans succès, d’assassiner
Eumène II, la même année elle décida d’envoyer ses
forces armées en Macédoine.
Convaincue à la fois par les arguments d’Eumène II
et voulant absolument éviter une hégémonie de Persée.
Le déroulement
Sans aucun doute, les premières batailles de la Troisième Guerre Macédonienne auraient déjà pu commencer en 172.
En effet, avec son armée, Persée aurait pu attaquer les garnisons
Romaines en Grèce et prendre position près de la côte Ouest de la péninsule
Grecque. Pourtant, il ne fit pas cela et décida de motiver Rome à
choisir la voie diplomatique et de trouver ensembles un accord favorable aux deux camps.
En 171 les premières troupes Romaines (Composés de deux légions ainsi que d’un grand nombre d’auxiliaires) débarquèrent au port
d’Apollonia (ou Sosopolis, en
Grec : Σωσόπολις,
sur les côtes de Thrace). À leur tête, se trouvait le Consul Publius
Licinius Crassus (Préteur en 176, Consul en 171, à ne pas confondre avec celui du triumvirat). Très rapidement, les différents “peuples”
Grecs commencèrent à choisir leurs camps : Les
Thessaliens, les
Étoliens, les Boétiens ainsi que les
Achéens furent favorable à
Persée, tandis que Rome se retrouva avec ses anciens alliés,
notamment Pergame et
Rhodes et, dans un premier temps, le Roi
d’Illyrie
Genthios
(ou Gentios ou Gentius, en
Grec : Γένθιος, 180-168). Cependant, sur le sol
Grec, elle ne trouva pas de vrai support.
À Pella, capitale
Macédonienne,
Persée (Convaincu par ses Généraux) annonça finalement devant
son conseil de guerre : “Faisons-la donc, avec l’aide des dieux, cette guerre, dit le Roi, puisque tel est votre avis” (Tite-Live, Livre XLII, 42,51).
Le but premier de Rome était d’atteindre la Thessalie. Or,
Persée les attendait près de
Larissa (Importante ville de Thessalie) et réussit,
en 171, durant la
bataille de Callinique (ou callinicos ou Kallinikos
ou Callinicus, en
Grec :
Καλλίνικος), avec un contingent de cavalerie et d’infanterie légère à battre la cavalerie et l’infanterie
auxiliaire Romaine, menés par le frère de Licinius, Caius et par le Roi de
Pergame
Eumène II.
Selon Tite-Live (ou Titus Livius, historien Romain, v.59 av.J.C-17 ap.J.C.), les Romains perdirent 200 cavaliers et 2.000 hommes d’infanterie tandis que les
Macédoniens que 20 cavaliers et 40 hommes d’infanterie.
Cette victoire solidifia l’alliance d’une grande partie du monde Grec
avec la Macédoine.
Cavalerie Macédonienne tardive par Peter Dennis |
Dans le même temps, le Préteur Marcus Lucretius s’occupa avec sa flotte d’attaquer les villes portuaires de Béotie.
L’armée Romaine battue, marcha à travers les régions de la
Thessalie, mais, sous l’ordre de Publius Licinius Crassus, évita tout contact avec l’armée
Macédonienne. Cette dernière, avait adopté une stratégie défensive
et s’occupait donc d’assurer les frontières de la
Macédoine face aux attaques
d’Eumène II et des
Illyriens. En 170. Publius Licinius Crassus, fut remplacé par le
Consul Aulus Hostilius Mancinus (Préteur en 180, Consul en 170). Celui-ci, cependant, ne se montra pas plus compétent que son prédécesseur et eut des
difficultés à maintenir l’ordre dans son armée.
Persée, de son côté, réussit à signer un accord de paix avec
Genthios
(ou Gentios ou Gentius) d’Illyrie, qui s’était retourné contre Rome.
Pour cette dernière, la situation commençait à devenir de plus en plus critique. Tout essai de regagner la faveur
Grecque, par la destruction des villes alliées à
Persée, finissait avec la rage de la population.
La Grèce devint de plus en plus hostile à Rome.
En 169, Hostilius fut remplacé à son tour par Quintus Marcius Philippus (Préteur en 189, Consul en 186
et 169). Le but de celui-ci, était d’engager Persée dans une
grande bataille. Au début, le sort sembla être favorable à Rome. Philippus réussit à traverser le passage de Lapathus (Près du Mont Olympe)
et à se diriger vers la Macédoine.
Persée dut alors reformer ses troupes en toute hâte près de la
ville fortifiée de Pydna (ou Púdna, en Grec :
Πύδνα, ville la plus importante de Piérie), pour arrêter l’armée Romaine, mais
cette dernière n’atteignit pas son but car elle dut se retirer pour manque de nourriture. En 168 le Sénat décida d’envoyer un nouveau Consul en
Grèce : Lucius Aemilius Paullus Macedonicus
(ou Paul Émile le Macédonique, Général et homme d’État, v.230-160), fils du Lucius Aemilius Paullus mort durant la bataille de Cannes.
Il était connu à l’époque pour être un grand commandant, ayant remporté des victoires notamment contre les Lusitaniens.
Paullus allait avoir du succès là, où ses prédécesseurs avaient échoué. Il réussit à engager le combat contre
Persée. Il posa ce dernier face à un dilemme, soit il affrontait
l’armée Romaine, soit il risquait la présence des légions en pleine Macédoine.
Bien que l’armée Macédonienne adoptait une technique de défense et de fuite
durant les deux dernières années, cette fois-ci les légions de Paullus réussirent à la pousser au combat. Le 22 Juin 168, l’armée
Macédonienne subit une défaite écrasante
à la
bataille de Pydna.
Persée se retira du champ de bataille, mais il fut rapidement
rattrapé et envoyé comme prisonnier à Alba Fucens (Colonie Romaine, à 105 km. de Rome, dans les Apennins, dans la région des Abruzzes) dans un endroit inconnu,
où il y mourut deux ans après.
Après la
bataille de Pydna, le royaume de
Macédoine fut divisé en quatre États “républicains” soumis à l’autorité de Rome.
Toute alliance entre ces quatre États était strictement interdite. Les nobles furent dépourvus de tous leurs pouvoirs. Pourtant, Rome décida
de ne pas intégrer la Macédoine dans son territoire, elle se contenta de
la voir comme “Protectorat”. Le Sénat pensait au début l’occupée comme “État conquit”, mais cette idée fut rejetée à cause du manque de troupes en
Grèce. Le même sort fut réservé au royaume
d’Illyrie. Ce qui est étonnant, c’est que même
Pergame et
Rhodes reçurent de fortes sanctions. Dans le premier cas, Rome accusa
Eumène II d’avoir conspirer avec
Persée.
Elle offrit le trône de Pergame à
Attalos II Philadelphe
(ou Attale ou Attalus ou Attalos II Philadelphos, en Grec :
‘Aτταλος Β’ ὁ Φιλάδελφος,
Roi 159-138) frère d’Eumène II,
mais celui-ci refusa (Il ne le prendra qu’à la mort de son frère, son neveu
étant trop jeune pour régner). Offensée, Rome retira à Pergame le statu “d’alliée favori” et ne lui concéda aucun territoire
Macédonien.
Dans le deuxième cas, aussi Rhodes fut accusée d’avoir traité avec
Persée et de suite presque tous les privilèges obtenus avec Rome
lui furent retirés. Même sur la péninsule Grecque,
Rome montra sa puissance en punissant tous les “Philomacédoniens”. Pourtant, aussi dans ce cas toutes les troupes Romaines furent retirées de
Grèce. Même si Rome ne montra pas d’intérêt direct pour la
Grèce, elle montra tout de même son pouvoir et inspira de la
crainte et de la méfiance chez les Grecs.
Représentation d’un hetâiroi Macédonien |
Quatrième Guerre Macédonienne 150-148
Les causes
La
Quatrième Guerre Macédonienne (En Grec :
Τέταρτος Μακεδονικός Πόλεμος)
opposa de 150 à 148 av.J.C une dernière fois la Macédoine à la république
Romaine. Bien que la “fureur” de Rome ait mis sous silence toute la
Macédoine, il y avait toujours des personnes qui ressentaient de
l’amertume envers celle-ci et la perte de la maison des
Antigonides. Les désirs de rébellion et de la réinstallation
de la monarchie Macédonienne devinrent de plus en plus forts.
D’ailleurs, le manque de troupes Romaines rendit l’apparition d’une révolte encore plus simple.
En effet, en 150 apparut de nul part un homme,
Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125 ap.J.C) utilise très proprement la phrase “tombé des nues”,
nommé Andriskos (ou Andriscus, en Grec :
‘Aνδρίσκος, 185- †146), qui prétendit être
Philippe, le fils de
Persée (179-168). Selon certaines sources, ce fut surtout sa ressemblance avec ce dernier qui lui donna crédibilité car il était sûrement originaire de
Thrace.
Andriskos (ou Andriscus) adopta le nom royal de Philippe VI et avec l’aide des armées des Princes
Thraces (Encore fidèles à la maison des
Antigonides), il réunifia les quatre “républiques”
Macédoniennes en un seul royaume.
Il brisa la domination Romaine en éliminant facilement les quelques garnisons présentes.
Le déroulement
Le premier but d’Andriskos (ou Andriscus) fut celui de conquérir la
Thessalie. Toutes tentatives diplomatiques de la part de
Rome furent vaines. En 149 cette dernière envoya une armée sous le commandement de Publius Iuventius Thalna qui fut battue en
Thessalie par l’armée d’Andriskos (ou Andriscus).
Nous n’avons pas de renseignements certains sur le lieu de la bataille, ou le nombre de soldats qui y participèrent.
Plutarque fut étonné par le courage et la détermination des
Macédoniens, préférant combattre et abandonner leur “liberté” en tant
que “républiques”, plutôt que d’être soumis à Rome. Pourtant cette victoire
Macédonienne (Définis par certaines sources
comme “grande”) sera la dernière. En effet, l’année d’après Rome envoya une armée encore plus importante, commandée par le Général
Quintus Caecilius Metellus Macedonicus (Magistrat Romain, Préteur en 148, Consul en 143, v.210-116/115).
Celui-ci battit l’armée Macédonienne durant la deuxième
bataille de Pydna. La défaite d’Andriskos (ou Andriscus) était due à un manque d’organisation dans les lignes
Macédoniennes qui étaient principalement occupées par des
Thraces.
Andriskos (ou Andriscus) s’enfuit, mais il fut très rapidement rattraper et (plus tard) exposé enchaînés à Rome durant le triomphe de Metellus Macedonicus.
Avec la défaite du “pseudo-Philippe”, le rêve d’indépendance
Macédonien s’écroula définitivement.
En effet, en 146, Rome décida de maintenir une présence militaire pour éviter toute sorte de révolte. La
Macédoine devint une province Romaine suivie peu après par la
Grèce (Devenant la province d’Achea), battue et perdant aussi elle
son indépendance après la “Guerre Achéenne” (146).
* Il faut annoter que les textes de Tite-Live (ou Titus Livius, historien Romain, v.59 av.J.C-17 ap.J.C.) et
Polybe (Général, homme d’État et historien
Grec, v.205-126 av.J.C) ne comportent pas autant de détails sur la
Quatrième Guerre Macédonienne comme c’était le cas pour la
Troisième Guerre Macédonienne.
Conclusions
Les Guerres Macédoniennes durèrent plus de 65 ans (214-148). 65 ans durant lesquels Rome mena une guerre
acharnée contre la maison des Antigonides.
65 ans durant lesquels la légion manipulaire fut opposée à la phalange
Macédonienne. Et pourtant la question se pose :
Pourquoi est-ce que ces guerres si importantes, sont souvent ignorées dans les livres d’histoire ?. Répondons en regardant les différentes
guerres et batailles menées par Rome. En effet, celles les plus connues, sont soit celles qui ont été des grands défis pour Rome
(Même lorsqu’il y a eu défaite de celle-ci, comme par exemple la Deuxième Guerre Punique ou la Guerre Pyrrhique), soit celles qui ont été
marquées par des grandes victoires et conquêtes militaires (Comme par exemple la Guerre des Gaules).
Bien que Rome ait du combattre longuement, pour prendre le contrôle sur la
Macédoine, il faut souligner le fait que premièrement,
son intervention fut souvent due à des demandes d’aide de ses différents alliés et deuxièmement, la vraie annexion (conquête totale) de la
Macédoine/Grèce,
n’a eu lieu que durant la Quatrième Guerre Macédonienne. Avant, Rome retirait à
chaque fois ses légions après avoir “stabiliser” la situation dans le pays. Ainsi, elle n’a pas montré de vrais intérêts pour la
Macédoine, jusqu’au moment où les “aller-retour” devinrent
moins profitables que de “rester”. Même si les
batailles de Pydna et
Cynocéphales furent remarquables (Opposant deux styles de combats “légendaires”),
elles n’atteignirent pas le niveau stratégique de la bataille de Zama, de Cannes ou même d’Alésia.
|
De plus, le royaume de Macédoine
n’était, également, plus celui qu’il avait été durant l’époque d’Alexandre le Grand
(336-323) et cette fois-ci il eut à faire à l’armée la plus organisée de l’Antiquité.
D’ailleurs, les Guerres Macédoniennes avaient eu lieu souvent parallèlement à celles Puniques, qui eurent un impact bien plus large sur l’histoire de Rome.
Il y a donc de nombreux facteurs qui placèrent les Guerres Macédoniennes dans l’ombre des faits. Cependant, cela ne signifie pas qu’elles doivent être négligées.
Rappelons que l’expansion de Rome vers l’Est fut principalement due à ces guerres-là.
Polybe (Général, homme d’État et historien
Grec, v.205-126 av.J.C), définit aussi cette expansion avec un terme
très spécifique : symblokê (En Grec :
συμπλοκή, “entrelacement”).
|
En effet,
la puissance et l’expansion des deux peuples ne pouvait que porter à une guerre. Cette symblokê est donc souvent reliée à
l’expansion Romaine vers l’Est. La Macédoine et Rome nous présentèrent
donc deux styles de combats remarquables. Malheureusement, les temps de gloire de la phalange
Macédonienne étaient écoulés depuis longtemps et il fallait
laisser la place à une nouvelle puissance militaire : La légion manipulaire. En effet, la phalange de son côté, avait été dépassée depuis longtemps
(Déjà durant les Guerres Samnites). En outre, l’utilisation de la cavalerie avait souvent échouée (Comme nous le voyons à
Pydna et
Cynocéphales)
et la lente phalange Macédonienne, n’était pas adaptée aux combats
contre des formations militaires pouvant se bouger de façon rapide et compacte.
Ainsi, l’hastatus, princeps et triarius Romain ont bien gagné la guerre contre le phalangiste
Macédonien, mais celui-ci a su se défendre avec bravoure et
a su accepter la défaite tout en laissant, en ceux qui ont vécu les Guerres Macédoniennes, un sentiment de crainte et de respect.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur les
guerres voir les ouvrages de :
Frank Ezra Adcock :
– The Greek and Macedonian art of war, University of California Press, Berkeley, 1957.
Marie Claire Amouretti et François Ruzé :
– Le monde grec antique, Hachette université, Paris, 1978.
Lee L.Brice :
– Warfare in the Roman republic : from the Etruscan wars to the battle of Actium, California : ABC-CLIO, Santa Barbara, 2014.
Peter Connoly :
– Greece and Rome at War, Greenhill Books, Londres, 1981 et 1998.
Robert Malcolm Errington :
– A history of Macedonia, University of California Press, Berkeley, 1990.
Andrea Frediani :
– Le grandi battaglie di Roma Antica : I combattimenti e gli scontri che hanno avuto come protagonista la città eterna, Newton Compton, Roma, 2009.
– Le grandi battaglie tra Greci e Romani : Falange contro legione : Da Eraclea a Pidna, tutti gli scontri tra opliti e legionari,
Newton Compton, Roma, 2012.
Nicholas Geoffrey Lemprière Hammond et Frank William Walbank :
– A history of Macedonia : Volume III : 336-167 B.C., Clarendon Press, Oxford, 1972 et New York, 1988.
René Ginouvès :
– La Macédoine : De Philippe II à la conquête Romaine, CNRS Éditions, Paris, 1993.
Jessica Homan Clark :
– Triumph in defeat : Military loss and the Roman republic, Oxford University Press, Oxford, New York, 2014.
Emmanuel Mora Iglesias et Václav Marek :
– Die ursachen des dritten Römisch-Makedonischen krieges (171-168 v. Chr.),
Dissertation zur Elangung der Doktorwürde der Philosophischen Fakultät der Karls-Universität-Prag. 2007.
John Rich et Graham Shipley :
– War and society in the Greek world, Routledge, London, New York, 1993.
John Thornton :
– Le guerre macedoniche, Carocci editore, cop., Roma, 2014 Frank William Walbank :
– Philip V of Macedon, University of Cambridge. Hare prize, University Press, Cambridge, 1940.
Valerie M.Warrior :
– The initiation of the Second Macedonian War : An explication of Livy Book 31, F. Steiner, Stuttgart, 1996.
Pour plus de détails voir :
La bibliographie complète de la Macédoine
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