Les Reines Lagides
Les
Arsinoé
 

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  Arsinoé I
 
   En Grec :
‘Aρσινόη A’
Nom de Reine
Khenemibenmaât Setepennetjerou
Nom de naissance
Arsinoé
{Celle qui s’unit au cœur de Maât, Élue des Dieux}

 
   Arsinoé I (ou Arsinoë ou Arsinóê) est une Reine d’Égypte. Elle fut la fille du Roi de Thrace, Lysimaque (322-281) et de sa première épouse la Reine, Nicée (ou Nicæa ou Nikaia), une des filles d’Antipatros de Macédoine (ou Antipater, Régent 321-319). Elle serait née en 305 (on trouve aussi 308). Afin de sceller l’alliance entre la Thrace et l’Égypte contre le Roi Séleucide Séleucos I Nikâtor (305-280), elle épousa vers 282/281 (on trouve aussi 284), Ptolémée II Philadelphe (282-246). Accusé de complot, par sa belle-sœur Arsinoé II Philadelphe, contre son mari, elle fut répudiée par celui-ci en 278 (On trouve aussi 274/273 ou 270). Ptolémée II épousa ensuite Arsinoé II, tandis qu’Arsinoé I fut exilée à Coptos en Haute-Égypte près du Ouâdi Hammamât (ou Wadi Hammamat). Une stèle se rapportant a Arsinoé I y a été mise au jour. Dessus elle est inscrite comme "Épouse du Roi", mais son nom n’est pas joint dans un cartouche royal comme d’ordinaire pour une Reine. Sa date de mort est inconnue. Certains spécialistes avancent 247/246.
 
   Arsinoé I eut trois enfants avec Ptolémée II Philadelphe :
  Deux fils :

Ptolémée III Évergète, Roi d’Égypte de 246 à 222.
• Lysimaque, qui sera Gouverneur de Chypre (253-246) et de Coptos en 240, il fut assassiné en 221 par Sosibius sur les ordres du Roi d’Égypte Ptolémée IV Philopator (222-204).

 
  Une fille :

Bérénice II Phernophorus qui épousa à l’été 252 le Roi Séleucide Antiochos II, par qui elle eut un fils Antiochos. Bérénice II Phernophorus fut assassinée avec son fils à Daphné, près d’Antioche, par des agents de Séleucos II (246-225) et Laodice l’épouse répudiée d’Antiochos II, en septembre / octobre 246.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Auguste Bouché-Leclercq :
Histoire des Lagides, 3, Les Institutions de l’Egypte ptolémaïque, 1ère Partie, Ernest Leroux, Paris, 1906 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Histoire des Lagides, 4, Les institutions de l’Egypte ptolémaïque, suite et fin, Addenda et index général, Ernest Leroux, Paris, 1907 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Janet R.Buttles :
The queens of Egypt, A. Constable, London, 1908.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Joyce E.Salisbury :
Encyclopedia of women in the ancient world, ABC-CLIO, Santa Barbara, 2001.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Égypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.

 

 

  Arsinoé II  Philadelphe  
DATES  de  RÈGNE
     280-272
D.Sitek
  • ………………
  • ………………
  • ………………
  • Xnm(t)-ib-n-mAat~~mr(t)-nTrw
  • arsinAt
     
    En Grec : ‘Aρσινόη B’ Φιλάδελφος
   TITULATURE
Nom de Reine Henemetibenmaât Méritnetjerou 
(Celle qui s’unit au cœur de Maât, Aimée des Dieux)
Xnm(t)-ib-n-mAat – mr(t)-nTrw
Nom de naissance

Arsinoé
arsinAt

 


 

Arsinoé II –
Musée du Vatican

   Arsinoé II Philadelphe (ou Arsinoë Philadelphos ou Arsinoë ou Arsinóê) "L’amie de son frère" fut une Reine de Thrace. Elle fut la fille de Ptolémée I Sôter et de la Reine Bérénice I. Elle naquit vers 316. Elle épousa en 300/299, (âgée de 15/16 ans) le Roi de Thrace, Lysimaque (322-281). Elle eut trois fils avec Lysimaque : Ptolémée de Telmessos (ou Ptolémée Nios, en Grec : Πτολεμαίος Νιος  ou  Ptolémée Epigonos, en Grec :  Πτολεμαίος ‘ο Επίγονος) ; Lysimaque et Philippe. Lysimaque, très amoureux d’elle, lui offrit plusieurs villes, notamment Éphèse, qui fut rebaptisée en son honneur Arsinoé. Elle réussit à obtenir du Roi l’exécution d’Agathoclès, qui était le fils de Lysimaque et d’une première épouse, en prétendant que celui-ci avait comploté contre son père et s’apprêtait à prendre la pouvoir. En fait Agathoclès menaçait la succession au trône de son propre fils aîné.
 


 

Arsinoé II – Metropolitan Museum

 

 

Arsinoé II – Musée du Louvre

   Sa demi-sœur Lysandra I, qui était l’épouse d’Agathoclès et tout son entourage furent obligés de fuir et partirent se réfugier auprès du Roi Séleucos I Nikâtor (305-280). Ce dernier entra alors en guerre contre Lysimaque. Il envahit l’Asie Mineure et en Février 281, à la bataille de Couroupédion, (ou Corupedion ou Curupedion, en Lydie), Lysimaque fut tué. Arsinoé II s’enfuit et se réfugia à Cassandréia, où elle prit le commandement de la garnison.
 
   Peut après, elle épousa son demi-frère Ptolémée Kéraunos (281-279) qui devint Roi de Thrace et s’empara aussi du trône de Macédoine. Mais en 280/279, son époux fat assassiner ses deux plus jeunes fils : Lysimaque, âgé de 16 ans et Philippe de 13 ans. Le troisième Ptolémée de Telmessos échappa de justesse au massacre.
 
   Puis, il fit assassiner Séleucos I qui tentait de s’emparer de la Macédoine et dont l’armée venait de franchir l’Hellespont. Arsinoé II réussit une nouvelle fois à s’échapper avec son fils aîné Ptolémée et se réfugia à Samothrace avant de regagner l’Égypte en 279.
 
   La même année Ptolémée Kéraunos fut tué en tentant de repousser une invasion Celte. Ptolémée de Telmessos essaya alors, en vain, de récupérer le trône de Macédoine que son père avait usurpé de 285 à 281, contre Sosthènes (279-277) qui s’était emparé du pouvoir. À la mort de celui-ci, en 277, il pensa être arrivé à ses fins mais il fut chassé du pays par Antigonos II Gonatas (277-239). En 260, en guise de "lot de consolation", il reçut de son grand-père Ptolémée I Sôter la cité de Telmessos en Lycie. Arsinoé II parvint ensuite à ce que son frère Ptolémée II Philadelphe répudie sa femme Arsinoé I et l’épouse, en 278 (ou 277 ou 274), devenant ainsi Reine d’Égypte. Ce fut ce mariage qui valut à Ptolémée II l’épithète de Philadelphe "Celui qui aime sa sœur".


 

Monnaie or d’Arsinoé II

 
   Arsinoé II eut une grande influence sur la vie à la cour. Cette influence contribua à l’éclat de l’Égypte et à la grande expansion de la puissance Ptolémaïque en dehors du pays. Elle figurera sur la monnaie et se fit représenter comme un Pharaon de sexe féminin d’après le canon Égyptien. Elle bénéficia d’une titulature qui fut ensuite reprise par les autres Reines : "Souveraine des Deux Terres, Celle qui réjouit le Roi et que les Dieux aiment, Fille d’Amon, Maîtresse des Diadèmes, Qui aime son frère, Celle qui fait se réjouir le cœur de Maât et que les Dieux aiment".
 
   La Reine conserva cette titulature même après sa mort et fut de ce fait identifiée à Isis, en tant que sœur et épouse du souverain des Dieux. Arsinoé II fut incorporé dans le culte dynastique avec Ptolémée II en 272/1. Elle mourut en Juillet 270 (D’autres sources disent vers la fin de 268 ?). Elle fu divinisée de son vivant sous le nom d’Aphrodite Zéphiritis. Son culte fut aussi associé à celui d’Aphrodite, Déesse de la Beauté, chez les Grecs. Sept villes portèrent son nom. Callimaque de Cyrène (Poète Grec, v.305-v.240) pleura la mort de la Reine dans une de ses élégies. Arsinoé II n’eut aucun enfant avec Ptolémée II.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Robert Steven Bianchi :
Arsinoe II : A Macedonian queen of Egypt, Calliope: World History for Young People. v. 2, N°2, Cobblestone, Peterborough, 1991.
Auguste Bouché-Leclercq :
Histoire des Lagides, 3, Les Institutions de l’Egypte ptolémaïque, 1ère Partie, Ernest Leroux, Paris, 1906 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Histoire des Lagides, 4, Les institutions de l’Egypte ptolémaïque, suite et fin, Addenda et index général, Ernest Leroux, Paris, 1907 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Janet R.Buttles :
The queens of Egypt, A. Constable, London, 1908.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Beate George :
Ptolemaios II und Arsinoe II vor den Göttern von Athribis, Medelhavsmuseet, Stockholm, 1982.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Gabriella Longega :
Arsinoe II, L’erma di Bretschneider, Rome, 1968.
Grace Harriet Macurdy :
Hellenistic queens, a study of woman-power in Macedonia, Seleucid Syria, and Ptolemaic Egypt, The Johns Hopkins press, Baltimore, 1932.
Sabine Müller :
Das hellenistische Königspaar in der medialen Repräsentation : Ptolemaios II. und Arsinoe II, Walter De Gruyter, 2009.
Maria Nilsson :
Crown of Arsinoë II : The creation of an image of authority, Oxbow, Oxford, 2012.
Serge Sauneron :
Un document égyptien relatif à la divinisation de la reine Arsinoé II, pp : 83-109, BIFAO 60, Le Caire, 1960.
Roland Tefnin :     
La tête B.161 du Musée de Mariemont, Un portrait d’Arsinoé II ?, FÉRÉ, Bruxelles, 1967.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Égypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.

 

 

  Arsinoé III   Théo  Philopator
 
   En Grec :
‘Aρσινόη Γ’ Φιλοπάτωρ

Arsinoé
 

 


 

Monnaie à l’effigie d’Arsinoé III


 

Arsinoé III – Buste en marbre –
Musée du Louvre

   Arsinoé III Théo Philopator (ou Arsinoë ou Arsinóê) est une Reine d’Égypte à l’époque Ptolémaïque. Elle naquit entre Novembre 246 et Juin 245. Elle fut la fille du Roi d’Égypte Ptolémée III Évergète (246-222) et de la Reine Bérénice II de Cyrène. Elle eut pour précepteur Ératosthène. Elle épousa en 220, dans le 4ème mois de la saison Akhet, soit entre le 17 Octobre et le 15 Novembre, son frère Ptolémée IV Philopator(222-204). Celui-ci, un an avant, en 221, avait fait massacrer toute sa famille, dont sa mère Bérénice II de Cyrène, mais étrangement il avait épargné Arsinoé II.
  

 

   Elle prit une part active dans le gouvernement du pays, au moins dans la mesure où elle fut tolérée par le tout puissant haut dignitaire et ministre Sosibios (ou Sosibe), véritable maître du pouvoir son époux délaissant cette tâche. Elle se trouvera à la tête de l’infanterie et de la cavalerie lors de la lutte contre le Roi Séleucide Antiochos I le Grand (280-261) à la bataille de Raphia en Juin 217. Fin de l’été 204, après la mort de son mari, elle dut assurer la régence pour son fils mineur.
 
   Cependant, elle fut assassinée en Septembre 204, peut après le 8, date à laquelle son fils fut proclamé Roi, par Philammon, sur l’ordre de Sosibios, qui voulait s’emparer du pouvoir. Certains spécialistes disent qu’elle serait morte dans l’incendie du palais (Ce qui n’est pas incompatible). Elle fit construire le temple d’Horus à Edfou. Elle fut incorporée dans le culte dynastique avec Ptolémée IV Philopator en 216/5.
 
   Arsinoé III eut un fils avec Ptolémée IV :

Ptolémée V Épiphane (ou Ptolemaios Ânkhdjet Mériptah ptwlmis~~anx-Dt~~mri-pth "Ptolémée vivant pour toujours, Aimé de Ptah" qui naquit entre le 9 Octobre et le 30 Novembre 210 et qui succéda à son père. Il épousa Cléopâtre I Syra.
 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Auguste Bouché-Leclercq :
Histoire des Lagides, 3, Les Institutions de l’Egypte ptolémaïque, 1ère Partie, Ernest Leroux, Paris, 1906 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Histoire des Lagides, 4, Les institutions de l’Egypte ptolémaïque, suite et fin, Addenda et index général, Ernest Leroux, Paris, 1907 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Janet R.Buttles :
The queens of Egypt, A. Constable, London, 1908.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Joyce E.Salisbury :
Encyclopedia of women in the ancient world, ABC-CLIO, Santa Barbara, 2001.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Égypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.

 

 

  Arsinoé IV

  DATE  de  RÈGNE
 50-48  et  44

  • Aucune titulature n’est connue pour cette Reine

  •  
    En Grec :  ‘Aρσινόη Δ΄

   Arsinoé IV (ou Arsinoë ou Arsinóê) fut la plus jeune fille de Ptolémée XII Néo Dionysos et de la Reine Cléopâtre V Tryphaena. Elle fut Corégente du trône d’Égypte avec son frère Ptolémée XIII Philopator de 50 à Octobre 48. Elle naquit probablement en Juillet 68. Dès son arrivé au pouvoir, mi 51, Ptolémée XIII Philopator avait épousé sa sœur Cléopâtre VII Théa Philopator nommée Corégente. Cependant le jeune Roi n’avait qu’à peine onze ans (sa sœur 18) et la direction du royaume fut confiée en Octobre 50, à trois "Régents", Potheinos, Théodotes de Chios et un commandant en chef, Achillas. Ces trois partisans de Ptolémée XIII provoquèrent des désaccords dans la famille royale et portèrent au pouvoir à la place de Cléopâtre VII, Arsinoé IV, qui devint Corégente avec son frère. Ils réussissent même, au printemps 48, à faire chasser Cléopâtre d’Alexandrie, qui se réfugia en Syrie. Celle-ci leva tout de suite une armée pour marcher sur la ville, alors qu’Arsinoé IV était couronnée Reine par Achillas.


 

Tombe d’Arsinoé IV à Éphèse

 
   Entre le 25 et le 30 Août 48, Cléopâtre VII prit contact avec Jules César (100-44), vainqueur de Pompée à Pharsale, qui était en visite dans la ville. Séduit par la personnalité de la jeune Reine, une relation naquit entre eux et César va jouer un rôle d’arbitre entre le frère et les sœurs pour que Cléopâtre VII reprenne son trône. À la fin de l’année 48, les souverains furent convoqués au palais royal d’Alexandrie afin d’assurer la paix et César tenta d’imposer le retour au testament de Ptolémée XII. Il proposa que Ptolémée XIII et Cléopâtre, Régente, règnent sur l’Égypte et qu’Arsinoé IV et leur autre frère Ptolémée XIV Philopator II deviennent Roi et Reine de Chypre, ce qu’accepta Cléopâtre, mais pas vraiment son frère, dont les conseillés furent guère impressionnés par les faibles effectifs de César, environ 7.000 hommes.
 
   Le calme fut donc de courte duré, fin 48, début 47, Achillas et Potheinos firent soulever une insurrection contre les Romains avec plus de 20.000 soldats. Ceux-ci, très inférieurs en nombre, furent écrasés. César fut même obligé de fuir par la mer à la nage pour éviter d’être tué. Le général Romain était conscient que le centre névralgique de la ville était son phare et le port par où transitait toutes les richesses du pays, avec l’aide d’une armée envoyée par le Roi de Pergame, Mithridate (mort en 45), César lança contre la cité une grande attaque et reprit le port aux soldats d’Arsinoé IV.
 
   Dans les batailles, la bibliothèque d’Alexandrie fut détruite dans l’incendie du port. César captura les membres de la famille royale, mais Arsinoé IV parvint à s’échapper avec l’aide de Ganymèdes et rejoignit l’armée Égyptienne sous les ordres d’Achillas. Puis elle fit exécuter Achillas et nomma Ganymèdes au commandement de l’armée. Ce dernier connut d’abord un certain succès contre les Romains, cependant, les forces Romaines parvinrent à écraser les Égyptiens. S’en fut terminé pour les rebelles, le 13 Janvier 47, Arsinoé IV fut capturée. Le même jour (ou le 14 Janvier) Ptolémée XIII qui essayait de s’échapper en bateau se noya dans le Nil, au cours de sa fuite. Arsinoé IV fut envoyée à Rome pour participer au triomphe de César.


 

Autre vue de la tombe d’Arsinoé IV à Éphèse

 
   Toutefois les Romains eurent pitié d’elle, peut-être du fait de son jeune âge ont-ils eu du mal à croire que cette Reine fut celle que l’on voulait faire passer pour le dangereux monarque qui voulait nuire à Rome. En dépit des traditions habituelles qui voulaient que les prisonniers à la suite des triomphes soient étranglés quand les festivités prenaient fin. Après cette humiliation César épargna Arsinoé IV et l’exila à Éphèse où il lui accorda résidence dans le sanctuaire du temple d’Artémis.
 
   Arsinoé IV va vivre protégée dans le temple pendant quelques années, mais va toujours regarder avec un œil vigilant ce que faisait sa sœur Cléopâtre VII, qui considérait Arsinoé IV comme une menace à son pouvoir. En 44, son frère Ptolémée XIV est assassiné, vraisemblablement empoisonné sur l’ordre de Cléopâtre. Arsinoé IV à Éphèse, devient alors nominalement Corégente avec sa sœur, mais devant la pression de celle-ci abdique aussitôt.
 
   À Rome, à la suite de la mort de César un nouveau triumvirat arriva au pouvoir. Marc Antoine (83-30), un de ses nouveaux dirigeants, en 41, invita Cléopâtre VII à Tarse, afin de lui demander officiellement des comptes pour son soutien apporté aux anciens alliés de César. Elle parvint à le subjuguer par la mise en scène de son arrivée et alla même obtenir son appui contre sa sœur Arsinoé IV.
 
   Bien que celle-ci ait renoncé à toute prétention au trône, elle fut exécutée en 41 sur les marches du temple d’Artémis, sur l’ordre d’Antoine, qui aurait agit à la demande de Cléopâtre VII. Selon les dernières découvertes Arsinoé IV fut probablement enterrée à Éphèse. Sa tombe (Si c’est la sienne) est appelée "L’octogone". Elle est située au cœur de la ville face du temple d’Hadrien (117-138) et daterait des années 40/20.
 


 

Reconstitution faciale d’Arsinoé IV
(Source Université de Vienne)

   La chambre funéraire octogonale (D’où le nom de sa tombe) était entourée d’une rangée de colonnes Corinthiennes et couverte d’un toit en forme de pyramide. Il y fut retrouvé en 1929 le squelette d’une jeune femme. La reprise récente d’analyses sur la tombes et le squelette par des archéologues Autrichiens, dirigés par Hilke Thuer, confirment cette nouvelle version. Il s’agit bien des restes d’une femme de rang aristocratique, qui avait dans les 25/28 ans à son décès (L’âge approximatif d’Arsinoé IV lors de son assassinat).
 
   Les chercheurs réussirent même à reconstituer son crâne et de là une possible représentation de son visage. Cette découverte, si elle est avérée, est très importante pour notre compréhension de la période car ce sont les seuls restes de la dynastie Ptolémée en notre possession. Mais le plus étonnant est que l’étude structurelle de son crâne démontre qu’Arsinoé IV était d’origine Africaine et non Grecque (ou Caucasienne) comme cela à toujours été mis en avant, et là, c’est vraiment un élément nouveau. Hilke Thuer déclare début mars 2009 :
"Les résultats de l’examen médico-légal et la reconstruction faciale montrant qu’Arsinoé avait une mère africaine sont vraiment sensationnels et offrent un nouveau regard sur la famille de Cléopâtre VII, ainsi que sur la relation existant entre ces deux sœurs".
Ces résultats ont été officiellement présenté le 31 Mars 2009 à l’American Association of Physical Anthropologists de Chicago par Fabian Kanz, de l’université médicale de Vienne (Autriche).

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur la Reine voir les ouvrages de :
 
Auguste Bouché-Leclercq :
Histoire des Lagides, 3, Les Institutions de l’Egypte ptolémaïque, 1ère Partie, Ernest Leroux, Paris, 1906 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Histoire des Lagides, 4, Les institutions de l’Egypte ptolémaique, suite et fin, Addenda et index général, Ernest Leroux, Paris, 1907 – Culture et Civilisation, Bruxelles, 1963 – Scientia-Verlag, Aalen, 1978.
Janet R.Buttles :
The queens of Egypt, A. Constable, London, 1908.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Joann Fletcher :
Cleopatra the great, Hodder & Stoughton Ltd, Mai 2008.
Wolfram Grajetzki :
Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic dictionary, Golden House Publications, London, 2005.
Grace Harriet Macurdy :
Hellenistic queens, a study of woman-power in Macedonia, Seleucid Syria, and Ptolemaic Egypt, The Johns Hopkins press, Baltimore, 1932.
Joyce Anne Tyldesley :
Cleopatra : Last Queen of Egypt, Basic Books, Août 2008 – Profile Books Ltd, Janvier 2009.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronicle of the queens of Egypt : From early dynastic times to the death of Cleopatra, Thames & Hudson Ltd, Octobre 2006 et Janvier 2007 – En Français, Chronique des Reines d’Egypte : Des origines à la mort de Cléopâtre, Éditions : Actes Sud, Collection : Essais Sciences, Juillet 2008 – En Allemand, Die königinnen des alten Ägypten : Von den frühen dynastien bis zum tod Kleopatras, Koehler + Amelang Gmbh, Février 2008.
Christiane Ziegler, Hartwig Altenmüller et Marine Yoyotte :
Reines d’Égypte : D’Hetephérès à Cléopâtre, et en Anglais, Queens of Egypt : From Hetepheres to Cleopatra, Somogy, Paris, Juillet 2008 et Grimaldi forum, Monaco, Octobre 2008.

 

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