Les  Pyramides
Saqqarah

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Sommaire
 

Localisation
Plan du site
Saqqarah Nord
     Liste des tombeaux
Saqqarah Sud
      Liste des tombeaux
La grande clôture
Le tombeau d’Horemheb
      Le temple funéraire
      Bas-relief de la 1ère cour
      Bas-relief de la 2e cour
      La sous-structure
Le tombeau de Maya
Bibliographie
Filmographie

 


 
Vue de la nécropole de Saqqarah

 

Localisation

 
   Saqqarah (ou Saqqara ou Sakkara, en arabe : سقارة‎ Saqâra), est située près de l’entrée du Delta du Nil, sur la rive Ouest du fleuve. Le site se situe à environ 40 km du Caire. Les premiers tombeaux à y être construits (Les tombeaux archaïques), datent du début de la Ière dynastie (v.3040-2828). Ils furent installés sur l’arête du plateau (P), à l’Ouest de la capitale, Memphis. Par temps clair le monument le plus important, qui est la pyramide à degrés de Djoser (2628-2609), peut être vu depuis Guizèh, qui se trouve à environ à 17 km au Nord et de Dahshour, environ à 10 km au Sud. Les monuments les plus au Nord de Saqqarah sont ces tombeaux archaïques du début de l’ère dynastique. Ils sont placés légèrement au Sud de la nécropole d’ Abousir. Les spécialistes pensent que des vestiges d’une nécropole plus ancienne se trouvent aujourd’hui sous le village moderne d’Abousir à l’Est de ces tombeaux.
 
   La frontière entre le Sud de Saqqarah et Dahshour est restée longtemps un emplacement désertique quand les premières pyramides furent construites à Dahshour par les Rois de la IVe dynastie. Le monument royal le plus au Sud de Saqqarah fut érigé par Shepseskaf (2472-2467), dernier Roi de la IVe dynastie. Dans toute son histoire, de presque 3 000 ans, Saqqarah s’est agrandi pour couvrir une surface de 6 km de long du Nord au Sud, sur 1,5 km de largeur d’Est en Ouest. C’est la plus grande et la plus importante nécropole Memphite. Ce secteur de 9 km² est habituellement divisé en deux parties : Saqqarah Nord et Saqqarah Sud.
 
   Le site de Saqqarah est fouillé depuis plus de 150 ans, ce qui a donné lieux à la découverte de nombreuses nécropoles, pyramides et tombeaux dont le plus grand nombre date de l’Ancien Empire (2647-2150). La plus récente découverte importante (Bien qu’elles le soient toutes) date de novembre 2008. Zahi Hawass a annoncé la découverte d’une nouvelle pyramide sur le site, la 118ème d’Égypte et la 12ème à Saqqarah. En Décembre, deux autres tombes furent mises au jour près de celle-ci. Les deux sépultures avaient été construites pour des hauts fonctionnaires, un responsable des carrières et une femme chargée du recrutement des baladins du Roi. Enfin plus récemment encore, le lundi 9 février 2009, Zahi Hawass annonça la découverte de 30 momies dans une tombe ancienne, à Gisr al-Moudir, à l’Ouest de Saqqarah. La zone où la tombe fut trouvée, au Sud-ouest du complexe funéraire de Djoser, n’avait été que très peu étudiée par les archéologues. Selon Hawass, la salle de sépulture date de l’époque de la VIe dynastie (2321-2150). La tombe était enfouie à 11 mètres de profondeur.

 

Plan du site
 
Cliquez sur un monument pour en savoir plus

 

A – Complexe funéraire de Pépi II
B – Mastaba de Shepseskaf
C – Complexe funéraire de Ibi (ou Qakarê)
D – Pyramide de Mérenrê (ou Nemtiemsaf I)
E  – Complexe funéraire de Pépi I
F  – Complexe funéraire de Djedkarê Isési
G – Complexe funéraire de Djoser-Téti (ou Sekhemkhet)
H – Complexe funéraire d’Ounas
I  – Complexe funéraire de Djoser
J  – Complexe funéraire d’Ouserkaf
K – Complexe funéraire de Téti I
L  – Tombes d’Horemheb et Maya
M – Cimetière du Nouvel Empire
N – Monastère Saint Jérémie
OTemple de la vallée et chaussée d’Ounas
P  – Tombeaux archaïques – Ière dynastie
Q – Tombes du Nouvel Empire
R – Mastabas de l’Ancien Empire – Cimetière Nord
S – Mastaba de Ptahhotep
T – Cimetière Sud des Ibis
U – Temple des animaux sacrés
V – Cimetière Nord des Ibis
W – Mastabas de Kagemni et Mererouka
X – Mastaba de la Ve dynastie

 

Saqqarah Nord

 
   Le secteur appelé Saqqarah Nord s’étend du Sud des tombeaux archaïques jusqu’au complexe funéraire, non terminé, de Djoser-Téti (ou Sekhemkhet, 2609-2603). Il peut être divisé en plusieurs cimetières :
 
      Cimetière Nord (R) :
  Ce cimetière est un prolongement à l’Ouest des tombeaux archaïques (P) qui furent construits sur le bord du plateau de Saqqarah pendant la Ière dynastie (v.3040-2828). Il fut employé et étendu pendant l’Ancien Empire (2647-2150), avec la plupart des mastabas que l’on trouve proche des tombeaux archaïques. Ces mastabas sont datés de la Ve et VIe dynastie, sauf un de la IVe. Ceci peut être expliqué par le fait que pendant la grande majorité de la IVe dynastie, Guizèh était le site principal pour les sépultures. À l’Ouest de cette vieille nécropole sont situés deux cimetières où l’on à mis au jour les vestiges embaumés d’animaux sacrés, les cimetières Nord et Sud des Ibis (T-V).
 
      Cimetière de Téti I :
  Avant que Téti I (2321-2291, VIe dynastie) ait construit sa pyramide dans le prolongement au Sud des tombeaux archaïques (P), cette partie de Saqqarah semble avoir été pratiquement inexploitée. Plusieurs des hauts fonctionnaires de ce Roi ont choisi d’ériger leurs mastabas directement au Nord du monument de leur souverain (W). Parmi eux, le mastaba du Vizir Mererouka (ou Méreuka). Le cimetière a continué à être utilisé pendant la Première Période Intermédiaire (2140-2022). Pendant le Moyen Empire (2022-1650) et la Deuxième Période Intermédiaire (v.1650-1550/49) peu d’enterrements y ont été faits, mais quand, au Nouvel Empire (1549 ou 1540-1080), Memphis voisine a regagné de l’importance l’endroit est redevenu populaire (Q).
 


 

Complexe funéraire de Djoser

      Cimetière de Djoser :
  Au Nord et à l’Ouest du complexe de Djoser, plusieurs tombeaux furent construits pendant la IIIe dynastie. Parmi ces tombeaux, le mastaba de Ptahhotep (S) de la Ve dynastie est le plus célèbre. À l’Ouest de ce cimetière, une galerie de tombeaux pour les taureaux sacrés Apis, connue aujourd’hui sous le nom Grec de Serapeum, fut construite lors de la XIXe dynastie.
 
  Elle continuera à être employée et agrandie jusque bien après le début de la période Romaine. Un des fils du Pharaon Ramsès II (1279-1213), le Grand Prêtre de Ptah, Khâemouaset, fut enterré dans le Serapeum. Il laissa des stèles avec des inscriptions relatant la restauration des tombes des Apis. À la Basse époque (656-332) un sanctuaire y fut édifié.
 
  Le Serapeum devint, sous les Ptolémée (305-30) ainsi que sous les Empereurs Romains, l’un des centres de pèlerinage les plus importants. Une allée bordée de sphinx (Un dromos) menait au temple consacré à Apis (Aujourd’hui disparu). Un hémicycle à l’architecture hellénistique y contenait des statues des principaux philosophes et penseurs de l’époque. D’autres sanctuaires dédiés à Anubis et à la Déesse Bastet furent édifiés à côté d’une galerie renfermant de grandes quantités de momies d’animaux.
 
      Cimetières d’Ounas :
  Au Nord et au Sud de la chaussée d’Ounas le complexe a évolué en plusieurs cimetières (M-X). Le cimetière Nord (X) est principalement composé des tombes de la fin de la Ve dynastie, avec les tombeaux des deux Reines d’Ounas, Nebet et Khenout. Ces tombeaux furent construits entre et sur ceux des Rois Hotepsekhemoui (2828-2800, IIe dynastie) et Ninetjer (2787-2743, IIe dynastie) qui sont, peut-être, les tombeaux royaux les plus anciens de Saqqarah. Le Sud (M) du secteur de la chaussée fut développé principalement à partir de la fin de la XVIIIe dynastie (1549-1295) et pendant la XIXe dynastie (1295-1186) avec les tombes des nobles et des courtisans. Il contient notamment les tombeaux du Roi Horemheb (1323-1295), qu’il s’était fait construire avant même qu’il soit couronné Pharaon (L) et de Maya le "Chef du Trésor" de Toutânkhamon (1336/5-1327). Ce sont les deux tombeaux les plus beaux de Saqqarah. Les reliefs de la chapelle d’Horemheb le représentent en général doté de l’uræus royal. Les secteurs autour de la pyramide de Djoser-Téti (ou Sekhemkhet, 2609-2603) et de la grande clôture n’ont pas encore été entièrement explorés.

 

Liste des tombeaux et des complexes funéraires de Saqqarah Nord

 
Mastaba de la Ière dynastie et IIe dynastie dont :
  – Horus Aha (v.2995-2974)
  – Horus Djer (2974-2927)
  – Horus Djet (ou Ouadji, 2927-2914)
  – Merneith (v.2914-v.2900, épouse de Djet) tombe S3503
  – Herneith (épouse d’Horus Djer) tombe S3507
  – Horus Den (ou Oudimou, 2914-2867)
  – Horus Adjib (ou Anedjib, 2867-2861)
  – Horus Sémerkhet (2861-2853)
  – Horus Qa’a (2853-2828)

 
Complexes funéraires de la IIIe dynastie :
   – Djoser
   – Djoser-Téti (ou Sekhemkhet)
 
Complexes funéraires de la Ve dynastie :
   – MenkaouhorLepsius N° 29
   – Ounas
   – Ouserkaf
 
Complexe funéraire et tombeaux de la VIe dynastie :
   – Ipout I (Reine)
   – Khouit (Reine)
   – Téti I

 

Saqqarah Sud

 
   À une petite distance au Sud du complexe funéraire de Djoser-Téti (ou Sekhemkhet), cinq Rois ont construit le leur avec leur pyramide. Le premier complexe fut celui de Djedkarê Isési (2389-2357) de la Ve dynastie, qui fut sûrement attiré par le plateau élevé qui domine cette partie du site. Il était également le premier Roi à revenir à Saqqarah après que plusieurs de ses prédécesseurs aient préféré Abousir pour leur lieu de sépulture. Les autres monuments royaux construits ici appartiennent à Pépi I (2289-2255), à Mérenrê I (ou Nemtiemsaf I, 2255-2246) et à Pépi II (2246-2152), tous les trois de la VIe dynastie. Enfin beaucoup plus tard ils seront suivis par le Roi Ibi I Qakarê (VIIIe dynastie). L’importance et la renommée du complexe funéraire de Pépi I sera telle que le nom de son complexe, mn-nfr-ppi, "Mennefer-Pepi" "Le beau monument de Pépi" plus tard sera employé pour la ville qui s’y étend à l’Est, construite autour du temple de Ptah et connue sous le nom Grec de Memphis.
 
   La recherche archéologique dans et autour de la pyramide de Pépi I, conduite par une équipe Française d’archéologues, dans les années 80/90 a permis de découvrir plusieurs plus petites pyramides qui furent utilisées pour l’enterrement des Reines de Pépi I. Le tombeau royal le plus ancien qui fut construit à Saqqarah Sud et qui également marque toujours le point le plus méridional de l’emplacement est celui du Roi Shepseskaf. Il sera construit en parallèle avec le tombeau de son épouse la Reine Khentkaous I à Guizèh. Les derniers monuments funéraires royaux construits à Saqqarah sont le complexe de Pépi II (2246-2152, VIe dynastie), à une petite distance au Nord-ouest de celui de Shepseskaf et plus tard la petite pyramide d’Ibi I Qakarê, au Nord-est.

 

Liste des tombeaux et des complexes funéraires de Saqqarah Sud
 
Complexe funéraire de la IVe dynastie :
  – Shepseskaf
 
Complexe funéraire de la Ve dynastie :
  – Djedkarê Isési
 
Complexe funéraire de la VIIIe dynastie :
  – Ibi (ou Qakarê)
 
Tombeaux de la XIIIe dynastie :
  – Khendjer
 
Complexes funéraires et tombeaux de la VIe dynastie :
  – Ânkhesenpépi I et II   (Reine)
  – Inenek (Reine)
  – Ipout II (Reine)
  – Mérenrê I (ou Nemtiemsaf I)
  – Nebouenet (Reine)
  – Neith (Reine)
  – Ouedjebten (Reine)
  – Pépi I
  – Pépi II 

 

La Grande clôture

 
   À l’Ouest de la pyramide de Djoser-Téti (ou Sekhemkhet, 2609-2603), une grande structure rectangulaire fut mise au jour. Elle est composée principalement de murs de clôture colossaux. Dans ses dimensions de 600 m x 300 m, cette clôture entoure un secteur qui est considérablement plus grand que le complexe voisin de Djoser-Téti. De cette structure, connu sous le nom de "Grande clôture", ou par son nom arabe "Gisr el-Mudir" (Mur du directeur), on entend souvent dire qu’elle faisait partie d’un complexe funéraire non fini d’un Roi de la IIIe dynastie. Il n’y a, cependant, aucune trace d’une pyramide à l’intérieur de ces murs. En outre, l’endroit où ils furent bâtis, rend la construction d’une pyramide assez impossible. De récentes recherches ont démontré que le site de Gisr el-Mudir daterait de la IIe dynastie (2828-2647).
 
   Des telles traces d’autres clôtures furent également mises au jour à l’Ouest du complexe de Djoser (2628-2609) et aussi apparemment entre la pyramide de Djoser-Téti et la Grande clôture. Les spécialistes ont suggéré que ces clôtures auraient une ressemblance avec des structures semblables trouvées à Abydos. La plus grande des clôtures de cette ville, appelé "Shunet ez-Zebib", fut identifiée comme datant du règne du Roi Khâsekhemoui (2674-2647), dernier souverain de la IIe dynastie (2828-2647). Les égyptologues pensent que cette structure fut prévue comme une copie du palais royal, copie que le Roi prendrait avec lui dans l’au-delà. Si en effet ces palais-copies d’Abydos sont semblables aux clôtures de Saqqarah, alors il est probable que les clôtures de Saqqarah aient été liées aux tombeaux de la IIe dynastie qui sont situés à proximité ?. Si c’est le cas la grande clôture doit être considérée comme le plus ancien bâtiment connu construit en pierre.

 

Horemheb recevant les
"Colliers de l’honneur"

 

Le tombeau d’Horemheb

 
   Lorsqu’Horemheb (1323-1295), dernier Pharaon de la XVIIIe dynastie, n’était que général des l’armées du Pharaon Toutânkhamon (1336/35-1327), il se fit construire un tombeau privé au Sud de la vieille chaussée du complexe funéraire d’Ounas (2356-2323). Horemheb n’était pas le premier personnage de haut rang du Nouvel Empire (1549 ou 1540-1080) à construire son tombeau dans ce secteur. Quelques blocs ont été trouvés au XIXe siècle ayant appartenu à quelques hauts fonctionnaires plus anciens qu’Horemheb. Le même secteur avait déjà été aussi fortement utilisé pendant l’Ancien Empire (2647-2150). Plusieurs blocs de mastabas de cette époque furent mis au jour qui avaient été réutilisés dans le temple funéraire d’Horemheb. Les architectes de ce dernier ont même employé des blocs provenant du complexe voisin de Djoser (2628-2609). Ce qui prouve qu’à la fin de la XVIIIe dynastie, le monument de Djoser était déjà tombé en ruine. Ces architectes pouvaient également réutiliser certains des puits déjà existants pour la sous-structure du tombeau, qui de ce fait n’avait plus qu’à être seulement prolongée par endroits.
 
   Ce tombeau et son temple funéraire, avaient été étudiés par l’expédition Allemande de Karl Richard Lepsius au XIXe siècle. Comme c’était usuel à cette époque, plusieurs de leurs bas-reliefs furent retirés et vendus aux musées européens, parmi eux celui de Rijks Museum van Oudheden à Leyde. Puis, depuis l’expédition de Karl Richard Lepsius, l’endroit exact du tombeau avait été perdu. Afin de pouvoir replacer ses bas-reliefs dans leur contexte archéologique, Rijks Museum van Oudheden entreprit, en association avec l’EES (Egypt Exploration Society), plusieurs campagnes à Saqqarah depuis le milieu des années 70. C’est pendant ces campagnes que le temple et le tombeau funéraire d’Horemheb et ceux de plusieurs autres hauts fonctionnaires du Nouvel Empire, furent étudiés scientifiquement. Le monument funéraire d’Horemheb se compose réellement de deux parties principales : La superstructure, formée comme un temple typique du Nouvel Empire et la sous-structure, avec les couloirs et les chambres menant au tombeau réel.

 

Son temple funéraire

 
   La superstructure du complexe est en fait le temple funéraire, par lequel l’accès était donné au tombeau souterrain. Le matériau de construction principal qui fut employé pour de ce temple était la brique crue. Ce noyau de briques qui fut ainsi construit, fut recouvert avec des blocs de calcaire de Tourah. Le passage d’entrée était composé de deux pylônes (B) massifs qui servaient aussi de tour. À l’origine ils faisaient au moins 7 m de hauteur. Au contraire d’un temple normal, les pylônes d’Horemheb ont été laissés sans décoration. Ceci a pu avoir été intentionnel, ou le fait que le souverain prit le pouvoir et se fit construire un nouveau tombeau dans la vallée des Rois ?. L’entrée est suivie d’une cour publique (A) ouverte à 24 colonnes.
 
   Les murs de cette cour sont recouverts de bas-reliefs admirablement découpés et peints. Les colonnes élégantes font presque 3 m de hauteur et flanquent chacun des quatre murs de la cour. Le mur Ouest a deux rangées de colonnes. Un premier puits (5) dans le coin Ouest du Nord de cette cour donne accès à deux chambres funéraires. Une se trouve à 9 m de profondeur et l’autre à 17 m. La plus profonde a appartenu à un juge appelé Khuyouer, qui a vécu vers la fin de la V dynastie ou début de la VIe. Il est presque sur que ce tombeau était déjà complètement pillé avant qu’Horemheb ait construit son temple funéraire.

 

A – Première cour ouverte
B – Pylônes
C – Puits I
D – Chambre aux statues
E – Magasins
F Deuxième cour ouverte
G – Chapelles
H – Puits IV

 

Vue de la première cour

 

   À l’Ouest de la cour est localisé la salle aux statues (D), qui est flanquée de deux salles plus étroites (E). Ces deux salles étaient à l’origine prévues comme chapelles, mais lorsque que le temple fut prolongé, elles furent converties en magasins d’entreposage pour les offrandes. Certains des bas-reliefs trouvés dans les salles latérales sont parmi les plus fins découverts en Égypte. La salle des statues avait un toit. Ses murs n’ont pas été recouverts de calcaire, mais furent plâtrés avec de la boue et de la chaux. Des traces de peinture furent mises au jour par l’équipe de recherche de l’EES (Egypt Exploration Society), en 1975. Elles suggèrent que cette pièce était énormément colorée.
 
   La salle aux statues donne sur la deuxième cour (F) qui est une version plus petite de la première. Seulement les colonnes sont plus hautes de 2 m et le mur Ouest a seulement une rangée de colonnes au lieu de deux. Deux tombeaux pour des statues furent trouvés dans cette cour. Ils ont dû logé les statues d’Horemheb et de son épouse. Une de ces statues fut trouvée à proximité d’un des tombeaux. Un puits (H) au Nord de la deuxième cour, juste avant les colonnes à l’Ouest, était prévu pour être l’endroit original de l’enterrement du Pharaon. La chapelle centrale au fond du temple était la salle d’offrandes.
 
  C’est à cet endroit que le culte funéraire pour Horemheb était célébré. Deux colonnes ont par le passé soutenu son toit. Il n’est pas impossible que cette chapelle ait été couverte d’une petite pyramide de brique crue. Rien n’en subsiste et même la salle d’offrandes est presque totalement détruite. Les chapelles latérales ne semblent pas avoir été décorées, à moins que leurs murs aient été à l’origine plâtrés et peints, mais rien ne subsiste de cette décoration.
 

Stèle Sud – British Museum

 

Bas-relief de la première cour

 
   À première vue il ne reste presque plus rien des bas-reliefs qui ont par le passé couvert les murs de la première cour. Mais les spécialistes ont pu en rendre certains plus évidents et reconstituer quelques scènes. Sur le mur Sud, qui semble avoir subi la plupart des dommages, on a un bas-relief qui montre des étrangers captifs venant pour verser le tribut au général. Parmi eux des Nubiens, des Libyens, des Asiatiques et même quelques habitants des îles Égéennes. Seulement les parties inférieures des bas-reliefs sont préservées, avec la représentation du symbole des deux terres unies et des rangées d’étrangers captifs menés devant Horemheb. Contre le mur Ouest, deux stèles furent érigées, une au Sud et une au Nord du passage à la salle des statues.
 
   Une des deux a été acquise par le British Museum en 1835. De la deuxième stèle, celle du Nord, seulement quelques fragments ont été retrouvés en 1975. Des schémas faits par un visiteur du XVIIIe siècle précisent que la stèle était encore intacte à ce moment-là. Le mur Nord semble avoir été couvert de bas-reliefs représentant des festivités et des campements militaires. Un des blocs de ce mur montre Horemheb dans une scène typique royale. Agissant en tant que Régent du Roi, il donne "Les colliers de l’honneur" à un haut fonctionnaire. Le nom de ce fonctionnaire est perdu mais, basé sur l’âge et le visage de l’homme, des égyptologues ont suggérés qu’il pourrait être le Général Pa-Ramassou (Le futur Ramsès I, 1295-1294).
 

Bas-relief de la deuxième cour

 
   Les bas-reliefs dans la deuxième cour sont dans un état de bien meilleur conservation que ceux dans la première et semblent avoir été fait de la main d’un seul sculpteur. Le mur Est est rempli de scènes militaires qui dépeignent très probablement des événements de la vie du grand général qu’était Horemheb. Une scène du côté Sud montre un prisonnier Nubien qui est inciter par celui-ci à embrasser la terre devant ses pieds. Le style pour représenter les scènes est unique, non seulement en raison de la qualité même des bas-reliefs, mais parce que tous les personnages sont montrés avec différents visages et coupes de cheveux et avec un grand réalisme. De plus c’est aussi la première fois que l’artiste à donné une impression tridimensionnelle à son dessin. Les personnages au premier plan sont représentés plus grands que ceux du second plan afin de donner cet effet.


 

Vue du tombeau – La première cour

 
   Une autre scène montre des Nubiens gisant par terre aux pieds du général. Derrière cette scène, le char d’Horemheb est préparé pour lui par ses soldats. Certaines des couleurs originelles peuvent encore être vues. D’autres scènes sont représentées sur le mur Sud. Parmi elles, une où Horemheb est assis sur une chaise raffinée, suivie de son préposé, un homme appelé Sementaoui (ou Ramose). Il tient dans sa main gauche un sceptre et dans la droite un long bâton. Les couleurs de la scène sont bien préservées.
 
   Au-dessous de celle-ci, on peut observer des bouchers entrain de démembrer un bœuf pour le repas funéraire. Le reste du mur Sud est couvert de bas-reliefs remarquables et probablement historique, dépeignant Horemheb recevant les "Colliers de l’honneur" par Toutânkhamon. Cette scène est suivie, du côté gauche, d’un cortège d’étrangers capturés qui sont menés au Roi comme trophées. Sur le mur Ouest les séries de scènes sur la vie d’Horemheb sont continuée. Le mur du Nord montre lui des scènes de deuil, celles-ci sont tout à fait typiques pour un temple funéraire.
 

La sous-structure

 
   Quatre puits menant aux sous-structures furent mis au jour dans le temple funéraire. Un premier puits fut trouvé dans l’angle du Nord-ouest de la première cour. Les puits II et III sont situés de chaque côté de la salle d’offrandes. Le puits IV fut trouvé dans la deuxième cour. Les puits I et IV faisaient partie des mastabas de l’Ancien Empire qui étaient à l’origine situés à l’emplacement où Horemheb fit construire son tombeau. Ces deux tombeaux plus anciens avaient depuis longtemps été abandonnés et pillés par des voleurs. Dans le puits I de la première cour on a retrouvé des objets datés du début de la XIXe dynastie du règne de Ramsès II (1279-1213). Dont deux oushebtis appartenant à la Reine Bentanat I (Bint-Anath I), une des filles et épouse de Ramsès II, ainsi qu’un scarabée et une boucle d’oreille en or montrant un Roi en sphinx. Des fragments de poterie peinte de Mycènes ont été également trouvés. La présence aussi de poterie Copte met en évidence une activité Chrétienne dans la tombe plusieurs siècles après qu’elle fut abandonnée.
 


 

Les pylônes de la tombes

   Le puits IV avait été à l’origine préparé pour l’enterrement d’Horemheb et de sa première épouse, la Reine Amenia (ou Amenye), dont le nom fut découvert dans la superstructure du tombeau. Lorsqu’Horemheb devint Pharaon, il se fit construire un tombeau royal dans la vallée des Rois. Le puits IV fut alors aménagé pour l’enterrement d’une autre épouse du souverain, la Reine Moutnedjemet (ou Mutnedjmet). Le tombeau se trouve à une profondeur de 28 m. Le puits principal descend à une profondeur de 10 mètres, d’où un couloir s’ouvre au Sud.
 
   Des herses de blocage originelles, étaient toujours en place quand on l’a découvert en 1977, mais elles n’avaient pas empêché des pilleurs de tombes de trouver les trésors contenus dans le tombeau. Après les herses, une petite antichambre donne accès à un deuxième puits qui descend encore de 6 m. Au fond de ce puits on trouve un couloir. La porte de ce couloir avait été par le passé bloquée et scellée. Elle donne sur une chambre funéraire qui avait été employée pour la Reine Amenia, qui semble être décédée bien avant que son mari ne devienne Pharaon.
 
   La chambre funéraire a deux fausses portes, une à chaque extrémité de la salle, par laquelle le défunt pouvait passer dans le monde des vivants pour recevoir les offrandes. Un deuxième couloir fut mis au jour dans le Nord du deuxième puits qui mène à un troisième. Celui-ci, qui avait été rempli de blocs de pierre, s’ouvre sur un petit passage qui débouche sur une grande salle avec deux ensembles de fausses portes. Les murs de cette chambre furent décorés d’un motif de lambrissage également trouvé dans les monuments royaux de l’Ancien Empire. Une porte et des escaliers ont été trouvés dans le coin Nord-est de cette pièce majestueuse, qui mène plus bas vers une autre chambre, suivi d’encore d’un autre passage. Ce passage débouche sur un hall, dont le plafond est soutenu par quatre piliers. Malgré le fait que le tombeau d’Horemheb fut abandonné à son accession au trône, le travail reprit pendant son règne, mais cette fois pour la Reine Moutnedjemet. Un nouveau puits fut creusé dans le sol du hall à colonnes, donnant l’accès à une pièce, qui aurait servi de chambre funéraire à la Reine.


 

Représentation dans la tombe de Princes
étrangers rendant hommage
à Toutânkhamon

 
   Des fragments d’un squelette, y compris un crâne et un bassin, furent mis au jour dans le hall à colonnes. Ils ont appartenu à une femme d’environ quarante ans. La présence à côté des os d’un fœtus (Ou d’un nouveau-né) a amené à la supposition que cette femme était peut-être morte pendant l’accouchement. Il est possible que ces restes aient appartenu à la Reine elle-même. Un texte hiératique trouvé sur une amphore dans la chambre funéraire mentionne l’an 13 du règne d’ Horemheb. C’est peut-être l’année où le tombeau servit pour la dernière fois et il laisserait supposer que ce fut l’année où la Reine décéda.
 

Le tombeau de Maya

 
   La tombe fut découverte par l’expédition de Karl Richard Lepsius, mais l’emplacement exact fut rapidement perdu et des blocs du tombaux avec des décorations furent vendus à divers musées. Ce n’est qu’en 1986, après 11 ans de fouilles, que fut découverte la tombe perdue de Maya. Il fut Trésorier en chef et Responsable des chantiers du Pharaon durant le règne de Toutânkhamon (1336/5-1327) et sous ses deux successeurs : Aÿ II (1327-1323) et Horemheb (1323-1295). De sa carrière nous ne connaissons pas grand-chose. Peut-être aida-t-il Toutânkhamon, à rouvrir les temples des Dieux fermés par Amenhotep IV (ou Akhénaton – 1353/52-13338). Il fut un des personnages clés du règne du jeune souverain.
 
   Son nom est présent sur plusieurs objets déposés dans la tombe de Toutânkhamon dans la vallée des Rois. Maya mourut durant la 9e année du règne d’Horemheb et se fit inhumer, ainsi que sa femme Mérit, dans une des plus belles tombes de Saqqarah. La sépulture mesure plus de 44 m. de longueur et dépasse 16 m. de largeur. Son plan ressemble à celui de la tombe voisine d’Horemheb, mais simplifié. On trouve, un vaste pylône marquant l’entrée du tombeau, une cour à ciel ouvert, un couloir couvert, une cour à colonnes (ou cour péristyle) donnant accès au caveau souterrain et plusieurs salles qui terminent le monument. La construction fut réalisée dans une pierre calcaire d’excellente qualité. Les nombreux vestiges prouvent la qualité exceptionnelle du décor.
 


 

Représentation de Maya et
son épouse dans le tombeau

   Les archéologues ont patiemment remonté les parois du tombeau avec les décors d’origine encore sur place et un important travail de mise en valeur fut fait. Il consista en un remontage complet du pylône et de la porte monumentale (avec les plus beaux décors de la tombe), des murs et des plafonds pour protéger les vestiges anciens et pour que le visiteur visualise mieux les différentes salles. Le travail le plus important, et aussi le plus délicat, se concentra sur les salles du caveau, une enfilade de trois salles entièrement décorées.
 
   Situé à l’origine à plus de 20 mètres sous la deuxième cour, le caveau funéraire fut entièrement démonté et reconstitué sous la première cour. Ce déplacement fut un défi technique, car il fallut creuser le puits d’accès et les salles avec une roche du sous-sol particulièrement mauvaise. Les salles souterraines sont uniques à Saqqarah par leur taille et leurs décors. Ceux-ci ne sont pas sculptés à même la roche, mais sur des plaques de calcaire posées contre les parois. Malheureusement des pilleurs de tombe les éventrèrent, les jetèrent au sol dans l’espoir de trouver des salles secrètes, des trésors.
 
   Les archéologues durent répertorier chaque morceau afin de remontrer, plaque par plaque, le décor. Malgré l’humidité et les siècles, les couleurs résistent toujours. Le décor souterrain du tombeau de Maya et de Mérit est unique. Les textes et les personnages sont entièrement peints en jaune, le noir rehausse les yeux, sourcils, bouches. On constate parfois des différences de détails entre les différentes salles. La première salle (numérotée H) servait sans doute d’antichambre. On y voit le couple, Maya et Mérit, faire des offrandes à diverses divinités, Osiris étant la principale, avec Isis, Nephtys et Sokaris. La seconde salle (K) est particulièrement riche. Mérit y est représentée portant des coiffes et des habits raffinés, tandis que Maya exhibe de longs pagnes bouffants, à la mode de cette période.
 
   Cette salle fut sans doute une salle funéraire, comme le prouvent les décors montrant la momie avec le Prêtre et les statues des quatre fils d’Horus, mais on ignore pour qui. Les textes font référence au Livre des morts. On peut y admirer la Déesse du ciel, Nout. Le couloir séparant les 2e et 3e salles est important à cause de son décor de qualité, mais surtout par un long texte unique à Saqqarah et peut-être dans tout le pays, un hymne Horus-imy-shenout. Il s’agit d’une forme très particulière du Dieu faucon Horus (Shenout serait une ville Égyptienne). La dernière salle (O) reprend les thèmes de la salle précédente. ¹

 
Bibliographie

 

    Pour d’autres détails sur le site voir les ouvrages de :
 
Jean Capart :
Une rue de tombeaux à Saqqarah. Vols. 1-2., Vromant, Bruxelles, 1907 – BiblioLife, LLC, Dernière édition, (posthume) Juillet 2009.
Kamal El- Mallakh :
Le Caire : Gizeh, Saqqarah, Memphis, Bonechi, Florence, Paris, 1986.
Gustave Jéquier :
Fouilles à Saqqarah : Les pyramides des Reines Neit et Apouit, Service des antiquités de l’Égypte, Le Caire, 1933 – Organisation égyptienne générale du livre, Le Caire, 1984.
Jean Leclant :
Recherches aux pyramides des Reines de Pépi Ier à Saqqarah en Égypte, Bulletin de la Class des Lettres et des Sciences Morales et Politiques 6th série, v.4, N°1-6, Académie royale de Belgique, Bruxelles, 1993.
Jean-Philippe Lauer : (Voir sa bibliographie, cet auteur a énormément publié sur Saqqarah)
L’œuvre d’Imhotep à Saqqarah, L’Académie des Inscriptions et belles-lettres, Paris, 1956.
Histoire monumentale des pyramides d’Égypte, I, Les pyramides à degrés (IIIe dynastie), BiEtud 39, IFAO, Le Caire, 1962.
Les pyramides de Saqqarah, BiGen, IFAO, Le Caire, Janvier 1972 et 5e édition 1977.
Saqqara : The royal cemetery of Memphis : Excavations and discoveries since 1850, Scribner, Décembre 1976.
Cinquante années à Saqqarah, Organisme Général des Imprimeries gouvernementales, Le Caire, 1983.
Jean-Philippe Lauer, Jean Leclant et Audran Labrousse :
Mission archéologique de Saqqarah, I, le temple haut du complexe funéraire du Roi Téti, BiEtud 51, IFAO, Le Caire, Janvier 1972.
Jean-Philippe Lauer et Philippe Flandrin :
Saqqarah, Editions Payot & Rivages, Paris, 2009.
Jean-Philippe Lauer et Albert Shoucair :
Saqqarah, la nécropole royale de Memphis, 40 siècles d’histoire, 125 ans de recherches, Tallandier, Paris, 1977.
Richard Lebeau :
À Saqqarah, l’aventure archéologique continue !, Histoire antique, Dijon, 2006.
Enrica Leospo :
Saqqarah et Guizèh, Atlas, Paris, 1983.
Laurel Lamb Robbins :
The queens’ pyramids of Khufu and the tomb of Hetepheres 1, Parnassus, University of Louisville Graduate Art History Journal 1, University Louisville KY, 2006.
Rizkallah Macramallah :
Fouilles à Saqqarah. Un cimetière archaïque de la classe moyenne du peuple à Saqqarah, Imprimerie Nationale, Le Caire, 1940.
Geoffrey Thorndike Martin :
The hidden tombs of Memphis : New discoveries from the time of Tutankhamun and Ramesses the Great, Collection : New Aspects of Antiquity, Thames & Hudson Ltd, Londres, New York, Février 1991 et Septembre 2005.
Alain-Pierre Zivie et Patrick Chapuis :
Les tombeaux retrouvés de Saqqarah, Collection : Champollion, Éditions du Rocher, Monaco, 2003.
Alain-Pierre Zivie :
Découverte à Saqqarah : le vizir oublié, Éditions du Seuil, Paris, 1990.
¹ Tiré de l’article de Jean Vidames, Pharaon Magazine N°7, Nov.Dec.Janv. 2011-2012.

 

Filmographie
 

Saqqarah, la légende des Pyramides, Réalisation : Philippe Flandrin,   Vidéo VHS, Éditeur : Keystone production, Diffusion : FR3, Paris, janvier 1997.
Les secrets du trésor de Saqqara, Réalisation : Frédéric Wilner, Bruno Coulais, Christiane Ziegler, Jean-Pierre Adam et Catherine Bridonneau, DVD vidéo, Éditeur : France télévisions distribution, Distributeur : Warner home vidéo,  2005 .
Memphis & Sakkara, Réalisation : Travel Video Store.com (Firm), DVD vidéo, Éditeur :  Éditeur : Tampa, Fla., Distribution : Travel Video Store.com, 2007.
Les secrets des pyramides, Réalisation : Zahi Hawass, Janice Kamrin et Ana Maria Tavares Cavalcanti, DVD vidéo, Éditeur : Publication Ancienne Égypte, Square diffusion, Paris, 2009.

 

 

 
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