Les Perses d’Anshan
675  –  549
 

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Pour plus de détails voir aussi : Les Mèdes, l’histoire Les Mèdes, la civilisation Anshan Ecbatane

 

Origine, localisation

 
   Anshan (ou Anchan ou Anzan) fut une ville de l’Élam (à l’Est de Suse) qui joua un rôle important au IIIe millénaire. Après la domination de la dynastie d’Awan de la cité de Suse, sous le Roi Puzur-Inshushinak (En Élamite Kutik-Inshushinak, v.2250-v.2210), puis de la Dynastie Simashki, Anshan redevint la plus puissante des villes de l’Élam. Alors que les derniers Rois de Simashki furent écrasés par les Mésopotamiens, une nouvelle dynastie émergea depuis Anshan, appelée dynastie Epartide ou dynastie des Sukkalmah (Grand Régent), d’après le titre que se donnaient ses souverains. Cette période est confuse et difficile à reconstituer. Lorsque la Dynastie Epartide toucha à sa fin (v.1500), la région d’Anshan traversa une grave crise, qui entraîna un retour de sa population au nomadisme. Anshan s’enfonça alors dans un sommeil de deux siècles, comme tout l’Élam qui garda quand même la main mise sur la ville. Les souverains Élamites des dynasties suivantes : Kidinuides (v.1455-v.1400), Igehalkides (v.1400-v.1215) et Shutrukides (v.1215-v.1100) prirent le titre de “Roi de Suse et d’Anshan“.


 

Art Perse -VIIe siècle
Musée du Louvre

 
   Dans le même temps, installées au Nord de l’Iran à proximité du lac d’Ourmia (ou Orumieh), des tribus Aryennes, dont les plus importantes étaient les Mèdes et les Parsa (ou Parsu, les Perses) émigrés de Parsua un pays situé à l’Ouest du lac d’Ourmia, furent alors tributaires des Assyriens. Sous la pression de ces derniers et des Ourartéens, elles migrèrent vers le Sud en territoire Élamite. Vers 1500, le plateau Iranien fut occupé par les Mèdes, pour la partie Nord-ouest alors que les Parsa s’installèrent eux dans la partie Sud du plateau, vers les monts Zagros, région qu’ils appelèrent Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš).
 
   La région d’Anshan resta sous la domination de l’Élam jusque vers 1100. On sait très peu de chose sur la période qui suivit. Ce qui est sûr c’est qu’Anshan fut encore, au moins partiellement, Élamite. Les Perses prirent possession d’une partie de sa région où se développèrent plusieurs petits royaumes. Ils fondèrent dans la ville d’Anshan une dynastie d’où semble t-il, ils chassèrent petit à petit les Élamites. Le fondateur de la dynastie Perse, qui se développa dans un autre de ces petits royaumes et fut le berceau de la dynastie Achéménide, fut Achéménès. Après la chute de l’Assyrie, en 609, la progression des Rois Achéménide d’Anshan fut fulgurante, malgré leur domination par les Mèdes, jusqu’à l’accession au trône, en 559, de Cyrus II le Grand, (Roi des Perses d’Anshan et Roi du Parsumash de 559 à 549). Celui-ci se détacha de la tutelle des Mèdes, et par ses conquêtes il acquit un immense royaume et prit le titre de “Roi des Mèdes et des Perses” qui furent désormais liés. Le site de Tell-e Malyan correspond à la ville d’Anshan et c’est le site le plus vaste dans la province actuelle du Fars.

 

L’histoire…….

 

   Achéménès (ou Achaemenes ou Aquemenes, en Persan : Haхāmaniš ou Achaemenes هخامنشAmical dans l’âme", en Élamite : Hakamanuisch, en Akkadien : Amanischa, en Grec : Achaiménes ou Akhaimenês Αχαιμένης, en Araméen : Ahamenesch, en Latin : Achéménès, vers 705/700 à 675), fut donc, selon la tradition, le fondateur de la dynastie qui fut à l’origine de la fabuleuse période des Perses Achéménides. Il s’agit d’un personnage dont l’existence reste très controversée. Il fut Roi (ou chef) du petit royaume du Parsumash et lui et ses prédécesseurs régnèrent probablement aussi sur d’autres tribus Perses dès le IXe siècle.
 
   Quelques spécialistes donnent comme début de sa prise de pouvoir l’année 681 et avancent qu’à son origine il possédait de grands domaines dans le Caucase au Nord de l’Arménie et aurait été un Mamasakhlissi de la ville de Mtskheta (Sur le fleuve Araxe), mais son règne, comme son existence, reste très controversés. Son titre d’ancêtre éponyme du clan Achéménide est donc très souvent considérée comme légendaire. Des inscriptions royales Perses, tel que celles de Béhistoun (ou Behistun) le place cinq générations avant Darius I le Grand (522-486) soit, si il a vraiment vécu, un règne vers 705/700. Bien que les inscriptions "l’étiquette" comme Roi, les dirigeants des Perses de l’époque étaient dans la réalité surement plus des chefs tribaux. Du fait du manque de sources historiques sur Achéménès, il n’y a aucun moyen d’avoir des certitudes sur lui et pour certains chercheurs, il y a même des raisons de douter de son existence.
 


 

Rhyton Perse en or décoré d’un protomé de lion
– Musée du Louvre

   Darius I, qui beaucoup plus tard prendra le pouvoir par la force, légitimera son accession au trône en se revendiquant descendant d’Achéménès. Il est de ce fait parfois avancé qu’Achéménès fut une invention de Darius I. En supposant qu’il ait vraiment existé, il était sûrement le Roi (ou chef) d’une tribu Perse dirigeant le petit royaume du Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš) vassal des Mèdes. Une inscription Assyrienne de l’époque de l’Empereur Sennachérib (En Akkadien : Sîn-Ahhê-Erîba, 705-681) mentionne que le souverain Assyrien aurait eu a repousser un raid des Parsa (ou Parsu, les Perses), dirigé par Achéménès.
 
   Les écrivains Grecs anciens fournissent quelques informations sur ce légendaire personnage. Ils le présentent comme un chef de l’une des quinze tribus Perses, qu’ils nomment, les Pasargades et disent qu’il fut "porté par un aigle". Platon (Philosophe Grec, 427-346) lors de l’écriture sur les Perses, identifie Achéménès comme ancêtre des Perses. Selon lui Achéménès était le fils de la Reine Éthiopienne Andromède et du héros Grec Persée et un petit-fils de Zeus. Dans tous les cas les sources Perses de Béhistoun et Grecques indiquent comme successeur d’Achéménès son fils Teispès.
 

   Teispès (ou Teispe, en Persan : Cišpiš ou Tšaišpiš چیشپیش‎ ou Tschīschpīsch, en Grec : Τεΐσπης, en Babylonien : Šišpiš, en Élamite : Zišpiš, 675 à 640) fut le 2e Roi (ou Chef) Achéménides des tribus Perses installées dans le Fars et organisées en un petit État du Parsumash. Il va agrandir le territoire Achéménide en conquérant le royaume d’Anshan et le Fars, gagnant ainsi le titre de Roi d’Anshan et du Parsumash. Au début de sa prise de pouvoir, vers 674/670, il dut se soumettre au Roi des Mèdes, Phraortès I (ou Fravartiš ou Khshathrita, 675 ou 665-633). En 653, le Roi d’Élam, Tept-Humban-Inshushinak (ou Te-Umman ou Taiman, 663-653) fut tué à la bataille de la rivière Ulaya (ou Ulaï) par l’Empereur d’Assyrie Assurbanipal (ou Assur-Banapliou ou Assourbanipal, 669-626) et en 646 Suse, la capitale Élamite, fut détruite par l’Empereur Assyrien, mais ceux-ci n’eurent jamais la main mise sur la région d’Anshan. La même année l’État Mèdes du Nord tomba aux mains des Scythes.
 
   Les Élamites, après la prise de Suse, ne furent plus en mesure de contrôler Anshan (Bien qu’ils se disaient encore “Roi de Suse et d’Anshan“). Teispès profita de l’occasion et s’empara de la ville et reprit à son compte le titre de Roi d’Anshan. Il continua sur sa lancée l’agrandissement de son territoire, ce fut cette première étape qui conduira à la création de l’Empire Perse. À sa mort, le royaume fut divisé entre ses deux fils. L’ainé, Ariaramnès, fut installé Roi de Parsumash, sur la Perse proprement dite, entre Ispahan et Shirâz, et Cyrus I, plus à l’Ouest, devint Roi d’Anshan. Cette interprétation des faits a reçu un solide appui d’une inscription en Perse ancien gravée en dix lignes sur une feuille d’or que Ernst Herzfeld trouva, en 1930, à Hamadan (Ancienne Ecbatane). Quelques spécialistes pensent qu’il s’agit peut-être d’un faux de l’époque et que ce document ne serait pas l’original.
 

Ce Cylindre en argile porte l’inscription en Akkadien cunéiforme d’une proclamation du Roi Cyrus II. Il a été découvert à Babylone en 1879. Ce texte est consécutif à la prise de Babylone par Cyrus II en 539. Ce document est considéré comme la "première charte des droits de l’homme". Il se trouve aujourd’hui au British Museum – Londres.

 

   Ariaramnès (ou Ariaramne, en Persan moderne : اریارمنه  Haxāmaniš, en Persan ancien : هخامنش  Ariyāramna ou Aryau-Ramna "Celui qui a amené la paix à Aans [aux Iraniens]", en Grec : ‘Aριαράμνης  Ariaramnes, en Babylonien : Ariaramna, en Élamite : Harriyaraumna, 640 à ?, la date de la fin de son règne n’est pas connue), Roi de Parsumash, serait l’arrière grand-père de Darius I (522-486) d’après l’inscription de Béhistoun (ou Behistun). L’inscription sur la feuille d’Or, trouvée par Ernst Herzfeld, dit :

"Ariaramnes, le grand Roi, le Roi des Rois de Parsumash, fils du Roi Teispès, petit-fils de Achéménès. Le Roi Ariaramnes dit : La Perse, ce pays que je détiens, qui possède de bons chevaux et de bons hommes c’est le grand Dieu Ahuramazda qui me la donné. À la faveur d’Ahuramazda, je suis le Roi de ce pays…"

Nous ne connaissons pratiquement rien de son règne, si ce n’est qu’il fut vassal des Mèdes. Certains spécialistes prétendent que sa maison dominait celle de son frère Cyrus I, mais rien n’atteste ces faits.
 
   Son fils Arsamès (En Persan : ارشام Aršāma "Celui qui a une puissance héroïque", en Grec : Aρσάμης) lui succéda et fut Roi de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš). Il eut un règne assez long et ne mourut qu’au début de la dynastie Achéménide. Arsamès vécut assez vieux pour voir, Darius I (522-486) devenir Roi de la Grande Perse et des Mèdes et mourut au cours de son règne, vers 520. Pendant son règne, il n’eut qu’un rôle restreint dans la région, qui était alors dominée par les Mèdes et les Assyriens. Il abdiqua en faveur de Cyrus II (Roi des Perses d’Anshan, 559-549), surement en 549 lorsque celui-ci se proclama Roi de tous les Perses. Après cela, il se retira probablement dans sa propriété familiale dans le cœur de la Perse, où il vécut le reste de ses longues années.
 
   Certains spécialistes pensent qu’il peut avoir exercé des fonctions importantes sous l’autorité de Cyrus II ?. Dans une inscription trouvée à Hamadan (Ancienne Ecbatane) il est appelé "Roi de Perse", mais certains chercheurs pensent qu’il s’agit d’un faux (Soit moderne ou ancien). Une autre attestation de son règne est l’inscription de Béhistoun (ou Behistun) où son petit-fils Darius I stipule qu’il faut compter Arsamès comme Roi. Il eut un fils, Hystaspe, qui fut Satrape de Parthie.


 
Petit buste d’une Reine Perse, en lapis-lazuli
souvent attribué à Amastris, trouvé à
Persépolis – Musée archéologique de Téhéran

 

   Cyrus  I (ou Kyros ou Ciro, en Persan ancien : Kurāš ou Kurāsh ou Kūruš ou Koroush, en Persan moderne : کوروش, en Grec : Κρος A’  Kȳros, en Babylonien et Élamite : Kuraš, en Araméen : Kurin, en Hébreu : כורש Koresh, 652 à 600 ou 640 à 600 ou 610 à 585 ou 580) à la mort de son père Teispès I, hérita du trône d’Anshan et compte parmi les membres de la dynastie Achéménide. Il n’eut qu’un rôle restreint dans la région, qui était alors dominée par les Mèdes et les Assyriens. Le placement chronologique de ces événements est incertain et les faits sur l’existence de Cyrus I et de son règne sur Anshan sont toujours débattus.
 
   Pour certains ils sont attestés dans certaines généalogies royales, notamment par un sceau Néo-élamite (PFS 93) portant la mention Kurāš (Cyrus I) d’Anšan (Anshan), fils de Teispès I. Ainsi, Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425, VII, 1) fait dire à Xerxès I : "Qu’on ne me regarde plus comme fils de Darius, qui comptait parmi ses ancêtres Hystaspes, Arsamès, Armnès, Teispès, Cyrus, Cambyse, Teispès et Achéménès, si je ne me venge pas des Athéniens". Kurāš (Cyrus I) est mentionnée pour la première fois en 652.
 
   Cette même année le Roi de Babylone, Shamash-Shuma-Ukin (ou Shamash-Shum-Ukin, 668-648) monta une coalition et se révolta contre son frère l’Empereur d’Assyrie, Assurbanipal (ou Assur-Banapliou ou en Akkadien Aššur-Bāni-Apli, 669-631 ou 669-626). Kurāš (Cyrus I) fut mentionné comme faisant partie de l’alliance militaire avec Babylone.
 
   La guerre entre les deux frères se termina en 648 avec la défaite et le suicide de Shamash-Shum-Ukin. Il faut aussi noter une autre inscription, datée de 639, qui mentionne le paiement d’un tribut à Assurbanipal par "Kurāš de Parsumaš" (Cyrus I de Parsumash) et l’envoi de son fils aîné, Arukku (ou Arakku) en otage à Ninive, ce qui suggèrerait que le Roi de Parsumash serait le même Cyrus I, qui aurait unifié les deux couronnes, d’Anshan et de Parsumash ?.
 
   Cet élément, s’il s’avérait juste, synchroniserait l’histoire des Achéménides avec celle des Assyriens et des événements majeurs du VIIe siècle. Cependant, cette interprétation du texte reste très discutée et Parsumash et Anshan semblent devoir être distingués comme deux royaumes bien distinct, surtout que Cyrus I ne figure pas sur l’inscription de Béhistoun (ou Behistun) de Darius I (522-486). Période assez confuse donc.
 
   Pour d’autres chercheurs, il ne faut pas voir Kurāš et Cyrus I comme le même personnage. La principale raison de leurs doutes sur cette identification est dans les délais. Si la combinaison chronologique est correcte, les premiers actes de Cyrus I remonteraient à plus d’un siècle avant ceux de son petit fils Cyrus II. Il s’agirait donc pour lui d’une longue durée de vie (surtout en prenant en compte les paramètres de l’époque), mais aussi pour son fils Cambyse I. Certains ont donc émis l’hypothèse que Cyrus II et Kurāš furent deux figures distinctes, mais sûrement liées l’une à l’autre. Dans l’état actuel de nos connaissances, il est impossible de régler la question avec suffisamment de certitude compte tenu de la rareté des sources disponibles
 
   Après la chute de l’Empire Assyrien (609), les premiers Achéménides reconnurent l’autorité des Mèdes. Bien qu’Hérodote ait écrit "Il y avait longtemps que les Perses prenaient mal leur parti d’être commandés par les Mèdes", les origines et modalités de cette dépendance restent encore inconnues. Il faut préciser qu’en plus la maison de Cyrus I était aussi dominée par celle de son frère Ariaramnès, mais son fils Cambyse I va renverser le rapport de force en épousant la fille du Roi des Mèdes, Astyage (584-549), son suzerain. Cyrus I eut un autre enfant, une fille, Atossa, qui épousa Pharnaspès (ou Sokhrès), un Prince d’Anshan. Ces derniers eurent une fille, Cassandane, qui épousera Cyrus II (Roi des Perses d’Anshan de 559 à 549, puis Roi des Mèdes et des Perses).
 

Statue de Cyrus II –
Parc olympique de Sydney

 

   Cambyse I (ou Kambyses ou Cambyses, en Persan moderne : ‏کمبوجیه‎ Kambūdschīye, en Persan ancien : Kambūjiya "L’aîné", en Grec : Καμβύσης A’, en Élamite : Kanbuziya, en Akkadien : Kambuziya, en Araméen : Knbwzy, 585 ou 600 à 559) serait le fils cadet de Cyrus I et il lui succéda sur le trône Achéménide d’Anshan. Il régna en même temps que son cousin Arsamès, Roi de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš), mais il fut vassal des Rois Mèdes. Afin de se libérer un peu de leur joug il épousa Mandane, la fille du Roi des Mèdes, Astyage (ou Ištovigu, 584-549) et peut-être de la Reine Aryenis. Il ne nous est connu que par les traditions Grecques. Selon Hérodote, Cambyse I était "un homme de bonne famille aux habitudes tranquilles" et Astyage l’avait choisi comme gendre, car il estimait qu’il n’était pas une menace pour le trône des Mèdes. Ce ne sera pas le cas avec le fils de Cambyse I, Cyrus II le Grand, qui allait destituer son grand-père. Selon Nicolas de Damas le surnom de Cambyse I était Atradatès. On ne sait pas pourquoi il laissa son trône à son fils en 559, mais il l’épaula dans sa lute pour la libération des Perses d’Anshan. Il fut d’ailleurs blessé à la bataille de la frontière Persane en 351 où il mourut.
 

   Cyrus II  le Grand (ou Ciro ou Kyros, en Persan ancien : Kūruš, en Persan moderne :  کوروش بزرگ  Kurosh E-Buzurg ou کوروش کبیر Kurosh E-Kabeer “Kurosh le Grand“, en Grec : Κρος B’  Kȳros, en Babylonien et en Élamite : Kuraš, en Araméen : Kurin, en Hébreu : כורש : Kores, en Latin : Cyrus, 559 à 549 et 549 à 529 voir à Perses Achéménides) succéda à son père sur le trône. Il est aussi connu sous le nom de Cyrus l’Ancien. Bien que Cambyse I mourut en 551, Cyrus était déjà monté sur le trône d’Anshan en 559. Cependant, il n’était pas encore un souverain indépendant. Comme ses prédécesseurs, il dut reconnaître la suzeraineté du Roi des Mèdes, Astyage, dernier Roi de l’Empire Mède et grand-père de Cyrus. Une légende raconte qu’a sa naissance, Astyage, confia Cyrus bébé à un de ses fidèles, Harpage (ou Harpagus), avec pour mission de le tuer. Ce dernier ne put effectuer sa mission et se contenta d’abandonner l’enfant dans un bois où il fut sauvé et élevé par un berger.
 
   Lorsque des années plus tard Cyrus II se fit reconnaître à Astyage, celui-ci, pour se venger de son vassal, fit égorger le fils d’Harpage et servit ses membres à son père lors d’un festin. Harpage afin de pouvoir se venger aida Cyrus II pour son accession au trône. D’après Hérodote (Historien Grec, v.484-v.425), Harpage communiqua son plan à Cyrus II en cachant un message dans le ventre d’un lièvre qu’il lui fit porter par l’un de ses serviteurs. Il lui proposa de soulever les Perses d’Anshan, tandis que lui trahirait Astyage.
 
   Cyrus devint aussi Roi de Parsumash (ou Parsamash ou Parsumaš) son petit cousin Arsamès se désistant pour lui. Roi des Perses, à l’été 553, il se révolta contre Astyage. Plusieurs batailles importantes eurent lieu, la bataille d’Hyrba (Hiver 552), la bataille de la frontière Persane (551) où son père fut blessé et mourut, etc… Après trois années de combats, lors de la bataille de Pasargades, en 550, les soldats de l’armée d’Astyage se mutinèrent et se rendirent à l’ennemi. Astyage fut vaincu et Cyrus II prit et pilla la capitale Ecbatane. Astyage fut le dernier Roi des Mèdes, Cyrus II se proclamant "Roi des Mèdes et des Perses" qui furent de ce fait désormais liés. Il écrasa ensuite en 547/546 le Roi de Lydie, Crésus (561-547). Puis il s’attaqua aux colonies Ioniennes d’Anatolie de 545 à 539.

Tombe de Cyrus II à Pasargades

 

 
   Puis il s’attaqua aux Chaldéens de Babylonie et s’empara, le 12 Octobre 539, de Babylone, où il libéra les juifs captifs. Enfin, il poursuivit sa marche vers l’Est et domina tout le pays entre la mer Caspienne et l’Inde. Selon Hérodote, il aurait été vaincu et fait prisonnier en 528 par Tomyris, Reine des Massagètes qui l’aurait noyé dans du sang. Une tradition fait du tombeau de Pasargades, celui du Roi des Perses.
 
   Cyrus II épousa : Neithiyti, une Princesse d’Égypte, fille du Pharaon Apriès (589-570), qui lui donna deux filles, Atossa et Artystonè qui épousèrent toutes les deux le Roi des Perses Achéménides, Darius I (522-486). Puis Cyrus II épouse Cassandane, fille de Pharnaspès (Sokhrès) et d’Atossa d’Anshan (La fille de Cyrus I), qui lui donna deux fils, Cambyse II (529-522) et Bardiya.
 
   Enfin, selon Ctésias de Cnide (Médecin Grec d’Artaxerxès II, historien de la Perse et de l’Inde, mort v.398) et Xénophon (Philosophe, historien et maître de guerre Grec, v.430-v.355) il épousa Amytis II, Princesse de Médie, fille du Roi des Mèdes, Astyage et de la Reine Aryenis, qui lui donna une fille, Méroé qui épousa son demi-frère, Cambyse II. L’ancienne capitale Mède Ecbatane resta une des résidences régulières des grands Rois Achéménides, car elle présentait une importance stratégique certaine pour qui voulait contrôler l’Asie centrale.

 

  Pour plus de détails sur le Roi voir : La vie de Cyrus II

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur les Perses d’Anshan voir les ouvrages de :
 
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The legitimacy of Cambyses ans Darius as King of Egypt, pp : 167-177, Journal of the American Oriental Society 78, New Haven, 1958.
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