Quelques Rois Importants :
Amasis
570 – 526
 

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….Retour à la XXVIe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Son règne
Ses constructions
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

  Amasis –
Musée du Louvre

DATES  de  RÈGNE
570-526
P.A.Clayton, A.Eggebrecht,
K.A.Kitchen,
J.Kinnaer, S.Quirke, T.Schneider,
D.Sitek, P.Vernus, J.Yoyotte

 

Sa titulature
  • Hr smn-mAat

  • nbti sA-nth (spd)-tAwi
  • bik nbw sHtp-nTrw
  • Xnm-ib-ra

  • jaH-msi(w) sA-nt
     
    Amôsis  (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Semenmaât
(Horus celui qui est ferme de justice)
Hr smn-mAat
Nom de Nebty Nebty Saneith Sepedtaoui
(Nebty, fils de Neith, qui rend les deux terres excellentes)
nbti~~sA-nth (spd)-tAwi
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Sehetepnetjerou
(Le Faucon d’or, qui satisfait [apaise] les Dieux)
bik~~nbw sHtp-nTrw
Nom de Roi Henemibrê
(Celui qui étreint le cœur de Rê)
Xnm-ib-ra
Nom de naissance Iâhmesi Saneith
(Celui qui né de la Lune, Fils de Neith)
jaH-msi(w) sA-nt

 


 

Tête de statue d’Amasis –
Ägyptisches Museum – Berlin

Son origine

 
   Amasis (ou Amasi ou Ahmose II ou Ahmosis II) est le sixième Roi, si l’on compte Néchao I à cette charge, et le cinquième Pharaon de la XXVIe dynastie. Manéthon l’appelle Amôsis (Africanus, Eusebius et lui compte 44 ans de règne (Africanus) ou 42 ans (Eusebius de Cesarea). La majeure partie de nos informations sur ce Roi nous vient d’Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) et ne peut seulement être vérifiée qu’en partie par les inscriptions sur les monuments que le Roi Perse, Cambyse II (529-522) fit, pour la plupart ciseler après la conquête de l’Égypte.
 
   Comme nous le précise Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, certaines informations sur les origines de la famille d’Amasis nous sont connues. Sa mère se nommait Tashereniset, un buste de cette femme se trouve aujourd’hui au British Museum. Il était issu d’un petit bourg du Ve nome de Basse-Égypte, le nome supérieur de Neith (ou la cible du Nord – nt mHt) dont Saïs était la capitale.

 

Son règne

 
   À son début de carrière, Amasis fut Général de l’armée Égyptienne. Elle était composée en grande partie de mercenaires Grecs et Libyens commandés par un certain Potasimto et lui commandait les soldats Égyptiens. En 592/591, il se couvrit de gloire dans l’expédition contre les Nubiens du royaume de Napata et ses Rois, Anlamani (ou Antalani) et son frère cadet Aspelta, organisée par Psammétique II. Puis il fut Général d’Apriès (589-570) lors de la guerre civile, entre les forces nationalistes et les mercenaires Grecs et Cariens. Apriès l’envoya, pour contenir la révolte, mais Amasis renversa les rôles et se proclama Roi, soutenu dans cet acte par toute la caste militaire. Apriès fut obligé de s’exiler et s’allia avec les Babyloniens et retourna en Égypte avec l’armée Babylonienne pour essayer de reprendre son trône, mais son armée fut défaite et il fut tué. Amasis épousa alors Khedebneithirbinet II (ou Chedebnetjerbone II), une des filles d’Apriès, afin de légitimer sa prise de pouvoir. Vers 568, le Roi de Babylone, Nabuchodonosor II (605-562) profita des troubles en Égypte pour tenter une invasion du pays, mais Amasis parvint à l’arrêter. Amasis mena alors une politique étrangère radicalement opposée au Babylonien.


 

Statuette d’Amasis
Metropolitan
Museum of Art

 
    À la mort de Nabuchodonosor II, il lança une expédition au Proche Orient, afin de faire la conquête de Chypre, qu’il mena à bien grâce à une force maritime de mercenaire. Amasis aurait mené en l’an 41 de son règne une expédition en Nubie, comme l’atteste un document en démotique retrouvé à Saïs. À part cela, son règne va connaître une période de paix et de développement économique pour le pays. Il fut un habile diplomate en politique extérieure, cela dit le contexte politique de l’époque ne lui permit pas une grande marge de manœuvre, la diplomatie visant à essayer de contenir d’abord la pression des Babyloniens et le croissant expansionnisme des Perses.
 
   Le Pharaon se tourna volontairement vers les puissantes cités Grecques. Il passa alliance avec Cyrène, scellée par son mariage avec Ladice, une Princesse fille du Roi de Cyrène Battos II l’heureux (574-560). Il fit des cadeaux à Delphes, 1.000 talents pour l’aider à la reconstruction du temple qui avait été brûlé et à Samos. Afin de ne pas s’attirer des problèmes avec le peuple il lui fallut résoudre le problème des colonies de Ioniens et de Cariens. Le Roi décida alors de concentrer ces derniers dans la ville de Naucratis.
 
   Il leur accorda des privilèges économiques et commerciaux importants. Il fit cela très probablement comme un moyen de contenir ces Grecs et concentrer leurs activités dans un lieu sous son contrôle. Il reconnut à la cité le statut de comptoir autonome doté de ses propres lieux de culte et il transféra à Memphis les colons militaires Ioniens où, selon Hérodote, ils étaient employés plus ou moins comme espion pour surveiller les Égyptiens.
 
    Amasis conclut un pacte d’alliance en 547/546 avec le Roi de Lydie, Crésus (561-547), en 539 il s’entendit avec le Roi Babylonien, Nabonide (ou Nabounaid ou Nabu-na’id, 556 ou 555-539), en 538 avec le Tyran de Samos, Polycrate (538-522). Toutefois, malgré son alliance avec les Lydiens, il n’intervint pas lorsque le Perse, Cyrus II (559-529) annexa à son Empire, l’Asie Mineure en s’emparant en 546 de Sardes, leur capitale, puis de tout le territoire des Babyloniens, dont en 539 Babylone. Cet Empire Perse devint encore plus puissant que celui qu’édifièrent jadis les Assyriens et de ce fait d’autant plus dangereux pour l’Égypte.
 
   Les dernières années du règne d’Amasis furent troublées par la menace d’invasion du Roi Perse, Cambyse II (529-522) et par la rupture, en 530, de l’alliance avec le Tyran de Samos, Polycrate. Amasis avait donné d’importantes sommes d’argent à ce dernier ce qui lui permit de se constituer une force navale de 100 pentécontères (Navire de guerre à 50 rameurs d’où son nom) et une armée de 1 000 archers. La défense de l’Égypte par la mer était maintenant en partie entre les mains du Tyran, qui offrit à Amasis un royaume bien protégé.


 

Tête d’un sphinx d’Amasis –
Musée du Louvre


   Toutefois Polycrate profita de sa puissance navale pour piller les cités et les îles Ioniennes, notamment Lesbos et Milet dont les flottes furent écrasées et il imposa une sorte de blocus. Une légende entoure la cessation des accords entre les deux souverains. Selon Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425) le Pharaon vit en Polycrate un homme qui avait trop de chance et il lui aurait conseillé de jeter au loin l’objet qui lui tenait le plus à cœur afin d’éviter un revers de fortune. Le Tyran aurait suivit sa recommandation et il serait parti en mer jeter une bague qui était incrustée d’une pierre précieuse, qu’il aimait énormément.
 
   Cependant, quelques jours plus tard, un pêcheur prit dans ses filets un si gros poisson qu’il voulut en faire cadeau à son souverain. Alors que les cuisiniers de Polycrate préparaient le poisson, ils y découvrirent l’anneau et, tout heureux, l’apportèrent au Tyran. Lorsqu’Amasis apprit cette histoire, il aurait dénoncé les accords avec Samos, craignant que l’incroyable chance dont bénéficiait Polycrate ne se retourna un jour contre lui. Il est plus probable que l’alliance prit fin parce que le Tyran s’allia avec le Roi Perse Cambyse II (529-522). Par cette alliance Polycrate voulait probablement faire de Samos le premier État Grec. À cette époque le Tyran possédait une marine de guerre de 40 trirèmes largement financée par Pharaon.
 
  En politique intérieure, Amasis eut, semble t-il, un rôle de législateur en matière de règlements fiscaux et douaniers. Il conçut un grand nombre de lois régissant le droit privé et serait "l’inventeur" de la déclaration obligatoire des revenus. Il est considéré par les Grecs comme un des six plus grands législateurs Égyptiens et est honoré du titre de l’un des Sept Sage. Il est également réputé pour avoir invité à la cour des grands penseurs, philosophes ou mathématiciens Grecs comme, Thalès de Milet et Pythagore. Sous le règne du Pharaon l’économie du pays fut basée sur l’agriculture et atteint son apogée. Hérodote qui visita l’Égypte moins d’un siècle après la mort d’Amasis II écrivit :

“On dit que ce fut pendant le règne d’Amasis que l’Égypte atteint son plus haut niveau de prospérité, tant à l’égard de ce que le Nil donnait à la terre, qu’à l’égard de ce que la terre donnait aux hommes, et que le nombre de villes habitées à l’époque atteignait un total 20.000”.


 

Stèle funéraire d’un Apis
datant de l’an 23 d’Amasis
trouvée à Saqqarah –
Musée du Louvre.

Image avant retouche : Wikipedia.org

   On a connaissance de plusieurs hauts fonctionnaires sous son règne, notamment : Oudjahorresnet (ou Oudjahorresné – WD Hr(.w) rs n.t), un Prêtre de Neith titulaire de nombreux titres : Gouverneur de Saïs, Médecin en chef de la Haute et de la Basse-Égypte, Supérieur des scribes de la Grande Salle, Commandant de la flotte Égyptienne, Commandant des troupes étrangères en Égypte et Chancelier de la couronne ; Psammétique-Mérineith (ou Psamtek-Meryneit), Pasherientaihet et Padineith qui furent Vizirs. En 526 les villes Phéniciennes se soumirent à Cambyse II fournissant les bases navales dont le Perse avait besoin pour l’assaut final sur l’Égypte. Amasis mourut peu de temps avant l’épilogue de la bataille entre les deux nations, laissant à son fils et successeur la responsabilité de la confrontation.
 

Ses constructions

 
   Son activité de bâtisseur fut assez importante, on retient : Le prolongement du temple de Neith à Saïs, plus des statues colossales ; Le sanctuaire d’Isis à Memphis ; Des temples à Bouto et à Mendès où quatre naos de granit monolithiques furent édifiés dans le sanctuaire, pour les quatre Bâ des Dieux créateurs ; À Athribis le Pharaon fera venir de Grèce des architectes et ouvriers afin d’agrandir considérablement le temple. En 1924, à proximité du temple reconstruit par Amasis, une importante cache d’un trésor d’argent datant de la période tardive fut trouvée par des agriculteurs.
 
   Il s’agissait d’environ 50 kg d’argent sous forme de lingots et des bijoux (aujourd’hui au musée du Caire) ; La reconstruction du temple d’Osiris à Abydos où le Pharaon fit placer à l’intérieur dans un grand sanctuaire un monolithe de granit rouge, finement travaillé ; Le temple d’Isis à Behbeit el-Hagar (ou Iseum) dans le Delta ; Un temple dédié à Satis à Éléphantine ; et beaucoup d’autres structures comme dans les oasis de Bahariya et Siwa, dans ce dernier où il agrandit le temple oraculaire d’Amon.


 

Tête de statue d’Amasis en
quartzite – Walters Art
Museum, Baltimore

 

Sa sépulture

 
   Amasis fut enterré dans la nécropole royale de Saïs, mais son tombeau n’a jamais été découvert. Hérodote l’a décrit comme un grand bâtiment richement décoré avec un cloîtré en pierre, orné de piliers qui imitaient des palmiers. Dans le cloître se trouvait une chambre avec des doubles portes et derrière les portes se tenait le tombeau. L’historien rapporte également la profanation de la momie d’Amasis lorsque le Roi Perse Cambyse II (528-522) conquit l’Égypte. Il aurait donné des ordres pour qu’elle soit retirée de la tombe où elle se trouvait. Cela fait, elle aurait été traitée avec toutes les indignités possibles, comme la battre à coups de fouet, lui planter des aiguillons…etc. Le corps aurait ensuite été brûlé.
 

Sa famille

 
   Amasis eut trois ou quatre épouses attestées selon les sources :
 
• Nakhtoubasteraou (ou Nakhtubasterau ou Nakhtbastetiru – Nxt-bAstt-r.w) proposée, entre autres, par Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton. On lui connait les titres de : Grande Épouse Royale (HmT-nswt wrt) ; Grande de louanges (wrt-hzwt) ; Épouse du Roi, sa bien-aimée (Hmt-nswt meryt.f) et Grande [Dame] au sceptre Hetes (wrt-Hts). Son nom rend hommage à la Déesse Bastet. Elle est connue à partir d’une stèle du Serapeum. La Reine fut enterrée à Guizèh dans une tombe taillée dans la roche aujourd’hui numérotée G 9550. Son sarcophage anthropoïde de granit noir est aujourd’hui au musée de Saint-Pétersbourg (767). Elle fut enterrée avec son fils Amasis (ou Ahmosis). Elle donna deux fils à Amasis :

Panneau en bois d’un coffre d’Amasis

 

Pasenenkhonsou, qui fit don de la stèle au Serapeum.
Amasis (ou Ahmosis), qui fut Général. Il fut enterré à Guizèh avec sa mère.

 
• Tanetkheta (ou Tentkheta ou Takheta – TA-nt-xtA). La grande majorité des spécialistes, comme Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton, la donne comme la mère de Psammétique III qui succéda à son père. Elle fut une fille d’un Prêtre de Ptah nommé Padineith. Selon Wolfram Grajetzki elle fut aussi la mère d’un autre fils du Roi appelé Khnoumibrê. On lui connait les titres de : Surveillante des équarrisseuses de la maison de l’acacia (xrpt sSmtjw pr imAt) et Épouse du Roi (Hmt-nswt).
 
• Khedebneithirbinet II (ou Chedebnetjerbone II), fille d’Apriès qu’il épousa afin de légitimer sa prise de pouvoir. Certains spécialistes la donnent comme la mère Psammétique III qui succéda à son père.
 
• Ladice, une Princesse Grecque, qui fut la fille du Roi de Cyrène Battos II l’heureux (574-560).
 
Amasis eut une fille dont nous ne connaissons pas la mère, Nitocris II, qui sera la dernière Divine Adoratrice d’Amon. Pour certains elle fut la fille de Khedebneithirbinet II et pour d’autre celle Ladice ?.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Pharaon voir les ouvrages de :
 
Jürgen Von Beckerath : 
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Friedrich Bilabel :
Polykrates von Samos und Amasis von Aegypten, G. Koester, Heidelberg, 1934.
Richard M Cook :
Amasis and the Greeks in Egypt, pp : 227-237, Journal of Hellenic Studies 57, 1937.
Herman De Meulenaere :
La famille du Roi Amasis, Egypt Exploration Society, Londres, 1968.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
Elmar Edel :
Amasis und Nebukadrezar II, pp : 13-20, GM 29, Göttingen, 1978.
Karl Jansen-Winkeln :
Amasis, Das wissenschaftliche Bibellexikon im Internet (WiBiLex), Stuttgart, 2006.
Jack A.Josephson :
Amasis, Oxford Reference Online, 2001.
Friedrich Karl Kienitz :
Die politische geschichte Ägyptens vom 7. bis zum 4. Jahrhundert vor der Zeitwende, Akademie, Berlin, 1953.
Anthony Leahy :
The earliest dated monument of Amasis and the end of the reign of Apries, pp : 183-199, JEA 74, London, 1988.
Michel Malinine :
Trois documents de l’époque d’Amasis relatifs au louage de terres, Revue d’Egyptologie 8, FÉRÉ, Bruxelles, 1951.
Diana Alexandra Pressl :
Beamte und soldaten: Die Verwaltung in der 26. Dynastie in Ägypten (664-525 v. Chr.). Lang, Frankfurt, 1998.
Joachim Friedrich Quack :
Zum datum der persischen eroberung Ä gyptens unter kambyses, pp : 228-246, Journal of Egyptian History 4, N°2, Janvier 2011.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Serge Sauneron et Jean Yoyotte :
La campagne nubienne de Psammétique II et sa signification historique, pp : 157-207, BIFAO 50, Le Caire, 1952.
Anthony John Spalinger :
The civil war between Amasis and Apries and the Babylonian attack against Egypt, Acte du premier congrès international d’égyptologie le Caire 02 octobre 1976, Londres, 1976.

 

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