Ve  DYNASTIE
 
2465    à     2323
 
Memphite  ( Memphis )
 

Nous avons besoin de vous

 

   Pour beaucoup d’égyptologues, la Ve dynastie n’apparaît pas comme une suite directe de la lignée royale précédente. Un mythe (Le papyrus Westcar) explique le changement de dynastie entre la IVe et la Ve : Le Dieu aurait pris la forme de Raoueser, un Grand-Prêtre d’Horus de Sakhébou (Près d’Héliopolis.) Il aurait séduit une dénommée, Rêdjedet (ou Redjdjeded ou Redjdjedet), l’épouse de celui-ci et lui aurait fait trois enfants qui sont les trois premiers Rois de la Dynastie. Outre la légende, il est à noter que pour quelques spécialistes, “dans la réalité”, la Reine Khentkaous I, demi-sœur (ou sœur) et épouse de Shepseskaf (IVe dynastie), se serait remariée avec Ouserkaf, premier Roi de la dynastie, et aurait eu deux enfants : Sahourê et Néferirkarê I Kakai, deuxième et troisième Roi. Pour d’autres Ouserkaf est son fils et ce dernier épouse la Reine Néferhétepès, fille de Djédefrê (IVe dynastie), qui sera la mère des deux Rois suivants. Il n’y a aucune preuve indéniable pour confirmer l’une ou l’autre des théories au jour d’aujourd’hui. On peu juste en déduire que quelque soit la version, la fin de la IVe dynastie fut peut-être dominée par des querelles de prétendants au trône.
 
   Selon Pascal Vernus et Jean Yoyotte, à partir de la Ve dynastie, on assiste à une évolution sociologique importante qui va être la cause de la diminution des pouvoirs du Roi. Les plus hautes dignités ne sont plus exclusivement l’apanage des membres de la famille royale. Par exemple la fonction de Vizir peut échoir à des particuliers sans lien de sang avec le Roi, ce qui n’était pas le cas jusque dans le milieu de la dynastie précédente, au contraire. Chaque "Maison" (ministère) est dédoublée, une pour la Haute-Égypte et une pour la Basse-Égypte. Les plus importantes "Maison" sont : La Double Maison blanche (Le Trésor), le Double Bureau (Les archives royales) et le Double Grenier (Les entrepôts royaux). Le Vizir en assumait la direction sauf pour le Double Bureau qui avait à sa tête un préposé. L’administration va donc s’alourdir et les premières lignées de grands dignitaires vont apparaître, surtout à l’échelon provincial. Elles vont finir par créer des pouvoirs locaux autonomes, concurrents du pouvoir central.
 
   Abydos devient la ville sainte consacrée au Dieu Osiris, mais sous la dynastie le culte solaire de prend beaucoup d’importance et les Rois à partir de Sahourê, ajoutent définitivement à leur titulature le nom : sA Ra "Sa-Rê" "Fils de Rê". Les frontières sont sécurisées par des campagnes militaires contre, les Nubiens au Sud et les nomades et Libyens au Nord. Les expéditions au Sinaï, à Byblos et aux carrières de diorite de Nubie se poursuivent. Les Souverains de la dynastie vont abandonner les pyramides monumentales pour des édifices de dimensions plus modestes et un nouveau lieu de construction pour les nécropoles royales est choisi, au Nord de Saqqarah, à Abousir. Cinq Rois de la dynastie vont y édifier leur sépulture. Le plus connu des souverains de la Ve dynastie est Ounas, en raison en grande partie aux Textes des Pyramides que Gaston Maspero a découverts dans son monument funéraire et qui constituent un ensemble de formules magiques destinées à assurer la survie du Roi dans l’au-delà.

 

  Liste des Rois de la Ve dynastie :      Voir l’article sur
l’art à l’Ancien Empire

Généalogie de la Dynastie
 

Les Pyramides
Ouserkaf
Sahourê
Néferirkarê I Kakaï
Shepseskarê
Néferefrê ou Rênéferef
Niouserrê Ini
Menkaouhor
Djedkarê Isési
Ounas
2465-2458
2458-2446
2446-2438
2438-2431
2431-2430
2430-2399
2398-2389
2389-2357
2356-2323

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la dynastie voir les ouvrages de :
 
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et Janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et Mai 1995.
Ludwig Borchardt :
Das grabdenkmal des königs Sahu-re, J.C.Hinnrichs, Leipzig, 1913.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994.
Hans Wolfgang Helck :
Geschichte des Alten Ägypten, Brill, Leiden 1968 et 1981.
Jean-Philippe Lauer et Audran Labrousse :
Les complexes funéraires d’Ouserkaf et de Néferhétepès, 2 vol., BiEtud 130, IFAO, Le Caire, 2000.
Silke Roth :
Die Königsmütter des Alten Ägypten von der Frühzeit bis zum Ende der 12. Dynastie, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 2001.
Thomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Wilfried Seipel :
Les études sur les reines égyptiennes de la période de début et de l’Ancien Empire (Untersuchungen zu den ägyptischen Königinnen der Frühzeit und des Alten Reiches), Éditeur inconnu, 1980.
Jean Vercoutter :
Les affamés d’Ounas et le changement climatique de la fin de l’Ancien Empire, MGEM, IFAO, Le Caire, 1985.
Miroslav Verner :
Abusir III : The Pyramid Complex of Khentkaus, Universitas Carolina Pragensis, 1995 – Academia, nakladatelstvi Academie ved ceske republiky, Janvier 2001.
Die Pyramiden, Rowohlt TB, Reinbek, 1997 – Décembre 1999 et 2001.
Archaeological Remarks on the 4th and 5th Dynasty Chronology, pp : 363–418, Archiv Orientální 69, Prag, 2001.
Abusir I : The realm of Osiris, The American University in Cairo Press, Novembre 2002 et Février 2003.
Miroslav Verner et Vivienne G.Callender:
Abusir VI : Djedkares family cemetery, Set Out, Janvier 2002 – En Français, Aboussir VI, Éditeur inconnu, Le Caire, 2002.
Jürgen Von Beckerath :
Handbuch der ägyptischen königsnamen, MÄS 20, Deutscher Kunstverlag, München, Janvier 1984 – MÄS 49, Philipp von Zabern Mainz, Janvier 1999.
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.
Hanna Vymazalová :
Chronology and archaeology in ancient Egypt : (the third millennium B.C.), Czech Institute of Egyptology, Faculty of Arts, Charles University in Prague, 2008.
Toby Alexander Howard Wilkinson :
Early dynastic Egypt,Routledge, London, New York, Mars 1999 et Juin 2001.
Royal annals of ancient Egypt : The Palermo stone and its associated fragments, Kegan Paul International, New York, Distributed by Columbia University Press, Janvier 2000.

 

 

   Ouserkaf  ou  Userkaf     DATES  de  RÈGNE
     2465-2458
  J.P.Allen, J.Kinnaer, O.Vendel
2524-2517  P.A.Piccione
2513-2506  D.B.Redford
2500-2490  R.Krauss, T.Schneider
2498-2491  P.A.Clayton
2494-2487  I.Shaw
2484-2477  D.Sitek
2479-2471  J.von Beckerath
2471-2464  A.M.Dodson
2454-2447  J.Malek
2450-2442  A.Eggebrecht
 
  • Hr iri-mAat
  • iri-mAat nbti
  • nfr bik nbw
  • ……………
  • wsr-kA.f ,[wsr]-kA-[ra]
     
    Ousercherês   ou  Usercherês  (Manéthon)
     

 

   TITULATURE
Nom d’Horus   Horus Irimaât
(Horus qui fait ce qui est juste)
Hr iri-mAat
Nom de Nebty Irimaât Nebty
(Les deux Dames qui font ce qui est juste)
iri-mAat nbti
Nom d’Horus d’or Néfer Bik Nebou
(le faucon d’or est divin)
nfr bik nbw
Abydos 26
Saqqarah 25
 
Nom de naissance
(Nomen)

 
Turin 3.17
Ouserkaf
(Son ka est puissant)
wsr-kA.f
Ouserkarê
(Le ka de Rê est puissant)
[wsr]-kA-[ra]

 
   Manéthon l’appelle Ousercherês ou Usercherês et lui compte 28 ans de règne (Africanus). Le Papyrus de Turin lui en compte 7 ans. La Pierre de Palerme mentionne quelques événements entre l’an 2 et 7 de son règne. Cependant, encore aujourd’hui la durée exacte de son règne reste inconnue. Selon Miroslav Verner, sa dernière année connue serait celle où un 3e décompte du bétail, aux fins de recouvrement de l’impôt, aurait eu lieu. Comme on ne sait pas si ce comptage avait lieu tous les ans ou tous les deux ans la durée de règne du Roi serait entre 3 et 7 ans. La majorité des égyptologues est d’accord pour dire qu’il eut de toute façon un règne assez court. Suite aux dernières études d’inscriptions trouvées dans son temple solaire d’Abousir on peut l’estimer entre 7 et 8 ans.


Statue d’Ouserkaf –
Musée Égyptien du Caire

 
   Il y a un grand débat sur l’origine de ce Roi, plusieurs avis sont avancés. Il est pour certains le petit-fils de Djédefrê par sa fille Néferhétepès. Pour d’autres celui de Menkaourê (ou Mykérinos) par sa fille Khentkaous I et Shepseskaf, celle-ci est aussi donnée comme son épouse, se remariant après le décès de Shepseskaf. Selon un mythe Égyptiens (Le papyrus Westcar), Ouserkaf serait le premier enfant né d’une union du Dieu . La divinité aurait pris la forme de Raoueser, un Grand-Prêtre d’Horus de Sakhébou (Près d’Héliopolis). Il aurait séduit une dénommée Rêdjedet ou Redjdjedet), l’épouse de celui-ci et lui aurait fait trois enfants qui furent les trois premiers Rois de la Ve dynastie.
 
   Une hypothèse très rependue était celle de Ludwig Borchardt. L’égyptologue prétendait qu’Ouserkaf était le fils d’un Prêtre d’Héliopolis, Néferhotep et de la Princesse Néferhétepès, fille du Roi Djédefrê. Dans cette version Néferhétepès serait peut-être la Rêdjedet du Papyrus Westcar. Ouserkaf aurait ensuite épousé Khentkaous I, veuve de Shepseskaf, légitimant ainsi son accession au trône. Khentkaous I lui aurait donné deux fils, Sahourê et Néferirkarê I Kakaï, qui sont les Rois suivants. Si la majorité des spécialistes optaient pour cette dernière proposition, il semble depuis peu qu’il apparaisse un nouveau désaccord, car il faut ajouter à ce problème déjà compliqué la présence certifiée d’une Reine au nom de, Néferhétepès à qui l’on attribue avec certitude le petit complexe pyramidal proche de celui d’Ouserkaf.
 
   Ceci-dit, après études, il y a presque unanimité pour dire qu’elle est sûrement la même que la fille de Djédefrê. Les découvertes récentes faites à Saqqarah, dans le temple solaire d’Ouserkaf à Abousir et dans le tombeau de Néferhétepès, viennent remettre en question les affirmations de Ludwig Borchardt. En effet, selon Jean-Philippe Lauer et Audran Labrousse les indices tendent prouver qu’Ouserkaf aurait épousé Néferhétepès, fille de Djédefrê et celle-ci lui aurait donné un fils, Sahourê. On confirmerait par cette hypothèse qu’Ouserkaf serait le fils de Khentkaous I et de Shepseskaf. C’est cette proposition qui aujourd’hui est retenue par la grande majorité des chercheurs. D’après les égyptologues cette supposition est confirmée par un des titres de la Reine Néferhétepès : Mère du Roi  (mwt-nswt). Le problème est que Khentkaous I à aussi ce titre qui a été retrouvé. (Pour plus de détails, voir les deux articles sur les deux Reines).
 

   Sous le Règne d’Ouserkaf on assiste à l’apparition, du culte d’Isis et à l’élévation de celui de au sommet du panthéon Égyptien. Les Rois, après lui, ajouteront très souvent "Sa-Ra" "Fils de Rê" sARa  à leur patronyme. La Roi va favoriser aussi le culte d’Hathor. Le règne d’Ouserkaf est peu connu en raison des rares vestiges datant de son règne retrouvés aujourd’hui. En ce qui concerne la politique intérieure ou extérieure du Roi nous manquons considérablement de renseignements. Il est juste confirmé dans des représentations de son temple funéraire de Saqqarah, qu’au cours de son règne une ou des expéditions sont menées au Liban et en pays de Pount. Ouserkaf n’a pas été, dans le cadre de l’histoire Égyptienne, apprécié très longtemps. Son culte funéraire fut très court et ses bâtiments déjà vétustes furent laissés à l’abandon. Au cours du Moyen Empire (2022-1650)au début de la XIIe dynastie (1991-1783), le Roi Amenemhat I (1991-1962) fit démolir des parties du complexe pyramidal d’Ouserkaf et utilisa les pierres pour construire sa propre Pyramide à Licht.
 
   De son activité de bâtisseur on retient, des temples, dont un temple consacré à Atoum-Rê à Saqqarah, des constructions d’obélisques gigantesques et enfin et surtout son complexe funéraire. Il est situé presque exactement à l’angle Nord-est de celui de celui de Djoser (2628-2609) à Saqqarah. Le retour sur ce site et plus précisément à l’emplacement déjà choisi pour le complexe de Djoser, est intéressant et peu avoir un aspect symbolique. Le prédécesseur d’Ouserkaf, Shepseskaf (2472-2467), dernier Roi de la IVe dynastie, avait déjà choisi de revenir à Saqqarah après que plusieurs générations aient préféré des emplacements du Nord, tel que Guizèh et Abou Rawash (ou Abou Roach ou Abu Roache). Le complexe funéraire d’Ouserkaf était appelé : wab-swt  "Le plus pur des endroits".


 

Vestiges de la pyramide d’Ouserkaf

 
   Le complexe funéraire d’Ouserkaf dévie de la tradition. Il se compose bien de toutes les pièces traditionnelles, mais celles-ci sont arrangées d’une manière assez peu commune. Le temple funéraire, par exemple, est orienté vers le Sud au lieu de l’Est. Ceci est expliqué, par certains spécialistes comme le fait du choix de l’endroit où le Roi a voulu que son monument soit construit, par d’autres comme expérience théologique de courte durée. La pyramide principale du Roi a une base de 73,30 m avec une pente de 53o 7′ 48" pour une hauteur originelle de 49 m. Elle est de ce fait considérablement plus petite que la pyramide voisine à degrés de Djoser, ou que celle de Menkaourê (ou Mykérinos, 2492-2472) à Guizèh.
 
   Ouserkaf choisit aussi d’établir un nouveau type de temple, consacré au culte du soleil, (Le temple solaire) dans un endroit à plusieurs kilomètres au Nord de son complexe funéraire, à Abousir. Il est non seulement le premier Roi à créer ce genre de temple, mais également le premier Roi à lancer une activité de construction à Abousir. Un exemple qui sera suivi de plusieurs autres Rois de la Ve dynastie. Le choix d’Ouserkaf pour ce site a pu avoir été dicté par le fait que Saqqarah, qui avait déjà eu une certaine activité de construction, devenait surchargé pour ce nouveau type de temple.
 
   Ouserkaf eut deux épouses :
 
• Une dont le nom est inconnu qui lui donne un enfant :

Shepseskarê (Roi de 2438 à 2431, filiation incertaine).

 
• et pour la deuxième, soit :

Néferhétepès (ou Neferetepes ou Nefer hetepes – Nfr Htp.s Sa paix / Grâce est beauté) qui est sûrement la fille de Djédefrê et de la Reine Hetephérès II.
Soit
Khentkaous I (ou Khentkawes ou Khenet-Kaous ou Khentykaous ou Chentkaus – #nt kAw=s ), qui est une fille de Menkaourê (ou Mykérinos), mais on ne connait pas avec certitude le nom de sa mère. On sait qu’elle portait les titres : Mère du Roi (mwt-nswt) ; Mère du Roi de haute et Basse-Égypte (mwt-nsw-bity) ou Mère des deux Rois de Haute et Basse-Égypte (mwt-nswt-biti).

 
Une de ces deux Reines lui donne Sahourê et Néferirkarê I Kakai qui sont les Rois suivants, il semble que ce soit plutôt Néferhétepès.

 

 

   Sahourê  ou  Sahure         DATES  de  RÈGNE
       2458-2446
  J.P.Allen, J.Kinnaer, O.Vendel
2517-2505  P.A.Piccione
2506-2492  D.B.Redford
2491-2477  P.A.Clayton
2490-2475  R.Krauss, T.Schneider
2487-2475  I.Shaw
2477-2463  D.Sitek
2471-2458  J.von Beckerath
2464-2452  A.M.Dodson
2447-2435  J.Malek
2444-2433  P.Vernus, J.Yoyotte
2442-2430  A.Eggebrecht

 
  • Hr nb-xaw
  • nb-xaw nbti
  • bikw nbw
  • ……………….
  • sAHw-ra

  •  
    Sephrês   (Manéthon)
     

 

   TITULATURE
Nom d’Horus Horus Nebkhâou
(Horus le Seigneur des apparitions)
Hr nb-xaw
Nom de Nebty Nebty Nebkhâou
(Les deux Dames Maîtresses des apparitions)
nb-xaw nbti
Nom d’Horus d’or Bikou Nebou
(L’or des deux faucons d’or)
bikw nbw
Nom de naissance
(Nomen)

Abydos 27
Sahourê
(Rê est le protecteur) ou
(Celui qui est proche de Rê)

sAHw-ra


 

 Cartouche du Roi sur
un fragment de pierre

   Manéthon l’appelle Sephrês et lui compte 13 ans de règne (Africanus). Le Papyrus de Turin (3.18) a une lacune sur son nom mais lui en compte 12 ans, tandis que la Pierre de Palerme donne quatorze ans. Cependant, encore aujourd’hui la durée exacte de son règne reste inconnue. Selon Miroslav Verner, sa dernière année connue serait celle où un 6e ou 7e décompte du bétail, aux fins de recouvrement de l’impôt, aurait eu lieu. Comme on ne sait pas si ce comptage avait lieu tous les ans ou tous les deux ans la durée de règne du Roi serait entre 7 et 14 ans. Cette date signifierait que Sahourê mourut dans sa 13e année, soit un règne de 13 ans et 5 mois et 12 jours. La majorité des égyptologues est en effet d’accord pour dire qu’il eut un règne entre 12 et 13 ans. Cette théorie tient à la fois des sources contemporaines et des textes développés plus tard.


 

Statue de Sahourê –
Metropolitan Museum of Art

 
   Concernant son origine et ses relations familiales, la recherche est dans une large mesure dans l’obscurité. Se basant sur le papyrus Westcar, Sahourê à longtemps été considéré par les spécialistes, dont Ludwig Borchardt à l’origine de cette thèse, comme le fils de Khentkaous I et de Shepseskaf. Les découvertes récentes faites à Saqqarah, dans le temple solaire d’Ouserkaf à Abousir et dans le tombeau de Néferhétepès, ont apporté des indices qui tendent prouver qu’Ouserkaf aurait épousé Néferhétepès, fille de Djédefrê et celle-ci lui aurait donné Sahourê. Cette proposition est aujourd’hui retenue par la grande majorité des chercheurs. D’après les égyptologues cette supposition est confirmée par un des titres de la Reine Néferhétepès : Mère du Roi  (mwt-nswt).
 
   Nous n’avons, encore à ce jour, que très peu de références à son sujet. Ce Roi est surtout connu pour la construction de son complexe funéraire. Le seul document important sur ses activités reste la Pierre de Palerme. Elle témoigne au long de son règne d’une vivacité religieuse importante. Sahourê augmente d’ailleurs considérablement les terres allouées à chaque clergé, renforçant notamment l’influence de celui d’Héliopolis. Selon Thomas Schneider on connait au moins deux Vizirs à la tête de l’administration nationale : Sekhemkarê et Ouerbaouba. Ce dernier ne semble pas être issu de la famille royale comme c’était généralement le cas. Sahourê fera creuser le canal qui relie la Mer Rouge à la Méditerranée. En politique extérieure on sait que le Roi mène une guerre contre les Libyens et les Bédouins de la péninsule du Sinaï. Nous avons également connaissance qu’il envoie des escadres pacifiques jusqu’en Asie Mineure.
 
   Les reliefs de son temple funéraire, sont ornés de représentations de pays vaincus et on y voit aussi le retour d’une expédition maritime, probablement revenant de Byblos et de Syrie, chargée de cèdres du Liban. Il mène aussi des expéditions au Sinaï et aux carrières de diorite d’Abou Simbel et, selon Thomas Schneider, aux mines d’or de l’Ouâdi al-Gidami dans le désert oriental. Enfin aux pays de Pount (Probablement sur la côte Soudanaise), à la tête d’une flotte puissante, pour ramener de la myrrhe, de la malachite et de l’électrum. La Pierre de Palerme nous confirme que lors de la dernière année du règne de Sahourê on enregistre l’arrivée d’importantes quantités de marchandises commerciales en provenance du pays Pount.
 
   Sahourê est le premier Roi à faire construire son monument funéraire à Abousir au Nord de Saqqarah, transformant le site en nécropole dynastique. En cela, il a pu avoir été influencé par la décision de son prédécesseur Ouserkaf de construire un temple solaire à cet endroit. Un autre facteur qui aura certainement déterminé le choix du Roi, c’était la proximité du lac Abousir, qui rendait le complexe facilement accessible. Malgré son état très délabré, le complexe funéraire de Sahourê à été bien défini par les archéologues. Il contient tous les éléments qui, à cette époque, étaient devenus standard : Une pyramide à l’Ouest (hauteur originelle, 79 m et Hauteur actuelle, 47/48 m) avec son entrée sur sa face Nord et un temple funéraire s’étendant à l’Est. Il y avait également une pyramide satellite au Sud-est, encadrée de son propre mur d’enceinte, une chaussée joignant le temple de vallée (ou temple d’accueil ou temple bas) au temple funéraire (ou temple haut).
 
   La pyramide d’une Reine semble, elle, être absente. Au fond du complexe, à l’Ouest, devant la pyramide du Roi, se trouvait une petite cour ouverte dans laquelle se dressait la stèle fausse porte. Le temple de la vallée, comme son temple funéraire est finement décoré. Ce dernier est l’un des mieux conservés de l’histoire Égyptienne. Comme son prédécesseur, Ouserkaf, Sahourê a également construit un temple solaire, qui n’est cependant aujourd’hui seulement connu que par les sources écrites. Celles-ci indiquent qu’il se nommait "Sekhet-Rê" "le Champ de Rê". Il n’a pas été retrouvé pour le moment, on pense qu’il doit se situer quelque part entre les sites Abou Ghorab et Abousir. Ce temple est cité dans les annales royales lors de la 5e année du règne. Elles nous renseignent aussi sur le nom des divinités, et Hathor qui y étaient adorées. D’autres Dieux sont également honorés, telles que l’Ennéade d’Héliopolis, Nekhbet et Ouadjet.


 

Cartouche de Sahourê inscrit sur
une architrave de son temple funéraire

 
   Sahourê n’eut qu’une épouse connue, et encore qui est très incertaine :
 
• Néferetnebty (ou Néferethanebty ou Nofret-ha-Nebty ou Meretnebty) qui serait une Princesse Phénicienne (?). C’est dans le temple funéraire du Roi à Abousir, que Aidan Marc Dodson à relevé des inscriptions et représentations qui attesteraient cette femme au souverain, mais on sait très peu de chose sur elle. Selon Tarek El Awady, suite à de nouvelles fouilles dans la chaussée de la pyramide, en 2003, où des fragments de bas-relief furent mis a jour et où le nom de la Reine est lisible, elle se nommerait Méretnebty et non Néferetnebty ?. Elle avait les titres de : Grande de louanges (wrt-hzwt) ; Épouse du Roi, sa bien-aimée (Hmt-nswt meryt.f) ; Celle qui voit Horus et Seth (mAAt-@r-¤tx) ; Intime d’Horus (tist @r). On trouve aussi la trace de quatre enfants dont elle est peut-être la mère :

Netjerirenrê, qui selon Miroslav Verner prendra le trône en tant que Shepseskarê.
Ranéfer Khakar, qui selon Miroslav Verner montra sur le trône en tant que Néferirkarê I Kakaï.
Horemsaf.
Nebânkhrê.

 
   Son successeur n’est pas son fils aîné et héritier, Netjerirenrê, mais Néferirkarê I Kakaï dont les origines sont très discutées. Sur certains bas-reliefs du temple funéraire de Sahourê, une inscription secondaire donne à l’une des personnes représentées dans l’entourage du Roi, le nom de Néferirkarê I avec les insignes et titres royaux. C’est sur cette base, que certains égyptologues ont conclu que Néferirkarê I et Sahourê étaient frères. Si c’est vrai, ce serait la preuve que Néferirkarê I a usurpé le trône au détriment de son neveu Netjerirenrê, qui, selon Miroslav Verner, était apparemment encore un enfant à la mort de Sahourê. Cela peut indiquer certains problèmes politiques dynastiques internes à la succession royale, pendant cette période.

 

  

   Néferirkarê I  Kakaï         DATES  de  RÈGNE
        2446-2438
    J.P.Allen
2505-2495  P.A.Piccione
2492-2483  D.B.Redford
2477-2467  P.A.Clayton
2475-2465  R.Krauss, T.Schneider
2475-2455  I.Shaw
2463-2453  D.Sitek
2458-2438  J.von Beckerath
2452-2442  A.M.Dodson
2446-2426  J.Kinnaer, O.Vendel
2435-2425  J.Malek
2433-2414  P.Vernus, J.Yoyotte
2430-2410  A.Eggebrecht
 
  • Hr wsr-xaw
  • wsr-xaw nbti , nb.ti xam
  • sxmw nbw
  • nfr-ir-kA-ra
  • kAkAi

  •  
    Nephercherês  (Manéthon)
   

 

   TITULATURE

Nom d’Horus Horus Ouserkhâou
(Horus, la force des apparitions)
Hr wsr-xaw
Noms de Nebty Ouserkhâou Nebty
(La force des deux Dames est apparue)
wsr-xaw nbti
Nebty Kaouem
(Les deux Dames fortes d’apparitions)
nb.ti xam
Nom d’Horus d’or Sekhemou Nebou
(Le faucon d’or au pouvoir doré)
sxmw nbw
Nom de Roi
(Prenomen)
Néferirkarê
(Ce que fait le Ka de Rê est parfait)
nfr-ir-kA-ra
Nom de naissance
(Nomen)

Abydos 28
Kakai
(La force du Ka du Roi)
kAkAi

 
   Manéthon l’appelle Nephercherês et lui compte 20 ans de règne (Africanus). Le Papyrus de Turin (3.19) a une lacune sur son nom. Les fréquentes références au Roi dans les tombes voisines de son complexe funéraire, sous le nom Kakaï, ont mené à la déduction qu’il s’agissait probablement de son nom de naissance “Sa-Ra”. Miroslav Verner, se basant sur son étude de la Pierre de Palerme qui conserve la trace du 5e décompte du bétail sous son règne, aux fins de recouvrement de l’impôt, avance qu’il régna 11 ans et qu’il monta sur le trône le 29e jour du 2e mois de la saison Shemou. La majorité des égyptologues s’accordent pour une durée de règne n’excédant pas les 12 ans. Le fait que le complexe funéraire du Roi ne soit pas achevé conforte la théorie d’un règne relativement court.
 
   Son origine est encore de nos jours très discutée. En fonction des spécialistes, il serait le deuxième ou troisième fils d’Ouserkaf, soit de son union avec la Reine Khentkaous I soit de celle avec la Reine Néferhétepès. Sur certains bas-reliefs du temple funéraire de Sahourê, une inscription secondaire donne à l’une des personnes représentées dans l’entourage du Roi, le nom de Néferirkarê avec les insignes et titres royaux. C’est sur cette base, que certains égyptologues ont conclu que Néferirkarê et Sahourê étaient frères. Si c’est vrai, ce serait la preuve que Néferirkarê a usurpé le trône au détriment de son neveu Netjerirenrê, qui, selon Miroslav Verner, était apparemment encore un enfant à la mort de Sahourê. Cela peut indiquer certains problèmes politiques dynastiques internes à la succession royale pendant cette période. Selon Verner, il est un fils de Sahourê et de la Reine Néferetnebty (ou Néferethanebty), de son nom de naissance, Ranéfer Khakar, et monte sur le trône en tant que Néferirkarê I Kakaï.


 

Pyramide de Néferirkarê I Kakaï

 
  On ne sait pas grand chose de son règne. Ce Roi est surtout connu grâce à son temple solaire et son complexe pyramidal à Abousir. Néferirkarê I mène une guerre contre les Libyens et il envoie de nouvelles escadres pacifiques en Asie Mineure. Des inscriptions sur la Pierre de Palerme auraient été rédigées sous son règne. Un décret qui exemptait le personnel appartenant à un temple d’effectuer des travaux obligatoires, montre que la fiscalité a été imposée à tous comme une règle générale sous le règne de Néferirkarê. Une cachette importante a été découverte dans le temple funéraire de Néferirkarê entre 1893 et 1907.
 
   Elle contenait les papyri administratifs de l’Ancien Empire, connus aujourd’hui sous le nom de "Papyri d’Abousir". L’un des documents est une lettre personnelle du Roi Djedkarê Isési adressée aux responsables des sacrifices du temple funéraire de Néferirkarê, qui fait état de l’approvisionnement du temple. La Pierre de Palerme enregistre que Néferirkarê honora les clergés des divinités d’Héliopolis en leur attribuant de nouvelles terres en gage de l’entretien des sanctuaires de la grande Ennéade et des Dieux de Kherâha, ville au Sud d’Héliopolis. Ces indications confirment que les cultes pratiqués dans cette dernière prennent davantage d’importance sous le règne Néferirkarê I.
 
   Néferirkarê édifie à Abousir son complexe funéraire dont sa pyramide si elle avait été terminée, aurait atteint une hauteur de 72 mètres. Son complexe sera achevé par son successeur. La pyramide du Roi portait le nom de Néferkarê est le Bâ. Les fournitures à destination des complexes funéraires prennent une importance considérable dans l’économie et grève de plus en plus le budget de l’État. Ce fait est révélé dans les archives administratives du temple funéraire de Néferirkarê I Kakaï.
 
   Néferirkarê I n’a qu’une épouse attestée :
 
Khentkaous II (ou Khentkawes ou Khenet-Kaous ou Khentykaous ou Chentkaus – #nt kAw=s). Elle a très longtemps été confondue avec son homonyme Khentkaous I. Ce sont les découvertes du complexe de l’épouse de Néferirkarê à Abousir, près de celui du Roi, qui ont permis d’écarter définitivement l’idée qu’il n’y eut qu’une seule Reine de ce nom et par la même occasion de lui attribuer cette sépulture. Son complexe pyramidal complet se situe non loin des complexes funéraires de son époux et de son premier fils. Il fut découvert en 1976 par Miroslav Verner. Son équipe y dégagea des fragments du sarcophage en granit de la Reine et une partie des archives du temple inscrite sur des papyri qui indiquent que son culte fut célébré pendant près de trois siècles. Elle donna deux enfants au Roi :
 

Néferefrê (ou Néferrê), l’aîné, qui sera Roi de 2431 à 2430.
Niouserrê Ini qui sera Roi de 2430 à 2399 succédant à son frère, cependant du fait de leur jeune âge c’est Khentkaous II qui assurera la régence.

 

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