Quelques Rois Achéménides importants :
Artaxerxès I
465 – 424
 

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Sommaire
 

Sa titulature de Pharaon
Son origine
Son règne  
     La révolte d’Égypte
     La guerre contre les Grecs
     Artaxerxès I et les Juifs
Ses constructions
Sa famille
Bibliographie

  DATES  de  RÈGNE  ROI de PERSE
            465-424
 
DATES  de  RÈGNE  PHARAON
            465-424
  P.A.Clayton, D.Sitek
445-424  J.Kinnaer
465/64-424  S.Quirke J.von Beckerath

 

Sa titulature de Pharaon
  • ………………
  • ………………
  • ………………
  • ………………
  • ArtxSsS
    En Persan : Ŗtachschaçā , Artâkhshatra , Artâkhachasecha , Ardeshir , Ardašīr , Artaxšacā 
    En GrecArtaxérxês
      Αρταξέρξης 
Noms de naissance Artakhsassa (Artaxerxès)
ArtxSsS

 

Le tombeau de Artaxerxès I
à Naqsh-e-Rostam

 

Son origine

 
   Artaxerxès I Makrocheir “Longue-Main” (ou Artaserse, en Latín : Artaxerxes, en Persan : Ŗtachschaçā ou Artakhšassa ou Artaxšacā ou اردشیر یکم Ardeshir ou Ardašīr, en Hébreu : ארתחששתא הראשון en Grec : Aρταξέρξης A’  Artaxérxês ou Άρτοξέρξης Artoxérxês), est le cinquième souverain de la dynastie Achéménide, ou le sixième s’il l’on compte Bardiya, d’Août 465 à Décembre 424. Manéthon l’appelle Artaxerxês et lui compte 41 de règne (Africanus) ou 40 ans (Eusebius). Il est aussi surnommé μακρόχειρ Makrocheir, en Latin : Longimanus “Longue Mains“, d’après la légende parce que sa main droite était plus longue que sa gauche. Il fut le fils de Xerxès I et de la Reine Amastris (ou Amestris). Au début de son règne, il fit assassiner Artaban, le ministre et assassin de son père et certains de ses frères, dont à tort, Darius qui avait été accusé par Artaban du meurtre de Xerxès I, et Hystaspès le Satrape de Bactriane après sa révolte pour tenter de lui prendre le pouvoir.
 

 

Son règne

 
      La révolte d’Égypte

 
   Comme son père, il dut faire face à une révolte de l’Égypte. Après l’assassinat de Xerxès I, la lutte pour la succession au trône provoqua un affaiblissement temporaire de l’influence de l’Empire Achéménide sur ses satrapies. Cette opportunité n’échappa pas à Inaros, le Roi Libyen de Cyrène (Peut-être fils de Psammétique III, 526-525), qui engagea des mercenaires afin d’aller combattre les Perses, marquant ainsi le début du soulèvement contre l’occupation de ces derniers en Égypte. À cette époque, la ville de Saïs était gouvernée par le Prince Amyrthée (ou Amonirdisou ou Amirteo), un descendant de l’ex famille royale Saïte et ancêtre du future Pharaon du même nom.


 

Détail de la fresque sous
l’entrée du tombeau du Roi

 

   De 465 à 456, Inaros aida, avec son fils Ithanyras, Amyrthée à se battre contre les armées Perses. Il regroupa les forces nationalistes Égyptienne dans le Delta et se proclama Roi (459 à 456). Athènes consciente de l’importance stratégique à soutenir cette rébellion lui envoya une escadre de 200 navires pour l’aider à affronter les Perses, qui prit position à Chypre sous le commandement de Cimon (v.510-450/449) et Caritímidès.
 
   Artaxerxès I informé de la révolte dans sa satrapie, envoya rapidement une armée d’environ 400.000 hommes et 80 navires, dirigée par le Satrape Achéménès, fils de Darius I. En 459, Inaros écrasa Achéménès, qui mourut dans la bataille ainsi que 100.000 Perses, en Papremi (ou Pampremi, nom d’une zone de l’Égypte citée par diverses sources historiques, mais qui n’a pas encore été identifiée avec certitude, elle était située à l’Ouest du Delta du Nil, peut-être pas loin de Xoïs). L’armée Perse se replia à Memphis. Les Athéniens quand à eux prirent 20 bateaux Perses et coulèrent le reste. En 456 l’armée de la coalition marcha sur Memphis et l’assiégea.
 
   Ils en avaient conquis les deux tiers, lorsque arrivèrent des renforts Achéménides sous le commandement du Satrape Général de Syrie, Mégabaze (ou Mégabyze) à la tête d’une armée de 200.000 hommes et 300 navires commandés par Orisco. En 456, celui-ci repoussa les assaillants dans les marais du Delta. Au cours de ces affrontements Inaros fut blessé à la cuisse. Il s’enfuit à Byblos où il mourut. Il est important de noter qu’il existe plusieurs versions de la mort d’Inaros. Une autre source avance que le Roi fut capturé et envoyé à Suse où il fut crucifié en 454, ou peut-être empalé, alors que cinquante de ses camarades Grecs furent décapités. Enfin, Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.400/395) montre une version encore différente où Inaros fut trahi, capturé et crucifié au cours de l’année 454.
 


 

Récipient en argent au nom
d’Artaxerxès I – Metropolitan Museum
of Art, New York

   Les violents combats dans les marais de la côte durèrent un an et demi. Athènes essaya de prêter main forte aux rebelles en envoyant de nouveaux navires, mais 50 furent coulés par la flotte Phénicienne au service d’Artaxerxès I, commandée par Arsamès (ou Arsame), récemment nommé nouveau Satrape d’Égypte. En Juin 454, les derniers alliés d’Inaros, réfugiés dans une île du Delta, Prosopitis (ou Prosopis ou Niceous ou Nakiyos) furent capturés et amenés à Suse. Selon Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), Mégabaze (ou Mégabyze) avait promis à Inaros que les rebelles Grecs ne seraient pas mis à mort dès leur arrivée dans la ville. Toutefois, selon Joan M.Bigwood, la Reine mère Amastris ne pouvait leur pardonner pour avoir tué Achéménès et elle demanda qu’ils payent de leur vie. Artaxerxès I tenu toutefois la promesse de Mégabaze (ou Mégabyze) pendant cinq ans, mais dut concéder aux exigences de la Reine mère.
 
      La guerre contre les Grecs

 
   À peine les émeutes d’Égypte réglées Artaxerxès I eut à combattre les Grecs. En 450, Il fut battu par l’Athénien, Cimon qui reprit Chypre et en 449/448, il fut contraint de signer la paix avec les Grecs : Paix de Callias, qui mit fin aux Guerres Médiques. Par ce traité les Perses renonçaient aux cités Grecques d’Ionie. La signature de cette paix reste cependant contestée par les spécialistes. Pendant une génération, le calme revint dans l’Empire. Artaxerxès I accueillit l’Athénien Thémistocle (525-460) qui fut le vainqueur de la Bataille de Salamine, après avoir été exilé, victime d’ostracisme.  Artaxerxès I lui octroya la direction de trois cités Grecques d’Asie Mineure : Lampsaque (ou Pityussa sur la rive Sud de l’Hellespont, en Troade), Myonte et Magnésie du Méandre, en Ionie, qu’il géra jusqu’à sa mort depuis cette dernière. Artaxerxès I envisageait de lui confier le commandement d’un corps expéditionnaire en Égypte contre les Athéniens, mais d’après Thucydide (Homme politique et historien Athénien, v.460-v.395) et Plutarque (Philosophe, biographe et moraliste Grec, 46-v.125), Thémistocle préféra se suicider en 460.
 


 

Sigle de la fin du règne d’Artaxerxès I

     Artaxerxès I et les Juifs et la fin de son règne
 
   Artaxerxès I autorisa les Juifs, Esdras (ou Ezra) et plus tard Néhémie, à rentrer à Jérusalem. Il donna à Esdras une lettre de décret lui donnant ordre de prendre en charge les affaires civiles et ecclésiastiques de la nation Juive. Une copie de ce décret peut être trouvée dans le Livre d’Esdras 7:13-28. Celui-ci aurait quitté Babylone, dans le premier mois de la septième année de règne d’Artaxerxès I (~457), à la tête des Juifs qui comprenait des Prêtres et des Lévites. Ils arrivèrent à Jérusalem, au premier jour du cinquième mois de la septième année (Calendrier Hébreu). Certains historiens estiment que cet évènement s’est déroulé plutôt sous le règne d’Artaxerxès II.
 
   La reconstruction de la communauté juive de Jérusalem avait commencé sous Cyrus II (559-529), qui avait permis aux Juifs captifs à Babylone de retourner à Jérusalem et de reconstruire le Temple de Salomon. En l’an 20 du règne d’Artaxerxès I, Néhémie, qui fut échanson du Roi et apparemment un ami, lui raconta les souffrances du peuple Juif et que la ville de Jérusalem était sans défense. Le Roi l’envoya dans la cité avec des lettres de sauf-conduit pour le Gouverneur de la région et pour Asaph, le Garde des forêts royales, afin qu’ils fournissent à Néhémie du bois de charpente pour reconstruire la citadelle et les murs de la ville. Artaxerxès I décéda peu de temps après, le 24 Décembre 424. On pense, comme pour ces prédécesseurs, qu’il fut enterré à Naqsh-e Rostam (à environ six kilomètres au Nord de Persépolis), mais le tombeau lui est attribué de manière anonyme.

 

Pierres taillées représentant des cornes
à l’emplacement du palais d’Artaxerxès I

Photo avant retouche : wikipedia.org

 

Ses constructions

 
   Artaxerxès I n’eut pas une activité de bâtisseur énorme. Il va surtout embellir et terminer les travaux de son père et ce principalement à Persépolis, comme la salle des Cent Colonnes. Un palais semble avoir été construit dans l’angle Sud-ouest de la Terrasse, qui est attribué à Artaxerxès I. Les ruines que l’on peut observer aujourd’hui (Photo) ne correspondent pas à ce palais, mais à une construction résidentielle post-Achéménide. Des sculptures représentant des cornes ont été disposées près du mur de la terrasse, dont on ne connaît pas la fonction. Elles ont été retrouvées enterrées au pied de la Terrasse.
 

Sa famille

 
   Artaxerxès I eut quatre femmes :
 
Damaspia (ou Jāmāspi ou Damaspya, en Grec : Дамаспия Damaspïya, en Persan : داماسپیا), qui, selon Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), mourut le même jour que son époux. Elle lui donna un fils :

Xerxès II (ou Jerjes, en Persan : Xšayāršā ou ‏Chaschayārschā خشیارشا, en Hébreu : חשיארש השני) qui succéda à son père en 424.
 

• Alogyne (ou Alogine ou Alogune, en Persan : آلگون Elgon) de Babylone, une concubine, qui lui donna un fils :

Sogdianos ou Sekyndianos ou Sogdien, en Persan : Sogdyậna سغدیانوس, en Hébreu : סוגדיאנוס  Sogdianh), qui fut Roi de 424 à 423.
 

• Andia, une autre concubine, qui est donnée par certains comme une fille du Roi de Babylone Nabuchodonosor IV (521), ce qui semble peu probable compte tenu des dates. Elle lui donna deux enfants :
  Une fille :

Parysatis (En Grec : Παρύσατις, en Persan : پروشات, en Babylonien : Puru-‘-šátiš) qui Selon certains spécialistes naquit en 478 et mourut en 398. Elle épousa ses demi-frères Sogdianos et Darius II.

  Un fils :

Bogapaeus (ou Bagapaios ou Bagapeo).
 

• Cosmartidène (ou Kosmartydène) de Babylone, que quelques spécialistes identifient à Esther. Elle lui donna deux fils :

Darius II (ou Ochos ou Nothos, en Persan : Dārayavahusch ou Dārayavausch), qui fut Roi de 423 à 404.
Arsitès (ou Arsites ou Arsita). Certains documents mis au jour à Babylone mentionnent un Prince Arrishittu (ou Arrišittu). Certains spécialistes pensent que cet Arrishittu serait la même personne qu’Arsitès. Cela placerait la mort de ce dernier après 417, l’année de laquelle les documents sont datés.
 

• Une autre femme, dont le nom est inconnu, qui est donnée par Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355, Les Helléniques, II, 1), qui lui donna un enfant :

Une fille dont le nom est inconnu mais qui épousa Hieramenès et fut la mère d’Autoboesacès et Mitraeus.

 
Par différentes autres épouses Artaxerxès I aurait eu onze autres enfants.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Pierre Briant : 
Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.
Maria Brosius :  
Women in ancient Persia, 559-331 BC, en Français, Les femmes dans la Perse antique, 559-331 av.J.C, Clarendon Press, Oxford, 1998.
The Persian Empire from Cyrus II to Artaxerxes I, London Association of Classical Teachers, London, 2000.
The Persians. An introduction, Routledge, London, 2006.
Andrew R.Burn :
Persia and the Greeks : The defence of the West, c. 546-478 B.C, St. Martin’s Press, New York, 1962-1963 – Minerva Press, New York, 1962-1962 – Stanford University Press, Stanford, 1984 – Folio Society, London, 1984-2002 – Duckworth, London, 1990.
John Manuel Cook :
The rise of the Achæmenids and establishment of their Empire, pp : 200-291, Cambridge History of Iran 2, 1985. 
Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev :
A political history of Achaemenid empire, E.J.Brill, Leiden, New York, Köln, 1989.
Heidemarie Koch :
Achämeniden-Studien, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1993.
Amélie Kuhrt :
The Persian Empire : A corpus of sources from the Achaemenid period, Routledge, New York, 2010.
Albert Ten Eyck Olmstead :
History of the Persian empire : Achaemenid period, University of Chicago Press, Chicago, 1948.
Christine Palou et Jean Palou :
La Perse antique, Presses Universitaires de France, Paris, 1962.
Jean Perrot :
La période Achéménide, Iran Bastan Museum, Téhéran, 1972.
Thierry Petit :
Satrapes et satrapies dans l’empire achéménide de Cyrus le Grand à Xerxès Ier, Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l’Université de Liège, Liège, 1990 – Diffusion, Belles lettres, Paris, 1990.
Rüdiger Schmitt :
Achaemenid dynasty, Encyclopaedia Iranica vol.3, Routledge & Kegan Paul, London, 1983.
Charles Forster Smith :
A study of Plutarch’s Life of Artaxerxes, with especial reference to the sources, Printed by Metzger & Wittig, Leipzig, 1881.
Marc Van De Mieroop :
A history of the ancient near east : Ca. 3000–323 BCE, Blackwell History of the Ancient World series, 2003.
Willem J.Vogelsang :
The rise and organisation of the Achaemenid Empire : The eastern Iranian evidence, E.J. Brill, Leiden, 1992.
Donald N.Wilber :
Persepolis : The archaeology of Parsa, seat of the Persian kings (Rev. ed.), Darwin Press, Princeton, 1989.
Daniel Josef Wiesehöfer :
Ancient Persia : 550 BC to 650 AD, I.B. Tauris, London, New York, 1996 – 2001.

 

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