Hyrcan II – Portrait d’une collection de biographies – Promptuarii Iconum Insigniorum –
Guillaume Rouille (1518-1589)
Photo avant retouches :
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Son origine
Hyrcan II
(en Hébreu :
הורקנוס, ou en
Grec :
Ὑρκανός Β’ Hyrkanos, ou en Latin : Hyrcanus)
fut un des fils d’Alexandre I Jannée et de la Reine
Salomé Alexandra. Sa vie est bien retracée dans les Antiquités Juives
(Livres XIII à XV) de Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100). Il fut Grand Prêtre de 76 à 67, puis au décès de sa mère,
en 67 il devint Grand Prêtre et Roi de Juda (ou Judée)
jusqu’en 66, puis Grand Prêtre de 66 à 40 et Ethnarque des Juifs de 48 à 40
av.J.C.
Son arrivée au pouvoir
Sa nomination de Grand Prêtre à Roi fut un enjeu dans le
violent conflit qui opposait les Pharisiens qui le soutenaient et les Sadducéens et d’autres groupes sacerdotaux qui s’étaient rangés à leurs côtés,
qui soutenaient son frère Aristobule II (Roi de 66 à 63). La guerre civile fit rage, à la mort de
Salomé Alexandra lorsqu’Hyrcan II prit
sa succession à la direction de l’État, et il dut faire face à la tentative de prise de pouvoir de son frère.
Selon Flavius Josèphe, Hyrcan II était
“Un être faible, dénué de cran pour la guerre ou pour les autres charges que les monarques
de ce temps étaient censés assumer”, “tandis qu’Aristobule avait toute la fougue d’un jeune chef militaire”
Les Pharisiens au pouvoir se mirent à persécuter tous leurs adversaires qui trouvaient un défenseur en la personne d’Aristobule II.
Dès le début de la rébellion d’Aristobule II, la Reine avait pourtant fait emprisonner sa femme et ses fils, sans que cela ne permit
de mettre fin à sa révolte.
Au début du conflit Aristobule II eut un certain avantage car le Reine lui avait confié la direction de l’armée.
Hyrcan II tenta de résister avec ce qu’il avait d’effectif partisan, il engagea des mercenaires et avança contre lui.
Les frères se rencontrèrent dans une bataille près de Jéricho.
Malheureusement pour Hyrcan II, de nombreux soldats de son armée désertèrent et passèrent à l’ennemi et il fut battu.
Il se réfugia dans Acra (ou Hakra), la citadelle de Jérusalem, où il fut assiégé.
Hyrcan II hésita à se servir de la famille d’Aristobule II qu’il retenait en otage et il demanda une entrevue à son frère.
En 66, ils se rencontrèrent dans le Temple et un accord de paix fut conclu, conformément aux termes duquel
Aristobule II gardait la royauté et Hyrcan II la charge de Grand Prêtre.
Pour renforcer le traité,
Alexandra,
la fille d’Hyrcan II épousa Jonathan Alexandre II, le fils d’Aristobule II.
Limites du royaume sous Hyrcan II
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L’association avec Antipater I
Cet accord ne dura toutefois pas.
Toujours en 66, alors que la guerre civile semblait terminée, intervint
Antipater II. Il fut le Gouverneur
d’Édom (ou Idumée), issu d’une importante famille convertie au Judaïsme sous
Jean Hyrcan I et dont le père Antipas fut Gouverneur (ou Stratège) de
la ville sous Alexandre I Jannée.
Antipater I avait donc succédé à son père et dans cette fonction
il possédait des troupes qui lui étaient aussi fidèles qu’efficaces. Il décida d’opter pour le camp d’Hyrcan II, selon les spécialistes,
probablement conscient de ses faiblesses de caractère pensant les mettre un jour à son profit.
Il en devint le principal conseiller et plusieurs de ses fils se virent confiés des fonctions de Gouverneurs d’autres territoires.
Hyrcan II craignait qu’Aristobule II ne le fit mette à mort. Ses craintes étant attisées par
Antipater I qui visait à profiter de la faiblesse du Roi s’il
le remettait sur son trône et ainsi contrôler lui-même la Judée.
Il décida alors de se réfugier à Pétra chez le Roi des
Nabatéens,
Arétas III Philhellène (85-62).
Ce dernier avait été soudoyé par Antipater I
avec la promesse en retour de son aide d’un rendu de villes d’Arabie, prisent par les Hasmonéens.
Se sentant protégé et sous l’influence d’Antipater I,
Hyrcan II décida de revenir sur son accord avec Aristobule II et exigea le pouvoir.
Aristobule II ne va pas garder le pouvoir longtemps. En 64, les
Nabatéens avancèrent vers
Jérusalem avec une armée de 50.000 hommes et assiégèrent la ville pendant plusieurs mois.
Aristobule II se réfugia pendant la Pâque dans le Temple avec ses partisans Sadducéens.
Au cours du siège, Flavius Josèphe raconte la mort de Honi haMe’aguel (ou Khoni ou Choni ou Honi HaMa’agel), un sage qui savait faire tomber la
pluie grâce à ses prières. Il fut exécuté par les partisans d’Hyrcan II, pour avoir refusé de maudire Aristobule II.
Le Talmud raconte une autre version.
L’ingérence Romaine, la fin de la royauté
Ce fut à cette époque que le Consul
Romain Pompée (106-48), après avoir battu le Roi du
Pont
Mithridate VI (120-63) et le Roi
Séleucide
Antiochos XIII Dionysos Asiaticos (l’Asiatique, 83-64),
en campagne militaire en Orient, envoya son adjoint le Consul Marcus Aemilius Scaurus (163-88) et une armée à
Damas prendre possession de la Syrie.
Comme les Hasmonéens étaient alliés des Romains, les deux parties firent alors appel à Scaurus, chacun
s’efforçant de promesses de dons afin de le gagner à sa cause. Scaurus se porta sur le Client le plus solvable.
Attiré par 400 talents, il se décida en faveur d’Aristobule II, maître du Temple et du trésor sacré.
De plus, le Temple était une véritable forteresse et il aurait été plus difficile de le vaincre qu’Hyrcan II et ses alliés.
Le Romain ordonna à Antipater I et
Arétas III de retirer leur armée.
Au cours de leur retraite, les Nabatéens
subirent une écrasante défaite.
Entre temps, en 63, Pompée arriva en Syrie. Aristobule II prit dans le Temple une magnifique pièce d’or
qui valait 500 talents et lui envoya en cadeau. Antipater I
se rendit lui personnellement auprès de Pompée et parvint à le convaincre de fournir un arbitrage entre les frères.
Ce dernier les convoqua, mais il avait déjà fait son choix pour Hyrcan II et les Pharisiens, ayant tout de
suite vu qu’il était le plus faible et qu’il pourrait plus facilement en faire un allier fidèle à Rome.
Sans rien dévoiler de sa décision il fit avancer ses troupes en prétextant une expédition contre les
Nabatéens.
Alors que son armée longeait le Jourdain, il convoqua Aristobule II et lui ordonna de lui livrer immédiatement toutes les places
fortes de Judée qu’il détenait, ce qu’il s’empressa de faire.
Arrivé à Jéricho, il le fit prisonnier et
le contraint à écrire une lettre à ses officiers et aux Prêtres de
Jérusalem, dans laquelle il ordonnait de livrer la ville aux Romains.
Mais les partisans d’Aristobule II refusèrent d’obéir tant que celui-ci était l’otage de Pompée et ils se barricadèrent dans le Temple.
Pompée dans le Temple de Jérusalem par de Jean Fouquet –
v.1470 – BnF – Paris |
La même année Pompée assiégea Jérusalem pendant trois mois.
Les Romains entrèrent dans la ville avec leur armée et le jour du Grand Pardon, ils voulurent s’emparer du Temple.
Toutefois, bon nombre des adeptes d’Aristobule II ne furent pas disposés à ouvrir les portes.
Les Romains prirent le Temple par la force, en un carnage contre les partisans d’Aristobule II. Ils l’endommagèrent gravement et le
profanèrent en pénétrant dans le Saint des Saints où ils constatèrent éberlués qu’il était complètement vide.
Pompée fit lui-même l’inventaire du trésor sacré estimé à 2.000 talents, mais s’abstint d’y toucher.
Le lendemain, il confirma officiellement le titre de Grand Prêtre à Hyrcan II, en même temps que la garde du trésor.
Arétas III conserva son trône en payant 300 talents à
Scaurus, qui fut bientôt remplacé au poste de Gouverneur de Syrie par Philippus (59-58), Marcellinus (58-57) puis Gabinius (57-55).
Aristobule II et ses fils furent envoyés prisonniers à Rome.
Cette intervention Romaine marqua la fin d’une époque, la royauté fut abolie à
Jérusalem. La Judée fut désormais assujettie à Rome. L’Empire Hasmonéen
fut démembré et le pouvoir du parti Pharisien s’en trouva renforcé.
Hyrcan II n’eut plus le droit d’user du titre royal, de plus, il s’engagea à payer aux Romains un tribut
annuel au nom des Juifs. Ce fut la fin de l’indépendance Juive gagnée sur les
Séleucides. Les villes Hellénistiques qui avaient été conquises
par les souverains Hasmonéens comme Jaffa (ou Joppé),
Scythopolis (ou Beït Shéan ou Bethshan ou Beth-Shan),
Gaza et
Pella (ou Pihilum),
Jerash (ou Gerasa ou Gérase)
et Dion (ou Tell al-Ashari ou Capitolias) en
Décapole,
furent rendues à leurs anciens habitants et intégrées à la province Romaine de Syrie.
La Judée ne devint pas une province Romaine, mais ne fut qu’un protectorat Romain.
Les premières révoltes
En 58/57, Jonathan Alexandre II, un fils d’Aristobule II,
s’enfuit de Rome et rejoignit la
Judée. Selon les sources on trouve deux versions de ce retour sur la scène politique.
Soit il réussit à s’échapper, soit il fut libérés par Jules César (100-44) ?.
Il réunit des hommes et se proclama Roi. Hyrcan II fut obligé de fuir
Jérusalem et de se tourner vers le Gouverneur Gabinius pour recevoir son aide. Celui-ci réprima la révolte, fit prisonnier
Jonathan Alexandre II
et fit rentrer Hyrcan II dans la ville. De toutes ses fonctions dont il était encore maître, il ne restait plus à Hyrcan II que la
charge de Grand Prêtre.
Hyrcan II et Antipater I, réel maitre du pouvoir,
restèrent fidèles à Rome, en dépit de l’abaissement de l’État Judéen et
des mesures vexatoires imposées par les Romains. Cependant la population ne fut pas du même avis que ses dirigeants.
En 54, le Proconsul Marcus Licinius Crassus (115-53) passa par la Judée pour
aller mener une campagne contre les Parthes.
Les Romains continuaient de poursuivre les partisans d’Aristobule II et ils détruisirent la ville de Taricheæ (ou Taricheae ou Magdala)
sur les bords du lac de Tibériade. En Mai ou Juin 53, la population trouva une occasion de réagir lorsque Crassus fut battu et tué lors de
la
bataille d’Harran (ou Carrhae ou Carrhes)
contre les Parthes.
La défaite de Crassus donna l’occasion à une révolte Juive suscitée par un partisan d’Aristobule II, cette révolte fut malheureusement matée par le
Proconsul Caius Cassius Longinus († en 42, homme politique et un Général Romain) qui sera l’un des meurtriers de Jules César.
Buste de Jules César – Museo Pio-Clementino
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Hyrcan II, Ethnarque des Juifs
Un nouvel évènement mit la
Judée sous le feu de la guerre. En 49, à Rome, la guerre civile éclata et l’arrivée au
pouvoir de Jules César (100-44) donna une dernière occasion à Aristobule II et à ses partisans. Hyrcan II était jusqu’à présent protégé par les hommes
de Pompée qui étaient engagés dans la guerre contre la puissance montante de César. Aristobule II reçut le commandement de deux légions en Syrie,
mais, la même année, il fut assassiné par les partisans de Pompée et, en 48, son fils, Jonathan Alexandre
II, fut égorgé à Antioche sur ordre du même Pompée.
Après la défaite de Pompée à Pharsale, Hyrcan II et son conseiller
Antipater I adoptèrent la cause de Jules César,
et encouragèrent les Juifs d’Égypte à s’associer aux
soldats de César, engagés dans une guerre contre
Ptolémée XIII Philopator (51-47) pour remettre sur le trône du royaume
Cléopâtre VII Théa Philopator (51-30).
Hyrcan II lui fournit des secours dans la bataille à Alexandrie.
Pour le remercier, en 48, César le confirma comme Grand Prêtre et le nomma Ethnarque des Juifs.
En 48/47, il nomma
Antipater I Procurateur (ou administrateur) de la
Judée, poste qui normalement revenait au Prince Hasmonéen
Antigonos II Mattathias (ou Antigone, 40-37), fils d’Aristobule II.
Dans le même temps Jaffa (ou Joppé) fut réintégrée dans les limites du royaume et
Hyrcan II fut autorisé à reconstruire les murailles de Jérusalem rasées par Pompée.
En 48/47, Antipater I, nomma son fils aîné
Phasaël
Stratège de Jérusalem et son fils cadet Hérode (Le futur
Hérode le Grand), Stratège de Galilée, alors qu’il n’avait que 25 ans.
L’exécution par ce dernier d’un haut personnage appelé Ézéchias, Chef des insurgés Galiléens, servit de prétexte à l’élite sacerdotale
pour contester son élection. Hyrcan II, pour sauver les apparences et sûrement
parce que aussi inquiet de la montée en puissance
d’Hérode, le convoqua
pour qu’il vienne s’expliquer et il fut
contraint de se justifier devant le Sanhédrin (Assemblée législative traditionnelle du peuple Juif ainsi que son tribunal suprême).
Appuyé par le Gouverneur de Syrie Sextus César et à la suite d’une intervention ambiguë du leader Pharisien Saméas (Shemayah ou Shammaï),
Hérode fut acquitté. En 46 Sextus César le nomma alors Stratège de
Cœlé-Syrie et de Samarie.
Hérode le Grand vu par Théophile Lybaert (1848-1927) – 1883 |
La monté en puissance d’Hérode
En 44, après l’assassinat de César la Syrie
tomba sous le pouvoir de Caius Cassius Longinus, un de ses assassins
donc. La situation d’Hyrcan II et Antipater I
devint alors délicate lorsque Marc Antoine (83-30),
un fidèle de César, dut faire face aux Parthes
qui lançaient une nouvelle offensive sur la Syrie.
En 43, Antipater I fut assassiné et son fils
Hérode prit sa place comme Procurateur de
Judée et se rallia au pouvoir Romain.
Appuyé par Caius Cassius Longinus, qui le nomma Intendant de Syrie, il vengea son père en faisant assassiner Malichos près de
Tyr. En 42, le départ de Cassius de Syrie entraîna des troubles
en Judée.
Antigonos II Mattathias (ou Antigone) essaya d’entrer en scène pour reprendre le poste de son père,
aidé du Tyran de Tyr, Marion, qui s’empara d’une partie de la Galilée,
de Ptolémée Mennéos et la complaisance du Gouverneur de
Damas Fabius,
mais ils furent battus par Hérode le Grand
Après la victoire de Marc Antoine et Octave (Futur Empereur Auguste, 27 av.J.C-14 ap.J.C) à Philippes la
même année, plusieurs délégations Juives vinrent se plaindre d’Hérode
et de son frère Phasaël auprès de Marc Antoine.
Hérode se défendit habilement et convainc le Romain que son père
avait été forcé d’aider Cassius le meurtrier de César et qu’il souhaitait renouveler l’alliance que celui-ci avait faite avec
les Romains, car il pouvait leur être très utile. En Décembre 40, en réponse aux délégations Juives, Marc Antoine nommera
Hérode Tétrarque de Galilée.
La même année, les Parthes
envahirent toute la Syrie Romaine, pendant que leur allié Labienus, un Général Romain partisan de Pompée qui s’était réfugié chez eux
après la défaite de son mentor, prit le contrôle des territoires du Sud de la Turquie actuelle. Les Roitelets de la région, jusque-là Clients
des Romains, se rallièrent aux Parthes. Comme
Lysanias I (v.40-36 av.J.C) le Roi
d’Abilène en Iturée (Région limitrophe de la Palestine, autour de la plaine de la Bekaa), fils de Ptolémée Mennéos
(ou Mennei ou Manneus ou Mannæus ou Mennaios ou Ptolémée Bar Menneus), chez qui le fils d’Aristobule II,
Antigonos II Mattathias
(ou Antigone) et deux de ses sœurs s’étaient réfugiés après l’assassinat
de leur père en 49. Toujours en 40,
Antigonos II,
profita de la situation pour rassembler ses partisans. Il prit le contrôle d’une
partie de Jérusalem.
Il revendiqua ses droits au pontificat et renversa Hyrcan II, puis se proclama Roi.
Selon Flavius Josèphe
(ou Titus Flavius Josephus ou Josèphe ben Mattathias, historien Juif, 37-v.100),
Lysanias I parvint à ce moment à convaincre le Satrape et Général
Parthe Barzapharnès de soutenir les prétentions
d’Antigonos II, qui pouvait se rallier facilement aux
Parthes. Pour le persuader il lui aurait donné
1.000 talents et 500 femmes de la noblesse de la région.
Barzapharnès fournit alors à un Général Parthe,
nommé Pacorus (ou Pacoros), une armée composée essentiellement de cavalerie. Ce dernier s’avança jusqu’à
Jérusalem que les partisans
d’Antigonos II contrôlaient, mais
Hérode et Hyrcan II étaient solidement retranchés dans
Acra (ou Hakra) la forteresse.
Toujours selon Josèphe,
les troupes de Pacorus (ou Pacoros) restèrent à l’extérieur de la ville et ce dernier parvint à convaincre Hyrcan II et
Phasaël, le frère
d’Hérode, de venir avec lui pour que Barzapharnès arbitre le conflit entre les
deux prétendants au trône. Ils acceptèrent, mais peu de temps après être parvenus dans la région
d’Acre (ou Akko ou Ptolémaïs), les deux hommes se
rendirent comptent qu’ils étaient en fait prisonniers.
Phasaël se suicida
(ou fut assassiné selon les sources) et
Antigonos II (ou Antigone)
fit mutiler Hyrcan II en lui faisant couper une oreille afin de le rendre inapte aux fonctions sacerdotales,
pour lesquelles la loi Juive exigeait l’intégrité physique. Les adversaires
d’Antigonos II
firent courir le bruit que ce fut
Antigonos II lui-même qui lui arracha l’oreille
avec les dents. Hyrcan II fut ensuite envoyé chez les Parthes
à Babylone où pendant quatre ans,
il vécut au milieu des Juifs de la ville. De son côté
Hérode parvint à sortir de
Jérusalem avec 9.000 de ses partisans, en emmenant sa famille avec lui.
Prise de Jérusalem par Hérode – Jean Fouquet – v.1470 – BnF – Paris
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La fin de sa vie
Après
avoir confirmé de nouveau son alliance avec les Romains, en Décembre 40 av.J.C, Hérode fut nommé
Roi de Judée par le Sénat Romain.
Il assiégea Jérusalem, mais il dut renoncer à l’approche de l’hiver. Au printemps 38, il
conquit la province de Galilée, une possession d’Antigonos II.
En 37 av.J.C, il fut nommé Roi d’Israël “Roi des Juifs” par le Sénat Romain.
Antigonos II perdit
l’appui des Parthes qui furent vaincus.
Hérode fit alors au printemps de nouveau le siège de
Jérusalem.
Laissant ses hommes continuer la lutte, il partit quelques jours en Samarie pour
épouser Mariamne I l’Hasmonéenne, petite fille
d’Hyrcan II et nièce d’Antigonos II.
Jérusalem tomba au bout de cinq mois (le 8 Juillet), il devint alors le seul Roi.
Selon Flavius Josèphe Marc Antoine fit
trancher la tête d’Antigonos II Mattathias
dans Antioche.
Hyrcan II, toujours en exil à Babylone,
fut libéré grâce à l’intervention d’Hérode.
En 36, ce dernier, qui craignait qu’Hyrcan II demanda de l’aide aux
Parthes et à la riche communauté Juive de
Babylonie pour reconquérir le trône,
décida de l’inviter à revenir à Jérusalem.
Hyrcan II accepta et fut reçu par Hérode avec une grande marque de
respect, il lui attribua même la première place à sa table et la présidence du Conseil d’État.
Toutefois, en 30, il accusa Hyrcan II d’un complot avec
les Nabatéens et il le fit mettre à mort.
Selon Flavius Josèphe, Hyrcan II laissa
le souvenir d’un personnage de peu d’énergie et de faible détermination, qui par son alliance avec les Romains se rendit complice de l’avilissement
de la Judée, de la profanation du Temple, et qui ne put s’opposer
à ses neveux
et qui enfin resta sous la coupe d’Antipater I.
Hyrcan II maintint tout de même la législation et les traditions religieuses Juives. Au cours de son pontificat, ce sont les Pharisiens
qui eurent la main mise sur l’interprétation de la Loi. Un écrit Essénien, le Commentaire d’Habacuc, qui appliquait la prophétie
biblique à l’histoire de la secte laisse entendre que son chef spirituel, le "Maître de Justice" fut supplicié par un
"Prêtre impie". Ce "Prêtre Impie" fut peut-être Hyrcan II. Ce fut en effet sous son règne que les Esséniens marqués par la
tion du Temple développèrent les idées Messianiques.
Sa famille
On
ne connait pas le nom de l’épouse d’Hyrcan II, mais il eut une fille
Alexandra
l’Hasmonéenne, qui épousa son cousin Jonathan Alexandre
II, un fils d’Aristobule II, qui mourut en 48 av.J.C. Elle lui donna une fille
Mariamne I, qui fut l’épouse
du Roi Hérode le Grand et un fils
Aristobule III de Judée,
qui fut Grand Prêtre, Hérode les fera assassiner tous les deux.
Alexandra fut elle aussi exécutée
en 28 av.J.C lorsqu’elle essaya de s’emparer du pouvoir sur son gendre.
Bibliographie
Pour
d’autres détails sur Hyrcan II et les Hasmonéens voir les ouvrages de :
John R.Bartlett :
– 1 Maccabees, Sheffield Academic Press, Sheffield, 1998. .
Elias J.Bickerman et Moses Hadas :
– The Maccabees; an account of their history from the beginnings to the fall of the House of the Hasmoneans,
New York, Schocken library, 1947.
Klaus Bringmann :
– Geschichte der Juden im altertum : Vom babylonischen exil bis zur arabischen eroberung, Klett-Cotta, Stuttgart, 2005.
Ellen Irène Case :
– Salomé Alexandra : a study in achievement, power and survival,
Bibliothèque nationale du Canada, Ottawa, 1997.
Edward Da̜browa :
– The Hasmoneans and their state : A study in history, ideology, and the
institutions, Jagiellonian University Press, Kraków, 2010.
Joshua Efron :
– Studies on the Hasmonean period, E.J.Brill, Leiden, New York, 1987.
Hanan Eshel :
– The dead sea scrolls and the Hashmonean state, Yad Ben-Zvi Press,
Jerusalem, 2008. .
Norman Gelb :
– Kings of the Jews : Exploring the origins of the Jewish nation, History Press,
Gloucestershire, 2010.
Maurice H.Harris :
– A thousand years of Jewish history, from the days of Alexander the
Great to the Moslem conquest of Spain, Bloch Pub. Co., New York, 1927.
Martin Hengel :
– Judaism and Hellenism : Studies in their encounter in Palestine during the early hellenistic period, Londres, 1974.
Hendrik Jagersma :
– A history of Israel from Alexander the Great to Bar Kochba, Fortress Press, Philadelphia, 1985, 1986.
Harold U.Ribalow :
– Fighting heroes of Israel, Signet Books, New York, 1967.
Christiane Saulnier :
– Histoire d’Israël de la conquête d’Alexandre à la destruction du Temple, Paris, 1985.
Samuel Schafler :
– The Hasmoneans in Jewish historiography, Diss, DHL, Jewish Theological Seminary, New York, 1973.
Lawrence H.Schiffman et James C.VanderKam :
– Hyrcanus II, Oxford University Press, London, 1998.
Emil Schürer :
– A history of the Jewish people in the time of Jesus, Schocken Books, New York, 1961.
Chris Seeman :
– Rome and Judea in transition : Hasmonean relations with the Roman republic and the evolution of the High Priesthood,
Peter Lang Publishing, New York, 2013.
Ilan Shachar :
– The historical and numismatic significance of Alexander Jannaeus’s later coinage as found in archaeological excavations,
pp : 5–33, Palestine Exploration Quarterly 136, N°1, April 2004.
Claude Tassin :
– Histoire d’Israël, 4e partie, Des Maccabées à Hérode le Grand,
Service biblique catholique évangile et vie, Éditions du Cerf, Paris, 2006.
Victor Tcherikover :
– Hellenistic civilization and the Jews, Jewish Publication Society of America, Philadelphie, 1956.
Géza Vermès :
– The true Herod, Bloomsbury T & T Clark, London, New York, 2014.
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