Quelques Rois Importants :
Séthi I
1294 – 1279

 

Nous avons besoin de vous

….Retour à la XIXe dynastie

 

 
Sommaire
 

Sa titulature
Son origine
Ses dates de règne et de couronnement
Sa durée de règne
Son règne
La corégence avec Ramsès II
Ses constructions
Sa sépulture
Sa famille
Bibliographie

 

                  DATES  de  RÈGNE
             1294-1279
  T.G.H.James, N.Grimal, K.A.Kitchen,
              J.Malek, I.Shaw
1314-1304  D.B.Redford
1308-1294  A.H.Gardiner
1306-1292  J.R.Baines
1306-1290  D.Arnold, J.Kinnaer
1304-1290  E.Hornung
1303-1290  A.Eggebrecht, R.A.Parker
1296-1279  A.M.Dodson
1291-1279  P.A.Piccione, D.Sitek, P.Vernus, E.F.Wente, J.Yoyotte
1291-1278  P.A.Clayton
1290-1279  H.W.Helck, T.Schneider,
1290-1279/78  J.von Beckerath
1290-1279/78  S.Quirke

 

Sa titulature
  • Hr kA-nxt xai-m-wAst , sanx-tAwi , iri.n-ra, wAH-nsyt , wr-nsyt , wsr-kAw, aA-xpS
  • nbti wHm-mswt , sxm-xpS dr-pDt-A
  • bik nbw wHm-xaw wsr-pDwt-m-tAw
  • mn-mAat-ra tit-ra
  • sTXy mri.n-ptH
     
  • Sethôs  (Manéthon)

 

Nom d’Horus Horus Kanekhet Khâemouaset Seânkhtaoui
(Horus taureau victorieux qui apparaît radieux
[Intronisé] à Thèbes, Celui qui fait vivre les Deux Terres)

Hr kA-nxt xai-m-wAst sanx-tAwi
Nom de
Nebty
Nebty Ouehemmesout Sekhemkhepesh Derpedjetpesdjet
(Nebty celui qui renouvelle les naissances,
dont le bras vaillant repousse les neuf arcs)

nbti wHm-mswt sxm-xpS dr-pDt-A-pSDt
Nom d’Horus d’or Bik Nebou Ouehem Khaou
Oueserpedjoutem Taounebou

(Celui d’un nouveau lever radieux, dont les arcs
l’emportent dans tous les pays)

bik nbw wHm xaw wsr-pDwt-m tAw-nbw
Nom de Roi
Abydos 76
Menmaâtrê  ou  Menmarê
(La justice de Rê demeure)  ou 
(Celui qui croit en Maât [ordre ou vérité])

mn-mAat-ra  ou   mn-mA-ra
Noms de naissance Séthi Mérienptah
(Né de Seth, aimé de Ptah)
sTXy mri.n-ptH
Osiri Sethimerienptah
(Osiris Sethi aimé Ptah)
wsjrj sTXy mri.n-ptH

 

Son origine

 
   Séthi I (ou Sethos ou Seti) est le IIe Pharaon de la XIXe dynastie. Manéthon l’appelle Sethôs (Africanus, Eusebius, Flavius Josèphe). Il est le fils de Ramsès I et de la Reine Satrê. En fonction des spécialistes c’est à un âge entre 27 et 29 ans que son père va l’associer au pouvoir en tant que corégent et le laissera conduire les affaires extérieures du pays. Quelques monuments et un fragment de statue viendraient attester cette proposition. À cette période il porte plusieurs titres dont ceux de : Prince régent, Maire de Thèbes, Vizir, Général des troupes de chars du Roi (Charrerie), Commandant des troupes et des fortifications de la forteresse de Tjarou. Ces deux derniers étaient des fonctions que son père exerçait avant sa prise de pouvoir. Quelques spécialistes le considère comme le véritable fondateur de la dynastie.
 

Dates de règne et de couronnement

 
   Comme pour son père et les autres souverains de cette dynastie ses dates de règne sont controversées (Voir ci-dessus les différentes propositions), 1294-1279 et 1291-1279 sont celles les plus souvent utilisées par les égyptologues en fonction s’ils sont partisans d’un règne de 11/12 ans ou de 15 ans. La date exacte de son couronnement est inconnue, mais peut couvrir la période entre le 29e jour du IVe mois de la saison Peret et le 17e jour du Ier mois de la saison Shemou.
 


 

Sethi I – Détail d’une fresque
de sa tombe -KV17

   Jürgen von Beckerath prétend que Ramsès I meurt en Juin 1290 et Hans Wolfgang Helck que Séthi I lui aurait succédé le 24e jour du IIIe mois de la saison Shemou (Mai). Selon Siegfried Schott, une inscription sur une stèle à Karnak mentionne les rites du couronnement de Séthi I à Héliopolis à partir du 1er jour du IIe mois de la saison Akhet (30 Juillet). Schott précise que ce couronnement du avoir lieu lors des célébrations du festival d’Amon-Rê, cérémonies associées à la nouvelle lune du Ier mois de la saison Shemou (Mars).
 

La durée de son règne

 
   Manéthon lui compte 59 ans de règne (Josèphe Flavius) ou 55 ans (Eusebius) ou 51 ans (Africanus). Les spécialistes sont assez unanimes pour dire que le Grand Prêtre à vu large, en effet, bien que les avis soient très partagés, on pense aujourd’hui plutôt à un règne entre 11 et 15 ans. Les partisans de cette dernière durée, comme Kenneth Anderson Kitchen, Nicolas Grimal, Jaromir Malek, Michael Rice et Ian Shaw, pour ne citer qu’eux, voient leur théorie réfutée par le fait que la seule preuve circonstancielle suggère une durée plus courte. En effet, il n’y a pas de date connue pour Sethi I, après sa 11e année. Comme c’est un souverain qui par ailleurs est très bien documentés, un manque d’inscription pour ses quatre dernières années semble assez improbable pour beaucoup d’égyptologues. Autre fait important, Peter J.Brand a noté que le souverain a personnellement fait rouvrir, au cour de sa 9e année de règne, les carrières de pierre d’Assouan pour faire construire des obélisques et des statues colossales.
 
   Cet événement est commémoré sur deux stèles dans la ville. Cependant, la plupart des obélisques et statues de Séthi I, n’étaient que partiellement finis ou décorés au moment de sa mort, car on sait qu’ils furent achevés par son fils, ce qui n’aurait pas du être le cas s’il avait vécu encore 6 ans après la réouverture des carrières ?. L’égyptologue Allemand Jürgen von Beckerath opte aussi pour que le règne de Sethi I n’ait duré que 11 ans. Il propose comme plus haute date connue, le 12e, ou 13e jour, du IVe mois de la saison Shemou de l’an 11, date qui serait inscrite sur une stèle de grès du Gebel Barkal. Cependant, se basant sur la date de prise de pouvoir de Ramsès II, Beckerath prétend que Séthi I aurait vécu brièvement 2 à 3 jours au cours de sa 12e année.

 


 

Décor de la tombe de Séthi I
représentant le Pharaon et
à ses côtés les Dieux, Amon-Rê et Khnoum

Son Règne

 
   Séthi I va appeler sa première année de règne "La renaissance de l’Égypte" ou "Retour des naissances". L’expression servait en Égypte à désigner l’arrivée d’une nouvelle ère. Comme son père il prend résidence à Memphis, mais la capitale devient Tanis dans le Delta (Contrairement à ce que l’on peut souvent lire). Sa priorité va être de continuer à maintenir l’ordre dans le royaume et à réaffirmer la souveraineté de l’Égypte en Asie. Il va poursuivre l’œuvre d’Horemheb, que celui-ci avait peut-être conféré à Ramsès I. L’incursion militaire en Syrie faite alors qu’il n’était que Corégent et qu’il conduisait les affaires du pays, lorsque son père était au pouvoir, lui avait montré quels types de campagnes mener en Asie. Il entame alors un vaste programme de reconquête des terres perdues en Canaan et en Syrie/Palestine sous le règne d’Amenhotep IV (1353/52-1338) et il va confirmer le rétablissement international de l’Égypte.
 
   Immédiatement après son couronnement, Séthi I lance une première campagne vers l’Est, contre le Rétjénou (RTnw, le Rétjénou méridionale, couvrait la région depuis le Néguev jusqu’au Nord de l’Oronte). Celle-ci avait pour but : De pacifier les Bédouins Shasou (ou Shasu  Shsw "vagabond"), dont les agitations perturbaient la circulation vers Gaza ; et de garantir ses routes commerciales vers cette région. Il conduit ses troupes le long de la route côtière, appelée "Le chemin d’Horus".
 
   C’était la route qui reliait la ville de Tjarou (ou Zaru ou Tharu ou Djaru ou Tjel, connue des Grecs sous le nom de Zele ou Silé) à la limite Nord-est du Delta, en longeant la côte Nord de la péninsule du Sinaï, aux villes du pays de Canaan dans la bande de Gaza moderne. La voie d’Horus consistait en une série de forts militaires, chacun avec un puits. Ils sont décrits en détail dans les scènes de guerre de Sethi I sur le mur Nord de la salle hypostyle de Karnak. Séthi I lance d’abord une attaque sur le poste frontalier de Tjarou, sa première cible étant les Shasou. Selon Thomas Garnet Henry James, les forces de Séthi étaient déjà divisées en trois divisions portant chacune le nom d’un grand Dieu, Amon, et Seth.


 

Représentation de Séthi I
dans son temple d’Abydos

 
  Après avoir maté les Shasou en traversant le Sinaï, le Pharaon prend le contrôle du pays de Canaan, où il reçoit les hommages de quelques cités conquises. Dont, au Nord-est, les villes de Scythopolis (ou Beït-Shéan ou Bet šeān ou Beït-Shéan ou Beit She’an) et Yénoam. L’attaque sur Yénoam est illustrée dans ses scènes de guerre, tandis que d’autres batailles, comme celle de Scythopolis, ne sont pas représentées car le souverain lui-même n’y participa pas, mais il avait envoyé une division de son armée à sa place. Il semble que Séthi I est poussé le long de la côte jusqu’à Tyr avant de retourner à la forteresse de Tjarou. Siegfried Schott nous dit qu’après son retour du Rétjénou, Séthi I apporta un énorme butin à Memphis, le 30e jour du IVe mois de la saison Shemou (Juin 24) à l’occasion de l’anniversaire du Dieu Rê-Horakhty.
 
   De l’an 3 à l’an 5 de son règne, Séthi I reprend le chemin de l’Est afin d’aller conquérir la Syrie du Nord. Maître de tout le Sud de la Palestine, il poursuit sa marche jusqu’en Amourrou (Liban). Il reprend ainsi l’importante cité de Qatna et pacifie la région. Le souverain y reçoit la soumission de ses chefs qui sont contraints d’abattre du bois de cèdre, très précieux, en guise d’hommage. Le Pharaon veut continuer sa progression mais il entre en contact avec l’armée Hittite de l’Empereur Mouwatalli II (1295-1272) à Kadesh (ou Qadesh) sur l’Oronte. Les Hittites, dont la sphère d’influence était croissante dans la région, avaient pris possession de la ville depuis Amenhotep IV (ou Akhénaton, 1353/52-1338). Toutânkhamon (1336/35-1327) et Horemheb (1323-1295) en 1296, furent tout près de reprendre Kadesh aux Hittites, mais ils avaient échoué.
 
   La prise de la ville et la conquête de la région de l’Amourrou seront les plus grandes réussites en politique étrangère de Seti I. Le Pharaon va réussir à y vaincre une importante armée Hittite qui essayait de défendre la ville. Il entre triomphalement dans la cité avec sons fils, le futur Pharaon Ramsès II (1279-1213) et y érige une "stèle de la victoire". La scène de cette bataille de Kadesh de Séthi I est retranscrite sur la paroi extérieure de la salle hypostyle de Karnak et dans une inscription à Abydos dans un temple commémoratif de Ramsès I. Il y a cependant un grand débat entre les spécialistes depuis près d’une décennie, sur le fait que la Kadesh de Séthi I ne serait peut-être pas Kadesh sur l’Oronte, mais Kadesh de Galilée ?.
 


 

Représentation de la scène de la bataille de Kadesh gravée
sur le mur Sud de la salle hypostyle de Karnak

   La ville va cependant revenir dans l’escarcelle des Hittites. En effet les Égyptiens ne pouvaient pas maintenir une occupation militaire permanente dans la cité et sur tout l’ Amourrou qui était trop proche de l’Empire Hittite. Il est peu probable que Séthi I est signé un traité de paix avec les Hittites, ou qu’il leur ait rendu volontairement la ville, mais le Pharaon peut avoir conclu une entente informelle avec Mouwatalli II sur les frontières précises des deux Empires. Quoi qu’il en fut, ce ne fut pas respecté puisque dès que Séthi I retourna en Égypte, Mouwatalli II marcha au Sud de l’Oronte et reprit Kadesh, qui devint le fief des défenses Hittites en Syrie, bien que les Hittites fassent diriger la ville par le vice-Roi de Karkemish.
  
   Les Égyptiens ne lâchèrent pas prise pour autant et une guérilla s’installa dans la région. Cinq ans après la mort de Seti I, Ramsès II reprendra les hostilités dans le but d’une récupération de la cité. La vision traditionnelle des guerres de Seti I est qu’il a restauré l’Empire Égyptien perdu lors du règne d’Amenhotep IV. Le Pharaon nous a laissé un monument de guerre impressionnant qui glorifie ses réalisations, ainsi qu’un certain nombre de textes, mais au fur et à mesure que la recherche avance, on se rend compte que ces derniers auraient tendance à amplifier ses réalisations personnelles sur les champs de bataille. On retrouvera ce phénomène dans les récits de conquête de Ramsès II, notamment sur sa bataille de Kadesh. Ce phénomène sera constant sur la XIXe dynastie, qui renforcera les scènes et les inscriptions correspondant aussi bien à des faits qu’à des déclarations d’intention. Elles intégraient aussi des éléments religieux qui visaient à glorifier le pouvoir du monarque régnant.
 
   Au cours de son règne, mais à une date précise qui encore inconnue, Séthi I écrase des tribus Libyennes qui avaient envahi la frontière occidentale de l’Égypte. Cependant, bien que défait, les Libyens resteront une menace grandissante pour le pays sous les règnes des souverains suivants. En Nubie, le Pharaon renforce la domination Égyptienne au Wawat, contrôlant les mines d’or de l’ouâdi (ou Wadi) Allaqi et fait creuser des nouveaux puits sur les routes caravanières dont il reprend le contrôle. En l’an 8 de son règne, il mate une révolte Kouchite au niveau de la troisième cataracte, du côté d’Irem et soumet pour un temps la région. Il fait plus de 600 prisonniers. Toutefois, cela fut apparemment, une campagne mineure qui n’aurait duré que 7 jours. Il semble que le Pharaon n’ait même pas participé lui-même à cette expédition. Elle fut peut-être menée par son fils Ramsès II. Une stèle gravée à Kasr Ibrîm rapporte les évènements de cette campagne entreprise avec le vice-Roi de Nubie. Elle proclame aux éventuels envahisseurs la puissance de l’Égypte. On la retrouve aussi expliquée par deux inscriptions découvertes sur l’île de Sai et à Amara, deux centres administratifs situés entre les deuxième et troisième cataractes.


 

Momie de Séthi I

 
   En politique intérieure, Séthi I va réformer l’administration dont il donnera la gestion à son Vizir, au nom de Paser (ou Pasar). Au niveau de la religion il va favoriser le culte du Dieu Seth d’Avaris. On a la connaissance de deux autres fonctionnaires importants de son règne : Le Vizir de Basse-Égypte Nebamon, qui a servi notamment de la fin du règne d’Horemheb (1323-1295) jusqu’aux premières années du règne de celui de Ramsès II. Nebamon était le fils d’un Prêtre, un certain Ramosé Kheritrê. Il n’est attesté que par quelques objets connus ; et Hormin qui était Trésorier et Chef intendant du harem royal. Hormin est principalement connu des vestiges de son tombeau à Sakkarah. Cette tombe fut découverte au XIXe siècle par l’expédition de Karl Richard Lepsius. Son emplacement exact a cependant été perdu depuis.
 
   Séthi I sera considéré comme un grand Roi par ses pairs, mais sa gloire est éclipsée depuis l’antiquité par celle de son fils, Ramsès II. Il accomplit tant de chose pendant son règne, en seulement entre 11 et 15 ans, que sa réputation aurait dépassé celle de son successeur, en particulier s’il avait vécu un peu plus longtemps pour faire face aux Hittites à Kadesh dans une nouvelle confrontation.

 

 

       Ramsès II – British Museum

 
   Corégence avec Ramsès II

 
   Autour de l’an 9 de son règne, Séthi I nomme son fils Ramsès II comme Prince héritier et son successeur désigné, mais la preuve d’une corégence entre les deux Rois est discutée entre les spécialistes, certains pensant même qu’elle n’exista pas. D’autres avancent au contraire que par cette action Séthi I instaure de nouveau la succession héréditaire du pouvoir. Peter J.Brand, qui a publié une biographie complète sur ce Pharaon, souligne dans sa théorie que les diverses décorations et reliefs dans les temples de Karnak et Abydos qui associent Ramsès II avec son père, ont effectivement été sculptés après la mort de Séthi I par Ramsès II lui-même et, par conséquent, ne peuvent pas être utilisés comme preuve pour soutenir une corégence entre les deux monarques. William Joseph Murnane qui avait approuvé la théorie de la corégence a révisé son point de vue et rejette aujourd’hui l’idée que Ramsès II avait commencé à compter ses propres années de règne alors que Sethi I était encore en vie.
 
   Kenneth Anderson Kitchen pense lui qu’il s’agit d’une erreur de lecture du terme et qu’il ne faut pas comprendre "corégence", mais il décrit la carrière de Ramsès II comme "Prince Régent", où le jeune Ramsès a tous les attributs de la royauté y compris l’utilisation d’une titulature royale, mais ne comptera ses années de règne qu’après la mort de son père. Peter J.Brand précise que deux inscriptions importantes de Ramsès II, à savoir à Abydos, datée de son an 1 et sur la stèle de Kouban, présentent seulement ses titres comme ceux d’un Prince de la couronne, avec quelques titres militaires. Par conséquent, aucune preuve claire ne soutient l’hypothèse qu’il fut Corégent de son père.
 
   Thomas Garnet Henry James, parlant de l’inscription d’Abydos, nous dit que “le texte en hyperbole ne donne guère de détails”. Ramsès II affirme que son père lui avait déjà donné l’Égypte par principe : “Quand j’étais dans l’œuf" ou "Alors que je n’étais qu’un enfant dans ses bras". Séthi I déclara devant le peuple : "Couronnez-le que je puisse voir sa beauté de mon vivant". Il s’agit là bien évidemment d’un mythe, Ramsès II n’étant plus un enfant lorsqu’il devint Corégent. Toujours selon T.G.H.James, il devait approcher les 25 ans. Comme on le voit la preuve formelle d’une corégence reste assez ambigüe.

 

Ses constructions

 


 

Intérieur de la tombe KV17

   Séthi a une activité de bâtisseur importante, on trouve un certain nombre de bâtiment partout en Égypte qui portent sa trace, mais il fait, entre autres, construire ou restaurer :
Le sanctuaire de à Héliopolis.
Un temple magnifique à Abydos, l’Osireion, qui est encore très bien conservé. Il faisait à l’origine 165 m de long (Environ 75 m aujourd’hui) et fut construit sur un terrain vierge, environ 500 m au Sud des autres temples, sur "l’escalier du grand Dieu", voie processionnelle monumentale menant du Grand Temple d’Osiris, au tombeau du Dieu. C’est Ramsès II qui en terminera la construction et en partie la décoration. Il fut fouillé essentiellement par Sir William Matthew Flinders Petrie. L’égyptologue Anglais y voyait là la tombe du Dieu Osiris. C’est dans un couloir de ce temple, dit "couloir des Rois", que l’on a découvert la liste royale appelée Tables d’Abydos. En face de la liste royale on trouve une longue liste des Dieux. La liste royale montre le Roi Séthi I et son fils Ramsès II qui font une offrande à leurs prédécesseurs. Elle fut découverte par Auguste Édouard Mariette. Elle comprend 76 noms de Roi et de Pharaons. Les noms des souverains sont présentés dans deux rangées de cartouches et à priori dans l’ordre chronologique réel. Elle commence à partir du Roi Narmer / Ménès et les Rois de l’Ancien Empire, puis donne les Rois du Moyen et Nouvel Empire et se terminent avec Séthi I.
Le temple d’Amon à Napata en Nubie.
Un temple funéraire à Thèbes.
Une Chapelle à Abydos, dédiée à son père Ramsès I, située au Nord de son temple. Dans la cour de la chapelle se trouvait aussi un mémorial.
Séthi I entreprend les travaux d’une partie de la salle hypostyle à Karnak qui seront achevés par Ramsès II. Une Chapelle, à Memphis, qui lui est consacrée fut mise au jour en 1950 par l’égyptologue Égyptien Labib Habachi.

 


 

Seti I accueilli par la
Déesse Hathor –
Tombe KV17

Sa sépulture

     Séthi I meurt à un âge entre 45/50 ans, certains spécialistes disent 60 ans, le 26e jour du IIIe mois de la saison Shemou (18 Mai 1279). Peut-être de complications résultant d’une infection grave de l’oreille. Il est enterré dans la vallée des Rois dans le tombeau KV17, mais sa momie fut retrouvée dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari, mise au jour en 1881. Le tombeau fut découvert le 16 octobre 1817 par Giovanni Battista Belzoni qui commença immédiatement les premières fouilles. Puis en 1902-1903, Howard Carter prendra sa suite. De 1996 à 2000 il a fait l’objet d’une campagne restauration menée par l’American Research Center in Egypt. C’est le plus long et le plus profond de tous les tombeaux de la vallée des Rois. Il se compose d’un total de sept couloirs et de dix chambres.
 
   C’est le premier à avoir été décoré d’un programme complet de textes religieux, dont : Des Litanies de Rê, du Livre des Morts, du Livre des Portes, du rituel de l’ouverture de la bouche, du Livre de la Vache Sacrée et de scènes astronomiques dans la chambre funéraire. Les spécialistes le considèrent comme le plus beau tombeau de la vallée. Belzoni a trouvé un sarcophage de calcite et des fragments du coffre à vases canopes, aujourd’hui au musée de Soane à Londres. (Voir la collections d’images de sa tombe)

 


 

Mouttouya –
Musée du Vatican

Sa famille

 
   Séthi I n’a qu’une épouse attestée :
 
Mouttouya (ou Touy ou Touia ou Touya ou Tuja – Mwt-&wjj“Celle de la Déesse Mout”) qui naquit vers 1325. Elle fut la fille de Raia, un officier supérieur de l’armée, lieutenant général de la charrerie, et de Rouia. Elle sera la Grande Épouse Royale. Selon Christian Jacq, Mouttouya était dotée d’une forte personnalité et elle participa à la vie politique du royaume. Elle mourut en 1258, âgée dans les 65 ans, et fut enterrée dans la vallée des Reines, tombeau QV80. Elle est la seconde Reine à connaître ce privilège après la mère de Séthi I, la Grande Épouse Royale Satrê. Elle donna à Séthi I trois ou quatre enfants en fonction des spécialistes :
 
  Deux fils :

Nebenkhasetnebet, dont on sait très peu de chose si ce n’est qu’il mourut jeune autour de 1289 à l’âge de 15 ans selon certains spécialistes. Ce Prince est donné entre autres par Joyce Anne Tyldesley, Kenneth Anderson Kitchen et Rainer Stadelmann, mais d’autres égyptologues, comme Christian Leblanc, disent qu’il n’a jamais existé ?.
Ramsès II, deuxième fils de Séthi I qui va lui succéder pour un règne long et glorieux.

 
  Deux filles :

Tiâ I (TjA), qui est l’aînée. Elle est mentionnée seulement sur les monuments datant du règne de Ramsès II. Elle naquit sous lors du règne d’Horemheb (1323-1295, XVIIIe dynastie), juste avant que son grand-père Ramsès I ne monte sur le trône. Elle est une des rares filles de Roi au cours de l’histoire de l’Égypte, qui se soit mariée à l’extérieur de la famille royale. Son mari, Scribe royal Directeur du bétail, s’est également appelé Tiâ, il était le fils d’un haut fonctionnaire, Scribe de la table du Maître des Deux Terres, appelé Amonouahsou (ou Amonwahsu). Le couple est représenté sur un bloc de pierre, de concert avec la Reine Mouttouya, qui se trouve aujourd’hui au musée de Toronto. Ils eurent deux filles : Moutmetjenéfer (ou Mutmetjennefer) et une autre, dont le nom n’est pas connu. Le tombeau des époux fut construit à proximité de celui d’Horemheb. Il fut mis au jour et fouillé en 1983 par Geoffrey Thorndike Martin et Marten Raven.
 
Henoutimrê (ou Hénoutimrê ou Hénouetmirê ou Henutmire – @nw.t-mj-Ra  "La souveraine qui est pareille à Rê"), les avis des spécialistes sont partagés sur cette filiation. Pour certains, elle serait une épouse mineure de Ramsès II, pour d’autres il y a confusion avec une de ses filles. Cependant, aujourd’hui on penche plus sur le fait qu’il y ait eu deux femmes avec ce nom. On a longtemps cru, sûrement à tort, que l’épouse de Ramsès II était sa sœur. Cette théorie est basée uniquement sur la statue de Mouttouya, aujourd’hui au musée du Vatican. Elle montre la Reine avec Henoutimrê, il a donc été supposé qu’elles étaient mère et fille. Toutefois, Henoutimrê n’est nulle part mentionnée comme Sœur du Roi (snt-nswt), un titre dont la Princesse Tiâ I (Sœur de Ramsès II) fut gratifiée, il est donc difficile d’affirmer avec certitude telle ou telle proposition.

 

Bibliographie

 
   Pour d’autres détails sur le Roi voir les ouvrages de :
 
Morris Leonard Bierbrier :
The length of the reign of Sethos I, JEA 58, Londres, Août 1972.
Peter J.Brand et William H.Peck :
The monuments of Seti I : Epigraphic, historical and art historical analysis, Brill, Leiden, Boston, 2000 – Journal of the Royal Asiatic Society 11, N°3, pp.377-424, Cambridge University Press, 2001 – JNES 64, N°2, pp : 113-115, University of Chicago Press, Chicago, 2005.
Peter A.Clayton :
Chronicle of the Pharaohs : The reign-by-reign record of the rulers and dynasties of ancient Egypt, Thames and Hudson, New York, 1994, 1996, Novembre 2006 et janvier 2007 – American University in Cairo Press, Le Caire, 2006 – En Français, avec Florence Maruéjol, Chronique des pharaons : L’histoire règne par règne des souverains et des dynasties de l’Égypte ancienne, Casterman, Paris, 1994 et 1995.
Aidan Marc Dodson et Dyan Hilton :
The complete royal families of ancient Egypt, Thames and Hudson, London, Septembre 2004 et Février 2010.
Ahmed El-Sawi :
– The Deification of Sety Ist in his Temple of Abydos, pp : 225–227, MDAIK 42, Philipp von Zabern, Mainz, 1987.
Raymond Oliver Faulkner :
The wars of Sethos I, pp : 34-39, JEA 33, Londres, Décembre 1947.
Alan Henderson Gardiner, Amice Mary Calverley et Myrtle F.Broome :
The temple of King Sethos I at Abydos, The Egypt exploration society, Chicago, The University of Chicago Press, archaeological survey, 4 vol. London, 1933 et (posthume) 1984.
Nicolas Grimal :
Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, Paris, Novembre 1988 et 1997, LGF, Livre de Poche, Janvier 1994 – En Anglais, A History of Ancient Egypt, Blackwell Books, Oxford, 1992.
Labib Habachi :
La Reine Touy, femme de Séthi I et ses proches parents inconnus, Klincksieck, Paris, 1969.
Erik Hornung, Rolf Krauss et David Warburton :
Handbook of ancient egyptian chronology, Handbook of Oriental Studies : Section 1, the Near & Middle East, illustrated edition, Brill Academic Pubishers, Leiden, Décembre 2005 et Octobre 2006.
Erik Hornung, Harry Burton et Marsha Hill :
The tomb of Pharaoh Seti I, Artemis Verlag, Zürich, 1991 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, Zürich, 1999.
Thomas Garnet Henry James :
Ramsès II, Gründ, Collection : Berceaux de l’histoire, Paris 2002 – En Anglais, Ramesses II, White Star, Janvier 2003.
Kenneth Anderson Kitchen :
Further notes on New Kingdom chronology and history, pp : 313-324, Chronique d’Egypte 63, 1968.
Ramesses I, Sethos I and contemporaries, Oxford u.a., Blackwell, 1993.
William Joseph Murnane :
Ancient Egyptian coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization 40, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
The road to Kadesh : A historical interpretation of the battle reliefs of King Sety I at Karnak, Studies in ancient oriental civilization, Oriental Institute of the University of Chicago, 2nd ed. rev edition, Décembre 1990.
Donald Bruce Redford :
Pharaonic king-lists, annals, and day-books : A contribution to the study of the Egyptian sense of history, Society for the Study of Egyptian Antiquities, Février 1986 – Ontario Benben Publications, Mississauga, Ontario, Février 1986.
Siegfried Schott :
Altägyptische festdaten, Verlag der Akademie der Wissenschaften und der Literatur, Mainz/Wiesbaden, 1950.
Der denkstein Sethos I für die Kapelle Ramses I in Abydos, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen, 1965.
TThomas Schneider :
Lexikon der Pharaonen, Artemis, Zuürich, 1994 – Avec Arne Eggebrecht, Deutscher Taschenbuch, München, 1996 – Artemis & Winkler, Düsseldorf, 1997 – Albatros, Düsseldorf, 2002.
Anthony John Spalinger :
The northern wars of Seti I : An integrative study, pp : 29–46, JARCE 16, New York, 1979.
Egyptian-Hittite relations at the close of the Amarna age and some notes on Hittite military strategy in north Syria, pp : 55-89, Bulletin of the Egyptological Seminar 1, 1979.
Joyce Anne Tyldesley, Aude Gros de Beler et Pierre Girard :
Chronique des Reines d’Égypte, Des origines à la mort de Cléopâtre, Collection : Essais Sciences, Actes Sud, Juillet 2008.
Jürgen Von Beckerath :
Chronologic des pharaonischen Ägypten : Die zeitbestimmung der ägyptischen geschichte von der vorzeit bis 332v. Chr., Münchener Universitaätsschriften, MÄS 46, Philipp von Zabern, Mainz, Janvier 1997.

 

….Retour à la XIXe dynastie

 

 

 
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