Sculpture en schiste vernissé
présentant Tiyi et son époux dont il ne reste que le bras – Musée du Louvre
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Son origine
Tiyi I (ou Tiy ou Tiye ou Teje –
¦jj) est
une Reine d’Égypte de la XVIIIe dynastie. Elle fut la
fille de Youya, un riche propriétaire terrien qui fut Prophète de Min à Akhmîm
(ou Ipou – Non loin de la ville moderne de Sohag, au Nord
d’Abydos), dans
le 9e nome de
Haute-Égypte. Sa mère fut Touya (ou Tyouyou ou Thouya),
qui fut Chanteuse d’Hathor,
Chanteuse d’Amon, Chef des musiciens
chargés du divertissement d’Amon et
Min et Supérieure du harem de Min. Elle serait
née vers 1400/1399 à Akhmîm. Sa famille jouissait d’une position importante dans
l’élite locale et fut finalement très proche de la famille royale, mais nous ne
connaissons pas les liens exacts.
Ce qui est sûr, c’est que les parents de Tiyi
I, devinrent des intimes d’Amenhotep III (1390-1353).
Dès le règne de
Thoutmôsis IV (1401/00-1390)
ils possédaient déjà une influence certaine, mais on ne sait pas vraiment, faute de documents, comment cette famille réussit
à accéder au cercle très fermé des hauts fonctionnaires. Par cette famille paternelle il est supposé par
Cyril Aldred un lien de parenté avec
la Reine Moutemouia, une des épouses
Thoutmôsis IV
(1401-1390), le beau-père de Tiyi I, si tel était le cas se serait le lien possible avec la famille royale.
Le père de la Reine, qui avait le titre de "Père Divin"
ou "Divin Père" était aussi Officier supérieur de l’armée et Surintendant des chevaux
du Roi. La fonction de "Père Divin" reste délicate à
définir. Il semblerait que ce titre désigne le beau-père du Roi. Mais cette
explication est encore très incertaine. Youya était probablement un noble
Égyptien indigène contrairement à ce qui à longtemps été supposé dans le passé
où quelques spécialistes avaient avancé qu’il était de descendance asiatique, se
basant sur les nombreuses différentes épellations de son nom.
Nous ne savons pas
grand chose de l’enfance de Tiyi I. Quelques spécialistes pensent qu’elle la passa peut-être à
Memphis, ou à
Héliopolis.
Certains égyptologues ont émis l’hypothèse que Tiyi I serait d’origine Nubienne
en se basant sur l’aspect des momies
des ses parents, ou encore qu’elle fut une Princesse Syrienne ou Libanaise, ce
qui est étonnant si l’on considère notre totale certitude que ses parents furent
cent pour cent Égyptiens.
Son histoire
Le début de l’histoire de Tiyi I est aussi un mystère. Les spécialistes
s’interrogent toujours sur ce qui fit la montée en puissance de la famille de la Reine, puissance si influente que
Tiyi épousa en l’an 2 de son règne le Roi
Amenhotep III et devint sa
Grande Épouse Royale, à
a peine douze ans. Le mariage fut célébré, semble t-il, en grande pompe à
Memphis. Pour quelques égyptologues le Roi épouse Tiyi avant son couronnement, alors
qu’il n’est que Prince héritier ?.
Agnès Cabrol
nous dit que ce qui est sûr c’est que les époux étaient sans doute jeunes. Pour
commémorer son mariage et afin de répandre la nouvelle dans tout l’Empire,
le Roi commanda une série de grands scarabées dont le
verso retrace l’évènement, on pouvait y lire notamment :
“Que vive l’Horus…. (la titulature complète du Roi), qu’il soit doué de vie et
la Grande Epouse Royale Tiyi, qu’elle soit en vie. Le nom de son père est Youya, le nom
de sa mère est Touya; elle est l’épouse d’un Roi puissant…”.
Scarabées faire-part en schiste vernissé
d’Amenhotep III et Tiyi I – Musée du Louvre |
La Reine avait
indéniablement une forte personnalité et du caractère, cependant il est
difficile d’en dire plus avec certitude sur sa personnalité. La position de Tiyi I dans le royaume
fut très importante. Que ce soit pendant le règne de son époux ou celui de son fils,
Amenhotep IV (ou Aménophis ou Akhénaton,
1353/52-1338). Amenhotep III l’associa à
toutes les manifestations officielles et religieuses de son règne. Elle fut son conseiller de confiance et son
confident, ce qui joua un rôle actif dans sa politique étrangère. Elle fut la première Reine à faire enregistrer
son nom sur des actes officiels et sur des statues royales.
Le nombre important de monuments, de statues, de
représentations nous confirme que Tiyi I fut une Reine active et nullement effacée. La correspondance de son
fils avec l’Empereur du
Mitanni,
Tushratta (v.1380-v.1350), parle très souvent de l’influence politique que
la Reine eut à la cour. La souveraine apparait régulièrement aux côtés de son époux,
aussi bien sur des monuments publics que dans des sépultures privées et son
cartouche est associé à celui du souverain, même sur des inscriptions
officielles ou sur le mobilier personnel.
Fragments du masque funéraire
de la Reine Tiyi I – Ägyptisches Museum – Berlin |
Une autre preuve de la place exceptionnelle de la
souveraine, est le personnel important qui lui est attaché, aussi bien dans son
palais de Louxor qu’à Amarna,
regroupant les serviteurs, les fonctionnaires, les soldats, etc… . Dans une des lettres
d’Amarna (EA 26),
Tushratta
correspond directement avec Tiyi I et rappelle les bonnes relations qu’il avait
avec son mari décédé et lui dit qu’il souhaite continuer sur une base amicale
avec son fils, Amenhotep IV (ou Akhénaton).
Ci-dessous un extrait d’une lettre que
Tushratta
adressa à Tiyi I qui montre les liens très intimes qui unissaient les deux
familles royales :
“Tu es celle qui sait que moi même (Tushratta), j’ai toujours eu de l’amitié pour ton mari et que ton
mari eut toujours de l’amitié pour moi…Tu es celle qui connait bien mieux que toutes les choses que nous
nous sommes dites l’un à l’autre. Personne d’autre ne les connait”
La grande Reine va mener la politique et la diplomatie du pays
quand la maladie va diminuer son époux, de sorte qu’elle va exercer une régence
de fait sinon de droit. Des documents officiels attestent les responsabilités de
la Reine. Ils comprennent souvent une formule dans laquelle elle est associée au
trône : "Sous la majesté du Roi de Haute et
Basse-Égypte, Amenhotep III et de la Grande Épouse Royale Tiyi I…"
Malgré sa position importante et centrale dans le gouvernement, Tiyi I sera la première
Grande Épouse Royale
à être associée à une Reine de même rang, sa fille
Sitamon (ou Satamon).
Amenhotep III
décède en 1353 et Tiyi I va lui survivre pendant encore 12 ans (Certains
spécialistes, comme
Joyce Anne Tyldesley, disent 8 ans ?).
Statue d’Anen – Musée Égyptien de Turin
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Malgré la mort du Roi, elle continua à être mentionnée
dans les lettres d’Amarna en tant que Reine et
bien-aimée du Roi et on continua à voir en elle le véritable pouvoir. On sait que sous le règne de son fils elle
eut une résidence dans la cité, mais pour la grande majorité des spécialistes elle ne semble pas y avoir habité.
Christian Leblanc
nous dit que si et affirme que la Reine y déménagea en l’an 6/7 de son fils. Les
récits de ses visites à Amarna
attestent qu’elle est toujours vivante en l’an 9 du règne
d’Amenhotep IV.
Elle y est montrée sur les murs du tombeau de Houya (Un administrateur de son palais) à une table de dîner
avec son fils et sa famille.
Il semble que durant une grande partie du règne
d’Amenhotep IV, elle vécut dans son palais de
Médinet Gourob (ou Medinet el-Ghourab), dans le Fayoum, à environ 250 km au Nord
d’Amarna. De nouvelles fouilles, menées par l’égyptologue Anglais
Ian Shaw, sont en
cours depuis quelques années. Dans une inscription datée approximativement de l’an 12 du règne
d’Amenhotep IV, Tiyi I et sa petite-fille
Mâkétaton sont mentionnées pour la
dernière fois. On pense que la Reine mourut peu de temps après cette date, dans
tous les cas pas plus tard que l’an 14/15.
Christian Leblanc nous dit que la nouvelle de la mort de la Reine eut un
grand écho puisque le deuil s’étendit à certains royaumes étrangers, dont ceux de
Babylone et du
Mitanni. Certains spécialistes avancent qu’à sa mort elle avait une trentaine d’années. D’autres, comme
Christian Leblanc,
disent qu’il est plus probable de penser que la Reine approchait des soixante ans.
L’énigme demeure aussi sur le lieu où elle s’éteignit, Akhmîm,
Thèbes ?. Se
basant sur certaines allusions dans la correspondance diplomatique à cette
époque, certains égyptologues avancent qu’elle serait morte de la peste à
Amarna.
Nous lui connaissons un frère, Âanen (ou Anen ou Aânen). Sa représentation la plus connue est une statue le
montrant en costume de Prêtre. Elle est aujourd’hui au
musée Égyptien de Turin. Anen eut essentiellement des fonctions
sacerdotales. Il fut Deuxième
Prophète d’Amon à
Thèbes,
Chancelier du Roi, Grand des voyants dans le sanctuaire de
Rê pendant le règne
d’Amenhotep III. Tiyi I aurait eu une sœur, du nom
de Moutemnebou "Dame d’Amour", mais sans certitude. De nombreux spécialistes accordent à la Reine
un possible lien familial avec
Aÿ II (1327-1323), il serait son frère.
Cette théorie s’appuie sur la similarité des titres de Youya et
d’Aÿ II, mais sans la moindre preuve.
Son rôle religieux
Tiyi I eut un rôle politique important et
son implication religieuse ne le fut pas moins. Sa statuaire nombreuse, ses représentations diverses, un temple qui lui
fut dédié à Sédeinga en Nubie, où elle est assimilée à
Hathor, prouvent sans aucun doute que la Reine fut divinisée. Toutefois il faut
souligner que malgré son rôle important, elle n’eut jamais la fonction d’Épouse
du Dieu Amon – HmT-nTr Jmn. Cette omission
interpelle les spécialistes qui suggèrent une désaffection naissante de la
famille royale pour cette divinité.
Joyce Anne Tyldesley nous précise que comme on le constate fréquemment
pour les premières Reine, Tiyi I fut étroitement associée aux Déesses solaires
Maât et
Hathor.
Elle fut la première souveraine à inclure les deux cornes de vaches et le disque
solaire d’Hathor
dans sa couronne ornée de plumes et elle portait régulièrement le sistre dans
les cérémonies officielles. Le mobilier funéraire de Tiyi I, découvert dans le
tombeau de ses parents était orné de l’image de
Bès et
de Thouéris. Quelques spécialistes avancent que Tiyi I exercera aussi la fonction de
Divine Épouse d’Amon
?.
Statuette de Tiyi I –
Musée Égyptien du Caire
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Ses différentes représentations
Amenhotep III prodigua beaucoup d’attention à son épouse
et Tiyi I apparaît régulièrement auprès de lui dans l’iconographie : Sur les statues, dans les tombeaux et les
temples, ainsi que sur des stèles royales. Son nom est associé à celui de son mari sur beaucoup de petits objets
comme des bijoux, ou des scarabées commémoratifs liés à des épisodes de la vie de Tiyi I. Notamment une série émise
en l’an 11 du règne d’Amenhotep III qui
mentionnait un lac sacré en l’honneur de la Reine aux environs d’Akhmîm.
Les textes le citent, mais malheureusement
l’archéologie ne l’a pas encore localisé. Le jour de l’inauguration le Roi et la Reine naviguèrent sur
ses eaux à bord d’une barque baptisée : Aton resplendit. La barque sacrée et la Reine étaient de ce fait
associées à une divinité, Aton,
le disque solaire, Dieu qui va jouer un rôle important dans le règne de son fils
Amenhotep IV.
Le fait que ce lac fut créé à proximité de la cité dont Tiyi I était originaire
donne une idée de la haute considération dont bénéficiait la Reine.
Représentation de Tiyi I, durant les cérémonies
du jubilé d’Amenhotep III –
Tombe de Khérouef – El-Assasif
Photo avant retouche
Toutânkhamon Magazine
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De nombreuses images de la souveraine se trouvaient dans les temples
Nubiens, notamment à Soleb. . Amenhotep III lui fit
construire un temple à Sédeinga, en Nubie où elle fut adorée sous la forme de la Déesse
Hathor et où des témoignages rapportent qu’elle
fut très belle et très aimée de ses sujets. Pour mieux affirmer l’appartenance du temple à la Reine, le monument porte le
nom de Hout-Tiyi, ou temple de Tiyi.
On retrouve son assimilation à la Déesse
Hathor durant les grandes cérémonies des jubilés
du Roi (ou fête Heb-seb) à partir de l’an 30 de son règne, comme le montre la décoration de la tombe
(TT192) de Khérouef, un haut dignitaire,
Majordome, Scribe royal et Intendant au service de la Reine. Durant ces mêmes fêtes,
Amenhotep III devient le Dieu
Rê.
La Reine sera aussi représentée sous la forme d’un sphinx, image réservée normalement au Roi. L’image de Tiyi I
fut présente sur les monuments Amarniens,
au moins jusqu’à l’an 8 du règne de son fils Amenhotep IV.
La souveraine sera associée également dans l’iconographie à sa fille
Sitamon.
D’autres Princesses, elles aussi filles du couple royal, apparaissent sur les monuments officiels avec leurs parents et
au moins une d’entre elle y est définie comme "Épouse du Roi". Au début de l’année 2006 des archéologues
(De l’université John Hopkins) ont découvert une statue représentant Tiyi I, dans le temple de
Mout à Louxor. Cette statue en granit noir mesure
1,50 m de haut pour 42 cm de large. On pense que son fils
Amenhotep IV lui construisit pendant son règne, un tombeau somptueux à
Amarna.
Tête de granit de Tiyi avec le vautour
et le double uraeus sur le front – Musée Égyptien du Caire
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Sa sépulture
Nous connaissons pas la date de la
mort de Tiyi I et bien peu de chose
sur la (ou les) sépulture(s) de la Reine, à l’exception des oushebtis retrouvés dans la tombe
d’Amenhotep III, d’un sarcophage royal
portant son nom dans une tombe d’Amarna et
des vestiges d’une chapelle en bois dorée dans la tombe
KV55 où Tiyi apparaît avec son fils
Amenhotep IV (ou Akhénaton).
Si Tiyi I rend visite à Akhénaton à
Amarna, elle n’y résida pas,
bien que la Reine-mère y posséda un domaine.
Elle mourut dans son palais de Médinet Gourob (ou Medinet el-Ghourab) sûrement
après l’an 12 d’Akhénaton,
dans tous les cas avant l’an 14/15.
Joyce Anne Tyldesley nous dit avant l’an 14. Elle appuie son propos par le fait que l’on transféra du vin de ses vignes à la cour royale à cette date.
Certains spécialistes avancent qu’elle avait une trentaine d’années. D’autres, comme
Christian Leblanc, disent qu’il est plus probable de penser que la Reine approchait des soixante ans à sa mort.
Selon la grande majorité des égyptologues, bien que la momification à cette
époque fut interdite par le Roi et sa nouvelle religion, Tiyi I fut momifiée au
Fayoum, puis sa momie transportée à
Amarna afin d’y être inhumée dans la
tombe royale d’Akhénaton,
à côté de son fils et sa petite-fille
Mâkétaton.
Par contre, l’abandon d’Amarna
par sa petite-fille, Méritaton (ou Ânkh-Khéperourê,
1338-1336/35), successeur d’Akhénaton (ou même par
Toutânkhamon), imposa le déplacement des corps royaux à
Thèbes, mais dans ce cas où fut ré enterrée la Reine ?.
Marc
Gabolde, le spécialiste de la période
Amarnienne, propose que toute la famille fut enterrée de
nouveau dans la vallée des Roi, mais sans plus de preuve.
Tiyi I, sculpture en bois d’if – découverte à Medinet Gourob –
Ägyptisches Museum – Berlin
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Des spécialistes affirment que la Reine posséda une chambre funéraire dans
le tombeau WV22
d’Amenhotep III. Cette hypothèse n’est pas
totalement prouvée, mais reste très plausible. Si nous ne savons rien des sépultures des filles
d’Akhénaton et de
Néfertiti
(Aucune momie, aucune tombe), pour d’autres, la
momie de Tiyi I aurait pu être entreposée dans la
tombe KV55 de la
vallée des Rois, car plusieurs références à
la Reine-mère y ont été découvertes. En fait, l’endroit réel de sa dernière demeure est encore aujourd’hui inconnu.
En 1898,
Victor Loret découvrit la tombe-cachette KV35
d’Amenhotep II,
où les momies de la dynastie avaient été déplacées sous
Pinedjem I (1070-1054,
XXIe dynastie) par les autorités
Thébaines. Parmi celles-ci, à coté de la
momie
d’Amenhotep III, il mit au jour celle d’une femme
plus âgée. L’idée que cette momie fut Tiyi I remporta
un grand succès auprès des spécialistes, mais les derniers examens pratiqués (Notamment les dents) sont peu concluant
en terme d’âge. Certains égyptologues ont émis l’hypothèse que Tiyi I serait d’origine Nubienne en se basant sur l’aspect
des momies des ses parents. Ceux-ci furent enterrés dans
le tombeau KV46 de la
vallée des Rois.
Enfin, une mèche de cheveux fut retrouvée dans un cercueil miniature de la tombe de
Toutânkhamon, qui est déclaré comme
appartenant formellement à Tiyi I.
Toujours dans KV35,
il avait été mis au jour deux momies appelées : "Young Lady" et "Old Lady".
Ces dernières, depuis leur découverte, ont amené énormément de controverses.
Elles furent tour à tour : Les sœurs ou les mères de
Toutânkhamon,
la Reine Néfertiti, ou encore la Reine
Kiya, ou Tiyi I elle même !!
Depuis février 2010, suite à des études ADN pour retrouver la mère de
Toutânkhamon, on avance que la
"Young Lady" soit : ou
Baketaton,
ou Nebetâh et la “Old lady", momie
d’une femme décédée entre 40 et 60 ans, serait Tiyi ?. Le débat reste ouvert.
Ses enfants
Partie d’une statuette de la
Reine Tiyi en stéatite – Taille 7.2 cm – Musée Égyptien du Caire
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En ce qui concerne la famille de la Reine, là encore il reste beaucoup
d’incertitudes et on est loin d’un consensus parmi les spécialistes. Tiyi I
eut six ou sept enfants avec Amenhotep III :
Deux fils :
▪ Thoutmôsis (ou Djéhoutymosé), qui semble l’aîné,
et est donné, entre autres, par
Aidan Marc Dodson, mais dont pour certains spécialistes l’existence est incertaine.
Christian Leblanc voit en lui
un fils de Thoutmôsis III ?.
Selon Agnès Cabrol, il mourut
assez jeune. Probablement dans le dernier tiers du règne de son père, car il disparaît des
registres publics à cette période. Certains égyptologues avancent l’an 27 ?. On a retrouvé ses titres sur le
sarcophage de son chat, Ta-miou (le chat) qui est aujourd’hui au
musée Égyptien du Caire.
Il était Prince Héritier, Grand Prêtre de Sem, Surveillant des Prêtres de la Haute et de la Basse-Égypte
et Grand Prêtre de Ptah à
Memphis.
Il apparaît avec son père sur un bas-relief du Sérapéum où il assiste à l’enterrement d’un Taureau
Apis.
Il serait aussi le Thoutmôsis cité sur deux stèles aujourd’hui aux
musées de Florence et de Leyde.
▪
Amenhotep IV (ou Amenophis ou Akhénaton) qui fut Pharaon de 1353/52 à 1338.
Il épousa Néfertiti. Cette filiation a été
confirmée par une récente analyse d’ADN dont les résultats ont été publiés le 17 février 2010.
Cinq filles sont attestées en fonction des spécialistes :
▪
Sitamon (ou
Satamon ou Satamun – SAt Jmn –
Fille d’Amon) qui fut la fille aînée.
Elle naquit vers 1370. Elle porta entre autres, les titres de :
Grande Épouse Royale (HmT-nswt wrt) et de
Fille du Roi (s3T-nswt).
On ne connaît pas grand chose de sa vie, dont on dispose de très peu d’éléments. Elle fut mariée à son père en l’an 30
du règne de celui-ci, comme l’attestent de nombreux objets trouvés dans la tombe
KV46 de ses grands-parents maternels.
Elle devint la seconde
Grande Épouse Royale au cours de la dernière décennie du règne de son père. Elle semble avoir jouit d’une position
particulière auprès du Roi et certains égyptologues pensent qu’elle fut pressentie "Prince héritier" à
la mort de Thoutmosis et avant la désignation du Prince
Amenhotep IV, sans doute plus jeune qu’elle.
Toutefois, aucun document ni aucun objet ne vient confirmer cette hypothèse.
Carl Nicholas Reeves avance qu’elle pourrait être la mère de
Baketaton. Pourtant, le nom de celle-ci,
qui comprend la
référence au Dieu Aton,
indique qu’elle naquit sûrement au tout début, ou durant la période
Amarnienne.
(Voir ci-dessous)
Amenhotep III, Tiyi I et trois de leurs
filles – Musée Égyptien du Caire
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▪ Iset (ou Isis ou Aset
– Ast) qui fut la 2e fille. Elle sera aussi une des épouses de son père
après sa sœur Sitamon, probablement autour de
l’an 34 du Roi. Elle apparaît dans le temple de Soleb et avec ses parents et ses sœurs, Henouttaneb et Nebetâh sur une
plaque en cornaline, aujourd’hui au Metropolitan Museum of Art de New York. On
connait aussi d’elle une belle statue en serpentine, acquise en 1920 par un
armateur Néerlandais, la montrant en compagnie de son père. Selon
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton,
une caisse mise au jour à Médinet Gourob (ou Medinet el-Ghourab) et une paire de boites à maquillage pourraient lui appartenir.
On perd toutes traces d’elle après la mort de son père, elle ne sera jamais citée sous le règne de son frère
Amenhotep IV (ou Akhénaton).
▪ Henouttaneb (ou Henuttaneb ou Henut-tau-nebu –
Hnw.t t3.w nbw – La Maîtresse [Souveraine] des Deux Terres ou de tous les pays),
fut la 3e fille. Comme le confirment
David O’Connor et Eric H.Cline, elle est représentée sur la statue colossale de Médinet-Habou. Cette
immense sculpture de 7 m de hauteur, montre Amenhotep III
et
Tiyi I assis côte à côte, avec trois de leurs filles debout devant le trône, Henouttaneb, Nebetâh et une Princesse
dont le nom est endommagé. Elle apparaît également à plusieurs reprises dans le temple
d’Amenhotep III de Soleb,
dans des décorations du palais de Malkata (ou Malqata) et sur la plaque en cornaline, avec ses parents et ses sœurs Iset et Nebetâh.
Selon Hermann Ranke, son nom apparaît
aussi sur trois fragments de faïence. Un étui à Kohl à son nom, provenant de
Médinet
Gourob (ou Medinet el-Ghourab), suggère qu’elle résida un temps dans la résidence du Fayoum
et une étiquette d’une jarre du palais de Malkata confirme qu’elle était "née
de la Grande Épouse Royale Tiyi". Contrairement à ses deux sœurs aînées,
Sitamon et Isis elle n’est indiquée nulle part
comme épouse de son père, son seul titre connu est
Fille du Roi (s3T-nswt).
▪ Nebetâh (ou Nebetiah ou Nebet-Tâh ou Nebet-Âah ou Nebet-Iâh
– nbtA – Maîtresse du Pays ou
Dame du Palais), fut la 4e fille. Cette Princesse est relativement peu documentée. Elle est représentée sur la statue
colossale de Médinet-Habou avec ses sœurs. Elle apparaît également sur la plaque en cornaline, avec ses parents et ses
sœurs Iset et Henouttaneb. Les causes de son décès et son lieu de sépulture restent encore inconnus. Comme Henouttaneb
elle n’est indiquée nulle part comme épouse de son père, son seul titre connu est
Fille du Roi (s3T-nswt).
Ceci, combiné avec le fait qu’après la mort
d’Amenhotep III, sous le règne de son frère
Amenhotep IV (ou Akhénaton)
elle cessa d’être mentionnée, suggère qu’elle mourut à un âge précoce.
Joyce Anne Tyldesley laisse
entendre qu’elle fut rebaptisée lors des réformes Atonistes de son frère, et serait identique avec la
Princesse Baketaton qui n’a jamais été
mentionnée avant les réformes.
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Les parents de Tiyi I, Youya à
gauche et Touya à droite – Musée Égyptien du Caire |
▪
Baketaton (B3k.t Jtn – Servante
d’Aton),
sur cette filiation les avis sont très partagés. Les partisans d’une fille de
Tiyi I, comme
Christiane Desroches Noblecourt,
Joyce Anne Tyldesley et
Cyril Aldred,
s’appuient sur l’unique représentation de la Princesse qui se trouve dans deux
scènes sur le relief d’un linteau dans la tombe
de Houya, Intendant du harem royal, Surintendant du trésor et
Régisseur de la maison de
Tiyi I, à Amarna.
Sur ces scènes où elle est représentée, elle figure toujours en compagnie de la Reine
Tiyi I et porte le titre de
Fille du Roi (s3T-nswt), mais sans que ses
parents ne soient nommés, ni même que les scènes soient datées.
Joann Fletcher lui donne
les mêmes parents, mais la nome Baketamon (?), car son nom, Baketaton, avec la référence au Dieu
Aton, indique qu’elle serait née au tout
début, ou durant la période Amarnienne,
donc elle ne pourrait pas être une fille
d’Amenhotep III. Elle est de ce fait, donnée
par quelques spécialistes, comme
Marc Gabolde,
comme une fille de la Reine Kiya et du Roi
Amenhotep IV.
Il est vrai pour appuyer cette théorie qu’Amarna
ne fut construite que sous le règne
Amenhotep IV,
donc on en déduit que ces scènes sont postérieures au règne
d’Amenhotep III,
mais de combien d’années après ?. De plus quel est l’âge exact de la Princesse
? Elle a l’apparence d’une enfant de quatre ou cinq ans, donc trop jeune pour
être la fille de Tiyi I, mais le symbolisme des conventions artistiques
Égyptiennes étant particulier, il est possible qu’elle ait une quinzaine
d’années.
La tombe de Khérouef (TT192)
à El-Assasif, semble mentionner plusieurs autres
filles d’Amenhotep III, mais la détérioration des
décorations ne permet aucune certitude.
Sitamon est la
Princesse la mieux connue. Elle semble jouir d’une position particulière auprès du Roi et certains égyptologues pensent
qu’elle fut pressentie "Prince héritier" à la mort de Thoutmosis et avant la désignation du Prince
Amenhotep IV,
sans doute plus jeune qu’elle. Toutefois, aucun document ni aucun objet ne vient confirmer cette hypothèse.
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