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Taharqa en sphinx – British Museum  | 
 
  
Son origine 
  
   Taharqa est le IVe 
Pharaon de la XXVe dynastie si l’on compte à partir de 
Piânkhy. Il fut le 6e Roi de Napata, capitale du pays 
de Kouch (Nubie), là encore si l’on compte à partir d’Alara, 
mais s’il est dans la convention que ce dernier fut le fondateur de la dynastie Kouchite,
il apparaît dans divers textes qu’il serait en fait le septième souverains de la dynastie, fils du Roi Piânkhy 
Miamoun et de la Reine Kenensat. Taharqa fut le fils de 
Piânkhy et de la Reine Abara (ou Abar, sa tante ?), 
que quelques spécialistes nomment Abale (ou Abal), elle n’est peut-être pas la même dans ce cas que la sœur de 
Piânkhy ?. 
C’est le plus connu et le plus fastueux des souverains d’origine Kouchites. 
   
Son Règne 
     
 
Manéthon l’appelle Taracus (Eusebius, Africanus) et lui 
compte 18 ans de règne (Africanus) ou 20 ans (Eusebius de Cesarea), mais la grande majorité des 
égyptologues optent pour une durée de 26 ans. Il fut très tôt un grand chef 
militaire. Sous le règne de son frère, à l’âge de seize ans, il commanda un corps expéditionnaire pour contrecarrer 
les menaces Assyriennes. 
Le Roi de Judas, 
Ézéchias (ou 
Hezekiah, 726-697), cherchait à se débarrasser de sa dépendance face aux Empereurs 
Assyriens. Il refusa de verser le tribut et se rebella contre 
Sennachérib (705-681). 
En 703, une énorme coalition se forma sous l’impulsion des Égyptiens et de son Pharaon 
Chabataka (ou Shabataka, 707/06-690), qui envoya un corps
expéditionnaire commandé donc par Taharqa, à laquelle vinrent se greffer les Rois : 
Lulle (ou Elulée ou Elulaios, 729-694) de
Sidon,
Cili-Bel (720-v.690) de Gaza, 
ceux d’Ashdod, 
d’Édom, 
d’Ascalon 
(ou Ashkelon) et Marduk-Apla-Iddina II 
(ou Merodach-Baladan, 722-710 et en 703) de Babylone (Isaïe 30, 31; 36 : 6-9). 
  
    Cependant Taharqa sentant qu’il ne pourrait faire face 
aux troupes Assyriennes 
préféra retourner en Égypte. 
La coalition forte pourtant de près de 200.000 hommes fut écrasée près de 
Cition (ou Kition).  
Sennachérib s’empara 
alors de Sidon 
et plaça la gouvernance de la ville sous contrôle d’un souverain
Tyro–assyrien,
Ithobaal (Ethbaal ou Eth-BaʾaL ab ou Ittobaal). 
Lulle s’enfuit à
Chypreet l’Empereur continua vers le Sud où les autres cités 
Phéniciennes, ainsi que les Rois de
Moab Kemoch-Nadab II (ou Khemosh, v.720),
d’Édom
et d’Ashdod se soumirent.
 
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Détail d’une statuette – Taharqa  présente des vases de vin au
  Dieu Hémen – Musée du Louvre
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     Taharqa fut couronné à 
Memphis. Son règne se divisa en deux 
parties, la première fut marquée par sa valeur militaire. Fortement Égyptianisé, il organisa la Nubie en provinces, 
les contrôlant militairement, administrativement et économiquement, assurant à l’Égypte et à la Nubie, une période de 
paix et de prospérité. Lors de la seconde partie de son règne, il ne put empêcher l’invasion  
Assyrienne du pays jusqu’à 
Thèbes. Les  
Assyriens attaquèrent l’Égypte vers 677, 
mais l’Empereur Assarhaddon 
(681-669) écourta la bataille pour mater une rébellion au Nord de son Empire.  
  
    En l’an 17 de Taharqa (674), une nouvelle attaque 
fut menée par les Assyriens qui avant 
d’arriver en Égypte ravagèrent la Palestine. L’Empereur 
Assarhaddon 
prit la ville stratégique d’Ascalon 
(ou Ashkelon), aux portes du Delta. Taharqa dépêcha une armée qui repoussa les 
Assyriens. 
Cette victoire apporta presque trois ans de paix au pays. En 672 
l’Assyrie lança à nouveau toute 
son armée contre l’Égypte. L’Empereur 
Assarhaddon 
nettement plus fort militairement s’empara du Delta. Puis, en 671, après trois 
batailles contre l’armée Égyptienne, le 5 juillet, il fit le siège de 
Memphis et 
captura de nombreux membre de la famille royale et assit son autorité jusqu’à 
Assouan. 
 
 
    Il se proclama Pharaon la même année, Taharqa dut alors se réfugier dans le Sud d’où il garda apparemment le 
contrôle sur la Haute-Égypte. Les  
Assyriens ayant besoin d’appuis 
locaux pour garder le pouvoir sur leur nouveau territoire, favorisèrent les « Roitelets » du Nord, au premier rang desquels se 
trouvaient les Princes Saïtes. En 669, l’ennemi parti, Taharqa 
se lança dans une reconquête du pays et la ville de 
Saïs fut prise. 
Le nouvel Empereur d’Assyrie, 
Assurbanipal 
(669-631 ou 626) lança son armée contre l’Égypte et reprit sans grande difficulté Basse et Haute-Égypte. Taharqa 
s’enfuit de nouveau et 
se réfugia à Napata. Comme lors de la première invasion, les 
Assyriens laissèrent le pouvoir au « Roi » 
de Saïs, puis quittèrent 
le pays. Ce fut le moment que choisirent les Princes de la ville pour négocier avec Taharqa 
une alliance contre le nouvel envahisseur. 
Assurbanipal lorsqu’il apprit le complot prit des mesures drastiques, afin d’empêcher toutes rébellions futures 
il fit exécuter les principaux chefs de  
Saïs. 
 
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Taharqa entre les pattes d’Amon sous  la forme du bélier – British Museum
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    Un grand chef fut épargné, 
Néchao I (672-664) à qui il confia le royaume et il 
installa son fils, Psammétique I (Le futur Pharaon, 
664-610) à la tête de l’ancien royaume d’Athribis (ou 
Het-ta-hérieb ou Tell-Athrib, cité du Delta). Les 
Saïtes prirent ainsi le pouvoir avec l’appui et la 
reconnaissance des envahisseurs qui quittèrent une nouvelle fois le pays. Cette nouvelle distribution politique ne 
changea pas grand chose aux ambitions de Taharqa qui espérait reconquérir l’Égypte, mais il mourut avant de concrétiser 
son rêve. Selon Arthur Carl Piepkorn il serait mort à 
Thèbes.
Dans les représentations bibliques, Taharqa est considéré comme le sauveur du peuple 
Hébreu, 
lorsque ceux-ci furent assiégés par   
Sennachérib (Esaïe 
37:8-9, 19:8-9 et 2 Rois). Aujourd’hui, le peuple Soudanais considère 
Piânkhy et Taharqa comme des figures historiques et les
vénèrent plus que tout autre Pharaon de la 
XXVe dynastie.
  
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Oushebti de Taharqa – British Museum 
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Ses constructions 
     
L’activité de bâtisseur de Taharqa 
aura été importante, Il lança un programme de construction et de restauration des 
temples sur tout le pays. Le plus célèbre est celui dédié à 
Amon, au pied du 
Gebel Barkal, qui est à l’image de celui de Karnak, mais aussi à Tabo ; Sanam, 
dans le temple d’Amon-Rê ; Kawa, 
où l’on note la construction du temple d’Amon 
avec la voie processionnelle, des pylônes et des statues ;
Semna ; Kasr Ibrim ; dans le temple de Faras etc…. On lui attribue aussi de nombreux bâtiments dans la 
région de Thèbes. Il fut un grand 
bâtisseur dans la cité et lui redonna un aspect 
digne d’une capitale, développant notamment les sanctuaires et à Karnak en agrandissant 
le lac sacré et en érigeant des colonnades gigantesques dans le temple 
d’Amon. 
À Médinet 
Habou il agrandit le 
temple d’Amon. 
  
    On trouve aussi sa trace à El-Kab 
où il lança de grands travaux dans le temple, qui furent terminés par la dynastie suivante.
Plusieurs agrandissements dans les petits temples de Bouhen et 
Tanis sont à son 
actif. On lui attribue également 
plusieurs groupes de sculptures en métaux divers, aujourd’hui au 
musée du 
Louvre, des oushebtis découverts dans sa pyramide de Nuri et bien d’autres objets à son nom aujourd’hui au 
musées Petrie et au British Museum.
   
Sa sépulture 
     
Taharqa ne se fit pas enterrer à El-Kourrou, comme ses 
prédécesseurs, mais à Nuri, en face du Gebel Barkal. Il inaugura ainsi une nouvelle nécropole qui sera celle 
des futurs Rois de Napata. Une autre tombe surmontée d’une pyramide au nom de Taharqa a été découverte sur 
l’Île de Saï. On pensait que le Roi y était enterré car une collection d’oushebtis y fut découverte. 
Mais en 1963 on découvrit dans la pyramide (N1) de Nuri, des ossements et des restes d’un riche mobilier 
funéraire à son nom. Les spécialistes penchent donc plus pour Nuri pour sa sépulture finale. Il a aussi 
été avancé un autre endroit, à Sédeinga où une pyramide-tombeau possède des blocs avec le nom de Taharqa 
et le cadavre d’un homme d’une cinquantaine d’années y a été mis au jour ?.
    
 Sa famille 
     
Taharqa eut quatre ou cinq épouses en fonction des spécialistes : 
 
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Oushebti de Taharqa – trouvé dans la  pyramide de Nuri 
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 • Takahatamani (ou Takahataon ou Tabekenamun ou Takahatamon), qui selon 
Aidan Marc Dodson 
et Dyan Hilton, fut sa sœur (ou demi-sœur). On lui a attesté les titres de :
 Sœur du Roi (snt-nswt) ;
Épouse du Roi (hmt-nswt) ; 
Noble Dame (iryt pat) ; 
Grande de louanges (wrt hzwt) et 
Dame de toutes les femmes (hnwt hmwt nbwt). 
Elle est montrée derrière Taharqa au temple du Gebel Barkal. 
George Andrew Reisner 
propose qu’elle fut enterrée dans la pyramide 21 à Nuri, en face du Gebel Barkal. 
Pourtant cette tombe est datée, de l’époque du Roi de Napata Senkamanisken (640-620), ce qui signifie que la Reine 
serait morte septuagénaire, voire plus tard pour y être enterrée. Elle donna deux enfants à Taharqa : 
▪ Une fille, 
Aménardis II que le Pharaon installa comme 
Divine Adoratrice d’Amon (670-640).
 ▪ Un fils, Atlanarsa qui succèdera à 
Tanoutamon à Napata de 653 
à 643 (ou 640) et qui sera le fondateur 
de Dynastie de Napata et qui épousa sa sœur (ou demi-sœur) Ietourou (ou Ieturow). Pour d’autres 
spécialistes Takahatamani ne fut pas la mère d’Atlanarsa 
qui serait une Reine qui a son nom qui n’est pas intégralement préservé, finissant par …… Salka 
(voir ci-dessous). 
  • Naparaia (ou Naparaja ou Naparaye), dont on lui connait les titres :
d’Épouse du Roi (hmt-nswt) ;
Grande de Grâce (wrt imAt) ; 
Grande de louanges (wrt hzwt) ;
Douceur d’amour (bnrt mrwt) ; 
Dame des Deux Terres (hnwt tAwy) et 
sœur du Roi (snt-nswt). 
Selon Aidan Marc Dodson, 
Dyan Hilton et Wolfram Grajetzki, elle fut enterrée à El-Kourrou, pyramide KU3. Elle nous 
est connue que par une pierre d’offrande en albâtre aujourd’hui au 
musée de 
Khartoum.  Nous ne connaissons pas d’enfant 
de cette union. Pour quelques spécialistes, dont 
Aidan Marc Dodson 
et Dyan Hilton, elle fut la sœur (ou demi-sœur) de Taharka.
   
 • Tabakenamon (ou Tabaketenamun), qui fut sa sœur (ou demi-sœur) et qui est donnée par  
Aidan Marc Dodson 
et Dyan Hilton. On lui connait les titres de : 
Sœur du Roi (snt-nswt) ;
Fille du Roi (s3T-nswt) et 
Épouse du Roi (hmt-nswt). 
Elle est connue d’une statue, aujourd’hui au 
musée du Caire (49157) 
qui fut mise au jour à Karnak. D’autres spécialistes ont suggéré qu’elle fut l’épouse de 
son oncle Chabaka.  
Elle fut Prêtresse d’Hathor de Dendera, Prêtresse de Neith et Maîtresse de Tepihu (Aphroditopolis). 
Ces postes sacerdotaux peuvent confirmer qu’elle fut bien une fille de l’un des Pharaons 
Libyens. 
Nous ne lui connaissons pas d’enfant de cette union.
   
• Atakhebasken, dont il lui est attesté 
le titre de Grande Épouse Royale (Hmt-nswt wrt). 
Selon 
Aidan Marc Dodson, Dyan Hilton et Wolfram Grajetzki, elle fut enterrée
dans une tombe (36) à Nuri, en face du Gebel Barkal. Les découvertes dans la tombe comprennent : un oushebti, 
et des vases canopes qui sont aujourd’hui au 
musée de Boston et un autel aujourd’hui au
musée Méroé à Khartoum.
Nous ne connaissons pas d’enfant de cette union.
   • Asalka (ou [A]Salka), cette union est contestée par certains spécialistes qui voient plutôt 
en elle une épouse de
Tanoutamon et la mère d’Atlanarsa.
  
    Par contre on connaît au Roi quatre autres enfants dont nous ne savons pas qui sont les (ou
la) mères :  
▪ Deux fils : Nisuonuris et Nesshoutefnout.
 ▪ Deux filles : Ietourou (ou Ieturow ou Jeturow) qui épousa son frère (ou demi-frère)
Atlanarsa et Peltasen (ou Peltaseñ). 
    
 
Bibliographie 
     
Pour d’autres détails sur le Pharaon voir les ouvrages de : 								
  
 Klaus Baer :
 – The Libyan and Nubian Kings of Egypt : Notes on the chronology of dynasties XXII to XXVI, pp 
: 4-25,
JNES 32, N° 1/2, Chicago, Janvier 
 
Jürgen Von Beckerath : 
 – Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der Vorzeit 
bis 332 v. Chr., Münchener Universitäts schriften, 
MÄS 46, Philipp von Zabern, 
Mainz, Janvier 1997.
 Robert Steven Bianchi :
 – Daily life of the Nubians, Greenwood Press, Westport, 2004.
 John Thomas Biggers :
 – Taharqa, King of Nubia (710-664 B.C.), Anheuser-Busch, St. Louis, 1977.
 Peggy Brooks-Bertram : 
 – King Taharqa of Kush, pp : 101-103, Egypt in Africa / Theodore Celenko, 2001.
 
Peter A.Clayton :  
 – Chronicle of the Pharaohs : The Reign-by-Reign Record of the Rulers and Dynasties of Ancient Egypt, 
Thames & Hudson, New York, 2006. En Français, Avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par 
règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
 
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
 – The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et 15 Février 2010.
 
Richard A.Fazzini : 
 – Egypt Dynasty XXII to XXV, Brill, Leiden, New York, 1988.
 Rudolf Fischer : 
 – Die schwarzen Pharaonen, Bergisch Gladbach, Lübbe, 1980.
 Godefroy Goossens :
 – Taharqa le conquérant, pp : 239-244, Chronique d’Egypte 22, 
N°44, 2009.
Base de données : Brepols Publishers NV Journals
 Jozef Marie Antoon Janssen :
 – Que sait-on actuellement du pharaon Taharqa ?, Institut biblique pontifical de Rome, 1953.
 Robert G.Morkot :
 – The black Pharaohs, Egypt’s Nubian rulers, Rubicon Press, Londres, 1999 et 2000.
 
Richard Antony Parker, 
Jean Leclant et 
Jean-Claude Goyon : 
 – The edifice of Taharqa by the sacred lake of Karnak, Brown University Press et Lund Humphries, Décembre 1979. 
 
Richard Antony Parker :
 – The length of reign of Taharqa, Kush 8, Sudan Antiquities service, Khartoum, 1960.
 
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 – Taharqa in Western Asia and Libya, Eretz-Israel, vol.24., Israel Exploration Society, Jérusalem, 1993. 
 
Thomas Schneider :
 – Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne 
Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, 
Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002. 4. 
 William Kelly Simpson et Vladimir Vikentiev :
 – The Pharaoh Taharqa, Directorate-General of Antiquities, Baghdad, 1954.
 
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