Le tombeau de Artaxerxès I à Naqsh-e-Rostam
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Son origine
Artaxerxès I
Makrocheir “Longue-Main” (ou Artaserse, en Latín : Artaxerxes, en Persan : Ŗtachschaçā ou Artakhšassa ou Artaxšacā
ou
اردشیر یکم Ardeshir ou Ardašīr, en
Hébreu :
ארתחששתא הראשון
en Grec :
Aρταξέρξης A’ Artaxérxês ou
Άρτοξέρξης Artoxérxês),
est le cinquième souverain de la dynastie Achéménide, ou
le sixième s’il l’on compte Bardiya, d’Août
465 à Décembre 424.
Manéthon
l’appelle Artaxerxês et lui compte 41 de règne (Africanus) ou 40 ans (Eusebius). Il est aussi
surnommé μακρόχειρ Makrocheir, en Latin :
Longimanus “Longue Mains“, d’après la légende parce que sa main droite était plus
longue que sa gauche. Il fut le fils de
Xerxès I et de la Reine
Amastris (ou
Amestris). Au début de son règne, il fit assassiner Artaban, le ministre et assassin de son père et certains
de ses frères, dont à tort, Darius
qui avait été accusé par Artaban du meurtre de
Xerxès I, et
Hystaspès le Satrape de
Bactriane après sa révolte pour
tenter de lui prendre le pouvoir.
Son règne
La révolte d’Égypte
Comme son père, il dut faire face à
une révolte de l’Égypte. Après l’assassinat de
Xerxès I,
la lutte pour la succession au trône provoqua un affaiblissement temporaire de l’influence de l’Empire
Achéménide sur ses
satrapies.
Cette opportunité n’échappa pas à Inaros,
le Roi Libyen de Cyrène (Peut-être fils de
Psammétique III, 526-525), qui engagea des mercenaires afin d’aller combattre
les Perses, marquant ainsi le début du soulèvement
contre l’occupation de ces derniers en Égypte.
À cette époque, la ville de Saïs était gouvernée par le
Prince Amyrthée (ou Amonirdisou ou Amirteo), un descendant de l’ex famille royale
Saïte et ancêtre du future Pharaon du même nom.
Détail de la fresque sous
l’entrée du tombeau du Roi |
De 465 à 456, Inaros aida, avec son fils Ithanyras,
Amyrthée à se battre contre les armées
Perses. Il regroupa les forces nationalistes
Égyptienne dans le Delta et se proclama
Roi (459 à 456). Athènes
consciente de l’importance stratégique à
soutenir cette rébellion lui envoya une escadre de 200 navires pour l’aider à affronter les
Perses, qui prit position à
Chypre sous le commandement
de Cimon (v.510-450/449)
et Caritímidès.
Artaxerxès I informé de la révolte dans sa
satrapie,
envoya rapidement une armée d’environ 400.000 hommes et 80 navires, dirigée par le
Satrape Achéménès, fils de
Darius I. En 459, Inaros écrasa Achéménès,
qui mourut dans la bataille ainsi que 100.000 Perses, en Papremi (ou Pampremi, nom d’une zone de
l’Égypte citée par diverses
sources historiques, mais qui n’a pas encore été identifiée avec certitude, elle était située à l’Ouest du Delta du Nil,
peut-être pas loin de Xoïs).
L’armée Perse se replia à Memphis.
Les Athéniens
quand à eux prirent 20 bateaux
Perses et coulèrent le reste. En 456 l’armée de la coalition marcha sur
Memphis et l’assiégea.
Ils en avaient conquis les deux tiers, lorsque arrivèrent des renforts
Achéménides sous le commandement
du
Satrape Général de Syrie, Mégabaze (ou Mégabyze) à la tête d’une armée de 200.000 hommes et 300 navires
commandés par Orisco. En 456, celui-ci repoussa les assaillants dans les marais du Delta. Au cours de ces affrontements
Inaros fut
blessé à la cuisse. Il s’enfuit à
Byblos où il mourut.
Il est important de noter qu’il existe plusieurs versions de la mort
d’Inaros. Une autre source avance que le Roi fut
capturé et envoyé à Suse
où il fut crucifié en 454, ou peut-être empalé, alors que cinquante de ses camarades
Grecs furent décapités.
Enfin, Thucydide
(Homme politique et historien
Athénien, v.460-v.400/395) montre une version encore différente où
Inaros fut trahi, capturé et
crucifié au cours de l’année 454.
Récipient en argent au nom d’Artaxerxès I –
Metropolitan Museum of Art, New York |
Les violents combats dans les marais de la côte durèrent un an et demi.
Athènes essaya de
prêter main forte aux rebelles
en envoyant de nouveaux navires, mais 50 furent coulés par la flotte
Phénicienne au service
d’Artaxerxès I, commandée par Arsamès (ou Arsame), récemment nommé nouveau
Satrape
d’Égypte. En Juin 454, les derniers alliés
d’Inaros, réfugiés dans une île du Delta,
Prosopitis (ou Prosopis ou Niceous ou Nakiyos)
furent capturés et amenés à Suse. Selon
Ctésias de
Cnide
(Médecin Grec
d’Artaxerxès II,
historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), Mégabaze (ou Mégabyze) avait promis à
Inaros que les rebelles
Grecs ne seraient pas mis à
mort dès leur arrivée dans la ville. Toutefois, selon Joan M.Bigwood, la Reine mère
Amastris ne pouvait leur pardonner pour
avoir tué Achéménès et elle demanda qu’ils payent de leur vie.
Artaxerxès I tenu toutefois la promesse de Mégabaze (ou Mégabyze) pendant cinq ans, mais dut
concéder aux exigences de la Reine mère.
La guerre contre les Grecs
À peine les émeutes
d’Égypte
réglées Artaxerxès I eut à combattre les Grecs.
En 450, Il fut battu par l’Athénien,
Cimon qui reprit
Chypre et en 449/448, il fut contraint de
signer la paix avec les Grecs :
Paix de Callias, qui mit fin aux
Guerres Médiques. Par ce traité les Perses
renonçaient aux cités Grecques
d’Ionie. La signature de cette paix
reste cependant contestée par les spécialistes. Pendant une génération, le calme revint dans l’Empire. Artaxerxès I accueillit
l’Athénien
Thémistocle (525-460) qui fut le vainqueur
de la
Bataille de Salamine, après
avoir été exilé, victime d’ostracisme.
Artaxerxès I lui octroya la direction de trois cités
Grecques
d’Asie Mineure :
Lampsaque (ou Pityussa sur la rive Sud de l’Hellespont, en Troade),
Myonte et
Magnésie
du Méandre, en Ionie, qu’il
géra jusqu’à sa mort depuis cette dernière.
Artaxerxès I envisageait de lui confier le commandement d’un corps expéditionnaire en
Égypte contre les
Athéniens,
mais d’après Thucydide (Homme
politique et historien Athénien, v.460-v.395)
et Plutarque
(Philosophe, biographe et moraliste
Grec, 46-v.125), Thémistocle
préféra se suicider en 460.
Sigle de la fin du règne d’Artaxerxès I |
Artaxerxès I et les Juifs et la fin de son règne
Artaxerxès I autorisa les Juifs,
Esdras (ou Ezra) et plus tard Néhémie, à rentrer à
Jérusalem.
Il donna à Esdras une lettre de décret lui donnant ordre de prendre en charge les affaires civiles et ecclésiastiques de la
nation Juive. Une copie de ce décret peut être trouvée dans le Livre d’Esdras 7:13-28. Celui-ci aurait quitté
Babylone, dans le premier mois de la
septième année de règne d’Artaxerxès I (~457), à la tête des Juifs qui comprenait des Prêtres et des Lévites. Ils
arrivèrent à Jérusalem,
au premier jour du cinquième mois de la septième année (Calendrier
Hébreu).
Certains historiens estiment que cet évènement s’est
déroulé plutôt sous le règne d’Artaxerxès II.
La reconstruction de
la communauté juive de
Jérusalem avait commencé sous Cyrus II (559-529), qui avait
permis aux Juifs captifs à Babylone de
retourner à Jérusalem et
de reconstruire le Temple de
Salomon.
En l’an 20 du règne d’Artaxerxès I, Néhémie, qui fut échanson du Roi et apparemment un ami, lui raconta les souffrances du
peuple Juif et que la ville de
Jérusalem était sans défense. Le Roi l’envoya dans la cité avec des lettres de sauf-conduit pour le Gouverneur de
la région et pour Asaph, le Garde des forêts royales, afin qu’ils fournissent à
Néhémie du bois de charpente pour reconstruire la citadelle et les murs de la ville. Artaxerxès I décéda peu de temps après,
le 24 Décembre 424. On pense, comme pour ces prédécesseurs, qu’il fut enterré
à Naqsh-e Rostam (à environ six kilomètres au Nord de
Persépolis), mais le tombeau lui est attribué de manière anonyme.
Pierres taillées représentant des
cornes à l’emplacement du palais d’Artaxerxès I
Photo avant retouche :
wikipedia.org
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Ses constructions
Artaxerxès I n’eut pas une activité de bâtisseur énorme.
Il va surtout embellir et terminer les travaux de son père et ce principalement à
Persépolis, comme la
salle des Cent Colonnes.
Un palais semble avoir été construit dans l’angle Sud-ouest de la Terrasse, qui est
attribué à Artaxerxès I. Les ruines que l’on peut observer aujourd’hui (Photo) ne correspondent pas à ce
palais, mais à une construction résidentielle post-Achéménide. Des sculptures représentant des
cornes ont été disposées près du mur de la terrasse, dont on ne connaît pas la
fonction. Elles ont été retrouvées enterrées au pied de la Terrasse.
Sa famille
Artaxerxès I eut quatre femmes :
• Damaspia
(ou Jāmāspi ou Damaspya, en
Grec :
Дамаспия Damaspïya, en Persan :
داماسپیا),
qui, selon Ctésias de Cnide (Médecin
Grec
d’Artaxerxès II,
historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398), mourut le même jour que son époux. Elle lui donna un fils :
▪ Xerxès II (ou
Jerjes, en Persan : Xšayāršā ou Chaschayārschā
خشیارشا, en
Hébreu :
חשיארש השני) qui succéda à son
père en 424.
• Alogyne (ou Alogine ou Alogune, en Persan : آلگون
Elgon) de Babylone, une concubine,
qui lui donna un fils :
▪
Sogdianos
ou Sekyndianos ou Sogdien, en Persan : Sogdyậna
سغدیانوس, en
Hébreu :
סוגדיאנוס Sogdianh), qui fut Roi de 424 à 423.
• Andia, une autre concubine, qui est donnée par certains comme une fille du Roi de
Babylone Nabuchodonosor IV (521),
ce qui semble peu probable compte tenu des dates. Elle lui donna deux enfants :
Une fille :
▪
Parysatis
(En Grec : Παρύσατις,
en Persan : پروشات,
en Babylonien : Puru-‘-šátiš) qui
Selon certains spécialistes naquit en 478 et mourut en 398. Elle épousa ses demi-frères
Sogdianos et
Darius II.
Un fils :
▪ Bogapaeus (ou Bagapaios ou Bagapeo).
• Cosmartidène (ou Kosmartydène) de
Babylone, que quelques spécialistes
identifient à Esther.
Elle lui donna deux fils :
▪ Darius II (ou Ochos ou Nothos, en Persan
: Dārayavahusch ou Dārayavausch), qui fut Roi de 423 à 404.
▪ Arsitès (ou Arsites ou Arsita). Certains documents mis au jour à
Babylone mentionnent un Prince
Arrishittu (ou Arrišittu). Certains spécialistes pensent que cet Arrishittu serait la même personne qu’Arsitès.
Cela placerait la mort de ce dernier après 417, l’année de laquelle les documents sont datés.
• Une autre femme, dont le nom est inconnu, qui est donnée par
Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre
Grec, v.430-v.355,
Les Helléniques, II, 1), qui lui donna un enfant :
▪ Une fille dont le nom est inconnu mais qui épousa Hieramenès et fut la mère
d’Autoboesacès et Mitraeus.
Par différentes autres épouses Artaxerxès I aurait eu onze autres enfants.
Bibliographie
Pour d’autres détails sur le Roi
voir les ouvrages de :
Pierre Briant :
– Histoire de l’Empire Perse : De Cyrus à Alexandre, Editions Fayard, Paris, 1996 – En Anglais, From Cyrus to
Alexander : A history of the Persian empire, Eisenbraun, Winona Lake, 2002.
Maria Brosius :
– Women in ancient Persia, 559-331 BC, en Français, Les femmes dans la Perse antique, 559-331 av.J.C,
Clarendon Press, Oxford, 1998.
– The Persian Empire from Cyrus II to Artaxerxes I, London Association of Classical Teachers, London, 2000.
– The Persians. An introduction, Routledge, London, 2006.
Andrew R.Burn :
– Persia and the Greeks : The defence of the West, c. 546-478 B.C, St. Martin’s Press, New York, 1962-1963 –
Minerva Press, New York, 1962-1962 – Stanford University Press, Stanford, 1984 – Folio Society, London, 1984-2002 –
Duckworth, London, 1990.
John Manuel Cook :
– The rise of the Achæmenids and establishment of their Empire, pp : 200-291, Cambridge History of Iran 2, 1985.
Muhammed Abdulkadyrovič Dandamaev :
– A political history of Achaemenid empire, E.J.Brill, Leiden, New York, Köln, 1989.
Heidemarie Koch :
– Achämeniden-Studien, Otto Harrassowitz, Wiesbaden, 1993.
Amélie Kuhrt :
– The Persian Empire : A corpus of sources from the Achaemenid period, Routledge, New York, 2010.
Albert Ten Eyck Olmstead :
– History of the Persian empire : Achaemenid period, University of Chicago Press, Chicago, 1948.
Christine Palou et Jean Palou :
– La Perse antique, Presses Universitaires de France, Paris, 1962.
Jean Perrot :
– La période Achéménide, Iran Bastan Museum, Téhéran, 1972.
Thierry Petit :
– Satrapes et satrapies dans l’empire achéménide de Cyrus le Grand à Xerxès Ier,
Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l’Université de Liège, Liège, 1990 – Diffusion, Belles lettres, Paris, 1990.
Rüdiger Schmitt :
– Achaemenid dynasty, Encyclopaedia Iranica vol.3, Routledge & Kegan Paul, London, 1983.
Charles Forster Smith :
– A study of Plutarch’s Life of Artaxerxes, with especial reference to the sources,
Printed by Metzger & Wittig, Leipzig, 1881.
Marc Van De Mieroop :
– A history of the ancient near east : Ca. 3000–323 BCE, Blackwell History of the Ancient World series, 2003.
Willem J.Vogelsang :
– The rise and organisation of the Achaemenid Empire : The eastern Iranian evidence, E.J. Brill, Leiden, 1992.
Donald N.Wilber :
– Persepolis : The archaeology of Parsa, seat of the Persian kings (Rev. ed.), Darwin Press, Princeton, 1989.
Daniel Josef Wiesehöfer :
– Ancient Persia : 550 BC to 650 AD, I.B. Tauris, London, New York, 1996 – 2001.
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